Polycopie Cours Biosecurite 2020-2021

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REPUBLIQUE DU CONGO

Unité-Travail-Progrès
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE
……………………………… ……….....…………………..…

BIOSECURITE AU TRAVAIL
POLYCOPIE DU COURS

Option : 1ère Année Licence Sciences Biomédicales

Année académique 2020-2021


I. COMPETENCES ET CAPACITES

Compétence 2 : Assurer la qualité du travail dans un environnement sécuritaire

Capacité Manifestation visée

2. Pratiquer un travail sécuritaire 2.1 Applique des règles d’hygiène et de


sécurité au travail tout au long du
processus analytique

3. Réagir en situation d’urgence 3.1 Applique des mesures de premiers


soins en cas d’accident

II. PROGRAMME

N° du Titre Volume
cours horaire
Cours 20 heures
1 Introduction à la biosécurité 5 heures

2 Introduction aux toxines 2 heures

3 Déchets biomédicaux 2 heures

4 Le programme de gestion des déchets biomédicaux 3 heures


5 Pratiques générales en matière de sécurité dans les 6 heures
laboratoires.
6 Conduite à tenir en cas d’accident au laboratoire 2 heures
Travaux dirigés 12 heures
INTRODUCTION A LA BIOSECURITE

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du Travail

Objectifs :

A la fin de ce cours, l’étudiant devrait être capable de :


− Identifier les éléments clés de la biosécurité
− Reconnaître les types de microorganismes
− Se familiariser avec les pratiques et les responsabilités en matière de
biosécurité
− Comprendre et définir les risques
− Identifier les différents niveaux de confinement des laboratoires

Introduction

Les résultats d’analyses de biologie médicale constituent des données décisives pour
le diagnostic et la prescription des soins appropriés. A cet effet, la recherche de la
qualité doit être la préoccupation constante de tout laborantin. L’observation des
règles de bonne pratique de laboratoire est une des conditions déterminantes de cette
qualité.
Ces règles s’adressent à toutes les personnes travaillant au sein des laboratoires
d’analyses médicales ; toutes qualifications confondues. Elles constituent le plus
souvent un rappel de tout ce qu’il convient de se procurer, d’organiser, de vérifier, de
respecter, d’étudier et de conserver pour garantir la fiabilité des résultats d’analyses
de biologie médicale, ainsi que leur rentabilité tout en assurant la sécurité du
personnel et la protection de l’environnement.

1. Définitions des concepts et termes en sécurité biologiques


1.1. Biosécurité
La biosécurité est l’application des principes, des technologies et des pratiques de
sécurité biologique et de bioconfinement appropriés qui permettent de réduire au
minimum les risques qu’une exposition involontaire ou accidentelle se produise.
1.2. Biosûreté
C’est l’ensemble des mesures visant à prévenir la perte, le vol, le mésusage, le
détournement ou la libération intentionnelle d’agents pathogènes, de toxines ou
d’autres biens liés à l’installation (p. ex. le personnel, l’équipement, les matières non
infectieuses, les animaux).

2. Micro-organismes et biosécurité
Les matières biologiques sont des microorganismes pathogènes ou non pathogènes,
des protéines et des acides nucléiques, de même que toute autre matière biologique
pouvant renfermer un de ces éléments, en partie ou en entier. Les bactéries, les virus,
les champignons, les prions, les toxines, les organismes génétiquement modifiés, les
acides nucléiques, les échantillons de tissus, les échantillons de diagnostic, les
vaccins vivants et les isolats d’un agent pathogène (p. ex. les cultures pures, les
suspensions, les spores purifiées) sont tous des exemples de microorganismes. Ce
ne sont pas tous les microorganismes qui peuvent provoquer la maladie chez les
humains ou les animaux. En fait, la plupart sont inoffensifs ; certains ont même des
effets bénéfiques, comme la levure de bière (pour fabriquer de la bière) ou le
lactobacille (pour préparer du yogourt et servir de probiotique).
La biosécurité se rapporte aux microorganismes pathogènes ou possiblement aux
matières biologiques et toxines pathogènes. Un agent pathogène est un
microorganisme qui a le potentiel de provoquer la maladie chez les humains ou les
animaux. Quand un agent pathogène peut provoquer la maladie chez les humains et
les animaux (transmis entre des animaux et des humains), on le désigne comme étant
un agent pathogène zoonotique.
Parmi les types d’organismes suivants, certains organismes peuvent provoquer la
maladie chez les humains et les animaux :

− Les bactéries ;
− Les virus ;
− Les parasites ;
− Les mycètes (champignons) ;
− Les organismes recombinés ;
− Les prions ; les toxines (produites par des organismes). Les toxines ne sont
pas des microorganismes infectieux, mais sont tout de même comprises dans
cette catégorie puisqu’elles sont des substances biologiques qui proviennent
de microorganismes et qu’elles causent des symptômes de maladies qui
s’apparentent à ceux de l’organisme d’origine.
D’autres matières biologiques pouvant renfermer des microorganismes, des protéines
et des acides nucléiques, qu’ils soient, ou non, infectieux ou toxiques comprennent :

− L’ADN recombinant ;
− Les organismes génétiquement modifiés ;
− Les vecteurs viraux ;
− L’ADN de synthèse et biologie de synthèse ;
− Les lignées cellulaires.
Bien que peu d’organismes soient pathogènes, le processus d’analyse des risques
devrait être appliqué à tout organisme manipulé en laboratoire, pour connaître le
risque réel qu’il représente.
Dans le contexte de ces cours, le terme « matière infectieuse » désigne les matières
biologiques qui contiennent des agents pathogènes affectant les humains ou les
animaux, et le terme « toxine » désigne seulement des toxines microbiennes qui sont
réglementées par l’Organisation Mondiale de la Santé.

3. Evolution de la biosécurité

Des principes de microbiologie conçus pour éviter la contamination des cultures sont
en places depuis plusieurs décennies, et certains d’entre eux ont également servi à
protéger le travailleur en laboratoire. L’accroissement des connaissances au sujet des
risques associés à certaines pratiques en laboratoire a mené, au fil des ans, à
l’amélioration des méthodes de sécurité.
L’ère moderne de biosécurité a commencé en 1955, lorsqu’Arnold Wedum a
convoqué pour une brève rencontre informelle les dirigeants des trois principaux
laboratoires de recherche sur la guerre biologique de l’armée des États-Unis. Il désirait
que tous fassent part de leurs connaissances et expériences en matière de sécurité
biologique, chimique, radiologique et industrielle.
Peu à peu, d’autres agences travaillant avec des organismes biologiques infectieux,
ou en faisant la recherche, se sont jointes au groupe et n’ont pas tardé à contribuer à
la connaissance commune en publiant des articles scientifiques sur la biosécurité.
4. Le symbole international du danger biologique
Toute matière biologique pathogène ou possiblement pathogène (microorganismes,
virus, prions, toxines) est considérée comme un danger biologique et doit par
conséquent être manipulée avec une attention particulière pour éviter les expositions
à la matière ou sa libération. C’est pourquoi la matière qui présente un danger
biologique doit être facilement reconnaissable.
Le symbole international de danger biologique a été introduit par la Dow Chemical
Company en 1966 pour l’étiquetage de leurs articles de confinement. Il a été conçu
pour être facilement reconnaissable sous n’importe quel angle.
Après avoir été publié dans la revue Science en 1967, le symbole a immédiatement
été adopté par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies,
l’Occupational Safety and Health Administration et le National Institutes of Health aux
États-Unis. Ce symbole de danger biologique a rapidement fait sa place au niveau
international.

5. Rôles et responsabilités en matière de biosécurité


Les travailleurs en laboratoire qui manipulent des agents pathogènes et des toxines
doivent s’assurer qu’ils le font de la façon la plus sécuritaire possible. D’autres ont
également leur part de responsabilité en matière de biosécurité, comme les titulaires
de permis.

5.1. Titulaire de permis


Lorsque des activités réglementées comportant la manipulation d’agents pathogènes
humains et de toxines sont autorisées par un permis en vertu de la Loi, la personne
indiquée comme titulaire de permis détient la responsabilité juridique ultime visant les
agents pathogènes et les toxines qui sont en la possession de l’installation titulaire du
permis.
Dans la mesure du possible, un cadre supérieur de l’organisation (c.-à-d. la haute
direction) devrait être désigné comme titulaire de permis ou importateur pour allouer
la surveillance des agents pathogènes, des toxines, et de toute autre matière
infectieuse appropriée à l’installation.

5.2. Travailleurs de laboratoire


Le travailleur en laboratoire se doit d’utiliser les ressources mises à sa disposition pour
l’aider à manipuler les agents pathogènes de la façon la plus sécuritaire possible et
en respectant les procédures opératoires normalisées, le tout dans le but de prévenir
l’infection des employés ou une libération dans l’environnement. Ce travailleur est
également tenu d’aviser la direction de l’établissement si les ressources disponibles
sont insuffisantes ou si elles pouvaient être améliorées pour permettre une plus
grande marge de sécurité.

6. Définition du risque
Une substance dangereuse est un agent biologique ou une toxine (danger biologique).
Le risque est la probabilité qu’un événement indésirable (p. ex. accident, incident, bris
de confinement) survienne et les conséquences (p. ex. exposition, maladie) de cet
événement.
Le degré du risque est déterminé selon la probabilité qu’une situation dangereuse se
produise et la sévérité de ses conséquences.
6.1. Evaluation des risques
La biosécurité comprend l’identification des risques et la mise en œuvre de
mécanismes pour les réduire ou les éliminer. Les fondements de la biosécurité
reposent sur les évaluations des risques. Elles servent à identifier les dangers et à
déterminer les stratégies appropriées pour y remédier avant de manipuler la matière
infectieuse ou les toxines. Les risques doivent être évalués puis réévalués au fur et à
mesure qu’on ajoute ou retire du matériel.
Le processus d’évaluation des risques est effectué pour plusieurs éléments clés d’un
programme de biosécurité, y compris ce qui suit :
− Le processus d’évaluation globale des risques consiste en une évaluation
générale qui soutient le programme de biosécurité dans son ensemble et qui
peut englober plusieurs zones de confinement au sein d’un établissement ou
d’une organisation. Les stratégies d’atténuation et de gestion des risques
tiennent compte du type de programme de biosécurité nécessaire pour prévenir
l’exposition du personnel aux agents pathogènes et aux toxines ainsi que la
libération de ceux-ci.
− L’évaluation locale des risques est une évaluation propre à un endroit en
particulier qui est réalisée pour repérer les dangers associés aux activités
menées ainsi qu’aux matières infectieuses ou aux toxines utilisées. Cette
évaluation permet d’élaborer des stratégies d’atténuation des risques et des
stratégies de gestion des risques sur lesquelles on se fondera pour apporter
des modifications relativement au confinement physique et aux pratiques
opérationnelles dans l’installation concernée.
− L’évaluation des risques associés à l’agent pathogène vise à déterminer le
groupe de risque et les exigences liées au confinement physique et aux
pratiques opérationnelles nécessaires pour manipuler de façon sécuritaire les
matières infectieuses ou les toxines concernées.
Tous ceux qui manipulent des agents pathogènes doivent comprendre les risques
associés aux agents pathogènes avec lesquels ils travaillent ainsi que les moyens de
prévenir les expositions des travailleurs et les libérations dans l’environnement. Par
exemple, si un agent pathogène se transmet facilement sous forme d’aérosols, vous
devez tenter de les réduire ou les confiner, ou prendre des précautions
supplémentaires s’il y a un risque d’en générer. La biosécurité vise à contenir de façon
sûre les organismes infectieux en laboratoire et à prévenir l’exposition accidentelle du
personnel de laboratoire aux organismes.
Le niveau de détail et de complexité du programme de biosécurité dépend de la nature
de l’organisation (c.-à-d. sa taille, sa structure, sa complexité) et des activités qui y
sont menées. Dans les organisations exerçant peu d’activités comportant des agents
pathogènes, des toxines, ou des matières infectieuses, il peut suffire, pour élaborer
un programme de biosécurité, d’élargir la portée d’un programme de sécurité déjà en
place de manière à prendre en compte les besoins particuliers de l’installation en
matière de biosécurité.

6.2. Evaluation des agents pathogènes et des groupes de risques


Pour manipuler les matières infectieuses et les toxines de façon sécuritaire, nous
devons avoir une certaine compréhension des risques associés à ces matières. Le
risque biologique représente l’interaction entre l’agent biologique, l’hôte et
l’environnement.
À l’aide d’un processus d’évaluation des risques associés à l’agent pathogène, on
attribue à l’agent pathogène un groupe de risque (GR) selon le risque qu’il pose pour
la personne ou l’animal et le risque qu’il pose pour la santé publique, le bétail ou la
volaille. Ces catégories vont du groupe de risque 1 au groupe de risque 4.

6.2.1. Groupe de risque 1 : Risque faible pour l’individu et pour la


communauté.
Il s’agit d’un microorganisme, d’un acide nucléique ou d’une protéine qui est a)
incapable de causer une maladie chez l’être humain ou les animaux ou b) capable de
causer une maladie chez l’être humain ou les animaux, mais peu susceptible de le
faire.
Les matières pouvant causer une maladie sont considérées comme des agents
pathogènes qui présentent un risque faible pour la santé des personnes ou des
animaux, et un risque faible pour la santé publique ou la population animale.
Les agents pathogènes du GR1 peuvent être opportunistes et peuvent menacer la
santé de sujets immunodéprimés.
Exemples : Lactobacillus acidophilus, Saccharomyces cerevisiae

6.2.2. Groupe de risque 2 : Risque modéré pour l’individu, risque faible


pour la communauté
Il s’agit d’un agent pathogène présentant un risque modéré pour la santé des
personnes ou des animaux et un risque faible pour la santé publique ou la population
animale.
Les agents pathogènes de ce groupe de risque peuvent causer des maladies graves
chez l’être humain ou les animaux, mais sont peu susceptibles de le faire. Il existe des
mesures prophylactiques et des traitements efficaces contre les maladies causées par
ces agents pathogènes, et le risque de propagation de ces maladies est faible.
Il est important de se rappeler que, dans la définition, on présuppose que la personne
n’est pas immunodéprimée (système immunitaire affaibli par une maladie ou un
traitement). Chez les personnes immunodéprimées, les agents pathogènes du groupe
de risque 2 peuvent provoquer une grave maladie et même la mort. Si une personne
a un système immunitaire affaibli par un rhume ou si elle est enceinte, des mesures
de sécurité additionnelles peuvent être envisagées au besoin.
Exemples : Listeria monocytogenes, Campylobacter jejuni, Virus de l’hépatite A, Virus
Norwalk

6.2.3. Groupe de risque 3 : Risque élevé pour l’individu, risque faible pour
la communauté
Il s’agit d’un agent pathogène présentant un risque élevé pour la santé des personnes
ou des animaux et un risque faible pour la santé publique.
Les agents pathogènes de ce groupe de risque peuvent causer des maladies graves
chez l’être humain ou les animaux. Il existe généralement des mesures
prophylactiques et des traitements efficaces contre les maladies causées par ces
agents pathogènes, et le risque de propagation de ces maladies est faible dans la
communauté. Leur risque de propagation à une population animale peut cependant
varier, allant de faible à élevé en fonction de l’agent pathogène.
Exemple : Yersinia pestis, Mycobacterium tuberculosis, Virus rabique, Coronavirus du
syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)

6.2.4. Groupe de risque 4 : Risque élevé pour l’individu, risque élevé pour
la communauté
Il s’agit d’un agent pathogène présentant un risque élevé pour la santé des personnes
ou des animaux et un risque élevé pour la santé publique.
Les agents pathogènes de ce groupe de risque peuvent causer des maladies graves
chez l’être humain ou les animaux et, dans bien des cas, entraîner la mort. Il n’existe
généralement pas de mesures prophylactiques ni de traitements efficaces contre les
maladies causées par ces agents pathogènes, et le risque de propagation de ces
maladies est élevé du point de vue de la santé publique. Le risque de propagation de
la maladie à une population animale varie cependant, allant de faible à élevé selon
l’agent pathogène.
Exemple : Virus Ebola, Virus Marburg, Virus de l’hépatite B

7. Laboratoires de confinement
Le confinement est l’ensemble de paramètres de conception physique et de pratiques
opérationnelles visant à protéger le personnel, le milieu de travail immédiat et la
communauté contre toute exposition à des matières infectieuses.
Les agents pathogènes sont manipulés dans des laboratoires de confinement selon
leur groupe de risque ; c’est-à-dire des laboratoires qui sont conçus pour confiner
l’agent pathogène de façon sécuritaire à l’intérieur de l’environnement du laboratoire
et pour prévenir qu’il infecte les travailleurs ou la communauté. Les niveaux de
confinement font référence aux pratiques de confinement physique et aux pratiques
opérationnelles minimales requises pour manipuler des matières infectieuses ou des
toxines en toute sécurité dans les laboratoires ou les aires de travail avec des
animaux. Les laboratoires, d’une façon très semblable à la classification des groupes
de risques, sont classés par niveau de confinement (NC) allant de 1 à 4.
Généralement, le niveau de confinement est le même que le groupe de risque. Par
exemple, un agent pathogène du GR2 serait manipulé dans un NC2, mais pas
toujours, il y a des exceptions. Selon les caractéristiques d’un agent pathogène
particulier, ainsi que les activités prévues, le niveau de confinement pourrait être
différent du groupe de risque. Par exemple, il pourrait être admis qu’une souche
vaccinale atténuée d’un agent pathogène du GR3 soit manipulée dans une installation
de NC2, selon ses caractéristiques spécifiques et le travail effectué. De plus, on
modifie le niveau de confinement requis si l’agent pathogène a été modifié ou si les
conditions d’utilisation d’origine ont changé.
Les laboratoires d’un même niveau de confinement peuvent être très différents les
uns des autres tout en respectant les exigences physiques et en pratiques
opérationnelles. La conception du laboratoire dépendra des besoins opérationnels :
recherche, diagnostics cliniques, travail avec de petits ou de grands animaux,
production industrielle.
7.1. Niveau de confinement 1
Les laboratoires de niveau de confinement 1 sont les types de laboratoires de base;
par exemple, ceux que plusieurs étudiants utilisent pour leurs cours de biologie. Ce
sont les laboratoires de base dont les caractéristiques servent de fondement à tous
les laboratoires de confinement. Ils sont conçus pour qu’on n’y manipule que des
organismes de groupe de risque 1.
La biosécurité est principalement assurée grâce à des pratiques opérationnelles et à
des caractéristiques concernant la conception physique.
− Caractéristiques physiques
Les laboratoires de niveau de confinement 1 ne nécessitent aucune caractéristique
de conception dépassant celles nécessaires à un espace de travail bien conçu et
fonctionnel, qui comprend des surfaces nettoyables.
− Pratiques opérationnelles
Le confinement est assuré grâce à de bonnes techniques de microbiologie en
laboratoire, ce qui comprend l’utilisation de l’équipement de protection individuel (EPI)
nécessaire, le maintien de la propreté des espaces de travail en laboratoire et avec
des animaux, et la décontamination des surfaces de travail. Les pratiques de travail
devraient être élaborées en fonction des risques connus par l’évaluation locale des
risques pour laquelle le personnel devrait recevoir une formation. La manipulation sur
paillasse à découvert est permise, l’emploi d’enceintes de sécurité biologique (ESB)
n’est pas obligatoire.
Ces laboratoires et aires d’animaux de base se composent d’éléments déjà exigés et
présents dans les zones de confinement de niveau supérieur.

7.2. Niveau de confinement 2


Les installations de niveau de confinement 2 comprennent une variété de laboratoires
et aires d’animaux, y compris les laboratoires de diagnostic, ceux de soins de santé
(laboratoires de santé publique : dans des cliniques ou des hôpitaux) ainsi que
plusieurs laboratoires de recherche dans des universités. Le niveau de confinement 2
est principalement nécessaire pour les organismes de groupe de risque 2 chez
lesquels le mode de transmission se fait par l’ingestion, l’inoculation ou par le contact
avec les muqueuses. Ces organismes ne se transmettent normalement pas dans l’air,
mais ils doivent tout de même être manipulés avec précaution pour éviter les
éclaboussures ou la production d’aérosols.
Lorsque les animaux sont hébergés dans une pièce qui assure elle-même le
confinement primaire, les exigences pour les « zones de confinement de gros animaux
» (ou zones « GA ») doivent être respectées. On réfère à ces exigences comme celles
d’« agriculture » ou « ag » (p. ex. les exigences pour les NC2-Ag). Ce principe
s’applique aussi au niveau de confinement 3.
La biosécurité et la biosurêté sont assurées grâce à des pratiques opérationnelles et
à un sous-ensemble de base d’exigences physiques en matière de confinement qui
sont proportionnelles aux risques associés aux agents manipulés dans l’installation.
− Exigences physiques
Les exigences physiques sont proportionnelles aux risques associés aux agents
manipulés dans l’installation. Les installations de niveau de confinement 2
comprennent la conception de l’installation (p. ex. emplacement, revêtement des
surfaces, contrôle de l’accès) et l’équipement de biosécurité, comme les dispositifs de
confinement primaire (p. ex. ESB), utilisé pour certaines activités.
− Exigences en pratiques opérationnelles
Les exigences en pratiques opérationnelles pour le NC2 comprennent des mesures
administratives (p. ex. gestion de programme de biosécurité, formation) et des
procédures (p. ex. pratique de travail, utilisation d’EPI, décontamination) qui atténuent
les risques associés aux activités menées avec des agents pathogènes et des toxines
dans la zone.

7.3. Niveau de confinement 3


Dans les installations de niveau de confinement 3, la biosécurité et la biosûreté sont
assurées grâce à des exigences détaillées portant sur les pratiques opérationnelles
et le confinement physique.
− Exigences physiques
Les installations de NC3 exigent des normes de conception et d’installation et des
mesures de contrôle techniques rigoureuses. Les laboratoires de NC3 doivent être
dotés de barrières primaires et secondaires additionnelles pour réduire au minimum
la libération d’organismes infectieux dans les espaces de laboratoire adjacents, les
salles animalières ou les box ainsi que dans l’environnement. Cela comprend des
fenêtres scellées, l’utilisation d’une ESB pour tout le travail réalisé avec des
contenants ouverts de matières infectieuses, un courant d’air vers l’intérieur, filtres
HEPA pour traiter l’air évacué et un contrôle strict de l’accès au laboratoire. Des
technologies de décontamination doivent être disponibles à l’intérieur de la zone de
confinement.
− Exigences en pratiques opérationnelles
Le NC3 exige des pratiques opérationnelles de haut niveau qui se fondent sur celles
requises au NC2. Ceci peut comprendre l’utilisation d’un dispositif de protection
respiratoire personnel et des pratiques de travail telles que des zones pour se changer
« propres » et « sales », de même que la décontamination de tous les vêtements et
l’EPI porté à l’intérieur de la zone de confinement avant d’être sortis du NC3.

7.4. Niveau de confinement 4


Le niveau de confinement 4 est le niveau de confinement le plus élevé. Les
installations NC4 doivent respecter des normes de conception très complexes qui est
un espace autonome à l’intérieur de l’édifice, ou un édifice séparé si nécessaire ; un
maximum de mesures d’ingénierie ; de l’équipement de biosécurité spécialisé et des
dispositifs de biosécurité redondants. Le NC4 requiert des pratiques opérationnelles
de niveau maximal qui se fondent sur celles exigées aux NC3 et les dépassent.
− Exigences physiques
Le confinement maximal est assuré de trois façons :
a. Le périmètre de l’installation doit être complètement scellé, et l’efficacité de
ce sceau vérifiée par des essais de perte de pression, qui permettent de
s’assurer que le périmètre de la pièce est étanche à l’air. Les fenêtres ne
sont pas les seules à être scellées : toute pénétration qui traverse la barrière
de confinement l’est aussi, comme les conduits électriques et la plomberie.
b. Le travailleur en laboratoire est isolé de l’agent pathogène grâce au
confinement qui consiste à porter une combinaison à pression positive
couvrant complètement le corps. Cette combinaison possède son propre
mélange respiratoire dédié. Un autre moyen d’isolation est de confiner
l’agent pathogène dans une enceinte de sécurité biologique de classe III. Il
s’agit d’une unité complètement fermée et étanche au gaz dans laquelle le
travail se fait à l’aide de longs gants reliés à l’enceinte.
c. La décontamination des effluents produits par l’installation doit être réalisée.
Toutes les arrivées et les sorties d’air, de même que tous les conduits de
plomberie, doivent être équipés de filtres HEPA.
− Exigences en matière de procédures
En raison des risques élevés que représentent les agents pathogènes de NC4,
l’installation doit rester en relation constante avec l’établissement de soins de santé
local, et les superviseurs doivent communiquer avec le personnel de la zone de
confinement de NC4 si des employés s’absentent sans préavis. Les employés portant
une combinaison à pression positive couvrant complètement le corps doivent passer
sous une douche chimique avant de retirer les vêtements protecteurs et avant de
prendre une douche corporelle.
7.5. Aires de travail et zone de confinement
Pour chaque niveau de confinement, les activités avec des matières infectieuses ou
des toxines peuvent être entreprises dans différents types d’aires de travail :
− Espaces de travail en laboratoire ;
− Aires de production à grande échelle ;
− Zones de confinement des petits animaux (zones PA), là où des cages situées
dans une salle animalière assurent le confinement primaire ;
− Zones de confinement des gros animaux (zones GA), là où des box assurent
le confinement primaire.
Une zone de confinement est un espace physique qui répond aux exigences
liées à un niveau de confinement donné. Il peut s’agir d’une salle unique (p. ex.
laboratoire de NC2), d’une série de salles situées dans un même endroit (p. ex.
plusieurs espaces de travail en laboratoire de NC2 non adjacents, mais verrouillables)
ou d’une série de salles adjacentes (p. ex. NC3 comprenant des aires de laboratoires
dédiés et des salles animalières ou des box séparés). La zone de confinement peut
comprendre des zones de soutien dédiées, notamment des sas, des douches et des
vestiaires « sales ».
INTRODUCTION AUX TOXINES

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du travail

Objectifs
A la fin de ce cours l’étudiant devrait être capable de :
− Reconnaître les différents types de toxines et leurs toxicités relatives ;
− Comprendre le lien qui existe entre les toxines et les symptômes d’une maladie
− Comprendre les risques particuliers associés à la manipulation des toxines ;
− Reconnaître l’importance d’appliquer les procédures appropriées en matière de
biosécurité lors de la manipulation des toxines ;
− Comprendre les composantes essentielles du processus de décontamination
des toxines.

Introduction
Les toxines sont des substances toxiques que produisent naturellement certains
organismes vivants, ou sont dérivées de ceux-ci, tels que des microorganismes, des
plantes ou des animaux.
Les toxines réglementées par l’Organisation Mondiale de la Santé sont celles qui sont
produites par un microorganisme qui peut avoir des effets graves sur la santé
humaine.
Les toxines :
− Elles sont des poisons efficaces et particuliers ;
− Elles possèdent certaines caractéristiques de la matière vivante (biologique) et
les non biotiques (chimique) ;
− Elles ne sont pas considérées comme de la matière infectieuse, mais ne
peuvent pas non plus être classifiées comme des substances toxiques
habituelles ;
− Pour la plupart, elles ne sont pas volatiles ou ne réagissent pas au contact de
la peau.
1. Toxines microbiennes
Les toxines microbiennes se trouvent dans une sous-catégorie de toxine et incluent
toute substance toxique produite par les microorganismes ou dérivée de ceux-ci, dont
les bactéries, les virus ou les champignons.
− Elles sont les principaux facteurs de virulence des agents pathogènes
microbiens ;
− Elles peuvent entraîner des maladies aiguës d’origine toxique ou des effets à
long terme.

Exemples :
• Listério-lysine O : Cette toxine est produite par la bactérie Listeria
monocytogenes.
• Neurotoxine botulinique : Il s’agit d’une toxine extrêmement puissante
produite par Clostridium botulinum. C
• Toxine de Shiga : Cette toxine est produite par Shigella spp., E. coli
O157:H7, et d’autres Escherichia coli producteurs de la toxine de Shiga
(ECTS).
• Aflatoxines : Il s’agit de mycotoxines produites par Aspergillus.

Bien que les toxines aient été classifiées en fonction de l’organisme duquel elles
proviennent (p. ex. des bactéries, des champignons, des plantes ou des animaux),
elles ont le plus souvent été associées aux maladies. Les bactéries peuvent produire
deux types de toxines :
− Les exotoxines : Il s’agit de protéines ou de peptides que sécrètent certaines
bactéries Gram positif et Gram négatif. Les exotoxines sont souvent très
puissantes et s’attaquent à des points précis chez l’hôte (p. ex. les neurotoxines
botuliniques attaquent le système nerveux ; les toxines de Shiga, le tractus
intestinal). Ces points se trouvent souvent à des endroits éloignés des zones
de multiplication bactérienne. Les exotoxines ne sont habituellement pas
pyrogènes (ne provoquent pas la fièvre). Étant donné que ce sont des
protéines, la plupart peuvent être inactivées (dénaturées) par la chaleur.
Certaines exotoxines microbiennes (les toxines protéiques) font partie des plus
puissants poisons naturels connus.
• La toxine tétanique, produite par la bactérie Clostridium tetani Gram
positif, s’attaque aux neurones ;
• La toxine du choléra, produite par la bactérie Vibrio cholerae Gram
négatif, s’attaque aux cellules de l’intestin ;
• La toxine du syndrome du choc toxique, produite par Staphylococcus
aureus, s’attaque au système immunitaire. Une fois le système
immunitaire chargé de cette toxine, celle-ci s’attaque ensuite à de
multiples organes.
De plus, il existe un sous-groupe d’exotoxines thermostables, connues sous le
nom d’entérotoxines, lesquelles exercent leurs premiers effets sur le tractus
digestif (l’intestin).
• L’entérotoxine de staphylocoques de type B est produite par
Staphylococcus aureus ;
• Les entérotoxines thermostables sont produites par l’agent
entérotoxinogène Escherichia coli (ETEC) ;
• La céréulide est produite par Bacillus cereus.
− Les endotoxines : celles-ci sont des lipopolysaccharides, ou
lipooligosaccharides, qui s’attachent aux cellules et qui ne sont habituellement
libérés qu’à partir de la lyse des cellules. Les endotoxines sont des
composantes de la structure de la membrane extérieure des bactéries Gram
négatif seulement (on ne connaît qu’une seule exception – Bacillus
thuringiensis Gram positif). Les endotoxines ont généralement des activités
non spécifiques (ou de faible spécificité) à l’intérieur de l’hôte. Elles agissent
généralement près de la zone de multiplication. La plupart des endotoxines
sont pyrogènes (provoquent la fièvre) et ne sont pas inactivées par la chaleur.
Elles sont moins puissantes que les exotoxines.

1.1. Toxines microbiennes contre agents pathogènes


La toxigénèse est la propriété caractéristique de certains organismes à produire des
toxines.
Pour plusieurs agents pathogènes microbiens, la toxigénèse leur sert de mécanisme
sous-jacent pour propager l’infection et la maladie en endommageant directement les
tissus de l’hôte et en désarmant son système immunitaire. Cependant, ils ne sont pas
tous capables de produire des toxines.
La transmission des agents pathogènes (p. ex. les bactéries, les virus) peut se faire
d’un hôte à l’autre. Ils sont capables de se multiplier à l’intérieur de leur nouvel hôte
et, ainsi, de provoquer une infection qui peut tourner en maladie.
En revanche, les toxines ne peuvent pas se transmettre ni se multiplier. Toutefois,
étant donné qu’elles peuvent contaminer les aliments par exemple, les toxines
peuvent à elles seules provoquer des symptômes de la maladie associée aux
organismes sources même en l’absence de ces derniers.
1.2. Toxines et maladies microbiennes
Bien qu’il soit parfois aidé par des antibiotiques, le système immunitaire peut se
charger des bactéries d’une faible exposition. Cependant, selon la toxine, même une
infime quantité d’une toxine purifiée peut aisément provoquer des symptômes, voire
la mort.
Les toxines microbiennes peuvent elles aussi avoir des effets à long terme. Ceux-ci
peuvent apparaître en peu de temps et devenir chroniques ; toutefois, ils peuvent
survenir quelques jours, voire quelques mois après l’exposition.

2. Manipulation sécuritaire des toxines microbiennes


Le premier risque lorsqu’on manipule des toxines est l’exposition du personnel à
celles-ci. C’est pourquoi l’objectif principal de la biosécurité sur les toxines concerne
la protection du personnel qui travaille avec elles de près ou de loin et la prévention
de leur libération dans l’environnement.
Les toxines ne se répandent pas comme les agents pathogènes microbiens parce
qu’elles ne se multiplient pas et ne sont pas infectieuses. Néanmoins, la manipulation
sécuritaire demeure extrêmement importante étant donné que les toxines peuvent être
des poisons extrêmement puissants.
Il existe quatre aspects principaux liés à la manipulation sécuritaire des toxines
microbiennes :

− Formation du personnel
− Contrôles techniques
− Contrôle des procédures
− Décontamination
De plus, l’aspect le plus important à prendre en considération lorsqu’on manipule des
toxines est de faire son possible pour travailler avec moins d’une dose de toxine létale
pour les humains. Ainsi, l’exposition pourra toujours causer du mal, mais causer la
mort serait peu probable.
2.1. Formation du personnel
Le personnel doit posséder suffisamment d’éducation et de formation, et faire preuve
d’expérience et de compétence en matière de sécurité en appliquant les procédures
requises en laboratoire. De plus, le personnel doit être informé des dangers potentiels
associés au travail auquel on procédera, notamment :

− La puissance de la toxine ;
− Les signes et les symptômes des maladies causées par les toxines utilisées.

Le personnel doit également être formé sur les précautions nécessaires visant à éviter
l’exposition aux toxines microbiennes ou leur libération (p. ex. l’EPI, l’utilisation des
ESB, les méthodes de décontamination appropriées, etc.).
En cas d’exposition, le personnel devrait disposer du numéro de téléphone du centre
antipoison local.
2.2. Contrôles techniques
Cela tient compte, entre autres, du confinement physique de l’environnement visant à
ce qu’il soit approprié pour une toxine microbienne en particulier et pour les
procédures devant être appliquées.
− Accès contrôlé ou limité
− ESB appropriée pour le travail en cours

La signalisation doit être affichée aux endroits où on fait, ou a fait, usage de toxines,
notamment l’ESB, et elle doit demeurer en place jusqu’à ce que la zone ait été
complètement décontaminée. La signalisation doit également être affichée sur les
portes de la zone afin de limiter les accès lorsqu’on travaille avec des toxines.
2.3. Contrôle de procédures
− Les procédures opératoires normalisées (PON) pour toutes les procédures
impliquant des toxines (p. ex. les expériences, les déversements, la
décontamination, l’élimination, etc.);
− Le programme de surveillance médicale, fondé sur les évaluations locale et
globale des risques (un examen médical, à tout le moins, pourrait aider à
déterminer si les symptômes observés proviennent d’un problème de santé
préexistant ou d’une exposition)
− Le plan d’urgence, comprenant les procédures médicales (antitoxine,
médicaments, etc.) concernant la toxine utilisée.

Le personnel de la zone de confinement doit immédiatement aviser leur supérieur de


toute maladie causée ou qui aurait pu être causée par des toxines utilisées ou
entreposées.

− Cela s’avère fort important étant donné que les effets peuvent apparaître
immédiatement après une exposition à des toxines microbiennes.

2.4. Décontamination
La décontamination est le procédé par lequel on inactive les toxines (à un niveau non
dangereux). Le premier objectif est de protéger le personnel et la communauté contre
l’exposition aux toxines qui pourrait causer des maladies.
Le processus de décontamination représente une barrière de confinement critique –
un manque lors de ce processus peut permettre l’exposition à des toxines ou leur
libération.
2.4.1. Inactivation des toxines
Compte tenu de la grande variété de toxines biologiques et de la différence
considérable en ce qui a trait à leurs propriétés, il est impossible de fournir des
paramètres normalisés qui soient applicables à chaque circonstance.
L’installation dans laquelle on mène des activités contrôlées avec des toxines a la
responsabilité d’évaluer les risques et de déterminer le meilleur moyen de s’en
occuper, ce qui inclut la décontamination appropriée et efficace ainsi que les
méthodes d’inactivation.
Afin d’émettre des recommandations générales sur la décontamination des toxines,
les méthodes courantes ci-dessous tiennent compte du temps, des températures et
des concentrations. Ces derniers étant plus contraignants sont considérés comme
efficaces contre la plupart des toxines.
Comme pour d’autres matériels biologiques, les toxines peuvent être inactivées en
utilisant :

a. La chaleur (autoclave, incinération) ;


b. Ou des produits chimiques (hypochlorite de sodium, hydroxyde de sodium)

2.4.1.1. Inactivation thermique


Les méthodes d’inactivation à chaleur humide (c.-à-d. en autoclave) avec des
températures au-dessus de 121°C pendant 60 minutes permettront d’inactiver
adéquatement la plupart des toxines biologiques, ce qui inclut les toxines protéiques
bactériennes.

− L’autoclave ne parvient pas à inactiver les toxines à faible poids moléculaire ni


les thermostables, notamment les mycotoxines.

Les méthodes à chaleur sèche (p. ex. l’incinération), à une température maintenue au
moins à 815 °C pendant 10 minutes, s’avèrent efficaces pour inactiver la plupart des
toxines biologiques.
On doit utiliser les méthodes de décontamination chimique pour les toxines
thermostables résistantes à l’inactivation thermique.
2.4.1.2. Inactivation chimique
On doit procéder à l’inactivation chimique pour les toxines résistantes à l’inactivation
thermique de même que pour l’équipement et les surfaces où l’inactivation thermique
n’est pas possible ou non pratique.
Pour procéder de façon adéquate à l’inactivation chimique de la plupart des toxines
biologiques, ce qui comprend les toxines peptiques et les mycotoxines, on peut utiliser
une solution composée de 2,5 % de NaOCl (l’eau de Javel se situe entre 3 % et 6 %
de NaOCl) et de 0,25 N de NaOH, puis laisser agir pendant au moins 30 minutes.
DECHETS BIOMEDICAUX

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du Travail

Objectifs :

A la fin de ce cours, l’étudiant devrait être capable de :

− Définir ce qu’est un déchet biomédical ;

− Définir ce qu’est un déchet dangereux ;

− Reconnaître les différents types de déchets biomédicaux ;

− Reconnaître les dangers posés par les déchets biomédicaux ;

− Déterminer les responsabilités quant aux déchets biomédicaux.

Introduction

Les déchets biomédicaux incluent tous les déchets produits par les établissements de
santé, les centres de recherche et les laboratoires.
Les déchets non dangereux, ou déchets ordinaires, représentent de 75 à 90 % de tous
les déchets produits par les établissements de santé.
Les déchets dangereux comptent pour 10 à 25 % de tous les déchets. Les déchets
biomédicaux représentent moins de 10 % de la quantité totale de déchets produits par
les établissements de santé. Ils sont produits principalement dans les activités de
diagnostic, de traitement ou d’immunisation d’humains ou d’animaux ou dans les
activités de recherche ou de production et d’évaluation des produits biologiques.
Les déchets dangereux se divisent en six catégories. La connaissance de ces
catégories vous permettra d’être en mesure de classer les déchets à la source.

8. Définitions
Le terme « déchets biomédicaux » peut avoir différentes significations selon
l’établissement concerné et les règlements qui le régissent. Les déchets biomédicaux
sont aussi appelés déchets biologiques dangereux, déchets infectieux, déchets
médicaux, déchets biologiques, déchets biomédicaux potentiellement infectieux ou
déchets médicaux comportant un danger physique.
8.1. Biorisque
Matériel pouvant être contaminé par des microorganismes viables (incluant les prions)
ou des toxines qui causeraient des maladies dans certaines circonstances.
8.2. Déchets dangereux
Substance ou matériel potentiellement dangereux pour les gens, les biens ou
l’environnement s’ils ne sont pas manipulés correctement. Les déchets dangereux
peuvent être des substances chimiques, radioactives, cytotoxiques, étiologiques ou
une combinaison de ces substances. Ils peuvent être sous forme solide, liquide ou
gazeuse
8.3. Déchets biomédicaux
Déchets produits par :
− Les établissements qui dispensent des soins de santé aux humains ou aux
animaux ;
− Les établissements de recherche et d’enseignement médicaux et vétérinaires ;
− Les établissements d’enseignement des soins de santé ;
− Les laboratoires d’essais ou de recherches cliniques ;
− Les établissements s’occupant de la production ou de la mise à l’essai de
vaccins nécessitant une manipulation et une élimination particulières en raison
du risque de transmission de maladie qu’ils présentent.
8.3.1. Déchets de laboratoire de microbiologie
Les éléments suivants sont des déchets biomédicaux des laboratoires de
microbiologie :
− Toutes les cultures de laboratoire ;
− Souches ou spécimens de microorganismes ;
− Vaccins vivants, atténués ou recombinants ;
− Cultures de cellules humaines ou animales utilisées dans des travaux de
recherche ;
− Organismes recombinants ;
− Spécimens diagnostiques humains (à l’exception des selles, de l’urine, des
vomissures et des larmes) ;
− Matériel de laboratoire qui est entré en contact avec les déchets énumérés ci-
dessus (p. ex., boîtes de Pétri, flacons pour cultures, gants, écouvillons).
8.3.2. Déchets anatomiques humains
Les déchets anatomiques humains sont constitués de tissus, d’organes et de
membres humains. Ils ne comprennent pas cependant les dents, les cheveux et les
ongles, qui sont considérés comme des déchets généraux.
8.3.3. Sang et liquides organiques humains
Cette catégorie inclut ce qui suit :
− Sang et liquides organiques humains ;
− Objets imbibés de sang ou dont s’écoule du sang ;
− Liquides organiques contaminés par du sang ;
− Liquides organiques prélevés à des fins diagnostiques ou au cours d’opérations
chirurgicales, de traitements ou d’autopsies.
Les éléments suivants sont considérés comme des déchets généraux et ne sont pas
inclus dans cette catégorie :
− Urine ;
− Selles ;
− Salive ;
− Vomissures ;
− Larmes.
Les poches pour perfusions intraveineuses sont un exemple d’éléments inclus dans
cette catégorie.
8.3.4. Déchets biomédicaux animaux
Les dents, les poils, les ongles, les griffes, les sabots, les bois et cornes et les plumes
sont exclus de cette catégorie.
Les types de déchets qui sont inclus dans cette catégorie s’ils sont contaminés par
des organismes considérés comme responsables de maladies à déclaration
obligatoire aux termes de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé
des animaux :
− Tissus animaux ;
− Organes et membres ;
− Carcasses ;
− Litière ;
− Sang liquide et produits sanguins ;
− Objets imbibés de sang ou dont s’écoule du sang ;
− Liquides organiques contaminés par du sang ;
− Liquides organiques prélevés à des fins diagnostiques ou au cours d’opérations
chirurgicales, de traitements ou d’autopsies.
8.3.5. Objets acérés et pointus
Ces objets comprennent le matériel utilisé en clinique et en laboratoire, notamment
les aiguilles, les seringues, les lames ou la verrerie de laboratoire, pouvant perforer
ou couper la peau.
Les lames de scalpel, les lames de rasoir, les pipettes Pasteur, les tubes de sang, les
fioles de sang, les lames de microscope, les couvre-objets et les embouts de pipettes
en sont des exemples.

9. Dangers liés au déchets biomédicaux


Advenant un bris ou une fuite d’un contenant de déchets ou un déversement de
certains déchets, le personnel chargé de manipuler et d’éliminer les déchets
biomédicaux court un risque d’infection. Le risque le plus élevé est lié aux coupures
et aux blessures accidentelles causées par des objets acérés. Les médecins, les
dentistes, les vétérinaires, le personnel hospitalier, les employés de laboratoires de
recherche, de laboratoires médicaux, de maisons de soins et de maisons funéraires,
ainsi que les personnes qui manipulent ou transportent régulièrement des déchets
biomédicaux (personnel d’entretien, transporteurs de déchets et travailleurs de sites
d’enfouissement) peuvent être affectés.

10. Responsabilités
10.1. Employeurs
Les employeurs doivent fournir la formation requise pour que les utilisateurs puissent
travailler en toute sécurité avec les substances dangereuses. Cela inclut la formation
sur l’identification, l’emballage, le stockage, le transport, le traitement et la
manipulation des déchets biomédicaux. Les employeurs ont aussi la responsabilité de
la tenue de dossiers de formation.
10.2. Travailleurs
Il incombe aux travailleurs de faire preuve de vigilance en tout temps et de connaître
les procédures de manipulation, de traitement et d’élimination des déchets produits.
PROGRAMME DE GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du Travail

Objectifs :

A la fin de ce cours, l’étudiant devrait être capable de :

− Définir ce qu’est un programme de gestion des déchets et son objectif ;


− Nommer les principaux éléments d’un programme de gestion des déchets
biomédicaux ;
− Décrire les procédures de triage, d’emballage et d’étiquetage des déchets
biomédicaux ;
− Décrire les lignes directrices pour le transport, le stockage et la conservation
des déchets biomédicaux ;

Introduction

Un programme de gestion des déchets englobe les procédures détaillées, les objectifs
et les buts de la gestion des déchets. Ces déchets peuvent comprendre des solides,
des liquides et des gaz dangereux et non dangereux. Le terme « déchets » désigne
normalement du matériel résiduel produit par l’activité humaine, et le programme est
habituellement mis en œuvre afin de réduire l’effet négatif de ces déchets sur la santé
des employés et sur l’environnement.

11. Intérêt d’un programme de gestion des déchets biomédicaux


Les programmes appropriés de gestion des déchets doivent être mis en place afin
d’éviter les accidents ou la transmission de maladies. En effet, les déchets
biomédicaux peuvent représenter un danger pour la santé et la sécurité des patients,
des travailleurs de la santé, des travailleurs de laboratoire, du grand public et pour
l’environnement.
− Bris du confinement de maladies infectieuses
− Risques liés à la santé et à la sécurité au travail
− Contamination de l’environnement
− Mauvaise gestion des risques
Le programme de gestion des déchets doit être basé sur une évaluation des risques
qui détermine les types de déchets biomédicaux produits. L’évaluation des risques
doit aussi identifier les agents infectieux et les toxines, ainsi que les risques qui y sont
associés. Cette mesure aidera à déterminer les méthodes de maîtrise et de
prévention, y compris l’EPI, l’hygiène personnelle et même les vaccins requis.

12. Eléments d’un programme de gestion des déchets biomédicaux


Un plan écrit doit souligner les procédures particulières du laboratoire pour tous les
composants du programme de gestion des déchets.
− Plan écrit de gestion des déchets biomédicaux
− Triage, emballage et étiquetage
− Entreposage et conservation contrôlés
− Méthodes de traitement (sur place et à l’extérieur)
− Transport
− Élimination
− Règlements sur la gestion des déchets biomédicaux qui s’appliquent sur le
territoire où se trouve l’établissement
− Plan d’urgence en cas d’accident ou de déversement
− Formation sur les exigences et procédures de gestion des déchets
biomédicaux
− Documentation et tenue de dossiers complets.
12.1. Plan écrit de gestion des dechets biomédicaux

12.2. Triage emballage et étiquetage


La première étape pour gérer les déchets biomédicaux de façon sécuritaire,
responsable et rentable est de minimiser leur quantité.
Prévenez le traitement coûteux de la quantité totale des déchets par les moyens
suivants :
− Détourner les matières recyclables ;
− Séparer les déchets dangereux des déchets généraux au point de production.

Après leur collecte, entreposez les déchets dangereux (biomédicaux, chimiques,


radioactifs, etc.) dans un endroit centralisé. Chaque type de déchet dangereux pourrait
devoir être entreposé dans une aire distincte, par exemple les déchets radioactifs ou
les déchets incompatibles.

Séparez ensuite les déchets biomédicaux selon leurs cinq catégories (déchets
anatomiques humains, déchets de laboratoires de microbiologie, sang et liquides
organiques humains, déchets animaux, objets acérés) pour faciliter l’emballage, la
manipulation et l’élimination. Envisagez de recourir à un traitement particulier en cas
de chevauchement entre différentes catégories (p. ex., carcasses radioactives).
Emballez les déchets liquides séparément des déchets solides.
Il existe plusieurs types de contenants et de sacs pour placer et éliminer les déchets
biomédicaux. Vous pouvez utiliser des contenants à usage unique ou réutilisables, à
condition qu’ils conviennent à l’utilisation prévue.

Les matériaux d’emballage incluent des contenants réutilisables, des contenants pour
objets acérés, des sacs de plastique pour déchets et des contenants en carton.
L’emballage doit rester intact pendant toute la manutention, le stockage, le transport
et le traitement.
Le type de contenant à privilégier dépend des facteurs suivants :
− Type de déchets ;
− Code de couleurs pour l’étiquetage ;
− Exigences particulières pour le transport ;
− Méthode d’élimination ;
− Règlements locaux ;
− Exigences de l’établissement d’élimination.
Tous les contenants utilisés avec les déchets biomédicaux doivent porter le symbole
de danger biologique et l’inscription « Biorisques » dans une couleur contrastant avec
celle du contenant.
Les récipients pour objets acérés doivent être rigides, à l’épreuve des fuites, résistants
aux perforations et scellables.
Les contenants réutilisables (p. ex. : bacs de plastique) doivent être faits de plastique
rigide, capables de résister aux agents de nettoyage courants.
Les sacs de plastique doivent être suffisamment solides pour résister aux perforations
jusqu’au moment de l’élimination des déchets.
Les contenants en carton doivent être rigides, refermables, résistants aux fuites et
scellables.
L’emballage des déchets biomédicaux doit suivre un code de couleurs défini.
− Rouge
• Déchets anatomiques humains sous forme solide ou liquide et objets
acérés contaminés par ces déchets.
− Orange
• Déchets animaux sous forme solide ou liquide et objets acérés
contaminés par ces déchets.
− Jaune
• Déchets de laboratoires de microbiologie sous forme solide ou liquide et
objets acérés contaminés par ces déchets.
• Sang et liquides organiques humains sous forme solide ou liquide et
objets acérés contaminés par ces déchets.
• Objets acérés ou pointus.
12.3. Transport des déchets au sein de l’établissement
Il faut réduire au minimum la manipulation des déchets afin de prévenir toute
exposition inutile du personnel et des autres personnes présentes dans
l’établissement.
Pour réduire le risque d’exposition, évitez de contaminer la surface extérieure des
récipients à déchets. Il faut s’assurer que les surfaces extérieures sont décontaminées
avant de transporter ces récipients vers l’aire de stockage.
− Réduire le nombre d’étapes dans la manipulation des déchets.
− S’assurer que les récipients et sacs contenant des déchets biomédicaux sont
hermétiquement fermés ou scellés à l’aide de ruban adhésif pendant le
transport.
− Utiliser des chariots réservés à cet effet avec des bords surélevés pour le
transport.
− Nettoyer les chariots soigneusement et régulièrement.
− Respecter les critères de taille et de poids pour les charges de déchets.
− Suivre un itinéraire précis dans l’établissement pour éviter de traverser des
aires propres (comme les aires extérieures aux laboratoires et les aires de
soins des patients) et des corridors achalandés avec les chariots chargés.
12.4. Stockage et conservation
Après la collecte des déchets biomédicaux et leur déplacement hors de l’aire de
production, ces déchets peuvent être gardés dans des aires de stockage avant leur
élimination. Ces aires de stockage doivent être fermées, verrouillables et marquées
du symbole de danger biologique et n’être accessibles que par le personnel autorisé.
Les aires de stockage des déchets biologiques doivent être isolées des aires de
fourniture et de préparation des aliments et ne doivent pas servir au stockage de
déchets non biomédicaux.
Les déchets biomédicaux peuvent être stockés de façon temporaire, mais doivent être
traités le plus rapidement possible. Dans la plupart des cas, les exigences de stockage
et de conservation sont dictées par les règlements provinciaux et territoriaux (ou
nationaux). Chaque établissement détermine la période maximale de stockage en
fonction des capacités de stockage, du taux de production de déchets et des
exigences réglementaires. Les établissements doivent avoir un plan d’urgence pour
le stockage des déchets biomédicaux pour les cas de production excédentaire, ou
pour les cas où l’équipement de réfrigération et de congélation et les installations
d’élimination tombent en panne. Le compactage de déchets biomédicaux non traités
n’est pas autorisé.
Les déchets anatomiques doivent être réfrigérés à une température de 4°C ou moins
s’ils sont stockés pendant plus de quatre jours. La réfrigération et la congélation ont
pour but de réduire la vitesse de croissance des microorganismes, la putréfaction et
l’odeur.

12.5. Méthodes de traitement


Jusqu’au début des années 90, seules trois méthodes de traitement étaient utilisées
sur place pour les déchets infectieux : incinération, stérilisation à la vapeur
(autoclavage) et décontamination mécanique et chimique. Depuis, de nombreuses
autres méthodes sont devenues courantes en raison d’exigences et de règlements
plus stricts.
Le choix du meilleur système d’élimination dépend de la composition des déchets, du
volume à éliminer, des exigences en personnel et en formation, et de la disponibilité
des technologies et des ressources.

12.6. Transport
Lors du déplacement des déchets du point de production au point d’élimination (ou le
transport vers un site extérieur d’élimination), les aspects suivants doivent être
considérés :
a. Intégrité des contenants
Lors du déplacement des déchets du point de production au point d’élimination (ou le
transport vers un site extérieur d’élimination), maintenir l’intégrité des contenants pour
éviter toute exposition aux déchets. Veillez à ce que les contenants demeurent fermés,
à ce qu’il n’y ait aucune fuite, à ce que les sacs ne soient pas déchirés, à ce que les
contenants d’objets acérés ne soient pas écrasés, et évitez tout déversement.
b. Chariots de collecte
Les chariots utilisés pour la collecte doivent convenir aux types de contenants à
déchets (p. ex. : boîtes ou plateformes). Dans le choix des chariots, tenir compte de
l’usage prévu, des caractéristiques, de la manœuvrabilité et de la facilité à nettoyer et
à désinfecter.
c. Horaires de collecte
Établir les horaires de collecte pour 1) assurer une collecte rapide des déchets
infectieux, et 2) éviter le trop-plein des contenants et l’accumulation de grandes
quantités de déchets au point de production.
d. Itinéraires de collecte
Établir des itinéraires de collecte qui soient efficaces et qui assurent un contact
minimal avec les individus.
Lorsque les établissements ne sont pas dotés de la technologie requise pour le
traitement des déchets biomédicaux, ces déchets doivent être transportés de façon
sécuritaire.

12.7. Elimination
Conformément aux lois et règlementations congolaises, le producteur de déchets
biomédicaux est responsable de ses déchets du début jusqu’à la fin.
En cas d’accident pendant le transport, c’est le producteur des déchets biomédicaux
qui sera tenu responsable.

12.8. Tenue des dossiers


La tenue de dossiers complets permet de consigner les antécédents de chaque
établissement quant à ses pratiques de gestion des déchets. Ces dossiers prouvent
le respect des exigences environnementales et de santé publique. Les dossiers sont
utiles pour aider à prendre des décisions éclairées quant à la gestion des déchets sur
des points comme la réduction des déchets et des coûts liés à l’observance des
règlements ou à l’élimination des déchets. Ils fournissent aussi les renseignements
nécessaires aux compagnies externes s’occupant du traitement, du stockage et de
l’élimination.
Dans les établissements traitant les déchets biomédicaux, l’équipement utilisé doit
subir des tests microbiologiques afin de montrer le respect des normes quant aux
déchets biomédicaux traités. Les résultats de ces tests sont notés par écrits et
conservés dans des dossiers spécifiques.

12.9. Règlements, plan d’urgence et formation


Les procédures de traitement utilisées par chaque laboratoire sont assujetties aux
normes en place au Congo. Le plan d’urgence écrit doit décrire le nettoyage des divers
types de déversement et la décontamination ou l’élimination du matériel de nettoyage,
la désignation de la personne responsable, et l’endroit où sont conservés le matériel,
l’équipement de nettoyage et l’équipement de protection individuelle. Les
établissements doivent offrir une formation initiale et de suivi du personnel sur
l’identification, l’emballage, le stockage, le transport, le traitement et la manipulation
des déchets biomédicaux.
PRATIQUES GENERALES EN MATIERE DE SECURITE DANS LES
LABORATOIRES

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du Travail

Objectifs :

A la fin de ce cours, l’étudiant devrait être capable de :

− Identifier les bonnes pratiques liées à la microbiologie en laboratoire ainsi que


les bonnes et les mauvaises pratiques et les considérations relatives à la
sécurité et applicables à l’équipement utilisé pour le travail avec des matières
biologiques.

Introduction

Tous les laboratoires où sont manipulés des microorganismes et des toxines se


doivent d’employer certaines mesures de sécurité biologique essentielles à la
prévention de la contamination du laboratoire, des travailleurs, des échantillons et des
expériences.
Plusieurs des éléments de biosécurité abordés dans ce cours sont de bonnes
pratiques microbiologiques de laboratoire qui sont recommandées dans tous les
laboratoires qui manipulent des microorganismes ou des toxines et qui deviennent
souvent obligatoires dans les laboratoires de niveau de confinement plus élevé.

13. Principes fondamentaux


Ces principes fondamentaux s’appliquent à tous les laboratoires qui manipulent des
matières infectieuses ou des toxines et viennent assurer que le travail s’effectue de
façon sécuritaire :
− Evaluations des risques ;
− Formation ;
− Accès au laboratoire de confinement et entrée ;
− Equipement de protection individuel (EPI) ;
− Pratiques de travail ;
− Ordre et propreté ;
− Décontamination ;
− Intervention d’urgence.
13.1. Programme de biosécurité
La biosécurité consiste en une application cohérente des mesures de sécurité visant
à réduire au minimum ou à prévenir l’exposition du personnel de laboratoire, des
occupants du bâtiment et de la communauté en général aux matières infectieuses,
aux animaux infectés ou aux toxines manipulés dans l’installation. Dans un
programme de biosécurité, les mesures de sécurité couramment utilisées
comprennent l’adoption de bonnes pratiques microbiologiques de laboratoire,
l’utilisation d’équipement de sécurité et de confinement approprié ainsi que la
conception adéquate des espaces de travail en laboratoire et, le cas échéant, des
salles animalières et des box.
Un programme de biosécurité vise à prévenir les infections et les maladies chez le
personnel, et à protéger le public, l’environnement et les populations animales contre
les dangers en prévenant la libération d’agents pathogènes ou de toxines.
Un programme de biosécurité efficace peut :
− Promouvoir et renforcer les pratiques de travail sécuritaires
− Améliorer la performance en matière de sécurité
− Accroître la conformité réglementaire
La première étape dans un programme de biosécurité est de repérer les risques qui
pourraient découler des activités prévues. La façon d’y arriver est par l’évaluation des
risques que représentent les agents pathogènes et les toxines manipulés et les
opérations prévues en laboratoire. Les évaluations des risques, abordées plus en
détail dans un autre module, servent non seulement à repérer les risques, mais aussi
à concevoir des stratégies pour réduire ces risques.
Les composants d’un du programme de biosécurité :
− Manuel de biosécurité
− Plan de biosûreté
− Programme de surveillance médicale et d’évaluation
− Programme de formation
− Pratiques de travail sécuritaires et procédures opératoires normalisées (PON)
− Planification des interventions d’urgence
− Conformité réglementaire
13.2. Formation
Un programme de formation est essentiel à la réussite des programmes de biosécurité
et ainsi la formation doit toujours être offerte. La formation aidera à faire en sorte que
les employés puissent effectuer le travail de laboratoire de façon sécuritaire. Le
personnel doit recevoir une formation officielle sur les dangers potentiels dans le
milieu de travail, y compris ceux associés aux agents microbiologiques qui seront
manipulés dans le laboratoire, et sur les pratiques, les outils et les procédures qui
peuvent les protéger contre ces dangers.
Les thèmes dont qui peuvent concerner la formation :
− Information sur la nature des dangers, y compris les matières infectieuses et
les toxines, qui sont utilisées dans le milieu de travail ainsi que sur la façon de
les identifier
− Signes et symptômes causés par les agents pathogènes ou les toxines que les
employés manipulent
− Pratiques de travail sécuritaires et mesures physiques de contrôle
− Information sur les renseignements pertinents en matière de sécurité
− Information sur les exigences réglementaires applicables
Le contenu exact de la formation varie d’une organisation à l’autre, et même d’une
zone de confinement à l’autre, à l’intérieur d’une même installation. Toutefois, tant que
les recrues n’auront pas reçu la formation et satisfaits les exigences, ils devront être
accompagnés dans la zone de confinement par une personne autorisée.
− Nouveaux employés : la mise en œuvre d’un programme d’orientation pour
les nouveaux employés permet de s’assurer que ces derniers reçoivent
l’information nécessaire avant d’être exposés aux dangers liés au travail. Une
formation pratique en cours d’emploi, une supervision et des directives
supplémentaires devraient être données pendant la période d’emploi initiale de
tout nouvel employé.
− Personnel de laboratoire existant : la formation est un processus continu et
le personnel existant pourrait avoir besoin des renseignements ou de la
formation sur les nouvelles procédures, le travail dans un nouvel
environnement ou encore la manipulation de nouveaux matériels.
− Autres : tous les membres du personnel qui ont accès à la zone de
confinement (p. ex. les visiteurs, les entrepreneurs, les employés de services
de nettoyage, de sécurité et d’entretien) doivent recevoir une formation sur les
dangers, les risques et les mesures de contrôle, en fonction des activités
prévues, ou faire l’objet d’une supervision par des membres autorisés du
personnel lorsqu’ils mènent des activités dans la zone.

13.3. Accès aux entrées et sorties

En limitant l’accès au laboratoire, vous vous assurez que ceux qui y entrent ont reçu
une formation adéquate, savent quels agents pathogènes y sont manipulés et sont au
courant des risques que ces agents représentent.

La structure physique du laboratoire (les murs, les portes, les fenêtres, les planchers
et les plafonds qui entourent une zone de confinement unique) constitue le périmètre
de la zone de confinement. Les portes doivent être fermées afin de préserver l’intégrité
de la zone de confinement et de maintenir la sûreté. Dans les zones de confinement
élevé, il est également essentiel de garder les portes fermées pour permettre le bon
fonctionnement des systèmes de ventilation. Garder les portes et les fenêtres fermées
et s’assurer que les fenêtres qui peuvent s’ouvrir sont mesures de contrôle des
insectes et animaux nuisibles et de sécurité efficaces (p. ex. des moustiquaires) aidera
aussi à empêcher l’entrée d’hôtes indésirables (comprenant les insectes et les
rongeurs).
En plus de contrôler les heures et les zones d’accès et la distribution de clés et de
carte d’accès, des contrôles additionnels peuvent être mis en place pour limiter l’accès
à la zone.
Les systèmes de contrôle d’accès tels que les cartes d’accès électroniques, les codes
d’accès ou les serrures à clé non reproductible rendent le contrôle d’accès physique
plus efficace. Ces éléments de contrôle d’accès physique sont obligatoires dans les
établissements à niveau de confinement plus élevé.
La structure physique de l’installation est un élément essentiel de confinement.
Toutefois, les entrées et sorties des employés créent la possibilité que des agents
pathogènes ou des toxines soient transportés dans l’environnement extérieur s’ils se
déposent sur les corps ou les vêtements.
− Les exigences d’entrée devraient être affichées au point d’accès à la zone de
confinement (à la porte). Des procédures d’entrée et de sortie propres à
l’établissement permettront d’assurer le confinement des organismes à
l’intérieur de la zone.
− Les vêtements personnels (p. ex. manteaux, chapeaux, bottes) devraient être
rangés à part de l’équipement de protection individuel dédié pour prévenir la
contamination croisée ; par exemple, les crochets pour les sarraus et les
crochets pour les vêtements personnels peuvent être posés sur deux murs qui
se font face.
− Les effets personnels (p. ex. sacs à dos, sacs à main, téléphones et lecteurs
mp3) ne devraient pas être laissés aux endroits où des matières infectieuses
ou toxines sont manipulées ou entreposées à l’extérieur de la zone de
confinement (ou dans un vestiaire à l’extérieur de la barrière de confinement)
pour aider à prévenir la contamination de ces effets ; par exemple, laissez votre
sac dans le tiroir d’un bureau ou, encore mieux, à l’extérieur du laboratoire,
plutôt que sur le plancher.
Les PON des zones de confinement élevé présenteront des exigences additionnelles
plus précises, comme les chaussures et vêtements de laboratoire dédiés qui
s’ajoutent à l’EPI, les procédures adaptées pour enfiler et retirer l’EPI et la prise de
douche avant d’entrer dans la zone et avant d’en sortir.

13.4. Equipements de protection individuelle


Le port d’équipement de protection individuel est un moyen de contrôle du danger
biologique qui aide à réduire les risques d’exposition encourus par le travailleur de
laboratoire et à éviter que les agents pathogènes et des toxines s’étant possiblement
déposés sur vos vêtements traversent la zone de confinement. L’EPI est la barrière
première qui protège votre peau, vos muqueuses et vos voies respiratoires contre
l’exposition aux agents pathogènes et des toxines.
Vous devez porter l’EPI approprié au travail effectué (p. ex., sarraus, gants,
chaussures de sécurité et dispositifs de protection oculaire et faciale). L’évaluation
locale des risques indiquera quel EPI est approprié pour une zone de confinement ou
pour une tâche précise.
La législation congolaise précise :
− Que les employeurs fournissent de l’EPI approprié ;
− Que les employés portent de l’EPI adéquat, le cas échéant.
Dans la plupart des cas :
− L’EPI est adapté pour chaque zone de confinement ;
− L’EPI est enfilé conformément à des procédures d’entrée et n’est porté et rangé
qu’à l’intérieur de la zone de confinement ;
− De l’EPI additionnel adapté pour des manipulations précises devrait être porté
lorsque cela se révèle nécessaire. Par exemple :
• Le port d’un écran de protection faciale est recommandé en présence
d’un risque d’exposition à des éclaboussures ou à des objets projetés ;
• Le port de gants en cotte de mailles est recommandé en présence d’un
risque de coupure ou de morsure d’animal.

13.5. Pratiques d’hygiène


Vos mains peuvent facilement transporter du matériel jusqu’à votre bouche, vos yeux
ou vos muqueuses. Elles peuvent également transporter des matières infectieuses
indésirables et inconnues.
Le lavage des mains est la pratique la plus importante pour empêcher la transmission
d’organismes. Lavez-vous les mains :
• Même si vous avez porté des gants ;
• Immédiatement après avoir manipulé des matières infectieuses ou des toxines
et avant d’effectuer des activités dans la zone de confinement ;
• Après avoir retiré vos gants et une seconde fois avant de sortir du laboratoire.
La bonne technique de lavage des mains
• Retirez vos bagues et bijoux et en utilisant une bonne quantité de savon, faites
mousser en frottant vigoureusement vos mains l’une contre l’autre. Nettoyez
soigneusement vos mains, sans oublier le dessus, les sections entre les doigts
et sous les ongles (pour un minimum de 15 à 30 secondes). Rincez bien vos
mains à l'eau courante tiède en les pointant vers le bas, puis séchez vos mains
en les tamponnant avec une serviette à usage unique.

Les éléments suivants sont des gestes qu’il n’est jamais permis de faire dans un
laboratoire, afin d’éviter l’exposition potentielle aux matières infectieuses ou aux
toxines, et les infections, par ingestion ou par contamination de la peau ou des
muqueuses.
• Manger
• Boire
• Fumer
• Ranger de la nourriture, des boissons, des effets personnels ou des ustensiles
• Se maquiller
• Mettre ou retirer des lentilles cornéennes
• Pipetter par la bouche
• Infecter expérimentalement des cellules ou des spécimens provenant de la
personne menant l’expérience

Sachez que même de simples gestes habituels et souvent exécutés de façon


machinale doivent être évités, comme de lécher une étiquette, de porter un crayon ou
un stylo à sa bouche ou de s’humecter un doigt avant de tourner une page.

Les lentilles cornéennes ne sont pas recommandées. Elles ne devraient pas être
mises ou retirées dans le laboratoire. Les raisons pour lesquelles le port des lentilles
cornéennes devrait être évité dans le laboratoire sont que :
• Les lentilles cornéennes souples sont hydrophiles et perméables à la vapeur
de certains solvants que l’on retrouve dans le laboratoire. Ces vapeurs
pourraient se retrouver emprisonnées dans et derrière les lentilles et causer
une irritation aux yeux.
• Les lentilles cornéennes peuvent empêcher les larmes de dissiper les
contaminants.
• Si vous deviez recevoir une éclaboussure d’irritant dans l’œil, votre réflexe
naturel sera de fermer étroitement les deux yeux. Dans une telle situation, il
serait très difficile de retirer rapidement les lentilles cornéennes; il serait même
possible que vous n’y arriviez pas. Sans lentilles, vous pouvez garder vos yeux
ouverts sous une douche oculaire pour rincer la substance irritante.

Ne pas porter de bijoux dans le laboratoire. Les bijoux peuvent endommager l’EPI (p.
ex. déchirer des gants) et peuvent nuire à la décontamination du personnel (p.ex. lors
du lavage des mains).

Attachez ou couvrez vos cheveux s’ils sont à risque d’être contaminés lors d’activités
dans des zones de confinement pour éviter qu’ils soient après le contact avec vos
mains, des échantillons, des contenants ou de l’équipement. Cela aide également à
empêcher que vos cheveux vous tombent devant le visage. Il faudrait également tenir
compte des risques associés aux poils faciaux qui peuvent être contaminés de la
même façon.

Recouvrir de pansements étanches les blessures ouvertes, les coupures, les


égratignures et les écorchures. Toute rupture de l’intégrité de la peau pourrait
permettre aux matières infectieuses et aux toxines d’être absorbées par la peau.

Les articles qui pourraient être contaminés, comme les gants, les mains et les pipettes,
ne devraient jamais entrer en contact avec le visage ou les muqueuses du nez, de la
bouche, des yeux ou des oreilles ; tous les articles à l’intérieur de la zone de
confinement devraient être considérés comme potentiellement contaminés.

13.6. Ordre et propreté


Les espaces de travail en laboratoire et avec des animaux doivent demeurer propres
en tout temps, bien dégagées et exempte de matériel excédentaire, superflu ou
difficile à décontaminer.
Garder le laboratoire ordonné et propre aide à réduire la quantité de surfaces et de
matériel qui peuvent devenir contaminés. En plus de faciliter la décontamination, ceci
facilite le déplacement du personnel, de l’équipement et des animaux.
Il est difficile de nettoyer et de décontaminer un laboratoire en désordre.
Les tâches administratives et la rédaction de rapports doivent se faire dans des lieux
séparés des zones où sont manipulées des matières infectieuses.
Réduisez au minimum la quantité d’objets (documents, rapports, matériel
excédentaire, etc.) exposés aux sources potentielles de contamination.

13.7. Décontamination et gestion des déchets


La décontamination est un élément essentiel du confinement. Si les procédures de
décontamination ne sont pas mises en œuvre correctement, cela pourrait entraîner
l’exposition du personnel ou la libération d’organismes ou de toxines à l’extérieur de
l’installation de confinement.
En général, tout ce qui est possiblement contaminé doit être décontaminé à l’aide
d’équipements et de procédés efficaces contre l’agent pathogène infectieux ou la
toxine avant le nettoyage, l’élimination, le retrait ou l’entretien.
− Les articles décontaminés doivent être étiquetés comme tels.
− La décontamination peut se faire sur place, dans un autoclave ou par traitement
à l’aide de désinfectants chimiques, ou à l'externe, par l'entremise d'une
entreprise spécialisée dans la gestion des déchets.
− Les désinfectants et produits chimiques neutralisants doivent être efficaces
contre les matières infectieuses et toxines manipulées et doivent se trouver à
l’intérieur de la zone de confinement.

13.8. Intervention d’urgences et déclaration d’incident


Les établissements doivent concevoir et garder actif un plan d’intervention d’urgence
se fondant sur les évaluations des risques. Le plan d’intervention d’urgence présente
les procédures à suivre en cas de situation d’urgence à l’intérieur de la zone de
confinement.
Tout incident de laboratoire lié aux agents pathogènes, aux toxines, aux autres
matières infectieuses réglementées, aux animaux infectés ou aux bris de confinement
doit être immédiatement signalé à l’autorité interne concerné. Un registre de ces
incidents doit être tenu et conservé pendant au moins dix ans.
Tout incident impliquant les causes ci-dessus doit faire l’objet d’une enquête ; celle-ci
doit être consignée pour rendre possible la détermination de la ou des causes
fondamentales de l’incident. Ces registres peuvent aussi être utilisés pour
l’apprentissage continu et pour la surveillance et l’évaluation du programme de
biosécurité.
− Un déversement de matières infectieuses dans le laboratoire, à l'extérieur du
laboratoire ou dans une enceinte de sécurité biologique (ESB)
− Tout bris de confinement.
− Une exposition accidentelle, y compris un incident évité de justesse.
− Un bris mécanique, comprenant l'ESB ou la ventilation.
− Une fuite d'un animal.
− Une urgence médicale.

14. Les bonnes pratiques microbiologiques en laboratoire


14.1. Définition et objectifs
Les « Bonnes pratiques de microbiologie » ou « bonnes pratiques microbiologiques
en laboratoire » sont des codes de pratique de base qui devraient être utilisées lors
de la manipulation de tout microorganisme ainsi que des matières infectieuses ou des
toxines. Bien qu’elles ne soient pas clairement définies, les bonnes pratiques de
microbiologie présentent deux objectifs qui font l’unanimité :
− Prévenir la contamination de l’employé de laboratoire et de l’environnement par
l’organisme manipulé ;
− Prévenir la contamination du spécimen manipulé par les organismes qui se
trouvent dans l’environnement.
En matière de biosécurité, le premier objectif est de la plus grande importance. Le
deuxième objectif sert à conserver la qualité de l’expérience, et ce, à l’aide de la
technique aseptique.

14.2. Aérosols
Toute procédure de laboratoire doit être accomplie de façon à réduire la production
d’aérosols et de gouttelettes.
L’exposition potentielle à des aérosols (fines particules solides ou gouttelettes en
suspension dans l’air ou un milieu gazeux) peut survenir de deux façons dans un
laboratoire : directement par l’inhalation d’aérosols infectieuses ou de toxines
aérosolisées et indirectement par l’ingestion ou le contact avec la peau ou les
muqueuses et les gouttelettes qui se sont établies sur les surfaces, l’équipement ou
le personnel.
Les aérosols peuvent être créés par des activités qui transmettent de l’énergie à une
matière liquide ou semi-liquide.
La cause d’un déversement peut être un accident (comme une fiole qui aurait été
échappée) ou encore une erreur (comme lors du pipetage). Dans l’un ou l’autre des
cas, il y a contamination de la surface, éclaboussures et production de petits aérosols.
Presque toutes les procédures de laboratoire impliquant l’utilisation de suspensions
liquides pourraient entraîner la production d’aérosols, comme c’est aussi le cas pour
le nettoyage des cages d’animaux où la litière est contaminée par des fèces et de
l’urine.
Les aérosols sont préoccupants, car ils :
− Ne sont pas facilement détectés ;
− Peuvent se déplacer rapidement dans le laboratoire ou l’immeuble ;
− Peuvent infecter un grand nombre de personnes.
Si les précautions adéquates sont prises, on peut réduire grandement les risques de
production d’aérosols.
Même les instruments qui sont conçus pour aider les employés du laboratoire peuvent
comporter des risques s’ils sont mal conçus ou utilisés. Par exemple, une pipette peut
être une pièce d’équipement dangereuse si elle n’est pas employée correctement.
L’action de mélanger par aspiration et succion un liquide infectieux dans la pipette
pourrait placer assez de particules en suspension dans l’air pour causer une infection
si elles devaient être inhalées ou ingérées.
Suivre les procédures appropriées et prendre les précautions nécessaires, comme de
travailler dans une ESB, d’utiliser des godets à centrifugeuse étanches, de couvrir les
couvercles de tubes d’un mouchoir en papier avant de les ouvrir, permettra de réduire
les risques de formation d’aérosols ou d’exposition.
Quelques articles et activités qui entraînent des risques plus élevés de production
d’aérosols.
− Homogénéisation, malaxage, mélange, agitation, broyage (cafetière à piston)
− Mélange au vortex, mélange, transvasement, pipetage, déversements
− Ouverture de tubes (Vacutainer, tubes à centrifugeuse à couvercle
encliquetable ou qui se visse)
− Retrait d’une seringue d’un flacon, expulsion de l’air d’une seringue
− Litière d’animaux, poussière de cage, poils d’animaux, autopsies
− Gouttelettes provenant des pipettes et tombant sur la paillasse ou dans un
liquide, expulsion forcée d’un liquide d’une pipette
− Ensemencement de géloses
− Centrifugation
− Collecte d’échantillons, ajout de matériel ou transfert de liquides de culture d’un
système fermé à un autre

14.3. Bonnes pratiques générales sur le pipetage


− Utiliser une enceinte de sécurité biologique (ESB) pour pipeter des matières
infectieuses ou des toxines.
− Travailler sur un matelas absorbant à endos plastifié; les gouttelettes seraient
absorbées plutôt que de produire une éclaboussure.
− Utiliser des pipettes étalonnées pour livrer. Elles réduisent le risque de
formation d’aérosols en retenant la dernière goutte dans leur pointe.
− Utiliser des pipettes en plastique plutôt qu'en verre dans toute la mesure du
possible.
− Utiliser des pipettes pour sérologie munies d’un filtre avec les appareils de
pipetage, et des embouts de pipettes munis d’un filtre avec les micropipettes;
ceux-ci éviterons la contamination du dispositif de pipetage.
− Recourir à des procédés de décontamination adaptés aux appareils de
pipetage et aux micropipettes lorsqu'on utilise des embouts sans filtre ou
lorsque les pores du filtre à pipette ne permettent pas de retenir l'agent
pathogène ou la toxine utilisé.
− Ne pas mélanger de liquides en faisant des bulles d’air dans le liquide avec la
pipette en expulsant la solution avec la pipette.
− Verser les liquides dans la pipette le plus près possible du niveau du liquide et,
si possible, laisser couler le long de la paroi du tube ou de la bouteille. Ne
jamais laisser tomber le liquide de haut.
− Éviter d'aspirer ou d'expulser avec force des liquides de la pipette.
− Éjecter directement dans un contenant (p. ex. bouteille, bécher) les embouts
de pipette pour décontamination ultérieure.
− Décontaminer les pipettes à l'aide d'un désinfectant approprié immédiatement
après leur utilisation.
• Les pipettes sérologiques peuvent être posées horizontalement dans un
plateau et complètement immergées dans un désinfectant (il faut
prendre des précautions lors du déplacement du plateau pour éviter un
déversement dangereux).
• Les pipettes sérologiques peuvent aussi être remplies de désinfectant
et laissées à vidanger par gravité dans un verre surdimensionné en
papier cirée placé dans un sac pour autoclave. (Le sac peut être fermé
par-dessus les pipettes et la structure peut être autoclavée dans son
ensemble en position verticale avant la réutilisation).

14.4. Bonnes pratiques générales sur la centrifugation


− Utilisez des rotors ou des godets de sécurité étanches ;
− Ne videz les rotors ou godets de sécurité du matériel infectieux qu’ils
contiennent qu’à l’intérieur d’une enceinte de sécurité biologique (ESB)
certifiée ;
− Décontaminer régulièrement la surface extérieure des godets et des rotors ;
− Vérifiez et entretenez régulièrement la centrifugeuse, les rotors et les godets
pour vous assurer qu’ils sont propres et que les joints d’étanchéité et les joints
toriques sont en bon état ;
− Evitez de trop remplir les tubes ;
− Utilisez des tubes en plastique conçus pour être utilisés dans une
centrifugeuse;
− Assurez-vous que les rotors sont bien répartis pour éviter qu’ils se fassent
endommager et pour réduire le risque d’explosion ;
− Attendez assez longtemps après chaque cycle de centrifugation pour permettre
à tous les aérosols de se déposer ;
− N’utilisez pas de centrifugeuses dans l’ESB, car le mouvement d'air qui en
résulterait pourrait nuire à l'intégrité du courant d'air de l'ESB.

14.5. Bonnes pratiques générales lors de la manipulation des cultures

Les anses utilisées pour inoculer ou repiquer les cultures peuvent également créer
des aérosols.

− Stérilisation de l’anse à inoculation


Pour réduire le risque de production d'aérosols, évitez de stériliser l'anse à la flamme
ouverte ; utilisez plutôt un micro-incinérateur ou des anses jetables. Si votre activité
exige l’utilisation d’un brûleur, laissez l'anse refroidir après la stérilisation et avant
d'ensemencer la culture. Le crépitement que vous entendez lorsque l'anse encore trop
chaude touche la plaque peut produire des aérosols.

− État de l’anse
Pour réduire la production d'aérosols, l'anse doit être bien ronde et fermée (ce qui lui
évite de perdre sa charge). Les anses tordues ou incrustées de matériel devraient être
remplacées. Une hampe d’une longueur maximum de 6 cm est recommandée afin de
réduire au minimum les vibrations qui peuvent diminuer la charge de l'anse.
− Ensemencement
Pour éviter la production d'aérosols, repiquez sur des plaques lisses plutôt que
rugueuses.

14.6. Mélangeurs, sonicateurs, homogénéisateurs, incubateurs-


agitateurs et agitateurs
Les mélangeurs et homogénéisateurs se composent de lames qui tournent
rapidement pour briser les matières en petits morceaux homogènes. Le mouvement
rotatif rapide des lames présente également un risque élevé de production d’aérosols.

Lorsque vous utilisez cet équipement :

− Utiliser des appareils de laboratoire ou des accessoires spécialement conçus


pour confiner les aérosols ;
− Après vous en être servi, attendez que les aérosols se soient déposés avant
de l’ouvrir ou de retirer le couvercle.

Évitez d’utiliser des homogénéisateurs portatifs avec des matières infectieuses, même
dans une ESB. Il se pourrait que l’expulsion des matières se fasse à une vitesse trop
grande pour que l’ESB puisse les contenir.

14.7. Ouverture des tubes et transvasement


− Ouverture des tubes
• Utilisez un mélangeur au vortex plutôt qu’un mélangeur à inversement
et attendez quelques minutes avant d’ouvrir le bouchon.
• Lorsque vous mélangez au vortex un plus gros tube, tenez-le entre votre
pouce et votre index, juste dessous l’ouverture. Ne remplissez le tube
que jusqu’au niveau de vos doigts, de façon que le bouchon reste sec.
• Si une pellicule de liquide se trouve entre le bouchon et la paroi du tube,
elle peut se rompre brusquement lors de l’ouverture du tube et produire
des aérosols. Pour réduire ce risque, couvrez le bouchon d’un mouchoir
en papier et ouvrez le tube lentement.
− Transvasement
• Après une centrifugation servant à créer un culot de cultures, ne versez
pas le surnageant. Le liquide renfermera encore des microorganismes
ou des toxines et l’action de le verser pourrait générer des aérosols qui
contamineront l’extérieur du tube et les paillasses.
• Versez plutôt le surnageant dans un entonnoir dont l'extrémité se trouve
sous la surface d’une solution désinfectante afin de l'empêcher
d'éclabousser en atteignant la surface. Ensuite, versez plus de
désinfectant dans l'entonnoir. Vous pouvez aussi utiliser une pipette
pour laisser le liquide couler le long de la paroi du contenant de
désinfectant.
• Essuyez le pourtour du tube avec un papier absorbant imbibé de solution
désinfectante pour éliminer toute goutte qui aurait pu contaminer
l’extérieur.

14.8. Matériel de laboratoire


Le fait d’échapper du matériel de laboratoire peut non seulement produire des
éclaboussures et des aérosols, mais aussi des fragments qui peuvent couper ou
piquer la peau. Utiliser le matériel de laboratoire approprié peut réduire le risque
d’exposition à des liquides infectieux et à des aérosols.
Autant que possible :
− Utilisez des tubes, des fioles et des bouteilles en plastique plutôt qu’en verre
pour réduire les risques liés aux bris ;
− Utilisez des tubes et des bouteilles dont le bouchon se visse ;
− Utilisez des fioles plutôt que des plaques pour les cultures liquides ;
− Utilisez des fioles pour cultures munies de bouchons qui permettent l’aération
pour réduire le risque de déversement causé par un bouchon mal fermé.

14.9. Aiguilles et autres objets pointus ou tranchants


Les aiguilles et les objets pointus ou tranchants présentent un risque de piqûre, de
coupure et d’exposition des muqueuses aux matières infectieuses. En règle générale,
il est préférable de restreindre l'usage des aiguilles et des autres objets pointus ou
tranchants.
− L’utilisation d’aiguilles, de seringues et d’autres objets pointus ou tranchants
doit être strictement restreinte, et même évitée lorsqu’il existe des solutions de
rechange convenables ;
− Les actions de plier et de couper des aiguilles, de les retirer des seringues ou
de remettre le capuchon sur celles-ci doivent être évitées; lorsqu’elles sont
nécessaires, elles doivent être accomplies conformément aux PON;
− Manipulez les aiguilles et les seringues avec soin afin d’éviter l’auto-inoculation
et la production d’aérosols au cours de l’utilisation et de l’élimination.
− Les objets pointus ou tranchants doivent être jetés dans des contenants
étanches, résistants aux perforations et munis de couvercles, ou dans des
contenants spécialement conçus pour l’élimination des déchets pointus ou
tranchants.
− Selon le cas, effectuer les procédures avec des matières infectieuses et des
toxines à l’intérieur d’une enceinte de sécurité biologique (ESB).

14.10. Désinfection des paillasses


Les paillasses doivent être faites d’un matériau compatible avec les produits
chimiques neutralisants et les désinfectants utilisés dans le laboratoire et être
capables de résister à de nombreuses décontaminations. Elles doivent être nettoyées
et décontaminées à l’aide d’une solution désinfectante appropriée, conformément aux
procédures opératoires normalisées (PON), après le déversement de toute matière
présentant un biorisque.
Les surfaces craquelées, écorchées ou dont le revêtement se détache sont
perméables aux matières biologiques dangereuses et entravent la décontamination.
Elles devraient être remplacées ou réparées dès qu’elles sont découvertes.
CONDUITE A TENIR EN CAS D’ACCIDENT AU LABORATOIRE

Dr Ebenguela EBATETOU, Médecin du travail

Objectifs
A la fin de ce cours l’étudiant devrait être capable de :
− Définir un accident d’exposition au sang
− Connaitre la conduite à tenir face aux différents risques au laboratoire.

Introduction

Les activités dans les laboratoires d’analyses médicales peuvent engendrées des
risques biologiques, chimiques, thermiques, posturaux… La sécurité face à ces
risques renvoie à de multiples aspects (prévention technique, respect d'un minimum
de consignes, formation du personnel, organisation du travail, qualité des relations).

Dans un laboratoire, il faut avoir une attitude réfléchie pour ne pas mettre sa vie en
danger ni celle d'autrui en cas d’accident ou d’incident.

1. Conduite à tenir face un risque biologique

Les risques biologiques professionnels résultent de l’exposition à des micro-


organismes pouvant être pathogènes au cours de l’activité professionnelle (tétanos,
hépatites virales, VIH, tuberculose …).

En laboratoire, les accidents biologiques les plus fréquents sont les accidents
d’exposition au sang. Il s’agit de tout accident survenant par contact avec du sang ou
un produit biologique contaminé par du sang et comportant une effraction cutanée
(piqûre, coupure) ou projection sur une muqueuse (yeux, bouche) ou une peau lésée.

Les différentes étapes de la conduite à tenir en cas d’accident face un risque


biologique sont :

1.1. Interrompre l’acte en cours


1.2. Soins locaux immédiats
− En cas Piqûre, blessure cutanée ou projection sur peau lésée
• Ne pas faire saigner la blessure.
• Nettoyer la plaie à l’eau courante et au savon.
• Rincer abondamment et sécher.
• Réaliser l’antisepsie : Tremper ou imbiber la zone avec un
antiseptique pendant 10 mn (chlorhexidine aqueuse, DAKIN, à
défaut Bétadine dermique jaune pure ou alcool à 70°)
− Projection d’échantillon sur les muqueuses
• Rincer abondamment pendant 10 mn sous l’eau ou au sérum
physiologique.
• Désinfecter avec du DAKIN.
− Projection d’échantillon biologique dans les yeux
• Retirer si c’est le cas les lentilles de contact.
• Nettoyer et Rincer abondamment durant 10 mn au sérum
physiologique ou Dacryosérum.
• Consulter un médecin le plus rapidement possible ou au mieux
un ophtalmologiste.
1.3. Contacter rapidement le référent médical ou les urgences (dans les 4
heures)
− Le médecin consulté prescrit le bilan initial :
• Une prise de sang doit être effectuée avant le 8ème jour afin de
détecter une éventuelle contamination antérieure à l’accident par
les virus des hépatites B, C et du HIV.
• Il comprend :
o Diagnostic de Grossesse
o Risque Hépatite B :
a) Si le statut du Sujet Exposé est connu avec un taux
d’anticorps anti-HBs>ou=10 UI/L, pas de suivi ;
b) Dans les autres cas : Anticorps anti-HBs, Anticorps
anti-HBc, Antigène anti-HBs
o Risque Hépatite C : Anticorps anti-VHC, ALAT
o Risque SIDA : Anticorps anti-HIV
− Le médecin consulté peut proposer un traitement préventif contre le VIH
et le VHB.

Une prophylaxie antirétrovirale peut être proposée immédiatement en


fonction du risque.
Elle sera d’autant plus efficace qu’elle sera mise en route le plus tôt
possible, au mieux dans les 4 premières heures et jusqu’à 48 heures au
plus tard :

• Risque VHB : sérovaccination précoce par injection intra-


musculaire d’immunoglobulines spécifiques anti VHB (dans les
48 heures - Pour l’adulte : 500 UI en IM (5 ml).
• Risque VIH : traitement chimique après information préalable sur
ses effets et son déroulement.
Ce traitement pourra être adapté au profil de résistance du virus
du patient source par le référent ou le médecin du patient source.
Des trousses prêtes à l’emploi et contenant un nombre suffisant
de prises pour 72 h sont disponibles dans les services d’urgence,
si la pharmacie hospitalière n’est pas ouverte 24H/24.
Une ré-évaluation du traitement anti-rétroviral doit être effectuée
par le référent à 48/72 heures.
La durée totale du traitement est de 4 semaines.
− Il rédige le certificat médical initial.
1.4. Déclarer l’accident de travail
− A l’employeur dans les 24 heures maximum. L’employeur en informe la
caisse de sécurité sociale dans les 48 heures.
− Au médecin du travail dans les 48 heures.
1.5. Réaliser un suivi biologique et clinique du blessé
2. Conduite à tenir face à un risque chimique
2.1. Projection d’un produit chimique ou toxique

Rincer abondamment avec de l’eau et consulter un médecin le plus rapidement


possible.

2.2. Brûlure par produit chimique


− Laver la victime avec de l’eau.
− Enlever ses vêtements en les découpant du haut vers le bas avec précaution.
− Ne pas ôter les vêtements collés à la peau.
− Consulter un médecin le plus rapidement possible.
3. Conduite à tenir face à un risque thermique
− Brûlures superficielles :
• Rincer abondamment à l’eau claire.
• Panser la brûlure avec une pommade adaptée.
− Brûlures par la chaleur
• Contacter les secours.
• Refroidir en faisant ruisseler de l’eau entre 15 et 25°C pendant au moins
5 mn jusqu’à l’arrivée des secours.
• Eviter l’hypothermie.
− Brûlures électriques
• Contacter les secours.
• Allonger la victime sauf s’il y a gêne respiratoire, la mettre en position
mi-assise.
• Surveiller la ventilation et la respiration en attendant les secours.
− Brûlures par inhalation
• Contacter les secours.
• Surveiller la ventilation en position mi-assise.
• Faire ruisseler de l’eau sur le visage en prenant garde de ne pas étouffer
la victime.
• Ne jamais donner à boire.
− Brûlures par ingestion
• Contacter les secours.
• Ne jamais donner à boire.
• Ne pas faire vomir.
• Laisser la victime dans sa position initiale et attendre les secours.
• Contacter le centre antipoison ou le service des urgences le plus proche.
− Incendie, fuite de gaz,
• Urgence grave
• Appeler les pompiers.
• Evacuer le laboratoire par les issues de secours.
SOURCES
• http://www.sg.cnrs.fr/cnps/guides/risquebio.htm
• www.inrs.fr/eficatt
• www.geres.org

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