YONLI Hamma Fabien
YONLI Hamma Fabien
YONLI Hamma Fabien
Promotion [2014/2015]
Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
AVANT-PROPOS
Ce travail de mémoire de fin d’études a été réalisé dans le cadre du projet interafricain de
recherche sur la ressource en eau souterraine dénommé GRIBA (Groundwater Ressources
in Basement Rocks of Africa) financé par l’Union Européenne (UE) et l’Union Africaine
(UA). Lancé en 2012, ce projet a une durée de 3 ans et réunit des partenaires de 3 pays
africains: le Bénin (l’Université d’Abomey Calavi), le Burkina Faso (l’Université de
Ouagadougou et l’institut 2iE), l’Ouganda (la Direction de l’Eau et l’Université Makerere) ;
ainsi que deux partenaires européens, à savoir la Queen’s University de Belfast en Irlande du
Nord et l’IRD. Dans le but de mieux connaître les ressources en eau souterraine en zone de
socle africain, le projet GRIBA s’est fixé les objectifs suivants :
Quantifier les propriétés hydrogéologiques des aquifères de socle (y compris les
volumes d’eau qui y sont stockés) grâce au développement d’une nouvelle approche qui
s’appuie sur des outils complémentaires, notamment la méthode de Résonance Magnétique
des Protonique (RMP) ;
Élaborer des scénarios de gestion durable des eaux souterraines. La nouvelle
connaissance des propriétés hydrogéologiques des aquifères permettra de construire des
modèles prédictifs pour définir des scénarios d’exploitation appropriés ;
Soutenir la mise en place d’un réseau de chercheurs africains concernés par les
aquifères de socle.
DEDICACES
Au Seigneur Tout-Puissant
A mon père
REMERCIEMENTS
RÉSUMÉ
De nombreux forages sont implantés dans les formations de socle du Burkina Faso. Le taux
d’échec des forages y est élevé à cause d’une relative méconnaissance de ces milieux
hétérogènes. La présente étude menée sur le bassin versant de Sanon dans la province du
Kourwéogo (région du plateau central) vise une meilleure connaissance de l’hydrodynamisme
des aquifère de socle. La démarche méthodologique adoptée a consisté dans un premier temps
à réaliser onze (11) sondages RMP autour de forages existants et au niveau des crêtes dans le
bassin de Sanon. Dans un second temps, six (6) essais de pompage ont été réalisés sur les
forages autour desquels les sondages RMP ont été menés. Enfin, la loi de transfert éventuelle
pouvant exister entre les paramètres RMP, à savoir la teneur en eau (𝑤 en %) et le temps de
décroissance transversale (𝑇2 ∗ en 𝑚𝑠) d’une part et les paramètres hydrodynamiques à savoir
l’emmagasinement 𝑆 et la transmissivité 𝑇 d’autre part a été identifiée.
Les teneurs en eau obtenues varient entre 0,6 et 4,6 %, la plus forte valeur ayant été obtenue
au centre de la vallée du bassin et la plus faible au niveau d’un versant situé au Sud-Est du
bassin. Les constantes de temps de décroissance transversale obtenues (83,7 à 149 ms) sont
représentatives de celles d’un aquifère de sable moyen à fin.
L’interprétation des essais de pompage par la méthode de la dérivée logarithmique du
rabattement a conduit à des valeurs de coefficients d’emmagasinement allant de 7,085.10-5 à
4,506.10-2 et des valeurs de transmissivités variant de 4,601.10-6 à 2,477.10-4 m2/s.
La loi de transfert identifiée, spécifique à l’aquifère de Sanon et liée à son contexte
géologique a été établie sur les sites où ont été conduits conjointement des sondages RMP et
des essais de longue durée.
Mots clés :
5. Loi de transfert
ABSTRACT
Many wells are drilled in hard rocks of Burkina Faso. The failure rate of drilling is high
because of a relative a lack of knowledge of these heterogeneous environments. This study led
on the catchment of Sanon in the province of Kourwéogo (region of plateau central) aims a
better understanding of hydrodynamic properties of hard rocks. The methodological approach
consisted firstly to conduct eleven (11) MRS soundings around existing boreholes and at the
crests of the catchment. Secondly six (6) long duration pumping tests were conducted on
boreholes where MRS soundings have been conducted. Finally an eventual transfer law
between MRS parameters namely water content (𝑤 in %) and transversal decay parameter
(𝑇2 ∗ in 𝑚𝑠) on the one hand, and hydrodynamic parameters namely storage coefficient 𝑆 and
transmissivity 𝑇 on the other hand has been identified.
The water contents vary between 0,6 to 4,6 %, the highest value was obtained in the center of
the catchment valley and the lowest value at a crest located to the southeast of the catchment.
The transversal decay parameters generally (from 83,7 to 149 ms) obtained are those of a
medium to fine sand aquifer.
The interpretation of pumping tests by the method of the logarithmic derivative of the
drawdown led to values of storage coefficients ranging from 7,085.10-5 to 4,506.10-2 and
transmissivity values ranging from 4,601.10-6 to 2,477.10-4 m2/s.
The identified transfer law which is linked to its geological context has been established on
sites where were jointly conducted MRS soundings and long duration tests.
Keywords:
5. Transfer law
SIGLES ET ABREVIATIONS
NOTATIONS
Figure 32 : Relation entre wΔzT2*² et la transmissivité obtenue par les essais de pompage .. 62
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ................................................................................... 5
I. Présentation de la zone d’étude ........................................................................................... 6
I.1. Cadre géographique .......................................................................................................... 6
I.2. Géologie ........................................................................................................................... 7
I.3. Climat et végétation ......................................................................................................... 8
I.4. Hydrogéologie ................................................................................................................ 10
II. Revue des méthodes de caractérisation hydrogéologique des aquifères de socle fracturé
.............................................................................................................................................. 17
II.1. Méthodes d’estimation de la recharge .......................................................................... 17
II.2. Méthodes d’estimation de la structure et de la géométrie ............................................. 18
II.3. Méthodes d’évaluation de la salinité et de la contamination de l’eau .......................... 20
II.4. Méthodes d’évaluation des propriétés hydrodynamiques ............................................. 20
II.5. Modélisation hydrogéologique ..................................................................................... 27
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES .......................................................... 28
I. Investigations géophysiques : sondages RMP .................................................................. 29
I.1. Mise en œuvre des sondages .......................................................................................... 29
I.2. L’équipement NumisPLUS ............................................................................................... 35
I.3. Méthodologie d’interprétation........................................................................................ 36
II. Essais de pompage ........................................................................................................... 39
II.1. Mise en œuvre ............................................................................................................... 39
II.2. Méthodologie d’interprétation ...................................................................................... 41
TROISIEME PARTIE : RESULTATS, INTERPRETATIONS ET DISCUSSIONS ............ 45
I. Résultats et interprétations ................................................................................................ 46
I.1. Résultats des mesures RMP ........................................................................................... 46
I.2. Evolution de crête en crête des paramètres RMP en fonction de la géométrie et de la
structure de l’aquifère ........................................................................................................... 49
I.2. Caractérisation hydrodynamique .................................................................................... 53
I.3. Couplage essais de pompage – RMP ............................................................................. 60
II. Discussion ........................................................................................................................ 64
CONCLUSION ........................................................................................................................ 66
PERSPECTIVES ...................................................................................................................... 66
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 68
ANNEXE ................................................................................................................................. 76
INTRODUCTION
Le Conseil mondial de l’eau en mars 2006 a rappelé que « l’absence d’eau ou sa mauvaise
qualité tue chaque année dix fois plus que toutes les guerres réunies ». Les victimes se
dénombrent en grande partie en Afrique, dans sa zone sahélienne où la forte variabilité
spatiale et temporelle de la pluie entraîne une raréfaction de la ressource en eau. Aussi le
manque d’eau se décline en pauvreté et en retard au développement (ACF, 2006).
Le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement résulte en partie du manque
d’infrastructures. Au Burkina Faso, dans des régions arides du pays, certains villages ne
disposaient jusqu’en 2010 d’aucun point d’eau potable malgré les nombreuses campagnes
d’AEP et le nombre croissant d’intervenants dans le domaine (PN-AEPA, 2010) ; alors que
l’objectif affiché par l’Etat pour l’atteinte des OMD était la réalisation des taux d’accès à
l’eau potable de l’ordre de 87% en milieu urbain et de 76% en milieu rural.
Cet état de fait peut s’expliquer par la difficulté à mobiliser non seulement les eaux de surface
qui souvent ne sont pas pérennes mais aussi les eaux souterraines. En effet, pour ces dernières
le contexte géologique du pays est marqué par la prédominance du socle cristallin et
cristallophyllien (80% du territoire) (Sawadogo, 1984). Ce milieu est réputé pour sa
complexité. Cela est observable à partir des statistiques sur forages réalisés dans ce type de
formation. Les travaux de Courtois et al. (2010) ont révélé qu’environ un tiers des forages ont
été déclarés négatifs.
La procédure de prospection en eau souterraine dans les milieux de socle a beaucoup évolué.
Si les méthodes employées permettent le repérage de zones potentiellement favorables au
captage grâce à la description de la structure et de la géométrie du milieu, la productivité des
forages n’en est pas pour autant garantie. Elle pourrait l’être si le volume d’eau stocké et la
facilité avec laquelle celui-ci s’écoule dans l’aquifère étaient connus particulièrement au lieu
d’implantation identifié.
Des différentes méthodes qui existent pour appréhender l’hydrodynamisme d’un aquifère,
seuls les essais de pompage permettent d’estimer sa productivité et son emmagasinement.
Pourtant leur mise en œuvre est limitée par des problèmes de coût, de temps car elle nécessite
l’exécution et l’équipement d’ouvrages (forages et piézomètres) et la conduite de pompage de
longue durée. Certains auteurs ont envisagé d’estimer les paramètres hydrodynamiques par
d’autres méthodes : notamment à partir de diagraphies et de mesures géoélectriques (Kelly,
1977 ; Perdomo et al., 2014). Cependant ces méthodes ne sont pas directement « sensibles » à
l’eau et qu’il s’agisse des essais ou d’autres méthodes, ils demeurent impossible d’accéder à
une connaissance de l’hydrodynamisme avant d’effectuer le forage.
Il en résulte que les milieux de socle restent donc mal connus ou du moins insuffisamment et
que les captages sont exécutés avec une relative méconnaissance de leur aptitude à être
productifs.
La méthode de sondage par Résonance Magnétique des Protons semble particulièrement bien
adaptée à la description des aquifères puisqu’elle mesure un signal directement émis par les
noyaux d’hydrogène des molécules d’eau (Vouillamoz, 2003 ; Hoareau, 2009). Un challenge
qui s’impose est celui de parvenir à estimer les paramètres de productivité de l’aquifère par
cette méthode non-invasive.
Dans le but d’augmenter équitablement et durablement l'accès à l'eau potable des populations
des zones de socle, il est impératif d’améliorer la connaissance des milieux de socle. C’est ce
qui justifie cette présente étude de caractérisation.
Elle a pour objectif de mieux comprendre l’hydrodynamisme de l’aquifère de Sanon situé en
milieu de socle. Il est question d’effectuer sa caractérisation au travers d’une approche
couplée alliant à la fois des méthodes hydrogéologiques classiques et des outils géophysiques.
Spécifiquement, il s’agit de :
- estimer les valeurs transmissivités et de coefficients d’emmagasinement à travers des
essais de pompage ;
- estimer la teneur en eau et la taille des pores à l’échelle du bassin, en particulier autour
des ouvrages où les essais ont été conduits ;
- proposer une paramétrisation de la porosité de drainage et de la transmissivité à partir
des paramètres RMP.
Organisation du document
Ce document s’articule autour de trois (03) grandes parties :
La première partie est consacrée à la synthèse bibliographique, dans laquelle sont présentés
les contextes géologique et hydrogéologique du Burkina Faso et du site d’étude, les résultats
obtenus par les études antérieures menées sur le site, et une revue des méthodes de
caractérisation hydrogéologique des aquifères de socle. La deuxième partie concerne le
matériel utilisé et la méthodologie adoptée pour l’atteinte des objectifs fixés. La troisième
partie enfin, consistera à mener une analyse des résultats obtenus tout en portant une
discussion sur ces derniers.
La présente étude de caractérisation porte sur le site expérimental de Sanon. Ce choix est
justifié par son contexte géologique de socle dans lequel il est situé représentatif du Burkina,
par sa proximité de la capitale et la disponibilité d’ouvrages hydrauliques réalisés au cours des
projets antérieurs.
I.2. Géologie
Au Burkina Faso, les formations de socle sont dominantes. Elles couvrent 80% du territoire
contre 20% de terrains sédimentaires. Le site de Sanon situé dans la zone de socle est
représentatif de la géologie du pays (figure 2) : il possède une épaisseur d’altération
importante souvent saturée et recouverte par une épaisse cuirasse latéritique.
Les informations sur la géologie du site sont issues des nombreuses campagnes de foration
réalisées dans le cadre des programmes d’hydraulique villageoise et des projets de recherche
intervenus dans le village (BRGM-AQUATER, 1991 ; Compaoré, 1997).
L’analyse des coupes lithologiques des forages du site (figure 3) montre une prédominance
de formations granito-gneissiques voire migmatiques avec des intercalations d’amphibolites
(roches vertes) (Compaoré, 1997). Le substratum rocheux est couvert par un manteau
d’altérites de quelques dizaines de mètres (environ 25 m dans la partie ouest, 30 à 50 m dans
la vallée) composé de cuirasse latéritique, de sables argileux et d’arènes grenues.
Figure 3: Coupe lithologique d’un forage du site expérimental de Sanon (modifié d’après
BRGM, 1991)
Le climat est de type soudano sahélien caractérisé par deux saisons : une saison sèche
s’étalant généralement d’octobre à mai et une saison pluvieuse de juin à septembre.
L’alternance des saisons est due à l’oscillation latitudinale du front intertropical. Dans le
cadre de notre étude, on a relevé à Sanon pour les années 2011, 2012, 2013 et 2014
respectivement 674,6 ; 803,9 ; 622,7 et 654,6 mm de pluie. La moyenne annuelle pour ces
quatre années est de 689,0 mm. La figure ci-dessous montre les précipitations mensuelles
pour les années 2013 et 2014 enregistrées par la station météorologique installée dans la
vallée du site expérimental.
Les valeurs mensuelles d’évapotranspiration potentielle (ETP) (136,3 mm en moyenne pour
les années de 1988 à 1994) sont généralement supérieures aux précipitations toute l’année à
l’exception des mois de juillet et d’août qui sont au cœur de la saison des pluies (Compaoré,
1997).
A Sanon, les températures maximales mensuelles peuvent atteindre 40 °C pendant les mois de
mars, avril et mai. Le minimum des températures mensuelles (15 °C à 20 °C) est observé
durant la période d’harmattan, vent sec chargé de poussières et fines qui souffle pratiquement
de novembre à février (Compaoré, 1997).
La végétation du site est marquée par des formations de type savane et steppe. Des variations
locales peuvent apparaître se traduisant par des formations de composition individualisée en
fonction de la nature du sol et de la présence plus ou moins permanente d’humidité. Les
espèces telles que Khaya senegalensis, Lanea acida, Ziziphus mauritania, Anogeissus
leocapus, Acacia albisa, Fucus gnafalocarpa y sont répandues (Ringtoumda, 1991). Les
arbustes du genre Pilostigma abondent dans les zones non cultivées situées dans la vallée.
I.4. Hydrogéologie
Sur la base des nombreux ouvrages présents sur le site (figure 5), il a été établi que l’aquifère
de Sanon satisfait au modèle conceptuel admis en zone de socle et décrit par Maréchal et al.
(2003) (figure 6).
L’aquifère est composé d’une pellicule superficielle (altérites), capacitive et alimentée par la
surface. Cette couche épaisse de quelques dizaines de mètres est riche en matériaux argileux
car elle résulte du processus d’altération de la roche mère. De par sa composition argilo-
sableuse, cette couche a une porosité assez importante et une perméabilité relativement faible,
de l’ordre de 10-6 m/s (Lassachagne, 2008).
Une couche sous-jacente consistant en un horizon fissuré à perméabilité très élevée forme le
deuxième niveau aquifère. Celle-ci est généralement caractérisée par un dense réseau de
fissures horizontales dans les premiers mètres, subhorizontales et subverticales dans les
mètres suivants (Cho et al., 2003; Maréchal et al., 2004; Wyns et al., 2004). Il a été établi que
l’horizon fissuré résulte du même processus d’altération de la roche mère (Dewandel et al.,
De nombreuses études ont été menées sur l’hydrogéologie du site de Sanon. Quoiqu’ayant des
objectifs différents, elles ont toutes contribué à une meilleure compréhension du
fonctionnement de l’aquifère. Les premiers travaux qui y furent menés ont été réalisés entre
1988 et 1991 par le groupement BRGM-AQUATER. La recherche des zones favorables pour
la réalisation des forages à débit élevé était au centre de ces travaux. En 1997, l’étude
menée par Compaoré, avait pour objectif principal d’évaluer la fonction capacitive des
altérites du bassin de Sanon pour son environnement climatique. Elle visait
l’approfondissement de la connaissance de la structure et du fonctionnement, en conditions
naturelles et sous l’effet de pompage des altérites. Les travaux de Vouillamoz (2003) et Toé
(2004), quant à eux, visaient à évaluer l’apport de techniques géophysiques récentes à l’étude
des aquifère de socle : le panneau électrique à courant continu et le sondage par Résonance
Magnétique Protonique (RMP). Les principaux résultats obtenus permettent la description de
l’aquifère selon sa structure et sa géométrie, ses propriétés hydrodynamiques et son
écoulement.
YONLI Hamma Fabien Master IRH Promotion 2014-2015 Page 11
Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
Les milieux de socle connaissent des variations locales de l’épaisseur de recouvrement des
altérites qui dépendent du faciès géologique, de la pluviométrie, de la géomorphologie et de la
latitude (CEFIGRE Université d’Avignon, 1990). L’interprétation des photographies
aériennes et d’images satellites SPOT suggère la présence sur le site de Sanon d’épaisses
cuirasses latéritiques sous forme de collines et de recouvrements (Compaoré, 1997). Ces
cuirasses protègent les formations plus meubles sous jacentes et affleurent surtout à l’est et au
nord du site. Dans l’axe de la vallée, les affleurements de cuirasse ont disparu par érosion. Les
coupes lithologiques de quatre puits réalisés dans l’axe de la vallée de Sanon témoignent qu’il
n’y a aucun recoupement de cuirasse latéritique et confirme ainsi que cette dernière y a été
érodée. Elle laisse place à des sables latéritiques secs, qui avec les carapaces indurées de
cuirasse au niveau des crêtes sont signalés sur les coupes électriques par un recouvrement
résistant (400 à 1000 Ω.m) (Soro et al., 2015). La couverture superficielle influence fortement
les résultats des mesures de tomographie électrique. L’interprétation des panneaux doit donc
être menée avec prudence car la couverture superficielle influence les pseudo-coupes
géophysiques brutes, les coupes inversées et limite fortement la profondeur d’investigation
(Toé, 2004).
La partie altérée de l’aquifère de Sanon est constituée d’une succession de deux couches : une
couche allotérite, riche en kaolinite et une couche isaltérite, couche de granite ou migmatite
ou roche verte altérée caractérisée par une altération argilo-sableuse. L’épaisseur de
l’altération varie considérablement sur le site : elle atteint sa valeur maximale de 50 m en
moyenne au sein de la vallée centrale et sa plus petite valeur d’environ 30 m vers les versants
(Soro et al., 2015).
Ces altérites possèdent un fort pouvoir capacitif. Partout, sur le site elles sont saturées sur une
épaisseur importante d’environ 40 m sauf à l’Ouest reconnu comme étant l’exutoire du bassin
hydrogéologique (Compaoré, 1997). Des sondages RMP effectués sur le site ont
permis d’établir que le réservoir d’eau s’y étendait sur une vingtaine de mètres : entre 8 et
29 m dans la vallée centrale (autour des forages S1 et S2), entre 7 et 30 m à l’exutoire du
bassin (autour des forages S8 et S9) (Vouillamoz, 2003 ; Toé, 2004). Quoiqu’en accord avec
les sondages électriques menés par Toé (2004) au droit de ces ouvrages, certains résultats
présentent une discordance avec les logs de forages.
La forte capacité de stockage des altérites a été confirmée par les études de Compaoré (1997)
à travers la réalisation de pompages de longue durée à faibles débits dans l’altération qui ont
fourni des valeurs de coefficients d’emmagasinement élevées (1 à 3 % au niveau du dôme
piézométrique contre 0,3 à 0,1 % en dehors du dôme). D’autres approches ont été adoptées
pour estimer les propriétés des altérites. Au nombre de celles-ci, des mesures sur échantillons
suggèrent que la porosité efficace est de 2 % et la perméabilité des altérites est de l’ordre de
10-6 m/s. En accord avec ces résultats, la transmissivité serait de l’ordre de 2.10-4 m2/s au sein
du dôme et 5.10-6 m²/s en dehors du dôme.
L’horizon fissuré est caractérisé par de nombreuses arrivées d’eau observées au cours de la
foration au marteau-fond-de-trou. Les cuttings présentent à la fois des éléments de roche
altérée et de roche originelle (Soro et al., 2015). Cette couche est marquée par une faible
épaisseur au niveau de la vallée centrale (10 à 15 m). Celle-ci augmente lorsqu’on évolue vers
les crêtes.
Le comportement hydrodynamique de l’horizon fissuré a été appréhendé par des pompages de
2 h (Compaoré, 1997). Les valeurs de coefficients d’emmagasinement faibles contrastent avec
celles obtenues dans l’horizon fissuré, confirmant par la même occasion la fonction capacitive
des altérites.
Les coupes lithologiques des nombreux forages réalisés dans le cadre du projet « Milieux
Fissurés II » et dans le cadre de la thèse de Compaoré (1997) laissent supposer la présence de
nombreuses fractures. Une analyse des images satellitaires SPOT et des photointerprétations
suggèrent que ces discontinuités du socle sont principalement orientées N55 à N75° E, N115
à N125° E et N145 à N 165° E. L’étude de Toé (2004) a envisagé d’identifier ces fractures
par interprétation d’images satellites ASTER. Toutefois leur faible occurrence sur les images
étudiées a limité la possibilité de conclure sur les directions préférentielles de fracturation. Se
basant sur des images satellitaires LANDSAT TM5, Kabré (2012) conclut que les fractures
sont principalement orientées Nord-Sud, N20-30° et N140-150°. Il propose une carte de
linéaments, objets rectilignes ou curvilignes identifiables sur les images satellitaires qui
traduisent des phénomènes géologiques profonds tels que les fractures, les failles ou les
contacts géologiques. Les investigations géophysiques menées par Toé (2004): réalisation
d’un panneau électrique avec le dispositif Wenner n’ont pas permis de mettre en évidence ces
accidents géologiques. En outre, les informations recueillies s’éloignent de la réalité visible
sur les logs de forages. De tels résultats sont sans doute dus aux conditions de surface et
surtout à la faible profondeur d’investigation des équipements utilisés. Des profils ERT
effectués par Soro et al. (2015), il ressort que les fractures majeures du bassin sont
probablement orientées N100-N120° E et N170°E. Sur les coupes électriques 2D, elles se
manifestent par un épaississement de l’altération aux droits desquelles le socle semble être
compartimenté (figure 8).
Des essais de pompage ont été exécutés dans le bedrock fracturé par le BRGM-AQUATER
(1991), conduisant à des valeurs de transmissivités variant de 4,2.10-5 à 8,2.10-4 m2/s et de
coefficients d’emmagasinement de l’ordre de 10-2 représentatives des propriétés du complexe
socle sain, horizon fissuré et altérites.
Crête
Vallée
Figure 8: Coupe électrique 2D obtenu à partir d’un profil ERT réalisé au centre du bassin
et orienté N08° (modifié, d’après Soro et al. 2015)
correspondant aux périodes de hautes eaux et de basses eaux l’existence d’un dôme
piézométrique dans la vallée centrale. Les eaux sont naturellement drainées vers un exutoire
situé à l’Ouest du bassin hydrogéologique. Les sondages électriques répartis sur un maillage
régulier avec AB max = 840 m et les profils électromagnétiques réalisés (HLM, interspace
40 m, pas = 20 m) indiquent une bonne correspondance entre le maximum des résistivités et
la position de la ligne de partage des eaux de surface aux limites nord et sud du bassin versant
(figure 9).
eaux vers la vallée centrale qui devient une zone préférentielle de recharge (figure 8).
L’eau souterraine dans les roches indurées n’a attiré l’attention que récemment. Cet état de
fait provient probablement du rendement limité des ouvrages de captage dans ces milieux
complexes (Gustafon G. et Krasny J., 1994). Leur importance pour l’alimentation en eau
potable à travers le monde s’est accu, particulièrement pour les pays du tiers monde, rendant
impératif une meilleure compréhension du fonctionnement de ces aquifères. De nombreuses
méthodes se sont ainsi développées pour caractériser les milieux de socle : méthodes
hydrogéophysiques, essais de pompage, traçage, modélisation, etc.. Elles visent souvent à
décrire la capacité du milieu à contenir l’eau et à conduire le flux, ainsi que les phénomènes
de recharge auxquels il est sujet ou encore la qualité de l’eau (salinité, contamination, etc.).
Les sections suivantes présenteront ces méthodes, leur intérêt pour l’hydrogéologie (avec des
références pour les milieux de socle et pour d’autres types de formations) ainsi que certaines
limites de leur utilisation. La place de la RMP dans la caractérisation, méthode géophysique
utilisée dans notre étude, est également précisée.
Les ressources en eau souterraine des aquifères de socle sont fortement tributaires des
processus de recharge influencés par les conditions climatiques du milieu. La connaissance de
la recharge se positionne donc comme un pré-requis pour une gestion efficace des ressources
en eau. Plusieurs méthodes existantes permettent d’estimer la recharge des aquifères. Parmi
celles-ci figurent les méthodes du bilan hydrique (bilan hydrologique, utilisation des
lysimètres, méthodes climatiques, méthode du bilan de Thornthwaite), la méthode des
traceurs et les méthodes fondées sur le volume d’eau souterraine (bilan du chlore,
hydrogramme, analyse des cartes piézométriques) qui font parfois recours à la modélisation
hydrodynamique (Compaoré, 1997). Selon Scanlon et al. (2002), toutes ces méthodes peuvent
être classées suivant les trois (3) groupes suivants : les méthodes physiques, les méthodes des
traceurs (géochimiques) et les modèles numériques.
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Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
Parmi les méthodes physiques, la méthode de la fluctuation piézométrique est l’une des
méthodes les plus largement répandues pour estimer la recharge des eaux souterraines
(Scanlon et al. (2002) ; L’estimation de la
recharge s’effectue souvent par un calcul du bilan hydrologique (Mohammadi et al., 2014) sur
un système identifié (dont sont connus la géométrie et le fonctionnement hydraulique), le
bassin hydrogéologique comme échelle de travail. Toutefois, l’estimation de la recharge par
ces méthodes nécessite la connaissance d’un paramètre : la porosité de drainage. Dans les
milieux de socle ce paramètre peut parfois constituer une source d’erreur importante si l’on ne
tient pas compte de son caractère hétérogène. Diverses études ont proposé d’utiliser la RMP
pour réduire l’incertitude relative à cette grandeur. Etablissant un lien entre la porosité de
drainage 𝑆𝑦 et la teneur en eau RMP 𝑤 et utilisant la formule de la fluctuation du niveau
∆𝐻
piézométrique 𝑅 = 𝑆𝑦 (1), les auteurs estiment la recharge d’un aquifère. Cette méthode a
∆𝑡
été appliquée par Vouillamoz et al. (2012) pour estimer la recharge d’un aquifère côtier du
Sud-Ouest de l’Inde et par Boucher et al. (2009) pour estimer celle d’un aquifère gréseux libre
du Niger.
Des méthodes alternatives basée sur l’utilisation du bilan de masse des ions chlorures Cl-
(Rohde et al., 2015) ou sur l’analyse des isotopes stables environnementaux (8O, 2H) (Diouf et
al., 2012) ne nécessitent pas la connaissance de 𝑆𝑦 . Elles sont souvent utilisées mais restent
surtout applicables aux aquifères superficiels.
Lorsqu’il veut mobiliser la ressource en eau souterraine d’un aquifère de socle, certaines
questions s’imposent à l’hydrogéologue. Parmi celles-ci : Quelle est l’épaisseur des zones
perméables ? Quelle est la qualité du réservoir (argileux) ? Existe-il une couverture
argileuse ? (Vouillamoz, 2003). Ces questions relatives à la structure et la géométrie des
réservoirs sont communément résolues par l’utilisation d’outils hydrogéophysiques. Non-
invasives, ces méthodes fournissent une alternative ou un complément aux observations
directes (Françès et al., 2015).
En zone de socle, l’estimation de l’épaisseur de la zone d’altération et la localisation de la
zone fracturée est faite grâce à des profils de résistivités (traîné électrique ou profil
Parmi les autres aspects de la caractérisation hydrogéologique, se situent les questions liées à
la qualité de l’eau. La contamination par les polluants et les phénomènes de transport de
solutés associés sont appréhendés par des essais de traçage. Bien qu’ayant trouvé son origine
en hydrogéologie karstique, le traçage est souvent appliqué dans diverses formations de socle
(Pauwels et al, 2015). Il consiste à injecter dans le milieu des marqueurs dont les propriétés
(fluorescence, par exemple) vont permettre de tracer les circulations et les trajets des eaux,
leurs temps de séjour et de transit, etc.
Les problèmes de salinité des aquifères côtiers sont abordés par des outils géophysiques. Les
sondages TDEM ont été largement utilisés dans les zones côtières pour cartographier les
phénomènes d’intrusion saline à cause de la grande sensibilité de cette méthode aux cibles
électriquement conductrices. Les tentatives d’application de la RMP dans des environnements
salins ont indiqué qu’elle n’était pas une méthode appropriée pour tels milieux. Toutefois,
associée aux méthodes géophysiques telles que le sondage TDEM, elle a fait ses preuves
permettant de réduire les problèmes d’équivalences liées à cette méthode.
Legchencko et al. (2009) par une application conjointe des sondages méthodes TDEM et
RMP parviennent à estimer les variations de salinité de l’eau dans un environnement
géologique complexe (aquifère hautement hétérogène sur la côte occidentale israélienne de la
mer morte). Vouillamoz et al. (2012) par l’utilisation de ces deux outils géophysiques
établissent une cartographie des ressources en eau douce ainsi que de la salinité des eaux
souterraines en milieu côtier sableux dans le Sud-Ouest de l’Inde.
La gestion des ressources en eau nécessite une connaissance précise de la distribution des
propriétés hydrodynamiques des aquifères à savoir la transmissivité 𝑇 et le coefficient
d’emmagasinement 𝑆. Parmi les différentes méthodes existantes pour déterminer ces
paramètres, la plus utilisée est l’essai de pompage. Cette méthode fournissant des propriétés
moyennes du volume aquifère investigué, la question de savoir si cette méthode est adaptée
aux aquifères hétérogènes a été évoquée.
Des méthodes telles que la tomographie hydraulique ont été proposées pour améliorer la
résolution spatiale de ces essais conventionnels. Bien qu’ayant suscité un intérêt particulier
pour les hydrogéologues, des problèmes inhérents à cette méthode, en particulier la non
unicité de la solution n’ont pas milité en sa faveur. D’autres méthodes telles que la
distribution de la granulométrie et les slug tests existent également.
Cependant, toutes ces méthodes évoquées nécessitent l’exécution de nombreux forages pour
fournir une densité spatiale appropriée à la plupart des études concernant les eaux souterraines
(Vouillamoz et al., 2012).
Un challenge important pour l’hydrogéologie serait de parvenir à estimer ces propriétés par
des méthodes non invasives qui pourraient réduire le temps et le coût généralement associés à
l’étude de ces paramètres.
Dans les lignes suivantes, un accent est porté sur les essais de pompage et les sondages RMP
qui sont les méthodes utilisées dans le cadre de cette étude.
Les propriétés hydrodynamiques des aquifères de socle sont communément appréhendées par
des essais de pompage de longue durée comme c’est le cas pour les autres types de
formations. Pour les milieux de socle, l’interprétation des essais doit tenir compte de la
complexité du milieu étudié (Maréchal et al., 2008) : à savoir l’absence de porosité primaire
dans la roche et l’écoulement dans les fractures, les zones de faille et les zones d'altération.
En effet, les modèles proposés pour résoudre l’équation de diffusivité qui régit les
écoulements souterrains ne sont pas tous adaptés à la description des milieux de roche dure.
La solution décrite par Theis (1935) est la plus fréquemment utilisée pourtant, son application
suppose à tort des conditions d’homogénéité et d’isotropie des milieux de socle : ce qui est
loin d’être le cas (Maréchal et al., 2008) . Des solutions plus adaptées tiennent compte de la
complexité des écoulements souterrains à travers les fractures. Parmi celles-ci, la méthode de
Neuman (1975) est adaptée aux aquifères libres anisotropiques, celles de Gringarten (1982)
simulent les cas de puits recoupant une fracture unique horizontale ou verticale, celle de
Moench (1984) simule les écoulements au sein d’un milieu de double porosité (réseau de
YONLI Hamma Fabien Master IRH Promotion 2014-2015 Page 21
Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
L’interprétation des essais de pompage a longtemps été menée en comparant la réponse d’un
aquifère (rabattement en fonction du temps) à des graphiques de référence qui sont des
modèles représentatifs des solutions analytiques développées par différents auteurs. Ces
modèles ont progressivement intégrés certaines spécificités telles que les effets de stockage et
effets de peau, les hétérogénéités du milieu, la présence de limites, de fractures, etc.
Une des avancées les plus importantes est l’introduction dans la littérature, de nouveaux
modèles basés non plus uniquement sur les rabattements mais aussi sur leurs dérivées
(Schlumberger, 2002). En effet, les travaux de Chow ont prouvé que la transmissivité d’un
aquifère confiné idéal est proportionnel à la dérivée logarithmique du rabattement. Bourdet et
ses collègues ont développé par la suite l’idée de Chow, en décrivant la dérivée logarithmique
du rabattement de nombreux modèles classiques d’écoulement (Renard, 2009). Avec ces
résultats, l’interprétation passe désormais par la comparaison des dérivées logarithmiques des
rabattements obtenus lors du pompage à des graphiques standards de dérivée.
Il demeure toutefois, que l’utilisation seule de ces courbes standards n’est pas toujours
adaptée à la description de certains effets : écoulement multiphasique, conditions aux limites
complexes, effets dans le puits de pompage, etc. La simulation numérique est un outil
précieux qui permet de prendre en compte cette large variété d’effets qui influencent le
régime transitoire.
Réaliser un essai de pompage consiste à étudier l’influence d’un pompage à un débit connu
sur le niveau piézométrique d’un aquifère. Si le débit est suffisamment important et la durée
de l’essai suffisamment longue, on parvient à identifier par une mesure in situ, les
Le sondage RMP est une méthode qui s’adresse aux noyaux atomiques de la molécule d’eau
présents dans le sous-sol. Placés dans le champ géomagnétique terrestre 𝐵0, ceux-ci se situent
dans un état d’équilibre énergétique qui se traduit par un mouvement de précession autour de
𝐵0. Réaliser un sondage RMP consiste à modifier cet état d’équilibre en faisant circuler dans
une boucle un courant oscillant à une fréquence donnée qui induira un champ magnétique
d’excitation. Si cette fréquence est égale à celle de Larmor, il se produit un phénomène appelé
résonance magnétique : les moments magnétiques des protons s’écartent de leur position
d’équilibre (Legchencko et al., 2002 ; Vouillamoz, 2003 ; Boucher, 2007). La fréquence de
Larmor est la fréquence de précession des protons qui dépend directement de l’intensité du
champ magnétique terrestre.
Une fois le champ d’excitation coupé, un retour à l’état d’équilibre initial se produit et un
signal de relaxation est émis par les protons qui est enregistré par la boucle réceptrice à la
surface du sol. Ce signal oscille à la fréquence de Larmor et possède une enveloppe
exponentielle qui décroît avec le temps et qui peut être approchée par la relation suivante
(Legchencko et al., 2002 ; Hoareau, 2009 : Vouillamoz et al., 2014a) :
𝑡
𝑒(𝑡, 𝑞) = 𝐸0 (𝑞) ∙ exp(− ∗ ) sin(𝜔0 𝑡 + 𝜑0 (𝑞)) (2)
𝑇2 (𝑞)
où 𝑞 = 𝐼0 𝜏 est le moment de l’impulsion, 𝜑0 la phase et 𝑇2 ∗ le temps de décroissance du
signal (temps de relaxation transversale).
Le principe de réalisation d’un sondage RMP ainsi que son diagramme temporel sont illustrés
sur la figure ci-dessous. En absence d’impulsion, seul le bruit électromagnétique est mesuré ;
puis un temps mort instrumental succède à l’impulsion et enfin le signal RMP est mesuré.
Au final 𝑆𝑦 < 𝑤 < 𝑛 (6) : la teneur en eau RMP est donc une grandeur comprise entre la
porosité de drainage et la porosité totale.
Matériaux 𝑻𝟐 ∗ en ms
Argileuse sableuse < 30
Sable argileux 30 à 60
Sable fin 60 à 120
Sable moyen 120 à 180
Sable grossier 180 à 300
Gravier 300 à 600
Eau de surface 600 à 1500
A partir d’une calibration des mesures RMP, c’est-à-dire une comparaison entre les
paramètres RMP obtenus autour de forages et les paramètres hydrodynamiques obtenus par
essais de pompage, il devient possible de proposer une formulation des paramètres
hydrodynamiques à partir des signaux RMP. En d’autres termes, ayant proposé des lois de
transfert correctes, on peut désormais envisager d’estimer la productivité des aquifères avant
implantation de forages.
Dans l’estimation des propriétés hydrodynamiques, la mise en œuvre des essais de pompage
engendre des coûts importants et ne permet pas toujours de multiplier les essais de façon
satisfaisante dans l’espace et dans le temps (Vouillamoz et al., 2005).
Une approche couplée permettrait d’améliorer la spatialisation des données en réduisant le
coût et le temps des investigations hydrogéologiques ainsi que les incertitudes dans la
calibration des modèles numériques.
Des résultats concluants ont déjà été obtenus dans d’autres formations aquifères du Bénin en
milieu de socle. Deux équations linéaires ont été proposées par Vouillamoz et al. (2014a) pour
calculer la porosité de drainage à partir de la teneur en eau RMP 𝑤 et du paramètre relatif à la
La mise en œuvre d’un sondage RMP consiste à produire un champ d’excitation à l’aide
d’une boucle de câble électrique placée à la surface du sol. Dans cette boucle circule un
courant alternatif qui oscille à une fréquence donnée. Pour que le phénomène de résonance
évoqué plus haut se produise, il faut que cette fréquence soit égale à la fréquence de Larmor.
Cette dernière dépendant de l’amplitude du champ géomagnétique local, un préalable au
sondage RMP a donc consisté en la mesure de ce champ magnétique à l’aide d’un
magnétomètre à protons. Connaissant le champ géomagnétique local 𝐵0, on obtient la
fréquence de Larmor 𝜈 par la relation suivante (Vouillamoz, 2003) :
𝛾
𝜈(𝐻𝑧) = 𝐵 (𝑛𝑇) = 0,0426 × 𝐵0 (𝑛𝑇)(8)
2𝜋 0
𝛾 étant le rapport giromagnétique. Cette constante est caractéristique de chaque isotope et
vaut 2,675. 108 𝑟𝑎𝑑. 𝑠 −1 . 𝑇 −1pour les noyaux d’hydrogène.
La relation (8) est la condition de résonance magnétique.
Le choix du type de boucle résulte d’un compromis entre la volonté d’obtenir un volume
investigué important et celle d’améliorer les conditions de mesure (réduire le bruit
électromagnétique). Le bruit électromagnétique représente l’ensemble des signaux qui ne sont
pas d’origine RMP mais qui sont tout de même enregistrés par le dispositif Numis PLUS. Ils
peuvent être d’origine naturelle (champs créés par les courants telluriques, variations du
champ dans la magnétosphère) ou anthropique (champs créés par les lignes de courant
électrique, les véhicules, les moteurs électriques).
Pour sa facilité de mise en œuvre et disposant d’une longueur de câble de 600 m au total,
nous avons opté pour la mise en place d’une boucle de forme carrée de 150 m de côté à
chaque fois que les conditions de bruit électromagnétique autorisaient une telle configuration
(cas des sondages S1, S18, S15 et SaG). Le côté de la boucle contrôle la profondeur
d’investigation maximale qui peut donc être grossièrement estimée à 150 m.
La mise en œuvre de sondages aux lieux suivants (S1CN, S1CS, S10, S15CN, S15CS,
SaGCN et SAGCS) a nécessité l’usage d’une configuration en huit carré de 75 m de côté. Ce
choix permet d’améliorer l’acquisition de données expérimentales par une réduction du bruit
et une amplification du signal RMP. Il présente toutefois l’inconvénient de réduire la
profondeur d’investigation maximale à 75 m ainsi que le volume investigué.
a b
Le tableau ci-dessous donne les conditions de mesures dans lesquelles ont été menés les
différents sondages.
Bruit
Forme et taille Fréquence
Identifiant Localisation moyen
de la boucle de Larmor
(nV)
S1 Vallée du bassin Carrée 150 m 1425,3 9,03
S8 Exutoire du bassin Carrée 150 m 1423,6 5,56
S15 Vallée du bassin Carrée 150 m 1424,5 5,21
S10 Vallée du bassin Huit carrée 75 m 1425,3 4,11
SaG Amont du bassin Carrée 150 m 1426,1 4,69
S1CS Crête Sud Huit carrée 75 m 1424,5 3,24
S1CN Crête Nord Huit carrée 75 m 1426,1 5,26
SaGCS Crête Sud Huit carrée 75 m 1424,5 2,43
SaGCN Crête Sud Huit carrée 75 m 1424,5 5,48
S15CN Crête Nord Huit carrée 75 m 1425,3 5,64
S15CS Crête Sud Huit carrée 75 m 1425,3 4,57
Le sondage RMP consiste à effectuer des mesures de l’amplitude du signal émis par les
protons des molécules d’eau à différentes profondeurs. Le moment ou « pulse » 𝑞 = 𝐼𝜏 est le
paramètre qui contrôle la profondeur d’investigation. Augmenter l’amplitude du courant
d’excitation permet ainsi d’obtenir une information de plus en plus profonde. Tous les
sondages ont été menés en 14 paliers de profondeur.
Le suivi du sondage est effectué à l’aide de différentes courbes qui s’obtiennent lors de sa
mise en œuvre (figure 13). Elles permettent une première interprétation qualitative pour
s’assurer qu’il s’agit bien d’un signal en provenance de l’eau que l’on mesure.
Les courbes d’enregistrement de terrain (fréquence (figure 13.7), phase (figure 13.5),
constantes de temps de décroissance en fonction du moment d’impulsion (figure 13.8),
amplitude du signal en fonction de la fréquence (figure 13.4), amplitude des signaux RMP en
fonction du temps (figures 13.1, 13.2 et 13.6) permettent de s’assurer de la qualité des
résultats.
Les principales limitations des sondages RMP concernent les mesures menées dans des
environnements conducteurs, dans des environnements avec des rapports signal/bruit faibles
et dans des endroits où le champ géomagnétique est hétérogène (Lubsczynski et Roy, 2003).
Dans les localités où le bruit électromagnétique est trop important, la mesure du signal RMP
n’est pas faisable ou est trop longue.
L’utilisation d’une antenne déployée sous forme de huit carré sur les sites bruités permet une
élimination mutuelle du bruit induit par le champ électromagnétique dans chaque partie du
huit. En présence de source de bruit anthropique, l’axe de la boucle doit être placé
parallèlement à la source de bruit. La boucle en huit permet d’améliorer le rapport 𝑠/𝑏 de 2 à
10 fois (selon les conditions locales) comparée à la boucle standard carrée (Bernard, 2007).
Une procédure de stacking est utilisée pour tous les sondages. Elle consiste à additionner
plusieurs enregistrements pour une même impulsion. Elle permet une atténuation du bruit EM
naturel aléatoire. Le signal qui était influencé par le bruit 𝐸𝑀 (figure 14.a) parvient à en être
discriminé (figure 14.b). Pour 𝑛 mesures, le rapport signal sur bruit est amélioré d’un facteur
de √𝑛 . Durant cette étude, le nombre de stacks utilisé a varié entre 150 et 600.
Les filtres : external frequency et notch filter sont appliqués respectivement pour éliminer les
signaux ayant des fréquences différentes de celles de Larmor et les harmoniques du 50 Hz
a b
L’équipement utilisé pour mener les sondages RMP est le NumisPLUS de la firme IRIS
Instruments. Il s’agit d’un appareil composé de plusieurs modules (figure 15). Le cœur de ce
système est composé d’un générateur appelé unité centrale de transmission-réception : il a
pour rôle l’émission de signaux d’excitation à la fréquence de Larmor et la mesure de la
réponse RMP. Un ordinateur assure le contrôle du système entier, permet l’acquisition et le
traitement des données brutes ainsi que le stockage de ces informations pour des
interprétations futures. Deux convertisseurs DC/DC alimentés chacun par deux batteries de
12V sont requis pour une profondeur d’investigation maximale de (mise en place d’une
boucle carrée de 150 m de côté). Deux capacités permettent d’optimiser l’énergie
d’excitation.
a b
A partir donc des mesures de signaux RMP, il est possible d’obtenir un modèle représentant la
répartition de teneur en eau RMP 𝑤 et du temps de décroissance 𝑇2 ∗ en fonction de la
profondeur 𝑧. Ces paramètres ne sont pas de véritables grandeurs hydrogéologiques
(Vouillamoz, 2003). Toutefois la teneur en eau RMP est une grandeur liée à la porosité du
réservoir et le temps de décroissance 𝑇2 ∗ est fonction de la taille moyenne des pores. Il est
alors possible d’effectuer une première interprétation qualitative, la teneur en eau RMP 𝑤
permettant d’appréhender la porosité de drainage et le temps de décroissance du signal 𝑇2 ∗
permettant d’apprécier la perméabilité.
Les paramètres 𝑤 et 𝑇2 ∗ permettront d’effectuer une calibration et d’envisager une
interprétation quantitative. L’interprétation d’un sondage RMP se fait en trois (3) étapes : la
création d’une matrice, l’inversion des données et la création d’un modèle.
En RMP, la qualité des mesures est fonction du rapport signal RMP/bruit EM (𝑠/𝑏). Les
données de bonne qualité présente une valeur élevée de ce rapport.
Création de la matrice
L’inversion des données RMP consiste à résoudre un système d’équations traduit de façon
matricielle par 𝐴𝑤 = 𝑒0 (9) liant la teneur en eau 𝑤 et l’amplitude initiale du signal RMP 𝑒0 .
Le logiciel MRSComput permet la création de la matrice 𝐴. Celle-ci tient compte des
conditions locales dans lesquelles s’est effectuée la mesure (Bernard, 2007): taille et forme de
la boucle, fréquence du générateur, résistivités des terrains, inclinaison du champ
magnétique).
Obtenir la distribution des paramètres RMP selon la profondeur suppose de mener une
inversion en mode « multicouche ». Une inversion bi-couche par exemple visant à connaître
les propriétés des altérites et des zones fissurées individuellement peut être menée. Toutefois
comme observé par Vouillamoz et al. (2014a), la frontière entre ces deux zones n’est que
conceptuelle puisqu’elles résultent du même processus d’altération. Nous avons donc opté de
mener des inversions monocouches pour obtenir des propriétés moyennes des paramètres.
Ce choix de mener une inversion monocouche, est en outre justifié par la volonté de
s’affranchir de certains problèmes de suppression fréquents en géophysique. Dans notre cas,
cela signifie que l’on pourrait ainsi éviter que le niveau aquifère de l’horizon fissuré ne soit
masqué par celui des altérites beaucoup plus capacitif. L’inversion des données avec
SamovarInv nous fournit donc un modèle avec les paramètres 𝑤, ∆𝑧 et 𝑇2 ∗ .
Modélisation
L’inversion d’un sondage RMP est soumise au problème des équivalences. Cela signifie que
deux modèles peuvent produire le même signal RMP. Pour ces deux modèles équivalents le
produit 𝑤. ∆𝑧 est le même. Cela veut dire qu’il n’est pas possible de connaître à la fois la
teneur en eau et l’épaisseur d’une couche. La connaissance à priori, d’un des facteurs de ce
produit peut aider à déterminer l’autre. Sur la base des logs de forages, des panneaux
électriques et des niveaux statiques, on peut estimer une certaine valeur de l’épaisseur de
l’aquifère et déterminer avec plus de certitude la valeur de teneur en eau RMP 𝑤.
A l’étape de la modélisation, nous avons imposé une contrainte en fixant la profondeur du
mur de l’aquifère sur la base des logs de forages ou des coupes électriques 2D. Celle-ci a été
prise égale à la limite inférieure de la zone altérée fissurée. Cette modélisation est menée à
l’aide du logiciel SamovarMod ; nous obtenons un nouveau couple de paramètres (𝑤, ∆𝑧)
tenant plus compte de la réalité hydrogéologique. Le temps de décroissance 𝑇2 ∗ , n’étant pas
affecté par les équivalences, reste le même.
Profondeur d’investigation
Des essais de pompage de longue durée ont été mis en œuvre pour déterminer les paramètres
hydrodynamiques de l’aquifère de Sanon.
Six pompages à débit constant allant de 30 à 72 h ont été réalisés dans les forages S1CN, S15,
S10, S12, SaG, S5 (tableau 3). L’évolution du niveau dynamique en fonction du temps a été
suivie à la fois dans ces forages de pompage et dans d’autres ouvrages à proximité servant de
puits d’observation sauf dans le cadre du pompage réalisé dans le forage SaG. A l’issue de
chaque pompage, la remontée a été suivie à la fois dans l’ouvrage pompé et dans l’ouvrage
d’observation jusqu’à l’atteinte au minimum de 90 % du rabattement obtenu à la descente.
Pour chaque essai, le débit de pompage est voisin du débit d’exploitation obtenu sur la base
des essais par paliers de débits.
Au cours des essais de pompage, le débit est maintenu aussi constant que possible. Des
mesures de débit en début d’essai sont opérées fréquemment permettant d’effectuer les
ajustements nécessaires puis le débit est mesuré à une fréquence plus espacée dans la suite de
l’essai. La mesure du débit s’effectue à la sortie du tuyau de refoulement en chronométrant le
temps de remplissage d’un récipient jaugé (seau de 10 l).
Mesure de rabattements
Pour évaluer les rabattements, les niveaux dynamiques sont périodiquement mesurés dans
l’ouvrage pompé et dans le piézomètre à l’aide de sondes piézométriques. Les relevés sont
plus fréquents au début du pompage et au début de la remontée pour permettre de suivre les
variations rapides du niveau piézométrique durant ces phases.
L’interprétation des résultats des essais de pompage consiste à identifier les propriétés de
l’aquifère, son régime d’écoulement et ses frontières. Mathématiquement, cela implique de
comparer les réponses piézométriques de l’aquifère à un modèle théorique qui permettra de
reproduire les rabattements obtenus au cours de l’essai.
Ce modèle représente une solution de l’équation de diffusivité en coordonnées radiales centré
sur le puits de pompage :
1 𝜕ℎ 𝜕 2 ℎ 𝑆 𝜕ℎ
+ = (10)
𝑟 𝜕𝑟 𝜕𝑟 2 𝑇 𝜕𝑡
𝑟 représente la distance par rapport au puits de pompage (en 𝑚), ℎ est la charge piézométrique
(en 𝑚), 𝑆 est le coefficient d’emmagasinement (sans unité) et 𝑇 est la transmissivité de
l’aquifère (en 𝑚2 /𝑠).
𝑄 2,25 × 𝑇 × 𝑡
𝑠= ln( ) (12)
4𝜋𝑇 𝑆 × 𝑟2
𝑠 (𝑚) étant le rabattement, 𝑟 (𝑚) la distance par rapport au puits de pompage, 𝑄 (𝑚3 /𝑠) le
débit de pompage, 𝑡 (𝑠) le temps, 𝑆 le coefficient d’emmagasinement et 𝑇 la transmissivité
de l’aquifère ;
est celle la plus utilisée pour l’interprétation des essais de pompage, bien qu’elle ne soit pas
adaptée à tous les aquifères.
La méthode que nous avons utilisée est la celle de la dérivée logarithmique du rabattement
décrite par Renard et al. (2008). Elle fournit une orientation dans le choix de la solution à
employer pour une meilleure interprétation.
La dérivée du rabattement
𝜕𝑠 𝜕𝑠
=𝑡 (13)
𝜕𝑙𝑛𝑡 𝜕𝑡
est calculée à partir d’une série discrète de rabattements 𝑠𝑖 et d’instants 𝑡𝑖 par la formule :
𝜕𝑠 𝑠𝑖 − 𝑠𝑖−1
| = (14)
𝜕𝑙𝑛𝑡 𝑡𝑚 ln(𝑡𝑖 ) − ln(𝑡𝑖−1 )
Cette approximation est associée au temps 𝑡𝑚 correspondant au centre d’intervalle de temps
(déterminé soit par la moyenne arithmétique 𝑡𝑚 = (𝑡𝑖 + 𝑡𝑖−1 )/2, soit par la moyenne
géométrique 𝑡𝑚 = √𝑡𝑖 𝑡𝑖−1 de deux valeurs de temps successives).
La dérivée du rabattement en fonction du temps est ensuite tracée dans un graphique semi-
logarithmique ou bi-logarithmique.
Lissage de la dérivée
Quand la variation entre deux instants de mesures 𝑡𝑖 et 𝑡𝑖−1 est importante, les rabattements
mesurés sont affectés par les incertitudes de mesure. La courbe dérivée devient alors
« bruitée », signifiant qu’elle présente trop de variations, rendant son interprétation difficile.
Dans le cadre de cette étude, chaque fois que nécessaire, la dérivée a été traitée par un lissage
sur la base d’un algorithme développé par Bourdet et al. (1989). Cette méthode effectue le
calcul de la dérivée en considérant une série d’instant 𝑡𝑖 séparés de façon logarithmique.
YONLI Hamma Fabien Master IRH Promotion 2014-2015 Page 42
Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
Pour s’affranchir des problèmes liés aux pertes de charges induites par le pompage, nous
avons priorisé l’interprétation sur la base des données des ouvrages d’observation. Le logiciel
utilisé pour l’interprétation des essais de pompage est AQTESOLVTM 4.5 Professionnel. Il
comporte 35 solutions analytiques pour modéliser les données des essais de pompage prenant
en compte les aquifères libres, captifs, semi-captifs, à double porosité ou à fracture unique.
Certaines solutions permettent de tenir compte des effets de puits, de l’existence de débit
retardé, etc.
Courbe de rabattement et
dérivée du rabattement
Choix de la solution
analytique
I. Résultats et interprétations
Dans cette partie, nous présenterons les différents résultats issus des différents traitements des
données de terrain. Les résultats concernent l’estimation des paramètres RMP notamment la
teneur en eau et le temps de décroissance du signal ; l’estimation des paramètres
hydrodynamiques (𝑆 𝑒𝑡 𝑇) et l’identification de corrélation entre les paramètres
hydrodynamiques et les paramètres RMP.
Le tableau ci-dessous présente les paramètres RMP et la géométrie de l’aquifère obtenus après
inversions des données de sondage. Les teneurs en eau ainsi obtenues en considérant un
aquifère monocouche montrent que celles-ci varient d’un site à un autre avec des valeurs
maximales au niveau de la vallée centrale où le dôme piézométrique est observé et au niveau
des crêtes S1CN, SaGCN et S15CS. Les faibles teneurs en eau sont localisées au niveau de la
crête SaGCS. La figure 22 illustre les teneurs en eau moyennées sur l’épaisseur saturée au
niveau de S1, S15, S8, SaG etS1CN.
Epaisseur
Temps de Toit de Lame Rapport
Teneur en de
Identifiant décroissance l'aquifère d'eau wΔz signal sur RMS (nV)
eau w(%) l'aquifère
T2* (ms) (m) (m) bruit s/b
Δz (m)
S1 4,6 131,7 6 52,5 2,42 9,48 11,62
S8 2,4 126,3 6,8 41,7 1,00 6,87 11,83
S15 2,3 129 6,5 53,8 1,24 9,63 14,08
S10 1,3 83,7 6,8 36,2 0,47 2,94 4,11
SaG 2,8 132,9 14,6 39,9 1,12 7,68 4,6
S1CS 1,4 132,2 8,6 41,7 0,58 3,77 5,09
S1CN 4,3 124,7 14,8 37,2 1,60 5,13 4,52
SaGCS 0,6 99,6 10,8 29,5 0,18 1,69 1,79
SaGCN 4,4 100,1 14,4 17,6 0,77 3,9 6,23
S15CN 2,6 120,5 14,1 35,9 0,93 3,5 2,4
S15CS 4,5 149 16,4 37,4 1,68 7,91 2,96
a b c
T2*= 126,3 ms
T2*= 124,7 ms
T2*= 131,7 ms
d e
Légende
Arrivée d’eau
Figure 22: Logs de forages et paramètres RMP a. Cas du S1 (migmatite) b. Cas du S8 (granite) c. Cas du
S1CN (migmatite) d. Cas du S15 (migmatite) e. Cas du SaG (migmatite)
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Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
Les temps de décroissance des signaux RMP 𝑇2 ∗ varient entre 83,7 et 149 ms suggérant que
l’aquifère de Sanon est constitué de sables moyens à fins d’après la classification de Schirov
et al. (1991). Les valeurs de teneur en eau RMP obtenues sont inférieures à 5 %. Ces valeurs
sont en accord avec les autres études RMP menées en zone de socle (Descloîtres et al., 2007)
et contrastent avec les valeurs de teneur en eau obtenues dans d’autres contextes géologiques :
Boucher et al. (2008) ont obtenu une teneur en eau moyenne de 13 % pour un aquifère
gréseux libre du Niger.
imperméables. En ces endroits, on est en droit de penser que la recharge de l’aquifère n’est
plus verticale mais plutôt latérale (en provenance de la vallée) comme c’est le cas pour les
nappes de type captif. L’interprétation d’essais de pompage pourrait permettre de confirmer
cette hypothèse. Le temps de décroissance du signal RMP vaut 131,7 ms pour le sondage S1
contre 124,7 ms pour le sondage S1CN. La valeur de 𝑇2 ∗ relativement faible est sans doute
influencée par la présence d’argile.
La réalisation du forage S1CN en cet endroit a confirmé cette assertion. La lithologie montre
la présence d’altération argileuse sur 23 m. Celle-ci surmonte 10 m d’altération sableuse
contenant aussi de l’argile. Le faible débit de fin de développement obtenu (0,6 m3/h dans
l’altération) indique bien un milieu peu transmissif quoique pourvu d’eau.
Le sondage S1CS a été mené au-dessus d’un endroit identifié par Soro et al. (2015) comme
une intrusion probable d’un milieu conducteur à l’intérieur d’un milieu résistant. La valeur de
𝑇2 ∗ obtenue est comparable à celle obtenue en S1 pourtant l’altération ne s’y étend que sur
une dizaine de mètres. On pourrait faire l’hypothèse d’un milieu de porosité importante en
profondeur. Ceci serait en adéquation avec la présence d’une intrusion probable, structure
électriquement conductrice. La teneur en eau en ce lieu est assez modeste avec une valeur de
1,4 %.
Le sondage S10 mené sur socle migmatique n’a pas été réalisé sur ce profil. Il est toutefois
situé à proximité. Ce sondage a donné des résultats quelque peu surprenants. La valeur de 𝑇2 ∗
de 83,7 ms se distingue de toutes les autres valeurs obtenues sur le site. Cette exception laisse
envisager que la mesure a été influencée par le bruit électromagnétique. En effet, de tous les
sondages menés avec des géométries en boucle carrée, il présente la valeur de bruit
électromagnétique moyen la plus élevée. Le rapport signal sur bruit avec une valeur de 2,94
est également des plus faibles.
Intrusion probable
Figure 23: Profil ERT S1 orienté N 15° (Soro et al., 2016 in press)
Au centre du profil S15 (figure 24), la lithologie décrite d’après les coupes géologiques révèle
la présence de silt et d’argile depuis la surface du sol jusqu’à 30 m de profondeur. La coupe
électrique par ailleurs, en accord avec le log, montre que les altérites sont argileuses
comparativement aux autres endroits de la vallée sur une épaisseur variant de 20 à 40 m. Le
sondage S15 a été mené dans l’axe de la vallée du bassin de Sanon, sur substratum
migmatique. Comparativement à celle de S1, la teneur en eau de 2,3 % est relativement faible.
L’altération argileuse étant présente depuis la surface, elle constitue sans doute une couche
imperméable qui limite l’infiltration des eaux. Il est également probable qu’une partie de l’eau
ne soit pas détectée par la méthode car fortement liée aux terrains.
Au sud du profil, les valeurs 𝑤 et 𝑇2 ∗ élevées suggèrent la présence d’un milieu plus sableux.
On conclut en la présence d’un aquifère relativement important sur une épaisseur de 37 m.
Après le sondage S1, le sondage S15CS est celui présentant la lame d’eau la plus élevée
(1,68 m). Ces valeurs élevées du produit 𝑤. ∆𝑧 et de 𝑇2 ∗ en font un lieu potentiellement
favorable à l’implantation d’un forage puisque le stock d’eau y est important ainsi que la taille
des pores.
Plus au nord (sondage S15CN), la valeur de 𝑇2 ∗ indique que la porosité des altérites est faible.
Cet état de fait n’est pas en adéquation avec la coupe électrique 2D selon laquelle, en dessous
de la cuirasse, l’altération est de nature sableuse.
Figure 24: Profil ERT S15 orienté N 08° (Soro et al., 2016 in press)
Au centre du profil (figure 25), les résultats du sondage RMP SaG mené sur substratum
migmatique donnent une teneur en eau de 2,8 % sur une épaisseur d’environ 40 m localisée
dans une altération argilo-sableuse et dans la zone altérée fissurée d’après les informations
fournies par les coupes géologique et électrique.
Au Sud, le sondage SaGCS a été mené dans un environnement très résistant électriquement.
En ce lieu, les altérites sont très peu présentes. Elles se développent sur une vingtaine de
mètres. Le panneau électrique semble à peine présenter l’amorce d’un processus d’altération
et une remontée du socle. C’est pourquoi la valeur de 𝑇2 ∗ influencée par le bruit
électromagnétique se trouve être très faible et la teneur en eau (0,6 %) ainsi que la lame d’eau
(0,18 m) quasi nulles.
La crête nord quant à elle, affiche une teneur en eau de 4,4 % comparable à celle du dôme
piézométrique, cependant l’épaisseur n’est pas aussi importante (21,9 m). La valeur de 𝑇2 ∗
indique la présence d’un aquifère argileux quelque peu en contradiction avec l’électrique.
Figure 25: Profil ERT SaG orienté N 08° (Soro et al., 2016 in press)
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Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
Ce sondage S8 a été réalisé au centre du profil S8 sur socle granitique, à l’exutoire du bassin.
La valeur de 𝑇2 ∗ de 126 ms est en accord avec la prédominance d’altération argileuse. Comme
pour le sondage S15, la valeur basse de teneur en eau de 2,4 % pourrait être influencée par la
présence d’argile depuis la surface.
Pour chaque essai de pompage, une description des régimes d’écoulement est menée
conformément à la méthodologie décrite plus haut. Puis les paramètres hydrodynamiques sont
déterminés après avoir choisi une solution analytique appropriée.
Lors du pompage du forage S1CN, le piézomètre S1CN Piézo n’a pas été considérablement
influencé. Le rabattement observé dans cet ouvrage n’a atteint que 40 cm en dépit de la
proximité des deux ouvrages (5 m). Le forage S1 captant la zone fissurée et le piézomètre
S1CN captant le réservoir des altérites, il semblerait que la connectivité entre ces deux
réservoirs soit faible. On peut donc supposer l’existence de deux compartiments séparés par
une limite imperméable ou semi-imperméable. On est probablement en présence d’un
aquifère de typologie captive ou semi-captive au niveau de S1CN, en accord avec les résultats
de la RMP. Les faibles variations des niveaux piézométriques observés dans S1CN Piézo ne
permettent pas d’obtenir une courbe de rabattement utilisable pour l’interprétation et le calcul
des paramètres hydrodynamiques.
1 2 3
Effet de capacité et effet de
peau
Cette courbe de dérivée s’apparente à la courbe diagnostique de Renard et al. (2009) effet de
capacité et effet de peau. La solution de Dougherty-Babu (1984) a été utilisée pour déterminer
𝑆 et 𝑇. Cette solution analytique a été développée pour un écoulement transitoire à travers un
puits à pénétration partielle ou totale de diamètre fini tenant compte de l’effet de capacité et
de l’effet de peau dans un aquifère homogène, isotrope et captif. La valeur de la transmissivité
peut être estimée à 𝑻 = 2,477.10-4 m²/s et celle du coefficient d’emmagasinement à 𝑺 =
7,081.10-5. La solution adoptée et la valeur du coefficient d’emmagasinement obtenue
inférieure à 10-3 sont celles d’une nappe captive.
La figure 27 montre que la courbe de dérivée du rabattement du piézomètre S11 est supérieure
à la courbe de rabattement aux premiers instants. Elle ne présente pas de stabilisation aux
derniers instants : il n’y a pas de régime d’écoulement radial infini. Au contraire, elle continue
de croître.
Ce comportement pourrait suggérer la présence d’une limite imperméable. La figure obtenue
s’apparente à la courbe diagnostique limite à flux nul d’extension infinie. Son comportement
peut être modélisé par la solution de Theis, en y ajoutant l’existence d’une limite
imperméable. Avec le logiciel AQTESOLVTM 4.5, nous avons simulé la présence d’une limite
à flux nul à 40 m du puits de pompage S10. La solution obtenue conduit aux valeurs de
transmissivité 𝑻 = 4,196.10-4 m²/s et de coefficient d’emmagasinement 𝑺 = 4,506.10-2. Cette
solution choisie reproduit de façon satisfaisante les données expérimentales.
Figure 28: Interprétation de l’essai de pompage S10-S11 (piézomètre S11) par le modèle de
Barker
Les deux modèles choisis indiquent donc la présence d’une limite imperméable. Le panneau
représenté en figure 29 passe à proximité de S10 et S11. Le piézomètre S11 se situe
approximativement à 630 m du S1. Il est par conséquent à quelques dizaines de mètres d’une
structure verticale résistante qui surmonte l’intrusion. Celle-ci pourrait être la limite à flux nul
suggérée par les solutions utilisées.
S11
Les valeurs de T et S obtenues par les deux solutions sont très voisines. En effet par le modèle
de Barker, on obtient 𝑺 = 𝑺𝒔 × 𝒃 = 5,16.10-2 et 𝑻 = 𝑲 × 𝒃 = 5.10-4 m²/s. Les valeurs élevées
de 𝑆 obtenues sont caractéristiques d’une nappe libre.
Sur la figure 31, les courbes traduisent un comportement typique de la solution de Theis. La
dérivée amorce une stabilisation aux derniers instants du pompage caractéristique d’un
écoulement radial infini. Le fait que l’on ne perçoive qu’une amorce est surement lié à la
distance importante entre l’ouvrage de pompage et l’ouvrage d’observation (95 m). Aux
premiers instants la dérivée est supérieure au rabattement.
Les paramètres obtenus par la solution de Theis sont 𝑻 = 1,101.10-4 m²/s et 𝑺 =1,114.10-3.
Cette solution a été développée pour un écoulement transitoire à travers un puits à pénétration
totale dans un aquifère captif et néglige les effets de capacité.
La valeur de l’ordre de 10-3 semble en adéquation avec la présence d’argile en surface visible
sur le log de forage qui laisse à penser à un phénomène de captivité ou de semi-captivité.
Ecoulement
radial
Modèle de Theis
Dans cette partie, nous entreprenons d’établir des lois de transfert entre les paramètres
hydrodynamiques issus des essais de pompage et les paramètres RMP.
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Caractérisation des propriétés hydrodynamiques d’un aquifère de socle fracturé: Couplage
essais de pompage – Résonance Magnétique des Protons (RMP)
La transmissivité est estimée par la formule (Legchencko et al., 2002 ; Vouillamoz et al.
2014a) :
𝑏
𝑇𝑅𝑀𝑃 = 𝐶𝑇 𝑤 𝑎 𝑇2 ∗ ∆𝑧 (15)
avec a, b, et 𝐶𝑇 des paramètres empiriques calculés en comparant 𝑇𝑅𝑀𝑃 avec la transmissivité
déterminée grâce aux essais de pompage.
Le choix des données utilisées pour la calibration de la formule concerne les sondages et les
essais menés au niveau des ouvrages S1, S8, S16. Ceci à cause du fait que les valeurs des
paramètres RMP obtenues en S10 nous ont paru douteuses ; nous n’avons pas mené de
sondage RMP en S12 et ne disposant pas de piézomètre d’observation au niveau de SaG, nous
n’avons pu y obtenir une valeur de transmissivité tout à fait fiable.
Comme nous n’avons pas réalisé d’essais de pompage en S1 dans le cadre de cette étude, nous
avons utilisé les résultats de l’essai de pompage mené en S1 dans le socle fissuré et décrit
dans la littérature (Compaoré, 1997). La transmissivité moyenne calculée à partir de cet essai
est de 3,575.10-4. A partir des données présentées dans le tableau ci-dessous, on constate que
2
la relation entre la transmissivité et le terme 𝑤∆𝑧𝑇2 ∗ est linéaire comme le montre la figure
32.
Lame Temps de
Teneur en Epaisseur (T2 *)²wΔz Transmissi-
Identifiants d'eau décroissance
eau w (%) Δz(m) (ms²) vité T(m²/s)
wΔz(m) T2 *(ms)
S1 4,6 52,5 2,42 131,7 0,0419746 0,000375
S8 2,4 41,7 1 126,3 0,0159517 0,0001101
S15 2,3 53,8 1,24 129 0,0206348 0,0002477
0,045
0,04
0,035 R² = 0,8383
0,03
wΔzT2*²
0,025
0,02
0,015
0,01
0,005
0
0 0,00005 0,0001 0,00015 0,0002 0,00025 0,0003 0,00035 0,0004
Transmissivité (m2/s)
Cette carte des transmissivités à l’échelle du bassin pourrait être utile dans l’élaboration d’un
modèle hydrogéologique de l’aquifère de Sanon. Et ceci d’autant plus que la répartition
spatiale des données RMP est grande.
coefficient d’emmagasinement d’une nappe captive. Cela est imputable au fait que bien que le
comportement des aquifères de socle soit celui d’une nappe libre, de façon localisée on
observe des phénomènes de captivités. On le perçoit même au cours de la foration, où la
profondeur du niveau statique diffère de celle des arrivées d’eau. Ces phénomènes de
captivité sont observés en des endroits où les horizons surmontant l’aquifère sont de nature
argileuse ou argilo-sableuse.
Ne disposant donc que de deux valeurs probables de porosité de drainage et une valeur de
coefficient d’emmagasinement, il n’est à ce stade de notre étude pas possible d’établir des lois
de transfert sur la base des équations (18) et (19).
II. Discussion
Les investigations géophysiques menées au cours de cette étude ont permis d’obtenir une
bonne couverture spatiale du bassin de Sanon. En effet les études menées antérieurement
n’avaient concerné que deux zones du bassin : le dôme piézométrique ainsi que l’exutoire. En
ces deux endroits les valeurs de teneur en eau étaient respectivement de 4 % et 1,9 %.
Quoique quelques peu différents de ces valeurs, les résultats de la présente étude affichent la
même disparité : 4,6 % dans la zone du dôme contre 2,4 % à l’exutoire. La différence est sans
doute liée au fait que la méthodologie d’interprétation n’est pas la même et que les mesures ne
se sont pas effectuées aux mêmes périodes. Les valeurs élevées de teneur et lame d’eau
obtenues lors du sondage S1 sont en adéquation avec le fait que la région du dôme
piézométrique est une zone de recharge préférentielle et confirme le rôle capacitif des altérites
qui s’y développent sur une épaisseur importante. En ce qui concerne la corrélation RMP-
essais de pompage, la formule de transmissivité établie pourrait encore être améliorée par
l’utilisation d’un plus grand nombre de données. Néanmoins, comparativement à la formule
de Vouillamoz (2003), elle présente un intérêt : celui d’être spécifique au site de Sanon. En
effet, la formule de Vouillamoz (2003) avait été étalonnée sur la base de données provenant à
la fois des aquifères de socle granitique de Kombissiri et de Sanon.
L’utilisation de la dérivée logarithmique du rabattement a permis de choisir des solutions
adaptées pour l’interprétation des essais de pompage. Ces solutions permettent une meilleure
description des essais qui est en accord avec la réalité géologique et permettent de déterminer
avec plus d’exactitude la transmissivité et l’emmagasinement. Les études antérieures quant à
elles, bien qu’ayant précisé que le comportement de l’aquifère de Sanon était de celui d’une
nappe libre, avaient beaucoup utilisé les solutions de Theis et Jacob qui supposent une
typologie captive de l’aquifère. La méthode de la dérivée a aussi permis d’observer la
succession des régimes d’écoulement survenus au cours des pompages. Les ordres de
grandeur des paramètres hydrodynamiques obtenus sont en accord avec les études antérieures.
CONCLUSION
PERSPECTIVES
La présente étude n’a pas permis d’établir de relation entre les porosités de
drainage/coefficients d’emmagasinements obtenus par essai de pompage et les paramètres
RMP. De plus, une relation a été établie concernant la transmissivité mais pourrait être
améliorée au regard du nombre de données utilisées pour sa formulation. Ceci pourrait être
résolu par la mise en œuvre d’autres essais de pompage à des endroits où ont déjà été menés
des sondages RMP, bien que leur réalisation nécessite de supporter financièrement
l’exécution de nouveaux forages et piézomètres.
Grâce à cette étude, nous disposons désormais des paramètres hydrodynamiques de l’aquifère
à proximité du piézomètre S12. Il est d’ores et déjà possible d’y effectuer un sondage RMP
pour obtenir de nouvelles données utiles pour l’établissement des équations.
Un modèle hydrogéologique tenant compte des nouvelles valeurs de transmissivités obtenues
et de la limite à flux nul identifiée pourrait également être proposé.
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Towards a better estimate of storage properties of aquifer with magnetic resonance
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ANNEXE
Courbes diagnostiques pour interprétation des régimes d’écoulement des essais de
pompage (Renard, 2009)