Devoir Droit

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Devoir de rattrapage CEJM

Objectif : Utiliser la méthodologie en droit

Etudier le cas de BioMâche

Après avoir caractérisé le contrat entre BioMâche et la centrale d’achat, vous dégagerez :

- LES FAITS
- LA PROBLEMATIQUE
- LES REGLES DE DROIT
- LA CONCLUSION

Marie Poidevin, gérante de la société BioMâche, est maraîchère bio en Bourgogne. Elle cultive des
légumes, certaines fines herbes et des fleurs à usage alimentaire. Ses produits sont très appréciés des
restaurateurs de la région et des clients qui se rendent sur les différents marchés où elle est présente.
Toutefois, pour écouler l’ensemble de sa production et que son activité devienne rentable, elle doit
diversifier sa clientèle. Elle a été contactée par la Centrale d’achat d’une entreprise de distribution très
connue qui lui propose de vendre une partie de sa production et ainsi d’être présente dans les
supermarchés se situant dans un rayon de 20 km autour de son entreprise. Elle a rencontré le
responsable de la centrale d’achat qui lui a remis un contrat sur les conditions de coopération des deux
structures. Les conditions proposées lui semblent raisonnables. Toutefois, une clause prévoit que les
supermarchés du groupe peuvent proposer des opérations de promotion sur ses produits sans la
prévenir. Ces offres peuvent avoir pour objet de valoriser sa production, d’écouler les produits abîmés…
Les frais liés à ces opérations de promotion seront automatiquement des montants à lui verser. Elle
considère que cette clause n’est pas légale.

Document 1

Article 1171 du Code civil

Version en vigueur depuis le 01 octobre 2018

Dans un contrat d'adhésion, toute clause non négociable, déterminée à l'avance par l'une des parties,
qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non
écrite.

L'appréciation du déséquilibre significatif ne porte ni sur l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation
du prix à la prestation.

Document 2

Article L442-6 du Code de commerce

I. Engage la responsabilité de son auteur et oblige à réparer le préjudice causé le fait par tout
producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers :
1. « D’obtenir ou de tenter d’obtenir d’un partenaire commercial un avantage quelconque ne
correspondant à aucun service commercial effectivement rendu ou manifestement
disproportionné au regard de la valeur du service rendu. Un tel avantage peut notamment
consister en la participation, non justifiée par un intérêt commun et sans contrepartie
proportionnée, au financement d’une opération d’animation commerciale, d’une acquisition
ou d’un investissement, en particulier dans le cadre de la rénovation de magasins ou encore
du rapprochement d’enseignes ou de centrales de référencement ou d’achat ».
2. « De soumettre ou de tenter de soumettre un partenaire commercial à des obligations créant
un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties »
3. D’obtenir ou de tenter d’obtenir un avantage, condition préalable à la passation de
commandes, sans l’assortir d’un engagement écrit sur un volume d’achat proportionné et, le
cas échéant, d’un service demandé par le fournisseur et ayant fait l’objet d’un accord
écrit ;[…]

Document 3

Le « déséquilibre significatif » dans les contrats entre professionnels

Les tribunaux exercent un véritable contrôle, au cas par cas, des déséquilibres allégués, que certains
estiment « significatifs » et d’autres pas : ce qui donne une jurisprudence aussi foisonnante que variée
en la matière. Par ailleurs, la Commission d’examen des pratiques commerciales a pour mission de
donner des avis ou de formuler des recommandations, notamment sur les pratiques concernant les
relations commerciales entre producteurs ou fournisseurs et distributeurs. Dans l’ensemble, la plupart
des sanctions prononcées sur ce terrain, le sont dans le domaine de la grande distribution, le prescripteur
de la clause irrégulière étant le distributeur « tout puissant », et la victime de cette même clause étant le
modeste fournisseur, acculé par les exigences du géant de la distribution avec lequel il est contraint de
contracter pour survivre.

Souvent, les clauses incriminées sont « sans contrepartie et nettement défavorables aux fournisseurs »,
s’inscrivant dans un rapport de dépendance lié à la puissance d’achat du distributeur. Vérifier l’existence
d’un déséquilibre significatif suppose d’analyser l’entier contrat, afin de mesurer l’économie générale
de la relation contractuelle. Toutefois, en théorie, nul ne peut contester le prix définit puisque ce prix
aurait été « librement » consenti.

L’ordonnance 2016-131 du 10 février 2016 est entrée en vigueur et s’applique à tous les contrats conclus
depuis le 1er octobre 2016, ainsi qu’aux contrats renouvelés après cette date. L’une des grandes
nouveautés de cette réforme est qu’a été intégrée dans le droit commun des contrats une disposition
générale condamnant les « déséquilibres significatifs » dans tous les contrats.

C.Bernat, Docteur en droit, 6/01