Chp1-Quanti Cateurs, Logique, Raisonnements
Chp1-Quanti Cateurs, Logique, Raisonnements
Chp1-Quanti Cateurs, Logique, Raisonnements
ECPI
3 Quantificateurs 7
3.1 Quantificateurs simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Règles de négation d’une assertion quantifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Quantificateurs multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3.1 Règles d’utilisation des quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3.2 Négation d’une phrase comportant plusieurs quantificateurs . . . . . . . 10
1 Vocabulaire
Le langage mathématique est un langage symbolique. Il est constitué de mots du langage
courant et des signes mathématiques. Un assemblage de mots du langage courant et des signes
mathématiques n’a pas forcément un sens.
Définition 1
1. Un énoncé est une phrase (assemblage de mots) qui a un sens précis en mathématiques.
Exemple 1
(a) Pour tout réel x on a x2 ≥ 0.
(b) 2 + 1 = 8.
(c) ”n est un multiple de 2 ”
1
(a) est un énoncé vrai, (b) est un énoncé faux et la véracité de (c) dépend de l’entier n.
2. Une assertion est un énoncé dont on peut répondre sans ambiguı̈té et sans renseigne-
ments complémentaires à la question : est-il vrai ? ou est-il faux ? On lui attribue la
valeur de vérité vrai (V ou 1) s’il est vrai ou faux (F ou 0) s’il est faux. c’est le principe
du tiers-exclu. Il est d’usage de noter une assertion en utilisant une lettre majuscule (par
exemple P, Q, R)
Exemple 2
- (a) est une assertion qui est vraie,
- (b) est une assertion qui est fausse,
- Par contre on ne peut pas dire si l’énoncé (c) est vrai ou faux puisque sa valeur de
vérité dépend de l’entier n. Par conséquent, l’énoncé (c) n’est pas une assertion. On
dit que c’est un prédicat.
9. Une hypothèse est un énoncé sur lequel on construit le point de départ d’une démonstration.
Exemple 4 l’énoncé P (n) défini par ” n est un multiple de 2” est un prédicat sur N. Il dévient
une assertion quand on donne une valeur entière à n. Par exemple,
2
- l’assertion P (10) définie par ”10 est un multiple de 2” obtenue en remplaçant n par 10
est vraie.
- l’assertion P (11) définie par ”11 est un multiple de 2” obtenue en remplaçant n par 11
est fausse.
2.1 Négation-conjonction-disjonction
2.1.1 Négation
Définition 4 (Négation)
Soit P un prédicat.
La négation du prédicat P est le prédicat noté non(P ) (ou parfois ¬P ) qui est vrai lorsque P
est faux et faux lorsque P est vrai.
Exemple 5
1. Si P est le prédicat x = 0, ¬P est le prédicat x 6= 0.
2. Considérons le prédicat P défini par 24 est un multiple de 2 . Il s’agit d’une
assertion vraie. Sa négation est 24 n’est pas un multiple de 2 .Il s’agit donc d’une
assertion fausse.
On présente les valeurs de vérité de ¬P en fonction des valeurs de vérité de P dans la table de
vérité.
P ¬P
1 0
0 1
Table de vérité de la négation.
4. ab = 0
5. a>b
3
2. Le prédicat P ou Q , appelé disjonction de P et Q, est un prédicat qui est vrai
lorsque l’un au moins des deux prédicats P et Q est vrai, et faux lorsque les deux sont
faux. On le note aussi P ∨ Q .
Les tables de vérité des deux connecteurs logiques et et ou ainsi définis sont donc :
P Q P∧Q P Q P∨Q
1 1 1 1 1 1
1 0 0 1 0 1
0 1 0 0 1 1
0 0 0 0 0 0
Remarque 1
1. Le nombre de lignes d’une tables de vérité est 2n où n représente le nombre de proposi-
tions de départ.
2n 2n
2. La période pour disposer les valeurs de vérités est 1 pour la première colonne et p
2 2
pour la p-ème colonne.
Exemple 6 Par exemple la mention fromage ou dessert à la fin des menus dans les
restaurants signifie que l’on a le choix entre prendre un fromage ou un dessert mais pas les
deux à la fois
En revanche, le ou mathématique n’est pas exclusif (il est toujours non-exclusif, c’est à
dire qu’il comprend la possibilité que les deux propositions soient vraies). Il est inclusif.
Exemple 8
1. Le prédicat P défini par 10 est divisible par 2 (c’est une assertion) est vrai. Le
prédicat Q défini par 10 est divisible par 3 (c’est aussi une assertion) est faux.
Ainsi, P et Q (c’est encore une assertion) est faux. En revanche, P ou Q
est vrai.
2. On considère le prédicat P (x) défini par x ≤ 1 et le prédicat Q(x) défini par
x ≥ 2 où x désigne un nombre réel. Alors, le prédicat P (x) ou Q(x) est
défini par x ≤ 1 ou x ≥ 2 Il est vrai si x ∈] − ∞, 1] ∪ [2, +∞[ et faux si x ∈]1, 2[.
En revanche, le prédicat P (x) et Q(x) défini par x ≤ 1 et x ≥ 2 est faux
pour tout x ∈ R.
P
Remarque 3 On utilise bien souvent la notation pour P ∧ Q
Q
2.2 Implication-équivalence
Définition 6
1. Le prédicat P =⇒ Q , appelé implication de P vers Q, et on lit P implique
Q , ou P en traine Q ou encore si P alors Q est un prédicat qui est faux
lorsque P est vrai et Q est faux et vrai dans tous les autres cas.
4
2. Le prédicat P ⇐⇒ Q , appelé équivalence de P et de Q, et on lit P équivaut à
Q , ou P si et seulement si Q ou encore pour que P il faut et il suffit que Q
est un prédicat qui est vrai lorsque P et Q sont simultanément vrais ou simultanément
faux et faux dans tous les autres cas.
Les tables de vérités des deux connecteurs logiques P =⇒ Q et P ⇐⇒ Q ainsi
définis sont donc :
P Q P =⇒ Q P Q P ⇐⇒ Q
1 1 1 1 1 1
1 0 0 1 0 0
0 1 1 0 1 0
0 0 1 0 0 1
Exercice 2 Montrons l’équivalence suivante : ( f est paire et impaire) ⇐⇒ ( f est la fonction nulle)
Soient P , Q et R trois prédicats, alors
le prédicat composé ((P =⇒ Q) et (Q =⇒ R)) se note P =⇒ Q =⇒ R.
De même prédicat composé ((P ⇐⇒ Q) et (Q ⇐⇒ R)) se note P ⇐⇒ Q ⇐⇒ R.
5
P4 Associativité : ((P ∧ Q) ∧ R) ≡ (P ∧ (Q ∧ R)) ; ((P ∨ Q) ∨ R) ≡ (P ∨ (Q ∨ R))
P5 Distributivité : ((P ∧Q)∨R) ≡ (P ∨R)∧(Q∨R)) ((P ∨Q)∧R) ≡ (P ∧R)∨(Q∧R))
P6 Double implication : (P ⇐⇒ R) ≡ ((P =⇒ R) ∧ (R =⇒ P ))
Preuve : La méthode des tables de vérité fournit une preuve de ces propriétés.
P Q P∨Q P∧Q ¬P ¬Q ¬ ( P ∨ Q) ¬ ( P ∧ Q) ¬P ∧ ¬Q ¬P ∨ ¬Q
1 1 1 1 0 0 0 0 0 0
1 0 1 0 0 1 0 1 0 1
0 1 1 0 1 0 0 1 0 1
0 0 0 0 1 1 1 1 1 1
Proposition 3 Dire que P ; Q, c’est dire que P est vraie et pourtant Q est fausse. Autrement
dit, la négation de P ⇒ Q est P ∧ (¬Q).
Remarque 4
1. P =⇒ Q (vrai) ne veut pas dire P vraie : par exemple, 1 > 2 =⇒ 2 > 4 est
vraie et pourtant 1 > 2 est fausse.
2. On peut avoir quelques bizarreries : 0 6= 0 =⇒ 0 = 0 est vraie et 0 =
0 =⇒ L’eau de mer est salée. l’est tout autant !
3. Ce n’est pas parce que P =⇒ Q est vrai que Q =⇒ P l’est : par exemple,
Je suis en sup =⇒ J’ai le Bac est vrai et pourtant J’ai le Bac =⇒ Je
suis en sup ne l’est pas ! ! !
Exemple 9
1. Soient A et B deux ensembles finis, on a
Définition 9
1. L’assertion ¬Q =⇒ ¬P s’appelle la contraposée de l’assertion P =⇒ Q .
2. L’assertion Q =⇒ P est appelée implication réciproque de l’assertion P =⇒ Q.
Définition 10 Une assertion qui est toujours vraie est appelée tautologie.
Exemple 10
6
1. L’assertion (P ∨ (¬P )) est une tautologie.
Preuve : La méthode des tables de vérité fournit une preuve de cette propriété.
P ¬P P ∨(¬P )
1 0 1
0 1 1
P Q R A B A∧B C (A ∧ B) =⇒ C
1 1 1
1 1 0
1 0 1
1 0 0
0 1 1
0 1 0
0 0 1
0 0 0
((P ⇐⇒ Q) ∧ (Q ⇐⇒ R)) =⇒ (P ⇐⇒ R)
Définition 11 Deux assertions P et Q sont dites incompatibles si leur conjonction est toujours
fausse.
Exemple 11
1. L’assertion P et l’assertion ¬P sont incompatibles.
Preuve :
P ¬ P P ∧(¬P )
1 0
0 1
2. Les deux prédicats x ≤ 1 et x ≥ 2 sont incompatibles
3 Quantificateurs
L’objet de cette section est de présenter les signes qui dans le langage mathématique ex-
priment la quantification, c’est à dire la quantité d’objets (aucun, au moins, tous) pour lesquels
une propriété P est vraie.
Exemple 12 Si P (x) est un prédicat défini sur un ensemble E nous cherchons à savoir si le
prédicat P (x) est vraie pour tout x ∈ E ou au moins un x ∈ E ou encore un et un seul x ∈ E.
Pour cela nous introduisons alors des symboles appelés quantificateurs pour exprimer ces idées.
7
Définition 12
- Le quantificateur universel, noté ∀, se lit quelque soit ou pour tout ou encore pour chaque,
permet de définir l’assertion quantifiée ∀x ∈ E, P (x) qui est vraie lorsque tous les
éléments de E vérifient la propriété P ou encore qu’il n’y a pas dans E de contre-exemple
à la propriété P .
∀x ∈ E, P (x) ⇐⇒ {x ∈ E, P (x)} = E
∃x ∈ E, P (x) ⇐⇒ {x ∈ E, P (x)} =
6 ∅
Remarque 6
1. On écrit toujours le quantificateur avant la proposition à quantifier.
2. n ne mélange jamais quantificateur (et même connecteur logique =⇒, ⇐⇒, . . .) et phrase
en français : il est par exemple exclu d’écrire quelque chose du style
Remarque 8
1. L’assertion ∀x ∈ ∅, P (x) est toujours vraie pour n’importe quelle propriété P
puisqu’il n’y a aucun élément dans l’ensemble vide, et qu’une propriété est vraie dans un
ensemble s’il n’y a pas de contre-exemple.
2. L’assertion ∃x ∈ ∅, P (x) est toujours fausse quelle que soit la propriété P puisque
l’ensemble vide ne contient aucun élément.
8
Cette remarque est très utile car elle permet de trancher dans des cas litigieux dans des
définitions ou des théorèmes.
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, ∀z ∈ R, (x ≤ z ≤ y =⇒ z ∈ I)
Puisque cette assertion quantifiée commence par ∀x ∈ ∅, alors l’ensemble vide est un intervalle.
Exemple 14
1. L’énoncé x2 + 2x − 3 ≤ 0 est un prédicat. Il peut être vrai ou faux selon la valeur
de x. L’énoncé ∀x ∈ [−3, 1], x2 + 2x − 3 ≤ 0 est une assertion quantifié qui est
vraie.
2. L’assertion quantifiée ∀x ∈ [−3, 2], x2 + 2x − 3 ≤ 0 est fausse car il existe un
élément de [−3, 2] qui ne vérifie pas l’inéquation x2 + 2x − 3 ≤ 0, par exemple x = 2.
3. L’assertion quantifiée ∀x ∈ N, (n2 pair =⇒ n pair ) est vraie.
2. La négation de il existe un élément x de E pour lequel l’énoncé P (x) est vrai est
pour tout élément x de E l’énoncé P (x) est faux , autrement dit
2) ¬(∀x ∈ E, (P (x) ⇐⇒ Q(x))) ≡ ∃ ∈ E, ¬ (P (x) =⇒ Q(x)) ∧ (Q(x) =⇒ P (x))
≡ ∃ ∈ E, (P (x) ∧ ¬Q(x)) ∨ (Q(x) ∧ ¬P (x))
Remarque 9
1. ¬(x < 2) ≡ x ≥ 2
2. ¬(x ≥ 2) ≡ x < 2
3. ¬(2 ≤ x < 5) ≡ x ∈] − ∞; 2[∪[5; +∞[≡ x ∈
/ [2; 5[
9
3.3 Quantificateurs multiples
On peut construire des assertions avec plusieurs quantificateurs, notamment sur des prédicats
P (x, y, ...) à plusieurs variables définis sur E × F × · · · . Dans ce cas, on prendra garde à l’ordre
de ces quantificateur car elle peut avoir une grande importance.
Exemple 16 R1 = ∀x ∈ N, ∃y ∈ N, x ≤ y et R2 = ∃y ∈ N, ∀x ∈ N, x ≤ y
L’assertion R1 dit que N n’est pas majoré, donc elle est vraie par contre l’assertion R2 affirme
que N est majoré ce qui faux.
Exemple 17 P1 = ∀x ∈ Q, ∃q ∈ N∗ , qx ∈ Z et P2 ∃q ∈ N∗ , ∀x ∈ Q, qx ∈ Z
L’assertion P1 est une autre caractérisation des nombres rationnels par contre P2 est absurde
puisqu’elle exprime l’existence d’un dénominateur commun à toutes les fractions.
Remarque 10 Dans le premier cas q dépend de x, ce qui est impossible dans le second cas
puisqu’il est cité avant.
Exemple 18
1. Toute personne a un nom s’écrit, en notant P l’ensemble des personnes, N l’en-
semble des noms et A(p, n) le fait que n soit le nom d’une personne p
∀p ∈ P, ∃n ∈ N, A(p, n)
mais
∃n ∈ N, ∀p ∈ P, A(p, n)
signifie en bon français Il y a un nom qui soit celui de toute personne.
2.
∀x ∈ E, ∃y ∈ F, ∀z ∈ G, ∃t ∈ T, P (x, y, z, t)
10
Solution : Rétablissons les parenthèses :
prenons la négation
Récapitulation : Pour nier une phrase formelle commençant par plusieurs quantificateurs, on
conserve l’ordre d’écriture des variables, on change les ∀ en ∃ et les ∃ en ∀ puis on remplace la
propriété par sa négation.
Remarque 12 Pour écrire que un ensemble A ⊂ R n’est pas majoré , on commence par
écrire la propriété A est majoré ∃x ∈ R, ∀y ∈ A, y ≤ x Ensuite on en prend la négation :
∀x ∈ R, ∃y ∈ A, y > x
Exemple 20 C’est le cas lorsque vous appliquez un théorème connu dans un raisonnement.
- Pour démontrer que P ou Q est vraie, on peut aussi supposer P est fausse et montrer
que dans ce cas Q est vraie. (En effet, ((non P) =⇒ Q) ⇐⇒ (P ou Q).)
- Pour démontrer directement P =⇒ Q, on suppose P vraie et on essaye de montrer que
Q est vraie. Dans ce cas, on rédige toujours :
Supposons que (P vraie).
Montrons que/but (Q est vraie)...Donc (Q est vraie).
- Pour montrer que P =⇒ Q est fausse, il suffit de (et il faut) démontrer que P est vraie
et pourtant Q est fausse. (En effet, non(P=⇒ Q) ⇐⇒ P et nonQ.)
- Pour montrer que P ⇐⇒ Q, on procède généralement de l’une des manière suivantes :
(a) soit on démontre P =⇒ Q puis Q =⇒ P ,
(b) soit on démontre P ⇐⇒ P1 ⇐⇒ P2 ⇐⇒ · · · ⇐⇒ Pn ⇐⇒ Q où P1 , ...Pn sont des
assertions intermédiaires
11
4.2 Raisonnement par contraposée
Soient P et Q deux assertions, on a déjà démontrer l’équivalence suivante :
(P =⇒ Q) ≡ (¬Q =⇒ ¬P )
Remarque 13 Ce mode de raisonnement est souvent utilisé pour montrer que l’assertion
(P =⇒ Q) est vraie. On suppose que l’assertion ¬(P =⇒ Q) est vraie. On a déjà démontré
l’équivalence suivante ¬(P =⇒ Q) ≡ (P et ¬Q). Donc il suffit de supposer que l’assertion
(P et ¬Q) est vraie c’est-à-dire P est vraie et ¬Q est vraie et on montre que cela conduit à
une contradiction.
12
On sait que
√
(x + y 2 = 1) ⇐⇒ (x = 1 et y = 0) ≡
h √ √ i
((x + y 2 = 1) =⇒ (x = 1 et y = 0)) et ((x = 1 et y = 0) =⇒ (x + y 2 = 1))
√
Notons par P l’assertion (x + y 2 = 1) et par Q l’assertion (x = 1 et y = 0). On sait qu’une
conjonction (R et R) est vraie si et seulement si R est vraie et S est vraie.
=⇒) Montrons d’abord l’assertion suivante P =⇒ √ Q. Raisonnons par l’absurde, supposons que
P est vraie et ¬Q est vraie c’est-à-dire (x + y 2 = 1) et (x 6= 1 ou y 6= 0). Supposons y 6= 0,
√ 1−x
alors 2 = ∈ Q, ce qui est absurde donc y = 0. Supposons que x 6= 1 avec y = 0. Ce qui
y √
entraine une contradiction avec (x + y 2 = 1) ce qui permet de dire que x = 1. Ainsi l’assertion
(P et ¬Q) est fausse. Ce qui permet de conclure que P −→ Q est vraie.
=⇒) l’implication (Q =⇒ P ) est immédiate. L’équivalence est donc démontrée.
13
2. Si n ∈ N tel que n ≥ n0 , alors (P (n) =⇒ P (n + 1)) est vraie
Alors, pour tout n ∈ N tel que n ≥ n0 , P (n) est vraie.
Remarque 14
1. La rédaction à adopter pour ce type de raisonnement est très stricte et à respecter abso-
lument :
(a) Soit P (n) l’assertion . . . définie pour tout entier n ≥ n0 . Montrons que P (n)
est vraie pour tout n ≥ 0 par récurrence sur n.
(b) Initialisation : Vérifier que la propriété P (n0 ) est vraie. (C’est le pas initial de la
récurrence)
(c) Hérédité : Supposer que la propriété P (n) est vraie pour un n ≥ n0 . (C’est l’hy-
pothèse de récurrence). Montrer que la propriété P (n + 1) est vraie (Faire apparaı̂tre
l’hypothèse de récurrence !)
(d) La récurrence est établie. On a ainsi démontré que : ∀n ≥ n0 , P (n) est vraie.
2. Pas de pour tout n dans P(n) sinon le raisonnement est faux !
Propriétés 3 Soient n0 ∈ N et P (n) une propriété définie pour tout entier naturel n ≥ n0 .
On suppose que :
1. P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies (2 initialisations)
2. Si n ∈ N tel que n ≥ n0 , alors (P (n) et P (n + 1)) =⇒ P (n + 2) est vraie (2
hypothèses)
Alors pour tout n ∈ N tel que n ≥ n0 , P (n) est vraie.
Remarque 15 La rédaction à adopter pour ce type de raisonnement est très stricte et à res-
pecter absolument :
1. Soit P (n) l’assertion . . . définie pour tout entier n ≥ n0 . Montrons que P (n) est
vraie pour tout n ≥ n0 par récurrence d’ordre 2 sur n.
2. Initialisation : Vérifier que les propriétés P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies ;
3. Hérédité : supposons que P (n) et P (n + 1) sont vraies pour un n ≥ n0 . Montrons que
P (n + 2) est vraie. (Faire apparaı̂tre l’hypothèse de récurrence !)
4. La récurrence est établie. On a ainsi démontré que ∀n ≥ n0 , P (n) est vraie.
14
4.6 Raisonnement par disjonction des cas
Le raisonnement par disjonction des cas consiste à découper l’ensemble sur lequel doit se
faire la démonstration en plusieurs ensembles deux à deux disjoints dont la réunion donne
l’ensemble tout entier.
Soit P l’assertion x ∈ E, P (x) avec E = ∪nk=1 Ek et Ei ∩ Ej = ∅, ∀i 6= j. Soit Q une
assertion donnée. Pour prouver l’assertion (P =⇒ Q) on prouve les assertions (P1 =⇒ Q) ;
(P2 =⇒ Q) ; · · · ; (Pn =⇒ Q) où Pk est l’assertion x ∈ Ek , P (x)
Exemple 27
1. Montrer que tout entier impair n s’écrit sous la forme n = 4k+p avec k ∈ N et p ∈ {1; 3}
2. Montrer que pour tout entier n, n(n + 1) est pair
3. Démontrer que n(2n + 1)(7n + 1) est divisible par 2.
Remarque 16 Il arrive souvent que la phase d’analyse donne un ”candidat”, dans ce cas
cette première phase prouve l’unicité de la solution, si elle existe. La phase d’analyse peut aussi
aboutir sur une contradiction, dans ce cas cela montre que le problème n’admet pas de solution.
Par la suite, la phase de synthèse permet de montrer soit l’existence de plusieurs solutions, soit
d’une unique solution (si un seul candidat fonctionne) soit qu’il n’y a pas de solution (si aucun
candidat ne fonctionne)
Exemple 29 Chercher une condition nécessaire et suffisante sur des réels a et b pour que
x2 + ax + b = 0 ait deux solutions réelles non nulles et opposées.
15