Modèles de Comportement Mécaniques: Ref: CESAR-MU (MM) - v33-FR

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Modèles de comportement

mécaniques

Ref: CESAR-MU(MM)-v33-FR
Document rédigé par : Relu et validé par :
Emmanuel Bourgeois (COSYS-LISIS) Philippe Lévêque (COSYS-LISIS)

Ref: CESAR-LCPCV6-MU-MM33-FR (Université Gustave Eiffel/IFSTTAR-LCPC)


septembre 2020

Modèles de comportement mécaniques 3


Table des matières

1. Introduction 11
1.1. Objectifs du document 12
1.2. Quelques notations 12

2. Phénomènes et modèles associés 15


2.1. Généralités sur les comportements élastique et élastoplastique 16
2.2. Résistance au cisaillement et résistance à la compression 18
2.3. Ecrouissage 19
2.4. Résistance au cisaillement non drainé 20
2.5. Comportement dans le domaine des petites déformations 20
2.6. Anisotropie 20
2.6.1. Anisotropie des propriétés élastiques 20
2.6.2. Anisotropie des propriétés plastiques 21
2.7. Endommagement 21
2.8. Autres phénomènes 22
2.8.1. Fluage et relaxation, comportements dépendant du temps 22
2.8.2. Vieillissement, corrosion, déformations chimiques, thermiques 22
2.8.3. Grandes déformations 22

3. Eléments de massif en statique 23


3.1. Modèles classiques et modèles à composantes 24
3.2. Modèles élastiques et élastoplastiques « classiques » 24
3.2.1. Elasticité linéaire isotrope (IMOD=1) 24
3.2.2. Elasticité linéaire isotrope transverse (IMOD=2) 25
3.2.3. Elasticité linéaire orthotrope 27
3.2.4. Elasticité avec dilatance isotrope (IMOD=88) 27
3.2.5. Comportement du béton au jeune âge (IMOD=5) 28
3.2.6. Modèle de Mohr Coulomb sans écrouissage (IMOD=10) 30
3.2.7. Modèle de Von Mises sans écrouissage (IMOD=11) 32
3.2.8. Modèle de von Mises avec écrouissage (IMOD=12) 33
3.2.9. Modèle de Drucker Prager sans écrouissage (IMOD=13) 34
3.2.10. Modèle de Drucker Prager avec écrouissage (IMOD=14) 35

Modèles de comportement mécaniques 5


Table des matières

3.2.11. Critère parabolique (IMOD=15) 36


3.2.12. Modèle de Vermeer (IMOD=16) 37
3.2.13. Modèle de Nova (IMOD=17) 39
3.2.14. Modèle Cam-Clay modifié (IMOD=18) 41
3.2.15. Modèle de Prévost et Hoeg (IMOD=19) 43
3.2.16. Critère orienté (IMOD=20) 44
3.2.17. Modèle de Hoek et Brown (IMOD=24) 45
3.2.18. Modèle Mélanie (IMOD=34 en 2D et 35 en 3D) 46
3.2.19. Modèle de Tresca anisotrope (IMOD=40) 48
3.2.20. Matériau renforcé : modèle de de Buhan et Sudret (IMOD=43) 49
3.2.21. Modèle de Willam-Warnke standard, 3 paramètres (IMOD=47) 54
3.2.22. Modèle de Willam-Warnke modifié, 4 paramètres (IMOD=48) 56
3.2.23. Modèle de gonflement de Bultel (1999) (IMOD=98) 57
3.3. Modèles « à composantes » 58
3.3.1. Principe 58
3.3.2. Mise en œuvre dans le jeu de données 58
3.3.3. Modèles élastiques 60
3.3.4. Critères de plasticité, potentiels plastiques, et lois d’écrouissage 80
3.3.5. Prise en compte d’inclusions de renforcement par homogénéisation 98
3.3.6. Calculs en condition non drainée 99
3.4. Modèles à plusieurs mécanismes plastiques 101
3.5. Comportement cyclique 101
3.6. Hardening Soil Model (mécanisme frottant seulement) 102
3.6.1. Introduction 102
3.6.2. Partie élastique du modèle (IELAS=5) 102
3.6.3. Critère de plasticité et loi d’écrouissage (ICRIT=31 / ECR=1) 102
3.6.4. Mise en œuvre dans CESAR 103
3.6.5. Limites de l’implantation du HSM dans CESAR 103
3.7. Modèles d’endommagement 105
3.7.1. Généralités 105
3.7.2. Utilisation des modèles d’endommagement avec CESAR 106
3.7.3. Modèles d’endommagement isotrope 106
3.7.4. Modèles d’endommagement anisotropes pour la maçonnerie 112

4. Modélisation multiphasique des milieux renforcés 115


4.1. Principe de la modélisation proposée 116
4.2. Modèles de comportement pour la phase matrice 116
4.3. Dispositions géométriques pour la phase renforcement (indicateur IGEOM) 116

Modèles de comportement mécaniques 6


Table des matières

4.4. Modèles de comportement pour la phase renforcement (indicateur ICOMP) 116


4.5. Modèles d’interaction entre les phases (indicateur ICINT) 116
4.5.1. Interaction linéaire (ICINT=1) 116
4.5.2. Interaction linéaire parfaitement plastique (ICINT=4) 117
4.5.3. Interaction bilinéaire parfaitement plastique (ICINT=14) 117
4.5.4. Interaction parabolique parfaitement plastique (ICINT=15) 117

5. Eléments de massif en dynamique 119


5.1. Calculs linéaires (module DYNI) 120
5.1.1. Modèles classiques (IMOD=1 et 2) 120
5.1.2. Prise en compte d’un amortissement par groupe (IMOD=66) 120
5.1.3. Modèles élastiques tirés des modèles à composantes 120
5.2. Calculs non linéaires (module MCCI) 120

6. Eléments de massif en couplage hydromécanique ou thermo-hydro-mécanique 121


6.1. Couplage hydromécanique 122
6.2. Couplage thermo-hydro-mécanique 122

7. Eléments d’interfaces 123


7.1. Eléments de contact et éléments de joint 124
7.2. Eléments de contact 124
7.2.1. Rappel sur les éléments de contact 124
7.2.2. Modèles d’interface pour les éléments de contact 127
7.3. Eléments de joint 129
7.3.1. Rappel sur les éléments de joint 129
7.3.2. Modèles d’interface pour les joints 129
7.3.3. Utilisation d’éléments de joint dans les calculs en diffusion 129

8. Eléments de barre 131


8.1. Introduction 132
8.2. Modèles de comportement 132
8.2.1. Comportement élastique linéaire (IMOD=1) 132
8.2.2. Comportement élastique-parfaitement plastique (IMOD=4) 133
8.2.3. Comportement élastique linéaire – fragile (IMOD=5) 133
8.2.4. Comportement élastique linéaire – parfaitement plastique – fragile (IMOD=6) 134
8.2.5. Comportement élastique linéaire – parfaitement plastique avec perte de raideur (IMOD=7) 134
8.2.6. Comportement élastique bilinéaire – parfaitement plastique (IMOD=14) 135
8.2.7. Comportements non disponibles 135

9. Modèles d’interaction barre/massif 137


9.1. Eléments de barre avec frottement 138

Modèles de comportement mécaniques 7


Table des matières

9.2. Principe d’utilisation 138


9.3. Modèles d’interaction 138
9.3.1. Interaction linéaire (ICINT=1) 138
9.3.2. Interaction linéaire parfaitement plastique (ICINT=4) 139
9.3.3. Interaction bilinéaire parfaitement plastique (ICINT=14) 139
9.3.4. Interaction parabolique parfaitement plastique (ICINT=15) 140
9.3.5. Modèles d’interaction bilinéaire parfaitement plastique Newtun-I et Newtun-II (ICINT=16 et
ICINT=17) 140
9.3.6. Comportements non disponibles 143

10. Eléments de poutre 145


10.1. Poutres classiques 146
10.1.1. Elasticité linéaire (IMOD=1, 12, 13, 14, 15, 16, 101, 113, 114, 115 ou 116) 146
10.1.2. Elasticité linéaire avec fluage (IMOD=2) 147
10.2. Poutres multifibres (IMOD=5) - en 3D uniquement 148

11. Eléments de coque 149


11.1. Coques classiques (IMOD=1) 150
11.2. Coques multicouches (IMOD=2) 150

12. Recommandations pour le choix d’un modèle de comportement pour quelques ouvrages types151
12.1. Fondations superficielles 152
12.2. Fondations profondes 152
12.3. Stabilité d’un talus 152
12.4. Dimensionnement du revêtement d’un tunnel 152
12.5. Tassements provoqués par le creusement d’un tunnel peu profond 152
12.6. Ecran de soutènement 152

13. Exemples de mise en œuvre / éléments de validation 154


13.1. Elasticité isotrope transverse (IMOD=2 / IELAS=2) 155
13.2. Elasticité linéaire isotrope avec modules variables avec la profondeur 156
13.3. Apport des modèles élastiques non linéaires 160
13.3.1. Elasticité type Cam-Clay 160
13.3.2. élasticité type Fahey et Carter 161
13.4. Calcul en condition non drainée 163
13.5. Critères de plasticité anisotropes 164
13.6. Comportement cyclique : modèles d’écrouissage cinématique non linéaire 165
13.7. Simulations avec deux mécanismes plastiques 167
13.7.1. Modèle avec « cap » en compression 167
13.7.2. Modèle de massif rocheux fracturé 168

Modèles de comportement mécaniques 8


Table des matières

14. RÉFÉRENCES 169

15. ANNEXES 172


15.1. Critères de plasticité anisotropes : orientation des axes liés au matériau 173
15.2. Modèle élastoplastique anisotrope à deux types d’écrouissage : S-CLAY1 177
15.3. Critère de Von Mises et écrouissage cinématique non linéaire de Prager 179
15.4. Critères dépendant du troisième invariant du tenseur des contraintes 180
15.4.1. Définition des invariants et calcul de leurs dérivées 180
15.4.2. Critère du modèle HISS 180
15.5. Note sur la programmation des modèles à élasticité anisotrope 181
15.5.1. Calcul en déformations planes 182
15.5.2. Calcul en condition tridimensionnelle 183
15.6. Formulation des lois d’écrouissage pour les géomatériaux 185
15.6.1. Formulation en variables triaxiales 185
15.6.2. Introduction de la déformation déviatorique dans la loi d’écrouissage 186
15.6.3. Première tentative d’extension au cas tridimensionnel 187
15.6.4. Autres choix des variables de la loi d’écrouissage 188
15.6.5. Conclusion 189

Modèles de comportement mécaniques 9


1. Introduction

Modèles de comportement mécaniques 11


Introduction

1.1. Objectifs du document


Le choix d’une loi de comportement adaptée à l’ouvrage étudié et aux sollicitations qu’on lui impose a une
influence déterminante sur la représentativité du calcul et des résultats qu’il produit.
Au cours des années 1970-1980, le développement de nouveaux modèles de comportement pour les
géomatériaux a connu un grand essor, et de nombreux modèles ont été proposés dans la littérature, qu’il
est difficile de présenter de manière simple et exhaustive. Néanmoins, certains de ces modèles proposent
des mécanismes de déformation qu’il peut être intéressant de mettre en jeu dans une situation particulière ;
il est donc utile de comprendre quels aspects du comportement réel des matériaux un modèle donné peut
ou non représenter.
Un autre aspect important du choix d’un modèle réside dans le nombre de paramètres qu’il fait intervenir,
et surtout dans les moyens de déterminer leur valeur à partir des essais couramment disponibles dans le
cadre d’un projet réel.
L’objet de ce document est de proposer une présentation des lois de comportement disponibles dans les
modules de mécanique en statique de CESAR, MCNL et TCNL. Il mentionne également les modèles
utilisables :
- pour le béton au jeune âge avec le module MEXO,
- pour les calculs en dynamique,
- dans le cadre de calculs couplés (CSNL et MPNL).
Le but principal est de rappeler la formulation mathématique exacte des modèles de comportement
disponibles dans le solveur CESAR pour les problèmes mécaniques bidimensionnels et tridimensionnels, et
la liste des paramètres à fournir pour utiliser ces modèles.
On espère que ce document pourra aussi guider l’utilisateur dans le choix d’un modèle ou d’un autre, en
fonction du problème qu’il a à traiter.
Ce document reprend en partie le contenu de documents antérieurs, notamment (mais pas uniquement) :
- le guide technique GT n°52 de la série Etudes et Recherches des Laboratoires des Ponts et
Chaussées (Mestat, 1993),
- l’abrégé théorique de la version 5,
- la documentation des lois de comportement « à composantes ».

1.2. Quelques notations


La formulation de nombreux modèles de comportement fait appel à la définition d’un certain nombre de
grandeurs, comme les invariants du tenseur des contraintes par exemple. On définit dans cette section les
notations les plus utiles pour la suite. On adopte ici la convention de signe de la mécanique des milieux
continus, c’est-à-dire que les contraintes sont comptées positivement en traction. On récapitule ici les
notations les plus courantes.

Contraintes
On désigne par 1, 2, 3 les contraintes principales (c’est-à-dire les valeurs propres du tenseur de
contraintes dans l’espace à trois dimensions), supposées ordonnées :

1  2  3.
Pour la formulation de certains critères usuels en mécanique des sols et des roches, il sera utile d’introduire
aussi les notations 1 et 3 pour représenter respectivement la plus grande et la plus petite contrainte de
compression en valeur absolue. Pour un état de contraintes dans lequel les trois contraintes principales
correspondent à des compressions, on a simplement :

Modèles de comportement mécaniques 12


Introduction

1= -3>3= -1>0.


La contrainte moyenne est définie par :
tr()
p=-
3

Le déviateur du tenseur des contraintes , est le tenseur , noté s, défini par :


s=+p1 (ou encore, en composantes : sij = ij + p ij)
On introduit parfois les invariants du tenseur des contraintes I1, I2, I3, J2 et J3 définis par :
I1 = tr () = - 3 p
1
I2 = J2 = s s = 1 2 +2 3 +13
2 ij ij

I3 = det (sij) = 1 2 3
1
J3 = s s s
3 ij jk ki

Il est habituel en mécanique des sols d’utiliser à la place du deuxième invariant J 2 le déviateur (scalaire) q
défini par :

3
q= s s = 3 J2
2 ij ij

Pour les critères de plasticité qui dépendent du troisième invariant, il est courant d’utiliser, à la place de I 3
ou J3 l’angle de Lode  défini par :

1 3 3 J3
= arccos ( )
3 2 J23/2

Déformations
On rencontre parfois le déviateur du tenseur des déformations, défini par :
1
d =  - tr() 1
3

On utilise également dans certains modèles de mécanique des sols un déviateur scalaire des déformations,
défini dans le contexte de l’essai triaxial (2=3 et 2=3) par :
2
d = ( - )
3 1 3

et dans un contexte tridimensionnel par :

2
d = ( ) ( )
3 d ij d ij

Par ailleurs, la déformation volumique, notée v, est égale à la trace du tenseur de déformation .
v = 1 + 2 + 3

Contraintes totales et contraintes effectives


La plupart des modèles de mécanique reposent sur le principe des contraintes effectives de Terzaghi, qui
stipule que les déformations sont contrôlées par les variations des contraintes effectives plutôt que celles
des contraintes totales. Avec la convention de signe des milieux continus adoptées ici, le tenseur de
contraintes effectives, noté ’, est défini par :

Modèles de comportement mécaniques 13


Introduction

’ij = ij + uijc


Où u désigne la pression du fluide dans les pores.
Dans le module MCNL, on suppose en général implicitement que l’on travaille en contraintes effectives (ce
qui doit être pris en compte lors de l’initialisation des contraintes), et le comportement calculé est un
comportement drainé (à long terme). On peut cependant aussi faire un calcul en contraintes totales. On
peut aussi faire un calcul en condition non drainée, en utilisant une procédure ad hoc, décrite dans le cadre
des modèles à composantes ci-après.

NB. Dans certains contextes, en mécanique des roches notamment, il est courant de définir les contraintes
effectives par :
’ij = ij + b u ij
où le coefficient scalaire b affectant la pression peut être différent de 1 si la variation de volume des grains
solides constituant le squelette milieu étudié n’est pas négligeable devant celle de l’eau. La prise en compte
d’une valeur différente de 1 pour ce coefficient n’est possible dans CESAR que dans le module MPNL.

Modèles de comportement mécaniques 14


2. Phénomènes et modèles
associés

Modèles de comportement mécaniques 15


Phénomènes et modèles associés

2.1. Généralités sur les comportements élastique et élastoplastique


Un modèle de comportement est un ensemble d’équations qui représente la relation entre les contraintes
subies par le matériau, généralement notées , et les déformations qui en résultent, souvent notées  dans
le cadre des petites perturbations (qui suppose en particulier que les déformations restent petites).
Le modèle de comportement est une relation locale, au niveau du « point matériel » de la modélisation
macroscopique, entre contraintes et déformations. Selon l’échelle à laquelle on se place, le comportement
d’un même matériau ne sera donc pas nécessairement représenté par le(s) même(s) modèle(s).
D’autre part, il s’agit d’une représentation mathématique qui doit rendre compte au mieux des phénomènes
physiques responsables de la déformation (les dislocations dans un milieu cristallin, la réduction de porosité
dans certains géomatériaux, la perte de raideur des bétons liée à leur fissuration, etc.). Un même
phénomène, dans des contextes différents, peut être représenté par des modèles différents. On peut aussi
penser que certains phénomènes peuvent difficilement ou pas du tout être pris en compte avec un modèle
inapproprié. On essaiera dans la suite de présenter les grandes familles de modèles associées à tel ou tel
type de phénomènes.
De manière tout à fait générale, le comportement d’un matériau peut dépendre d’une multitude de facteurs,
du temps, de la vitesse à laquelle on le sollicite, de l’histoire des déformations et des contraintes qu’il a
subies… Une formulation entièrement générale est donc inutilisable en pratique, et on est amené à simplifier
le comportement réel pour parvenir à une formulation qui puisse être mise en œuvre pour les applications
que l’on vise. Le modèle de comportement n’est donc qu’une représentation mathématique simplifiée de
la réalité, qui peut être plus ou moins fidèle ; en ce sens, il est préférable de parler de modèle de
comportement plutôt que de « loi » de comportement.

Pour le milieu continu tridimensionnel, le comportement le plus simple est le comportement élastique
linéaire. Dans ce cas, les contraintes sont directement proportionnelles aux déformations :
ij = Cijkl kl
où Cijkl représente les composantes du tenseur des modules d’élasticité C, supposés constants dans le cas
de l’élasticité linéaire. Compte tenu des symétries du tenseur des modules d’élasticité, l’élasticité linéaire
est caractérisée par 21 coefficients indépendants.
On fait très souvent l’hypothèse, bien qu’elle ne soit que rarement justifiable en géotechnique, que le
comportement du matériau est isotrope, c’est-à-dire que les propriétés de déformabilité du matériau sont
identiques dans toutes les directions. Dans le cas de l’élasticité linéaire, on montre que le tenseur d’élasticité
C n’est caractérisé que par deux paramètres scalaires indépendants, le module de Young et le coefficient
de Poisson.
Indépendamment de son caractère isotrope ou non, le comportement élastique linéaire est réversible : si
l’on ramène les contraintes à zéro, on efface aussi la déformation. D’autre part, il n’y a pas de limite à la
valeur des contraintes que l’on peut appliquer au matériau : sa résistance est donc infinie (on notera que si
les contraintes deviennent arbitrairement grandes, on finira par sortir du domaine des petites déformations,
et il faudrait donc adopter une formulation du comportement appropriée).
Par ailleurs, le comportement élastique n’est pas nécessairement linéaire. Dans le cas élastique non linéaire,
on écrira

dij = Cijkl dlke


où les coefficients Cijkl sont les modules d’élasticité tangents, qui ne sont plus constants mais dépendent
des déformations ou des contraintes (selon les modèles).

Le comportement d’un certain nombre de matériaux sort du cadre réversible : dans les géomatériaux, en
particulier, il est clair que certaines déformations ne disparaissent pas lorsqu’on décharge le matériau.
D’autre part, l’expérience courante indique que la charge que l’on peut appliquer à une structure n’est pas

Modèles de comportement mécaniques 16


Phénomènes et modèles associés

infinie, et des expériences simples montrent qu’il y a donc une limite aux contraintes que le matériau peut
supporter. Le cadre élastoplastique fournit un moyen de décrire ces deux réalités. On distingue, dans la
déformation du matériau, une contribution « élastique » (réversible), notée e, qui revient à zéro si l’on
efface les contraintes appliquées au matériau, et une contribution « plastique », notée p, qui est irréversible
ou permanente, au sens où elle subsiste une fois que les contraintes appliquées ont disparu :
 = e + p
Dans le cadre de l’élastoplasticité, les déformations élastiques sont reliées aux contraintes par la relation
ij= C ijklekl= C ijkl (kl -pkl)
Il reste à préciser :
- dans quelles conditions la partie plastique du tenseur de déformation évolue,
- et comment on peut relier ses évolutions au chargement subi par le matériau.

On caractérise les situations dans lesquelles les déformations plastiques sont susceptibles d’évoluer en
introduisant une fonction scalaire de l’état de contraintes f(), appelée critère de plasticité (ou fonction de
charge), telle que :
- si f() < 0 : les déformations sont réversibles et la partie plastique des déformations n’évolue pas
- si f() = 0 : la partie plastique des déformations peut évoluer.
La condition f() < 0 délimite un domaine dans l’espace des contraintes à l’intérieur duquel on reste dans
le régime des déformations réversibles. On ne peut pas sortir de ce domaine, mais si l’on se trouve sur sa
frontière, des déformations plastiques sont susceptibles de se produire. On appelle souvent « surface de
charge » la frontière du domaine où f  0. L’expression mathématique de la fonction servant de critère et
les paramètres qu’elle met en jeu dépendent du matériau, et doit être identifiée sur la base d’essais
expérimentaux et d’hypothèses mathématiques (par exemple, si l’on suppose que le matériau est isotrope,
la valeur de la fonction f ne dépend que des invariants du tenseur de contraintes).
Lorsque l’état de contrainte atteint la surface de charge, les déformations plastiques sont susceptibles
d’évoluer. On décrit leur variation par la relation suivante, dite « loi d’écoulement plastique » :
dp =d g/
où g() est une nouvelle fonction du tenseur des contraintes, appelée « potentiel plastique », dont la dérivée
par rapport à  donne la direction de l’incrément des déformations plastiques, leur intensité étant
gouvernée par le paramètre scalaire d, appelé multiplicateur plastique, et contraint à être positif ou nul.
Si le potentiel plastique coïncide avec la fonction de charge, la règle d’écoulement est dite « associée ». En
géotechnique, on constate souvent que ce modèle est insuffisant. Il faut donc introduire pour décrire les
déformations plastiques une fonction g différente de la fonction de charge, qui doit également être
identifiée à partir d’essais de laboratoire.
On parvient à fermer le problème, du point de vue mathématique, en écrivant la condition de cohérence,
qui exprime que l’on ne peut pas sortir de la surface de charge. Si les déformations plastiques incrémentales
dp sont non nulles, la valeur de la fonction f doit rester nulle, ce qu’on peut écrire :
d df = 0
Le comportement élastoplastique permet de rendre compte de l’apparition de déformations irréversibles
et du fait que la résistance locale du matériau étudié n’est pas infinie. Ce comportement reste cependant
relativement simple : en particulier, il ne fait pas intervenir explicitement le temps. La vitesse à laquelle on
applique un chargement mécanique n’a donc pas d’influence sur les déformations. Pour certains matériaux
(polymères, bitume) cette hypothèse n’est pas réaliste. D’autre part, dans le formalisme de l’élastoplasticité,
le point représentatif de l’état de contraintes ij ne peut pas sortir du domaine élastique. Dans le formalisme
de la viscoplasticité, en revanche, l’état de contraintes peut sortir du domaine élastique, mais le module
MCNL ne permet pas de prendre en compte ce type de comportement.
Note : Les expressions ci-dessus supposent la fonction de charge et le potentiel suffisamment
réguliers pour qu’on puisse calculer leurs dérivées : ce n’est pas toujours le cas, même pour des critères

Modèles de comportement mécaniques 17


Phénomènes et modèles associés

courants (comme le modèle de Mohr-Coulomb par exemple). La formulation de ces modèles et leur
traitement numérique demande des précautions particulières.

Comportement élastoplastique parfait et écrouissable


De nombreuses constatations expérimentales montrent que le domaine élastique peut évoluer lors des
transformations subies par un matériau. On est donc amené, dans la modélisation, à introduire dans
l’expression du critère un ou plusieurs paramètres « d’écrouissage » qui contrôlent la taille et la forme du
domaine élastique, et dont la modélisation doit décrire l’évolution.
Il n’entre pas dans le cadre de ce document de discuter l’interprétation physique du phénomène
d’écrouissage, mais on peut signaler que différentes théories ont été proposées pour distinguer dans la
puissance mécanique fournie au matériau et non restituable une fraction dissipée sous forme de chaleur et
une fraction impliquée dans la transformation du matériau manifestée par l’écrouissage.
En pratique, on caractérise donc le critère par une expression de la forme f(, ), où  n’est pas une constante
mais est susceptible de varier, d’une façon qu’il convient alors de préciser. Une façon d’obtenir un problème
bien posé sur le plan mathématique consiste à décrire les variations de  en les reliant à un paramètre
caractéristique de l’évolution du matériau. Il peut s’agir par exemple d’une loi reliant le paramètre
d’écrouissage à la déformation plastique, du type :
. .p
 = F(p) ou  = A(ij,pij)  ij
.
C’est le cas des modèles de type Cam-Clay par exemple. La loi d’écrouissage peut aussi relier  au travail
plastique :
. .p
= B(ij ij )
On détermine alors la valeur du multiplicateur plastique à l’aide de la condition de cohérence, qui s’écrit,
en tenant compte du fait que le paramètre d’écrouissage varie :
. . f . f . .
 0 et f = ij +  = 0 si >0
ij

Modèles à plusieurs mécanismes


On trouve dans la littérature des modèles plus complexes que ceux décrits par le formalisme ci-dessus, dans
lesquels le domaine élastique est défini par deux critères f1et f2 (ou plus) : le point de charge est à l’intérieur
du domaine élastique si f1(ij) < 0 et f2(ij) < 0.
Chacune des surfaces de charge associées aux deux critères peut être fixe ou écrouissable. Le calcul des
déformations plastiques peut mettre en jeu, pour ces modèles, deux multiplicateurs plastiques
indépendants, et la vitesse de déformation plastique est une combinaison linéaire des normales aux deux
critères. On détermine les multiplicateurs plastiques en écrivant une condition de cohérence pour chacun
des critères.

2.2. Résistance au cisaillement et résistance à la compression


La présentation donnée ci-dessus est assez mathématique, mais elle repose sur des constatations
expérimentales : il existe un seuil, dans l’espace des contraintes, au-delà duquel les déformations cessent
d’être réversibles.
La première étape pratique pour formuler un comportement élastoplastique consiste à identifier ce seuil,
c’est-à-dire les états de contraintes susceptibles d’amener la rupture du matériau.

Modèles de comportement mécaniques 18


Phénomènes et modèles associés

Expérimentalement, on peut mettre en évidence l’atteinte de ce seuil dans certaines situations. A la fin du
XIXe et au début du XXe siècle, Tresca et von Mises ont observé que les matériaux supportent mal les états
de contraintes dans lesquels certaines facettes matérielles sont soumises à une contrainte tangentielle
élevée, ou, ce qui revient au même, les états de contraintes dans lesquels les contraintes principales sont
très éloignées. Autrement dit, les matériaux sont sensibles à la composante déviatorique du tenseur des
contraintes, ou à la valeur de la plus grande contrainte de cission.
Pour les deux critères proposés par Tresca et von Mises, la valeur de la fonction de charge ne dépend pas
de la valeur de la contrainte moyenne.
Cette particularité représente assez bien la résistance des matériaux métalliques, ou des argiles. On peut
cependant se convaincre facilement, expérimentalement, que ces modèles ne sont pas bien adaptés pour
décrire la résistance de matériaux comme les sables, qui peuvent supporter une contrainte déviatorique
plus importante lorsque la contrainte moyenne augmente. Pour tenir compte de ce constat, on peut adopter
des critères plus complexes, comme le critère de Mohr Coulomb ou de Drucker Prager, qui permettent de
rendre compte du constat que le déviateur maximal, au cours d’un essai triaxial de compression par
exemple, est plus important si la contrainte de confinement de l’échantillon augmente.

De même que l’on peut mettre en évidence expérimentalement l’existence d’une valeur maximale de la
contrainte tangentielle qu’une facette matérielle peut supporter, on peut également montrer que certains
matériaux présentent un comportement irréversible lorsqu’on les soumet à une compression trop forte (par
exemple, les sédiments subissent une réduction de porosité irréversible lors de la formation des bassins
sédimentaires). On peut mettre en évidence cette influence de la contrainte moyenne dans un oedomètre
ou au cours d’un essai de compression isotrope.

On comprend que les modèles (c’est-à-dire, dans le cadre élastoplastique, les fonctions de charge) qui
représentent ces propriétés mécaniques sont différents. Pour un matériau isotrope, dans le cas de la
résistance au cisaillement, c’est la distance entre le point représentatif de l’état de contraintes et l’axe des
compressions isotropes dans l’espace des contraintes principales qui va gouverner l’apparition de
déformations plastiques. Dans le cas de la résistance à la compression, c’est plutôt la position de projection
de l’état de contraintes sur l’axe des compressions isotropes qui pourra servir de base à la construction d’un
critère. En tout état de cause, la formulation mathématique de la fonction de charge vise à rendre compte
d’un phénomène que l’on peut mesurer expérimentalement.

2.3. Ecrouissage
Dans le cas d’un matériau parfaitement plastique, l’état de contraintes ne peut pas sortir de la surface de
charge initiale, parce que le domaine élastique n’évolue pas.
On peut envisager des modèles écrouissables, dans lesquels la surface est susceptible d’évoluer. Une famille
de modèles simples consiste à prendre en compte un écrouissage « isotrope » au sens où la surface de
charge évolue en subissant une homothétie dans l’espace des contraintes. En général, cette évolution
correspond à une augmentation de la taille du domaine élastique (écrouissage positif).
En mécanique des sols, cette évolution est le plus souvent bornée et la surface de charge évolue jusqu’à
une surface limite, qu’on appellera surface de rupture.
On peut imaginer des modèles d’écrouissage « cinématique », dans lesquels la surface de charge subit une
translation sans se déformer dans l’espace des contraintes. Ces modèles permettent de rendre compte de
phénomènes observés dans les métaux (effet Bauschinger).
D’autre part, dans certains modèles, la taille du domaine élastique diminue au cours de la déformation
plastique. On parle d’écrouissage négatif (ou de radoucissement). Ce type de modèle pose des problèmes
théoriques, parce que la solution du problème cesse d’être unique. Sur le plan numérique, on observe
généralement une forte dépendance de la solution obtenue par éléments finis avec la taille des éléments

Modèles de comportement mécaniques 19


Phénomènes et modèles associés

du maillage ; on peut faire apparaît redans le maillage des « bandes de cisaillement » où de fortes
déformations se localisent, et on peut discuter de la représentativité de la solution trouvée.

2.4. Résistance au cisaillement non drainé


Un aspect important du comportement des sols est le rôle de l’eau contenue dans le sol sur sa déformabilité.
Un certain nombre d’essais de laboratoire (en particulier à l’appareil triaxial) sont effectués en condition
non drainée. Sous réserve que l’on puisse mesurer la pression de l’eau dans l’échantillon au cours de l’essai,
ce type d’expériences permet d’obtenir des informations utiles pour la caractérisation de la surface de
charge initiale.
La modélisation du comportement des sols en condition non drainée pose des difficultés spécifiques : en
particulier, certains modèles de comportement prévoient une résistance au cisaillement non drainée infinie.
C’est ce qui a motivé le développement des modèles d’état critique (comme le modèle Cam-Clay).
L’utilisation de calculs non drainés doit dont être conduite par un utilisateur averti de ces difficultés
théoriques.

2.5. Comportement dans le domaine des petites déformations


Dans le cas des ouvrages géotechniques, une grande partie du massif n’atteint pas la rupture, ni le critère
de plasticité. La réponse globale du massif, qui intègre les déformations de toutes les parties du sol, n’est
donc pas toujours bien représentée si le modèle que l’on utilise pour représenter le comportement des
zones soumises à de petites déformations n’est pas adapté. Un certain nombre de modèles élastiques non
linéaires ont été proposés pour prendre en compte de manière précise la réponse des sols sous faibles
déformations.

2.6. Anisotropie
De manière générale, un matériau isotrope est un matériau dont la réponse ne dépend pas de l’orientation
des sollicitations qu’il subit. L’anisotropie d’un matériau peut être la conséquence de sa structure
(schistosité, composite constitué d’une matrice et de fibres orientées dans une direction préférentielle)
et/ou de l’histoire des sollicitations qu’il a subies.
Une prise en compte complète de l’anisotropie des propriétés matérielles pose des problèmes théoriques
difficiles (en particulier, la notion d’isotropie est relative à une configuration donnée).
On se contente de rappeler ici les approches les plus courantes pour prendre en compte l’anisotropie du
comportement du matériau dans le domaine élastique et dans le domaine plastique.
Dans tous les cas, si le comportement du matériau n’est pas le même dans toutes les directions de l’espace,
il faut définir un repère de « directions matérielles », qui permettent de prendre en compte l’orientation du
chargement par rapport au matériau.

2.6.1. Anisotropie des propriétés élastiques


Dans le cas isotrope linéaire, le tenseur des contraintes et le tenseur des déformations sont reliés par une
loi faisant intervenir deux paramètres matériaux, le module d’Young et le coefficient de Poisson (ou les deux
coefficients de Lamé, ou le module de compression K et le module de cisaillement G selon les formulations).
Les deux tenseurs ont les mêmes directions principales.
Le cas anisotrope le plus simple correspond au cas de l’isotropie transverse. Cette situation peut rendre
compte par exemple de l’effet de la consolidation de sédiments, dans lesquels la direction verticale joue un
rôle particulier, qui peut se traduire par une raideur différente dans les directions verticales et horizontales.

Modèles de comportement mécaniques 20


Phénomènes et modèles associés

Le comportement est alors caractérisé par 5 coefficients indépendants.

L’autre comportement anisotrope que l’on peut rencontrer correspond au comportement orthotrope. Le
matériau présente des symétries matérielles par rapport à trois plans orthogonaux. Le comportement est
caractérisé par neuf coefficients indépendants.
Ce type de symétrie correspond plutôt à des matériaux artificiels, comme des matériaux composites, pour
lesquels on peut imaginer de déterminer les paramètres du modèle à partir de considérations théoriques
d’homogénéisation (et/ou de calculs numériques auxiliaires).

Bien qu’on puisse imaginer des modèles dans lesquels les directions d’anisotropie des propriétés élastiques
dépendent de l’histoire de chargement, CESAR propose seulement des modèles anisotropes dans lesquels
ces directions, pour un point donné, sont fixes (elles peuvent cependant dans certains cas particuliers varier
d’un point à l’autre).

2.6.2. Anisotropie des propriétés plastiques


Anisotropie structurelle – anisotropie induite

Dans un mur en maçonnerie, l’appareillage des briques définit des directions particulières et se traduit par
un comportement macroscopique anisotrope. Les directions d’anisotropie reflètent la structure du
matériau, et n’évoluent pas au cours du temps.
Dans un matériau comme un acier laminé, l’anisotropie des propriétés mécaniques résulte du procédé
d’obtention de la plaque d’acier. Les directions d’anisotropie sont fixes et n’évoluent en général plus en
conditions normales d’utilisation de l’acier.
Dans ces deux cas, l’orientation du trièdre des directions matérielles est définie une fois pour toutes (en un
point donné) : on parle d’anisotropie structurelle.
On peut imaginer des modèles dans lesquels le chargement appliqué au matériau fait apparaître une
anisotropie (par rapport à la configuration actuelle) : l’orientation des directions matérielles varie sous l’effet
des charges appliquées. Une famille de modèles qui produit ce genre d’effets est obtenue en utilisant un
écrouissage cinématique. Pour les argiles, différents auteurs ont proposé des formulations particulières un
peu plus complexes. On parle dans ce cas d’anisotropie induite (par le chargement). Ce type de modèles
reste peu répandu et difficile à utiliser, l’identification des paramètres étant en général ardue.

2.7. Endommagement
On observe que la raideur de certains matériaux (leur module d’Young dans le cas isotrope) diminue lorsque
la déformation qu’ils subissent dépasse un certain seuil. C’est le cas par exemple des bétons, dans lesquels
se développe une fissuration lors de la déformation. D’autre part, dans ce type de matériaux, on observe
généralement l’existence d’une contrainte maximale que le matériau peut supporter. Bien que les modèles
soient différents, on aboutit, comme dans le cas de l’écrouissage négatif, à une perte de l’unicité de la
solution et à une forte dépendance de la solution obtenue par éléments finis à la taille des éléments du
maillage.
Il existe une grande variété de modèles d’endommagement. De manière générale, la démarche est
comparable à celle de l’élastoplasticité : on définit un critère permettant de déterminer à quel moment les
modules élastiques commencent à se dégrader : il s’agit généralement d’un seuil sur les déformations
subies par le matériau ; on définit ensuite une loi qui décrit cette dégradation.

Modèles de comportement mécaniques 21


Phénomènes et modèles associés

Dans le cas le plus simple de l’endommagement isotrope, le tenseur des modules d’élasticité du matériau
endommagé est égal à sa valeur initiale multipliée par un coefficient scalaire inférieur à 1, noté 1-d, où d
est la variable d’endommagement. Le modèle doit préciser comment cette variable évolue lorsque le seuil
d’endommagement est atteint.

2.8. Autres phénomènes


Cette section évoque différents autres phénomènes pour lesquels CESAR-LCPC ne propose que quelques
solutions partielles ou indirectes.

2.8.1. Fluage et relaxation, comportements dépendant du temps


Le fluage est un comportement différé de certains matériaux, dans lesquels les déformations peuvent
évoluer sous une contrainte constante. Ce type de comportement sort donc du cadre de l’élasticité ou de
l’élastoplasticité, qui sont des comportements « instantanés ».
La relaxation correspond à la situation dans laquelle les contraintes dans une pièce soumise à une
déformation donnée diminuent au cours du temps (perte de précontrainte par relaxation des armatures).
Selon que les déformations différées sont réversibles ou non, ces deux types de comportement peuvent
être représenté par des modèles assez différents (viscoélastiques ou viscoplastiques).
Ce type de comportement n’est pratiquement pas pris en compte dans CESAR, même si on peut, dans
certains cas, représenter une diminution du module élastique d’un matériau à l’aide de l’option de
chargement EFD (voir la documentation spécifique de cette option).

2.8.2. Vieillissement, corrosion, déformations chimiques, thermiques


On ne s’est pas intéressé jusqu’à présent aux situations dans lesquelles le comportement du matériau varie
au cours du temps, parce que le matériau vieillit. Ce type de variation peut être le résultat d’effets chimiques
par exemple. On peut en particulier penser au béton, dont le module évolue au cours du temps après le
coulage. On peut également mentionner le cas de la corrosion des matériaux métalliques. Ces aspects bien
particuliers ne sont pas abordés dans ce manuel.
Pour le béton, des modélisations précises du comportement au jeune âge du matériau, et des réactions
internes susceptibles de conduire à sa dégradation, sont disponibles dans des modules dédiés (TEXO,
MEXO, RGIB).
On peut aussi mentionner qu’une approche spécifique de la corrosion des armatures des murs en terre
armée a été conduite récemment avec CESAR (Chau, 2010).

2.8.3. Grandes déformations


On ne traite pas dans ce document des grandes déformations susceptibles de se produire, en général dans
des géomatériaux (les structures étant en principe conçues pour ne pas subir de telles déformations).

Modèles de comportement mécaniques 22


3. Eléments de massif en
statique

Modèles de comportement mécaniques 23


Eléments de massif en statique

3.1. Modèles classiques et modèles à composantes


Dans le module de calcul en plasticité MCNL, chaque modèle de comportement était constitué, à l’origine,
par la combinaison d’une loi élastique (généralement isotrope linéaire et homogène), d’un critère de
plasticité, d’un potentiel plastique, et dans quelques cas d’une loi d’écrouissage. Dans cette approche,
qualifiée dans la suite de « classique », ces éléments définissent une combinaison associée à une valeur
donnée de l’indicateur IMOD (voir le manuel de référence du solveur, pour ce qui concerne le module
ELEM). Par exemple, le « modèle de Mohr-Coulomb » (avec une élasticité linéaire isotrope et sans
écrouissage), correspond à la valeur IMOD=10. On représente ainsi de manière synthétique, avec un seul
indicateur, le modèle de comportement que l’on souhaite représenter (ce souci de rassembler les données
associées à un groupe d’éléments conduit également à donner la masse volumique d’un matériau en même
temps que les paramètres du modèle de comportement, bien que ces informations n’interviennent pas au
même niveau dans les calculs).
Par la suite, on a souhaité donner à l’utilisateur la possibilité de choisir une loi élastique (linéaire ou non,
isotrope ou non, avec des paramètres homogènes ou non) indépendamment du critère de plasticité, et de
pouvoir comparer les différences entre plusieurs lois d’écrouissage pour un même critère, de combiner deux
mécanismes plastiques, de faire des calculs en condition drainée ou non drainée, etc. La multiplicité des
combinaisons envisageables rendait alors difficile d’associer un seul indicateur entier à chacune de ces
combinaisons, ce qui a conduit à une deuxième représentation des lois de comportement utilisables dans
CESAR, appelée « modèles de comportement à composantes ». Dans ce contexte, on décompose la loi de
comportement en plusieurs sous-indicateurs distincts.
Cette distinction est liée à la présentation des données dans CESAR, et deux modèles ayant la même
formulation mathématique peuvent être mis en œuvre dans l’un ou l’autre des cadres. Cependant, par
commodité, la suite du texte est organisée en fonction des deux types de présentation des données.

3.2. Modèles élastiques et élastoplastiques « classiques »


Dans la grande majorité des modèles de comportement « classiques » proposés à l’utilisateur du module
MCNL de CESAR-LCPC, la loi élastique est représentée par une relation linéaire et isotrope entre les
contraintes et les déformations élastiques (avec des modules indépendants du point considéré), si bien que
le tenseur C est constant et caractérisé par deux scalaires, le module d’Young E et le coefficient de Poisson.
Quelques modèles de comportement sortent de ce cadre : par exemple le modèle élastique isotrope
transverse IMOD=2 et le modèle d’élasticité avec dilatance isotrope IMOD=88.

3.2.1. Elasticité linéaire isotrope (IMOD=1)


Le cas de l’élasticité linéaire correspond à la situation dans laquelle les variations du tenseur des
déformations sont proportionnelles à celles du tenseur des contraintes. La simplicité de ce modèle fait qu’il
est encore très souvent utilisé pour analyser le comportement des massifs de sols et des ouvrages. Le
comportement est isotrope si, de plus, toutes les directions de l’espace sont équivalentes.
Sur le plan mathématique, deux formulations sont utilisées couramment pour représenter le comportement
élastique linéaire isotrope :
1+ 
ij = ij - kkij ij = kkij + 2 ij
E E

ou encore, en notations intrinsèques :


1+ 
 =  - tr() 1  =  tr() 1 + 2 
E E

Modèles de comportement mécaniques 24


Eléments de massif en statique

où E est le module d’Young,  le coefficient de Poisson,  et  les coefficients de Lamé. E,  et  sont


homogènes à une contrainte (ils s’expriment donc en Pa), tandis que  est sans dimension. Par ailleurs, il
existe les relations suivantes entre les couples (E,) et (,) :
E E
 =  =
(1+)(1-2) 2(1+)

(3+2) 
E =  =
+ 2(+)

Dans les pays anglo-saxons, il est habituel d’utiliser deux autres coefficients G et K et de formuler le
comportement de la manière suivante :

ij = Kkkij + 2Gdij


où d est la partie déviatorique du tenseur des déformations. On a alors en particulier :

sij = 2Gdij p = -3K kk


Il est facile de montrer que le module de cisaillement G est égal à , et que le module de compression K
vérifie : 3K=3+2 .
Pour l’élasticité isotrope, dans CESAR, l’utilisateur doit fournir E et .

Paramètres du modèle élastique linéaire isotrope (IMOD=1)


Le modèle élastique linéaire isotrope et la partie élastique de la plupart des modèles de
comportement élastoplastique sont définis par la donnée des paramètres suivants :
• la masse volumique (RO) [kg m-3]
• le module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• le coefficient de Poisson  (POISS) [-]

3.2.2. Elasticité linéaire isotrope transverse (IMOD=2)


Dans le cas isotrope, l’application à un volume élémentaire de deux incréments de contraintes qui se
déduisent l’un de l’autre par une rotation conduit à des incréments de déformation qui se déduisent l’un
de l’autre par la même rotation : autrement dit, le matériau présente les mêmes caractéristiques de raideur
dans toutes les directions de l’espace. En particulier, les incréments de contraintes et de déformation ont
toujours les mêmes directions principales et les mêmes vecteurs propres.
Le solveur CESAR propose un modèle élastique linéaire isotrope transverse, décrit dans le Référentiel
théorique des familles 01 et 02 : dans ce modèle, le matériau possède un axe de symétrie de révolution et
admet pour plans de symétrie tous les plans passant par cet axe et le plan perpendiculaire à cet axe.

Formulation du modèle
On note ev un vecteur unitaire de l’axe de symétrie, et (eh1, eh2) deux vecteurs du plan perpendiculaire à ev
tels que (eh1 eh2 ev) forme un trièdre orthonormé direct.
En notant ij et ij les composantes des tenseurs  et  dans la base (eh1, eh2,ev), le comportement isotrope
transverse se formule de la façon suivante :

Modèles de comportement mécaniques 25


Eléments de massif en statique

1/E - /E -  /E 0 0 0
  -  /E  



11 h h h
1/E
v v
-  /E 0 0 0  
11

 22
  - h/Eh -  /E
h v v
1/E 0 0 0  .
22

 2  =  v0 v 
33
v v v 33

 2
23

  0
0 0 1/G 0 0    23


 2
13

  0
0 0 0 1/G 0
  13


12
0 0 0 0 2(1+ )/E
h h  12

avec :
Ev module d’Young dans la direction de l’axe de symétrie (ou module d’Young longitudinal)
Eh module d’Young dans le plan d’isotropie (ou module d’Young transverse)
h coefficient de Poisson dans le plan d’isotropie
v coefficient de Poisson transverse
G module de cisaillement qui caractérise la relation entre la déformation de cisaillement et la contrainte
de cisaillement dans un plan contenant l'axe de symétrie de révolution.
Le modèle est donc caractérisé par les cinq paramètres E h, Ev, h, v et G, et par la définition de la direction
de l’axe ev.
En condition bidimensionnelle et en déformation plane, la direction de l’axe de symétrie ev est dans le plan
du maillage. On suppose que le vecteur eh2 est également dans le plan du maillage, de sorte que la direction
eh1 coïncide avec la normale au plan du maillage. L’orientation du trièdre (eh1 eh2 ev) est définie par la donnée
de l’angle entre l’axe horizontal Ox et eh2 :
eh1 = ez
eh2 = cos  ex + sin  ey
ev= - sin  ex + cos  ey
où (ex, ey) est la base du repère cartésien utilisé pour définir les coordonnées des nœuds du maillage et e z
la normale au plan du maillage.
En condition tridimensionnelle, la direction de l’axe d’orthotropie ev dépend des deux angles d’Euler notés
 et  sur la figure suivante.

ez

Axe d’orthotropie

ey

θ
U1
ex

Figure 1 – Définition de l’axe d’orthotropie

Plus précisément :
u1 = cos ex + sin ey u2 = - sin  ex + cos  ey u3 = ez
ev = cos φ u1 + sin φ u3 eh1 = u2 eh2 = ev eh1 = - sin φ u1 + cos φ u3

Modèles de comportement mécaniques 26


Eléments de massif en statique

soit :
eh1 = - sin  ex + cos  ey ;
eh2 = - sin φ cos  ex – sin φ sin  ey + cos φ ez
ev = cos φ cos  ex + cos φ sin  ey + sin φ ez ;

Paramètres du modèle élastique linéaire orthotrope (IMOD=2)


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young dans le plan d’isotropie Eh (E1) [Pa]
• module d’Young dans la direction de l’axe Ev (E2) [Pa]
• coefficients de Poisson dans le plan d’isotropie h (P1) [-] et transverse v (P2) [-]
• module de cisaillement G (G2) [Pa]
• en condition bidimensionnelle :
angle  entre l’horizontale et le plan d’isotropie (TETA) [degrés]
• en condition tridimensionnelle :
deux angles  et φ définissant la direction de l’axe d’orthotropie (TETA, PHI) [degrés]

3.2.3. Elasticité linéaire orthotrope


Les applications pour lesquelles les lois de comportement mécanique non linéaires ont été développées à
l’origine, essentiellement liées à la géotechnique, font que l’on n’a pas jugé utile, dans un premier temps,
de programmer une loi de comportement élastique orthotrope. On peut cependant disposer de ce modèle
en utilisant les lois de comportement « à composantes » (cf paragraphe 3.3.3.7).

3.2.4. Elasticité avec dilatance isotrope (IMOD=88)


L’idée de ce modèle proposé par R. Frank (1974) est de définir une variation de volume élastique due au
déviateur, en plus de la variation de la compression isotrope « élastique » :
1+ 
ij = ij - kkij - k 
E E

2
où :  = J
3 2

On voit que cette formulation est non linéaire. Lors de la programmation, la formule précédente a été
modifiée comme suit :
1+ 
ij = ij - kkij - kA - kB I1 – kC I3
E E

qui consiste à introduire dans la correction un terme linéaire (proportionnel à I1) et d’un terme proportionnel
à I3.

Modèles de comportement mécaniques 27


Eléments de massif en statique

Paramètres du modèle « élasticité avec dilatance isotrope » (IMOD=88)


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• coefficient affecté au cisaillement kA (XKA) [Pa-1]
• coefficient affecté à la variation de volume kB (XKB) [Pa-1]
• coefficient affecté au troisième invariant kc (XKC) [Pa-1]

3.2.5. Comportement du béton au jeune âge (IMOD=5)


La modélisation du béton au jeune âge prend en compte des phénomènes liés aux réactions chimiques qui
se manifestent lors de la prise : exothermie des réactions et maturation du matériau. Le modèle de
comportement, dépendant du temps, consiste à relier les comportements thermique et mécanique par la
détermination des champs de températures d'une part et l'évolution des propriétés mécaniques élastiques
en fonction de l'avancement des réactions d'autre part. La modélisation s’effectue donc par l'enchaînement
d’un calcul de diffusion particulier (avec le module TEXO) et d’un calcul de mécanique spécifique (avec le
module MEXO).
La réaction d’hydratation du ciment d’un béton, en cours de prise, se traduit au niveau microscopique par
une augmentation de la quantité d’hydrates. Elle s’accompagne, au niveau macroscopique, d’une évolution
de la raideur du matériau, d’un retrait endogène d’auto dessiccation (conséquence de la contraction Le
Chatelier) et de déformations d’origine thermique. Mécaniquement, en considérant que le matériau est
élastique et en négligeant les effets du fluage, l’incrément de contrainte est donné par :
d = 2 G() de + K() [ d – 3  dT - 3  d] 1
où  représente la trace du tenseur des déformations et e sa partie déviatorique.
K() et G() sont, respectivement, les modules de compressibilité et de cisaillement,  est le coefficient de
dilatation thermique linéique et  le coefficient de dilatation / retrait chimique. En première approche,  et
 sont supposés constants. Le coefficient  coïncide alors avec le retrait endogène total enregistré pour un
béton.
Les modules de compressibilité et de cisaillement, que l’on peut relier aisément au module d’Young et au
coefficient de Poisson sont fonction du degré d’hydratation du matériau :
E() E()
K() = et G() =
3(1-2) 2(1+)

Le coefficient de Poisson est considéré ici comme constant. L’évolution du module d’Young est donnée par
une adaptation de la loi de Byfors :
1
2 , 675
1 + 1,37 Rc   Rc    E  0, 471
2 , 204

E() = E f() avec f ( ) = 2 , 204   et Rc  =  


1 + 1,37 Rc ( )  Rc ( )   7250 
où E et Rc représentent respectivement le module d’Young et la résistance en compression du matériau
durci. La résistance à la compression Rc() est donnée par une fonction bilinéaire de  (  0 est la valeur seuil
du degré d’hydratation au-delà de laquelle le matériau est considéré comme solide) :

Modèles de comportement mécaniques 28


Eléments de massif en statique

Rco si    0 avec Rco =  0 Rc / 10


  − 0
Rc ( ) = 
( Rc − Rco ) + Rco si    0
 1 − 0

Paramètres du modèle « béton au jeune âge » (IMOD=5)


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• coefficient de dilatation thermique  (DILAT) [K-1]
•retrait endogène final du béton  (RETRA) [-]
•valeur seuil du matériau ° (SEUIL) [-]
•degré d’hydratation (HYD) : égal à zéro pour un matériau chimiquement actif, et à une valeur
non nulle pour un matériau chimiquement inactif, dont le degré d'hydratation est fixé à la valeur
HYD (le groupe correspondant doit être déclaré inactif avec l'option INA lors du calcul TEXO).

Modèles de comportement mécaniques 29


Eléments de massif en statique

3.2.6. Modèle de Mohr Coulomb sans écrouissage (IMOD=10)


Le critère de Mohr-Coulomb est le critère de plasticité le plus classique en mécanique des sols, issu des
travaux de Coulomb sur la stabilité et la rupture des ouvrages. Il exprime le fait que la contrainte tangentielle
 sur une surface matérielle est limitée par une valeur qui dépend de la contrainte normale  qui s’exerce
sur cette facette :  c +  tan . On donne ci-dessous une formulation équivalente, qui fait intervenir les
contraintes principales. On notera par ailleurs que le critère de Mohr-Coulomb coïncide avec le critère
proposé par Tresca en 1864 pour les métaux lors que l’angle  est nul.
Le modèle de Mohr-Coulomb (IMOD=10) de CESAR est un modèle élastoplastique sans écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de plasticité est celui de Mohr-Coulomb, qui s’écrit, dans le contexte de la mécanique des sols :
f() = 1 - 3 - (1 + 3) sin  - 2 c cos 

où 1 et 3 représentent respectivement la plus grande et la plus petite des contraintes principales comptées
positivement en compression. On notera que la valeur du critère ne dépend pas de la contrainte principale
intermédiaire 2.

dans le plan déviatorique dans l’espace des contraintes principales


Figure 2 - Représentation du critère de Mohr-Coulomb (d’après Lee, 1994)

Le paramètre c est appelé cohésion du matériau et l'angle  angle de frottement interne. Lorsque  = 0, le
critère de Mohr Coulomb se ramène au critère de Tresca, qui stipule que la différence entre deux contraintes
principales ne peut pas dépasser une valeur limite égale à deux fois la cohésion :
fTRESCA() = Sup i - j - 2 c
Le critère de Mohr-Coulomb est généralement utilisé avec un potentiel plastique de la même forme, mais
avec un angle différent de l’angle de frottement :
g() = 1 - 3 + ( 1 + 3) sin  + constante
où  est l'angle de dilatance ( =  si la règle d'écoulement est associée).
On notera que lorsque la loi d’écoulement est associée et l’angle de frottement non nul, la loi d’écoulement
conduit à une augmentation de volume irréversible contrôlée par l’angle de frottement et souvent peu
réaliste pour les fortes déformations de cisaillement : ce modèle ne permet pas de décrire le fait que le
cisaillement d’un sol finit généralement par se faire à volume constant (c’est ce type de constatation
expérimentale qui a conduit à introduire le concept d’état critique en mécanique des sols).

Modèles de comportement mécaniques 30


Eléments de massif en statique

Paramètres du modèle de Mohr-Coulomb (IMOD=10)


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• cohésion c (C) [Pa]
• angle de frottement  (PHI) [degrés]
• angle de dilatance  (PSI) [degrés]

Modèles de comportement mécaniques 31


Eléments de massif en statique

3.2.7. Modèle de Von Mises sans écrouissage (IMOD=11)


Le critère de von Mises a été proposé indépendamment par plusieurs auteurs, dont von Mises lui-même en
1913, à la suite d’expériences effectuées sur les métaux. Il s’agit d’un critère portant sur le déviateur du
tenseur des contraintes.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère proposé par von Mises s’écrit simplement en fonction du deuxième invariant du tenseur des
contraintes J2 :
1
f() = J2 – k2 = s s - k2
2 ij ij

Le critère ne dépend donc que d’un paramètre matériel k, qui représente la résistance maximale du matériau
au cisaillement simple. Un calcul simple montre que la résistance en traction simple est égale à k 3.
La loi d’écoulement est associée.

dans le plan déviatorique dans l’espace des contraintes principales


Figure 3 - Représentation du critère de Von Mises (d’après Lee, 1994)

Paramètres du modèle de von Mises sans écrouissage (IMOD=11) :


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• résistance en cisaillement simple k (K) [Pa]

Modèles de comportement mécaniques 32


Eléments de massif en statique

3.2.8. Modèle de von Mises avec écrouissage (IMOD=12)


Il s’agit d’un modèle élastoplastique avec écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture est à nouveau celui de von Mises (comme pour le modèle précédent) :
1
f() = J2 – k2 = s s - k2
2 ij ij

mais la résistance maximale du matériau au cisaillement simple k est désormais susceptible d’évoluer à
mesure que des déformations plastiques se produisent dans le matériau.
La loi d’écoulement est associée.
La loi d’écrouissage consiste à faire dépendre le scalaire k du travail plastique W p, défini de manière
incrémentale par :
p
dWp = ij d ij
La loi d’évolution de k est donnée par :

k + k = k2+2H Wp
où k et Wp désignent les accroissements de k et Wp. Selon le signe de H, ce modèle permet de représenter
un écrouissage classique (écrouissage positif : la taille du domaine élastique augmente), ou une perte de
résistance (écrouissage négatif : le domaine élastique rétrécit). L’identification du paramètre H repose sur
l’étude d’essais uniaxiaux (Ricard, 1975 ; Yuritzin, 1981) : H désigne la pente constante de la courbe (p , )
pour un essai uniaxial.

Paramètres du modèle de von Mises avec écrouissage (IMOD=12) :


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• résistance en cisaillement simple initiale k (K) [Pa]
• le paramètre H de la loi d’écrouissage (H) [Pa]

Modèles de comportement mécaniques 33


Eléments de massif en statique

3.2.9. Modèle de Drucker Prager sans écrouissage (IMOD=13)


Le critère de Drucker-Prager (1952) constitue une généralisation du critère de von Mises aux matériaux
pulvérulents, prenant en compte le premier invariant du tenseur des contraintes I1 et le deuxième invariant
du tenseur des contraintes déviatoriques J2.
Il s’agit d’un modèle élastoplastique sans écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture est donné par l’expression :

f() = J2 +  I1- k
Le potentiel plastique est de la même forme :

g() = J2 +  I1 + constante
La règle d'écoulement est associée si les paramètres  et  sont égaux. Si les paramètres  et  sont nuls,
la loi se réduit à la loi de Von Mises.

dans le plan déviatorique dans l’espace des contraintes principales


Figure 4 - Représentation du critère de Drucker-Prager (d’après Lee, 1994)

En pratique, le solveur CESAR n’utilise pas les paramètres ,  et k, mais trois autres paramètres c,  et 
reliés aux précédents par :
2 sin  2 sin  6c cos 
= = k=
3(3-sin ) 3(3-sin ) 3(3-sin )
Ce choix permet de retrouver avec le modèle de Drucker-Prager des résultats identiques à ceux obtenus
avec le critère de Mohr-Coulomb pour la simulation d’un essai triaxial de révolution en compression (0
>2=3 >1). On notera en particulier qu’il ne permet pas de retrouver des résultats identiques avec les
deux modèles pour un essai triaxial d’extension (0 >1>2=3) ou un essai de cisaillement en déformation
plane (2=0).
On appelle c la cohésion, et les angles  et  sont appelés angles de frottement et de dilatance.

Modèles de comportement mécaniques 34


Eléments de massif en statique

Paramètres du modèle de Drucker Prager sans écrouissage (IMOD=13) :


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• cohésion c (C) [Pa]
• angle de frottement  (PHI) [degrés]
• angle de dilatance  (PSI) [degrés]

3.2.10. Modèle de Drucker Prager avec écrouissage (IMOD=14)


Il s’agit d’un modèle élastoplastique avec écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture est donné par l’expression :

f(,c) = J2 +  I1 – k(c)
Le potentiel plastique est de la même forme :

g() = J2 +  I1 + constante
où les paramètres ,  et k sont déduits des paramètres c,  et  par :
2 sin  2 sin  6c cos 
= = k=
3(3-sin ) 3(3-sin ) 3(3-sin )
Les angles  et  sont constants ; le paramètre c joue le rôle de paramètre d’écrouissage. Son évolution est
donnée par la loi suivante :

. . 
c=-
1+

où  = E / [2(1+)] désigne le module de cisaillement.


Note 1 : L’écrouissage peut être positif ou négatif selon la valeur de 1+.
Note 2 : La loi d’écrouissage et la loi d’écoulement permettent de relier simplement l’évolution de c à
celle de la déformation volumique plastique.

Paramètres du modèle de Drucker Prager avec écrouissage (IMOD=14) :


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• valeur initiale du paramètre d’écrouissage c (C) [Pa]
• angles de frottement  (PHI) [degrés] et de dilatance  (PSI) [degrés]
• coefficient  (XHI) de la loi d’écrouissage

Modèles de comportement mécaniques 35


Eléments de massif en statique

3.2.11. Critère parabolique (IMOD=15)


Le critère parabolique permet de représenter de manière schématique la résistance du béton.
Il s’agit d’une loi de comportement élastoplastique sans écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture « parabolique » a été développé pour représenter le comportement du béton. Il est
donné par la formule :
f() = J2 + ( Rc – Rt) I1 / 3 - Rc Rt / 3 = 0
Le paramètre Rc représente la résistance en compression simple et Rt la résistance en traction simple du
matériau. La résistance à la traction d'un béton Rt est considérée comme nulle ou valant quelques MPa. La
résistance en compression Rc peut varier beaucoup en fonction de la composition du ciment et du rapport
entre ses constituants : des valeurs courantes sont comprises entre 25 et 50 MPa (Fauchart, 1977).
La loi d’écoulement est associée.

Figure 5 - Représentation du critère parabolique dans l’espace des contraintes principales

Paramètres du critère parabolique (IMOD=15) :


• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• résistance en compression simple Rc (RC) [Pa]
• résistance en traction simple Rt (RT) [Pa]

Modèles de comportement mécaniques 36


Eléments de massif en statique

3.2.12. Modèle de Vermeer (IMOD=16)


La loi de comportement développée par Peter Vermeer (1978, 1980, 1982), est une loi élastoplastique à
deux mécanismes écrouissables, développée pour représenter le comportement des sables. Le premier
mécanisme est un mécanisme purement volumique (mécanisme de consolidation) et le second mécanisme
est purement déviatorique (mécanisme de cisaillement), fondé sur le critère de rupture défini par Matsuoka
et Nakaï (1974).
L'élasticité de la loi proposée par Vermeer correspond à un module de cisaillement sécant dépendant de
l'état de contraintes et un coefficient de Poisson nul :
ij = 2 Gsij

avec Gs = Go [n/ po ] (1-) et Go = 3po/(2oe )

où po, oe,  sont trois constantes et ndésigne l'invariant de contraintes défini par n2= (12 + 22 + 32)/3

Description du modèle programmé dans CESAR :


Il s’agit d’un modèle élastoplastique à deux surfaces de charge avec écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Mécanisme plastique volumique :
Le critère est donné par :
c
fv(, pvc) = o [n / po ] - pvc
c
où o est une constante et pvc le paramètre d'écrouissage de la surface de charge. La loi d’écoulement pour
ce mécanisme est associée.

Mécanisme plastique déviatorique :


La deuxième surface de charge est définie par un autre critère :
fc(,x) = 3 p J2 - I3 A(x)
où A(x) est une fonction scalaire définie par les relations :

27 (3 + h(x)) 6 sin p
A(x) = c=
(2 h(x) + 3) (3 - h(x)) 3 - sin p

x2 x Go po
h(x) = + cx - x = p 2
4 2 pon

Dans ces expressions, p représente l'angle de frottement au pic et p la distorsion plastique définie par
1
(p)2= ijpijp
2

La loi d’écoulement pour ce mécanisme est non associée. Le potentiel plastique est construit en utilisant
une relation de type contrainte-dilatance. Son expression est donnée par :

2 4
gc(x) = s s - p sin m
3 ij ij 3

L'angle de dilatance m est lié à l'état de contraintes par la relation proposée par Rowe (1971) :
sin m - sin cv
sin m =
1- sin m sin cv

Modèles de comportement mécaniques 37


Eléments de massif en statique

Où cv est l'angle de frottement à volume constant, supposé caractériser les états de cisaillement ultimes
du matériau. L'angle m est l’angle de frottement mobilisé, relié à l'état de contrainte par la relation :
3q
sin m =
6p+q

Les paramètres de la loi de Vermeer sont déterminés à partir d'essais triaxiaux de compression
axisymétrique drainée avec une phase de déchargement. Cette détermination est discutée par exemple
dans Mestat (1993).

Paramètres du modèle de Vermeer (IMOD=16) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;

• paramètre oe (EPS0) ;


• angle de frottement cv pour lequel le cisaillement se fait à volume constant (PHICV) ;
• angle de frottement au pic p (PHIP) ;
• paramètre  (BETA) ;
c
• paramètre o (EPSC0) ;
• pression de référence po (P0) .

Note : la partie élastique de la loi a été linéarisée, mais les paramètres EPS0 et BETA
interviennent dans la loi d’écrouissage du premier mécanisme.

Modèles de comportement mécaniques 38


Eléments de massif en statique

3.2.13. Modèle de Nova (IMOD=17)


Le modèle de Nova (1982) est une loi élastoplastique avec écrouissage isotrope, inspirée des lois de type
Cam-Clay (voir IMOD=18 ci-après), mais adaptée à la description du comportement des sables. Elle a été
développée à partir de résultats d'essais sur éprouvettes cylindriques, ce qui explique sa formulation en
fonction des invariants des contraintes p (pression moyenne) et q (déviateur des contraintes) et des
p p
invariants de déformations plastiques  v (déformation volumique plastique) et  d (déformation déviatorique
plastique).
L’élasticité proposée par Nova est isotrope et non linéaire :
sij dp
ij = dij = Lo dij + Bo 
p 3p ij

où Bo et Lo sont deux paramètres et ij les composantes du tenseur de Kronecker.


Un des fondements de cette loi est la relation contrainte-dilatance adoptée par R. Nova selon la valeur du
rapport de contraintes q/p.

Description du modèle programmé dans CESAR :


Il s’agit d’un modèle élastoplastique caractérisé par deux régimes d’écoulement qui se distinguent par la
valeur du rapport des contraintes q/p. Dans les deux régimes, il y a un écrouissage de la surface de charge.
L’un des régimes (q/p<M/2) est associé, l’autre (q/p>M/2) est non associé.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
La relation contrainte-dilatance proposée par R. Nova est différente selon que le rapport de contraintes q/p
est supérieur ou inférieur à une valeur notée M/2 :
- si q/p < M/2,
la règle d’écoulement est associée, et l'expression de la surface de charge est donnée par :
4 q2 p c2
f(p,q,pc) = +1 -
M2p2 p2

où  est une constante et pc le paramètre d'écrouissage.

- si q/p > M/2,


la règle d'écoulement n'est plus supposée associée. La surface de charge est celle proposée par Tatsuoka
et Ishihara (1974) :
q p
f(p, q, pc) = - M + m ln ( )
p pu

où le paramètre pu est directement relié au paramètre d’écrouissage :


pc  M
pu = exp -
1+  2m
Le potentiel plastique est donné par :
G(p, q) = q/p - M /(1-) [ 1 -  (p/pcg)(1-)/ ]
où pcg est une constante qu’il n’est en principe pas nécessaire de préciser ; la forme du potentiel permet
d’assurer que les déformations plastiques volumique et déviatorique vérifient :
p M-(q/p) p
d v =  dd

Modèles de comportement mécaniques 39


Eléments de massif en statique

Le paramètre d'écrouissage pc suit une loi d'évolution proche de celle des lois Cam-Clay ; la différence
p
provient de la prise en compte du terme déviatoriqued dans la loi de Nova :

 pv+Dpd
pc = pc° exp - 
 l-Bo 
On trouvera dans (Mestat, 1993) les valeurs des paramètres du modèle de Nova pour différents sables, ainsi
que des indications pour la détermination de ces paramètres à partir d'essais triaxiaux de compression
axisymétrique drainée avec une phase de déchargement.

Paramètres du modèle de Nova (IMOD=17) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• paramètre Lo de la loi élastique non linéaire (L0) [-] ;
(paramètre ignoré par le solveur car la loi élastique a été « linéarisée ») ;
• paramètre Bo de la loi élastique non linéaire (B0) [-], figurant aussi dans la loi d’écrouissage ;
• paramètre décrivant la transition entre les deux régimes d’écoulement M (M) [-] ;
• paramètres l (L) [-] et D (D) [-] intervenant dans la loi d’écrouissage ;
• paramètres m (MM) [-] et  (MU) [-] ;
• valeur initiale pc° (PC0) [Pa] du paramètre d’écrouissage pc .

Modèles de comportement mécaniques 40


Eléments de massif en statique

3.2.14. Modèle Cam-Clay modifié (IMOD=18)


Le terme de Cam-Clay fait référence à un ensemble de lois de comportement développées dans les années
1960 par le groupe de mécanique des sols de l'Université de Cambridge (Roscoe et al., 1958; Schofield et
Wroth, 1968). Ce sont des lois élastoplastiques avec écrouissage, destinées essentiellement à décrire le
comportement des argiles reconstituées en laboratoire. La formulation originale mettait en jeu une loi
élastique isotrope non linéaire, du type :

e  dp e dq
dv = - dd =
1+eo p 3G

Dans CESAR-LCPC, le modèle IMOD=18 reprend la surface de charge du modèle appelé « Cam-Clay
modifié » et la loi d’écrouissage correspondante. En revanche, le modèle disponible ne reprend pas la loi
élastique originale, qui est remplacée par une élasticité linéaire isotrope.

Description du modèle programmé dans CESAR

Il s’agit d’un modèle élastoplastique avec écrouissage.


La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture est donné par l’expression :
f = q² + M² p (p - pc) = 0

Figure 6 - Représentation du critère de Cam-Clay dans l’espace des contraintes principales

Le paramètre M est fixe. Il contrôle l’excentricité de l’ellipse qui définit la frontière du domaine élastique
dans l’espace (p,q), et représente aussi la pente de la courbe d'état critique dans le même plan. Il peut être
relié à l'angle de frottement interne ' par :
6 sin '
M =
3-sin '

Le paramètre pc est le paramètre d’écrouissage.


La règle d’écoulement est associée.
La loi d’écrouissage relie les variations du paramètre d’écrouissage et de la déformation volumique
p
plastique  v suivant :

p 1+eo
pc = pco exp(p v) avec p =
-

où pc représente la pression de consolidation et eo l’indice des vides initial ; il correspond à la pression de


consolidation initiale pco.
Le paramètre  représente la pente de la courbe de consolidation vierge dans un diagramme (e-ln p)
représentant les résultats d’un essai de compression isotrope. Le paramètre  représente la pente des

Modèles de comportement mécaniques 41


Eléments de massif en statique

courbes déchargement-rechargement dans le même diagramme. On considère en général que  et  sont


reliés aux coefficients Cc et Cs déduits d'un essai oedométrique classique par les formules  = Cc/ln 10 et
 = Cs/ln 10).

Paramètres du modèle de Cam-Clay modifié (IMOD=18) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• pente de la courbe de consolidation vierge  (ALOE) [-] dans un diagramme e-ln p pour un
essai de compression isotrope ;
• pente des courbes de charge-décharge  (AKOE) [-] du diagramme e – ln p ;
• pente de la courbe d’état critique M (AMC) [-] ;
• indice des vides initial eo (OED) [-] ;
• contrainte de préconsolidation initiale pco (PC0) [Pa] ;

Modèles de comportement mécaniques 42


Eléments de massif en statique

3.2.15. Modèle de Prévost et Hoeg (IMOD=19)


Ce modèle de comportement a été élaboré pour représenter le radoucissement dans les sols et les roches,
c'est-à-dire la perte progressive de la résistance mécanique après le pic de contraintes. Elle repose sur
l’utilisation du critère de von Mises avec un écrouissage particulier. La variable d'écrouissage est la
distorsion plastique. Il est à noter également que le domaine d'élasticité initial est vide, et que le critère est
insensible à la contrainte moyenne.
Il s’agit d’un modèle élastoplastique avec écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère est celui du modèle de von Mises :
1
f() = J2 – k2 = s s - k2
2 ij ij

La loi d’écoulement est associée.


L’évolution du paramètre d’écrouissage k est liée à celle des déformations plastiques par :
p p
A [B ( ̄d )2 + ̄d ]
k= p / 3
1+ ( ̄d )2

p p 2 p p
où ̄d est défini par : d̄d = 103 x [ (dd ) ij (dd ) ij ]1/2
3
p
d étant le déviateur du tenseur des déformations plastiques.

Le modèle comprend 4 paramètres : E, , A, B. La signification de A et B est illustrée par la figure ci-dessous.


On observe en particulier que l’écrouissage est d’abord positif puis négatif.

Figure 7 - Paramètres du modèle de Prévost et Hoeg

Paramètres du modèle de Prévost et Hoëg (IMOD=19) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• coefficients A (A0) [-] et B (B0) [-].

Modèles de comportement mécaniques 43


Eléments de massif en statique

3.2.16. Critère orienté (IMOD=20)


Contrairement aux critères définis à partir des invariants du tenseur des contraintes (dont la valeur ne
dépend pas de l’orientation des contraintes principales), ce critère permet de rendre compte du caractère
anisotrope des massifs de sol ou de roche. Il s'agit de donner au massif continu une direction de
déformation plastique simulant le cisaillement des discontinuités dans un massif fracturé. Cette loi de
comportement est inspirée de la loi proposée par Cramer pour représenter une interface, ou discontinuité,
par une mince bande de matériau continu. Le critère de rupture a été étendu par Frank et al. (1982).
Il s’agit d’un modèle élastoplastique sans écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de plasticité impose une condition de résistance de Coulomb qui porte sur les composantes
normale net tangentielle  du vecteur-contrainte s’exerçant sur une facette de normale n :
f() = |  | + ntan  - c
où c est la cohésion du matériau et  l’angle de frottement.
Les composantes  et ns’expriment en fonction du tenseur de contraintes par :
n= ( .n) . n  =  . n - n.n
En condition bidimensionnelle, on donne l’angle  entre la facette et l’horizontale, de sorte que
n = -sin ex + cos ey
ce qui conduit à :
n= (xx+ yy)/2 - (xx- yy) (cos 2)/2 - xy sin 2
 = - (xx - yy) (sin 2)/2 + xy cos 2
En condition tridimensionnelle, on définit l’orientation de la facette par les trois composantes du vecteur n.
Le potentiel plastique est de la même forme que le critère :
g() = |  | + ntan  + constante
où  est un angle qui permet de prendre en compte le comportement dilatant du matériau.

Paramètres du critère orienté (IMOD=20) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-];
• cohésion c (C) [Pa]
• angle de frottement  (PHI) [degrés] et de dilatance  (PSI) [degrés] ;
• en condition bidimensionnelle, angle  (ALPHA) [degrés].
• en condition tridimensionnelle, trois composantes u1, u2, u3 (U1, U2, U3) [-] du vecteur
normal n dans le repère (O, Ox, Oy Oz) du maillage

Modèles de comportement mécaniques 44


Eléments de massif en statique

3.2.17. Modèle de Hoek et Brown (IMOD=24)


Pour les massifs rocheux, Hoek et Brown ont proposé un critère de rupture, dans lequel la contrainte de
cisaillement maximale appliquée sur une facette augmente moins vite avec la contrainte normale p qu’avec
le critère habituel de Mohr-Coulomb.
Il s’agit d’un modèle élastoplastique sans écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture s’écrit :

3
f() = 1 - 3 - u m +s
u

où m est un paramètre de forme, s le coefficient de fracturation et u un paramètre de résistance. On


vérifiera sans peine que u s donne la résistance en compression simple du matériau.
La loi d’écoulement programmée dans le solveur CESAR est associée.

Figure 8 - Représentation du critère de Hoek et Brown dans l’espace des contraintes principales

Paramètres du modèle de Hoek et Brown (IMOD=24) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• paramètre de résistance u (SU) [Pa] ;
• coefficient de fracturation s (S) [-] ;
• paramètre de forme m (M) [-].

Modèles de comportement mécaniques 45


Eléments de massif en statique

3.2.18. Modèle Mélanie (IMOD=34 en 2D et 35 en 3D)


Il s'agit d'une loi de comportement élastoplastique anisotrope écrouissable qui s’inspire à la fois des lois de
l'Université de Cambridge, des travaux réalisés à l'Université Laval de Québec sous la direction de F. Tavenas
et S. Leroueil et des travaux du LCPC sur le comportement unidimensionnel des argiles molles naturelles.
Le modèle Mélanie est un modèle élastoplastique avec écrouissage.
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et anisotrope transverse : les données à fournir
sont définies de la même façon que pour le modèle élastique linéaire orthotrope IMOD=2 (3.2.2).
La surface de charge a été identifiée sur la base d’essais interprétés à l'aide des contraintes réduites s' et t
définies par les relations suivantes :
t = 1 - 3 s' = (1 + 3 )/2
où les contraintes 1 et 3 sont ici définies dans le contexte d’essais triaxiaux : 1 est la contrainte (de
compression) axiale et 3 la contrainte de confinement latéral. Le critère a pour expression :
f(s', t, s’p) = A2 ( s' cos  + t sin  - s’p / A C )2 + B2 ( t cos  - s' sin  )2 - s’p2/ C2
avec
s’p= 0,3 (1 + Ko) ’p A = 2 (sin  + cos )
B2 = A2 cos2 (2/A - C cos ) / (C sin2) C = 0,6

Le domaine élastique est, dans le plan (s’,t), limité par une ellipse dont le grand axe fait avec l'axe de
compression isotrope Os' un angle  déterminé par la relation :
tan  =(1-Ko)/(1+Ko)
où Ko désigne le coefficient de pression des terres au repos (dans le domaine normalement consolidé). Le
paramètre s’p est le paramètre d’écrouissage.

La direction des déformations plastiques en un point M du plan (s’,t) est donnée :


g f/ij OM
= +
ij f/ij OM

Si =0 la loi est associée ; si =1 la loi est non associée.


Il reste à préciser la loi d’écrouissage, c’est-à-dire à décrire l’évolution du paramètre s’p. On s’appuie sur la
courbe donnant l’évolution de l’indice des vides en fonction de s’p :
e = eo -  ln (s’p/s’1)
On utilise ensuite la relation entre la variation d’indice des vides et la déformation volumique :
de = (1+eo) dv

p de e ds’p e
pour aboutir à : d v = - dv = -  - dv
(1+eo) (1+eo) s’p

e e 
On relie finalement dv à ds’p par : dv = ds’
1+eo p

 (1-h-2n v2) (1+h)(2nv-1+h)-n (1-nv2)


avec = . 2 2
1+eo Ev n v (1+h)-n(1-nv2)(1-h)

où n est le rapport Eh/Ev.


On pourra se reporter à Lépidas et Magnan (1990) ou Mestat (1993) pour obtenir des éléments sur la
détermination des paramètres du modèle Mélanie.

Modèles de comportement mécaniques 46


Eléments de massif en statique

Paramètres du modèle Mélanie (IMOD=34 en 2D et 35 en 3D) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young dans le plan d’isotropie Eh (E1) [Pa] ;
• module d’Young dans la direction de l’axe Ev (E2) [Pa] ;
• coefficients de Poisson dans le plan d’isotropie h (P1) [-] et transverse v (P2) [-] ;
• module de cisaillement G (G2) [Pa] ;
• en condition bidimensionnelle : angle  entre l’horizontale et le plan d’isotropie (TETA) [deg] ;
• en condition tridimensionnelle :
deux angles  et φ définissant la direction de l’axe d’orthotropie (TETA, PHI) [degrés] ;
• pente  de la courbe de consolidation isotrope vierge (diagramme e –ln s’p) (ALPHA) [-] ;
• indice des vides initial eo (OED) [-] ;
• contrainte verticale effective initiale (SIVO) [Pa] ;
• pression de préconsolidation (valeur initiale de ’p = s’p/0,6) (SIPO) [Pa] ;
• Ksc : coefficient de pression des terres au repos du sol surconsolidé (dans l’état initial, utilisé
pour initialiser le paramètre d’écrouissage) (CPSC) [-] ;
• Knc : coefficient de pression des terres au repos du sol normalement consolidé (identique au
coefficient Ko définissant l’orientation de l’ellipse dans le plan (s’,t) ) (CPNC) [-] ;
• indicateur de normalité  (JTA) [-] ;
• tolérance pour les itérations internes permettant de calculer eo (TOLC) [-].

Modèles de comportement mécaniques 47


Eléments de massif en statique

3.2.19. Modèle de Tresca anisotrope (IMOD=40)


Ce modèle est disponible uniquement en 2D.
Ce modèle permet de faire dépendre la contrainte de cisaillement ultime de l’orientation de la plus grande
contrainte principale de compression pour un sol purement cohérent. L’expression de la résistance
anisotrope en fonction de l’orientation des contraintes principales est approchée par :
Cu ² (β) = Cuv ² cos² β + Cuh ² sin² β
où β est l’inclinaison de la contrainte principale majeure par rapport à l’axe d’anisotropie, Cuv la cohésion
non drainée dans un essai de compression sur éprouvette verticale ; Cuh la cohésion non drainée dans un
essai de compression sur éprouvette horizontale.
L’angle β est défini par la relation (en déformation plane) :
2σxy
tan ( 2β ) =
σxx - σyy

Le modèle de Tresca anisotrope (IMOD=40) est un modèle élastoplastique parfaitement plastique.


La partie élastique du modèle est supposée linéaire orthotrope de révolution. Elle est donc décrite par les
mêmes paramètres que le modèle élastique linéaire orthotrope (IMOD=2) présenté ci-dessus.
Dans l’hypothèse des déformations planes, le critère s’écrit alors :
f(σ) = σ1 – σ3 - 2 Cu (β) ≤ 0
La loi d’écoulement est associée.
Note : les cohésions non drainées Cuv et Cuh sont supposées varier en fonction de la profondeur de manière
affine :
Cuv = Cuv (0) +av z Cuh = Cuh (0) + ah z

Paramètres du modèle de Tresca anisotrope (IMOD=40) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young dans le plan d’isotropie Eh (E1) [Pa] ;
• module d’Young dans la direction de l’axe Ev (E2) [Pa] ;
• coefficients de Poisson dans le plan d’isotropie h (P1) [-] et transverse v (P2) [-] ;
• module de cisaillement G (G2) [Pa] ;
• angle  entre l’horizontale et le plan d’isotropie (TETA) [degrés] ;
• cohésion « verticale » Cuv(0) pour z = 0 (A1) [Pa] ;
• gradient de cohésion verticale dans la direction verticale av (B1) [Pa . m-1] ;
• cohésion « horizontale » Cuh(0) pour z = 0 (A2) [Pa] ;
• gradient de cohésion « horizontale » dans la direction verticale an (B2) [Pa . m-1].

Modèles de comportement mécaniques 48


Eléments de massif en statique

3.2.20. Matériau renforcé : modèle de de Buhan et Sudret (IMOD=43)


Ce modèle a été développé par de Buhan et Sudret (2000) pour modéliser le rôle des inclusions de
renforcement linéiques (clous, boulons, micropieux, etc.). Le principe est de remplacer le milieu hétérogène
formé par l’ensemble du sol et des inclusions par un milieu homogène équivalent constitué par la
superposition de deux milieux continus, ayant la même cinématique mais doté chacun d’un champ d’efforts
intérieurs, les contraintes classiques pour la phase qui joue le rôle de matrice, et un champ de contrainte
uniaxial dans la direction des inclusions pour la phase qui joue le rôle de renforcement. Les inclusions
introduisent une raideur supplémentaire en traction-compression dans une direction privilégiée et il n’y a
pas de prise en compte des effets de flexion des inclusions.
La plasticité du sol et celles des inclusions sont gérées séparément, ce qui conduit à un comportement
global écrouissable. Le modèle 43 correspond à l’association du modèle de Drucker Prager sans écrouissage
pour le sol (voir IMOD=13 ci-dessus) et d’un modèle élastique-parfaitement plastique pour les inclusions
(dans lesquelles l’état de contrainte est caractérisé par un scalaire unique). On est donc amené à donner
d’une part les informations décrivant le comportement du sol avant renforcement, d’autre part les
caractéristiques mécaniques et géométriques des boulons et de leur disposition. Le solveur permet de
définir deux familles d’inclusions orientées dans des directions différentes, ou présentant des
caractéristiques mécaniques différentes. Le nombre de familles d’inclusions est donné par le paramètre
NRENF (égal à 0, 1 ou 2). Les familles d'inclusions sont aussi appelées "phases de renforcement" dans le
manuel de référence du solveur CESAR, conformément à la terminologie adoptée par les auteurs du modèle.
Pour chaque famille d’inclusions, l’utilisateur doit donner le module d’Young du matériau constitutif des
inclusions (K), l’aire de la section d’une inclusion (SA), la contrainte limite en traction simple du matériau
constitutif des inclusions (S), le rapport entre la limite en traction et la limite en compression (ETA). Les
autres paramètres sont liés à la disposition géométrique des inclusions. Le logiciel permet de prendre en
compte quatre dispositions géométriques, la disposition choisie étant définie par le paramètre TYP (voir
paragraphes suivants).

Renforcement homogène (TYP=0)


Les inclusions sont toutes parallèles à une direction donnée
- En déformation plane ou en contrainte plane, cette direction est définie par l’angle ALPHA qu’elle forme
avec l’axe horizontal Ox ; la densité du dispositif est caractérisée par la fraction volumique des inclusions
FV, obtenue en faisant le produit du nombre d’inclusions par mètre carré et de l’aire de la section d’une
inclusion (ou en calculant la somme des aires des sections des inclusions placées dans une surface donnée
perpendiculaire à leur direction divisée par l’aire de cette surface) ;
- En déformation axisymétrique, la direction commune est nécessairement parallèle à l’axe de révolution et
le seul paramètre à donner est la fraction volumique FV ;
- En condition tridimensionnelle, cette direction est définie par deux angles A et B (dans l’intervalle
[-90 ;90°]). L’angle A est l’angle entre la projection de la direction de renforcement sur le plan z=0 et l’axe
des x (longitude) ; B est l’angle entre la direction de renforcement et l’horizontale (latitude). Un vecteur
unitaire de la direction de renforcement est donc : (cos A cos B, sin A cos B, sin B).
La densité du dispositif est caractérisée par la fraction volumique des inclusions FV, obtenue en faisant le
produit du nombre d’inclusions par mètre carré et de l’aire de la section d’une inclusion (ou en calculant la
somme des aires des sections des inclusions placées dans une surface donnée perpendiculaire à leur
direction divisée par l’aire de cette surface).

Renforcement radial (TYP=1)


Les inclusions sont placées dans des plans perpendiculaires à une droite donnée . Dans chaque plan, elles
convergent vers l’intersection du plan avec . La densité du dispositif de renforcement varie comme l’inverse
de la distance à cette droite.

Modèles de comportement mécaniques 49


Eléments de massif en statique

- En déformation plane ou en contrainte plane, la droite  est perpendiculaire au plan du maillage et on


donne les coordonnées XC et YC du point vers lequel les inclusions convergent. La densité du dispositif de
renforcement varie comme l’inverse de la distance à ce point. L’utilisateur doit fournir la fraction volumique
des inclusions à une distance unité du centre du dispositif FVR1.
- En déformation axisymétrique, la droite  est l’axe de symétrie de révolution, et l’utilisateur doit seulement
fournir la fraction volumique des inclusions à une distance unité de l’axe FVR1.
- En condition tridimensionnelle, La droite  est définie par un point et une direction. On donne alors les
coordonnées X, Y, Z d’un point de l’axe et les deux angles A et B (dans l’intervalle [-90 ;90°]) donnant la
direction de l’axe de symétrie. A désigne l’angle entre la projection de l’axe sur le plan z=0 et l’axe des x
(longitude) ; B est l’angle entre la direction de l’axe et l’horizontale (latitude). Un vecteur unitaire de l’axe de
symétrie est donc (cos A cos B, sin A cos B, sin B). Il faut également fournir la fraction volumique FVR1 des
inclusions à une distance unité de l’axe de symétrie.

Renforcement divergent cylindrique (TYP=2)


Les inclusions sont placées suivant les génératrices de cônes d’axe  et dont l’angle d’ouverture est donné.
La fraction volumique des inclusions varie en 1/r, où r est la distance à l’axe de symétrie.
- Ce type de renforcement ne peut pas être modélisé en déformation plane ni en contrainte plane ;
- En condition axisymétrique, l’axe du cône  est nécessairement l’axe de symétrie de révolution, et les
inclusions font un angle donné avec l’axe ; on donne l’angle BETA entre l’axe de symétrie Oz et la direction
des inclusions, ainsi que la fraction volumique FVR1 à distance unité de l’axe de symétrie de révolution ;
- En condition tridimensionnelle, l’axe du cône  est déterminé par la donnée des coordonnées d’un point
de (X, Y, Z) et des deux angles A et B dans l’intervalle [-90 ;90°] donnant la direction de l’axe de symétrie. A
désigne l’angle entre la projection de l’axe sur le plan z=0 et l’axe des x (longitude) ; B est l’angle entre la
direction de l’axe et l’horizontale (latitude) ; il faut également fournir la fraction volumique FVR1 à distance
unité de l’axe de symétrie de révolution.

Renforcement divergent sphérique (TYP=3)


Les inclusions sont placées suivant des rayons qui convergent en un point. La fraction volumique varie
comme l’inverse du carré de la distance à ce point.
- Ce type de renforcement ne peut pas être modélisé en déformation plane ni en contrainte plane ;
- En condition axisymétrique, le point vers lequel les inclusions convergent est nécessairement un point de
l’axe de symétrie de révolution : on donne sa coordonnée verticale ZC, et la fraction volumique FV à distance
unité de ce point.
- En condition tridimensionnelle, on donne les coordonnées (XC, YC, ZC) du point de convergence des
inclusions, et la fraction volumique FVR1 à distance unité de ce point.

Modèles de comportement mécaniques 50


Eléments de massif en statique

Pour les calculs bidimensionnels, le modèle comporte au total 21 paramètres récapitulés ci-dessous.

Paramètres du modèle de de Buhan et Sudret (IMOD=43) en condition bidimensionnelle


Paramètres décrivant le sol avant renforcement (modèle de Drucker-Prager) :
• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-];
• cohésion c (C) [Pa]
• angle de frottement  (PHI) [degrés] ;
• angle de dilatance  (PSI) [degrés].

Paramètres décrivant le dispositif de renforcement :


• nombre de familles d’inclusions (NRENF) ;
• paramètres de la 1re famille d’inclusions TYP1, K1, SA1, S1, ETA1, X1, Y1, FV1 ;
• paramètres de la 2e famille d’inclusions TYP2, K2, SA2, S2, ETA2, X2, Y2, FV2.
Les paramètres Ki, SAi, Si et ETAi sont respectivement, pour la famille d’inclusions i, le module
du matériau constitutif des inclusions, l’aire de la section d’une inclusion, la contrainte limite en
traction simple du matériau constitutif des inclusions et le rapport entre contrainte limite en
compression et limite en traction.
La correspondance entre les paramètres Xi, Yi et FVi avec ceux décrits ci-dessus, en fonction de
la valeur de l’indicateur TYP (TYP1 ou TYP2) et de la valeur de l’indicateur INAT (qui vaut 1 en
déformation plane, 2 en déformation axisymétrique et 3 en contraintes planes) est fournie par
le tableau ci-dessous, dans lequel la notation * indique qu’un paramètre n’intervient pas dans
le calcul pour les valeurs de INAT et de TYP choisies :

TYP X Y FV
INAT=1 ou 3 0 ALPHA * FV fraction volumique
(déformation
1 XC YC FVR1 fraction volumique à distance unité
plane ou
de l’axe de symétrie
contraintes
planes) 2
valeurs de TYP exclues si INAT=1 ou 3
3

Modèles de comportement mécaniques 51


Eléments de massif en statique

INAT =2 0 * * FV fraction volumique


calcul 1 * * FVR1 fraction volumique à distance unité
axisymétrique de l’axe de symétrie
2 BETA * FVR1 fraction volumique à distance unité
de l’axe de symétrie
3 ZC * FVR1 fraction volumique à distance unité
du point de convergence

Modèles de comportement mécaniques 52


Eléments de massif en statique

Pour les calculs tridimensionnels, le modèle comporte au total 31 paramètres récapitulés ci-dessous.

Paramètres du modèle de de Buhan et Sudret (IMOD=43) en condition tridimensionnelle


Paramètres décrivant le sol avant renforcement (modèle de Drucker-Prager) :
• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-];
• cohésion c (C) [Pa]
• angle de frottement  (PHI) [degrés] ;
• angle de dilatance  (PSI) [degrés].

Paramètres décrivant le dispositif de renforcement :


• le nombre de familles d’inclusions (NRENF) ;
• paramètres de la 1re famille d’inclusions TYP1, K1, SA1, S1, ETA1, X1, Y1, Z1, A1, B1, C1, FV1 ;
• paramètres de la 2e famille d’inclusions TYP2, K2, SA2, S2, ETA2, X2, Y2, Z2, A2, B2, C2, FV2.
Les paramètres Ki, SAi, Si et ETAi sont respectivement, pour la famille d’inclusions i, le module
du matériau constitutif des inclusions, l’aire de la section d’une inclusion, la contrainte limite en
traction simple du matériau constitutif des inclusions et le rapport entre contrainte limite en
compression et limite en traction.
La correspondance entre les paramètres Xi, Yi, Zi, Ai, Bi, Ci et FVi avec ceux décrits ci-dessus, en
fonction de la valeur de l’indicateur TYP (TYP1 ou TYP2) est fournie par le tableau ci-dessous,
dans lequel la notation * indique qu’un paramètre n’intervient pas dans le calcul pour les valeurs
de TYP choisies :

TYP A B C X Y Z FV
0 A1 B1 * * * * FV fraction volumique des
inclusions
1 A1 B1 * X1 Y1 Z1 FVR1 fraction volumique à distance
unité de l’axe de symétrie
2 A1 B1 C1 X1 Y1 Z1 FVR1 fraction volumique à distance
unité de l’axe du cône
3 * * * X1 Y1 Z1 fraction volumique à distance unité
du point de convergence

Modèles de comportement mécaniques 53


Eléments de massif en statique

3.2.21. Modèle de Willam-Warnke standard, 3 paramètres (IMOD=47)


Le critère de Willam-Warnke peut être considéré comme un critère de type Drucker-Prager adapté au béton
dans le domaine des faibles confinements. Par rapport au critère de Drucker-Prager, le critère dépend de
plus de l’angle de Lode . Ce modèle présente un fonctionnement différent selon la valeur du paramètre
 : si =0, le comportement est parfaitement plastique ; si 0, le comportement est écrouissable.
Comportement élastoplastique parfaitement plastique (=0)
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .
Le critère de rupture est donné par l’expression :

f() = J2+ f() (-o)


où  désigne la trace du tenseur des contraintes, et où le coefficient de frottement f() est donné par :

u+v
u=2 fc (fc2-ft2) cos
f() = avec v= fc (2 fc-ft) 4 (fc2-ft2) cos2+5 ft2-4fc ft
w
w=4 (fc2-ft2) cos2 + (fc-2 ft)2
fc = f (60°) : coefficient de frottement sur le méridien de compression
ft = f (0°) : coefficient de frottement sur le méridien de traction
Les coefficients o, fc et ft sont calculés par le code en fonction des valeurs de la résistance en compression
simple σc, de la résistance en traction simple, σt et de la résistance en compression biaxiale, σbc.
La loi d’écoulement est associée.
Note 3 : si =0 les valeurs des paramètres Ao et Bo sont ignorées.

Comportement avec écrouissage (0)


Le critère de rupture s’écrit de la manière suivante :
f(, z) =  + f() (-zo)
Il comporte donc quatre paramètres au lieu de trois : o, fc, ft et z.
La règle d’écoulement est associée :
s 
dp = d [ + 1]
2 3

Le paramètre d’écrouissage z est relié à la variable d’écrouissage eqp par la relation suivante :
z = A0 – (A0-B0) (1-exp [-eqp])
où les variations de deqp sont données par deqp = d.

Note 4 : si A0>B0, l’écrouissage est positif ; il est négatif dans le cas contraire.
Note 5 : le modèle ne permet pas de rendre compte du comportement plastique contractant. On
utilisera pour cela le modèle de Willam-Warnke modifié.

Paramètres du modèle de Willam-Warnke standard (IMOD=47) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;

Modèles de comportement mécaniques 54


Eléments de massif en statique

• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;


• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• résistance en compression simple, σc (FC) [Pa] ;
• résistance en traction simple, σt (FT) [Pa] ;
• résistance en compression biaxiale, σbc(FBC) [Pa] ;
• limite d’élasticité initiale (relative) Ao(A0) [-] ;
• limite d’élasticité finale (relative) Bo(B0) [-] ;
• facteur exponentiel d’écrouissage  (KAPPA) [-].

Modèles de comportement mécaniques 55


Eléments de massif en statique

3.2.22. Modèle de Willam-Warnke modifié, 4 paramètres (IMOD=48)


La modification de ce critère consiste à rendre compte de manière plus réaliste de la forme courbée des
méridiens. Il est utilisé pour modéliser le comportement écrouissable (H>0) et adoucissant du béton (H<0)
à partir d’un domaine d’élasticité initiale qui comprend les points de charge en compression simple,
compression biaxiale et traction simple. Il permet de rendre compte du comportement plastiquement
contractant dans les domaines des pressions hydrostatiques importantes, et du comportement
plastiquement dilatant dans les domaines des faibles pressions hydrostatiques. Ce modèle a été programmé
dans le cas plastique parfait et dans le cas écrouissable.
Comportement élastoplastique parfaitement plastique (=0)
La partie élastique de la loi de comportement est linéaire et isotrope, caractérisée par la donnée du module
d’Young E et du coefficient de Poisson .Le critère de rupture est donné par l’expression :
( - o) ( + 2pcr - o)
f() =  + f()
2pcr

où pcr est une constante strictement positive dans le cas de la plasticité parfaite.
Les coefficients o, pcr, fc et ft sont calculés par le code en fonction des valeurs de la résistance en
compression simple σc, de la résistance en traction simple, σt et de la résistance en compression biaxiale,
σbc, et du résultat d’un essai triaxial, caractérisé par les trois contraintes principales à la rupture S 1, S2 et S3
(on a donc nécessairement S2=S1 ou S2=S3).La loi d’écoulement est associée.

Comportement avec écrouissage (0)


Le critère de rupture est défini par la même expression :
( - o) ( + 2pcr - o)
f() =  + f()
2pcr

mais pcr est désormais susceptible de varier.


La règle d’écoulement est associée.
Le paramètre d’écrouissage z est relié à la variable d’écrouissage eqp par la relation suivante :
pcr = pcr° { A0 – (A0-B0) (1-exp [-eqp]) }
où les variations de deqp sont données par deqp = d.
Note 6 : si A0>B0, l’écrouissage est positif ; il est négatif dans le cas contraire.

Paramètres du modèle de Willam Warnke modifié (IMOD=48) :


• masse volumique (RO) [kg m-3] ;
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• coefficient de Poisson  (POISS) [-] ;
• résistance en compression simple, σc(FC) [Pa] ;
• résistance en traction simple, σt (FT) [Pa] ;
• résistance en compression biaxiale, σbc (FBC) [Pa] ;
• contraintes à la rupture lors d’un essai triaxial S1, S2, S3 (SIG1,SIG2,SIG3) [Pa] ;
• limite d’élasticité initiale (relative) Ao(A0) [-] ;

Modèles de comportement mécaniques 56


Eléments de massif en statique

• limite d’élasticité finale (relative) Bo(B0) [-] ;


• facteur exponentiel d’écrouissage  (KAPPA) [-].

3.2.23. Modèle de gonflement de Bultel (1999) (IMOD=98)


p.m.
F. Bultel (1999) a introduit un modèle élastique anisotrope non linéaire – parfaitement plastique qui permet
de prendre en compte une déformation volumique liée à la décroissance de la contrainte moyenne.

Paramètres du modèle de gonflement de Bultel (IMOD=98) :


• pression de gonflement ;
• indice de gonflement ;
• anisotropie de gonflement ;
• nx, ny, nz

Modèles de comportement mécaniques 57


Eléments de massif en statique

3.3. Modèles « à composantes »

3.3.1. Principe
Pour permettre à l’utilisateur de tester l’influence des choix qu’il est amené à faire pour représenter le
comportement des matériaux (et faciliter la programmation de nouveaux modèles), on a introduit une
nouvelle présentation des lois de comportement, dans laquelle l’utilisateur est invité à définir le
comportement comme la combinaison d’une élasticité choisie dans une liste prédéfinie (élasticité linéaire
ou non, isotrope ou non), et d’un ou plusieurs mécanismes plastiques (défini chacun par un critère, une loi
d’écoulement, et éventuellement une loi d’écrouissage).
Chacun de ces éléments est à choisir dans une liste de modèles préexistants, mais la possibilité de combiner
les éléments du comportement permet de multiplier les lois de comportement utilisables.
Les modèles en question sont disponibles pour les éléments de massif, en 2D et en 3D.
Ils sont utilisables avec les modules MCNL, TCNL, CSNL (et les modèles élastiques linéaires hétérogènes
sont utilisables avec DYNI).
Pour le moment, ces modèles ne sont pas utilisables avec les autres modules de mécanique (MEXO, MCCI,
MPNL, FLAM, SUMO).

3.3.2. Mise en œuvre dans le jeu de données


En pratique, leur utilisation consiste à décrire dans le jeu de données, le modèle de comportement sous la
forme d’une succession de lignes, chacune associée à un aspect de la loi considérée. L’interface graphique
permet d’utiliser cette combinaison de modèles.
Dans le jeu de données, la nature de l’information fournie par chaque ligne est indiquée par un mot-clé de
3 ou 4 lettres (ELAS pour la loi élastique, RHO pour la masse volumique, etc.). Ce mot-clé est suivi d’un
indicateur entier et d’un nombre variable de valeurs numériques. Autrement dit, on éclate l’indicateur IMOD
en une série d’indicateurs entiers relatifs à la loi d’élasticité, au(x) critère(s) et au(x) potentiel(s) plastique(s),
aux éventuelles familles de renforcement.
De manière plus précise, on associe le modèle à la valeur IMOD = 10000.
Pour un problème mécanique, la seule information indispensable concerne la loi d’élasticité, qui permet de
calculer une matrice de rigidité. Les autres informations sont optionnelles : il n’y a pas lieu de préciser de
mécanisme plastique pour un matériau élastique.
Les mots-clés reconnus sont :
- RHO : masse ou poids volumique,
- ELAS : type d’élasticité,
- CRT, POT, ECR : critère, potentiel et loi d’écrouissage du 1er mécanisme plastique,
- CRT2, POT2, ECR2 : description du deuxième mécanisme plastique éventuel,
- RENF : prise en compte par homogénéisation d’inclusions de renforcement, suivant la même
technique que pour le modèle « classique » IMOD=43 (cf. 3.2).
- NDR : indicateur pour réaliser des calculs en condition non drainée.
Les mots-clés sont lus dans cet ordre : RHO, ELAS, CRT, POT, ECR, CRT2, POT2, ECR2, NDR. La liste des
données peut omettre un ou plusieurs mots-clés, mais pas modifier l’ordre dans lequel ils sont donnés.

A titre d’exemple, en déformation plane, pour un sol dont le comportement est décrit par le modèle de
Mohr Coulomb avec  = 20 kN/m3 ; E = 100 MPa ;  = 0,3 ; c= 150 kPa ;  =  = 25 degrés, les données
figurant dans le jeu de données sont, en adoptant comme unité des contraintes le MPa, et dans le cadre
des modèles « classiques » du paragraphe 3.2 :

Modèles de comportement mécaniques 58


Eléments de massif en statique

sol A 9
10 1 0.02 100. 0.3 0.15 25. 25.

Les données à fournir pour le même modèle et les mêmes données, dans le contexte des modèles à
composantes, sont les suivantes :
sol A 9
10000 1
RHO 0.02
ELAS 0 100. 0.3
CRT 4 0.15 25.

La ligne commençant par le mot-clé RHO permet de renseigner la masse volumique.


La ligne commençant par ELAS est relative à la loi élastique : l’indicateur 0 qui suit le mot clé ELAS indique
que la loi est élastique linéaire isotrope, et suivi des deux paramètres E et .
La ligne commençant par CRT indique que l'on utilise un modèle plastique et définit le critère choisi.
L’indicateur entier prend la valeur 4 pour le critère de Mohr Coulomb ; il est suivi des valeurs de c et . En
l'absence de données supplémentaires, la loi d'écoulement est associée et le matériau parfaitement
plastique (pas d'écrouissage). Pour définir un modèle dans lequel l'angle de dilatance  est différent de
l'angle de frottement , il faudrait fournir une indication supplémentaire, sur une nouvelle ligne
(commençant par le mot-clé POT).

De manière générale, pour le critère, les données sont introduites sous la forme
CRT ICRIT paramètres

Par défaut, si aucun potentiel n’est explicitement indiqué, la loi d’écoulement est associée. Pour donner un
potentiel différent du critère, on ajoute une ligne de la forme :
POT IPOT paramètres

De manière analogue, si aucune loi d’écrouissage n’est indiquée, on considère que le modèle est élastique-
parfaitement plastique. Dans le cas contraire, les paramètres du critère définissant le domaine élastique
sont susceptibles de varier en fonction des chargements subis.
L’exemple type est celui du modèle Cam-Clay : le domaine élastique est une ellipse dans le plan (p,q). En
compression simple, lorsque le chargement devient suffisamment grand, des déformations volumiques
irréversibles apparaissent et le domaine élastique s’étend. Le paramètre M qui définit la forme du domaine
(l’excentricité de l’ellipse) n’évolue pas, mais le paramètre pc (la longueur de son grand axe) augmente.
Une façon simple de représenter cette évolution consiste à se donner une loi reliant le paramètre pc à la
déformation volumique plastique. On adopte souvent une relation exponentielle, du type :
(1+eo) vp
pc = pc° exp [ - ]
(-)

C’est cette loi qui gouverne l’évolution du paramètre pc, et qui est appelée loi d’écrouissage. On imagine
que l’on pourrait définir une relation plus complexe entre p c et la déformation plastique, ou bien souhaiter
faire varier l’autre paramètre du critère M. On peut donc associer différentes lois d’écrouissage à un même
critère. Du point de vue du format des données, on ajoutera au jeu de données une ligne du type
ECR IECR paramètres

Dans le cas de la loi précédente par exemple, il faudra fournir les valeurs des trois paramètres
supplémentaires , , eo.

Modèles de comportement mécaniques 59


Eléments de massif en statique

3.3.3. Modèles élastiques


CESAR propose une gamme de modèles élastiques linéaires ou non, isotropes ou non, avec des
caractéristiques homogènes ou hétérogènes d’un point à l’autre du groupe d’éléments auquel le modèle
est affecté.
Dans le cas des modèles élastiques non linéaires, les modèles donnent en général une expression des
modules d’élasticité tangents en fonction des contraintes (et/ou des déformations). Le traitement retenu,
qui s’est avéré suffisant pour les applications géotechniques jusqu’à présent, consiste à actualiser les
modules élastiques au début de chaque incrément, en fonction de l’état de contraintes ou de déformations
obtenu à la fin de l’incrément précédent.

3.3.3.1. Elasticité linéaire isotrope (IELAS=0)


La formulation de cette loi élastique est identique à celle du modèle IMOD=1 (cf 3.2.1), mais elle peut être
combinée avec un mécanisme de plasticité.
1+ 
Formulation : e =  - tr() 1
E E

Paramètres pour le modèle élastique linéaire isotrope (IELAS=0):


•module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]

3.3.3.2. Elasticité linéaire isotrope / modules variant avec la profondeur (IELAS=1)


Il est souvent admis que les modules élastiques augmentent avec la profondeur, à cause de l’augmentation
progressive de la contrainte verticale, et de la densification qui peut en résulter. Les profils pressiométriques
sont généralement en accord avec cette hypothèse. CESAR propose de prendre en compte simplement une
variation linéaire du module d’Young E et éventuellement du coefficient de Poisson avec la profondeur.
Formulation :
E = Eo + E z ;  = o +  z
où z représente la coordonnée du point considéré suivant la verticale ascendante.

Paramètres pour le modèle élastique linéaire isotrope avec modules variant linéairement avec
la profondeur (IELAS=1):
•module d’Young pour z=0, Eo (YOUNGZ) [Pa]
• coefficient de Poisson pour z=0, o (POISSZ) [-]
• gradient du module d’Young suivant la verticale ascendante E (DELTAYG) [Pa/m]
• gradient du coefficient de Poisson suivant la verticale ascendante  (DELTAP) [m-1]
NB important : Pour représenter une augmentation de raideur lorsque la profondeur augmente
(c’est-à-dire lorsque z diminue), il faut donner une valeur négative au gradient du module : E
<0.

Modèles de comportement mécaniques 60


Eléments de massif en statique

Modèles de comportement mécaniques 61


Eléments de massif en statique

3.3.3.3. Elasticité linéaire isotrope / E en puissance de z (IELAS=8)


Ce modèle est une variante du précédent, dans laquelle la variation du module avec la profondeur n’est pas
linéaire. La formulation raccorde une valeur de module constante E0 pour les points situés au-dessus d’une
altitude h, et une variation suivant une loi puissance au-dessous de cette altitude.
h-z+|h-z|
 = cte ; E = E0 + k <h-z>avec <h-z> =
2

où z représente la coordonnée suivant la verticale ascendante.


<h-z> est la partie positive de h-z :
<h-z> = h –z si h > z ; < h-z> = 0 si h ≤ z
E vaut donc E0 + k (h-z) si z est inférieur à h, et E0 siz est supérieur à h.

Paramètres pour le modèle élastique linéaire isotrope avec E en puissance de z (IELAS=8):


•module d’Young pour z=h, Eo (YOUNGZ) [Pa]
• coefficient de variation du module d’Young k (K) [Pa. m-]
•ordonnée de référence h (H) [m]
•exposant  [-]
•coefficient de Poisson  [-]
NB : Si l’on modifie l’origine des coordonnées verticales (translation du maillage par exemple),
il faut adapter la valeur de h.
NB2 : Pour cette loi, pour obtenir un module qui augmente quand la profondeur augmente
(c’est-à-dire dans z diminue), il faut donner au paramètre k une valeur positive.

3.3.3.4. Elasticité linéaire isotrope transverse (IELAS=2)


Dans CESAR, les axes locaux liés aux directions attachées à la matière sont notés 1, 2, 3. L’axe d’orthotropie
est l’axe 2, c’est-à-dire que le comportement est isotrope dans le plan perpendiculaire à la direction e 2.
Dans le repère (e1, e2, e3), le comportement se formule de la manière suivante :

1/E1 -1/E1 -2/E2 0


   
0 0
 
33 33
-1/E1 1/E1 -2/E2 0 0 0
 =   .  
11 11
22 -2/E2 -2 /E 2 1/E2 0 0 0 22
0
212
  0 0 1/G 0 0
  12

223
213   0
0
0
0
0
0
0 1/G
0
0
0 2(1+1)/E1  
23

13

Le comportement est donc défini par les cinq paramètres matériels E 1, E2, 1, 2 et G, d’une part, et par les
paramètres qui définissent l’orientation du repère lié au matériau par rapport au référentiel (ex, ey, ez) dans
lequel on fait le calcul: il faut définir un angle en déformation plane et deux angles pour un calcul
tridimensionnel.

Paramètres du modèle élastique linéaire isotrope transverse (IELAS=2)

Modèles de comportement mécaniques 62


Eléments de massif en statique

• module d’Young dans le plan d’isotropie E1 (E1) [Pa]


• module d’Young dans la direction de l’axe E2 (E2) [Pa]
• coefficients de Poisson dans le plan d’isotropie 1 (P1) [-] et transverse 2 (P2) [-]
• module de cisaillement G (G) [Pa]
• en condition bidimensionnelle :
angle  entre l’horizontale et le plan d’isotropie (TETA) [degrés]
• en condition tridimensionnelle :
angle entre le premier axe du repère global OX et l’axe Ox(TETA) [degrés]
angle φ entre l’axe Ox du plan horizontal et le plan isotrope (PHI) [degrés]

3.3.3.5. Elasticité isotrope transverse : fractures en chevrons (IELAS=9)

Ce modèle a été proposé par A. Pouya pour tenir compte de l’influence des fractures sur le comportement
mécanique au voisinage d’une excavation dans les argilites. Le creusement d’une galerie provoque
l’apparition d’une zone endommagée par l’excavation (Excavation Damaged Zone ou EDZ), parcourue par
des fractures qui présentent une géométrie tridimensionnelle complexe.
Les modèles IELAS=9/10 représentent une géométrie simplifiée qui correspond à des fractures présentant
une géométrie conique (symétrie de révolution autour de l’axe de la galerie et inclinaison constante par
rapport à l’axe). Par ailleurs, l’espacement entre les fractures est également supposé constant, et égal à D.

 er

ez M

axe de la galerie

P
ez

Figure 1 – Définition de la géométrie des fractures en chevrons (NB sur la figure l’axe de la galerie est
horizontal mais dans un calcul CESAR axisymétrique, l’axe de révolution est l’axe vertical)

Pour des fractures orientées comme sur la figure (avec le sommet des cônes du côté du front de taille de la
galerie), l’angle  prend une valeur positive. Si on change l’orientation de l’axe de la galerie, la valeur de 
correspondant à la même géométrie de fractures est négative.
L'influence des chevrons sur le comportement mécanique du massif est prise en compte de manière
homogénéisée, en attribuant au sol fracturé un comportement équivalent anisotrope, dans des directions
qui dépendent de la position du point considéré.

Modèles de comportement mécaniques 63


Eléments de massif en statique

La loi proposée est une loi élastique isotrope transverse, avec cette particularité que la direction locale de
l'axe de symétrie varie d'un point à l'autre du massif. Elle prend la forme suivante :
s11 s12

xx
  s12 s11
s13
s13
0 0
0 0
0
0   
xx

 =  .  
yy

yy
zz s13 s13 s33 0 0 0 zz
0 0
 2yz
  0 s44 0 0
   
yz

    
2xz 0 0 0 0 s44 0

xz
2xy 0 0 0 0 0 s66 xy

où la direction de l'axe de symétrie de révolution est celle de l’axe z, et où les coefficients se déduisent des
caractéristiques élastiques de la roche saine E et , et des caractéristiques des fractures par les relations
suivantes :
1 1 2(1+) 1 2(1+)
s11= 1/E ; s12= s13 = -/E ; s33 = + ; s44 = + ; s66 = 2 (s11-s12) =
E kn D E kt D E

Dans ces relations, kn et kt désignent respectivement les raideurs normale et tangentielle des fractures.
La loi proposée est de la même forme que celle du paragraphe 3.3.3.4 (IELAS=2), si l’on identifie la direction
2 du premier modèle à la direction z du deuxième, et en adoptant les valeurs suivantes :
1 E2  1
E1 = E ; 1 =  ; E2 = ; 2 =  = ; G=
1 1 E E 2(1+) 1
+ 1+ +
E kn D kn D E kt D

Si l'indicateur IELAS prend la valeur 9, on donne les cinq paramètres habituels (E 1, E2, 1, 2 , G), calculés
avec les formules précédentes. Si l’indicateur IELAS vaut 10, on donne les cinq paramètres (E, , kn, kt , D),
et le code fait lui-même le calcul des modules homogénéisés.
Il faut d’autre part définir l’orientation du plan d’isotropie ou de l’axe de symétrie.
en 2D :  est l’angle entre la radiale er et le plan d’isotropie (tangent localement aux chevrons)
en 3D : on donne les coordonnées (x,y,z) d’un point de l’axe de symétrie, ,  deux angles définissant la
direction de cet axe (l’axe a pour vecteur directeur (cos  cos , sin  cos , sin )), , et l’angle entre la
radiale et le plan d’isotropie.

Paramètres pour le modèle isotrope transverse pour un milieu fracturé en chevrons (IELAS=9)
• module d’Young dans le plan d’isotropie E1 (E1) [Pa]
• module d’Young dans la direction de l’axe E2 (E2) [Pa]
• coefficients de Poisson dans le plan d’isotropie 1 (P1) [-] et transverse 2 (P2) [-]
• module de cisaillement G (G) [Pa]
En deux dimensions (calcul axisymétrique) :
•angle entre la direction radiale er et le plan d’isotropie  [deg]
En trois dimensions :
•Coordonnées d’un point de l’axe de la galerie X,Y,Z [m]
•Angles définissant l’orientation de l’axe , [degrés]
• angle entre la direction radiale er et le plan d’isotropie  [deg]

Modèles de comportement mécaniques 64


Eléments de massif en statique

Paramètres pour le modèle isotrope transverse homogénéisé pour un milieu fracturé en


chevrons (IELAS=10)
• module d’Young de la roche intacte (E) [Pa]
• coefficients de Poisson de la roche intacte  [-]
• raideur normale et tangentielle des fractures kn et kt [Pa/m]
• Distance entre deux fractures D [m]
En deux dimensions (calcul axisymétrique) :
•angle entre la direction radiale er et le plan d’isotropie [deg]
En trois dimensions :
•Coordonnées d’un point de l’axe de la galerie X,Y,Z [m]
•Angles définissant l’orientation de l’axe  ,  [degrés]
• angle entre la direction radiale er et le plan d’isotropie [deg]

3.3.3.6. Elasticité isotrope transverse : fractures en chevrons non


coniques (IELAS=11)
p.m. : Il s’agit d’une variante du modèle précédent, au sens où la matrice élastique locale est à nouveau
isotrope transverse, avec une symétrie de révolution autour de l’axe de la galerie. Les fractures ne sont plus
coniques, mais courbes.

3.3.3.7. Elasticité linéaire orthotrope (IELAS=14)


Le comportement élastique orthotrope correspond à des matériaux présentant trois plans de symétrie. Il
existe alors un trièdre de vecteurs orthonormés (eb, eh, en), que l’on peut supposer direct, tel que l’on ait (en
notant  = e .  . e et  = e .  . e) :

  E  
hb nb
- - 0 0 0
 
bb bb
b Eh En

 hh
 - E bh

b
1
Eh
-
nh
En
0 0 0   hh

 nn
 =  - Ebn
-
hn 1
Eh En
0 0 0   nn

2  0   
b
bh 1 bh
0 0 0 0
Gbh
2 hn
 0 0 0 0
1
0   hn

2 nb  0 0 0
Ghn
0 0
1
Gbn   nb 
avec, compte tenu des symétries des tenseurs d’élasticité (Salençon, 2007) :
hb Eb = bh Eh ; nh Eh = hn En ; nb Eb = bn En
Il n’y a pas de symétrie des « coefficients de Poisson » ij et ji et il faut donc prêter une attention particulière
aux indices. D’autre part, la relation précédente permet d’interpréter relativement simplement les différents

Modèles de comportement mécaniques 65


Eléments de massif en statique

coefficients : si l’on impose un état de contrainte uniforme défini par =  dans l’une des directions (  =
b, h ou n), on obtient une déformation dans la même direction égale à  =  / E et dans la direction
transversale  une déformation égale à  = -  / E.
En pratique, pour le traitement numérique, c’est la relation inverse qu’on utilise (Assire et al, 2010) :

1-hnnh hb+nbhn nb+hbnh


    
bb bb
0 0 0
Eh En Eh En Eh En

    
 
hh hh
bh+bnnh 1-nbbn nh+nbbh
0 0 0
 nn  1
= 
Eb En Eb En Eb En

  nn 
  
bn+bhhn
Eb Eh
hn+hbbn
Eb Eh
1-bhhb
Eb Eh
0 0 0
 2 
  
bh bh

   0 0 0 G  0
bh 0
 2 
 
hn hn
0 0 0 0 G  0
hn

 nb
  0 0 0 0 0 G   2
bn nb

1 - hnnh- nbbn - bhhb- 2 hnnbbh
avec  =
Eb E h En

Note : dans le cas particulier des déformations planes (dans le plan (eb, eh) ) , on a :
1 - hnnh hb+nbhn

  E E  
bb 0
 h n Eh En
 
  1   + 
bb

 
hh bh bn nh 1 - nbbn
0
  = E E b n Eb En

G  
hh

   0 0
2 
bh bh

 nn
   +E E bn bh hn hn+hbbn
0 
 bh

b h Eb Eh

Note 2 : Pour que la forme quadratique définissant l’énergie élastique soit définie positive, il est nécessaire
que les paramètres vérifient la condition suivante :
1 – bnnhhb - bhhnnb - bhhb - hnnh - nbbn> 0
ou encore > 0
Dans le cas tridimensionnel, on donne les trois modules Eb, Eh, En, les trois coefficients de Poisson bh, hn,
bn, les trois modules de cisaillement Gbh, Ghn, Gbn, et trois angles permettant d’orienter le repère local (eb,
eh, en) par rapport au repère global du maillage. Les angles définissant le passage du repère global au repère
local attaché à la maçonnerie, notés , , , sont les angles d’Euler, dont la définition est rappelée en annexe
(on choisit ce paramétrage par souci de cohérence, parce qu’il est déjà utilisé par le code pour certains
critères de plasticité anisotrope).
On a donc au total dans le cas tridimensionnel 12 paramètres : 9 paramètres matériels et 3 paramètres
géométriques.
Dans le cas bidimensionnel, la relation de comportement ne fait intervenir qu’un seul des trois modules de
cisaillement, et la définition de l’orientation du repère matériel est également plus simple : on considère
que la direction n correspond à la normale au plan du maillage ; comme le trièdre (eb, eh, en) est direct, il

Modèles de comportement mécaniques 66


Eléments de massif en statique

suffit de définir la direction de eb dans le plan du maillage. On donnera l’angle  entre l’axe horizontal du
repère global Ox et la direction de eb
En conclusion, les paramètres à fournir sont :
En 2D : Eb, Eh, En, bh, hn, bn, Gbh, 
En 3D : Eb, Eh, En, bh, hn, bn, Gbh, Ghn, Gbn,, , 

Paramètres pour le modèle élastique orthotrope général (IELAS=14) en deux dimensions


• modules d’Young dans les directions b, h,n : Eb, Eh, En (EB,EH,EN) [Pa]
• coefficients de Poisson bh,hn,bn [-]
•module de cisaillement dans le plan bh Gbh [Pa]
•angle entre la direction horizontale et la direction b : [deg]

Paramètres pour le modèle élastique orthotrope général (IELAS=14) en trois dimensions


• modules d’Young dans les directions b, h,n : Eb, Eh, En (EB,EH,EN) [Pa]
• coefficients de Poisson bh,hn,bn [-]
•modules de cisaillement entre plans Gbh,Ghn,Gbn [Pa]
•angles d’Euler définissant le passage du repère global au repère (eb,eh,en) : , ,  [degrés]

Modèles de comportement mécaniques 67


Eléments de massif en statique

3.3.3.8. Modèle de Zucchini pour la maçonnerie (IELAS=15)


Zucchini et Lourenço(2002) ont proposé un modèle pour tenir compte de l’anisotropie des propriétés
mécaniques des ouvrages en maçonnerie. Il s’agit d’un modèle orthotrope, comme le précédent, dont les
modules d’Young, les coefficients de Poisson et les modules de cisaillement sont déduits de la géométrie
de l’appareillage (la figure 9) et des propriétés élastiques des blocs et des joints par une démarche
d’homogénéisation ( NB : il s’agit d’une résolution approchée des équations posées sur la cellule de base,
mais qui permet d’obtenir les caractéristiques voulues de manière efficace sur le plan numérique).

h eh

2t
eb

cellule de base

Figure 9 – Définition de la cellule de base utilisée par Zucchini et Lourenço (2002)

Dans la terminologie anglaise, reprise par Zucchini, les joints horizontaux sont placés dans la direction du
lit (bed en anglais), les joints verticaux sont appelés « head joints », ce qui justifie les indices b et h associés
dans ce qui précède aux deux premières directions du repère local. Le dernier indice, n, correspond à la
direction de la normale au plan du mur maçonné.
Les paramètres à fournir sont les caractéristiques mécaniques (module d’Young et coefficient de Poisson)
des blocs (ou briques) et du mortier qui constitue les joints :
En 2D : E1, 1, Em, m, 2l, 2h, 2t, 
En 3D : E1, 1, Em, m, 2l, 2h, 2t,, , 
Où l’indice 1 est relatif aux blocs (ou aux briques) et l’indice m aux joints de mortier.
Les angles définissant le passage du repère global au repère local attaché à la maçonnerie, notés , , 
sont les angles d’Euler, dont la définition est rappelée en annexe.

Paramètres pour le modèle de Zucchini pour la maçonnerie (IELAS=15)


•module d’Young des briques E1 [Pa]
•coefficient de Poisson des briques 1[-]
•module d’Young du mortier Em [Pa]
•coefficient de Poisson du mortier m [-]
•longueur, épaisseur des briques, et épaisseur des joints 2l, 2h, 2t [m]
En deux dimensions :
•angle entre la direction horizontale et la direction b :  [deg]
En trois dimensions :
•angles d’Euler définissant le passage du repère global au repère (eb,eh,en) : , ,  [degrés]

Modèles de comportement mécaniques 68


Eléments de massif en statique

3.3.3.9. Élasticité linéaire orthotrope pour une voute elliptique (IELAS=16)


Ce modèle vise à reproduire le comportement d’un matériau anisotrope (orthotrope général) hétérogène,
dont les directions locales d’anisotropie suivent une voute elliptique. Il s’agit de représenter une voute en
maçonnerie, dont les briques seraient disposées suivant la tangente et la normale à une « ellipse moyenne »
qui correspond à la ligne centrale de la voûte. La première direction locale d’anisotropie est parallèle à la
tangente à l’ellipse, la deuxième à la normale à l’ellipse, la troisième à l’axe de la galerie. L’utilisateur se
trouve amené à donner un certain nombre de paramètres géométriques, représentés, dans le cas 2D, sur la
figure suivante.

B
A

(Xc, Yc)

Figure 10 – Paramètres géométriques de la voute elliptique


En trois dimensions, on donne les coordonnées (Xc, Yc,Zc) d’un point de l’axe de la galerie, deux angles  et
 (en degrés) qui définissent l’orientation de l’axe de la galerie.  est l’angle (dans l’intervalle [-90°, 90°])
entre la projection de l’axe sur le plan z = 0 et l’axe des x (longitude).  est l’angle (dans l’intervalle [-90°,
90°]) entre la direction de l’axe et l’horizontale (latitude). Un vecteur directeur de l’axe est donc donné par
(cos cos, sin  cos, sin ).

Paramètres du modèle élastique linéaire orthotrope pour une voute elliptique (IELAS=16) en 2
dimensions
•modules d’Young dans les directions 1, 2, 3 : E1, E2, E3 (E1,E2,E3) [Pa]
• coefficients de Poisson 12,23,13 [-]
•module de cisaillement dans le plan 12 G12 [Pa]
• coordonnées de l’axe de la galerie Xc, Yc [m]
•demi-grand axe et demi-petit axe de l’ellipse A, B [m]
•angle entre la direction horizontale et le grand axe : [deg]

Paramètres du modèle élastique linéaire orthotrope pour une voute elliptique (IELAS=16) en 3
dimensions
•modules d’Young dans les direction 1, 2, 3 : E1, E2, E3 (E1,E2,E3) [Pa]
• coefficients de Poisson 12,23,13 [-]

Modèles de comportement mécaniques 69


Eléments de massif en statique

•modules de cisaillement G12 , G23 , G13 [Pa]


• coordonnées d’un point de l’axe de la galerie Xc, Yc, Zc [m]
•demi-grand axe et demi-petit axe de l’ellipse A, B [m]
•angles définissant la direction de l’axe de la galerie , [deg]
•angle de tilt : [deg]

3.3.3.10. Modèle de Zucchini pour une voute elliptique en maçonnerie (IELAS=17)


Il s’agit d’une variante du modèle précédent, dans laquelle les modules élastiques sont calculés en fonction
des caractéristiques de la maçonnerie suivant les formules proposées par Zucchini et Lourenço

Paramètres du modèle de Zucchini pour une voute elliptique en maçonnerie (IELAS=17) en deux
dimensions
•module d’Young des briques EB [Pa]
•coefficient de Poisson des briques B [-]
•module d’Young du mortier Em [Pa]
•coefficient de Poisson du mortier m [-]
•longueur, épaisseur des briques, et épaisseur des joints 2l, 2h, 2t [m]
• coordonnées de l’axe de la galerie Xc, Yc [m]
•demi-grand axe et demi-petit axe de l’ellipse A, B [m]
•angle entre la direction horizontale et le grand axe : [deg]

Paramètres du modèle de Zucchini pour une voute elliptique en maçonnerie (IELAS=17) en


trois dimensions
•module d’Young des briques E1[Pa]
•coefficient de Poisson des briques 1[-]
•module d’Young du mortier Em[Pa]
•coefficient de Poisson du mortier m [-]
•longueur, épaisseur des briques, et épaisseur des joints 2l, 2h, 2t [m]
•coordonnées d’un point de l’axe de la galerie Xc, Yc, Zc [m]
•demi-grand axe et demi-petit axe de l’ellipse A, B [m]
•angles définissant la direction de l’axe de la galerie , [deg]
•angle de tilt : [deg]

Modèles de comportement mécaniques 70


Eléments de massif en statique

Modèles de comportement mécaniques 71


Eléments de massif en statique

3.3.3.11. Elasticité isotrope non linéaire type Cam Clay (IELAS=3)


Les modèles élastiques précédents sont tous linéaires, la distinction entre eux venant du caractère isotrope
ou non, et de la possibilité de prendre en compte des caractéristiques hétérogènes dans un même groupe
d’éléments.
On s’intéresse dans la suite à des modèles élastiques isotrope non linéaires, dans lequel les modules
d’élasticité dépendent de l’état de contrainte.
Dans le cas du modèle IELAS=3, le module de compression dépend (linéairement) de la contrainte moyenne,
et le module de cisaillement est constant.

Le module de compression tangent Kt est proportionnel à la contrainte moyenne :


Kt = p (1+eo)/
où eo est l’indice des vides et un paramètre matériel sans dimension parfois appelé coefficient de
gonflement.
La programmation dans CESAR inclut une « sécurité » pour éviter les modules nuls ou négatifs: on impose
que Kt reste supérieure à une valeur prescrite Kmin .
Le module de cisaillement G est constant. On calcule le module d’Young et le coefficient de Poisson tangent
correspondants par les formules classiques : E = 9GK /(3K+G) et  = (3K-2G)/2(3K+G) ).

Paramètres pour le modèle élastique isotrope non linéaire type Cam-Clay (IELAS=3):
• module de cisaillement G (G) [Pa]
•indice des videseo (EZERO) [-]
•Pente des courbes de charge/décharge élastique en compression isotrope  (KAPPA) [-]
•valeur minimale du module de compression Kmin (KMIN) [Pa]
NB : si K varie et G est constant, alors le coefficient de Poisson varie. Tant que K et G sont positifs,
la matrice élastique reste définie positive, mais on peut avoir un coefficient de Poisson négatif.
Ce genre de modèle est donc à utiliser avec précaution.

3.3.3.12. Elasticité isotrope non linéaire type Fahey et Carter (IELAS=4)


Il s’agit d’un modèle élastique isotrope non linéaire, dans lequel les modules de cisaillement et de
compression tangents dépendent de l’état de contraintes actuel. Le modèle est dérivé du modèle
hyperbolique de Duncan. Le module de cisaillement et de compression varient comme une puissance de la
contrainte moyenne. La dépendance vis-à-vis de la contrainte déviatorique est plus complexe. Il comporte
un grand nombre de paramètres qui lui donnent une certaine souplesse. En contrepartie, plusieurs jeux de
paramètres peuvent donner des résultats voisins pour la simulation d’un essai triaxial par exemple, ce qui
fait de la détermination des paramètres à partir de résultats d’essais une tâche ardue. Les résultats obtenus
avec ce modèle, tel qu’il est implanté dans CESAR, sont discutés en détail dans la thèse de Sophie Coquillay
(2005).
Les paramètres à fournir sont notés n, o, f, g, C, pref, c’, ’.
Les deux derniers sont les paramètres de résistance au cisaillement du critère de Mohr-Coulomb (cohésion
et angle de frottement), qui sont ici considérés comme des paramètres ayant aussi une influence sur les
propriétés élastiques. pref est une valeur de référence de la pression ; n un exposant contrôlant les variations

Modèles de comportement mécaniques 72


Eléments de massif en statique

de G avec la contrainte moyenne ; C un module de cisaillement référence. Les deux scalaires f et g sont sans
dimension.

Formulation :
Go = C (1+<p>/pref)n où < p > = p si p  0 et 0 si p <0
g 2 2
Gt = Go[(1-f (t/tmax) ] / [(1-f(1-g) (t/tmax) ]
2(1+o)
Kt = Ko = G
3(1-2o) o

3(p' sin ' + c' cos ')


t =(1-3)/2 et tmax=
3-sin '

Paramètres pour le modèle élastique isotrope non linéaire type Fahey et Carter (IELAS=4):
•exposant n (N) [-]
•coefficient de Poisson de référence o(NUZERO) [-]
•paramètres de forme f et g [-]
•Module de cisaillement de référence C [Pa]
•contrainte de référence pref (PREF) [Pa]
•cohésion c’ (COHES) [Pa]
• angle de frottement interne ’ (PHI) [Pa]

3.3.3.13. Elasticité isotrope non linéaire du Hardening soil model (IELAS=5)


CESAR propose d’isoler la partie élastique du Hardening Soil Model (Schanz et al, 1999), dont la formulation
est la suivante. Il s’agit d’un modèle élastique isotrope non linéaire, avec un coefficient de Poisson constant
et un module d’Young qui dépend de l’état de contraintes. Comme dans le modèle de Fahey et Carter entre
autres, il dépend aussi des caractéristiques de résistance c et  (à la rupture). Le module d'Young est noté
Eur et donné par :
m
ref
Eur = E ur
 3+c cotan  
ref+c cotan 
Le coefficient de Poisson est constant et noté ur. La dépendance du module vis-à-vis de la contrainte
principale mineure peut conduire à un module nul ou indéterminé. Dans CESAR, on a introduit une valeur
minimale, prise égale à 0,2% de Eurref.
Note : les indices « ur » font référence à un déchargement-rechargement élastique (en anglais unloading-
reloading).

Paramètres pour le modèle élastique isotrope non linéaire du Hardening Soil Model (IELAS=5):
•module d’Young de référence Eur_ref [Pa] ;

Modèles de comportement mécaniques 73


Eléments de massif en statique

•coefficient de Poisson en chargement déchargement ur [-] ;


•cohésion c [Pa] ;
•angle de frottement interne  [deg] ;
•exposant m [-]
•pression de référence pref [Pa]

3.3.3.14. Elasticité isotrope non linéaire type Duncan (IELAS=6)


Ce modèle propose que le module de cisaillement diminue lorsque l’on se rapproche de la rupture, décrite
par le modèle de Hoek et Brown. La formulation est assez complexe :
- le module de compression tangent Kt est donné par :

Kt = C (p/pref)n (avec une sécurité: Kt Kmin)


- le module de cisaillement tangent Gt est donné par :
Gt = Go (1-Rf (1-3)/( (1-3)rup )
avec Go = Kt (1-2o)/(2(1+o)) et (1-3)rup = c (m 3 /c + s)^

Paramètres pour le modèle élastique isotrope non linéaire type Duncan (IELAS=6):
•paramètre de résistance c (SIGMAC) [Pa] ;
•coefficient de fracturation s (S) [-] ;
•paramètre de forme m (M) [-] ;
•exposant du critère de Hoek Brown  [-] ;
•valeur minimale du module de compression Kmin [Pa] ;
•valeur de référence du module de compression C [Pa] ;
•pression de référence pref [Pa] ;
•exposant dans le module de compression n [-] ;
•coefficient de Poisson sous contrainte isotrope ° [-] ;
•paramètre pour le calcul du module de cisaillement Rf ( 0 < Rf> 1) [-]

3.3.3.15. Elasticité isotrope non linéaire dérivée de Fahey et Carter (IELAS=7)


On a proposé une variante du modèle IELAS=4, dans lequel la dépendance vis-à-vis de la contrainte
déviatorique est simplifiée.
Le module de cisaillement tangent Gtest donné par :

Gt = G exp (-q/)
où q est le déviateur des contraintes : q =(3/2 sijsij)1/2
G dépend de la contrainte moyenne suivant :
G = Max { Gmin, Go (p/pa)n }
Le coefficient de Poisson  est constant

Modèles de comportement mécaniques 74


Eléments de massif en statique

Paramètres à fournir : Go, pa, n, Gmin, , 

Paramètres pour le modèle élastique isotrope non linéaire type Fahey et Carter modifié
(IELAS=7):
•Module de cisaillement de référence Go [Pa]
•pression de référence pa (PREF) [Pa]
•exposant n (N) [-]
•valeur minimale de G , Gmin (GMIN) [Pa]
• coefficient de décroissance du module de cisaillement avec le déviateur q,  (ALPHA) [Pa]
• coefficient de Poisson  [-]

3.3.3.16. Elasticité isotrope transverse non linéaire : modèle ANL ou de


Gilleron (IELAS=24)

Le modèle le plus classiquement utilisé pour le calcul des ouvrages géotechniques est le modèle élastique-
parfaitement plastique obtenu en combinant une loi élastique linéaire isotrope avec le critère de plasticité
de Mohr-Coulomb, la loi d’écoulement pouvant éventuellement être non associée. Ce modèle ne donne
pas nécessairement de très bons résultats pour représenter la distribution de tassements en surface au-
dessus d’un tunnel peu profond, et tendent à donner une « cuvette de tassement » trop large : la zone
concernée par des tassements significatifs de part et d’autre de l’axe du tunnel est plus grande dans les
calculs que celle donnée par les observations disponibles.
Gilleron (2017) a proposé d’introduire une anisotropie de la loi d’élasticité du sol, tout en cherchant à éviter
une formulation trop complexe. Le modèle proposé est un modèle élastoplastique-parfaitement plastique
dont la partie élastique est non linéaire : la raideur du sol augmente lorsque la contrainte moyenne
augmente et diminue lorsque la contrainte déviatorique augmente. L’originalité de la formulation réside
dans le fait qu’elle permet de contrôler la raideur initiale dans le terrain, dans l’hypothèse où les contraintes
initiales sont géostatiques.
Le modèle comporte plusieurs composantes :
Dépendance des modules vis-à-vis de la contrainte moyenne
Le module de cisaillement dans le domaine des petites déformations, que l’on note ici 𝐺0 , est donné par :
Go = Gref + A (p’/pref)r

où p’ est la contrainte moyenne ;pref est un paramètre qui normalise la contrainte moyenne, fixé à 20 kPa,
soit la variation de la contrainte verticale sur un mètre pour un sol hors nappe ; A est un paramètre
homogène à une contrainte qui contrôle la croissance du module de cisaillement ; r est un exposant sans
dimension, que l’on propose de prendre r égal à 0,5 pour les sols granulaires et 1 pour les sols fortement
cohésifs ; Gref est une valeur de référence pour le module de cisaillement, qui correspond à une contrainte
moyenne nulle. C’est le module de cisaillement initial si l’on choisit A égal à zéro pour désactiver la
dépendance de Go vis-à-vis de p’. Ce modèle introduit un gradient de raideur avec la profondeur qui
améliore l’estimation des tassements dans le calcul des tunnels, en réduisant les tassements loin de l’axe.
Cela contribue à réduire la largeur de la cuvette, mais ne suffit pas à obtenir des largeurs réalistes.
Dépendance des modules vis-à-vis de la contrainte déviatorique

Modèles de comportement mécaniques 75


Eléments de massif en statique

La courbe (q,𝜀1 ) prend la forme d’une courbe que l’on peut approcher par une hyperbole dont l’asymptote
est définie par la contrainte déviatorique maximale admissible, elle-même fixée par le critère de rupture.
Dans le modèle ANL, on normalise la contrainte déviatorique par sa valeur initiale ou une valeur définie par
l’utilisateur, et on définit une décroissance exponentielle du module de cisaillement en fonction de la
contrainte déviatorique normalisée. Cette formulation favorise les déplacements à proximité de l’excavation,
là où le sol est perturbé et la contrainte déviatorique élevée.
Le module de cisaillement tangent est calculé suivant :
𝑞
(1− )
𝛽𝑖 𝑝′𝑖
𝐺𝑡 = 𝑀𝑖𝑛 [𝑀𝑎𝑥 (𝐺𝑚𝑖𝑛 ; 𝐺0 .  ) ; 𝐺0 ]

Les opérateurs 𝑀𝑖𝑛 et 𝑀𝑎𝑥 permettent de s’assurer que 𝐺𝑡 reste supérieur à une valeur minimale 𝐺𝑚𝑖𝑛 , et
inférieur à une valeur maximale 𝐺0 . 𝐺0 est défini à partir de l’état de contraintes initial et de la formulation
de dépendance avec la contrainte moyenne vue au paragraphe précédent. 𝐺𝑚𝑖𝑛 est le module de
cisaillement tangent minimal initial. On recommande de prendre𝐺𝑚𝑖𝑛 /𝐺0égal à 0,1 :en limitant le module
de cisaillement à 10 % de sa valeur initiale, on évite des déformations élastiques excessives. La contrainte
déviatorique q est normalisée par le produit du paramètre 𝛽𝑖 par la contrainte moyenne effective initiale 𝑝𝑖′
(et pas par une valeur fixée par l’utilisateur car cette solution ne permettrait pas de tenir compte du gradient
vertical de contrainte déviatorique).
La normalisation de la contrainte déviatorique 𝑞 fait intervenir la contrainte moyenne effective initiale 𝑝𝑖′ ,
qui est nulle en surface. Cela rend le calcul du module de cisaillement délicat à l’approche de la surface. On
pourrait adapter légèrement cette formulation (par exemple en prenant 𝐺𝑡 est égal à 𝐺0 si 𝑝𝑖′ est inférieur à
une certaine valeur), ou utiliser une loi élastique linéaire sur les deux premiers mètres du modèle où le sol
est souvent remanié et difficile à caractériser mécaniquement avec précision.

Le paramètre 𝑖 décrit la décroissance du module de cisaillement lorsque 𝑞 augmente. Il est pris égal à :
𝑞𝑖
𝑖 = 𝑀𝑎𝑥( ′ ; 𝛽)
𝑝𝑖
où est la valeur du rapport 𝑞/𝑝𝑖 ′ pour laquelle la décroissance du module de cisaillement diminue.  est
𝑞
défini par l’utilisateur. En prenant 𝛽> 𝑖′ , on peut faire en sorte que la diminution du module intervienne de
𝑝𝑖
manière retardée, lorsque le déviateur a beaucoup augmenté. On peut relier le paramètre  à l’angle de
frottement interne par la formule de Jaky, ou à 𝐾0𝑁𝐶 .
(1 − 𝐾0𝑁𝐶 ) 3 − 3(1 − 𝑠𝑖𝑛𝜑)
𝛽= =
(1 + 2𝐾0𝑁𝐶 )/3 1 + 2(1 − 𝑠𝑖𝑛𝜑)
Enfin, le paramètre  est un coefficient sans dimension qui contrôle la décroissance du module de
cisaillement tangent, s’il est plus grand que 1. Si  est inférieur ou égal à 1, on se ramène au cas élastique
linéaire avec 𝐺0 comme module de cisaillement quelle que soit la valeur des autres paramètres : le
mécanisme de décroissance de la raideur avec le déviateur est désactivé.
Cette formulation permet de maitriser le module initial dans le massif quel que soit l’état initial de contrainte
grâce au paramètre  et d’isoler la contribution de la contrainte déviatorique dans la dégradation de ce
module. Le paramètre permet de définir la décroissance du module indépendamment des paramètres de
rupture.

Coefficient de Poisson
Suivant l’approche proposée par (Fahey & Carter, 1993), le coefficient de Poisson tangent est variable, et
calculé de telle sorte que le module de compression isotrope 𝐾𝑡 soit constant :

(1 + 𝜈0 ) − (1 − 2𝜈0 )𝐺𝑡 /𝐺0


𝜈𝑡 = [ ]
(2(1 + 𝜈0 ) + (1 − 2𝜈0 )𝐺𝑡 /𝐺0

Modèles de comportement mécaniques 76


Eléments de massif en statique

Le fait de ne pas conserver une valeur constante pour le coefficient de Poisson évite une chute du module
de compression lorsque le module de cisaillement diminue.

Extension : module de déchargement/rechargement


On peut associer à cette formulation élastique non-linéaire un module élastique de
déchargement/rechargement pour les situations où la contrainte déviatorique est inférieure à sa plus
grande valeur connue. Pour cela, on introduit une variable d’état supplémentaire 𝑞 𝑒 , qui représente la plus
grande contrainte déviatorique vue au point considéré. On introduit le module d’élasticité de
déchargement/rechargement 𝐺𝑢𝑟 ainsi que le coefficient de Poisson de déchargement/rechargement 𝑢𝑟 .
Ce mécanisme s’active lorsque la contrainte déviatorique 𝑞 est inférieure à 90 % de 𝑞 𝑒 :
Si 𝑞 ≥ 0,9. 𝑞 𝑒 : chargement déviatorique primaire, on utilise les équations précédentes
si 𝑞 < 0,9. 𝑞 𝑒 : déchargement / rechargement, le comportement est élastique linéaire avec 𝐺𝑡 = 𝐺𝑢𝑟 ; 𝜈𝑡 =
𝑢𝑟
La variable d’état 𝑞 𝑒 est initialisée égale à 𝛽𝑝𝑖′ , la plus grande valeur passée de la contrainte déviatorique.
Elle est actualisée à chaque incrément de calcul. La Figure 2 illustre le principe de cette partie du modèle,
en représentant une courbe (𝑞,𝜀1 ) lors d’un essai triaxial non monotone. Jusqu’à atteindre la contrainte
déviatorique initiale, le sol est en chargement initial. Ensuite la dégradation de raideur en fonction de la
contrainte déviatorique s’active suivant la loi exponentielle.

Figure2. Exemple de courbe (𝒒,𝜺𝟏 ) au cours d’un essai triaxial non monotone

Des études paramétriques (Gilleron, 2016) montrent que l’impact de ce mécanisme, pour un calcul de
tunnel, est très faible. En effet, les déplacements en surface se développent en avant du front et au niveau
de la zone non soutenue où la contrainte déviatorique croit de façon monotone avec les incréments de
chargements et l’avancée dans les phases d’excavation.

Anisotropie des propriétés élastiques


Le point de vue de Gilleron (2016) est qu’on peut obtenir des cuvettes de tassement plus réalistes si l’on
prend en compte dans le calcul une anisotropie transverse des propriétés élastiques du sol. La relation
contraintes-déformations est donnée par :

Modèles de comportement mécaniques 77


Eléments de massif en statique

𝜀𝑥𝑥 1/𝐸ℎ −𝜈ℎℎ /𝐸ℎ −𝜈𝑣ℎ /𝐸𝑣 𝜎𝑥𝑥


𝜀𝑦𝑦 −𝜈ℎℎ /𝐸ℎ 1/𝐸ℎ −𝜈𝑣ℎ /𝐸𝑣 0 𝜎𝑦𝑦
𝜀𝑧𝑧 −𝜈𝑣ℎ /𝐸𝑣 −𝜈𝑣ℎ /𝐸𝑣 1/𝐸𝑣 𝜎𝑧𝑧
𝜀𝑥𝑦 = (1 + 𝜈ℎℎ )/𝐸ℎ 0 0
. 𝛾
𝑥𝑦
𝜀𝑦𝑧 0 0 1/2𝐺𝑣ℎ 0 𝛾𝑦𝑧
[𝜀𝑥𝑧 ] [ 0 0 1/2𝐺𝑣ℎ ] [ 𝛾𝑥𝑧 ]
Le comportement est décrit par cinq paramètres indépendants : 𝐸ℎ , 𝐸𝑣 , 𝜈ℎℎ , 𝜈𝑣ℎ et 𝐺𝑣ℎ au lieu des deux
paramètres classiques E et .
On trouve dans la littérature trois rapports caractéristiques :
- le rapport entre les modules d’élasticité horizontal et vertical 𝑛 = 𝐸ℎ /𝐸𝑣 .
𝐺ℎℎ
- le rapport entre les modules de cisaillement horizontal et vertical 𝛼 = , avec
𝐺ℎ𝑣

𝐸ℎ
𝐺ℎℎ =
2(1 + 𝜈ℎℎ )
- le rapport entre le module de cisaillement vertical et le module d’élasticité vertical, noté 𝑚 = 𝐺𝑣ℎ /𝐸𝑣 . Pour
1
un massif isotrope, il est égal à 𝑚𝑖𝑠𝑜 = )
, qui vaut 0,33 dans le cas d’un massif non drainé(𝜈= 0,5) et
2(1+𝜈ℎℎ
0,5 dans le cas où𝜈 est nul.
On peut établir la relation suivante entre les différents rapports :
𝑚 𝑛
=
𝑚𝑖𝑠𝑜 𝛼
L’influence de l’anisotropie du comportement élastique sur les tassements calculés ne fait pas l’objet d’un
consensus dans la littérature, probablement à cause de la difficulté de choisir les paramètres. On peut
cependant identifier deux approches dans la littérature : la première se concentre sur le module de
cisaillement transverse et suppose que les modules d’élasticité vertical et horizontal sont égaux, ce qui peut
paraitre peu réaliste ; la seconde, basée sur les travaux de (Graham & Houlsby, 1983), établit des corrélations
entre les cinq paramètres de l’isotropie transverse. Elle conduit à un module de cisaillement vertical
supérieur au module de cisaillement dans le plan d’isotropie.
Gilleron propose d’élaborer une formulation qui permette de reproduire les cuvettes de tassement
observées, pour le cas où le coefficient de pression des terres au repos est inférieur à 1, qui parait
représentatif de la région parisienne. On fait l’hypothèse que cette anisotropie de contraintes se traduit par
un module de Young horizontal plus faible que le module de Young vertical, c'est-à-dire 𝑛< 1.On limite a
priori l’intervalle de variation de 𝑛 aux valeurs comprises entre 0,5 et 1. On cherche ensuite à définir une
corrélation entre 𝑛 et 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜 qui ferait intervenir 𝛼 à la manière des travaux de (Graham & Houlsby, 1983).
On propose l’égalité suivante :
1
𝛼=
𝑛𝑥
Cette formule constitue l’hypothèse de base du modèle proposé. Elle est justifiée par les bons résultats
obtenus pour la largeur des cuvettes de tassement, mais n’est pas étayée par des résultats d’essais adaptés
suffisamment nombreux et documentés. La connaissance de deux paramètres, 𝛼 et 𝑥 par exemple permet
alors de déterminer complètement le modèle isotrope transverse. On a :
𝑛 = 𝛼 −1/𝑥
𝑚
= 𝛼 −(1/𝑥+1)
𝑚𝑖𝑠𝑜
Si 𝑥 est infini (pour 𝛼 donné), 𝑛 tend vers 1 et 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜 tend vers 1/ 𝛼, on retrouve alors le modèle de (Lee &
Rowe, 1989) où seul le module de cisaillement transverse diffère du cas isotrope. D’autre part, on peut
vérifier que 𝑛 = 𝐸ℎ /𝐸𝑣 est une fonction croissante de 𝑥 si 𝛼>1 et décroissante si 𝛼<1.

Modèles de comportement mécaniques 78


Eléments de massif en statique

En faisant varier la valeur de 𝛼, pour 𝑥 fixé, on fait varier simultanément 𝑛 et 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜 . Par exemple, pour 𝑥 =
0,8, lorsque 𝑛 varie entre 0,5 et 0,8, le rapport 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜 varie entre 0,2 et 0,6.
Une étude paramétrique conduite par Gilleron (2016) permet de choisir les paramètres 𝑛 et 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜 du
modèle pour ajuster la largeur de la cuvette de Peck donnée dans (Mair & Taylor, 1997) pour différents
types de sols. Cette corrélation a été établie, sur la base de simulations numériques, pour un tunnel de 10
m de diamètre dont l’axe est à 20 m de profondeur, avec un modèle de comportement élastique linéaire.
Elle n’est donc qu’indicative et son domaine de validité reste à préciser.

Tableau 1. Corrélation entre l’anisotropie transverse et la grandeur caractéristique 𝑲

Sols 𝐾 𝑛 𝑚/𝑚𝑖𝑠𝑜

Argiles 0,5 1 1

Marnes/limons 0,4 0,76 0,61

Sables moyens 0,35 0,60 0,40

Sables grossiers 0,325 0,50 0,28

Paramètres pour le modèle élastique isotrope transverse non linéaire de Gilleron (IELAS=24):
• Gref [Pa] : valeur de référence du module de cisaillement
• A [-] : paramètre de croissance du module avec la contrainte moyenne
• r [-] : exposant de croissance du module avec la contrainte moyenne
• Gmin/G0 [-]
• XSI [-] : facteur de forme pour la décroissance de raideur avec la contrainte déviatorique
• BETA [-] : paramètre pour la décroissance de raideur avec la contrainte déviatorique
• nu0 [-] : coefficient de Poisson de référence
• Gur/G0 [-] : paramètre pour le mécanisme de déchargement/rechargement
• nu_ur : coefficient de Poisson pour le déchargement/rechargement
• n : rapport du module horizontal sur le module vertical
• m/miso : paramètre anisotrope pour le module de cisaillement vertical
• THETA, PHI [degrés]
en condition bidimensionnelle,  est l’angle entre l’horizontale et le plan d’isotropie
en condition tridimensionnelle,  est l’angle entre le premier axe du repère global OX et
l’axe Ox, φ l’angle entre l’axe Ox du plan horizontal et le plan isotrope

Modèles de comportement mécaniques 79


Eléments de massif en statique

3.3.4. Critères de plasticité, potentiels plastiques, et lois d’écrouissage

3.3.4.1. Critère de Tresca (ICRIT=1)


La fonction critère est donnée par :
f() = 1-3- 2 c
où 1 et 3 désignent la plus grande et la plus petite contrainte principale (en valeur algébrique).
Ce critère porte sur la différence entre les contraintes principales extrêmes 1-3 (en supposant les
contraintes principales ordonnées suivant 12 3). La condition f() ≤ 0impose que cette différence reste
inférieure en valeur absolue à 2c, où c est une caractéristique du matériau. Il est facile de voir que la
contrainte maximale en traction simple est égale à 2c, et la construction de Mohr montre que la contrainte
de cisaillement maximale est égale à c (puisque le diamètre du grand cercle de Mohr est précisément égal
à 1-3 ).
Il est intéressant de noter que la valeur du critère ne dépend pas de la contrainte moyenne, c’est-à-dire que
l’on a, pour toute valeur de p :
f() = f(+p 1)
Ce critère est bien adapté pour des matériaux quasi-incompressibles comme les argiles en condition non
drainée, ce qui a conduit à donner dans CESAR le nom de cohésion au paramètre c ; il est aussi adapté pour
les métaux (c serait plutôt dans ce cas une limite en cission simple, ou la moitié de la contrainte limite en
traction simple).

Paramètres du critère de Tresca (ICRIT=1) :


• cohésion c (C) [Pa]

Lois d’écrouissage pour le critère de Tresca


Pour le moment, aucune loi d’écrouissage n’a été programmée pour le critère de Tresca

Modèles de comportement mécaniques 80


Eléments de massif en statique

3.3.4.2. Critère de von Mises (ICRIT=2)


• Formulation : f() = J2 – k avec J2 = 1/2 s : s
• Paramètres à fournir : k

Ce critère porte sur le deuxième invariant du tenseur de contraintes J2. Dans le contexte de l’essai triaxial,
cet invariant est égal, à un facteur près, à la différence entre les contraintes principales majeure et mineure.
Comme pour le critère de Tresca, la valeur de la fonction de charge ne dépend pas de la contrainte
moyenne. La surface de charge est cependant différente de celle du critère de Tresca, puisque c’est un
cylindre dans l’espace des contraintes principales, dont l’axe coïncide avec la trissectrice.

La contrainte maximale en traction simple est égale à k 3, et la contrainte de cisaillement maximale est
égale à k.
Ce critère est plutôt employé pour les métaux.
Contrairement au précédent, ce critère peut être associé dans CESAR à plusieurs lois d’écrouissage.

Lois d’écrouissage pour le critère de von Mises


•écrouissage linéaire : IECR = 1
il s’agit de la loi du critère IMOD=12 de la version standard (décrite dans le GT52)
p
k + k = k2 + 2 A W
p p p
où W est l’incrément de travail plastique défini par : W =  : 
paramètre à fournir : A

• loi de Prevost et Hoeg : IECR = 2


il s’agit de la loi du critère IMOD=19 de la version standard
A [B (dp)2+dp]
k =
3[1+ (dp)2]
Note : Dans la programmation du modèle IMOD=19, le paramètre dp est multiplié par 1000 (cf
thèse de Yuritzinn page 127).
paramètres à fournir : A, B

• loi de Prevost et Hoeg modifiée : IECR = 3


A [B (dp)2+dp]
k =
3[1+ (dp)2]
Note : C’est le même modèle sans la multiplication de dp par 1000.
paramètres à fournir : A, B

Note : à propos de la prise en compte d’un écrouissage déviatorique, voir l’annexe (0). Dans les modèles ci-
f 
dessus, la déformation déviatorique considérée est calculée en intégrant  = / 3.
q

Modèles de comportement mécaniques 81


Eléments de massif en statique

3.3.4.3. Critère de Coulomb (ICRIT=3)


• Formulation : f() = (1-3)- (1+3) sin 
• Paramètres à fournir : 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Coulomb : aucune

3.3.4.4. Critère de Mohr-Coulomb (ICRIT=4)


• Formulation : f() = (1-3)- (1+3) sin - 2c cos 
• Paramètres à fournir : c, 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Mohr-Coulomb : aucune

3.3.4.5. Critère de Mohr-Coulomb avec c et  variant avec la profondeur (ICRIT=15)


• Formulation : f() = (1-3)- (1+3) sin - 2c cos 
avec c = co + y c ;  = o + y 
• Paramètres à fournir : co, c, o, 
NB : y représente la coordonnée du point considéré sur la verticale ascendante : pour que la cohésion
augmente avec la profondeur, il faut donc que le gradient c soit négatif. D’autre part, on prendra garde
au fait que la valeur des caractéristiques de résistance dépend de l’origine choisie pour les coordonnées
verticales.
• Lois d’écrouissage pour le critère de Mohr-Coulomb avec c et  variables avec la profondeur :
aucune

Modèles de comportement mécaniques 82


Eléments de massif en statique

3.3.4.6. Critère de Drucker Prager (ICRIT=5)


• Formulation : f() = J2 +  I1 – k
avec I1= 1 + 2 + 3 ; J2= 1/2 s: s
tan  3c
• Paramètres à fournir : c,  (le code calcule  et k : = ;k= )
9+12 tan  2
9+12 tan2
• Lois d’écrouissage pour le critère de Drucker Prager :
- écrouissage (négatif) à module constant : IECR=1
k = - H  ( = multiplicateur plastique)
paramètre à fournir : H
Note : il s’agit en fait de la loi du modèle IMOD=14 de la version standard, en prenant
H =  / (1+) , où  est le module de cisaillement (E/2(1+)) et  le paramètre d’écrouissage du modèle
IMOD=14

- écrouissage volumique variable : IECR=3


v
l’écrouissage porte à la fois sur  et k, égaux à (1+) ° et (1+) k°, avec  = h(p )
ax+bx2 hmax
h(x) = avec a = 2 hmax/xmax ; c = ; b = c hres
1+cx2 ( hmax -hres) xmax 2

hmax

hres

max 

paramètres à fournir : hmax ; hres ; xmax (tous trois sans dimension)


Note : il s’agit d’un modèle dérivé de celui de Prévost et Hoeg.

- écrouissage volumique variable : IECR=4


v
l’écrouissage porte à la fois sur  et k, égaux à (1+) ° et (1+) k°, avec  = h(p )
2 hmax c2
On calcule 1 = - max et  =
c 4(cmax - hmax)

si x <1 : h(x) = c x h’(x) = c


si 1< x <max : h(x) = c x -  ( x - 1)2 h’(x) = c - 2 ( x - 1)
x-m
si x >max : h(x) = hfin + (hmax-hfin) exp [ - (  )2]

2(x-m) x-m 2(x-m)


h’(x) = - 2 (hmax-hfin) exp [ - (  )2] = - (h–hfin)
 2

Modèles de comportement mécaniques 83


Eléments de massif en statique

hmax

hfin

1 max 

paramètres à fournir : c, hmax ; hfin ; max ;  (tous sans dimension)

Notes :
1- il s’agit d’une variante du précédent, avec deux paramètres de plus de manière à pouvoir mieux
représenter les résultats d’essais triaxiaux sur des matériaux réels. En particulier, on découple complètement
les deux parties de la courbe à gauche et à droite du pic (en dehors du fait que la courbe est continue). Le
paramètre , en particulier, contrôle la décroissance après le pic.
2- les paramètres fournis par l’utilisateur doivent vérifier la condition : 2 hmax< c m
(le code fait la vérification et interrompt le calcul si elle n’est pas respectée).
f · f  f k g
Calcul du module d’écrouissage H : H  = - p = - (  p + )  tr ()
pc c v kvp

g
H = - ( I1o – ko) h’(vp) tr ()

3- ce modèle n’est mentionné ici qu’à titre d’information. Il pourrait être amélioré pour mieux représenter
l’allure de la courbe obtenue au cours d’un cisaillement traxiale et la réponse à des sollicitations cycliques
(en combinant l’écrouissage volumique proposé ici avec un écrouissage cinématique non linéaire).

Modèles de comportement mécaniques 84


Eléments de massif en statique

3.3.4.7. Critère du modèle Cam-Clay modifié (ICRIT=6)


• Formulation : f() = q2 – M2 p (pc-p)

avec q = 3 J2 ; p = -I1/3 ; pc = max (pc°, pcs)


pcs est un paramètre stocké aux points de Gauss et reflète
l’histoire du chargement subi
• Paramètres à fournir : M, pc°
• Lois d’écrouissage pour le critère du modèle Cam Clay modifié :
- écrouissage volumique : IECR=1

pc = pc° exp
- (1+eo) vp
 (-) 

paramètres à fournir : , , eo
Note : On demande de fournir ,  et eo mais la loi ne dépend en fait que de la valeur du groupement
(1+eo)/(-). Par ailleurs, lorsque l’on associe ce modèle à l’élasticité non linéaire classiquement proposée
pour le modèle Cam-Clay (IELAS=3 ci-dessus), il n’y a pas de vérification que les valeurs de  et eo sont
identiques pour la partie élastique et la loi d’écrouissage (qui sont traitées de manière indépendante dans
le code). D’autre part, cette loi est identique à celle du modèle IMOD=18 de la version standard.
Note 2 : On rappelle que l’on utilise souvent une formulation du modèle non pas en termes de coefficients
 et , mais en termes d’index de compression (compression index) Cc et d’index de gonflement (swelling
index) Cs. Les deux premiers sont introduits dans le contexte d’essais de compression isotrope et sont plus
proches de la présentation du Cam-Clay donnée par Wood (1990), les deux autres sont plutôt relatifs à des
essais oedométriques. On considère généralement qu’on peut prendre
Cc = 2,3  ; Cs = 2,3 

- écrouissage volumique et déviatorique : IECR=3


l’introduction d’un écrouissage déviatorique permet de modéliser la remontée de l’état de contraintes
le long de la ligne d’état critique en condition non drainée (le modèle peut cependant donner une limite
sur la contrainte de cisaillement selon la valeur de ).

pc = pc° exp -
 (1+eo) vp-   p
d
 (-) 
paramètres à fournir : , , eo, 

- écrouissage volumique avec pression de préconsolidation initiale linéaire avec la profondeur: IECR=6
Ce modèle correspond au même type d’écrouissage volumique que le modèle IECR=1, mais permet
de prendre en compte une pression de préconsolidation initiale (le paramètre qui définit la taille de l’ellipse)
qui varie avec la profondeur suivant :
pcini = Max (pc°, pcz + Dpc z )
où z désigne la coordonnée suivant la verticale ascendante, et les deux paramètres p cz et Dpc décrivent les
variations de la préconsolidation initiale avec la profondeur. Attention au signe de Dp : la valeur de Dp doit
être négative si l’on veut prendre en compte une augmentation de pc lorsque la profondeur augmente.
L’évolution du paramètre d’écrouissage est donnée par :

pc = pcini exp
- (1+eo) vp
 (-) 

paramètres à fournir : pcz , Dpc, , , eo

Modèles de comportement mécaniques 85


Eléments de massif en statique

- prise en compte d’un rapport de surconsolidation OCR : IECR=7


Ce modèle correspond au même type d’écrouissage volumique que le modèle IECR=1, mais permet
de prendre en compte une pression de préconsolidation initiale (le paramètre qui définit la taille de l’ellipse)
définie par un rapport de préconsolidation OCR (pour Over Consolidation Ratio) :
pcini = Max (pc°, OCR pcref )
où pcref est la valeur de la pression de préconsolidation calculée à partir de l’état de contraintes initial
géostatique, par
pcref = q2 / M 2 p + p
Lorsque les contraintes sont géostatiques et qu’on se place à proximité de la surface, p est nul. On lève
cette difficulté en convenant que la valeur de pcref n’est évaluée que si p est supérieur à une valeur
minimale ; au voisinage de la surface, on prendra donc pc = pc°.
L’évolution du paramètre d’écrouissage est donnée par :

pc = pcini exp
- (1+eo) vp
 (-) 

paramètres à fournir : OCR, , , eo

Modèles de comportement mécaniques 86


Eléments de massif en statique

3.3.4.8. Critère parabolique (ICRIT=7)


• Formulation : f() = J2 + (Rc-Rt) I1/3 – Rc Rt /3
• Paramètres à fournir : R c, R t
• Lois d’écrouissage pour le critère parabolique : aucune

3.3.4.9. Critère de Hoek Brown généralisé (ICRIT=14)

• Formulation : f() =
1-31/ - (m  / +s)
3 c
 c 
• Paramètres à fournir : c, s, m, 
• Lois d’écrouissage pour le ritère de Hoek Brown généralisé : aucune

3.3.4.10. Critère orienté (ICRIT=11)


• Formulation : < tan  +c
où  désigne la contrainte normale sur une facette de normale n
et  la norme de la composante tangentielle du vecteur contrainte
 = n .  . n ;  =  . n -  . n
Note : ce critère délimite un espace plus grand que celui de Mohr-Coulomb pour les mêmes valeurs de c
et , parce que la vérification ne porte que sur les facettes présentant une certaine orientation. D’autre
part, il est manifestement anisotrope.
• Paramètres à fournir :
en 2D : c, ,  ( est l’angle de la normale n avec l’horizontale)
en 3D : c, , nx, ny, nz (on donne les composantes de la normale n)
• Lois d’écrouissage pour le critère orienté : aucune

3.3.4.11. Critère orienté – fractures en chevrons (ICRIT=12)


Il s’agit d’un modèle proposé par A. Pouya pour modéliser les fractures dans la zone proche d’une
excavation dans les argilites (voir aussi le modèle élastique correspondant IELAS=9 ou 10 ci-dessus).
Localement, le critère de résistance est le critère orienté du paragraphe précédent, mais l’orientation des
facettes sur lesquelles on calcule les contraintes normale et tangentielle varie d’un point à l’autre : le modèle
prend en compte la résistance des fractures en utilisant le critère orienté en tenant compte des variations
d’un point à l’autre du maillage de l’orientation de la normale aux fractures.
Ce critère n’est pas disponible en déformation plane.
En condition axisymétrique, l’axe de révolution est nécessairement l’axe vertical (r=0) du maillage et on
donne simplement l’angle  entre la direction radiale er et la normale au plan d’isotropie tangent aux
fractures. En condition tridimensionnelle, on donne les trois coordonnées (x,y,z) d’un point de l’axe de
révolution, deux angles  et  définissant un vecteur unitaire orienté de l’axe u = (cos  cos , sin  cos ,
sin ), et un dernier angle  permettant de représenter l’ouverture des cônes. Pour un point courant M, on
calcule son projeté P sur l’axe, et on note v le vecteur unitaire porté par PM. La normale au plan tangent
aux fractures est donnée par v [ -sin  ] + u [ cos ] .

Modèles de comportement mécaniques 87


Eléments de massif en statique

• Formulation : < tan  +c


où  désigne la contrainte normale sur une facette de normale n
et  la norme de la composante tangentielle du vecteur contrainte
 = n .  . n ;  =  . n -  . n
• Paramètres à fournir :
en axisymétrique: c, ,  ( est l’angle de la normale n avec la radiale)
en 3D :
c, ,
x, y, z (coordonnées d’un point de l’axe de symétrie de révolution),
,  (deux angles donnant l’orientation de l’axe),
 (angle d’ouverture des cônes)
• Lois d’écrouissage : aucune

 v

u M

axe de la galerie

P
u

Figure 2 – Définition de la géométrie des fractures en chevrons

Note : pour des fractures orientées comme sur la figure (avec le sommet des cônes du côté du front de
taille de la galerie), l’angle  prend une valeur positive. Si on change l’orientation de l’axe de la galerie, la
valeur de  correspondant à la même géométrie de fractures est négative.
jeux de données : chevr_icr12.data et chvr3_icr12.data.

3.3.4.12. Critère de Hill (ICRIT=22)


Un modèle permettant de prendre en compte une anisotropie des caractéristiques de résistance a été
proposé par Hill (1947). La formulation adoptée ici est reprise du mode d’emploi du logiciel DIANA :

3 T
f()=  P - ref,
2


 désigne le vecteur formé par les composantes du tenseur des contraintes
 = (xx,yy,zz,xy,yz,zx )

Modèles de comportement mécaniques 88


Eléments de massif en statique

ref désigne une contrainte scalaire de référence


et P désigne la matrice définie par :
12+ 13 -12
 
-13 0 0 0
-12 23+ 12 -23 0 0 0
1 -13 -23 13+ 23 0 0 0 
P=
3
 0 0 0 6 44 0 0

 0
0
0
0
0
0
0 6 55 0
0 0 6 66 
avec
2

  2( / 
12 1/2 1/2 -1/2 0 0 0 2(ref/y.xx)
   2

 13
  1/2
-1/2
-1/2
1/2
1/2
1/2
0
0
0
0
0
0
  2( / ref y.yy)
2 
   0   ( / 
23 ref y.zz)
= . 2
0 0 0 1/3 0 y.xy)

   0   ( / 
44 ref
2
0 0 0 0 1/3
   1/3   ( /
y.yz)
55


ref

0 0 0 0 0 2
y.zx)
66
ref

Les paramètres y.xx , y.yy, y.zz représentent les seuils de plasticité en traction simple dans les directions x,
y et z du matériau, et y.xy, y.yz, y.zx lescontraintes maximales en cisaillement simple (le premier indice y
signifiant « yield »).

Note 1 : Pour y.xx = y.yy = y.zz = k 3 et ̄ = y.xy = y.yz = y.xz = k, on trouve : 12 = 13 = 23 = 44 =
55 = 66 = 1/3 et

 -1 2 -1 0 0 0 
2 -1 -1 0 0 0

1  -1 -1 2 0 0 0 
P=
9
 00 00 00 60 06 00 
 0 0 0 0 0 6
qui permet de retrouver le critère de von Mises.

Note 2 : en pratique, dans CESAR, on préfère écrire le critère sous la forme :


f()=3/2t P  – ref 2
de manière à simplifier le calcul des dérivées du critère (en supprimant la racine carrée).

• Formulation : f() = 3/2t P  - ref²


• Paramètres à fournir : en 2D : y.xx, y.yy , y.zz , y.xy , y.yz , y.xz , ref , 
en 3D : y.xx, y.yy , y.zz , y.xy , y.yz , y.xz, ref , , , 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Hill : aucune

Les paramètres décrivant l’orientation du matériau sont décrits dans l’annexe 15.1.

Modèles de comportement mécaniques 89


Eléments de massif en statique

3.3.4.13. Critère de Hill modifié (ICRIT=23)


Il peut être difficile pour certains matériaux de déterminer la résistance en traction dans une direction (par
exemple, dans la direction perpendiculaire à une plaque métallique issue d’un laminoir).
On peut préférer donner la résistance obtenue dans le plan de la plaque, dans une direction oblique par
rapport aux axes, par exemple la limite en traction pour une sollicitation orientée à 45 degrés dans le plan
(x,y). On utilise la même matrice P, mais les coefficients sont calculés suivant :

 12
  1/2 1/2 -2 1
  2(ref/y.xx)

 .  2( ;
2
 13  =
 1/2 -1/2 2 -1 ref/y.yy)
= 66 = 0
     2( ) 
2 55
23 -1/2 1/2 2 -1 ref/y.45
 44   0 0 0 1/3   ( ref/y.xy) 
2

• Formulation : f() = 3/2t P  - ref²


• Paramètres à fournir : en 2D : y.xx, y.yy , y.45 , y.xy, ref , 
en 3D : y.xx, y.yy , y.45 , y.xy, ref , , , 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Hill modifié : aucune
Les paramètres décrivant l’orientation du matériau sont décrits dans l’annexe 15.1.

3.3.4.14. Critère de Hill Lourenço (ICRIT=28)


Une autre version du critère de Hill a été programmée dans CESAR. L’expression générale du critère défini
précédemment est conservée :
f()=3/2t P  – ref 2
avec la matrice P suivante :
2

 1/11  0 0 0 0

 
2
 1/22 0 0 0 0

P=  
2 0 0 0 0 0 0
3 2
0 0 0 1/12 0 0
 0 0 0 0 0 0 
 0 0 0 0 0 0 

La surface de charge est représentée par un ellipsoïde dans l’espace des contraintes (11, 22, 12).

• Formulation : f() =(11/11)2+(22/22)2+(12/12)2+ (1122 / 1122) - 1


• Paramètres à fournir : en 2D : 11, 22, , 12, 
en 3D : 11, 22, , 12, , , 

• Lois d’écrouissage pour le critère de Hill Lourenço : aucune


Les paramètres décrivant l’orientation du matériau sont décrits dans l’annexe 15.1.

Modèles de comportement mécaniques 90


Eléments de massif en statique

3.3.4.15. Critère de Hill Lourenço (ICRIT=29)


Il s’agit d’une variante du précédent dans laquelle on a ajouté une dimension.
• Formulation : f() = (11/11)2+(22/22)2+ (33/33)2
+ (12/12)2+ (23/23)2+ (13/13)2+ (1122 / 1122) – 1
• Paramètres à fournir : en 2D : 11, 22, 33, , 12, 23, 13, 
en 3D : 11, 22, 33, , 12, 23, 13, , , 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Hill Lourenço (variante) : aucune
Les paramètres décrivant l’orientation du matériau sont décrits dans l’annexe 15.1.

Modèles de comportement mécaniques 91


Eléments de massif en statique

3.3.4.16. Critère arrondi basé sur le modèle de Menetrey et Willam (ICRIT=16)


Menetrey et Willam ont proposé, pour des matériaux de type béton, une forme régulière du critère de
rupture en fonction des trois invariants :

F = (A)2 + m (B  r + C I1/ 3 ) – c

= 2 J2, I1= tr 
A, m, B, C et c sont des caractéristiques matérielles,
r est une fonction de l’angle de Lode  et d’un paramètre d’excentricité e :
r(,e) = [ 4 (1-e2) cos2() + (2e-1)2] / [ 2 (1-e2) cos  + (2e –1) {4(1-e2) cos2()+5 e2 –4e}1/2]

(rappel : cos (3) = 3 3 J3 / (2 J23/2), avec J2 = 1/2 s : s et J3 = 1/3 tr (s3) )


La fonction r représente la trace du critère dans le plan déviatorique. Il est facile de voir que si e=1, la
distance entre la surface de rupture et l’axe isotrope est indépendant de . Pour que la surface reste convexe,
il faut de plus choisir e strictement supérieur à 0,5. Pour e=0,5, la trace de la surface dans le plan déviatorique
n’est plus régulière.
La fonction F permet, moyennant un choix judicieux des paramètres, de retrouver un certain nombre de
critères proposés par d’autres dans la littérature (critères de Drucker Prager, Rankine, Huber-Mises). En
particulier, on peut obtenir un critère qui ressemble à celui de Mohr-Coulomb, mais qui correspond à un
domaine de résistance dont la frontière est régulière, en prenant :

A = 0 ; e = (3-sin )/(3+ sin ) ; B = (3-sin ) /( 24 cos ) ; C = tan()/ 3 ; m = 1


Le paramètre c est la cohésion au sens du modèle de Mohr-Coulomb.
Cette fonction prend la même valeur que celle de Mohr Coulomb pour les points où deux des contraintes
principales sont égales (autrement dit la surface de charge passe par les arêtes du cône de Mohr Coulomb).
La proximité du critère avec celui de Mohr-Coulomb dépend de  : pour  = 0, on trouve e=1 et donc le
critère dégénère en critère de von Mises.
Note 1 : la formulation complète pourrait être utilisée pour représenter le comportement des bétons, à
condition de compléter la programmation actuelle.

• Formulation : f() = (B  r(,e) + C I1/ 3 ) – c


3 - sin  tan 
avec  = 2 J2, I1= tr  , B = ;C=
24 cos  3
• Paramètres à fournir : c, 
• Lois d’écrouissage pour le critère de Menetrey et Willam : aucune

Modèles de comportement mécaniques 92


Eléments de massif en statique

3.3.4.17. Critère arrondi basé sur le modèle de Bigoni-Piccolroaz (ICRIT=17)


Bigoni et Piccolroaz ont proposé un modèle qui dépend du troisième invariant :
F() = f(p) + q g()
Dans cette expression, f(p) est la fonction « méridienne » :

f(p) = - M pc (-m) [2(1-)  +  ] si  [0,1] et f(p)=+ sinon


avec  = (p+c)/(pc+p).
La fonction ‘déviatorique’ g() est donnée par :
g() = cos ( /6 – 1/3 arccos ( cos (3)) )
On arrive donc au total à un modèle à 7 paramètres qui doivent respecter les conditions suivantes : pc>0,
 ]0,2[, m>1, M>0,  [0,2] et [0,1[.
La fonction de charge ainsi définie est définie et régulière.
Le paramètre  permet de se rapprocher plus ou moins de l’hexagone dans le plan déviatorique. En faisant
tendre le paramètre  vers 1, on se rapproche d’un critère anguleux.

Pour obtenir un critère proche de celui de Mohr-Coulomb, les auteurs proposent de prendre :

 = 0 ; pc=fc (limite en compression) = 2c cos /(1-sin ) ; M = 3 [r cos(/6 -/3) – cos (/6)] / [ 2 (r+1)
c = fc [cos(/6 -/3) – cos (/6)] / [3r cos(/6 -/3) – 3 cos (/6)]

r = ft/fc = 1-sin/ (1+sin ) ; /6 = arctan( 3 /(2r+1)) ; → 1 ; m →

• Paramètres à fournir : c, , , n
• Lois d’écrouissage pour le critère de Bigoni et Piccolroaz : aucune

Note : Du point de vue de l’implantation dans CESAR, le traitement ressemble beaucoup à celui du critère
précédent. On prendra garde au fait que si l’on prend  très proche de 1, il peut se produire des instabilités
numériques autour des arêtes du critère : on a alors intérêt à tester soigneusement l’influence de la taille
des incréments de chargement.
Comme pour le précédent, il serait fructueux de revenir à la formulation complète pour modéliser des
comportements de type béton. Cela dit, la formulation mathématique paraît complexe. Il est possible que
le critère du modèle HiSS supplante avantageusement les deux critères de Menetrey Willam et de Bigoni
Piccoloraz.

Modèles de comportement mécaniques 93


Eléments de massif en statique

3.3.4.18. Critère du modèle Egg Cam Clay (ICRIT=19)


Ce critère est une variante du modèle Cam clay modifié qui permet de décaler le domaine élastique pour
autoriser des tractions, et prendre en compte une forme plus allongée de la surface de charge dans la partie
frottante. D’autre part, on l’a équipé d’une loi d’écrouissage particulière, dans laquelle la taille du domaine
élastique ne peut pas diminuer.

q
M

p’
-p pc
pcs

Figure 3 – Définition de la surface de charge du modèle Egg Cam Clay

pcs est choisi de manière à ce que le rapport entre les demi-axes horizontaux des deux demi-ellipses soit
constant et égal à  : (pc - pcs) =  (pcs +p) (<1)

• Formulation : f() = q2 + M2 (p+p)(p-p-2pcs) si p<pcs


f() = q2 + M2 (p+pc-2pcs) (p-pc) si ppcs
• Paramètres à fournir : M, pco, p, 

• Lois d’écrouissage pour le Egg Cam Clay :


- écrouissage volumique du Cam-Clay : IECR=1 (voir ICRIT=6)

 (1+eo) vp
pc = pc° exp -
 (-) 

paramètres à fournir : , , eo

- écrouissage volumique du côté compression seulement : IECR=2


dpc=0 si p<pcs

 1+eo d p
dpc = pc - si p>pcs
 -  v
paramètres à fournir : , , eo

Modèles de comportement mécaniques 94


Eléments de massif en statique

3.3.4.19. Critère du modèle HiSS (ICRIT=24)


Ce critère est une partie d’un modèle proposé par Shao et Desai (2000), appelé Hierarchical Single Surface
model, pour traiter de manière générale du comportement cyclique et dynamique des sols saturés. Il
présente une surface de charge qui dépend des invariants du tenseur des contraintes, et combine une partie
frottante (voisine du modèle de Mohr Coulomb ou de Drucker Prager) et une partie contractante (similaire
à celle du Cam-Clay). Il prendre en compte le troisième invariant de manière nettement plus simple que les
modèles de Menetry-Willam ou Bigoni-Piccolroaz.
J2d J1* J1*
• Formulation : f() = -[  ( )²-( )n ] / 1-S
pa ² pa pa

27 J3
avec n>2, S = , J1* = tr  +3R
2 J23/2

• paramètres à fournir :  n R 0 pa

Note : S varie entre -1 et 1 (les deux valeurs extrêmes correspondent au cas où deux des contraintes
principales sont égales). Du côté de la pointe, l’ouverture de la surface est contrôlée par le paramètre 
(analogue à un facteur près au facteur  du critère de Drucker Prager si  =0). Le paramètre  contrôle le
rapport entre la limite en compression et la limite en extension. Le paramètre  du modèle Hiss contrôle la
taille de la surface de charge.

• Lois d’écrouissage pour le critère du modèle HiSS :


- écrouissage volumique : IECR=1
 = 0 exp (- * pv)

paramètres à fournir : 
- écrouissage volumique et déviatorique : IECR=2
 = 0 exp (-pv - pd)

paramètres à fournir : , 
2
pd est obtenu par intégration de  pd = (  pd :  pd)1/2
3

3.3.4.20. Critère du modèle HiSS modifié (ICRIT=30)


On peut simplifier la formulation du critère précédent pour faire mieux apparaître les paramètres qui
contrôlent la forme de la surface de charge.

• Formulation : f() = J2 -  p2 [ 1 – (p/pc)m] / 1-S

1 27 J3
avec p = - tr () + R ; m > 0 ; S =
3 2 J23/2

• paramètres à fournir :  m pc° (valeur initiale de pc) R 

• Lois d’écrouissage pour le critère du modèle HiSS modifié :


- écrouissage volumique : IECR=1
pc = pc° exp (-Apv)

Modèles de comportement mécaniques 95


Eléments de massif en statique

paramètres à fournir : A

q
60

40 Valeurs des paramètres :

20

0 pc=150,  = 0,3 ;  = 0,2 ; m =0,5


0 50 100 150
-20
p'
-40

Figure 4 – Trace de la surface de charge du modèle Hiss pour S=1 et S=-1.

Notes :
Le domaine élastique est limité, sur l’axe des contraintes isotropes, par p=0 et p = p c.
Le paramètre m contrôle la forme du cap du coté des compressions isotropes : plus m est grand, moins la
partie droite de la surface de charge est arrondie. On évitera de prendre une valeur de m trop grande, parce
la surface de charge devient anguleuse, et le traitement numérique est moins performant.
Pour = 0, au voisinage de la pointe, le terme en pm devient négligeable devant 1, et la pente de la courbe
q-p tend vers 3 (ce qui permet d’ajuster  pour retrouver une surface tangente à celle du modèle de
Drucker Prager par exemple).
p  2  1/m
L’état critique (dq/dp = 0) correspond à =
pc  m+2 
Les états critiques sont alignés sur une droite de pente :

m
3
m+2

Note : si on prend en compte le troisième invariant, on obtient, au voisinage de la pointe, une surface
proche du critère de Mohr-Coulomb en compression comme en extension en ajustant les paramètres  et
:
 p2
J2 = q2/3 =
1-S
avec S = -1 en compression et S = +1 en extension.
6 sin 
Avec Mohr Coulomb, on a q = p
3 + sin 

-1 3 +sin  1- 6 sin   2


ce qui conduit à choisir :  = avec  = ; et  =
+1 3 - sin  3 3 - sin  

On choisira aussi R = c cotan .

Modèles de comportement mécaniques 96


Eléments de massif en statique

3.3.4.21. Modèle S-Clay 1 (ICRIT=26)


Le modèle S-Clay 1 a été proposé par Wheeler et al (2003) pour rendre compte de l’anisotropie des
propriétés de résistance induite par le chargement subi par une argile. Il s’agit d’un modèle complexe,
présenté en détail dans l’annexe 0. Il paraît constituer une piste prometteuse, mais semble encore difficile
à maîtriser.
• Formulation : 3/2 (s-p a*) :(s- p a*) – (M2 – 3/2 a* :a*) (pm-p) p
• paramètres à fournir : M, pm0, k0
Le paramètre k0sert à initialiser la valeur de a*. voir l’annexe 0 consacrée à ce modèle
• Lois d’écrouissage pour le critère du modèle S-CLAY 1 :
- loi d’écrouissage du S-Clay 1 (IECR=1)
Il s’agit de décrire l’évolution de pm et de la variable tensorielle a*.
1+e0
pm = pm0 exp [- ]
- v

Ko2+ 3Ko- M2 3(1 - Ko)


0 = , Ko =
3 1 + 2 Ko

d =  [ { v -  } <dpv> +  { d -  } dpd ]

3s s
v = ; d = ; <dpv > = dpv si dvp< 0 et 0 sinon
4p 3p

3 (4 M2 - 4 Ko2 - 3Ko)
=
8 (Ko2+ 2Ko- M2)

- Paramètres à fournir : , , e0, 

3.3.4.22. Modèle de sol renforcé par géogrille : Tensar Stabilized Soil


Model (ICRIT=51/52)

La société Tensar a développé un modèle de plasticité hétérogène non associé pour les sols renforcés par
géogrilles. Le modèle prend en compte la position de la grille et une distance sur laquelle son influence se
fait sentir. Dans le cadre des modèles à composantes, le modèle comporte deux aspects : un critère et un
potentiel plastique spécifiques, qui correspondent aux valeurs ICRIT=51 et ICRIT=52.
L’utilisation de ce modèle fait l’objet de dispositions contractuelles particulières. On se rapprochera de la
société Itech pour les modalités d’utilisation.

Modèles de comportement mécaniques 97


Eléments de massif en statique

3.3.5. Prise en compte d’inclusions de renforcement par homogénéisation


Le modèle IMOD=43 permet de prendre en compte par une procédure d’homogénéisation la présence
d’inclusions de renforcement dans un massif dont le comportement est décrit par le modèle de Drucker
Prager. On peut reconduire le même type de modèle mécanique, mais en attribuant à la phase matrice
n’importe lequel des modèles de comportement que l’on peut mettre en œuvre dans le cadre des modèles
« à composantes ». On peut aussi envisager de donner aux inclusions de renforcement un comportement
plus complexe.
On suppose à nouveau qu’il y a adhérence parfaite entre le sol et les inclusions (au sens où leur déplacement
moyen est le même).
La structure proposée consiste à fournir, à la suite des lignes qui décrivent le comportement élastoplastique
de la matrice, les lignes suivantes, dédiées au comportement et à la disposition géométrique des inclusions
de renforcement :

RENF
Un indicateur entier ICOMP relatif au comportement des inclusions + les valeurs des paramètres pour
ce modèle
Un indicateur entier IGEOM relatif à la disposition spatiale des inclusions + les valeurs des paramètres
ad hoc

3.3.5.1. Comportement des inclusions


Le comportement de la « phase » qui représente globalement les inclusions de renforcement est décrit par
un indicateur entier ICOMP. Pour le moment, deux cas sont prévus :
- celui de l’élasticité linéaire, qui correspond à ICOMP=1, et pour lequel il faut donner deux paramètres : le
module du matériau constitutif des inclusions et l’aire de la section d’une inclusion ;
- celui du comportement élastique linéaire parfaitement plastique (ICOMP=2) : on donne en plus la
contrainte limite en traction du matériau constituant les inclusions, et le rapport entre la limite en
compression et la limite en traction d’une inclusion (ce qui permet, si on le juge nécessaire, d’interdire les
efforts de compression dans les inclusions).
Deux autres comportements ont été programmés mais sans que leur programmation ait été entièrement
validée : un comportement élastique-fragile, qui conduit à un report des efforts des inclusions vers le sol
lorsque l’on dépasse un seuil en contrainte ; et un comportement qui permet de modéliser la succession
d’une phase linéaire, d’une phase de déformation plastique et d’une rupture fragile des inclusions au-delà
d’un certain allongement plastique.
Les modèles fragiles restent à tester car le caractère fragile donne des reports de forces entre nœuds qui
rendent les calculs instables.

valeur de description paramètres à fournir


ICOMP
1 élasticité linéaire K : module du matériau constitutif des inclusions
SA : aire de la section d’une inclusion
2 élasticité linéaire + plasticité K, SA : comme ICOMP=1,
parfaite
S : contrainte limite en traction simple du mat.
constitutif

Modèles de comportement mécaniques 98


Eléments de massif en statique

ETA : rapport limite en compression / limite en


traction
3 élasticité linéaire + comportement K, SA : comme ICOMP=1
fragile
S, ETA : comme ICOMP=2
4 élasticité linéaire + plasticité K, SA idem ICOMP=1,
parfaite + fragilité
S, ETA : comme ICOMP=2
DPMT, DPMC : déformations plastiques
maximales en traction et en compression

3.3.5.2. Disposition spatiale des inclusions

IGEOM est un indicateur entier qui représente la disposition géométrique des inclusions de la famille que
l’on est en train de décrire. Les paramètres à fournir dépendent de la valeur de NDIM et INAT. Les
paramètres ont le même sens que pour le modèle « classique » IMOD=43 (cf. 0).

NDIM= 2 ; INAT = 1
valeur de IGEOM nom paramètres à fournir
1 renforcement homogène , FV
2 renforcement radial X, Y, FV

NDIM=2 ;INAT = 2
valeur de IGEOM Nom paramètres à fournir
1 renforcement homogène FV
2 renforcement radial FV
3 renforcement divergent cylindrique , FV
4 renforcement divergent sphérique Z, FV

NDIM=3
valeur de IGEOM nom paramètres à fournir
1 renforcement homogène , , FV
2 renforcement radial X, Y, Z, , , FV
3 renforcement divergent cylindrique X, Y, Z, , , , FV
4 renforcement divergent sphérique X,Y,Z, FV

3.3.6. Calculs en condition non drainée


On peut imposer que l’évolution d’un groupe d’éléments est non drainée, en ajoutant une ligne du type
NDR Kw n

Modèles de comportement mécaniques 99


Eléments de massif en statique

où Kw est le module de compression du fluide saturant (de l’ordre de 2GPa pour de l’eau, mais il peut être
indiqué de minorer cette valeur pour éviter des difficultés numériques et/ou tenir compte d’une
compressibilité accrue par la présence d’air dissous) ; n est la porosité du milieu.
Note : il n’est pas nécessaire en pratique de connaître n et Kw avec une grande précision ; il suffit que Kw/n
soit sensiblement plus grand que le module de compression du matériau en condition drainée.
Cette fonctionnalité donne en sortie des incréments de pression interstitielle. L’utilisation de l’option PRS
du module MCNL permet de reconstituer un champ de charge hydraulique en vue d’un calcul d’écoulement
ultérieur.

Modèles de comportement mécaniques 100


Eléments de massif en statique

3.4. Modèles à plusieurs mécanismes plastiques


Les mots-clés CRT2, POT2, ECR2 permettent de définir un deuxième mécanisme plastique éventuel. Les
mêmes fonctions peuvent être utilisées comme critères et comme potentiels. Un petit nombre de
combinaisons de deux mécanismes sont programmées (à détailler).

3.5. Comportement cyclique


A titre exploratoire, pour les applications dans lesquelles le sol subit un chargement cyclique, on s’est
intéressé à la prise en compte d’un écrouissage cinématique non linéaire. Pour pouvoir effectuer des tests
de mise au point dans de bonnes conditions, on a choisi de définir de nouvelles valeurs de l’indicateur ICRIT,
mais on aurait pu compléter la programmation des modèles ICRIT=2 et ICRIT=5.
Ces modèles permettent de représenter une accumulation progressive de déformation plastique au cours
de cycles d’amplitude constante (rochet).

3.5.1.1. Critère de von Mises (ICRIT=25)


1
• Formulation : f() = F(-X) où F() = s:s -k²
2

• Paramètres à fournir : k
• Loi d’écrouissage :
- loi de Chaboche (ou Armstrong-Frederick) : IECR = 1


X = 2/3 C  p - D X  avec :  = (2/3  p:  p) 1/2

paramètres à fournir : C, D
Note : la démarche n’est pas encore aboutie. En particulier, on devrait en principe faire figurer une valeur
initiale de X dans les paramètres à fournir.

3.5.1.2. Critère de Drucker Prager (ICRIT=27)


• Formulation : f() = F(-X) où F() = J2 +  I1 – k
• Paramètres à fournir : c, 
• Loi d’écrouissage :
- loi de Chaboche (ou Armstrong-Frederick) : IECR = 1


X = 2/3 C  p - D X  avec :  = (2/3  p:  p) 1/2

paramètres à fournir : C, D

Note : le modèle précédent est classique dans le cas des modèles cycliques. L’utilisation de la loi de
Chaboche avec le critère de Drucker Prager est en revanche originale.

Modèles de comportement mécaniques 101


Eléments de massif en statique

3.6. Hardening Soil Model (mécanisme frottant seulement)

3.6.1. Introduction
Le Hardening Soil Model est, comme son nom l’indique, un modèle de comportement élastoplastique
écrouissable pour les sols. On en trouve plusieurs présentations (parfois un peu différentes) dans Schanz et
al (1999), ou dans la documentation du logiciel Plaxis qui a contribué à populariser et répandre ce modèle.
Il s’agit d’un modèle élastoplastique avec une élasticité non linéaire et deux mécanismes plastiques avec
écrouissage : un mécanisme frottant (ou déviatorique), avec une surface de charge similaire à celle du
modèle de Mohr Coulomb par certains aspects, et un mécanisme contractant (ou isotrope), qui rend compte
d’une déformation volumique de contraction lorsque la contrainte moyenne devient suffisamment forte.
Dans CESAR, seul le mécanisme déviatorique a été programmé jusqu’à présent.

3.6.2. Partie élastique du modèle (IELAS=5)


Elle a déjà été présentée dans la section 3.3.3.13. Il s’agit d’un modèle isotrope non linéaire, avec un
coefficient de Poisson constant et un module d’Young qui dépend de la contrainte principale mineure :
m

Eur =
ref
E ur
 3+c cotan  
ref+c cotan 

3.6.3. Critère de plasticité et loi d’écrouissage (ICRIT=31 / ECR=1)


Le critère n’est pas régulier, et porte, comme celui de Mohr-Coulomb, sur les contraintes principales
extrêmes. Il en résulte que la surface de charge est anguleuse.
qf
p = -1/3 tr  ; qa =
Rf
m

E50 = E 50
ref  3 sin p + c cos p 
pref sin p + c cos p
2 (3 sin p + c cos p)
qf =
1 - sin p

Une des fonctions critères est donnée par :


2 q qa q 2 E50
f12 = -2 - p avec Ei =
Ei(qa - q) Eur 2 - Rf

ou encore, en prenant q = 1-2 :


qa(2-Rf) 1-2 1-2 p
f12 = -2 -
E50 qa - (1-2) Eur

De manière analogue, on pose :


qa(2-Rf) 1-3 1-3 p
f13 = -2 -
E50 qa - (1-3) Eur

On reste dans le régime élastique tant que les deux conditions f 12< 0 et f13<0 sont vérifiées.

ref
Le modèle fait intervenir 7 paramètres d'entrée : c, p, m, ref, Rf , Eref
ur , E 50

Modèles de comportement mécaniques 102


Eléments de massif en statique

Loi d'écoulement
sin p - sin p
sin cv =
1 -sin p sin p

1 - 3
sin m =
1 + 3 - 2 c cotan p

sin m - sin cv


sin m =
1 -sin m sin cv

Le potentiel pour le critère f12 est donné par :


g12 = (1-2)/2 - (1+2)/2 sin m

L’angle de dilatance m dépend de 3 via m. Il faudrait en tenir compte pour calculer les dérivées de g 12
par rapport à , mais on ne le fait pas dans le HSM (voir formule 15 de la référence Schanz et al, 2009).
D’autre part, le manuel de Plaxis-GiD) donne une règle plus complexe pour calculer m :

Enfin, pour éviter que le sol ne gonfle indéfiniment, l'utilisateur a la possibilité de définir un seuil au-delà
duquel l'angle de dilatance est nul. Le seuil porte sur la valeur de l'indice des vides. Ce traitement
complémentaire de la dilatance introduit trois paramètres en plus, qui sont la valeur initiale eo et les valeurs
minimale et maximale emin et emax de l'indice des vides.

Loi d'écrouissage
Il reste à décrire l'évolution du paramètre p . Elle est définie (Schanz et al, 1999) par :
dp = dvp / sin m

3.6.4. Mise en œuvre dans CESAR


Le modèle HSM fait l’objet pour le moment d’un traitement spécifique. Le choix du critère implique
l’utilisation de la loi d’écoulement spécifique décrite ci-dessous, et le mot POT n’a donc pas à figurer dans
les données. De la même façon, le modèle est prévu pour fonctionner avec la loi d’écrouissage du modèle
original : on donne simplement le mot-clé ECR suivi de l’indicateur entier 1, sans donner de paramètre
spécifique.

3.6.5. Limites de l’implantation du HSM dans CESAR

Modèles de comportement mécaniques 103


Eléments de massif en statique

Il manque le deuxième mécanisme plastique et la gestion d’une éventuelle préconsolidation du sol.

Modèles de comportement mécaniques 104


Eléments de massif en statique

3.7. Modèles d’endommagement

3.7.1. Généralités
Comme on l’a mentionné plus haut (cf. 2.7), les modèles d’endommagement visent à rendre compte d’une
perte de raideur progressive d’un matériau à mesure qu’on le déforme. Il existe une littérature abondante
sur le sujet, et la modélisation de ces phénomènes fait l’objet de nombreuses recherches (pour prendre en
compte l’influence du caractère multiaxial du chargement, ou la restauration de la rigidité lorsqu’on referme
les fissures, le caractère anisotrope de la perte de raideur etc.).
On adopte d’abord le point de vue le plus simple, celui de l’endommagement isotrope. Dans ce cadre, le
tenseur des modules d’élasticité (sécant) est multiplié par un scalaire inférieur à 1 lorsque l’état
d’endommagement du matériau évolue.
Les modèles d’endommagement ont été développés pour rendre compte du comportement non-linéaire
de certains matériaux « quasi-fragiles », qui présentent un comportement linéaire jusqu’à un certain seuil
(de déformation ou de contrainte), puis une perte de rigidité. La présentation donnée ci-dessous est
volontairement très succincte. Elle s’appuie en particulier sur les synthèses proposées par Nedjar (1995) et
Dal Pont et Tailhan (2009).
Un des premiers pas dans la prise en compte de l’endommagement est dû à Kachanov (1958), qui propose
de décrire par une variable d’endommagement l’évolution des propriétés élastiques. Dans cette approche,
le tenseur des contraintes est relié aux déformations par la loi de comportement suivante :
 = (1-D) C : 
où C est le tenseur des modules élastiques et d désigne la variable (scalaire) d’endommagement : d vaut 0
pour le matériau non endommagé et 1 pour le matériau complètement endommagé.
Cette approche a été développée ensuite par Lemaître et Chaboche (1985) dans un cadre
thermodynamique, pour étudier l’endommagement des métaux sous l’effet de l’apparition de cavités puis
leur coalescence.
La suite de la construction du modèle consiste à définir à quelle condition la variable d’endommagement
évolue, et, le cas échéant, à donner la loi décrivant cette évolution. On note une certaine similarité avec la
théorie de la plasticité, dans laquelle on définit un seuil de plasticité et une loi d’écoulement pour décrire
l’évolution des déformations plastiques.
Dans l’approche ci-dessus, l’endommagement est représenté par une seule variable scalaire. Il existe des
modèles d’endommagement plus complexes, dans lesquels l’endommagement représenté par une variable
tensorielle pour tenir compte d’une anisotropie de l’endommagement. Dans le cadre de notre étude, on
choisit, au moins dans une première étape, de s’en tenir à une variable scalaire.
D’autre part, il est connu qu’au-delà d’un certain niveau d’endommagement, on observe un comportement
radoucissant, qui conduit à une perte d’unicité de la solution (voir par exemple Jirasek, 2002, ou Giry, 2011).
Pour surmonter cette difficulté, différentes approches sont possibles. On se limite ici à une approche locale,
la dépendance au maillage étant gérée par une technique de régularisation simplifiée de type Hillerborg
(c’est-à-dire que le traitement numérique du comportement local prend en compte explicitement la taille
des éléments)..
Le modèle d’endommagement isotrope le plus connu est celui de Mazars, mais de nombreux autres
modèles sont disponibles dans la littérature (par exemple celui d’Oliver).
Dans CESAR, les modèles d’endommagement ont été programmés dans le cadre des modèles « à
composantes » (IMOD=10000). Dans ce cadre, les différents aspects du comportement mécanique sont
associés à un mot-clé : ELAS pour la loi élastique, CRT pour le critère de plasticité, POT pour le potentiel
plastique, etc. L’endommagement est associé à un mot-clé spécifique, ENDO, suivi d’un indicateur entier
IENDO, qui représente le modèle d’endommagement choisi, et d’un nombre de paramètres qui dépend du
modèle adopté.
La suite de cette section fait de larges emprunts à la thèse d’Omar Moreno Regan (2016).

Modèles de comportement mécaniques 105


Eléments de massif en statique

3.7.2. Utilisation des modèles d’endommagement avec CESAR


La prise en compte de l’endommagement a été introduite dans le module MCNL qui regroupe l’essentiel
des modèles mécaniques non linéaires en statique.
Le principe consiste à utiliser les lois de comportement « à composantes », en donnant dans le jeu de
données CESAR à l’indicateur IMOD la valeur 10000. On définit ensuite une loi élastique isotrope linéaire à
l’aide du mot-clé ELAS, puis la loi d’endommagement considérée, à l’aide du mot clé ENDO, suivi d’un
indicateur entier appelé IENDO qui désigne la loi choisie et des paramètres du modèle correspondant.
Par exemple, pour un béton dont les caractéristiques initiales sont E= 10000 MPa et  = 0,2, et pour le
modèle de Mazars, avec D°=10-4, Ac = 1 ; Bc = 1000 ; At = 1 ; Bt = 10000 ; on trouvera dans le jeu de
données les lignes suivantes :

Beton nom du groupe


10000 1 valeurs de IMOD et INAT (déformation plane)
ELAS 0 10000.e6 0.2 mot-clé ELAS et données élastiques
ENDO 6 1.e-4 1. 1000. 1. 10000. Mot-clé ENDO, indicateur entier IENDO de la loi
et données correspondantes

3.7.3. Modèles d’endommagement isotrope

3.7.3.1. Modèle de Mazars (IENDO=6)


On peut définir une classe de modèles dans laquelle le critère d’endommagement porte sur une fonction
du tenseur des déformations (ou des contraintes).
Mazars (1984) a proposé un modèle isotrope d’endommagement pour le béton établi à partir de résultats
expérimentaux. L’évolution de la variable d’endommagement dépend d’une déformation équivalente 𝜀̃ qui
traduit l’état local d’extension du matériau : tant qu’elle reste inférieure à un certain seuil, le matériau ne
s’endommage pas et ses modules ne varient pas. Si le seuil est atteint, la variable d’endommagement d
évolue suivant une loi d’endommagement que le modèle doit préciser.
Dans le modèle de Mazars original, la déformation équivalente est donnée par :

𝜀̃ = √〈𝜀1 〉2+ + 〈𝜀2 〉2+ + 〈𝜀3 〉2+

où 𝜀𝑖 est la déformation principale dans la direction i et où 〈𝜀𝑖 〉+ est donné par :


〈𝜀𝑖 〉+ = 𝜀𝑖 si 𝜀𝑖 ≥ 0 ; 〈𝜀𝑖 〉+ = 0 si 𝜀𝑖 < 0

L’endommagement démarre lorsque 𝜀̃ dépasse un certain seuil 𝜀𝐷0 . Le modèle de Mazars (1984) propose
que ce seuil soit la déformation correspondante à la contrainte maximale lors d’un essai uniaxial de traction
directe. Si on suppose que le comportement est linéaire jusqu’à la contrainte maximale en traction, on peut
écrire :
𝜎𝑡
𝑟0 =
𝐸0
où 𝜎𝑡 est la résistance en traction et 𝐸0 le module d’élasticité sans endommagement. Le critère
d’endommagement s’écrit alors :
𝐹 =𝜏−𝑟 ≤ 0

Modèles de comportement mécaniques 106


Eléments de massif en statique

où 𝑟 est le seuil actuel, égal au seuil initial 𝜀𝐷0 s’il n’a jamais été atteint, ou à la plus grande valeur atteinte
par 𝜏 dans le cas contraire. La surface du domaine élastique, définie par F=0, est montrée dans la figure
suivante à titre illustratif, 𝜎𝑐 représentant la résistance en compression.

Figure – Surface limite d’endommagement du modèle de Mazars dans l’espace de contraintes principales
avec 3 = 0
Il reste à préciser l’évolution de la variable d’endommagement. Étant donné que l’effet de
l’endommagement n’est pas le même en traction et compression, Mazars (1984) considère que, pour un
état de contraintes multiaxial, la variable d est une combinaison linéaire de deux variables
d’endommagement associées respectivement aux contraintes de traction 𝑑𝑡 et de compression 𝑑𝑐 :
d = t dt + c dc
En l’absence de traction t = 0 ; en l’absence de compression c = 0 , et dans tous les cas t + c =1. Les lois
d’évolution de deux variables d’endommagement sont :
𝑟 0 (1 − 𝐴𝑐 ) 𝐴𝑐
𝑑𝑐 = 1 − −
𝜏𝑀 exp[𝐵𝑐 − (𝑟 − 𝑟 0 )]
𝑟 0 (1 − 𝐴𝑡 ) 𝐴𝑡
𝑑𝑡 = 1 − −
𝜏𝑀 exp[𝐵𝑡 − (𝑟 − 𝑟 0 )]

avec 𝑟 0 la déformation seuil, déterminée expérimentalement et 𝑟 la valeur actuelle du seuil. Les paramètres
𝐴𝑐 et 𝐵𝑐 (respectivement 𝐴𝑡 et 𝐵𝑡 ) sont déterminés expérimentalement à partir des courbes contrainte –
déformation d’un essai de compression (respectivement de traction).
Les facteurs 𝛼𝑖 qui déterminent la contribution de traction ou compression sont déterminés en fonction de
l’état de déformation:
3
𝜀𝑡𝑖 (𝜀𝑡𝑖 + 𝜀𝑡𝑖 )
𝛼𝑡 = ∑ 𝐻𝑖
𝜀̃2
𝑖=1
3
𝜀𝑐𝑖 (𝜀𝑡𝑖 + 𝜀𝑡𝑖 )
𝛼𝑐 = ∑ 𝐻𝑖
𝜀̃2
𝑖=1

où 𝜀̃ est la déformation équivalente, et où 𝐻𝑖 = 0 si 𝜀𝑖 < 0 et 𝐻𝑖 = 1 si 𝜀𝑖 > 0. Les parties 𝜀𝑡𝑖 et 𝜀𝑐𝑖


correspondent aux déformations principales occasionnées par les contraintes de traction et compression
respectivement. On les calcule en décomposant le tenseur de contraintes principales effectives en une partie
positive et une négative :
𝜀𝑡𝑖 = 𝑠𝑖𝑗0 𝜎̅𝑖 +
𝜀𝑐𝑖 = 𝑠𝑖𝑗0 𝜎̅𝑖 −

Modèles de comportement mécaniques 107


Eléments de massif en statique

Dans ces expressions, si 𝜎̅𝑖 > 0 alors 𝜎̅𝑖 + = 𝜎̅𝑖 , et 𝜎̅𝑖 − = 0 et dans le cas contraire 𝜎̅𝑖 + = 0 𝜎̅𝑖 − = 𝜎̅𝑖 . La matrice
de souplesse sans endommagement est calculée comme suit :

1 1 −𝜈 −𝜈
𝑠𝑖𝑗0 = [−𝜈 1 −𝜈 ]
𝐸0
−𝜈 −𝜈 1
La valeur correspondante de 𝑠𝑖𝑗0 est à prendre en compte dans le cas de contraintes ou de déformations
planes. On notera que l’on a :
𝜀𝑖 = 𝜀𝑡𝑖 + 𝜀𝑐𝑖
Le type de courbe contrainte – déformation associé à ce modèle est illustré par la figure suivante.

traction
Pente (1-d)Eo

compression

Figure –Comportement uniaxial pour le modèle de Mazars

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Mazars (IENDO=6):


• déformation définissant le seuil d’endommagement initial D° [-]
• At, Bt : paramètres de la loi d’endommagement en traction [-]
• Ac, Bc : paramètres de la loi d’endommagement en compression [-]

3.7.3.2. Modèle de Mazars revisité avec régularisation (IENDO=9)


Dans le modèle de Mazars « revisité », la déformation équivalente appelée maintenant  est celle proposée
par Davenne et al (1989) :

 = √〈𝜀1 〉2+ + 〈𝜀2 〉2+ + 〈𝜀3 〉2+

Elle introduit un coefficient , qui vise à obtenir de meilleurs résultats lorsque le matériau se trouve en
compression biaxiale. Le coefficient  est défini par l’expression suivante :

√⟨𝜎̅1 ⟩2− + ⟨𝜎̅2 ⟩2− + ⟨𝜎̅3 ⟩2−


𝛾=−
⟨𝜎̅1 ⟩− + ⟨𝜎̅2 ⟩− + ⟨𝜎̅3 ⟩−

Modèles de comportement mécaniques 108


Eléments de massif en statique

où 𝜎̅𝑖 est la contrainte principale effective dans la direction i, et ⟨𝜎̅𝑖 ⟩− sa partie négative : ⟨𝜎̅𝑖 ⟩− =𝜎̅𝑖 si 𝜎̅𝑖  0,
⟨𝜎̅𝑖 ⟩− = 0 sinon. La valeur de  est bornée entre 0 et 1, et est calculée uniquement lorsqu’au moins une
contrainte principale est négative, c'est-à-dire en compression.

D’autre part, nous avons vu que le traitement numérique de l’endommagement nécessite une technique
de régularisation afin de rendre la solution moins dépendante de la taille des éléments du maillage. La
technique choisie ici consiste à faire dépendre l’évolution de l’endommagement de la taille de l’élément
fini. On modifie l’équation utilisée pour calculer la variable dt suivant la proposition de La Borderie (2003) :
𝑟0
𝑑𝑡 = 1 − exp[−𝐵𝑡 (𝑟 − 𝑟 0 ]
𝑟
Le paramètre 𝐵𝑡 dépend de la longueur caractéristique 𝑙𝑐 , de l’énergie de fracturation en mode I, notée 𝐺𝑓 ,
et de la contrainte de rupture du matériau en tractiont :
𝑙𝑐 𝜎𝑡
𝐵𝑡 =
𝐺𝑓

On prend 𝑙𝑐 = √𝑆, où 𝑆 est l’aire de l’élément auquel appartient le point d’intégration. L’énergie de
fracturation 𝐺𝑓 est considérée comme une propriété du matériau (dont la détermination expérimentale est
par ailleurs délicate).

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Mazars revisité avec régularisation


(IENDO=9):
• déformation définissant le seuil d’endommagement initial D° [-]
• contrainte limite en traction t (Pa)

• énergie de fracturation en mode I, Gf, (Pa/m)

• Ac, Bc : paramètres de la loi d’endommagement en compression [-]

3.7.3.3. Modèle d’Oliver (IENDO=7)


Pour caractériser la dégradation progressive des propriétés du matériau, Simo et Ju (1987) proposent
d’utiliser une grandeur liée à l’énergie de de déformation, notée 𝜏, qui traduit l’état de déformation en trois
dimensions du point étudié :

0
𝜏 = √𝜀𝑖𝑗 : 𝐶𝑖𝑗𝑘𝑙 : 𝜀𝑘𝑙 = √2𝜓 0

L’énergie  peut être également exprimée en termes des contraintes principales effectives 𝜎̅𝑖 :

𝜏 = √𝜎̅𝑖 𝑠𝑖𝑗0 𝜎̅𝑖

On trouve pour le cas tridimensionnel :


1 2
𝜏= [𝜎̅ + 𝜎̅22 + 𝜎̅32 − 2𝜈(𝜎̅1 𝜎̅2 + 𝜎̅1 𝜎̅3 + 𝜎̅2 𝜎̅3 )]
𝐸0 1
Nous avons utilisé le troisième modèle proposé dans l’article d’Oliver et al (1990), qui modifie l’expression
de  afin de mieux prendre en compte le comportement en compression, en introduisant un coefficient ,
fonction de l’état de contraintes :

𝜏 = 𝛾√𝜎̅𝑖 𝑠𝑖𝑗0 𝜎̅𝑖

Modèles de comportement mécaniques 109


Eléments de massif en statique

avec
1−𝜃 ∑3𝑖=1⟨𝜎̅𝑖 ⟩ 𝜎𝑐
𝛾 = (𝜃 + ) ;𝜃= 3 ; 𝑛=
𝑛 ∑𝑖=1|𝜎̅𝑖 | 𝜎𝑡

où 𝜎̅𝑖 est la contrainte principale effective dans la direction i, ⟨∙⟩ désigne la partie positive : ⟨𝜎̅𝑖 ⟩ = 𝜎̅𝑖 si 𝜎̅𝑖 ≥
0, 𝜎̅𝑖 = 0 sinon. On trouve  = 1 en traction triaxiale et  = 1/n en compression triaxiale ; 𝜎𝑐 et 𝜎𝑡 , sont la
résistance à la compression et à la traction, respectivement.
Le critère d’endommagement s’écrit
𝐹 =𝜏−𝑟 ≤0
où r désigne le seuil actuel d’endommagement, dont la valeur initiale est notée r° , donné par
r° = √𝜀𝑡 𝐸0 𝜀𝑡

où 𝜀𝑡 est la déformation correspondant à la limite en traction 𝜎𝑡 = 𝐸𝑜 𝜀𝑡 , 𝐸𝑜 désignant le module


d’élasticité sans endommagement. La surface du domaine élastique F=0 est montrée dans la figure suivante
à titre illustratif, 𝜎𝑐 représentant la résistance en compression.

Figure – Surface limite d’endommagement du modèle d’Oliver et al (1990) dans l’espace de contraintes
principales avec 3 = 0

Pour l’évolution de la variable d’endommagement, Oliver et al (1990) proposent la forme suivante:


𝑟0 𝑟
𝑑 = 1 − exp{𝐴(1 − )}
𝑟 𝑟0
Le paramètre 𝐴 prend en compte la technique de régularisation nécessaire pour le traitement numérique
du modèle. L’expression proposée par Oliver et al (1990) est :
𝐺𝑓 𝐸0 1 −1
𝐴=( − ) ≥0
𝑙𝑐 𝜎𝑡 2 2
où 𝐺𝑓 est l’énergie de fissuration en mode I, supposée une propriété du matériau ; 𝑙𝑐 est la longueur
caractéristique prise égale à 𝑙𝑐 = √𝑆, avec 𝑆 l’aire de élément fini à laquelle appartient le point d’intégration.
Le comportement uniaxial décrit par ce modèle est illustré par la figure suivante.

Modèles de comportement mécaniques 110


Eléments de massif en statique

Pente (1-d)Eo traction

compression

Figure – Comportement uniaxial pour le modèle d’Oliver et al (1990)

Le modèle de Mazars présenté dans le paragraphe précédent et le modèle proposé par Oliver et al (1990),
reproduisent correctement le comportement non linéaire du béton en traction. En revanche, c’est modèle
de Mazars qui reproduit avec plus de précision le comportement en compression du béton.

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Oliver (IENDO=7):


• contrainte limite en traction t (Pa)

• énergie de fracturation en mode I, Gf (Pa/m)

• contrainte limite en compression c (Pa)

3.7.3.4. Modèle de Faria (IENDO=10)

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Faria (IENDO=10):


• contrainte limite en traction t (Pa)
• contrainte limite en compression c (Pa)
• Ac, Bc : paramètres de la loi d’endommagement en compression [-]

• énergie de fracturation en mode I, Gf (Pa/m)

Modèles de comportement mécaniques 111


Eléments de massif en statique

3.7.4. Modèles d’endommagement anisotropes pour la maçonnerie


La thèse d’Omar Moreno Regan (CIFRE RATP/IFSTTAR) avait pour objectif de développer des modèles de
comportement mécanique pour représenter les voutes en maçonnerie du métro parisien. Les calculs
élastoplastiques montrent des insuffisances : ils donnent une phase initiale de déformation relativement
raide, suivi d’une rupture brutale, alors que l’expérience indique que le comportement réel de la voûte est
plus souple. Ce manque de représentativité des modèles numériques pose problème lorsqu’on veut fixer
des seuils de déplacement à ne pas dépasser lors de travaux à proximité d’un tunnel ancien.
L’approche prend en compte deux aspects du comportement de la maçonnerie :
- l’appareillage de maçonnerie conduit à représenter la voute par un milieu homogénéisé anisotrope. La
structure hétérogène constituée par les blocs et les joints de mortier est remplacée par un matériau
homogène équivalent, suivant une technique d’homogénéisation particulière tirée de la littérature : on
élabore donc dans une première étape un modèle élastique orthotrope, qui prend en compte l’orientation
et l’épaisseur des joints, l’appareillage des blocs, etc. On a introduit une élasticité linéaire orthotrope
(IELAS=14, voir 3.3.3.7), puis la possibilité de calculer les modules d’élasticité anisotrope à partir des
caractéristiques de la maçonnerie (IELAS=15, voir 0), et enfin une prise en compte de l’orientation locale
des joints de maçonnerie dans une voute elliptique (IELAS=16/17, voir 3.3.3.9/3.3.3.10).
- d’autre part, la littérature disponible sur la maçonnerie montre qu’elle présente un comportement
endommageable, c’est-à-dire une perte de raideur lorsque la déformation qu’elle subit augmente. On a mis
en place un algorithme général de traitement numérique de ce type de modèles, et introduit un ensemble
de modèles d’endommagement isotrope « classiques » utilisables pour d’autres matériaux que la
maçonnerie (par exemple le béton). La dernière étape a consisté à combiner l’anisotropie et
l’endommagement pour définir un modèle spécifiquement dédié à la maçonnerie. On introduit un
endommagement isotrope pour chaque constituant de la maçonnerie, et à tenir compte de l’état
d’endommagement des constituants dans la procédure d’homogénéisation des propriétés élastiques.
La démarche peut être mise en œuvre pour différents modèles d’endommagement locaux dans les
constituants, ce qui explique qu’il y a plusieurs lois d’endommagement proposées dans CESAR pour la
maçonnerie. L’approche proposée par Zucchini consiste à utiliser un critère de type Rankine. O. Moreno
Regan a proposé deux variantes, dans lesquelles l’endommagement local est décrit par le modèle de Mazars
ou par celui d’Oliver.

Ces trois modèles sont donc supposés être associés aux modèles élastiques décrivant les composantes de
la maçonnerie, IELAS=15 ou IELAS=17 dans le cas d’une voute elliptique.

3.7.4.1. Modèle de Zucchini (IENDO=22)

Dans l’approche proposée par Zucchini (2004), l’endommagement est décrit par un modèle de type
Rankine. Dans ce modèle, sous charges normales, le bloc et le joint vertical sont supposés s’endommager
en mode I. La surface limite d’endommagement est donnée par un critère de Rankine :
𝐹 = 𝜏 − 𝑟 ≤ 𝜂1
où 𝜂1 = 10−2 , 𝜏 = 𝜎̅𝑝 est la contrainte principale effective maximale en traction du bloc ou du joint vertical
et 𝑟 est le seuil actuel, égal au seuil initial 𝜎𝑡 s’il n’a jamais été atteint ou à la plus grande valeur atteinte par
𝜏 dans le cas contraire.
La loi d’évolution de l’endommagement est inspirée du modèle d’ Oliver et al (1990) :
𝜎𝑡 𝑟
𝑑 = 1 − exp{𝐴(1 − )}
𝑟 𝜎𝑡
Le paramètre 𝐴 prend en compte la technique de régularisation nécessaire pour le traitement numérique
du modèle. L’expression proposée par Oliver et al (1990) est :

Modèles de comportement mécaniques 112


Eléments de massif en statique

𝐺𝑓 𝐸0 1 −1
𝐴=( − ) ≥0
𝑙𝑐 𝜎𝑡 2 2
où 𝐺𝑓 est l’énergie de fissuration en mode I, supposée une propriété du matériau ; 𝑙𝑐 est la longueur
caractéristique prise égale à 𝑙𝑐 = √𝑆, où 𝑆 représente l’aire de élément fini à laquelle appartient le point
d’intégration.
Le joint horizontal (dans la direction b) est supposé s’endommager en mode II. Le critère
d’endommagement est le même, mais on remplace 𝜎̅𝑝 par 𝜏̅, la contrainte effective de cisaillement, et 𝜎𝑡
par 𝜎𝑠 , la résistance à la traction et au cisaillement, respectivement. La loi d’évolution devient
𝜎𝑠 𝑟
𝑑 =1− exp{𝐴𝑠 (1 − )}
𝑟 𝜎𝑠
Le paramètre 𝐴𝑠 est calculé par la formule
𝐺𝑓𝑠 𝐺𝑚 ° 1 −1
𝐴=( − ) ≥0
𝑙𝑐 𝜎𝑠 2 2
où 𝑙𝑐 est la longueur caractéristique, 𝐺𝑓𝑠 est l’énergie de fissuration en mode II et 𝐺𝑚 ° le module de
cisaillement non endommagé.

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Zucchini (IENDO=22):


• Résistance à la traction des blocs tB (Pa)

• Energie de fracturation en mode I des blocs GfB (Pa/m)


• Résistance à la traction du mortier tm (Pa)
• Energie de fracturation en mode I du mortier Gfm (Pa/m)
• Résistance au cisaillement des blocs sB (Pa)
• Energie de fracturation en mode II des blocs GfsB (Pa/m)
• Résistance à la traction du mortier sm (Pa)
• Energie de fracturation en mode II du mortier Gfsm (Pa/m)
• Résistance à la compression des blocs cB (Pa)
• Résistance à la compression du mortier cm (Pa)

3.7.4.2. Modèle de Zucchini+Mazars revisité (IENDO=24)


Il s’agit d’une variante dans laquelle l’endommagement des constituants est décrit par le modèle de Mazars
revisité avec régularisation. On donne les paramètres correspondants pour les deux constituants (blocs et
mortier).

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Zucchini (IENDO=24):


• Résistance à la traction des blocs tB (Pa)
• Energie de fracturation en mode I des blocs GfB (Pa/m)
• Résistance à la traction du mortier tm (Pa)
• Energie de fracturation en mode I du mortier Gfm (Pa/m)
• valeur du seuil d’endommagement initial des blocs DB (-)

Modèles de comportement mécaniques 113


Eléments de massif en statique

• valeur du seuil d’endommagement initial du mortier Dm (-)


• AcB, BcB : paramètres de la loi d’endommagement en compression des blocs [-]
• Acm, Bcm: paramètres de la loi d’endommagement en compression du mortier [-]

3.7.4.3. Modèle de Zucchini+Oliver (IENDO=26)


Dans cette variante, l’endommagement des constituants est décrit par le modèle d’Oliver. On donne les
paramètres correspondants pour les deux constituants (blocs et mortier).

Paramètres pour le modèle d’endommagement de Zucchini (IENDO=26):


• Résistance à la traction des blocs tB (Pa)
• Energie de fracturation en mode I des blocs GfB (Pa/m)
• Résistance à la traction du mortier tm (Pa)
• Energie de fracturation en mode I du mortier Gfm (Pa/m)
• Résistance à la compression des blocs cB (Pa)
• Résistance à la compression du mortier cm (Pa)

Modèles de comportement mécaniques 114


4. Modélisation multiphasique
des milieux renforcés

Modèles de comportement mécaniques 115


Modélisation multiphasique des milieux renforcés

4.1. Principe de la modélisation proposée


Les éléments des familles 431/432 reposent sur la modélisation multiphasique proposée par de Buhan et
Sudret (2000).
Bien que ces modèles soient fonctionnels dans la version standard du solveur, la préparation des données
spécifiques n’est pas encore possible au moyen de l’interface graphique CLEO.
D’autre part, la modélisation multiphasique n’est pas fonctionnelle dans d’autres contextes que celui des
calculs de mécanique en statique (pas de calculs dynamiques, ni de calculs couplés hydromécaniques par
exemple).
Particularité : une seule phase de renforcement.
La programmation devrait être revue pour que les modèles soient mis à la disposition des utilisateurs
(numérotation des degrés de liberté).
L’approche combine une description du comportement mécanique du matériau avant renforcement, une
description de la géométrie du système de renforcement, une description de leur comportement, et enfin
de l’interaction entre les inclusions et le matériau qui les entoure. On notera que l’ordre dans lequel les
données sont fournies n’est pas le même que pour les modèles à composantes avec le mot-clé RENF.

4.2. Modèles de comportement pour la phase matrice


L’ensemble des modèles utilisables pour les éléments de massif standards (modèles classiques ou à
composantes) peuvent être mis en œuvre pour la matrice des éléments « multiphasiques ».

4.3. Dispositions géométriques pour la phase renforcement (indicateur


IGEOM)
Ce sont les mêmes que pour IMOD=43 ou pour la modélisation via le mot clé RENF dans le contexte des
modèles à composantes. On se reportera donc aux paragraphes 0 et 3.3.5.2.

4.4. Modèles de comportement pour la phase renforcement (indicateur


ICOMP)
Ce sont également les mêmes que pour IMOD=43 ou pour la modélisation via le mot clé RENF dans le
contexte des modèles à composantes. On se reportera donc aux paragraphes 0 et 3.3.5.1.

4.5. Modèles d’interaction entre les phases (indicateur ICINT)


L’originalité de la modélisation multiphasique par rapport à celles disponibles avec le modèle classique
IMOD=43 ou le mot-clé RENF des modèles à composantes réside dans le fait que l’on peut décrire le
comportement mécanique de l’interaction entre les phases.

4.5.1. Interaction linéaire (ICINT=1)


I est une densité volumique de force (N/m3) ;  le déplacement relatif entre la phase matrice et la phase
renforcement dans la direction des inclusions.
Formulation : I = Cint
Le coefficient d’interaction volumique est ici en N/m4 (ou en Pa/m2)

Modèles de comportement mécaniques 116


Modélisation multiphasique des milieux renforcés

4.5.2. Interaction linéaire parfaitement plastique (ICINT=4)


Formulation : I = Cint(-p)
coefficient d’interaction volumique en N/m4 (ou en Pa/m2)
Force d’interaction maximale : Imax (en N/m3)

4.5.3. Interaction bilinéaire parfaitement plastique (ICINT=14)


-

4.5.4. Interaction parabolique parfaitement plastique (ICINT=15)


-

Modèles de comportement mécaniques 117


5. Eléments de massif en
dynamique

Modèles de comportement mécaniques 119


Eléments de massif en dynamique

5.1. Calculs linéaires (module DYNI)


Le module de calcul DYNI ne permet d’utiliser que des modèles linéaires.

5.1.1. Modèles classiques (IMOD=1 et 2)


Les modèles IMOD=1 et IMOD=2 disponibles en statique fonctionnent également en dynamique avec DYNI
(cf. 3.2.1 et 3.2.2).

5.1.2. Prise en compte d’un amortissement par groupe (IMOD=66)


Le module DYNI permet de prendre en compte un amortissement de Rayleigh : la matrice d’amortissement
est une combinaison linéaire de la matrice de rigidité et de la matrice de masse. Par défaut, les coefficients
de cette combinaison linéaire sont les mêmes dans tous les groupes d’éléments du maillage, et donnés
dans les options du module.
Dans certaines applications, il est nécessaire de distinguer l’amortissement dans différentes couches de sol :
on peut donner les coefficients définissant la matrice d’amortissement pour chaque groupe. On choisit dans
ce cas de donner à l’indicateur IMOD la valeur 66.

5.1.3. Modèles élastiques tirés des modèles à composantes


En principe, on peut utiliser les modèles de type IMOD=10000 linéaires isotropes, anisotropes transverses
ou orthotropes, éventuellement hétérogènes, c’est-à-dire les modèles décrits dans la partie consacrée aux
éléments de massif en statique et associés à IELAS=0, 1, 8, 2, 9, 11, 14, 15, 16, 17.
En revanche, le calcul avec des modèles non linéaires n’est pas fonctionnel dans DYNI.
La combinaison DYNI + modèles IMOD=10000 a été testée dans le cadre de la thèse de JB Payeur (2015),
mais la validation complète reste à faire.

5.2. Calculs non linéaires (module MCCI)


MCCI

Modèles de comportement mécaniques 120


6. Eléments de massif en
couplage hydromécanique ou
thermo-hydro-mécanique

Modèles de comportement mécaniques 121


Eléments de massif en couplage hydromécanique ou THM

6.1. Couplage hydromécanique


En principe, l’ensemble des modèles de comportement mécanique utilisables pour les éléments de massif
en statique sont également disponibles pour les calculs avec le module CSNL : les modèles classiques et les
modèles « à composantes ».
Dans le cas des modèles classiques, on donne dans le jeu de données les caractéristiques mécaniques puis
les caractéristiques de perméabilité.
Dans le cas des modèles « à composantes », on est amené à introduire, au même niveau que les mots-clés
RHO, ELAS, CRT, POT ou RENF, un mot-clé spécifique ‘HYDR’ suivi des caractéristiques de perméabilité (voir
le manuel de référence du solveur).

6.2. Couplage thermo-hydro-mécanique


Par contraste avec le module CSNL, le module MPNL ne permet pas d’utiliser tous les modèles de
comportement mécanique utilisables en mécanique statique sans couplage. La liste des modèles utilisables
correspond aux modèles associés en statique à IMOD=1, 2, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 ou 20.

Modèles de comportement mécaniques 122


7. Eléments d’interfaces

Modèles de comportement mécaniques 123


Eléments d'interface

7.1. Eléments de contact et éléments de joint


CESAR propose deux familles d’éléments pour modéliser les interfaces dans un problème mécanique : les
éléments de contact (ou de frottement décollement) de la famille 06 et les éléments de joint (famille 16).
Les premiers supposent d’utiliser le module TCNL pour une prise en compte d’un contact frottant, alors que
les joints fonctionnent avec MCNL.

7.2. Eléments de contact

7.2.1. Rappel sur les éléments de contact


Pour traiter les problèmes de contact avec frottement entre solides déformables, le solveur CESAR a d’abord
proposé d’utiliser un module dédié, appelé TCNL, qui permet l’utilisation d’éléments spécifiquement
destinés à représenter les interfaces entre solides. Ces éléments sont les éléments de la famille 06 de CESAR,
et sont appelés « éléments de frottement-décollement » ou plus couramment « éléments de contact ». A
partir de la version 2020 de CESAR-LCPC, une autre possibilité pour traiter le contact est offerte par une
nouvelle famille d’éléments d’interface, qu’on appelle « éléments de joints » pour la distinguer de la
précédente. L’intérêt de la famille d’éléments de joints réside dans le fait qu’elle peut fonctionner avec le
module MCNL. Elle est décrite dans la section suivante (0-

Modèles de comportement mécaniques 124


Eléments d'interface

Eléments de joint).
Le traitement du comportement non linéaire d’un matériau dans le module TCNL est identique à celui du
module MCNL avec l'algorithme de résolution basé sur la méthode des contraintes initiales. C’est le
traitement du contact qui fait l’objet de cette section.
Soient deux solides 1 et 2 potentiellement en contact dans une zone SC (voir figure suivante). Initialement,
la surface de contact est S0  SC. Le principe de l’algorithme de TCNL consiste à procéder à une application
incrémentale du chargement de façon à suivre l’évolution de la zone de contact effective S (SC). A chaque
incrément de chargement, on vérifie à l’aide d’un processus itératif à la fois les équations d’équilibre et
l’ensemble des critères de contact.

1
S0
SC

2

Figure 11 – Solides en contact

On parle de contact rigide entre deux solides lorsqu'ils peuvent entrer en contact et se déformer l’un l’autre,
mais qu’ils ne peuvent s’interpénétrer. La distance d d’un point du domaine 1 au domaine 2 après
application du chargement est donc positive ou nulle (voir figure suivante). La condition d0 est dite de
non-pénétration.

d0

1

Figure 12 – Non pénétration

Modèles de comportement mécaniques 125


Eléments d'interface

Critère de frottement
Lorsque les solides 1 et 2 sont en contact, le déplacement tangentiel relatif entre les deux corps est soit
nul (contact adhérent), soit non nul (contact glissant). La nature des forces s'exerçant à l'interface entre les
deux milieux diffère suivant qu'il y a adhérence ou glissement. On note 1 et 2 les tenseurs des contraintes
normales au point de contact entre les deux milieux. Les explications qui suivent se réfèrent à une
configuration bidimensionnelle, mais le cas tridimensionnel se traite de façon similaire. Dans le repère local
(n1,t1) défini par la figure suivante relativement à 1, on écrit :

1n 
1 =
  (1)
 
 1 
On définit de la même façon 2 dans (n2,t2), avec n2=-n1 et t2=-t1. On a 1+2=0 en vertu du principe de
l'action et de la réaction, aussi se réfère-t-on dans la suite au solide 1, en omettant volontairement les
indices ou exposants faisant référence à ce milieu.

n1
t1
1

Figure 13 - Frottement

La loi de Coulomb avec cohésion et résistance en traction est utilisée pour modéliser les forces de
frottement. La nature du contact dépend de la valeur de la fonction de charge f définie par :
f = - c + n tan  (2)
où c désigne la cohésion et  l'angle de frottement. Ces grandeurs sont caractéristiques de la nature du
contact entre les deux milieux considérés. Comme le montre la figure suivante, la loi de Coulomb se traduit
par un ensemble de trois conditions. Le contact est collant si f<0, glissant si f=0, et le cas de figure f>0 est
interdit. Lorsqu'il y a glissement, le déplacement relatif C entre les deux solides au point de contact est
donné par :
g
C =  
 (3)
où  est un multiplicateur plastique à déterminer, g = - c + n tan  est le potentiel d'écoulement, avec
 angle de dilatance. Lorsque , le critère de frottement de Coulomb est dit non-associé. La résistance
en traction est exprimée par la condition nRt. Nous discuterons plus loin du choix de Rt.

f=0
contact glissant f>0
domaine interdit
c
pas de contact
f<0
contact adhérent
n
Rt

Figure 14 - Loi de Coulomb avec cohésion et résistance en traction

Modèles de comportement mécaniques 126


Eléments d'interface

La modélisation du contact dans CESAR est basée sur une méthode de régularisation par pénalité,
permettant de respecter les lois de contact de façon approchée. La régularisation par pénalité peut
s'interpréter de la façon suivante :
- On tolère que dans la zone de contact, l'un des deux solides pénètre légèrement dans le second. Ceci
revient à permettre que le paramètre d soit négatif, tout en restant petit en valeur absolue par rapport aux
dimensions des solides.
- On tolère que le déplacement tangentiel relatif entre les deux solides soient non nuls, même en cas de
contact collant (f<0).
Lorsqu'une telle technique est employée, le déplacement relatif entre les deux solides se décompose ainsi
en une partie plastique (irréversible) correspondant au glissement, et une partie élastique (réversible)
obtenue par pénalité.

7.2.2. Modèles d’interface pour les éléments de contact


Les éléments de contact disponibles dans CESAR sont les suivants :
- en 2D ou plan axisymétrique : quadrilatères à 6 nœuds.
- en 3D : hexaèdres à 16 nœuds ou pentaèdres à 12 nœuds.

Figure 15 - quadrilatères à 6 nœuds

Figure 16 - Hexaèdre à 16 noeuds Figure 17 - Pentaèdre à 12 nœuds

Modèles de comportement mécaniques 127


Eléments d'interface

Tous les éléments de cette famille ont donc deux “faces”, et le code calcule les contraintes à l’interface entre
les solides en fonction du déplacement relatif entre les nœuds en vis-à-vis sur les deux faces. La prise en
compte de ces éléments dans le calcul par éléments finis suppose de leur associer une matrice de rigidité,
calculée à partir d’un coefficient de rigidité fictif donné par l’utilisateur, que l’on recommande de choisir
égal au plus faible des modules d’Young des deux solides en contact.

7.2.2.1. Adhérence parfaite (IMOD=1)


C’est le cas où les éléments de contact assurent en fait la continuité des déplacements entre les deux faces
de l’élément. Il n’y a pas de limite de résistance d’interface entre les deux solides.

7.2.2.2. Frottement de Coulomb (IMOD=2)


Le modèle de Mohr Coulomb correspond à la condition de résistance :
< c - n tan 
où  est la contrainte de cisaillement et n la contrainte normale au point considéré. c et  sont la cohésion
et l'angle de frottement de l’interface.

7.2.2.3. Glissement parfait (IMOD=3)


C’est le cas où les éléments de contact n’assurent que la continuité du déplacement normal entre les deux
faces de l’élément. La contrainte de cisaillement à l’interface est nulle.

7.2.2.4. Frottement de Coulomb (IMOD=4)


Il s’agit d’un algorithme alternatif pour traiter le même modèle théorique que dans le cas IMOD=2. Les deux
programmations sont en principe équivalentes en 2D. En 3D, le traitement avec IMOD=4 constitue une
solution à tester dans certaines situations où l’algorithme de base converge mal.

7.2.2.5. Utilisation d’éléments de contact dans les calculs en diffusion


On peut être amené à effectuer un calcul mécanique et un calcul d’écoulement ou un calcul thermique sur
le même maillage. A partir de la version 2020 de CESAR, il est possible de convertir les éléments d’interface
mécanique en éléments parfaitement conducteurs (ou parfaitement perméables) ou en éléments
parfaitement isolants (ou parfaitement étanches) pour un calcul de thermique (ou d’écoulement). La
technique consiste à remplacer les éléments de la famille 06 par des éléments ad hoc (famille 28). Cette
conversion est gérée automatiquement par le préprocesseur CLEO (mais peut être réalisée en éditant à la
main un jeu de données de CESAR).

Modèles de comportement mécaniques 128


Eléments d'interface

7.3. Eléments de joint

7.3.1. Rappel sur les éléments de joint


Les éléments de joint visent à résoudre le même type de problèmes que les éléments de contact présentés
dans la section précédente, mais dans le contexte du module MCNL. Le traitement du contact dans le cas
des éléments de joint est nettement plus simple que pour les éléments de contact : ils sont traités comme
des éléments ordinaires. En pratique, ce sont des éléments dérivés des joints proposés par Goodman (1968).
Comme dans les éléments de contact, le déplacement relatif entre les deux solides se décompose ainsi en
une partie plastique (irréversible) correspondant au glissement, et une partie élastique (réversible) destinée
à rester petite tant que le critère de glissement n’est pas atteint.

7.3.2. Modèles d’interface pour les joints


Les éléments de joint disponibles dans CESAR sont les suivants :
- en 2D ou plan axisymétrique : quadrilatères à 4 ou 6 nœuds.
- en 3D : hexaèdres à 8 ou 16 nœuds ou pentaèdres à 6 ou 12 nœuds.
Tous les éléments de cette famille ont donc deux “faces”, et le code calcule les contraintes à l’interface entre
les solides en fonction du déplacement relatif entre les nœuds en vis-à-vis sur les deux faces. La prise en
compte de ces éléments dans le calcul par éléments finis suppose de leur associer une matrice de rigidité,
calculée à partir d’un coefficient de rigidité fictif donné par l’utilisateur. Pour les joints, on recommande de
le prendre égal à 100 fois le plus faible des modules d’Young des deux solides en contact.

7.3.2.1. Adhérence parfaite (IMOD=1)


C’est le cas où les joints assurent en fait la continuité des déplacements entre les deux faces de l’élément. Il
n’y a pas de limite de résistance d’interface entre les deux solides.

7.3.2.2. Frottement de Coulomb (IMOD=2)


Le modèle introduit une limite sur la contrainte de cisaillement  dans l’élément de joint, qui dépend de la
contrainte normale n :
< c - n tan 
c et  étant la cohésion et l'angle de frottement caractéristiques de la nature du contact.

7.3.2.3. Glissement parfait (IMOD=3)


Avec ce modèle, les joints n’assurent que la continuité du déplacement normal entre les deux faces de
l’élément.

7.3.3. Utilisation d’éléments de joint dans les calculs en diffusion


On peut être amené à effectuer un calcul mécanique et un calcul d’écoulement ou un calcul thermique sur
le même maillage. A partir de la version 2020 de CESAR, il est possible de convertir les éléments d’interface
mécanique en éléments parfaitement conducteurs (ou parfaitement perméables) ou en éléments
parfaitement isolants (ou parfaitement étanches) pour un calcul de thermique (ou d’écoulement). La
technique consiste à remplacer les éléments de joint de la famille 16 par des éléments ad hoc (famille 28).
Cette conversion est gérée automatiquement par le préprocesseur CLEO (mais peut être réalisée en éditant
à la main un jeu de données de CESAR).

Modèles de comportement mécaniques 129


Eléments d'interface

Modèles de comportement mécaniques 130


8. Eléments de barre

Modèles de comportement mécaniques 131


Eléments de barre

8.1. Introduction
Les éléments de barre sont des éléments unidimensionnels, dans lesquels le seul effort intérieur pris en
compte est l’effort normal N. Il est relié à la déformation longitudinale, c’est-à-dire l’allongement ou le
raccourcissement  de la barre rapporté à sa longueur initiale, noté . Dans le cas élastique linéaire, la loi de
comportement prend la forme :
N = E S /L = E S 
où E désigne le module d’Young du matériau constituant la barre et S l’aire de la section de la barre
(supposée constante sur un élément).
Dans le cas du comportement élastique- parfaitement plastique, il y a une relation linéaire entre N et  tant
que l’effort normal N est inférieur à un seuil, noté Fmax, le coefficient de proportionnalité étant à nouveau
égal au produit du module d’Young de la barre E par l’aire S de sa section. Lorsque l’effort normal atteint
la valeur limite Fmax, la barre peut continuer à s’allonger, mais l’effort n’augmente plus : la déformation de
la barre est désormais la somme de deux contributions, l’une réversible, notéee, égale à NoL/ES, l’autre
irréversible, notée p. La valeur de Fmax est le produit de la contrainte limite en traction et de l’aire de la
section de la barre. On peut imaginer pour certaines situations particulières, de prendre en compte une
limite élastique différente en compression.
Au-delà de ces deux modèles de base, CESAR propose plusieurs autres modèles de comportement non
linéaire pour les barres. Ces modèles sont disponibles aussi bien en 2D qu’en 3D, pour les éléments de barre
à 2 ou 3 nœuds.

8.2. Modèles de comportement

8.2.1. Comportement élastique linéaire (IMOD=1)


N

ES

élasticité linéaire (IMOD=1)

Paramètres du modèle élastique linéairepour les barres (IMOD=1) :


• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• aire de la section (S) [m2].

Modèles de comportement mécaniques 132


Eléments de barre

8.2.2. Comportement élastique-parfaitement plastique (IMOD=4)


N
Fmax

ES

élasticité linéaire (IMOD=1)


-Fmin Comportement élastique linéaire-
parfaitement plastique (IMOD=4)

Paramètres du modèle élastique linéaire – parfaitement plastique pour les barres (IMOD=4) :
• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• Valeur limite de l'effort normal en traction (FMAX) [N] ;
• Valeur limite de l'effort normal en compression (FMIN) [N] ;
• aire de la section (S) [m2].

8.2.3. Comportement élastique linéaire – fragile (IMOD=5)


On peut prendre en compte un comportement fragile des barres : lorsque la limite élastique est atteinte,
l’effort dans la barre revient à zéro (figure). Les forces reprises par la barre avant la rupture sont reportées
sur les autres éléments du maillage ayant des nœuds communs avec la barre rompue.

N
Fmax Modèle élastique-fragile (IMOD=5)

ES

-Fmin

Paramètres du modèle élastique linéaire –fragile pour les barres (IMOD=5) :


• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• Valeur limite de l'effort normal en traction (FMAX) [N] ;
• Valeur limite de l'effort normal en compression (FMIN) [N] ;
• aire de la section (S) [m2].

Modèles de comportement mécaniques 133


Eléments de barre

8.2.4. Comportement élastique linéaire – parfaitement plastique – fragile (IMOD=6)


On peut également envisager un comportement élastique – parfaitement plastique jusqu’à une certaine
déformation plastique limite au-delà de laquelle la barre casse (voir figure ci-dessous).

N
Fmax Modèle élastique-fragile (IMOD=5)

Modèle élastique linéaire-


parfaitement plastique - fragile (IMOD=6)
ES

-Fmin

Paramètres du modèle élastique linéaire - fragilepour les barres (IMOD=6) :


• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• Valeur limite de l'effort normal en traction (FMAX) [N] ;
• Valeur limite de l'effort normal en compression (FMIN) [N] ;
• Déformation plastique maximale a la rupture (traction) (EPSMAX) [-] ;
• Déformation plastique maximale a la rupture (compression) (EPSMIN) [-] ;
• aire de la section (S) [m2].

8.2.5. Comportement élastique linéaire – parfaitement plastique avec perte de raideur


(IMOD=7)
Ce modèle a été proposé pour prendre en compte une variation du module élastique de la barre entre
deux phases de calcul successives dans le cas d’un calcul phasé. La perte de raideur se traduit par une
diminution de l’effort dans la barre, dont une partie est reportée sur les éléments voisins. On donne le
module actuel et le module correspondant à l’étape de calcul précédente.

Paramètres du modèle élastique linéaire – fragile pour les barres (IMOD=7) :


• module d’Young (YOUNG) [Pa] ;
• Valeur limite de l'effort normal en traction (FMAX) [N] ;
• Valeur limite de l'effort normal en compression (FMIN) [N] ;
• Module d'Young a l'étape de calcul précédente (EREF) [Pa] ;
• aire de la section (S) [m2].

Modèles de comportement mécaniques 134


Eléments de barre

8.2.6. Comportement élastique bilinéaire – parfaitement plastique (IMOD=14)


Ce modèle propose de prendre en compte une élasticité bilinéaire avant la phase d’écoulement plastique,
comme le montre la figure.

N
E2S
Modèle élastique bilinéaire-
parfaitement plastique (IMOD=14)
ES
-cl -cs 
ts tl

-Fmin

Paramètres du modèle élastique linéaire – fragile pour les barres (IMOD=14):


• module d’Young initial E (YOUNG) [Pa] ;
• module d’Young secondaire E2 (YOUNG2) [Pa] ;
•Déformation définissant la transition entre les deux modules, en traction ts(EPSTS) [-] ;
•Déformation pour laquelle on atteint le régime plastique en traction tl(EPSTL) [-] ;
•Déformation définissant la transition entre les deux modules, en compression cs(EPSCS) [-] ;
•Déformation pour laquelle on atteint le régime plastique en compression cl(EPSCL) [-] ;
• aire de la section (S) [m2].

8.2.7. Comportements non disponibles


On pourrait compléter la gamme de modèles ci-dessus en proposant de modéliser un écrouissage, ou une
perte de résistance de la barre (due à la corrosion par exemple).

Modèles de comportement mécaniques 135


9. Modèles d’interaction
barre/massif

Modèles de comportement mécaniques 137


Modèles d'interaction barre/massif

9.1. Eléments de barre avec frottement


Les éléments de barre classiques, utilisés en association avec des éléments de massif pour représenter des
milieux renforcés (murs en terre armée, talus cloués, etc.), ne permettent pas de limiter l’effort transmis aux
barres par le sol : l’interaction mécanique entre la barre et le matériau qui l’entoure se résume à une
condition d’adhérence parfaite. Autrement dit, il ne peut pas y avoir de rupture de l’interface entre les
matériaux.
Ce type de modèles ne permet pas de décrire finement l’interaction mécanique entre la barre et le matériau
environnant. Une solution consiste à introduire une description cinématique plus riche, qui autorise un
déplacement relatif  entre la barre et le sol. On peut alors relier la (densité linéique de) force transmise à
la barre, notée I, à ce déplacement relatif, et l’astreindre à respecter un critère de résistance, pour prendre
en compte une limite sur le frottement que l’on peut mobiliser entre les deux milieux.
Différents modèles sont disponibles, qui sont formellement analogues aux modèles introduits pour les
barres elles-mêmes, mais concernent leur interaction avec les éléments de massif avec lesquels elles ont
des nœuds communs.
NB : ces éléments appartiennent à une famille d’éléments spécifique (famille 435, codes KRB2/KRB3 en 2D,
KRT2/KRT3 en 3D, le dernier chiffre correspondant au nombre de nœuds de l’élément).

9.2. Principe d’utilisation


On donne sur une première ligne, les paramètres décrivant le comportement de la barre ; puis sur une
deuxième ligne, les paramètres associés au modèle décrivant l’interaction mécanique entre la barre et le
milieu environnant.
La structure des données est donc similaire à celle des comportements mécaniques à composantes pour
les éléments de massif, à ceci près qu’il n’y a pas de mot-clé explicite dans le jeu de données.

9.3. Modèles d’interaction

9.3.1. Interaction linéaire (ICINT=1)


Le modèle le plus simple correspond à une relation linéaire entre la force d’interaction (en N/m) et le
déplacement relatif  (en m). Le coefficient d’interaction Ci (tel que I = Ci ) est donc homogène à une
contrainte.

CI

Interaction linéaire (ICINT=1)

Paramètres du modèle linéaire pour l’interaction barre-sol :


• coefficient d’interaction (Ci) [N/m2] .

Modèles de comportement mécaniques 138


Modèles d'interaction barre/massif

9.3.2. Interaction linéaire parfaitement plastique (ICINT=4)


Ce modèle limite à la valeur Imax la force que l’on peut transmettre à la barre par unité de longueur. Au-delà,
la barre glisse librement par rapport au milieu environnant.

I
Imax

CI

interaction linéaire (ICINT=1)

Interaction linéaire -
parfaitement plastique (ICINT=4)
-Imax

Paramètres du modèle linéaire-parfaitement plastique pour l’interaction barre-sol :


• coefficient d’interaction (Ci) [N/m2] ;
•Valeur maximale de la force linéique d’interaction(IMAX) [N/m] .

9.3.3. Interaction bilinéaire parfaitement plastique (ICINT=14)


I

I2
I1 CI2
Modèle élastique bilinéaire-
parfaitement plastique (ICINT=14)
CI1 

Paramètres du modèle d’interaction bilinéaire –parfaitement plastique :


•coefficient d’interaction initial CI1 (CI1) [Pa] ;
•coefficient d’interaction secondaireCI2 (CI2) [Pa] ;
•Valeur de la force d’interaction marquant la transition entre les deux coefficients d’interaction
I1(I1) [N/m] ;
•Valeur maximale de la force d’interaction I2 (I2) [N/m].

Modèles de comportement mécaniques 139


Modèles d'interaction barre/massif

9.3.4. Interaction parabolique parfaitement plastique (ICINT=15)


I
Imax

Modèle parabolique-
parfaitement plastique (ICINT=15)
CI

ref

I = Min [ CI, Imax (/ref )1/2, Imax ]

Paramètres du modèle d’interaction parabolique – parfaitement plastique (ICINT=15) :


• coefficient d’interaction initial CI (CI) [Pa] ;
•Valeur du déplacement relatif ref pour laquelle on atteint la force maximale (DREF) [m] ;
•Valeur maximale de la force d’interaction Imax(IMAX) [N/m].

9.3.5. Modèles d’interaction bilinéaire parfaitement plastique Newtun-I et Newtun-II


(ICINT=16 et ICINT=17)
Le projet FUI Newtun (2012-2016), piloté par Solétanche Bachy, a donné lieu à une collaboration avec
Armines, qui a effectué des essais d’arrachement sur des boulons, en utilisant un dispositif expérimental
spécifiquement adapté aux caractéristiques des matériaux testés. Ce travail a débouché sur l’identification
de modèles caractérisant l’interaction. On présente ici deux de ces modèles qui ont été intégrés dans CESAR.
Les deux modèles proposés se distinguent par la description de l’interaction (par une force linéique ou par
une contrainte de cisaillement limite) et par les paramètres retenus pour décrire la courbe d’interaction,
mais restent très voisins. Il faut enfin signaler que les résultats expérimentaux obtenus par Armines sont
nettement plus riches que ce qu’on a présenté ici ; ils ont en particulier donné lieu à l’élaboration d’un
troisième modèle d’interface, qui propose une loi de variation plus progressive pour la force linéique
d’interaction et qui décrit un pic de résistance de l’interaction sol-boulon. On pourrait envisager d’étendre
la gamme de modèles disponibles dans CESAR.

Interprétation des résultats expérimentaux


La préparation des essais effectués par Armines comporte plusieurs étapes : on constitue, dans une cuve
cylindrique, un échantillon d’un matériau artificiel, dont on maîtrise la composition et les caractéristiques
mécaniques, on réalise un forage dans l’échantillon selon des procédés qui reproduisent le forage des
boulons sur un chantier de tunnel réel, on place dans le forage une inclusion en fibre de verre que l’on
scelle à l’échantillon à l’aide d’une résine du type de celles utilisées sur chantier. L’essai consiste à exercer
une force axiale pour arracher le boulon de l’échantillon. La rupture se produit à l’interface entre la résine
et l’échantillon de sol. L’essai donne une courbe donnant la force F appliquée à la tête du boulon en fonction
de son déplacement .

Modèles de comportement mécaniques 140


Modèles d'interaction barre/massif

Après avoir vérifié que les résultats étaient reproductibles, la campagne d’essais a permis d’étudier
l’influence de différents paramètres, comme la longueur de scellement L, et la contrainte de confinement
autour du boulon. On propose de modéliser les courbes expérimentales par des courbes trilinéaires.
La force mesurée intègre, sur la longueur du boulon, les efforts de cisaillement à l’interface entre le
scellement et le sol. Les résultats peuvent être directement exploités, en faisant l’hypothèse que la
déformabilité du boulon en fibre de verre est très faible par rapport à celle du sol : l’arrachement mesuré
est alors pratiquement égal au déplacement relatif entre le sol et le boulon sur toute sa longueur ; on fait
également l’hypothèse que l’effort se répartit à peu près uniformément sur la longueur du boulon. On
définit donc la force linéique d’interaction entre le sol et le boulon, notée I, comme le rapport F/L.
Dans ce cadre, le modèle trilinéaire se caractérise par quatre paramètres :

- la valeur maximale de la force d’interaction I, notée Imax, représente la force maximale que le boulon
peut transmettre au sol par unité de longueur ;
- la valeur Iseuil de la force d’interaction I correspondant à la première rupture de pente ;
- les deux valeurs correspondantes du déplacement relatif, qu’on notera max et seuil
(On peut également choisir comme paramètres Imax et Iseuil, et les deux pentes de la courbe I-, la pente
initiale Cini et la pente secondaire Csec.)

I=F/Ls

Imax

Iseuil Csec

Cini

seuil max arrachement

Le dispositif expérimental d’Armines permettait de contrôler la contrainte de confinement autour du


boulon. Pour les calculs des tunnels, on peut faire deux hypothèses sur l’état de contrainte qui règne dans
le sol autour des boulons après leur mise en place :
- la contrainte de confinement est directement contrôlée par la pression d’injection du coulis ;
- la contrainte de confinement est liée à la profondeur du boulon, au poids des terres, et au coefficient Ko :
pc =  z (1+2Ko)/3
Dans ce deuxième cas, on a une variation des caractéristiques mécaniques de l’interaction sol-boulon entre
le haut et le bas du front (en particulier pour un tunnel peu profond).
Pour couvrir les deux situations, on prend en compte une valeur de pc donnée par :
pc = A z + B
Les résultats expérimentaux montrent que les rapports Iseuil/Imax et Dseuil/Dmax varient peu d’un essai à
l’autre. On propose de synthétiser les résultats en prenant :
pc = A z + B
Imax = c1 pc + c2 max = c3 pc + c4

Modèles de comportement mécaniques 141


Modèles d'interaction barre/massif

Iseuil /Imax = c5 seuil /max = c6


Cini = Iseuil/ seuil Csec = (Imax – Iseuil)/ (max - seuil)

Paramètres du modèle d’interaction bilinéaire – parfaitement plastique Newtun 1 (ICINT=16) :


• A [Pa/m], B [Pa] : paramètres décrivant la variation linéaire de pc avec z ;
•c1, c2, c3, c4, c5, c6

On peut revisiter les résultats pour les mettre sous une forme différente, qui donne plus de poids au
changement de valeur de la pente des courbes. On choisit comme paramètres le rapport Fmax/Fseuil ou
Imax/Iseuil. D’autre part, on caractérise la résistance de l’interface non pas en termes de force linéique
d’interaction, mais de contrainte de cisaillement à l’interface ; cela permet de transposer les résultats d’un
essai pour un diamètre de forage donné à un boulon dans un forage plus grand ou plus petit, la force
linéique d’interaction et la contrainte de cisaillement  étant liés par :
dL=I
où d désigne le diamètre de l’interface scellement/sol (supposée de forme cylindrique).
La valeur maximale c de la contrainte de cisaillement le long d’un boulon est alors donnée, en fonction de
la contrainte de confinement pc par :
 c = pc + o
Le déplacement relatif pour lequel on obtient la rupture de l’interface est donné par :
uc= uref (c /pc) - uo
La valeur initiale de la raideur de l’interface est notée K. Lorsque la contrainte de cisaillement dépasse un
seuil noté t= c, la raideur est divisée par R.
La valeur de référence de R est égale à 5, et celle de  est égale à 0,75.


c

K/R
 c

uc arrachement

La valeur du déplacement qui correspond à la transition entre les deux valeurs de raideur est égale à ut =
c /K.
Pour u  [ ut, uc ], on a :
 = t + K/R (u – ut)
La condition  (u=uc) = c donne :

Modèles de comportement mécaniques 142


Modèles d'interaction barre/massif

c + K/R ( uc – c /K) = c


et permet de fixer la valeur de la raideur initiale
c [ R- (R-1)]
K=
uc

et finalement Cini est donné par : Cini =  d K

En résumé, le modèle d’interaction ICINT=17 introduit dans CESAR est décrit par les équations suivantes :
Paramètres d’entrée : A, B, d, , o, uref, uo, , R
pc = A z + B ; c =  pc + o
c [ R- (R-1)]
uc= uref (c /pc) – uo ; K=
uc

Cini =  d K ; ; Csec = Cini/R ;


Imax =  d c ; ; Iseuil =  Imax

On peut proposer de maintenir  et R à leurs valeurs de référence.

Paramètres du modèle d’interaction bilinéaire – parfaitement plastique Newtun 2 (ICINT=17) :


• A [Pa/m], B [Pa] : paramètres décrivant la variation linéaire de pc avec z ;
• d diamètre de l’inclusion
• , o : paramètres de la variation de la contrainte de cisaillement maxi en fonction de pc
• uref, uo : paramètres décrivant le glissement pour lequel se produit l’arrachement
•  valeur définissant le rapport entre la contrainte de cisaillement pour laquelle se produit le
changement de raideur et la contrainte maximale
• R rapport de la raideur initiale sur la raideur secondaire

9.3.6. Comportements non disponibles


Rupture de l’interface avec retour à zéro de la force d’interaction
Ecrouissage négatif

Modèles de comportement mécaniques 143


10. Eléments de poutre

Modèles de comportement mécaniques 145


Eléments de poutre

CESAR propose deux types d’éléments de poutre : des éléments de poutre « classiques » et des éléments
de poutre « multifibre » (uniquement disponibles en 3D). Par souci de simplicité, les éléments appartiennent
à la même famille, le choix entre le type de poutres étant déterminé par la valeur de l’indicateur IMOD.

10.1. Poutres classiques

10.1.1. Elasticité linéaire (IMOD=1, 12, 13, 14, 15, 16, 101, 113, 114, 115 ou 116)
Pour les poutres classiques de CESAR, le modèle de base est le modèle élastique linéaire IMOD=1.
Différents autres modèles (IMOD= 12, 13, 14, 15, 16, 101, 113, 114, 115 ou 116) ont été intégrés pour tester
l’influence de la stratégie numérique d’intégration ou de prise en compte ou non de certains termes dans
l’énergie élastique. Ces variantes conduisent à des éléments plus ou moins « raides ». Les paramètres sont
les mêmes que ceux du modèle de base.

Paramètres des modèles élastiques linéaires en 2D


Paramètres mécaniques :
• Masse volumique (RO) [kg m-3]
• Module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• Coefficient de Poisson  (POISS) [-]
Paramètres géométriques :
• Aire de la section droite S [m2].
• Section réduite au cisaillement Sr (SR) [m2].
• Moment d'inertie principal de la section, dans les axes locaux de l'élément (VIN) [m 4].
• Ordonnée de l’axe des centres de gravité de la section (YG) [m].

Paramètres des modèles élastiques linéaires en 3D


Paramètres mécaniques :
• Masse volumique (RO) [kg m-3]
• Module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• Coefficient de Poisson  (POISS) [-]
Paramètres géométriques :
• Aire de la section droite S [m2].
• Sections réduites au cisaillement S2 , S3 (S2,S3) [m2].
• Moment d'inertie de torsion VI1 [m4].
• Moment d'inertie principaux par rapport aux axesx2 et x3 (VI2,VI3) [m4].
• Coordonnées, dans les axes locaux (x2, x3), de l'axe des centres de gravité des sections de
l'élément. YG, ZG [m].

Modèles de comportement mécaniques 146


Eléments de poutre

• Coordonnées, dans les axes locaux (x2, x3), de l'axe des centres de torsion des sections de
l'élément. YC, ZC [m].
V : Vecteur direction du premier axe d'inertie (x2).

10.1.2. Elasticité linéaire avec fluage (IMOD=2)


Pour les poutres classiques, CESAR propose une modélisation simplifiée du fluage (pour un comportement
élastique linéaire) entre deux étapes de calculs. L’utilisateur fournit le module de Young dans la situation
actuelle (finale) et sa valeur initiale avant fluage.

Paramètres du modèle élastique linéaire avec fluage pour les poutres classiques en 2D
(IMOD=2)
Paramètres mécaniques :
• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• module d’Young initial Eref (YOUNGREF) [Pa]
Paramètres géométriques :
• Aire de la section droite S [m2].
• Section réduite au cisaillement Sr (SR) [m2].
•moment d'inertie principal de la section, dans les axes locaux de l'élément (VIN) [m 4].
• Ordonnée de l’axe des centres de gravité de la section (YG) [m].

Paramètres du modèle élastique linéaire avec fluage pour les poutres classiques en 3D
(IMOD=2)
Paramètres mécaniques :
• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
• module d’Young initial Eref (YOUNGREF) [Pa]
Paramètres géométriques :
• Aire de la section droite S [m2].
• Sections réduites au cisaillement S2 , S3 (S2,S3) [m2].
•moment d'inertie de torsion VI1 [m4].
• moment d'inertie principaux par rapport aux axesx2 et x3 (VI2,VI3) [m 4].

Modèles de comportement mécaniques 147


Eléments de poutre

• Coordonnées, dans les axes locaux (x2, x3), de l'axe des centres de gravité des sections de
l'élément. YG, ZG [m].
• Coordonnées, dans les axes locaux (x2, x3), de l'axe des centres de torsion des sections de
l'élément. YC, ZC [m].
V : Vecteur direction du premier axe d'inertie (x2).

10.2. Poutres multifibres (IMOD=5) - en 3D uniquement

En 3D, les éléments de poutre multifibre permettent de prendre en compte :


- plusieurs fibres pouvant éventuellement présenter des comportements mécaniques différents
- un comportement non-linéaire pour chacune des fibres

L’idée est de donner le nombre de fibres pour les éléments du groupe considéré, le nombre de modèles de
comportement différents pour décrire le comportement des fibres. On précise ensuite pour chacun de ces
modèles les paramètres à prendre en compte, et pour chaque fibre, on précise l’aire de la section de la fibre,
les coordonnées du centre de la fibre dans le repère local, le numéro du modèle à prendre en compte (dans
la liste définie précédemment).

Les modèles disponibles pour les fibres, associés à l’indicateur IMODF, sont un sous ensemble des modèles
« classiques » disponibles pour les éléments de massif des familles 01/02 (voir 3.2) :
- IMODF=1 : élasticité linéaire isotrope
- IMODF=11 : von Mises sans écrouissage
- IMODF=12 von Mises avec écrouissage
- IMODF=15 critère parabolique
- IMODF=47 Willam Warnke standard
- IMODF=48 Willam Warnke modifié

Modèles de comportement mécaniques 148


11. Eléments de coque

Modèles de comportement mécaniques 149


Eléments de coque

Le solveur CESAR permet d’utiliser deux types d’éléments de coque : des éléments dits « classiques » et des
éléments multicouches. Il s’agit d’éléments finis de formulations différentes, mais pour l’utilisateur, la
distinction se fait simplement en choisissant le modèle IMOD=1 pour les coques classiques et IMOD=2
pour les coques multicouches.

11.1. Coques classiques (IMOD=1)


On distingue :
- les éléments de coque à trois ou quatre nœuds, qui reposent sur les hypothèses cinématiques de type
Kirchhoff Love, bien adaptés aux coques minces et aux plaques en flexion pure ;
-les éléments de coque à 6 ou 8 nœuds, qui reposent sur les hypothèses de Mindlin : ils rendent mieux
compte du cisaillement transversal, et sont adaptés à des structures épaisses.
Les éléments de coques classiques sont élastiques linéaires.
NB : Dans l’état actuel de la programmation du code, on fournit dans le module ELEM non seulement les
caractéristiques mécaniques, mais aussi des paramètres géométriques (pour des éléments d’épaisseur
variable d’un nœud à l’autre), et un indicateur relatif au type de résultats que l’on souhaite (en termes
d’efforts).

Paramètres des modèles élastiques linéaires pour les coques classiques (IMOD=1)
Paramètres mécaniques :
• masse volumique (RO) [kg m-3]
• module d’Young E (YOUNG) [Pa]
• coefficient de Poisson  (POISS) [-]
Paramètres géométriques :
• épaisseurs de l’élément aux différents nœuds

11.2. Coques multicouches (IMOD=2)


Les coques multicouches sont des éléments qui représentent un empilement de couches, auxquelles on
peut donner une loi de comportement « de couche », associée à une valeur de l’indicateur IMODC, à choisir
dans la liste suivante :
IMODC = 1 Elasticité linéaire isotrope.
IMODC = 11 Von Mises sans écrouissage.
IMODC = 12 Von Mises avec écrouissage.
IMODC = 15 Critère parabolique.
IMODC = 47 Willam-Warnke standard (3 paramètres).
IMODC = 48 Willam-Warnke modifié (4 paramètres).

Il s’agit des mêmes modèles de comportement que pour les éléments de massif : on se reportera donc à la
section 3.2. On notera que ni les autres modèles « classiques » ni les modèles « à composantes » ne sont
disponibles pour les coques multicouches.

Modèles de comportement mécaniques 150


12. Recommandations pour le
choix d’un modèle de
comportement pour quelques
ouvrages types

Modèles de comportement mécaniques 151


Recommandations pour le choix d'un modèle de comportement

12.1. Fondations superficielles

12.2. Fondations profondes

12.3. Stabilité d’un talus

12.4. Dimensionnement du revêtement d’un tunnel

12.5. Tassements provoqués par le creusement d’un tunnel peu profond

12.6. Ecran de soutènement

Modèles de comportement mécaniques 152


13. Exemples de mise en
œuvre / éléments de
validation

Modèles de comportement mécaniques 154


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

On se propose de donner ici un exemple de mise en œuvre simple de certains des modèles proposés ici.
Lorsque c’est possible, on indique quels éléments permettent de valider les résultats obtenus.

13.1. Elasticité isotrope transverse (IMOD=2 / IELAS=2)


On considère en déformation plane une couche de sol anisotrope, présentant un pendage de 45 degrés
par rapport à l’horizontale, comme indiqué sur la figure 1. Les dimensions du domaine maillé sont : L=16
m ; H = 5 m. Le maillage est constitué de quadrangles à 8 nœuds, carrés, de 1 m de côté. La couche est
soumise à une pression uniforme p en surface, sur une largeur de 2 m. Les conditions aux limites sont
standard (u= 0 sur les deux côtés gauche et droit du maillage ; v=0 sur la face inférieure).

H
 = 45 °

calculs en élasticité (calculs cadre_imod2.data et cadre_bao2.data)

On adopte les valeurs suivantes pour les paramètres élastiques :


E1 = 40 MPa ; E2 = 125 MPa ; 1 = 0,25 ; 2 = 0,25 ; G = 50 MPa ;  =  = 45 degrés

On compare les résultats obtenus avec le modèle habituel IMOD=2 de CESAR, et avec les modèles de
comportement à composantes, pour une pression appliquée de 150 kPa. Les données prennent la forme
suivante dans le fichier .data :

pour IMOD=2 :
sol
2 1 .02 40. 125. .25 .25 50. 45.
pour IMOD=10000 :
sol
10000 1
ELAS 2 40. 125. .25 .25 50. 45.

On rappelle que l’on peut obtenir le contenu des fichiers rsv4 sous forme d’un fichier texte, qui porte
l’extension .cfor, en utilisant le module GEFI avec les options «1 1 » (à placer juste avant MCNL dans le jeu
de données).
La concordance entre les fichiers obtenus est parfaite.

Modèles de comportement mécaniques 155


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

Notes : on observe que l’indicateur INAT se retrouve sur la même ligne que la valeur 10000, et que la valeur
du poids volumique est omise.
L’intérêt de l’utilisation des modèles à composantes réside dans le fait qu’elle permet de faire des calculs
en condition tridimensionnelle, d’associer le modèle de Mohr-Coulomb avec une élasticité anisotrope et un
écrouissage, ou encore d’utiliser une élasticité anisotrope avec n’importe quel critère de plasticité.

Isovaleurs des déformations plastiques : l’anisotropie induit une réponse non symétrique bien que le
chargement soit une pression uniforme.

13.2. Elasticité linéaire isotrope avec modules variables avec la


profondeur
On considère une couche de sol horizontale, d’épaisseur H, reposant sur un substratum rigide. On étudie
les déformations qui résulteraient de l’application d’une contrainte uniforme en surface -p ey (avec p = 100
kPa).
Le sol se déforme en condition œdométrique, ce qui permet de se ramener à un problème unidimensionnel.
On suppose que la couche est hétérogène, et que son module dépend de la profondeur. Compte tenu des
hypothèses faites, on peut utiliser un maillage constitué d’une seule colonne d’éléments superposés : on
bloque le déplacement horizontal sur les côtés verticaux du maillage, et le déplacement vertical sur sa base.
On prend ici en compte un maillage comportant vingt quadrangles à huit nœuds carrés de hauteur H/20.
La base du maillage se trouve en z=0, et sa face supérieure en z=H.

1/ Cas d’un module linéaire avec la profondeur (coln_nel1.data et coln_tr1.data)


On considère le cas où le module varie linéairement entre E 1 en surface (z=H) et E2> E1 à la profondeur du
substratum (z=0) :
E(z) = E2 + (E1 - E2) z/H
Le coefficient de Poisson est constant et égal à 0,3. On définit le module œdométrique par :
(1-)
Eoed(z) = E(z) =+z
(1+)(1-2)

(1-) E1 - E2 (1-)
avec  = E2 ,=
(1+)(1-2) H (1+)(1-2)

Modèles de comportement mécaniques 156


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

La solution du problème est donnée par :


zz = - p ; zz = - p / Eoed(z) ; zz = - p / Eoed(z) ; z = - p/  ln (1 +  z/)

On compare les résultats obtenus numériquement avec le modèle IELAS=1, et avec un maillage dans lequel
on associe chaque élément du maillage à un groupe différent de manière à pouvoir faire varier
(manuellement) le module d’une couche à l’autre (on numérote les éléments de 1 à 20 de bas en haut, et
on attribue à la couche i le module correspondant à la valeur à mi-hauteur : E2 + (E1 - E2) (zi+zi+1)/2H ).
On prend à titre d’exemple E1=100 MPa , E2 = 300 MPa. Pour le calcul comportant 20 groupes d’éléments,
on calcule donc le module dans la couche i par E(i) = (295 – 10*i) (MPa). Pour le modèle avec variation du
module, tous les éléments appartiennent au même groupe, auquel on attribue les propriétés suivantes :

sol
10000 1
ELAS 1 300 0.3 -10. 0.

On reconnaît les deux valeurs de E et  pour z = 0, et le gradient vertical (-10 MPa/m : le module diminue
lorsque z augmente, c’est-à-dire lorsque la profondeur diminue).
Le tableau ci-dessous donne les valeurs calculées et les erreurs relatives par rapport à la solution analytique
solution numérique
(définies par : erreur relative = -1). Les deux calculs numériques donnent une très
solution analytique
bonne approximation de la solution analytique, mais l’erreur relative sur le déplacement est sensiblement
plus faible, à maillage égal, avec le modèle qui prend en compte les variations de modules.

z (m) xi (analyt) xi (ielas=1) xi (20 groupes) erreurs relatives


ielas =1 20 groupes
0 0.0000E+00 0.0000E+00 0.0000E+00
1 -2.5184E-04 -2.5184E-04 -2.5182E-04 -3.90E-07 -9.57E-05
2 -5.1252E-04 -5.1252E-04 -5.1247E-04 -9.25E-07 -9.85E-05
3 -7.8268E-04 -7.8268E-04 -7.8260E-04 -1.49E-07 -1.04E-04
4 -1.0630E-03 -1.0630E-03 -1.0629E-03 -4.55E-06 -1.08E-04
5 -1.3544E-03 -1.3544E-03 -1.3542E-03 9.54E-07 -1.10E-04
6 -1.6576E-03 -1.6576E-03 -1.6574E-03 1.32E-06 -1.19E-04
7 -1.9738E-03 -1.9738E-03 -1.9736E-03 2.56E-06 -1.24E-04
8 -2.3040E-03 -2.3040E-03 -2.3037E-03 8.51E-07 -1.29E-04
9 -2.6496E-03 -2.6496E-03 -2.6492E-03 1.77E-06 -1.34E-04
10 -3.0120E-03 -3.0120E-03 -3.0116E-03 1.16E-06 -1.42E-04
11 -3.3931E-03 -3.3931E-03 -3.3926E-03 -7.13E-07 -1.51E-04
12 -3.7947E-03 -3.7947E-03 -3.7941E-03 -1.22E-06 -1.62E-04

Modèles de comportement mécaniques 157


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

13 -4.2193E-03 -4.2193E-03 -4.2186E-03 1.51E-09 -1.73E-04


14 -4.6697E-03 -4.6697E-03 -4.6688E-03 -9.27E-07 -1.85E-04
15 -5.1491E-03 -5.1491E-03 -5.1481E-03 -6.49E-07 -2.01E-04
16 -5.6616E-03 -5.6616E-03 -5.6604E-03 -3.21E-07 -2.18E-04
17 -6.2121E-03 -6.2121E-03 -6.2106E-03 2.93E-07 -2.40E-04
18 -6.8067E-03 -6.8067E-03 -6.8049E-03 -1.69E-07 -2.65E-04
19 -7.4531E-03 -7.4531E-03 -7.4509E-03 -1.85E-07 -2.97E-04
20 -8.1611E-03 -8.1611E-03 -8.1584E-03 1.73E-08 -3.37E-04

2 / Cas d’un module variant en z^a (coln_nel8.data et coln_tr2.data)


On considère le même problème, mais avec une variation du module un peu différente :
E(z) = E1 + (E2 – E1) (1-z/H)2
E est encore égal à E1 à la surface du massif (z=H), et à E2 au niveau du substratum (z=0). On notera que,
sur l’ensemble de l’intervalle [0,H], le module est inférieur au module donné par une variation linéaire vis-
à-vis de la profondeur.
Le coefficient de Poisson est encore égal à 0,3. On définit le module oedométrique par :
Eoed(z) = A + B (1-z/H)2
(1-) (1-)
avec A= E1 , B= (E2 – E1)
(1+)(1-2) (1+)(1-2)

La solution du problème est donnée par :

pH B B
z = [ arctan ( (1-z/H) ) - arctan ( )]
AB A A

Pour le maillage constitué de 20 groupes, on calcule les modules au milieu de chaque élément, ce qui donne
les valeurs suivantes : 290.125, 271.125, 253.125, 236.125, 220.125, 205.125, 191.125, 178.125, 166.125,
155.125, 145.125, 136.125, 128.125, 121.125, 115.125, 110.125, 106.125, 103.125, 101.125 et 100.125 MPa
de bas en haut).
Pour le modèle avec prise en compte des variations du module, on donne dans le jeu de données les lignes
suivantes :

sol
10000 1
ELAS 8 100. 0.5 20. 2. 0.3

Note : le module est calculé suivant E = Eo + k (h-z)


Les paramètres à fournir sont dans l’ordre : E, k, h, , .
Ici Eo est égal à la valeur de E pour z=H (soit E1 = 100 MPa) ; H = 20 m ;  = 2 ;  = 0,3
et la valeur de k est calculée suivant : k = (E2 – E1) / H2

Modèles de comportement mécaniques 158


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

Le tableau ci-dessous donne les valeurs calculées et les erreurs relatives par rapport à la solution analytique
solution numérique
(définies par : erreur relative = -1). Les deux calculs numériques donnent une très
solution analytique
bonne approximation de la solution, celle du modèle avec prise en compte des variations de modules étant
significativement plus précise.

z (m) xi (analyt) xi (ielas=8) xi (20 groupes) erreurs relatives


ielas =8 20 groupes
0 0.0000E+00 0.00E+00 0.00E+00
1 -2.5611E-04 -2.56E-04 -2.56E-04 4.33E-07 -2.34E-04
2 -5.3016E-04 -5.30E-04 -5.30E-04 5.03E-07 -2.33E-04
3 -8.2370E-04 -8.24E-04 -8.24E-04 3.15E-07 -2.34E-04
4 -1.1384E-03 -1.14E-03 -1.14E-03 -5.04E-07 -2.29E-04
5 -1.4759E-03 -1.48E-03 -1.48E-03 2.23E-06 -2.28E-04
6 -1.8382E-03 -1.84E-03 -1.84E-03 -1.33E-06 -2.30E-04
7 -2.2269E-03 -2.23E-03 -2.23E-03 2.09E-06 -2.22E-04
8 -2.6440E-03 -2.64E-03 -2.64E-03 -5.63E-07 -2.16E-04
9 -3.0913E-03 -3.09E-03 -3.09E-03 1.48E-06 -2.06E-04
10 -3.5702E-03 -3.57E-03 -3.57E-03 1.11E-06 -1.92E-04
11 -4.0821E-03 -4.08E-03 -4.08E-03 1.04E-06 -1.78E-04
12 -4.6278E-03 -4.63E-03 -4.63E-03 -6.18E-07 -1.58E-04
13 -5.2076E-03 -5.21E-03 -5.21E-03 -1.36E-07 -1.36E-04
14 -5.8208E-03 -5.82E-03 -5.82E-03 8.95E-07 -1.11E-04
15 -6.4660E-03 -6.47E-03 -6.47E-03 7.28E-07 -8.28E-05
16 -7.1404E-03 -7.14E-03 -7.14E-03 -2.90E-07 -5.21E-05
17 -7.8401E-03 -7.84E-03 -7.84E-03 -5.02E-07 -2.09E-05
18 -8.5602E-03 -8.56E-03 -8.56E-03 -5.40E-07 1.11E-05
19 -9.2945E-03 -9.29E-03 -9.29E-03 1.52E-07 4.10E-05
20 -1.0036E-02 -1.00E-02 -1.00E-02 3.85E-06 6.36E-05

Modèles de comportement mécaniques 159


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

13.3. Apport des modèles élastiques non linéaires

13.3.1. Elasticité type Cam-Clay


On ne s’intéresse qu’à la partie élastique du modèle, sans faire intervenir le critère de plasticité, et on se
propose de modéliser un essai triaxial (drainé). La contrainte initiale est isotrope et égale à p°=200 kPa. La
contrainte verticale est égale à p°+q, et on augmente progressivement le déviateur q, de 0 à 1 MPa, par
incréments de 50 kPa.
On rappelle que le modèle d’élasticité non linéaire associé au modèle Cam-Clay est isotrope, avec G=cte et
K= p(1+eo)/ =  p.
Il est facile de voir que la déformation volumique est donnée par :
dp dp ln (1+q/3p°)
dv = - dp/K = =  = -
K p v 

On a d’autre part, pour calculer la contrainte axiale :


E = 9KG/(3K+G)
dp 3K+G 3p+G q ln(1+q/3p°)
d1 = -dq/E = - 3 =- dp = - dp 1 = - -
E 3KG 3pG 3G 3

On représente ci-dessous les résultats analytiques et numériques obtenus pour


G=25 MPa, eo = 1.,  = 0.02 (avec Kmin=0.1 MPa).

Les données correspondantes prennent la forme suivante :

sol
10000 2
ELAS 3 25. 1. 0.02 0.01

déviateur (MPa)
0.E+00
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
-2.E-03
def vol -exact
-4.E-03
def vol - num
-6.E-03 def axiale - exact
def axiale num
-8.E-03

-1.E-02
déformations

Modèles de comportement mécaniques 160


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

Notes :
1 / La prise en compte de l’élasticité non linéaire se limite à actualiser les modules au début de chaque
incrément : on ne vérifie donc pas exactement la loi de comportement (en contrepartie, chaque incrément
est effectué en une seule itération). On pourrait imaginer une programmation plus complète – au moins
pour les lois élastiques dont la formulation permet de calculer l’erreur commise sur la loi de comportement.

13.3.2. élasticité type Fahey et Carter


L’introduction de ce type de loi élastique a été entreprise au cours du travail de thèse de Sophie Coquillay
(2005). Si l’on cale les paramètres du modèle de Mohr-Coulomb, avec une élasticité linéaire, sur la pente
initiale d’essais triaxiaux, on obtient une réponse trop raide lorsque l’on passe à l’échelle de l’ouvrage : la
modélisation d’essais de chargement sur des fondations superficielles expérimentales à Labenne avait mis
en évidence ce problème. A l’inverse, si l’on cherche des valeurs qui permettent de retrouver les résultats
des essais sur ouvrages, les modules obtenus sont trop faibles pour représenter correctement les essais de
laboratoire.
On présente ici un exemple de calage du modèle sur un essai triaxial réalisé sur du sable de Labenne : le
modèle de Fahey et Carter permet de représenter un peu mieux la courbe q- 1 au cours du cisaillement, et
en particulier de mieux reproduire sa courbure (essai CIS4 de la thèse de Sophie Coquillay, tiré d’un rapport
interne du LCPC (Gestin, 1989)).

Essai : contrainte initiale isotrope 300 kPa ; on pilote l’essai en déformation (axiale).
Paramètres du critère et de la loi d’écoulement : c = 1 kPa ;  = 35.5° ;  = 8°

Paramètres du modèle de Mohr-Coulomb avec élasticité linéaire :


On a fait deux calculs, le premier avec E = 96 MPa (qui permet de retrouver la pente initiale de la courbe q-
1) et le deuxième avec E = 32 MPa (qui permet de trouver une déformation acceptable lorsque q atteint
90% de sa valeur ultime). Dans les deux cas, le coefficient de Poisson est égal à 0,3, et les données
correspondantes sont donc :

calcul 1 :
sable
10 2 0. 96.e3 0.3 1. 35.5 8.5
calcul 2 :
sable
10 2 0. 32.e3 0.3 1. 35.5 8.5

Paramètres du modèle de Fahey et Carter (formulation complète : IELAS=4)


On associe le modèle élastique IELAS=4, avec un critère de Mohr Coulomb (ICRIT=4) et un potentiel
d’écoulement de Mohr-Coulomb (mais l’angle de dilatance est différent de l’angle de frottement). Les
paramètres pour le modèle de Fahey et Carter sont les suivants :
n = 0,5 ; °=0,25 ; f=0,8 ; g = 1,8 ; C = 225 ; pref = 100 kPa ; c = 1 kPa ;  = 35.5°
(on rappelle que dans ce modèle, les modules élastiques dépendent des caractéristiques de résistance). Les
données figurant dans le jeu de données prennent alors la forme :
sable

Modèles de comportement mécaniques 161


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

10000 2
ELAS 4 0.5 0.25 0.8 1.8 225 100. 1. 35.5
CRT 4 1. 35.5
POT 4 0. 8.5
Les résultats obtenus sont comparés aux mesures sur la figure suivante (triax_mc.data, triax_mc2.data et
triax_fc.data).

contrainte
1000
déviatorique (kPa)

800

600 essai
Mohr-Coulomb E=96 MPa
400 Mohr-Coulomb E=32 MPa
Fahey-Carter
200

déformation axiale
0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05

La figure suivante montre les résultats obtenus avec la formulation simplifiée du modèle de Fahey et Carter.

Paramètres du modèle de Fahey et Carter modifié (IELAS=7) (triax_fc2.data)


sable
10000 2
ELAS 7 38.4e3 300. 0.5 10.e3 250. 0.25
CRT 4 1. 35.5
POT 4 0 8.5

contrainte
1000
déviatorique (kPa)

800

600 essai
Mohr-Coulomb E=96 MPa
400 Mohr-Coulomb E=32 MPa
Fahey-Carter modifié
200

déformation axiale
0
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05

L’utilisation des modèles non linéaires améliore beaucoup l’accord entre les simulations et les essais.

Modèles de comportement mécaniques 162


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

Cependant, le modèle obtenu avec la loi élastique de Fahey et Carter (IELAS=4) et le critère de Mohr
Coulomb présente plusieurs points faibles. En premier lieu, il fait intervenir un nombre important de
paramètres dont l’identification à partir d’essais est difficile (cf Coquillay, 2005). D’autre part, le modèle est
parfaitement plastique : le module est donc le même en chargement et en déchargement, et la déformation
axiale pour laquelle on passe de la phase contractante élastique à la phase dilatante correspond à la valeur
maximale du déviateur.
La version modifiée dépend d’un plus petit nombre de paramètres, et les modules ne dépendent pas des
caractéristiques de résistance. Ce modèle permet de reproduire la raideur initiale et de caler la déformation
axiale pour une valeur donnée du déviateur, mais pas de reproduire la forme de la courbe aussi bien qu’avec
le modèle original.

13.4. Calcul en condition non drainée


La programmation des modèles à composantes permet de faire des calculs en condition non drainée. Le
principe est de pénaliser, pour l’assemblage de la méthode de rigidité, la déformation volumique en prenant
en compte la compressibilité du fluide interstitiel. Le traitement de la plasticité repose bien sur un calcul en
contraintes effectives.
Il y a ici une particularité : les chargements appliqués sont donnés en contraintes totales. Les résultats de
calcul sont en contraintes effectives (ce qui explique qu’on ne retrouve pas les contraintes qu’on applique
sur certaines parties du contour).
L’analyse des résultats doit être faite avec précaution, parce que le traitement est fait groupe par groupe
(on peut avoir des groupes peu perméables non drainés et des groupes perméables qui restent en condition
drainée) : on peut donc avoir des discontinuités du vecteur-contrainte pour le champ de contraintes calculé.
On présente le résultat de la simulation d’un essai triaxial non drainé, avec le modèle Cam-Clay modifié. Les
caractéristiques sont les suivantes :
pour la loi élastique (linéaire isotrope) : E = 50 MPa ;  = 0,3
pour le critère : M = 1,1 ; pc°= 120 kPa
pour la loi d’écrouissage :  = 0,02 ;  = 0,08 ; eo = 0,9
On part d’un état de contraintes isotrope p’ = 115 kPa, et on applique un déplacement vertical vers le bas
sur la face supérieure du maillage. On fait le calcul en condition non drainée, en adoptant pour l’eau un
module de compression égal à 2 000 MPa et pour la porosité la valeur 0,3.

fichier : triax_ccm6.data

On représente sur la figure suivante le chemin de contraintes dans le plan (p’,q). On constate que l’état de
contraintes, partant du point A, monte d’abord suivant une verticale : au cours du régime élastique, la
variation de volume est négligeable et celle de p’ l’est donc aussi. On atteint la surface de charge et le point
remonte ensuite en suivant la surface de charge, jusqu’à la droite d’état critique : avec ce modèle, le
matériau présente une limite de résistance clairement identifiée en condition non drainée. On notera que
la taille du domaine élastique augmente un peu au cours du cisaillement, ce qui fait que l’on ne reste pas
exactement sur la surface initiale.

Modèles de comportement mécaniques 163


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

q (kPa) position initiale écr. volumique classique


de la surface
120
de charge écr. volumique et déviatorique
100

80

60

40
état critique
20
A p' (kPa)
0
0 40 80 120

A titre d’illustration, on a également représenté le chemin de contraintes obtenu si l’on prend en compte
une composante déviatorique dans l’écrouissage (IECR=3), en modifiant les données matériau (fichier
triax_ccm6b.data) :

Avec ce type d’écrouissage, et selon les valeurs des paramètres, on peut obtenir un chemin de contraintes
différent sur le plan qualitatif, et une inversion du sens de variation de p’ au cours du cisaillement. D’autre
part, la contrainte déviatorique continue à augmenter : il n’y a plus nécessairement de limite à la résistance
au cisaillement non drainé.

Notes :
1) Le modèle Egg Cam-Clay est une variante dans laquelle on peut modifier la forme du critère, d’une part,
autoriser des contraintes de traction, d’autre part, et enfin, adopter une loi d’écrouissage volumique
seulement dans la partie contractante du critère.
2) L’utilisation de calculs en condition non drainée pour l’évaluation du comportement à court terme des
ouvrages demande des précautions particulières : si le choix du critère de plasticité n’est pas judicieux, le
modèle peut conduire à une résistance au cisaillement à court terme infinie : c’est le cas en particulier si
l’on utilise le modèle de Mohr-Coulomb. En régime plastique, le chemin de contrainte remonte indéfiniment
le long de la droite de rupture. Il en résulte que ce type de modèle ne permet pas d’évaluer correctement
la stabilité d’un ouvrage à court terme.

13.5. Critères de plasticité anisotropes


A compléter

Modèles de comportement mécaniques 164


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

13.6. Comportement cyclique : modèles d’écrouissage cinématique non


linéaire
Pour étudier l’accumulation de déformations plastiques lors de chargements répétés, on a introduit une loi
d’écrouissage cinématique non linéaire. La surface de charge est translatée dans l’espace des contraintes :
f() = F(-X)
où X est la variable d’écrouissage et F une fonction classique : celle de von Mises pour le modèle ICRIT=25
et celle de Drucker-Prager pour ICRIT=27. L’accumulation de déformation est obtenue en introduisant une
loi du type de celle proposée par Chaboche ou par Armstrong et Fredericks:


X = 2/3 C  p - D X 

où C est une contrainte de référence et D une grandeur sans dimension (avec  = (2/3  p:  p) 1/2). Pour la
loi d’écoulement, on calcule le potentiel plastique pour la variable translatée:
g() = G(-X)
avec

1
G() = s:s +  tr 
2

Il est possible d’intégrer analytiquement les équations du modèle pour un essai triaxial de compression
monotone. Partant d’un état de contrainte supposé isotrope °= - 31, on maintient la contrainte de
confinement 3 constante, et on augmente progressivement la (valeur absolue de la) contrainte verticale.
On pose 1 < 3 < 0 et
 = 1e1e1 + 3 (e2e2 + e3e3) ; q = 3 - 1
X = X1e1e1 + X3 (e2e2 + e3e3) ; X3 = X1 + x.
On montre que l’on peut relier le déviateur des contraintes à la déformation plastique axiale :
p
q = qel + (qmax - qel) [ 1 – exp (1 ) ]

où qel est la limite élastique (la plus grande valeur de q pour laquelle on reste dans le domaine élastique)
et qmax la valeur ultime du déviateur. On obtient :

k – 3 3 C 1+6 1 D 2 2 + 1/3


qel = ; qmax - qel = ; =
1/ 3 - D 3 (1+6 2) 1/ 3 - 1/ 3 - 
On peut également établir que la déformation volumique plastique est reliée à la déformation plastique
axiale par :

p p p 3 p
 v = 1 + 2  ;3 = 3 ̇  = 1
 -1/ 3
Ces relations permettent d’établir l’équation des courbes q-1 et v -1 :

e p q 1 qmax - qel
1 = 1 + 1 = - -  ln ( max )
E q -q

e p 1-2 3 qmax - qel


v = v +  v = - q+ ln ( max )
E (1/ 3-) q -q

On observe en particulier que le changement de signe de la variation de volume se produit pour une valeur
du déviateur qcr strictement inférieure à qmax (ce qui constitue une amélioration par rapport au modèle
élastique non-linéaire parfaitement plastique).
3 E 3 E
qcr = qmax - = qmax -
(1/ 3-) (1-2) (1-2) D 2 2 + 1/3

Modèles de comportement mécaniques 165


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

Ces relations permettent de valider la programmation, au moins dans le cas monotone. Mestat (2010) a par
ailleurs donné l’équation de la courbe q-1 dans le cas d’une décharge à partir d’un niveau de chargement
inférieur à qmax.
Les figures ci-dessous présentent les résultats obtenus numériquement pour E= 30 MPa, =0.3, c=100 kPa ;
 = 25 ° ;  = 10° ; C=90 MPa ; D=300.
On modélise un essai triaxial pour une contrainte initiale isotrope de 100 kPa, et on applique un
déplacement imposé (3% de déformation verticale imposée en 30 incréments, puis 9 incréments
supplémentaires de 0,1%).
La valeur ultime du déviateur est de 700,86 kPa suivant la formule ci-dessus : le calcul donne la même valeur.
La figure ci-dessous montre la comparaison entre le calcul et les expressions analytiques, pour les deux
courbes q-1 et v-1.

q (MPa)
1
theorique
cesar
0.8

0.6

0.4

0.2

1
0
0 0.02 0.04 0.06 0.08

v
0.005

0.0025

1
0
0 0.02 0.04 0.06 0.08
-0.0025

-0.005
theorique
-0.0075 cesar

-0.01

On peut également représenter un essai cyclique, dans lequel le déviateur, initialement nul, est
progressivement augmenté jusqu’à 690 kPa ; on effectue des cycles entre cette valeur et un déviateur de
34,5 kPa, pour les mêmes valeurs des paramètres.

Modèles de comportement mécaniques 166


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

q (kPa)
1
cyclique
monotone
0.8

0.6
valeurs maxi et mini de 
1
0.4 3,2744 % - 1,0839 %
3,4845 % - 1,2942 %
3,6862 %
0.2

1
0
0 0.02 0.04 0.06 0.08

On observe une accumulation progressive de déformation plastique d’un cycle à l’autre.

13.7. Simulations avec deux mécanismes plastiques

13.7.1. Modèle avec « cap » en compression

Une façon de reproduire un chemin de contrainte du type de celui obtenu avec le modèle Cam-Clay et un
écrouissage déviatorique au cours d’un essai triaxial non drainé consiste à combiner deux mécanismes
élastoplastiques indépendants. Une telle combinaison est possible avec les modèles à composantes, à
condition de se limiter aux critères réguliers (ce qui exclut le critère de Mohr-Coulomb et celui de Hoek et
Brown).
On peut par exemple envisager la combinaison d’un critère parabolique (sans écrouissage) et d’un critère
de type Cam-Clay, avec l’écrouissage volumique habituel. Les paramètres élastiques et des deux
mécanismes plastiques sont les suivants :

E = 100 MPa ;  = 0,3


Rc= 23 kPa ; Rt= 3 kPa
M = 1 ; pc° = 150 kPa ; eo=1.08,  = 0,15 et  = 0,02.

On simule un essai triaxial, pour une contrainte initiale isotrope de 135 kPa. Les données sont les suivantes :

argile
10000 2
ELAS 0 30.e3 0.3
CRT 7 22.75 3.
CRT2 6 1. 150.
ECR2 1 .15 0.02 1.08

Modèles de comportement mécaniques 167


Exemples de mise en œuvre / Eléments de validation

NDR
1000e3 .3

Le chemin de contrainte obtenu dans le plan (p’,q) est représenté sur la figure suivante, par la succession
des symboles triangulaires. Partant de l’état de contrainte initial isotrope, on commence par un chemin à p’
constant ; lorsque l’état de contraintes atteint la surface de charge du modèle Cam-Clay (dont la position
initiale est représentée en pointillés), on remonte sur cette surface, la contrainte moyenne diminue et le
déviateur augmente.
Lorsque l’on atteint la deuxième surface (celle qui correspond au critère parabolique, représenté en trait
plein), le sens de variation de la contrainte moyenne s’inverse.

Note : Le calcul est ici piloté en contrainte. La convergence lorsqu’on atteint la deuxième surface (le critère
parabolique) est très lente (ici on a adopté une tolérance de 0,01 et fixé le nombre maximum d’itérations à
2000) ; il est ici plus simple de piloter le calcul en déplacement.

q (kPa)
100

80

60

40
critère parabolique
20 calcul CESAR
position initiale de l'ellipse
0
0 50 100 150
p' (kPa)

13.7.2. Modèle de massif rocheux fracturé

Une autre utilisation possible de la combinaison de deux mécanismes plastiques a été proposée par A.
Pouya pour représenter le comportement d’un massif traversé par une famille de fractures. L’approche
consiste à combiner un critère isotrope représentant les caractéristiques de rupture de la matrice rocheuse
(par exemple le critère parabolique), et un critère anisotrope, comme le critère orienté, pour modéliser les
déformations plastiques qui peuvent se produire par le jeu des fractures.

Modèles de comportement mécaniques 168


14. RÉFÉRENCES

Modèles de comportement mécaniques 169


Références

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Giry C (2011) Modélisation objective de la localisation des déformations et de la fissuration dans les
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Modèles de comportement mécaniques 170


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Modèles de comportement mécaniques 171


Références

15. ANNEXES

Modèles de comportement mécaniques 172


Références

15.1. Critères de plasticité anisotropes : orientation des axes liés au


matériau
Un matériau anisotrope présente des propriétés différentes selon les directions de l’espace. Il est nécessaire
de repérer l’orientation du matériau par rapport à celle du repère de travail. On note (e 1, e2, e3) le repère
dans lequel est défini le maillage qu’on utilise et (ex, ey, ez) le repère définissant les directions d’orthotropie
du matériau.

Cas particulier des modèles « isotropes transverses » ou « orthotropes de révolution ».


Dans ce cas, les propriétés du matériau présentent une symétrie de révolution autour d’un axe particulier,
dont la direction dépend de deux angles en 3D.
On définit l’orientation du repère local à l’aide de deux angles de la manière suivante : ce changement de
repère est familier aux utilisateurs de MAX3D pour la définition de conditions aux limites.
e2 ez ex
ey

ψ
e2

φ e’3
e’2

e1 e’1

La base locale (ex, ey, ez) est l’image de la base (e1, e2, e3) par la composée des deux rotations d’angle  et
. On a :
e’1 = cos φe1 + sin φe2 ; e’2 = - sin φe1 + cos φe2 ; e’3 = e3
et
ex = cos e’1 + sin e’3; ey = e’2 ; ez = -sin e’1 + cos e’3
Il vient alors:

ex e1  cos  cos φ sin φ cos  sin  


ey= R. e2 avec R =  -sin φ cos φ 0 
     
ez e3  - cos φ sin  - sin φ sin  cos  
cos  cos φ -sin φ - cos φ sin 
e2 = T ey, avec T = R–1=  sin φ cos  cos φ 
e1 ex
     - sin φ sin  
e3 ez  sin  0 cos  

NB : R–1 = tR car R est la matrice d’une rotation.

Prise en compte de l’orientation du matériau dans le cas général (ICRIT=22, 23, 28, 29)

Modèles de comportement mécaniques 173


Références

Dans le cas le plus général, il n’y a pas de « plan d’isotropie » : il ne suffit pas de repérer la direction d’un
axe matériel particulier, mais il faut définir l’orientation d’un repère par rapport à un autre, ce qui nécessite
trois angles au lieu de deux. Un des procédés classiques pour décrire un changement de repère en
mécanique consiste à utiliser les angles d’Euler. Le passage du repère initial au repère final se fait en
composant trois rotations :
- une rotation d’axe e3 et d’angle  fait passer de (e1, e2, e3) à (u, v, e3)
- une rotation d’axe u et d’angle  fait passer de (u, v, e3) à (u, w, ez)
- une rotation d’axe ez et d’angle  fait passer de (u, w, ez) à (ex, ey, ez)

L’ angle  porte le nom d’angle de précession,  est l’angle de nutation, et  l’angle de rotation propre.

e3
ez ey
 w
 v
e2

 
ex
e1
u

Figure 5 – Angles d’Euler

Le critère porte sur les composantes du tenseur des contraintes dans le repère local (ex, ey, ez). Il s’agit donc
d’écrire les composantes des vecteurs du repère global (e1, e2, e3) dans la base des vecteurs du repère local
(ex, ey, ez). On détaille ici les calculs du changement de base :
u = cos  e1 + sin  e2
v = - sin  e1 + cos  e2
puis
w = cos  v + sin  e3 = - cos  sin  e1+ cos  cos  e2 + sin  e3
ez = -sin  v + cos  e3 = sin  sin  e1- sin  cos  e2 + cos  e3

et la troisième rotation donne


ex = cos  u + sin  w
ey = - sin  u+ cos  w

Modèles de comportement mécaniques 174


Références

 ex   e1 
   
D’où finalement : ey = R. e2
   
 ez   e3 
avec

cos  cos  - sin  cos  sin  cos  sin  + sin  cos  cos  sin  sin 
 
R= -sin  cos  - cos  cos  sin  -sin  sin  + cos  cos  cos  sin  cos  
 sin  sin  - sin  cos  cos  
On en déduit:

 e1   ex 
 e2  = T  ey , avec T = R–1 = t R car R est la matrice d’une rotation.
   
 e3   ez 
Il est intéressant de noter que le changement d’orientation simplifié de la section précédente est un cas
particulier du changement général défini par les angles d’Euler. Il correspond à :
 =  - /2 ;  =  ;  = /2

Expression du tenseur des contraintes dans la base (ex, ey, ez)


Il reste à calculer les composantes du tenseur des contraintes dans la base liée au matériau (e k)k=x,y,z
= 11e1e1 + 22e2e2 + 33 e3e3
+ 12 (e1e2+ e2e1) + 23 (e2e3+ e3e2) + 13 (e1e3+ e3e1)

Il faut décomposer e1e1, e2e2, e3e3, e1e2 , e2e3 , e1e3 dans la base (ex, ey, ez).
e1e1 = T1k ek T1l el = T1kT1l ekel
La matrice de e1e1 dans la base (ex, ey, ez) a pour terme général (T1k T1l)k,l=x,y,z
De même :
e2e2 = (T2k T2l ekel) k,l=x,y,z e3e3 = (T3k T3l ekel) k,l= x,y,z
e1e2 + e2e1 = (T1k T2l ekel + T1l T2k ekel) k,l= x,y,z
e2e3 + e3e2 = (T2k T3l ekel + T2l T3k ekel) k,l= x,y,z
e1e3 + e3e1 = (T1k T3l ekel + T1l T3k ekel) k,l= x,y,z

d’où = 11 (T1k T1l ekel)k,l + 22 (T2k T2l ekel) k,l + 33 (T3k T3l ekel) k,l +
12 (T1k T2l ekel + T1l T2k ekel) k,l + 23 (T2k T3l ekel + T2l T3k ekel) k,l +
13 (T1k T3l ekel + T1l T3k ekel) k,l

En notant [] le vecteur des composantes du tenseur des contraintes dans le repère local, et [] le vecteur
des composantes dans le repère global, et Q la matrice ci-dessus :

Modèles de comportement mécaniques 175


Références

   
xx 11
yy 22

[] =
σ zz  ; [] =
 33  ;
  xy
   13

   
yz 23

xz 13

on trouve, en identifiant les termes de l’expression précédente :


[] = Q []
avec
T11 T11 T21 T21 T31 T31 2 T11 T21 2 T21 T31 2 T11 T31
 
 T12 T12
T13 T13
T22 T22
T23 T23
T32 T32
T33 T33
2 T12 T22
2 T13 T23
2 T22 T32
2 T23 T33
2 T12 T32
2 T13 T33

Q= 
T12 T11 T21 T22 T31 T32 T11 T22 + T12 T21 T21 T32 + T22 T31 T11 T32 + T12 T31
 T31 T12 T23 T22 T32 T33 T12 T23 + T13 T22 T22 T33 + T23 T32 T12 T33 + T13 T32 
 T13 T11 T23 T21 T31 T33 T11 T23 + T13 T21 T21 T33 + T23 T31 T11 T33 + T13 T31 
Calcul des dérivées partielles du critère

Le critère s’écrit :

3T _ 3 _
f() = [] P [] - 2 = T[] TQ P Q [] - 2
2 2

Il est facile de voir que la différentielle de f s’écrit :


∂f 3 3
df = d= {t[d].tQPQ.[] + t[].tQPQ.[d] } = { t[].tQtPQ. [d] + t[].tQPQ. [d] }
∂ 2 2

D’où, en tenant compte du fait que P est symétrique :


3
df = { 2 t[]. tQPQ. [d] }
2

∂f
On en déduit = 3 t[]. tQPQ = 3 tQPQ []
∂

ou encore, en fonction des composantes dans le repère local :


∂f
= 3 t[] PQ = 3 tQ P[]
∂

Modèles de comportement mécaniques 176


Références

15.2. Modèle élastoplastique anisotrope à deux types d’écrouissage : S-


CLAY1
Ce modèle de comportement a été développé pour les argiles naturelles, par Wheeler et al (2003). Il s’agit
d’un modèle élastoplastique défini par un critère anisotrope. La construction part de constatations
expérimentales dans le contexte de l’essai triaxial, puis propose une extension au cas tridimensionnel le plus
général.
Dans le contexte de l’essai triaxial, le modèle S-CLAY 1 définit la surface de charge par :
f = (q - p)2 – (M2- 2) (pm -p) p = 0
où p et q sont définis par : q = v-h et p =(v +2 h)/3. Ce ne sont donc pas les invariants classiques : ils
sont définis par rapport à des directions particulières de l’espace.

Figure 6 – Forme de la surface de charge du modèle S-CLAY1 pour = 0,4 ; pm = 2,5 ; M=1

Il est important de souligner que l’on ne peut pas représenter correctement l’anisotropie des propriétés
plastiques si l’on formule le critère en identifiant p et q aux invariants classiques, puisque l’on perd
l’information sur l’orientation des directions principales du tenseur de contraintes. Dans le cadre
tridimensionnel général, Wheeler et al (2003) proposent la formulation suivante :
f = 3/2 (s-p a*) :(s- p a*) – (M2 – 3/2 a* :a*) (pm-p) p
où s est le déviateur de  et a* un tenseur déviatorique qui joue le rôle de variable d’écrouissage. Ce modèle
comporte deux paramètres d’écrouissage a* tensorielle et pm scalaire.
Le paramètre pm contrôle la taille de la surface de charge et a* son orientation dans l’espace des contraintes.
Pour le paramètre pm, Wheeler et al (2003) proposent une loi traditionnelle :
(1+eo)vp
pm = pm° exp ( - )
-

où eo est l’indice des vides,  et  les pentes du diagramme e – ln p (pour un essai de compression isotrope).

Dérivées du critère
On a f = 3/2 (s-p a*) :(s- p a*) – (M2 –3/2 a* :a*) (pm-p) p
En développant, il vient
f = 3/2 s:s – 3 p a*: - M2 p (pm-p) + 3/2 a*:a* p pm
d’où
f
 = 3 s – 3 p a* + (a*: s) 1+ M (pm-2p)/3 1 - 1/2 a*:a* pm 1
2

Le calcul du module d’écrouissage H nécessite de connaître les dérivées de f par rapport à a* et à pm.
f f
On a H d = - : da* - : dpm
a* pm

f
avec = 3 p (pma* – s )
a*

f
= - ( M2 - 3/2 a*:a* ) p
pm

Modèles de comportement mécaniques 177


Références

Les auteurs proposent de prendre :


da* =  [ { v - a* } <dpv> +  { d - a* } dpd ]

avec
3s s
v = ; d = ; <dpv > =dpv si dvp< 0 et 0 sinon
4p 3p

Initialisation de la variable d’écrouissage a*


Dans le contexte des variables triaxiales, pour un matériau formé par dépôt sédimentaire et normalement
consolidé, Wheeler et al proposent de prendre :
Ko2+ 3Ko- M2 3(1 - Ko)
° = ; avec Ko =
3 1 + 2 Ko

Pour le paramètre scalaire , ils proposent la valeur particulière :


3 (4 M2 - 4 Ko2 - 3Ko)
=
8 (Ko2+ 2Ko- M2)

Aucune valeur n’est imposée pour le paramètre .


La formulation tridimensionnelle a été programmée dans CESAR-LCPC. Les paramètres  et  étant scalaires,
on peut conserver les valeurs précédemment définies.
En revanche, il est nécessaire de préciser la valeur initiale du tenseur a*.
On admet que l’état de contraintes initial est géostatique, défini par :
 = - h (exex + eyey ) - vezez = - v [ ezez + Ko (exex + eyey ) ]
Le déviateur des contraintes est alors donné par :
s = - 2 v (1-Ko)/3 [ ezez –1/2 (exex + eyey ) ]
On cherche le tenseur déviatorique a* sous la forme :
a* = a [ ezez –1/2 (exex + eyey ) ]
En admettant que l’état actuel résulte d’une situation de dépôt sédimentaire, dans laquelle les déformations
horizontales sont nulles, et que les déformations plastiques le sont aussi, on a :
dxx
p
=0

ce qui donne, compte tenu de la loi d’écoulement, et de l’expression des dérivées du critère :
3 sxx – 3 p (-a/2) + (a*: s) + M2 (pm-2p)/3 - 1/2 a*:a* pm = 0
ou encore :
v (1-Ko) + 3 p a/2 - a v (1-Ko) + M2 (pm-2p)/3 – 1/2 (3/2 a2) pm = 0
On suppose enfin que l’état de contraintes est sur la surface de charge
3/2 (s-p a*) :(s- p a*) 3/2 s:s - 3 p a*: s +3/2 p2a*:a*
f = 0  pm = p + = p +
p (M2 –3/2 a* :a*) p (M2 –3/2 a* :a*)

[v (1-Ko)]2 + 3 p a v (1-Ko) +9/4 p2 a2


pm = p +
p (M2 –9/4 a2)

En tenant compte de la valeur de p = -1/3 tr  = v (1+2Ko)/3, et moyennant l’introduction du rapport des


v (1-Ko) 3(1-Ko)
contraintes  = q/p = = , on trouve :
v (1+2Ko)/3 (1+2Ko)

a = 2(M2-2)/9-2/3

Modèles de comportement mécaniques 178


Références

ce qui fournit un procédé permettant de calculer la valeur initiale du paramètre a*, au moins pour une argile
normalement consolidée.
Le calcul de v et d pose problème lorsque p tend vers zéro. On les exprimera d’une autre façon, par
exemple :
3s s
v = ; d =
4 Max(p, po) 3 Max (p, po)

15.3. Critère de Von Mises et écrouissage cinématique non linéaire de


Prager
Dans le cadre de l’étude du comportement cyclique d’un pieu, on s’est intéressé aux modèles permettant
de décrire une accumulation progressive de déformations plastiques. Le modèle le plus simple que l’on ait
trouvé dans la littérature est une loi d’écrouissage cinématique non linéaire, appelée modèle de Prager. La
présentation succincte qui suit reprend largement les principes exposés dans Besson et al (2001).
On utilise un critère du type :
F(, X) = f( - X)  0
1
où X = C p et f le critère de von Mises f() = s : s – k2 avec s le déviateur de .
2

La loi d’écrouissage est donnée sous la forme :

 2
X = C  p - D X p
3

avec :

p = (2/3  p:  p) 1/2 , où C et D sont des scalaires.

Remarque : on peut choisir un critère de plasticité différent du critère de von Mises, par exemple le critère
de Drucker Prager. On a aussi testé l’écrouissage de Prager avec le critère de Drucker Prager.

Dérivées partielles du critère


On a
F f
 (, X) =  ( - X)
La dérivée du critère F par rapport à  est la même que celle de f (von Mises ou Drucker Prager) : les calculs
sont donc déjà programmés dans CESAR-LCPC. Aucune modification n’a été faite dans le calcul du critère
et de ses dérivées.

Modèles de comportement mécaniques 179


Références

15.4. Critères dépendant du troisième invariant du tenseur des


contraintes

15.4.1. Définition des invariants et calcul de leurs dérivées


En pratique, on utilise les dérivées du critère par rapport au tenseur des contraintes ; la difficulté consiste
donc ici à savoir calculer les dérivées du troisième invariant d’un tenseur par rapport à ce tenseur. On définit
les invariants de la manière suivante :
I1= tr  ; J2 = 1/2 tr (s2) = 1/2 s :s ; J3 = 1/3 tr (s3)

= 2 J2 ; q = 3/2 J2 ; cos (3) = 3 3 J3 / (2 J2^(3/2))

Bigoni et Piccolroaz donnent alors les expressions des dérivées des invariants :
I1/ = 1 ; J2/ = s ; J3/ = s2 – 1/3 tr s2 1
/J2 = 1/ ; / = -9 [s2 – tr(s2)/3 1 –q/3 cos(3) s] / [2 q3 sin (3 ) ]
ce qui permet de calculer les dérivées de critères dépendant du troisième invariant.

15.4.2. Critère du modèle HISS


Le modèle HISS (pour Hierarchical Incremental Single Surface) est un modèle élastoplastique pour les
géomatériaux, tiré des travaux de Desai (voir par exemple Shao et Desai (2000)). Il présente l’avantage de
reposer sur une seule surface de charge régulière, mais de prendre en compte à la fois des déformations
plastiques déviatoriques et volumiques, et de distinguer le cisaillement en compression et en extension.

L’expression du critère retenue ici parmi les différentes variantes est la suivante :

J2D - (J1*/pa)n +  (J1*/pa)2


f() = -
pa 2 1-S

27 J3D
avec n>2 et S = ; J1* = J1 + 3R
2 J2D3/2

Dans ces expressions, J1 est le premier invariant du tenseur des contraintes, et J2D et J3D les deuxième et
troisième invariants du déviateur des contraintes. Les formules définissant les invariants sont données par
Desai (1980) :
1 1 1 1
J1 = tr  ; J2 = tr 2 = ijji ; J3 = tr 3 = ijjkki
2 2 3 3

, , n, R, 0 et pa sont des paramètres définis par l’utilisateur.

Dérivées partielles du critère :

f f J1 f J2D f J3D


 = J1  + J2D  + J3D 

avec
J1 J2D J3D 1
 = - 1;  = s;  = - ( s - 3 tr s 1 )
2 2

Modèles de comportement mécaniques 180


Références

f -n (J1*/pa)n-1 + 2 J1*/pa


=-
J1 pa 1 -  S
f 1 K S 1 3 K S
= 2- = 2+
J2D pa 2 (1 -  S) 3/2 J2D pa 2 2 (1 -  S)3/2 J2D

f K S K 27
= - = - 3/2 2 J2D3/2
J3D 2 (1 -  S)3/2 J3D
2 (1 -  S)

où l’on a posé

K = - (J1*/pa)n +  (J1*/pa)2
Le calcul des dérivées partielles pose problème lorsque l’état de contraintes  est isotrope car on divise par
des quantités nulles (J2D). Le code a été modifié de la façon suivante :
f f
Si J2D = 0, alors = =0
J2D J3D

f f
De même l’expression de fait intervenir (J1)n avec n réel. Si J1 est nul, on impose aussi à d’être nulle.
J1 J1D

15.5. Note sur la programmation des modèles à élasticité anisotrope


On s’intéresse au traitement d’une élasticité orthotrope. L’axe d’orthotropie est l’axe 2. Le comportement
s’écrit, dans le repère local :

1/E1 - 1/E1 -2/E2 0 0 0


     
33 33

 =   
11

-1/E1 1/E1 -2/E2 0 0 0 11
22 -2/E2 -2/E2 1/E2 0 0 0 22
.
 212
  0 0 0 1/G 0 0
  
12

 223
213   0
0
0
0
0
0
0 1/G
0
0
0 2(1+1)/E1   23

13

qui s’inverse pour donner :

[1-22E1/E2] [1+22E1/E2]
 cE1
[1+1]
cE1
[1+1]
cE12 0 0 0
 
     
33 33
[1+22E1/E2] [1-22E1/E2]

 = 
11 cE1 cE1 cE12 0 0 0 11
[1+1] [1+1]
 2 
22 22
cE12 cE12 cE2 (1-1) 0 0 0
 12
  0 0 0 G 0 0

12

 23
13  0 0 0 0 G 0  2 
2 23

13

 0 0 0 0 0
(2(1+ )) 
E 1

avec c = 1-1-222E1/ E2

Modèles de comportement mécaniques 181


Références

15.5.1. Calcul en déformations planes


Dans le cas des déformations planes, on a : 33= 13= 23= 0 et il reste :

 cE [1-[1+E /E] ]
2
11  11 
22= M .  22 
1
2 1 2
cE12 0
= 
0
1
avec ML
  L
  cE  cE2 (1-1)
 G
1 2
12 212
0 0
On veut faire le calcul dans les axes d’un repère cartésien (ex, ey, ez). L’axe d’orthotropie (i.e. l’axe 2 du repère
local), fait l’angle +/2 avec l’horizontale :
e1 = cos ex + sin ey ; e3 = ez e2 = -sin ex + cos ey
On en tire en particulier les produits tensoriels suivants :

e1e1= cos2exex + sin cos (exey + eyex) + sin2 eyey

e2e1= -sin cosexex -sin2exey +cos2eyex +sin coseyey

e1e2= -sin cosexex +cos2exey -sin2eyex +sin coseyey

e2e2= sin2exex - sin cos (exey + eyex) + cos2eyey


On peut donc exprimer les composantes du tenseur de déformation ou du tenseur de contraintes dans les
axes du repère global (ex,ey,ez) en fonction de leurs composantes dans le repère local (e1,e2,e3)
 = 11 e1e1 + 22e2e2 + 12 (e1e2 + e2e1)
 = 11e1e1 + 22e2e2 + 12 (e1e2 + e2e1)
On trouve :

 xx   11  xx 11


 yy  = T() .  22  et
yy = P() . 22=
       
2xy 212 xy 12
avec :

 cos2 sin2 -sin cos 


T() =
 sin2 cos2 sin cos 
 
2sin cos -2 sin cos cos2-sin2
et

 cos2 sin2 -2sin cos 


P() =
 sin2 cos2 2sin cos 
 
sin cos -sin cos cos2-sin2

Pour le calcul de la matrice de rigidité, l’énergie est donnée, en termes matriciels, par
1
W= 
2 L L

où L et L sont les vecteurs des composantes des contraintes et des déformations dans la base locale. On
a donc :
L = ML . L
1 1
W= L. L = tL . ML. L
2 2

Pour passer au repère global, on introduit la matrice T et on trouve :


L =T(-) . G

Modèles de comportement mécaniques 182


Références

1t
W=  . tT(-).MLT(-).G
2 G

Pour le calcul des contraintes, on a :


G = P() . L = P(). ML . L = P(). ML . T(-).G

NB : il est facile de voir que tT(-)=P().


[1+22E1/E2]
On a également besoin de la contrainte zz=33 = cE1 11+ cE12 22
[1+1]

avec
11 = cos2 xx + sin2 yy + sin cos 2  xy
22 = sin2 xx+ cos2 yy - sin cos 2 xy
NB : Pour le traitement de la plasticité on repasse en 3D.

15.5.2. Calcul en condition tridimensionnelle


1/E1 -2/E2 -1/E1 0 0 0
     
11 11
-2/E2 1/E2 -2/E2 0 0 0
  =   .  
22 22

33 -1/E1 -2/E2 1/E1 0 0 0 33

22 12
 0 0 0 1/G 0 0
   12

2  23

13
 0
0
0
0
0
0
0
0
1/G
0
0
2(1+1)/E1    23

13

[1-22E1/E2] [1+22E1/E2]
 cE1
[1+1]
cE12 cE1
[1+1]
0 0 0
 
     
 11 11
cE12 cE2 (1-1) cE12 0 0 0

  = 
22 22
[1+22E1/E2] [1-22E1/E2]
.
33

  
12
cE1
[1+ 1]
0
cE12
0
cE1
[1+1]
0
0
G
0
0
0
0
 . 2 
33

12

  0  
2 
23 223
0 0 0 0 G
13 13

 0 0 0 0 0
2[1+ ] 
E 1

Il faut à nouveau revenir au repère global : on trouve comme précédemment


e1 e3= cosex ez + siney ez
e2 e3= -sinex ez + cosey ez
e3 e3= ez ez
On en tire les formules de passage :

       
xx 11 xx 11

  = T ().     = P (). .  
yy 22 yy 22
zz 33 zz 33
et
       
3 3
2xy 212 xy 12

 2yz
2zx   223
213   yz
zx   23
13 
avec

Modèles de comportement mécaniques 183


Références

cos2 sin2 0 -sin cos 0 0


 sin2 cos2 0 sin cos 0 0 
T ()=
 0 0 1 0 0 0 
 
3
2sin cos -2sin cos 0 cos2-sin2 0 0

 0
0
0
0
0
0
0
0
cos sin
-sin cos 
cos2 sin2 0 -2sin cos 0 0
 sin 
2
cos2 0 2sin cos 0 0 
P ()=
 0 0 1 0 0 0 
 
3
cos sin -sin cos 0 cos2-sin2 0 0

 0
0
0
0
0
0
0
0
cos sin
-sin cos 

Modèles de comportement mécaniques 184


Références

15.6. Formulation des lois d’écrouissage pour les géomatériaux


De nombreux modèles de comportement ont été construits à partir de résultats d’essais à l’appareil triaxial,
dans un contexte très particulier où les directions principales des tenseurs de contraintes et de déformation
sont identiques, et fixes dans l’espace. L’extension au cas tridimensionnel de la formulation établie dans un
cadre particulier pose différentes difficultés. L’une d’elles est le choix des variables à utiliser pour prendre
en compte une contribution des déformations déviatoriques dans la loi d’écrouissage.

15.6.1. Formulation en variables triaxiales


De nombreux modèles font l’hypothèse que le critère de plasticité est une fonction de la contrainte
moyenne p et du déviateur q, définis par :
1 3
p=- (tr ) , q = ( s : s)1/2
3 2

Au cours d’un essai triaxial de révolution, deux des contraintes principales sont égales (les deux contraintes
horizontales), et les contraintes et les déformations (plastiques ou élastiques) ont des directions fixes. Si l’on
note 1 la direction verticale, les tenseurs ont donc la forme suivante :
 = 1 e1e1 + 3 (e2e2+ e3e3)
 = 1e1e1 + 3 (e2e2+ e3e3)
On suppose de plus que l’on s’intéresse à un essai triaxial de compression : 1 <3< 0. Dans ce contexte,
on a :
p = - (1 + 2 3)/3
q = - (1 - 3)

Il est facile de voir que la dissipation plastique intrinsèque  :  p a pour expression :

 :  p = 1 p1 + 2 3 p3 = p  pv + q  dp (1)

où pv et pd désignent les parties volumique et déviatorique de la déformation plastique :

pv = - (1 + 2 3)

2
pd = - ( -  ) (2)
3 1 3

Le critère de plasticité étant noté f(p,q), l’expression précédente de la dissipation intrinsèque conduit, en
supposant que la loi d’écoulement est associée, à caractériser le régime d’écoulement plastique par une loi
de la forme (voir par exemple Wood, 1990) :
f
 pv =  (3)
p

f
 pd =  (4)
q

où  désigne le multiplicateur plastique, dont la valeur est calculée à l’aide de la condition de cohérence
f=0.

Dans le cas du modèle Cam-Clay modifié par exemple, on a :


f (p,q) = q2 + M2 p (pc-p) (5)
et le paramètre d’écrouissage pc est une fonction de l’indice des vides plastiques. Son évolution est souvent
décrite par une loi exponentielle du type :

pc = pc° exp
1+eo p (6)
 - v 

Modèles de comportement mécaniques 185


Références

où eo est l’indice des vides initiales et  et  les pentes des courbes e – ln p au cours d’un essai de
compression isotrope. En pratique, le traitement numérique de l’intégration de la loi de comportement
f
repose sur le calcul du module d’écrouissage H, défini par H  = : . La combinaison de la condition de

cohérence f=0, de la loi d’écoulement (3)-(4) et de la loi d’écrouissage (6) permet de montrer simplement
que l’on a :
f f pc f
H=- p /  = -
pc c pcpv p

Note : dans le cadre de la programmation des modèles à composantes, dans la mesure où le potentiel
plastique est a priori indépendant du critère, on aurait intérêt à utiliser la formulation plus générale
suivante :
f f pc g
H=- p /  = - tr ()
pc c pcpv

15.6.2. Introduction de la déformation déviatorique dans la loi d’écrouissage


Le modèle Cam-Clay modifié permet de modéliser la rupture en cisaillement d’un échantillon de sol lors
d’un essai non drainé à l’appareil triaxial. Lors d’un cisaillement en condition non drainée, le point (p,q) se
déplace sur la surface de charge jusqu’à l’état critique ; l’échantillon se déforme ensuite à volume constant
sous un état de contraintes constant. On ne peut pas appliquer une contrainte de cisaillement supérieure à
une valeur maximale qmax qu’on appelle « cohésion non drainée ».
Pour les valeurs courantes des paramètres du modèle, la taille du domaine élastique ne varie pratiquement
pas au cours du cisaillement non drainé, et la cohésion non drainée se calcule simplement en fonction de
la taille initiale pc du domaine (c’est-à-dire de la pression de préconsolidation) : on trouve qmax M pc /2.
Pour certains matériaux, en particulier les sables lâches, on observe que le chemin de contraintes est plus
complexe : après une première phase au cours de laquelle la contrainte moyenne diminue (dont on peut
rendre compte avec une surface et une loi d’écrouissage du type de celles du modèle Cam-Clay), on observe
une augmentation de la contrainte moyenne : le point de chargement remonte le long d’une courbe de
rupture généralement quasiment linéaire.
Le modèle de Nova (1982) est l’un des modèles mis au point pour reproduire ce comportement. La surface
de charge est différente de celle du modèle Cam-Clay, mais peut subir un écrouissage isotrope et sa taille
dépend d’un paramètre analogue à la pression de préconsolidation pc du modèle Cam-Clay. On ne discute
pas ici l’intérêt de cette surface de charge, mais l’apport de la loi d’écrouissage proposée par Nova. Cette
loi fait dépendre la taille de la surface de charge non seulement la partie volumique de la déformation
plastique, mais aussi de la déformation plastique déviatorique. On a donc une relation du type :

pc = pc (pv , pd) = pc° exp[ pv + pv ]

L’introduction de ce type de loi d’écrouissage dans le modèle Cam-Clay modifié permet d’obtenir,
qualitativement, un chemin de contraintes non drainé qui présente un changement de direction : la
contrainte moyenne diminue dans un premier temps puis augmente. Pour la mise en œuvre pratique de
cette loi dans un code de calcul, il est commode d’établir l’expression du module d’écrouissage H :

f f f pc p pc p f pc f pc f


H  = : = - p c = - { p  v + p  d } → H = - { + }
pc pc  v d pc pv p pdq

Modèles de comportement mécaniques 186


Références

Dans le cas du modèle Cam-Clay modifié, on obtient :


pc pc
H = M2 p { M2 (2p-pc) + 2q p } (7)
pv d

15.6.3. Première tentative d’extension au cas tridimensionnel


Les développements précédents se placent dans le cadre de l’essai triaxial :
- deux des contraintes sont égales ;
- les directions principales des contraintes et des déformations n’évoluent pas.
Pour appliquer le modèle à l’étude d’un ouvrage réel, il est nécessaire de proposer une formulation
générale, utilisable lorsque les contraintes principales et les directions principales du tenseur des contraintes
sont quelconques. On conserve les expressions de p et q données plus haut. Il est raisonnable d’adopter
pour pv la définition suivante :

pv = - tr p

Il est intéressant de noter que l’on ne peut pas factoriser q dans  :  p - p  pv ; autrement dit, on ne peut pas
mettre la dissipation intrinsèque sous la forme (1) :

 :  p p  pv + q  pd

En supposant que le potentiel d’écoulement est une fonction de p et q, on obtient :


g g p g q g g
 p =   =  [  + ] =  [ - 1/3 1+ 3s/2q]
p q  p q

Il reste à expliciter la loi d’écrouissage et le calcul du module d’écrouissage. On désigne par d le déviateur
du tenseur des déformations plastiques, défini en généralisant l’expression (2) suivant :
2
pd = ( d : d)1/2 (8)
3

Cette définition permet de retrouver la valeur voulue dans le contexte de l’essai triaxial. Pour le calcul du
module d’écrouissage, on obtient :
f f f pc p pc p
H  = : = - p = - {  +  }
pc c pc pv v pd d

Il est facile de voir que :


g g
 pv = - tr  p = -  tr  = 
p

4 p p
2 pd pd =  : 
3 d d

g q
 pd = 
q 

ce qui donne finalement pour le module d’écrouissage :


f pcg 2pcg p q
H = - { +  : / pd }
pc pv p 3 pd q d 

q
ou encore, compte tenu du fait que 2 q  = 3 s

Modèles de comportement mécaniques 187


Références

f pcg pcgd : s
p

H= - { p + p )}
pc  v p dq q pd

Dans le cas du critère du modèle de Cam-Clay modifié et pour une loi d’écoulement associée, on trouve
donc :

pcd : s
p
pc 2
H = M2 p { M (2p-pc) + 2 p p } (9)
pv d d

Dans le cas où pd est nul, cette expression devient :

pc 2 pc 2  f   f 
H = M2 p { M (2p-pc) + : }
pv pd 3 d d

Dans le contexte de l’essai triaxial, la formule (9) coïncide avec (7). En revanche, si l’on a accumulé une
déformation plastique déviatorique pd sur un chemin de contrainte donné, puis déchargé le matériau, on
obtient, lors d’un rechargement suivant des directions différentes des résultats différents selon que l’on
utilise l’une ou l’autre des formules (7) et (9) pour calculer le module d’écrouissage.
Plus précisément, lorsque les directions des contraintes principales tournent, avec la formule (9), un élément
de sol qui a subi des déformations plastiques et qui a été déchargé donne des réponses différentes selon
les directions dans lesquelles on le sollicite, ce qui constitue une forme (sommaire) d’anisotropie induite (il
y a une information stockée dans les directions principales de pd). La surface de charge reste isotrope, et les
incréments de déformation plastique restent coaxiaux avec l’état de contrainte. En revanche, on modifie le
calcul du module d’écrouissage, donc la raideur apparente (tangente) du sol lors du rechargement en
régime plastique. Le choix de faire figurer parmi les variables de la loi d’écrouissage la déformation
déviatorique plastique définie par (8) donne donc au modèle des propriétés peu souhaitables. La
formulation (7) est meilleure, dans la mesure où elle ne fait pas apparaître d’anisotropie mal contrôlée. Elle
sera préférée, bien qu’elle présente l’inconvénient suivant : si l’on définit pd par :

f
 pd = 
q

on ne sait pas relier pd au tenseur des déformations plastiques ou à ses variations.

15.6.4. Autres choix des variables de la loi d’écrouissage


Différents auteurs (notamment Shao et Desai (2000)) proposent d’utiliser au lieu d’autres variables que pv
et pd dans la loi d’écrouissage :

pc = pc(v, d)
où l’évolution des variables v et d dépend des variations du tenseur des déformations plastiques.
On a par exemple :
2
 dp = (  dp :  pd)1/2
3

Compte tenu de la loi d’écoulement, on trouve :


g 1 g
 dp =  [  - tr  1 ]
3

2 g g 2 g g 1 g 2
 pd=  : =  { : - (tr ) } (10)
3 d d 3   3

Cette formulation ne présente pas l’inconvénient de la formule (9) : la variation de  dp ne dépend pas de
l’orientation des directions principales de . Pour la partie volumique des déformations plastiques, Shao et

Modèles de comportement mécaniques 188


Références

Desai (2000) proposent une formulation qui évite qu’une augmentation de volume plastique se traduise
par un écrouissage de la surface de charge :
1 1 g
 pv = Max ( 0, - tr  p ) = Max
 ( 0, - tr  )
3 3

ce qui permet d’exprimer le module d’écrouissage :

f pc 1 g pc 2 g g 1 g 2
H =- { Max ( 0, - tr  ) + p { : - (tr ) } }
pc pv 3 d 3   3

15.6.5. Conclusion
Il est peu courant d’utiliser la surface de charge du modèle Cam-Clay modifié pour la modélisation de sables
lâches, même en adaptant la loi d’écrouissage, parce que la partie « frottante » du critère (q/p>M), ne
représente pas bien leur comportement. Les considérations précédentes restent valides pour des modèles
utilisant une surface de charge différente, avec une partie frottante plus représentative (comme les modèles
de Nova (1982), de Desai et al (1980), de Bigoni et Piccolroaz ou de Menetrey et Willam) : si l’on veut prendre
en compte une contribution de la partie déviatorique de la déformation plastique, il faut choisir la variable
proposée (10) par Shao et Desai (2000).

Modèles de comportement mécaniques 189


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