Au Comedy Club, Des Entrepreneurs Formés À La Prise de Parole - Les Echos Start
Au Comedy Club, Des Entrepreneurs Formés À La Prise de Parole - Les Echos Start
Au Comedy Club, Des Entrepreneurs Formés À La Prise de Parole - Les Echos Start
De gauche à droite : Houcine Menacer, Amandine Arnoux, Karim Fadloun, Seiba Tandia et Mounir Yahyaoui. (Camille
Wong)
“J’étais super stressée !”, lance Seiba Tandia, 30 ans, après être montée sur scène. Et
pour cause, le Comedy club fait ce soir-là, salle comble. Pour sa première édition, La
Scène met en avant cinq entrepreneurs ayant suivi une formation d’un mois dans l’art
oratoire. Durant deux heures, des entrepreneurs, des humoristes, une chanteuse et
même… un poète, se sont succédé sur la scène du théâtre de Jamel Debbouze. Un
vrai show, pour mettre en lumière cinq profils issus de la diversité, avec un projet fort.
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Seiba a partagé son amour de la cuisine pour introduire Ateliers Culinaires. “A 12 ans,
je cuisinais déjà pour ma famille. Rapidement, mes amis me demandaient, avec mes
origines sénégalaises, si je savais faire tel ou tel plat. Je leur répondais ‘Venez à la
maison, je vous ferais découvrir!’”. De là est née sa plateforme de mise en relation
avec des particuliers qui donnent des cours de cuisine à domicile.
Cette mère de 3 petites filles a été accompagnée par l’association des Déterminés,
hébergée par Schoolab, dont la mission est de favoriser l’entrepreneuriat en banlieue
et dans les milieux ruraux. “Nous leur apportons un soutien pendant six mois dans la
confirmation de leur projet et la création de leur entreprise. L’idée est de leur donner
les clés pour réussir”, précise Moussa Camara, président de l’association et membre
du jury.
Mounir Yahyaoui, 26 ans, a grandi à côté de Marseille. “Ce n’était pas le meilleur des
milieux, avoue-t-il. J’ai adopté de mauvaises habitudes à l’école et malgré de bons
résultats, j’ai failli être déscolarisé à deux reprises”. Aidé par Article 1, une association
qui oeuvre pour l’égalité des chances, il a vite remonté la pente et intégré une école
d’ingénieurs. “En sortant de l’école, je voulais apporter quelque chose à la société et
j’ai créé HyFriends, un chatbot sur messenger qui met en relation des inconnus qui
veulent faire des activités communes”, explique Mounir.
“Beaucoup de vision, mais peu de concret. Vous avez davantage fait un exercice
oratoire qu’un pitch”, a lancé mais sans tacler, Taïg Khris, un membre du jury à la fin
de leur prestation. “Ils nous ont offert beaucoup de créativité, mais pas suffisamment
d’éléments pour convaincre un investisseur. Je pense qu’on aurait aussi dû avoir au
moins un système de questions/réponses à la fin de chaque prestation afin de
soulever nos doutes”, ajoute, a posteriori, le triple champion du monde de roller sur
rampe et fondateur de Onoff, une startup dans les télécoms.
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Et il a raison. L’événement a été présenté comme des pitchs de startups alors que
l’exercice était très différent. “Ce soir-là, il n’y avait pas d’investisseurs dans la salle.
On ne voulait pas que ceux qui venaient de débuter leur projet soient pénalisés par
rapport aux autres plus avancés. Mais à terme, on aimerait que cet événement soit un
accélérateur”, justifie Etienne Gatti, qui a également coaché les cinq entrepreneurs.
Il s’agit d’un premier test pour Schoolab et ses partenaires. Dans le futur, l’incubateur
ambitionne d’événementialiser La Scène et de faire venir un public de professionnels.
L’idée est que le projet devienne un réseau favorisant la découverte de jeunes talents
issus de la diversité.
Les 5 entrepreneurs:
Karim Fadloun, avec A2JOB
Seiba Tandia, avec Ateliers Culinaires
Houcine Menacer, avec Switch
Mounir Yahyaoui, avec HyFriends
Amandine Arnoux, avec IDEEAL
Camille Wong