Polycopie Cours Biosecurite 2020-2021
Polycopie Cours Biosecurite 2020-2021
Polycopie Cours Biosecurite 2020-2021
Unité-Travail-Progrès
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE
……………………………… ……….....…………………..…
BIOSECURITE AU TRAVAIL
POLYCOPIE DU COURS
II. PROGRAMME
N° du Titre Volume
cours horaire
Cours 20 heures
1 Introduction à la biosécurité 5 heures
Objectifs :
Introduction
Les résultats d’analyses de biologie médicale constituent des données décisives pour
le diagnostic et la prescription des soins appropriés. A cet effet, la recherche de la
qualité doit être la préoccupation constante de tout laborantin. L’observation des
règles de bonne pratique de laboratoire est une des conditions déterminantes de cette
qualité.
Ces règles s’adressent à toutes les personnes travaillant au sein des laboratoires
d’analyses médicales ; toutes qualifications confondues. Elles constituent le plus
souvent un rappel de tout ce qu’il convient de se procurer, d’organiser, de vérifier, de
respecter, d’étudier et de conserver pour garantir la fiabilité des résultats d’analyses
de biologie médicale, ainsi que leur rentabilité tout en assurant la sécurité du
personnel et la protection de l’environnement.
2. Micro-organismes et biosécurité
Les matières biologiques sont des microorganismes pathogènes ou non pathogènes,
des protéines et des acides nucléiques, de même que toute autre matière biologique
pouvant renfermer un de ces éléments, en partie ou en entier. Les bactéries, les virus,
les champignons, les prions, les toxines, les organismes génétiquement modifiés, les
acides nucléiques, les échantillons de tissus, les échantillons de diagnostic, les
vaccins vivants et les isolats d’un agent pathogène (p. ex. les cultures pures, les
suspensions, les spores purifiées) sont tous des exemples de microorganismes. Ce
ne sont pas tous les microorganismes qui peuvent provoquer la maladie chez les
humains ou les animaux. En fait, la plupart sont inoffensifs ; certains ont même des
effets bénéfiques, comme la levure de bière (pour fabriquer de la bière) ou le
lactobacille (pour préparer du yogourt et servir de probiotique).
La biosécurité se rapporte aux microorganismes pathogènes ou possiblement aux
matières biologiques et toxines pathogènes. Un agent pathogène est un
microorganisme qui a le potentiel de provoquer la maladie chez les humains ou les
animaux. Quand un agent pathogène peut provoquer la maladie chez les humains et
les animaux (transmis entre des animaux et des humains), on le désigne comme étant
un agent pathogène zoonotique.
Parmi les types d’organismes suivants, certains organismes peuvent provoquer la
maladie chez les humains et les animaux :
− Les bactéries ;
− Les virus ;
− Les parasites ;
− Les mycètes (champignons) ;
− Les organismes recombinés ;
− Les prions ; les toxines (produites par des organismes). Les toxines ne sont
pas des microorganismes infectieux, mais sont tout de même comprises dans
cette catégorie puisqu’elles sont des substances biologiques qui proviennent
de microorganismes et qu’elles causent des symptômes de maladies qui
s’apparentent à ceux de l’organisme d’origine.
D’autres matières biologiques pouvant renfermer des microorganismes, des protéines
et des acides nucléiques, qu’ils soient, ou non, infectieux ou toxiques comprennent :
− L’ADN recombinant ;
− Les organismes génétiquement modifiés ;
− Les vecteurs viraux ;
− L’ADN de synthèse et biologie de synthèse ;
− Les lignées cellulaires.
Bien que peu d’organismes soient pathogènes, le processus d’analyse des risques
devrait être appliqué à tout organisme manipulé en laboratoire, pour connaître le
risque réel qu’il représente.
Dans le contexte de ces cours, le terme « matière infectieuse » désigne les matières
biologiques qui contiennent des agents pathogènes affectant les humains ou les
animaux, et le terme « toxine » désigne seulement des toxines microbiennes qui sont
réglementées par l’Organisation Mondiale de la Santé.
3. Evolution de la biosécurité
Des principes de microbiologie conçus pour éviter la contamination des cultures sont
en places depuis plusieurs décennies, et certains d’entre eux ont également servi à
protéger le travailleur en laboratoire. L’accroissement des connaissances au sujet des
risques associés à certaines pratiques en laboratoire a mené, au fil des ans, à
l’amélioration des méthodes de sécurité.
L’ère moderne de biosécurité a commencé en 1955, lorsqu’Arnold Wedum a
convoqué pour une brève rencontre informelle les dirigeants des trois principaux
laboratoires de recherche sur la guerre biologique de l’armée des États-Unis. Il désirait
que tous fassent part de leurs connaissances et expériences en matière de sécurité
biologique, chimique, radiologique et industrielle.
Peu à peu, d’autres agences travaillant avec des organismes biologiques infectieux,
ou en faisant la recherche, se sont jointes au groupe et n’ont pas tardé à contribuer à
la connaissance commune en publiant des articles scientifiques sur la biosécurité.
4. Le symbole international du danger biologique
Toute matière biologique pathogène ou possiblement pathogène (microorganismes,
virus, prions, toxines) est considérée comme un danger biologique et doit par
conséquent être manipulée avec une attention particulière pour éviter les expositions
à la matière ou sa libération. C’est pourquoi la matière qui présente un danger
biologique doit être facilement reconnaissable.
Le symbole international de danger biologique a été introduit par la Dow Chemical
Company en 1966 pour l’étiquetage de leurs articles de confinement. Il a été conçu
pour être facilement reconnaissable sous n’importe quel angle.
Après avoir été publié dans la revue Science en 1967, le symbole a immédiatement
été adopté par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies,
l’Occupational Safety and Health Administration et le National Institutes of Health aux
États-Unis. Ce symbole de danger biologique a rapidement fait sa place au niveau
international.
6. Définition du risque
Une substance dangereuse est un agent biologique ou une toxine (danger biologique).
Le risque est la probabilité qu’un événement indésirable (p. ex. accident, incident, bris
de confinement) survienne et les conséquences (p. ex. exposition, maladie) de cet
événement.
Le degré du risque est déterminé selon la probabilité qu’une situation dangereuse se
produise et la sévérité de ses conséquences.
6.1. Evaluation des risques
La biosécurité comprend l’identification des risques et la mise en œuvre de
mécanismes pour les réduire ou les éliminer. Les fondements de la biosécurité
reposent sur les évaluations des risques. Elles servent à identifier les dangers et à
déterminer les stratégies appropriées pour y remédier avant de manipuler la matière
infectieuse ou les toxines. Les risques doivent être évalués puis réévalués au fur et à
mesure qu’on ajoute ou retire du matériel.
Le processus d’évaluation des risques est effectué pour plusieurs éléments clés d’un
programme de biosécurité, y compris ce qui suit :
− Le processus d’évaluation globale des risques consiste en une évaluation
générale qui soutient le programme de biosécurité dans son ensemble et qui
peut englober plusieurs zones de confinement au sein d’un établissement ou
d’une organisation. Les stratégies d’atténuation et de gestion des risques
tiennent compte du type de programme de biosécurité nécessaire pour prévenir
l’exposition du personnel aux agents pathogènes et aux toxines ainsi que la
libération de ceux-ci.
− L’évaluation locale des risques est une évaluation propre à un endroit en
particulier qui est réalisée pour repérer les dangers associés aux activités
menées ainsi qu’aux matières infectieuses ou aux toxines utilisées. Cette
évaluation permet d’élaborer des stratégies d’atténuation des risques et des
stratégies de gestion des risques sur lesquelles on se fondera pour apporter
des modifications relativement au confinement physique et aux pratiques
opérationnelles dans l’installation concernée.
− L’évaluation des risques associés à l’agent pathogène vise à déterminer le
groupe de risque et les exigences liées au confinement physique et aux
pratiques opérationnelles nécessaires pour manipuler de façon sécuritaire les
matières infectieuses ou les toxines concernées.
Tous ceux qui manipulent des agents pathogènes doivent comprendre les risques
associés aux agents pathogènes avec lesquels ils travaillent ainsi que les moyens de
prévenir les expositions des travailleurs et les libérations dans l’environnement. Par
exemple, si un agent pathogène se transmet facilement sous forme d’aérosols, vous
devez tenter de les réduire ou les confiner, ou prendre des précautions
supplémentaires s’il y a un risque d’en générer. La biosécurité vise à contenir de façon
sûre les organismes infectieux en laboratoire et à prévenir l’exposition accidentelle du
personnel de laboratoire aux organismes.
Le niveau de détail et de complexité du programme de biosécurité dépend de la nature
de l’organisation (c.-à-d. sa taille, sa structure, sa complexité) et des activités qui y
sont menées. Dans les organisations exerçant peu d’activités comportant des agents
pathogènes, des toxines, ou des matières infectieuses, il peut suffire, pour élaborer
un programme de biosécurité, d’élargir la portée d’un programme de sécurité déjà en
place de manière à prendre en compte les besoins particuliers de l’installation en
matière de biosécurité.
6.2.3. Groupe de risque 3 : Risque élevé pour l’individu, risque faible pour
la communauté
Il s’agit d’un agent pathogène présentant un risque élevé pour la santé des personnes
ou des animaux et un risque faible pour la santé publique.
Les agents pathogènes de ce groupe de risque peuvent causer des maladies graves
chez l’être humain ou les animaux. Il existe généralement des mesures
prophylactiques et des traitements efficaces contre les maladies causées par ces
agents pathogènes, et le risque de propagation de ces maladies est faible dans la
communauté. Leur risque de propagation à une population animale peut cependant
varier, allant de faible à élevé en fonction de l’agent pathogène.
Exemple : Yersinia pestis, Mycobacterium tuberculosis, Virus rabique, Coronavirus du
syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)
6.2.4. Groupe de risque 4 : Risque élevé pour l’individu, risque élevé pour
la communauté
Il s’agit d’un agent pathogène présentant un risque élevé pour la santé des personnes
ou des animaux et un risque élevé pour la santé publique.
Les agents pathogènes de ce groupe de risque peuvent causer des maladies graves
chez l’être humain ou les animaux et, dans bien des cas, entraîner la mort. Il n’existe
généralement pas de mesures prophylactiques ni de traitements efficaces contre les
maladies causées par ces agents pathogènes, et le risque de propagation de ces
maladies est élevé du point de vue de la santé publique. Le risque de propagation de
la maladie à une population animale varie cependant, allant de faible à élevé selon
l’agent pathogène.
Exemple : Virus Ebola, Virus Marburg, Virus de l’hépatite B
7. Laboratoires de confinement
Le confinement est l’ensemble de paramètres de conception physique et de pratiques
opérationnelles visant à protéger le personnel, le milieu de travail immédiat et la
communauté contre toute exposition à des matières infectieuses.
Les agents pathogènes sont manipulés dans des laboratoires de confinement selon
leur groupe de risque ; c’est-à-dire des laboratoires qui sont conçus pour confiner
l’agent pathogène de façon sécuritaire à l’intérieur de l’environnement du laboratoire
et pour prévenir qu’il infecte les travailleurs ou la communauté. Les niveaux de
confinement font référence aux pratiques de confinement physique et aux pratiques
opérationnelles minimales requises pour manipuler des matières infectieuses ou des
toxines en toute sécurité dans les laboratoires ou les aires de travail avec des
animaux. Les laboratoires, d’une façon très semblable à la classification des groupes
de risques, sont classés par niveau de confinement (NC) allant de 1 à 4.
Généralement, le niveau de confinement est le même que le groupe de risque. Par
exemple, un agent pathogène du GR2 serait manipulé dans un NC2, mais pas
toujours, il y a des exceptions. Selon les caractéristiques d’un agent pathogène
particulier, ainsi que les activités prévues, le niveau de confinement pourrait être
différent du groupe de risque. Par exemple, il pourrait être admis qu’une souche
vaccinale atténuée d’un agent pathogène du GR3 soit manipulée dans une installation
de NC2, selon ses caractéristiques spécifiques et le travail effectué. De plus, on
modifie le niveau de confinement requis si l’agent pathogène a été modifié ou si les
conditions d’utilisation d’origine ont changé.
Les laboratoires d’un même niveau de confinement peuvent être très différents les
uns des autres tout en respectant les exigences physiques et en pratiques
opérationnelles. La conception du laboratoire dépendra des besoins opérationnels :
recherche, diagnostics cliniques, travail avec de petits ou de grands animaux,
production industrielle.
7.1. Niveau de confinement 1
Les laboratoires de niveau de confinement 1 sont les types de laboratoires de base;
par exemple, ceux que plusieurs étudiants utilisent pour leurs cours de biologie. Ce
sont les laboratoires de base dont les caractéristiques servent de fondement à tous
les laboratoires de confinement. Ils sont conçus pour qu’on n’y manipule que des
organismes de groupe de risque 1.
La biosécurité est principalement assurée grâce à des pratiques opérationnelles et à
des caractéristiques concernant la conception physique.
− Caractéristiques physiques
Les laboratoires de niveau de confinement 1 ne nécessitent aucune caractéristique
de conception dépassant celles nécessaires à un espace de travail bien conçu et
fonctionnel, qui comprend des surfaces nettoyables.
− Pratiques opérationnelles
Le confinement est assuré grâce à de bonnes techniques de microbiologie en
laboratoire, ce qui comprend l’utilisation de l’équipement de protection individuel (EPI)
nécessaire, le maintien de la propreté des espaces de travail en laboratoire et avec
des animaux, et la décontamination des surfaces de travail. Les pratiques de travail
devraient être élaborées en fonction des risques connus par l’évaluation locale des
risques pour laquelle le personnel devrait recevoir une formation. La manipulation sur
paillasse à découvert est permise, l’emploi d’enceintes de sécurité biologique (ESB)
n’est pas obligatoire.
Ces laboratoires et aires d’animaux de base se composent d’éléments déjà exigés et
présents dans les zones de confinement de niveau supérieur.
Objectifs
A la fin de ce cours l’étudiant devrait être capable de :
− Reconnaître les différents types de toxines et leurs toxicités relatives ;
− Comprendre le lien qui existe entre les toxines et les symptômes d’une maladie
− Comprendre les risques particuliers associés à la manipulation des toxines ;
− Reconnaître l’importance d’appliquer les procédures appropriées en matière de
biosécurité lors de la manipulation des toxines ;
− Comprendre les composantes essentielles du processus de décontamination
des toxines.
Introduction
Les toxines sont des substances toxiques que produisent naturellement certains
organismes vivants, ou sont dérivées de ceux-ci, tels que des microorganismes, des
plantes ou des animaux.
Les toxines réglementées par l’Organisation Mondiale de la Santé sont celles qui sont
produites par un microorganisme qui peut avoir des effets graves sur la santé
humaine.
Les toxines :
− Elles sont des poisons efficaces et particuliers ;
− Elles possèdent certaines caractéristiques de la matière vivante (biologique) et
les non biotiques (chimique) ;
− Elles ne sont pas considérées comme de la matière infectieuse, mais ne
peuvent pas non plus être classifiées comme des substances toxiques
habituelles ;
− Pour la plupart, elles ne sont pas volatiles ou ne réagissent pas au contact de
la peau.
1. Toxines microbiennes
Les toxines microbiennes se trouvent dans une sous-catégorie de toxine et incluent
toute substance toxique produite par les microorganismes ou dérivée de ceux-ci, dont
les bactéries, les virus ou les champignons.
− Elles sont les principaux facteurs de virulence des agents pathogènes
microbiens ;
− Elles peuvent entraîner des maladies aiguës d’origine toxique ou des effets à
long terme.
Exemples :
• Listério-lysine O : Cette toxine est produite par la bactérie Listeria
monocytogenes.
• Neurotoxine botulinique : Il s’agit d’une toxine extrêmement puissante
produite par Clostridium botulinum. C
• Toxine de Shiga : Cette toxine est produite par Shigella spp., E. coli
O157:H7, et d’autres Escherichia coli producteurs de la toxine de Shiga
(ECTS).
• Aflatoxines : Il s’agit de mycotoxines produites par Aspergillus.
Bien que les toxines aient été classifiées en fonction de l’organisme duquel elles
proviennent (p. ex. des bactéries, des champignons, des plantes ou des animaux),
elles ont le plus souvent été associées aux maladies. Les bactéries peuvent produire
deux types de toxines :
− Les exotoxines : Il s’agit de protéines ou de peptides que sécrètent certaines
bactéries Gram positif et Gram négatif. Les exotoxines sont souvent très
puissantes et s’attaquent à des points précis chez l’hôte (p. ex. les neurotoxines
botuliniques attaquent le système nerveux ; les toxines de Shiga, le tractus
intestinal). Ces points se trouvent souvent à des endroits éloignés des zones
de multiplication bactérienne. Les exotoxines ne sont habituellement pas
pyrogènes (ne provoquent pas la fièvre). Étant donné que ce sont des
protéines, la plupart peuvent être inactivées (dénaturées) par la chaleur.
Certaines exotoxines microbiennes (les toxines protéiques) font partie des plus
puissants poisons naturels connus.
• La toxine tétanique, produite par la bactérie Clostridium tetani Gram
positif, s’attaque aux neurones ;
• La toxine du choléra, produite par la bactérie Vibrio cholerae Gram
négatif, s’attaque aux cellules de l’intestin ;
• La toxine du syndrome du choc toxique, produite par Staphylococcus
aureus, s’attaque au système immunitaire. Une fois le système
immunitaire chargé de cette toxine, celle-ci s’attaque ensuite à de
multiples organes.
De plus, il existe un sous-groupe d’exotoxines thermostables, connues sous le
nom d’entérotoxines, lesquelles exercent leurs premiers effets sur le tractus
digestif (l’intestin).
• L’entérotoxine de staphylocoques de type B est produite par
Staphylococcus aureus ;
• Les entérotoxines thermostables sont produites par l’agent
entérotoxinogène Escherichia coli (ETEC) ;
• La céréulide est produite par Bacillus cereus.
− Les endotoxines : celles-ci sont des lipopolysaccharides, ou
lipooligosaccharides, qui s’attachent aux cellules et qui ne sont habituellement
libérés qu’à partir de la lyse des cellules. Les endotoxines sont des
composantes de la structure de la membrane extérieure des bactéries Gram
négatif seulement (on ne connaît qu’une seule exception – Bacillus
thuringiensis Gram positif). Les endotoxines ont généralement des activités
non spécifiques (ou de faible spécificité) à l’intérieur de l’hôte. Elles agissent
généralement près de la zone de multiplication. La plupart des endotoxines
sont pyrogènes (provoquent la fièvre) et ne sont pas inactivées par la chaleur.
Elles sont moins puissantes que les exotoxines.
− Formation du personnel
− Contrôles techniques
− Contrôle des procédures
− Décontamination
De plus, l’aspect le plus important à prendre en considération lorsqu’on manipule des
toxines est de faire son possible pour travailler avec moins d’une dose de toxine létale
pour les humains. Ainsi, l’exposition pourra toujours causer du mal, mais causer la
mort serait peu probable.
2.1. Formation du personnel
Le personnel doit posséder suffisamment d’éducation et de formation, et faire preuve
d’expérience et de compétence en matière de sécurité en appliquant les procédures
requises en laboratoire. De plus, le personnel doit être informé des dangers potentiels
associés au travail auquel on procédera, notamment :
− La puissance de la toxine ;
− Les signes et les symptômes des maladies causées par les toxines utilisées.
Le personnel doit également être formé sur les précautions nécessaires visant à éviter
l’exposition aux toxines microbiennes ou leur libération (p. ex. l’EPI, l’utilisation des
ESB, les méthodes de décontamination appropriées, etc.).
En cas d’exposition, le personnel devrait disposer du numéro de téléphone du centre
antipoison local.
2.2. Contrôles techniques
Cela tient compte, entre autres, du confinement physique de l’environnement visant à
ce qu’il soit approprié pour une toxine microbienne en particulier et pour les
procédures devant être appliquées.
− Accès contrôlé ou limité
− ESB appropriée pour le travail en cours
La signalisation doit être affichée aux endroits où on fait, ou a fait, usage de toxines,
notamment l’ESB, et elle doit demeurer en place jusqu’à ce que la zone ait été
complètement décontaminée. La signalisation doit également être affichée sur les
portes de la zone afin de limiter les accès lorsqu’on travaille avec des toxines.
2.3. Contrôle de procédures
− Les procédures opératoires normalisées (PON) pour toutes les procédures
impliquant des toxines (p. ex. les expériences, les déversements, la
décontamination, l’élimination, etc.);
− Le programme de surveillance médicale, fondé sur les évaluations locale et
globale des risques (un examen médical, à tout le moins, pourrait aider à
déterminer si les symptômes observés proviennent d’un problème de santé
préexistant ou d’une exposition)
− Le plan d’urgence, comprenant les procédures médicales (antitoxine,
médicaments, etc.) concernant la toxine utilisée.
− Cela s’avère fort important étant donné que les effets peuvent apparaître
immédiatement après une exposition à des toxines microbiennes.
2.4. Décontamination
La décontamination est le procédé par lequel on inactive les toxines (à un niveau non
dangereux). Le premier objectif est de protéger le personnel et la communauté contre
l’exposition aux toxines qui pourrait causer des maladies.
Le processus de décontamination représente une barrière de confinement critique –
un manque lors de ce processus peut permettre l’exposition à des toxines ou leur
libération.
2.4.1. Inactivation des toxines
Compte tenu de la grande variété de toxines biologiques et de la différence
considérable en ce qui a trait à leurs propriétés, il est impossible de fournir des
paramètres normalisés qui soient applicables à chaque circonstance.
L’installation dans laquelle on mène des activités contrôlées avec des toxines a la
responsabilité d’évaluer les risques et de déterminer le meilleur moyen de s’en
occuper, ce qui inclut la décontamination appropriée et efficace ainsi que les
méthodes d’inactivation.
Afin d’émettre des recommandations générales sur la décontamination des toxines,
les méthodes courantes ci-dessous tiennent compte du temps, des températures et
des concentrations. Ces derniers étant plus contraignants sont considérés comme
efficaces contre la plupart des toxines.
Comme pour d’autres matériels biologiques, les toxines peuvent être inactivées en
utilisant :
Les méthodes à chaleur sèche (p. ex. l’incinération), à une température maintenue au
moins à 815 °C pendant 10 minutes, s’avèrent efficaces pour inactiver la plupart des
toxines biologiques.
On doit utiliser les méthodes de décontamination chimique pour les toxines
thermostables résistantes à l’inactivation thermique.
2.4.1.2. Inactivation chimique
On doit procéder à l’inactivation chimique pour les toxines résistantes à l’inactivation
thermique de même que pour l’équipement et les surfaces où l’inactivation thermique
n’est pas possible ou non pratique.
Pour procéder de façon adéquate à l’inactivation chimique de la plupart des toxines
biologiques, ce qui comprend les toxines peptiques et les mycotoxines, on peut utiliser
une solution composée de 2,5 % de NaOCl (l’eau de Javel se situe entre 3 % et 6 %
de NaOCl) et de 0,25 N de NaOH, puis laisser agir pendant au moins 30 minutes.
DECHETS BIOMEDICAUX
Objectifs :
Introduction
Les déchets biomédicaux incluent tous les déchets produits par les établissements de
santé, les centres de recherche et les laboratoires.
Les déchets non dangereux, ou déchets ordinaires, représentent de 75 à 90 % de tous
les déchets produits par les établissements de santé.
Les déchets dangereux comptent pour 10 à 25 % de tous les déchets. Les déchets
biomédicaux représentent moins de 10 % de la quantité totale de déchets produits par
les établissements de santé. Ils sont produits principalement dans les activités de
diagnostic, de traitement ou d’immunisation d’humains ou d’animaux ou dans les
activités de recherche ou de production et d’évaluation des produits biologiques.
Les déchets dangereux se divisent en six catégories. La connaissance de ces
catégories vous permettra d’être en mesure de classer les déchets à la source.
8. Définitions
Le terme « déchets biomédicaux » peut avoir différentes significations selon
l’établissement concerné et les règlements qui le régissent. Les déchets biomédicaux
sont aussi appelés déchets biologiques dangereux, déchets infectieux, déchets
médicaux, déchets biologiques, déchets biomédicaux potentiellement infectieux ou
déchets médicaux comportant un danger physique.
8.1. Biorisque
Matériel pouvant être contaminé par des microorganismes viables (incluant les prions)
ou des toxines qui causeraient des maladies dans certaines circonstances.
8.2. Déchets dangereux
Substance ou matériel potentiellement dangereux pour les gens, les biens ou
l’environnement s’ils ne sont pas manipulés correctement. Les déchets dangereux
peuvent être des substances chimiques, radioactives, cytotoxiques, étiologiques ou
une combinaison de ces substances. Ils peuvent être sous forme solide, liquide ou
gazeuse
8.3. Déchets biomédicaux
Déchets produits par :
− Les établissements qui dispensent des soins de santé aux humains ou aux
animaux ;
− Les établissements de recherche et d’enseignement médicaux et vétérinaires ;
− Les établissements d’enseignement des soins de santé ;
− Les laboratoires d’essais ou de recherches cliniques ;
− Les établissements s’occupant de la production ou de la mise à l’essai de
vaccins nécessitant une manipulation et une élimination particulières en raison
du risque de transmission de maladie qu’ils présentent.
8.3.1. Déchets de laboratoire de microbiologie
Les éléments suivants sont des déchets biomédicaux des laboratoires de
microbiologie :
− Toutes les cultures de laboratoire ;
− Souches ou spécimens de microorganismes ;
− Vaccins vivants, atténués ou recombinants ;
− Cultures de cellules humaines ou animales utilisées dans des travaux de
recherche ;
− Organismes recombinants ;
− Spécimens diagnostiques humains (à l’exception des selles, de l’urine, des
vomissures et des larmes) ;
− Matériel de laboratoire qui est entré en contact avec les déchets énumérés ci-
dessus (p. ex., boîtes de Pétri, flacons pour cultures, gants, écouvillons).
8.3.2. Déchets anatomiques humains
Les déchets anatomiques humains sont constitués de tissus, d’organes et de
membres humains. Ils ne comprennent pas cependant les dents, les cheveux et les
ongles, qui sont considérés comme des déchets généraux.
8.3.3. Sang et liquides organiques humains
Cette catégorie inclut ce qui suit :
− Sang et liquides organiques humains ;
− Objets imbibés de sang ou dont s’écoule du sang ;
− Liquides organiques contaminés par du sang ;
− Liquides organiques prélevés à des fins diagnostiques ou au cours d’opérations
chirurgicales, de traitements ou d’autopsies.
Les éléments suivants sont considérés comme des déchets généraux et ne sont pas
inclus dans cette catégorie :
− Urine ;
− Selles ;
− Salive ;
− Vomissures ;
− Larmes.
Les poches pour perfusions intraveineuses sont un exemple d’éléments inclus dans
cette catégorie.
8.3.4. Déchets biomédicaux animaux
Les dents, les poils, les ongles, les griffes, les sabots, les bois et cornes et les plumes
sont exclus de cette catégorie.
Les types de déchets qui sont inclus dans cette catégorie s’ils sont contaminés par
des organismes considérés comme responsables de maladies à déclaration
obligatoire aux termes de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé
des animaux :
− Tissus animaux ;
− Organes et membres ;
− Carcasses ;
− Litière ;
− Sang liquide et produits sanguins ;
− Objets imbibés de sang ou dont s’écoule du sang ;
− Liquides organiques contaminés par du sang ;
− Liquides organiques prélevés à des fins diagnostiques ou au cours d’opérations
chirurgicales, de traitements ou d’autopsies.
8.3.5. Objets acérés et pointus
Ces objets comprennent le matériel utilisé en clinique et en laboratoire, notamment
les aiguilles, les seringues, les lames ou la verrerie de laboratoire, pouvant perforer
ou couper la peau.
Les lames de scalpel, les lames de rasoir, les pipettes Pasteur, les tubes de sang, les
fioles de sang, les lames de microscope, les couvre-objets et les embouts de pipettes
en sont des exemples.
10. Responsabilités
10.1. Employeurs
Les employeurs doivent fournir la formation requise pour que les utilisateurs puissent
travailler en toute sécurité avec les substances dangereuses. Cela inclut la formation
sur l’identification, l’emballage, le stockage, le transport, le traitement et la
manipulation des déchets biomédicaux. Les employeurs ont aussi la responsabilité de
la tenue de dossiers de formation.
10.2. Travailleurs
Il incombe aux travailleurs de faire preuve de vigilance en tout temps et de connaître
les procédures de manipulation, de traitement et d’élimination des déchets produits.
PROGRAMME DE GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX
Objectifs :
Introduction
Un programme de gestion des déchets englobe les procédures détaillées, les objectifs
et les buts de la gestion des déchets. Ces déchets peuvent comprendre des solides,
des liquides et des gaz dangereux et non dangereux. Le terme « déchets » désigne
normalement du matériel résiduel produit par l’activité humaine, et le programme est
habituellement mis en œuvre afin de réduire l’effet négatif de ces déchets sur la santé
des employés et sur l’environnement.
Séparez ensuite les déchets biomédicaux selon leurs cinq catégories (déchets
anatomiques humains, déchets de laboratoires de microbiologie, sang et liquides
organiques humains, déchets animaux, objets acérés) pour faciliter l’emballage, la
manipulation et l’élimination. Envisagez de recourir à un traitement particulier en cas
de chevauchement entre différentes catégories (p. ex., carcasses radioactives).
Emballez les déchets liquides séparément des déchets solides.
Il existe plusieurs types de contenants et de sacs pour placer et éliminer les déchets
biomédicaux. Vous pouvez utiliser des contenants à usage unique ou réutilisables, à
condition qu’ils conviennent à l’utilisation prévue.
Les matériaux d’emballage incluent des contenants réutilisables, des contenants pour
objets acérés, des sacs de plastique pour déchets et des contenants en carton.
L’emballage doit rester intact pendant toute la manutention, le stockage, le transport
et le traitement.
Le type de contenant à privilégier dépend des facteurs suivants :
− Type de déchets ;
− Code de couleurs pour l’étiquetage ;
− Exigences particulières pour le transport ;
− Méthode d’élimination ;
− Règlements locaux ;
− Exigences de l’établissement d’élimination.
Tous les contenants utilisés avec les déchets biomédicaux doivent porter le symbole
de danger biologique et l’inscription « Biorisques » dans une couleur contrastant avec
celle du contenant.
Les récipients pour objets acérés doivent être rigides, à l’épreuve des fuites, résistants
aux perforations et scellables.
Les contenants réutilisables (p. ex. : bacs de plastique) doivent être faits de plastique
rigide, capables de résister aux agents de nettoyage courants.
Les sacs de plastique doivent être suffisamment solides pour résister aux perforations
jusqu’au moment de l’élimination des déchets.
Les contenants en carton doivent être rigides, refermables, résistants aux fuites et
scellables.
L’emballage des déchets biomédicaux doit suivre un code de couleurs défini.
− Rouge
• Déchets anatomiques humains sous forme solide ou liquide et objets
acérés contaminés par ces déchets.
− Orange
• Déchets animaux sous forme solide ou liquide et objets acérés
contaminés par ces déchets.
− Jaune
• Déchets de laboratoires de microbiologie sous forme solide ou liquide et
objets acérés contaminés par ces déchets.
• Sang et liquides organiques humains sous forme solide ou liquide et
objets acérés contaminés par ces déchets.
• Objets acérés ou pointus.
12.3. Transport des déchets au sein de l’établissement
Il faut réduire au minimum la manipulation des déchets afin de prévenir toute
exposition inutile du personnel et des autres personnes présentes dans
l’établissement.
Pour réduire le risque d’exposition, évitez de contaminer la surface extérieure des
récipients à déchets. Il faut s’assurer que les surfaces extérieures sont décontaminées
avant de transporter ces récipients vers l’aire de stockage.
− Réduire le nombre d’étapes dans la manipulation des déchets.
− S’assurer que les récipients et sacs contenant des déchets biomédicaux sont
hermétiquement fermés ou scellés à l’aide de ruban adhésif pendant le
transport.
− Utiliser des chariots réservés à cet effet avec des bords surélevés pour le
transport.
− Nettoyer les chariots soigneusement et régulièrement.
− Respecter les critères de taille et de poids pour les charges de déchets.
− Suivre un itinéraire précis dans l’établissement pour éviter de traverser des
aires propres (comme les aires extérieures aux laboratoires et les aires de
soins des patients) et des corridors achalandés avec les chariots chargés.
12.4. Stockage et conservation
Après la collecte des déchets biomédicaux et leur déplacement hors de l’aire de
production, ces déchets peuvent être gardés dans des aires de stockage avant leur
élimination. Ces aires de stockage doivent être fermées, verrouillables et marquées
du symbole de danger biologique et n’être accessibles que par le personnel autorisé.
Les aires de stockage des déchets biologiques doivent être isolées des aires de
fourniture et de préparation des aliments et ne doivent pas servir au stockage de
déchets non biomédicaux.
Les déchets biomédicaux peuvent être stockés de façon temporaire, mais doivent être
traités le plus rapidement possible. Dans la plupart des cas, les exigences de stockage
et de conservation sont dictées par les règlements provinciaux et territoriaux (ou
nationaux). Chaque établissement détermine la période maximale de stockage en
fonction des capacités de stockage, du taux de production de déchets et des
exigences réglementaires. Les établissements doivent avoir un plan d’urgence pour
le stockage des déchets biomédicaux pour les cas de production excédentaire, ou
pour les cas où l’équipement de réfrigération et de congélation et les installations
d’élimination tombent en panne. Le compactage de déchets biomédicaux non traités
n’est pas autorisé.
Les déchets anatomiques doivent être réfrigérés à une température de 4°C ou moins
s’ils sont stockés pendant plus de quatre jours. La réfrigération et la congélation ont
pour but de réduire la vitesse de croissance des microorganismes, la putréfaction et
l’odeur.
12.6. Transport
Lors du déplacement des déchets du point de production au point d’élimination (ou le
transport vers un site extérieur d’élimination), les aspects suivants doivent être
considérés :
a. Intégrité des contenants
Lors du déplacement des déchets du point de production au point d’élimination (ou le
transport vers un site extérieur d’élimination), maintenir l’intégrité des contenants pour
éviter toute exposition aux déchets. Veillez à ce que les contenants demeurent fermés,
à ce qu’il n’y ait aucune fuite, à ce que les sacs ne soient pas déchirés, à ce que les
contenants d’objets acérés ne soient pas écrasés, et évitez tout déversement.
b. Chariots de collecte
Les chariots utilisés pour la collecte doivent convenir aux types de contenants à
déchets (p. ex. : boîtes ou plateformes). Dans le choix des chariots, tenir compte de
l’usage prévu, des caractéristiques, de la manœuvrabilité et de la facilité à nettoyer et
à désinfecter.
c. Horaires de collecte
Établir les horaires de collecte pour 1) assurer une collecte rapide des déchets
infectieux, et 2) éviter le trop-plein des contenants et l’accumulation de grandes
quantités de déchets au point de production.
d. Itinéraires de collecte
Établir des itinéraires de collecte qui soient efficaces et qui assurent un contact
minimal avec les individus.
Lorsque les établissements ne sont pas dotés de la technologie requise pour le
traitement des déchets biomédicaux, ces déchets doivent être transportés de façon
sécuritaire.
12.7. Elimination
Conformément aux lois et règlementations congolaises, le producteur de déchets
biomédicaux est responsable de ses déchets du début jusqu’à la fin.
En cas d’accident pendant le transport, c’est le producteur des déchets biomédicaux
qui sera tenu responsable.
Objectifs :
Introduction
En limitant l’accès au laboratoire, vous vous assurez que ceux qui y entrent ont reçu
une formation adéquate, savent quels agents pathogènes y sont manipulés et sont au
courant des risques que ces agents représentent.
La structure physique du laboratoire (les murs, les portes, les fenêtres, les planchers
et les plafonds qui entourent une zone de confinement unique) constitue le périmètre
de la zone de confinement. Les portes doivent être fermées afin de préserver l’intégrité
de la zone de confinement et de maintenir la sûreté. Dans les zones de confinement
élevé, il est également essentiel de garder les portes fermées pour permettre le bon
fonctionnement des systèmes de ventilation. Garder les portes et les fenêtres fermées
et s’assurer que les fenêtres qui peuvent s’ouvrir sont mesures de contrôle des
insectes et animaux nuisibles et de sécurité efficaces (p. ex. des moustiquaires) aidera
aussi à empêcher l’entrée d’hôtes indésirables (comprenant les insectes et les
rongeurs).
En plus de contrôler les heures et les zones d’accès et la distribution de clés et de
carte d’accès, des contrôles additionnels peuvent être mis en place pour limiter l’accès
à la zone.
Les systèmes de contrôle d’accès tels que les cartes d’accès électroniques, les codes
d’accès ou les serrures à clé non reproductible rendent le contrôle d’accès physique
plus efficace. Ces éléments de contrôle d’accès physique sont obligatoires dans les
établissements à niveau de confinement plus élevé.
La structure physique de l’installation est un élément essentiel de confinement.
Toutefois, les entrées et sorties des employés créent la possibilité que des agents
pathogènes ou des toxines soient transportés dans l’environnement extérieur s’ils se
déposent sur les corps ou les vêtements.
− Les exigences d’entrée devraient être affichées au point d’accès à la zone de
confinement (à la porte). Des procédures d’entrée et de sortie propres à
l’établissement permettront d’assurer le confinement des organismes à
l’intérieur de la zone.
− Les vêtements personnels (p. ex. manteaux, chapeaux, bottes) devraient être
rangés à part de l’équipement de protection individuel dédié pour prévenir la
contamination croisée ; par exemple, les crochets pour les sarraus et les
crochets pour les vêtements personnels peuvent être posés sur deux murs qui
se font face.
− Les effets personnels (p. ex. sacs à dos, sacs à main, téléphones et lecteurs
mp3) ne devraient pas être laissés aux endroits où des matières infectieuses
ou toxines sont manipulées ou entreposées à l’extérieur de la zone de
confinement (ou dans un vestiaire à l’extérieur de la barrière de confinement)
pour aider à prévenir la contamination de ces effets ; par exemple, laissez votre
sac dans le tiroir d’un bureau ou, encore mieux, à l’extérieur du laboratoire,
plutôt que sur le plancher.
Les PON des zones de confinement élevé présenteront des exigences additionnelles
plus précises, comme les chaussures et vêtements de laboratoire dédiés qui
s’ajoutent à l’EPI, les procédures adaptées pour enfiler et retirer l’EPI et la prise de
douche avant d’entrer dans la zone et avant d’en sortir.
Les éléments suivants sont des gestes qu’il n’est jamais permis de faire dans un
laboratoire, afin d’éviter l’exposition potentielle aux matières infectieuses ou aux
toxines, et les infections, par ingestion ou par contamination de la peau ou des
muqueuses.
• Manger
• Boire
• Fumer
• Ranger de la nourriture, des boissons, des effets personnels ou des ustensiles
• Se maquiller
• Mettre ou retirer des lentilles cornéennes
• Pipetter par la bouche
• Infecter expérimentalement des cellules ou des spécimens provenant de la
personne menant l’expérience
Les lentilles cornéennes ne sont pas recommandées. Elles ne devraient pas être
mises ou retirées dans le laboratoire. Les raisons pour lesquelles le port des lentilles
cornéennes devrait être évité dans le laboratoire sont que :
• Les lentilles cornéennes souples sont hydrophiles et perméables à la vapeur
de certains solvants que l’on retrouve dans le laboratoire. Ces vapeurs
pourraient se retrouver emprisonnées dans et derrière les lentilles et causer
une irritation aux yeux.
• Les lentilles cornéennes peuvent empêcher les larmes de dissiper les
contaminants.
• Si vous deviez recevoir une éclaboussure d’irritant dans l’œil, votre réflexe
naturel sera de fermer étroitement les deux yeux. Dans une telle situation, il
serait très difficile de retirer rapidement les lentilles cornéennes; il serait même
possible que vous n’y arriviez pas. Sans lentilles, vous pouvez garder vos yeux
ouverts sous une douche oculaire pour rincer la substance irritante.
Ne pas porter de bijoux dans le laboratoire. Les bijoux peuvent endommager l’EPI (p.
ex. déchirer des gants) et peuvent nuire à la décontamination du personnel (p.ex. lors
du lavage des mains).
Attachez ou couvrez vos cheveux s’ils sont à risque d’être contaminés lors d’activités
dans des zones de confinement pour éviter qu’ils soient après le contact avec vos
mains, des échantillons, des contenants ou de l’équipement. Cela aide également à
empêcher que vos cheveux vous tombent devant le visage. Il faudrait également tenir
compte des risques associés aux poils faciaux qui peuvent être contaminés de la
même façon.
Les articles qui pourraient être contaminés, comme les gants, les mains et les pipettes,
ne devraient jamais entrer en contact avec le visage ou les muqueuses du nez, de la
bouche, des yeux ou des oreilles ; tous les articles à l’intérieur de la zone de
confinement devraient être considérés comme potentiellement contaminés.
14.2. Aérosols
Toute procédure de laboratoire doit être accomplie de façon à réduire la production
d’aérosols et de gouttelettes.
L’exposition potentielle à des aérosols (fines particules solides ou gouttelettes en
suspension dans l’air ou un milieu gazeux) peut survenir de deux façons dans un
laboratoire : directement par l’inhalation d’aérosols infectieuses ou de toxines
aérosolisées et indirectement par l’ingestion ou le contact avec la peau ou les
muqueuses et les gouttelettes qui se sont établies sur les surfaces, l’équipement ou
le personnel.
Les aérosols peuvent être créés par des activités qui transmettent de l’énergie à une
matière liquide ou semi-liquide.
La cause d’un déversement peut être un accident (comme une fiole qui aurait été
échappée) ou encore une erreur (comme lors du pipetage). Dans l’un ou l’autre des
cas, il y a contamination de la surface, éclaboussures et production de petits aérosols.
Presque toutes les procédures de laboratoire impliquant l’utilisation de suspensions
liquides pourraient entraîner la production d’aérosols, comme c’est aussi le cas pour
le nettoyage des cages d’animaux où la litière est contaminée par des fèces et de
l’urine.
Les aérosols sont préoccupants, car ils :
− Ne sont pas facilement détectés ;
− Peuvent se déplacer rapidement dans le laboratoire ou l’immeuble ;
− Peuvent infecter un grand nombre de personnes.
Si les précautions adéquates sont prises, on peut réduire grandement les risques de
production d’aérosols.
Même les instruments qui sont conçus pour aider les employés du laboratoire peuvent
comporter des risques s’ils sont mal conçus ou utilisés. Par exemple, une pipette peut
être une pièce d’équipement dangereuse si elle n’est pas employée correctement.
L’action de mélanger par aspiration et succion un liquide infectieux dans la pipette
pourrait placer assez de particules en suspension dans l’air pour causer une infection
si elles devaient être inhalées ou ingérées.
Suivre les procédures appropriées et prendre les précautions nécessaires, comme de
travailler dans une ESB, d’utiliser des godets à centrifugeuse étanches, de couvrir les
couvercles de tubes d’un mouchoir en papier avant de les ouvrir, permettra de réduire
les risques de formation d’aérosols ou d’exposition.
Quelques articles et activités qui entraînent des risques plus élevés de production
d’aérosols.
− Homogénéisation, malaxage, mélange, agitation, broyage (cafetière à piston)
− Mélange au vortex, mélange, transvasement, pipetage, déversements
− Ouverture de tubes (Vacutainer, tubes à centrifugeuse à couvercle
encliquetable ou qui se visse)
− Retrait d’une seringue d’un flacon, expulsion de l’air d’une seringue
− Litière d’animaux, poussière de cage, poils d’animaux, autopsies
− Gouttelettes provenant des pipettes et tombant sur la paillasse ou dans un
liquide, expulsion forcée d’un liquide d’une pipette
− Ensemencement de géloses
− Centrifugation
− Collecte d’échantillons, ajout de matériel ou transfert de liquides de culture d’un
système fermé à un autre
Les anses utilisées pour inoculer ou repiquer les cultures peuvent également créer
des aérosols.
− État de l’anse
Pour réduire la production d'aérosols, l'anse doit être bien ronde et fermée (ce qui lui
évite de perdre sa charge). Les anses tordues ou incrustées de matériel devraient être
remplacées. Une hampe d’une longueur maximum de 6 cm est recommandée afin de
réduire au minimum les vibrations qui peuvent diminuer la charge de l'anse.
− Ensemencement
Pour éviter la production d'aérosols, repiquez sur des plaques lisses plutôt que
rugueuses.
Évitez d’utiliser des homogénéisateurs portatifs avec des matières infectieuses, même
dans une ESB. Il se pourrait que l’expulsion des matières se fasse à une vitesse trop
grande pour que l’ESB puisse les contenir.
Objectifs
A la fin de ce cours l’étudiant devrait être capable de :
− Définir un accident d’exposition au sang
− Connaitre la conduite à tenir face aux différents risques au laboratoire.
Introduction
Les activités dans les laboratoires d’analyses médicales peuvent engendrées des
risques biologiques, chimiques, thermiques, posturaux… La sécurité face à ces
risques renvoie à de multiples aspects (prévention technique, respect d'un minimum
de consignes, formation du personnel, organisation du travail, qualité des relations).
Dans un laboratoire, il faut avoir une attitude réfléchie pour ne pas mettre sa vie en
danger ni celle d'autrui en cas d’accident ou d’incident.
En laboratoire, les accidents biologiques les plus fréquents sont les accidents
d’exposition au sang. Il s’agit de tout accident survenant par contact avec du sang ou
un produit biologique contaminé par du sang et comportant une effraction cutanée
(piqûre, coupure) ou projection sur une muqueuse (yeux, bouche) ou une peau lésée.