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LICENCE EN DROIT – 2ème NIVEAU GROUPE DE COURS N° II

DROIT ADMINISTRATIF

TRAVAUX DIRIGES

THÈME N° 5 :

Les contrats administratifs

Analyse interrogative:
Convention de concession relative au viaduc de Millau

A retenir absolument sous peine de ne pas


obtenir la moyenne à l'examen

Références jurisprudentielles relatives aux contrats administratifs:

1 - T.C., 21 mars 1983, Union des Assurances de Paris: un contrat conclu entre deux
personnes publiques est présumé administratif.
2 - T.C., 8 juillet 1963, Entreprise Peyrot contre Société de l’autoroute Esterel-
Côte-d’Azur: même en l’absence de mandat, une personne privée peut être réputée agir
pour le compte d’une personne publique.
3 - C.E., 31 juillet 1912, Société des granits porphyroïdes des Vosges: les clauses
exorbitantes.
4 - C.E., Sect., 19 janvier 1973, Société d'Exploitation Électrique de la rivière du
Sant: le régime exorbitant.
5 - C.E., Sect., 20 avril 1956, Époux Bertin: la relation avec l'exécution d'un service public.
6 - C.E., 15 avril 1996, Préfet des Bouches-du-Rhône c/ Commune de Lambesc:
distinction contrat de délégation de service public - marché de service public. (bis)
7 - C.E., 2 février 1983, Union des transports publics urbains et régionaux: Le pou­
voir de modification unilatérale.
8 - C.E., 30 mars 1916, Compagnie générale d'éclairage de Bordeaux (Rec. p.125)
- ou arrêt Gaz de Bordeaux: la théorie de l'imprévision.

Remarques :
1 - Cette liste n'est pas exhaustive. Il s'agit d'un minimum vital destiné à faciliter les révisions.
2 - Renoncez à l'espoir d'obtenir la moyenne si vous vous présentez à l'examen sans avoir en tête
cette liste – et les autres !
3 - Une relecture hebdomadaire du cours et de toutes les listes est une nécessité absolue.
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Décret n° 2001-923 du 8 octobre 2001 approuvant la convention de concession


passée entre l'Etat et la Compagnie EIFFAGE du viaduc de Millau pour le fi­
nancement, la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien du viaduc
de Millau
NOR : EQUR0100925D

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l'équipement, des transports et du logement,

Vu le code de la voirie routière, notamment l'article L. 122-4 ;

Vu la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 modifiée relative à la prévention de la corruption et à la

transparence de la vie économique, notamment son article 40 ;

Vu le décret du 10 janvier 1995 déclarant d'utilité publique, notamment les travaux de construction

des sections de l'autoroute A 75 comprises entre Engayresque et La Cavalerie Sud ;

Vu le décret n° 95-81 du 24 janvier 1995 relatif aux péages autoroutiers ;

Vu le décret du 23 novembre 1999 déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement néces­
saires à l'exploitation sous concession du viaduc de Millau compris dans la section Engayresque-La

Cavalerie Sud de l'autoroute A 75, portant mise en compatibilité du plan d'occupation des sols de la

commune de Millau (département de l'Aveyron), modifiant en ce qu'il a de contraire le décret du 10

janvier 1995 susvisé et prorogeant les effets de ce décret ;

Le Conseil d'Etat (section des travaux publics) entendu,

Décrète :

Art. 1er. - Sont approuvés :

1° La convention de concession passée entre l'Etat et la Compagnie EIFFAGE du viaduc de Millau

pour le financement, la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien du viaduc de Millau ;

2° Le cahier des charges annexé à ladite convention.

Art. 2. - Un exemplaire de la convention de concession et du cahier des charges est annexé au pré­
sent décret.

Art. 3. - Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, le ministre de l'équipement, des

transports et du logement et la secrétaire d'Etat au budget sont chargés, chacun en ce qui le concerne,

de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 8 octobre 2001.

Lionel Jospin

Par le Premier ministre :

Le ministre de l'équipement, des transports et du logement,

Jean-Claude Gayssot
Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie,
Laurent Fabius
La secrétaire d'Etat au budget,
Florence Parly
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ANNEXE

I - CONVENTION DE CONCESSION POUR LE FINANCEMENT, LA CONCEPTION, LA


CONSTRUCTION, L'EXPLOITATION ET L'ENTRETIEN DU VIADUC DE MILLAU

Entre l'Etat, représenté par le ministre de l'équipement, des transports et du logement, dénommé
dans le présent document et dans le cahier des charges y annexé « le concédant », d'une part,

Et la Compagnie EIFFAGE du viaduc de Millau, dont le siège social est fixé au 143, avenue de
Verdun, 92130 Issy-les-Moulineaux, représentée par M. Jean-François Roverato, président-
directeur général, dénommée dans le présent document et dans le cahier des charges y annexé « le
concessionnaire », d'autre part,

Sous réserve de l'approbation de la présente convention par décret pris en Conseil d'Etat, il a été
convenu ce qui suit :

Article 1er
Dans les conditions définies par la présente convention et le cahier des charges annexé, l'Etat con­
cède à la Compagnie EIFFAGE du viaduc de Millau, qui accepte, le financement, la conception, la
construction, l'exploitation et l'entretien du viaduc de Millau et de ses installations accessoires.

Article 2
Le concessionnaire s'engage à financer, concevoir, construire, exploiter et entretenir l'ouvrage con­
cédé, à ses frais, risques et périls, dans les conditions fixées par le cahier des charges annexé à la
présente convention.

Article 3
Dans les conditions définies par le cahier des charges, l'Etat remet au concessionnaire les terrains et
les ouvrages en sa possession nécessaires à la réalisation de l'Ouvrage.

Article 4
Le concessionnaire est autorisé à percevoir des péages sur le viaduc de Millau dans les conditions
définies par le cahier des charges annexé à la présente convention de concession.

Article 5
La présente convention et son cahier des charges annexé entrent en vigueur dès la publication au
Journal officiel du décret en Conseil d'Etat les approuvant.

Article 6
Les frais de publication au Journal officiel et d'impression de la présente convention et du cahier
des charges annexé sont à la charge du concessionnaire.

Fait à Paris le 27 septembre 2001.


Pour l'Etat :
Le ministre de l'équipement, des transports et du logement,
Jean-Claude Gayssot
Pour la Compagnie EIFFAGE du viaduc de Millau :
Le président-directeur général, J.-F. Roverato
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II - CAHIER DES CHARGES POUR LA CONCESSION DU FINANCEMENT, DE LA


CONCEPTION, DE LA CONSTRUCTION, DE L'EXPLOITATION ET DE L'ENTRETIEN
DU VIADUC DE MILLAU

TITRE Ier

OBJET, NATURE

ET CARACTERISTIQUES DE LA CONCESSION

Article 1er

Objet de la concession

Le présent cahier des charges s'applique à la concession du financement, de la conception, de la


construction, de l'exploitation et de l'entretien du viaduc de Millau sur l'autoroute A 75. […]

Article 3

Caractéristiques générales de l'Ouvrage

Le concessionnaire prend à sa charge l'intégralité du risque de conception et de construction de


l'Ouvrage.
3.1. Le viaduc de Millau est un ouvrage exceptionnel multihaubanné d'une longueur de 2 460

mètres, légèrement courbe, passant à 270 mètres au-dessus du Tarn.

3.1.1. Caractéristiques architecturales :

Le tablier est continu sur toute la longueur du viaduc.

Le tracé en plan est constitué d'un cercle de rayon de 20 000 mètres, dont la concavité est tournée

vers l'est.

Le profil en long présente une pente constante, ascendante du nord vers le sud de 3,025 %.

Le profil en travers de la chaussée sur le viaduc, dont la largeur utile est de 26,45 mètres entre dis­
positifs latéraux de retenue, est composé :

- d'une bande d'arrêt d'urgence de 3,00 mètres ;

- de deux voies de circulation de 3,50 mètres ;

- d'une bande dérasée de gauche de 1,00 mètre ;

- d'un terre-plein central de 4,45 mètres de largeur (conditionnée par la largeur des pylônes et leur

désaxement nécessité par la courbure en plan) ;

- d'une bande dérasée de gauche de 1,00 mètre ;

- de deux voies de circulation de 3,50 mètres ;

- d'une bande d'arrêt d'urgence de 3,00 mètres.

3.2. La barrière de péage en pleine voie, dont la localisation a été précisée dans la décision ministé­
rielle d'approbation de l'avant-projet sommaire modificatif du contournement de Millau en date du

29 octobre 1998, est située sur la section courante de l'autoroute A 75 à environ 6 kilomètres au

nord du viaduc, à proximité de l'échangeur de Saint-Germain. […]

TITRE II

CONSTRUCTION DE L'OUVRAGE

Article 5

Contrôle de l'exécution des obligations du concessionnaire

pour ce qui concerne la réalisation des travaux

5.1. Le concédant désignera une entité, ci-après dénommée « l'Autorité chargée du contrôle », qu'il
chargera de contrôler l'exécution des obligations du concessionnaire pour ce qui concerne la réalisa­
tion des travaux.
5/11

L'Autorité chargée du contrôle pourra, en tant que de besoin, être assistée par le cabinet d'archi­
tectes Norman Foster and Partners et par différents experts, y compris extérieurs aux services de
l'Etat.
[…]

Article 7

Exécution des travaux

7.1. L'Ouvrage sera exécuté conformément aux prescriptions du présent cahier des charges.

Article 8

Date de mise en service

8.1. La mise en service de l'Ouvrage au bénéfice de l'ensemble des usagers interviendra au plus tard
trente-neuf mois suivant la date de parution au Journal officiel du décret approuvant le contrat de
concession auquel est annexé le présent cahier des charges.

Article 9

Procédure préalable

à la mise en service de l'Ouvrage

Le concessionnaire établira des programmes de réception des ouvrages (partiels en cours de travaux
et un programme général en fin d'exécution). Ces programmes devront notamment être conçus de
façon à s'assurer du respect des clauses relatives à la « durée d'utilisation de projet » du viaduc. Ils
seront soumis, en temps utile, à l'agrément du concédant qui pourra exiger des essais complémen­
taires appropriés.
Article 10

Modifications de l'Ouvrage après mise en service

10.1. Les améliorations que le concessionnaire se proposerait d'apporter à l'Ouvrage en service se­
ront soumises à l'approbation du ministre chargé de la voirie nationale, au vu d'un dossier explicatif
et justificatif complet. […]

Article 13

Frais à la charge du concessionnaire

13.1. Tous les frais nécessaires au financement, à la conception, à la construction, à l'exploitation et


à l'entretien de l'Ouvrage, y compris les frais correspondant à la métrologie, à l'éclairage et au bali­
sage pour la navigation aérienne de l'ouvrage et à la signalisation routière du péage en amont et en
aval de la section concédée, sont à la charge du concessionnaire.

TITRE III
EXPLOITATION ET ENTRETIEN DE L'OUVRAGE
Article 14
Principes
Le concessionnaire exploite et entretient le viaduc dans les limites géographiques suivantes :
- au nord, au droit de l'ouvrage du diffuseur de l'aire de Brocuéjouls ;

- au sud, au droit de l'ouvrage de rétablissement du chemin d'Issis au lieu-dit Esquine d'Ase.

Le concessionnaire assure en outre l'exploitation et l'entretien des dispositifs d'assainissement des

eaux du viaduc.

Le concessionnaire est tenu de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour maintenir à tout

moment la continuité de la circulation dans de bonnes conditions de sécurité et de commodité.

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En cas d'interruption inopinée de la circulation, le préfet de l'Aveyron devra en être immédiatement

avisé par le concessionnaire.

La signalisation, tant routière qu'aérienne, sera en permanence maintenue par le concessionnaire, à

ses frais, en conformité avec les règlements en vigueur.

Le réseau d'appel d'urgence établi pour assurer la sécurité de la circulation sur l'Ouvrage sera mis en

place et entretenu, à ses frais, par le concessionnaire.

Le concessionnaire est tenu d'organiser, sur l'ensemble de la concession, le dépannage des véhicules

en panne ou accidentés. […]

Article 16

Interruptions et restrictions programmées de la circulation

Les travaux de maintenance et d'entretien se dérouleront sous circulation, le cas échéant avec res­
triction de circulation.
Si des travaux d'entretien ou de modifications rendent exceptionnellement indispensable l'interrup­
tion de la circulation, cette interruption devra, sauf cas de force majeure, être autorisée par arrêté du
préfet de l'Aveyron et portée à la connaissance du public par les soins du concessionnaire au moins
quinze jours à l'avance, notamment par voie de presse et d'affichage. […]

Article 17

Obligations relatives à divers services publics

Le concessionnaire est tenu de se conformer aux lois et règlements existants ou à intervenir, no­
tamment en ce qui concerne le libre exercice des services de police, des douanes, de lutte contre
l'incendie, de sécurité, de la protection civile, de santé, de la défense nationale, ainsi que la protec­
tion des sites et paysages. […]

Article 19

Agents du concessionnaire

Les agents que le concessionnaire emploie pour la surveillance et la garde de l'Ouvrage, ainsi que
pour la perception du péage, pourront être commissionnés et assermentés dans les conditions pré­
vues par la réglementation en vigueur. Ils portent des insignes distinctifs de leurs fonctions ; ces in­
signes sont tels que ces agents ne puissent être confondus avec le personnel des forces de police.
L'Etat pourra, par ordre de service motivé, requérir leur renvoi hors de la concession. […]

TITRE IV

REGIME FINANCIER DE LA CONCESSION

Article 22

Dispositions générales relatives au financement

Le concessionnaire assure à ses risques et périls le financement de la conception, de la construction,


de l'exploitation et de l'entretien de l'Ouvrage. […]

Article 25

Tarifs de péage

25.1. Les tarifs de péage perçus pour les différentes classes de véhicules visées au paragraphe 25.2
ci-dessous sont fixés chaque année par le concessionnaire, conformément à la réglementation en
vigueur, dans les conditions définies au présent article .
Les parties conviennent de procéder à la signature de plans quinquennaux prévus par la réglementa­
tion en vigueur et, pour le premier d'entre eux, au plus tard à la date de mise en service de l'Ouvrage.
7/11

Les parties conviennent que les dispositions de ces contrats de plan seront conformes aux stipula­
tions de l'article 25 du présent cahier des charges.
25.2. Les tarifs de péage sont fixés en fonction des classes suivantes :

Classe 1 : véhicules ou ensembles de véhicules de hauteur totale inférieure ou égale à 2 mètres et de

poids total autorisé en charge (PTAC) inférieur ou égal à 3,5 tonnes ;

Classe 2 : véhicules ou ensembles de véhicules de hauteur totale comprise strictement entre 2

mètres et 3 mètres et de poids total autorisé en charge (PTAC) inférieur ou égal à 3,5 tonnes ;

Classe 3 : véhicules à deux essieux, dont la hauteur totale est supérieure ou égale à 3 mètres ou dont

le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur à 3,5 tonnes ;

Classe 4 : véhicules ou ensembles de véhicules à plus de deux essieux, dont la hauteur totale est su­
périeure ou égale à 3 mètres ou dont le poids total autorisé en charge (PTAC) est supérieur à 3,5

tonnes ;

Classe 5 : motos.

25.3. Pour l'application du présent article 25, les tarifs de péage doivent s'entendre hors taxe sur la

valeur ajoutée (HT). Le concessionnaire appliquera à chaque tarif le taux de TVA en vigueur à la

date de perception du péage. Les tarifs TTC qui en résulteront seront arrondis au dixième d'euro le

plus proche. […]

25.6. Les tarifs seront établis en respectant strictement le principe d'égalité entre les usagers. Cette

disposition ne fait pas obstacle à la vente d'abonnements par le concessionnaire dès lors que cette

vente est faite à des conditions égales pour tous.

Le concessionnaire pourra établir des tarifs différents selon les périodes, notamment en vue d'assu­
rer une meilleure fluidité du trafic. Ces dispositions tarifaires devront trouver leur justification à la
fois dans certaines différences de situation appréciables entre usagers et dans des considérations
d'intérêt général en rapport avec les conditions d'exploitation du service public autoroutier. […]

Article 26

Publicité des tarifs

Préalablement à la mise en service, le concessionnaire met en place, par tous les moyens dispo­
nibles y compris électroniques, un dispositif d'information sur la politique tarifaire à l'intention des
usagers potentiels et des riverains. Il en informe les autorités de tutelle.

Article 28

Perception des péages

Le mode de perception des péages devra rester sans incidence sur le principe d'égalité de traitement
des usagers.

Article 29

Franchise

Les agents de l'Etat tenus d'emprunter l'autoroute pour l'exercice de leurs fonctions liées au viaduc
de Millau sont exemptés de péage dans les conditions et limites fixées par une instruction du mi­
nistre chargé de la voirie nationale.
Le concessionnaire peut exonérer de péage ses agents et préposés ainsi que ceux des sociétés inter­
venant pour son compte. […]

Article 32

Impôts et taxes

Tous les impôts et taxes établis ou à établir relatifs à la concession, y compris les impôts relatifs aux
immeubles de la concession, sont acquittés par le concessionnaire.
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En cas de modification substantielle ou de création, après entrée en vigueur du présent contrat de


concession, d'impôts, de taxes ou de redevances, spécifiques aux sociétés concessionnaires d'auto­
routes, les parties se rapprocheront, à la demande de l'une ou de l'autre, pour examiner si ces modi­
fications ou créations ont un impact significatif sur la concession. Dans l'affirmative, les parties ar­
rêteront, dans les meilleurs délais, les mesures, éventuellement tarifaires, à prendre par l'Etat, en vue
de permettre la continuité du service public dans des conditions financières non significativement
détériorées. […]

Article 34

Imprévision, fait du prince, force majeure

En cas de survenance d'un événement relevant de l'imprévision, du fait du prince ou de la force ma­
jeure, les parties conviennent de se concerter, à la demande du concessionnaire, selon la procédure
définie ci-après, afin d'examiner la nécessité de réviser ou d'aménager les clauses contractuelles, ou
de prendre les mesures adaptées à la situation, de nature à assurer la continuité du service public,
sur la base des principes dégagés par la jurisprudence du Conseil d'Etat et, le cas échéant, par la
Cour de justice des Communautés européennes, en la matière.
Par cette demande dite de conciliation, préalable à toute action juridictionnelle, le concessionnaire
adresse au concédant un dossier faisant précisément état de la cause de l'événement considéré, de
ses conséquences sur la concession, le cas échéant assorties de conclusions d'un expert chargé par
lui et à ses frais d'étayer sa demande. Cette demande écrite et préalable à la tenue de la réunion de
conciliation est également assortie d'une proposition du concessionnaire en vue du traitement de
l'événement défavorable considéré.
La proposition du concessionnaire sera, le cas échéant, précisément chiffrée et en tout état de cause
motivée.
Le concédant fixe une réunion d'examen de la demande du concessionnaire dans le délai d'un mois
à compter de sa réception.
Les parties, à l'occasion de cette réunion et des réunions successives qu'elles conviennent ensemble
de fixer pour poursuivre cet examen, s'attachent de bonne foi à s'entendre sur la réalité de l'événe­
ment invoqué ainsi que sur ses causes et, si cela est justifié, sur les remèdes à y apporter en vue, se­
lon les cas, d'atténuer ou de compenser ses conséquences pour le concessionnaire.
A l'issue de cette (ou ces) réunion(s), le concédant adresse au concessionnaire, dans le délai de deux
mois à compter de la tenue de la dernière réunion de conciliation, une réponse écrite et motivée, le
cas échéant étayée par tout rapport d'expert dont il pourrait souhaiter s'entourer.
En cas de désaccord persistant, le concessionnaire peut, à l'issue de cette phase amiable, saisir la
juridiction compétente. L'ensemble des documents échangés à l'occasion de la phase de conciliation,
et non couverts par la confidentialité protégée par la loi, pourront être transmis à la juridiction. […]

TITRE V

DUREE DE LA CONCESSION - RACHAT

MESURES COERCITIVES - DECHEANCE

Article 36

Durée de la concession

36.1. La concession de l'Ouvrage prendra fin le 31 décembre de la soixante-dix-huitième année sui­


vant celle de la publication du décret d'approbation de la concession.
36.2. Toutefois, la concession prendra fin à la demande du concédant dès lors que, sur la base des
comptes transmis par le concessionnaire au concédant, le cumul des chiffres d'affaires réels (valeur
novembre 2000) actualisés à fin 2000 au taux de 8 % sera égal ou supérieur à trois cent soixante-
quinze millions d'euros (375 000 000 Euro).
Deux ans avant la date estimée de la survenance des conditions visées ci-dessus, le concédant avise
le concessionnaire de son intention de mettre fin à la concession de manière anticipée en application
du présent article. La fin anticipée de la concession prendra effet à l'expiration d'un délai de vingt­
9/11

quatre mois à compter de la clôture de l'exercice au cours duquel le seuil de trois cent soixante-
quinze millions d'euros (375 000 000) aura été atteint, et au plus tôt au 31 décembre 2044.
La concession prendra alors fin sans indemnité de part ni d'autre, hormis, le cas échéant, le rem­
boursement de la TVA à reverser au Trésor public par le concessionnaire, au titre des biens remis au
ou repris par le concédant.

Article 37

Reprise des installations en fin de concession

37.1. A l'expiration du délai résultant des dispositions de l'article 36 ci-dessus et par le seul fait de

cette expiration, l'Etat se trouvera subrogé dans tous les droits du concessionnaire afférents à la

concession.

Il entrera immédiatement et gratuitement en possession des biens de retour. A dater du même jour,

tous les produits de la concession lui reviendront.

Article 38

Rachat de la concession

38.1. A partir du 31 décembre 2044 au plus tôt et en respectant la condition prévue au 38.4, l'Etat

pourra racheter la concession au 1er janvier de chaque année, moyennant un préavis d'un an notifié

au concessionnaire.

En cas de rachat, la société concessionnaire sera indemnisée.

Article 39

Pénalités. - Mesures coercitives

39.1. Le concédant, sauf événement donnant lieu à un accord des parties sur l'application de l'article
34 du présent cahier des charges dans le cadre de la réunion de conciliation, pourra exiger du con­
cessionnaire, après mise en demeure infructueuse dans le délai fixé et l'avoir mis en mesure de pré­
senter ses observations, le versement d'une pénalité pour tout manquement aux obligations du pré­
sent cahier des charges.

Article 40

Déchéance

40.1. Le concédant pourra prononcer la déchéance du concessionnaire par décret en Conseil d'Etat,
si le concessionnaire :
1. Sauf cas de force majeure :
- retarde l'exécution des travaux dans des proportions telles que la réception de l'Ouvrage ne pourra
raisonnablement intervenir avant l'expiration d'une période de dix-huit mois à compter de la date de
mise en service prévue à l'article 8.1, éventuellement modifiée en application de l'article 8.3 ;
- interrompt durablement ou de manière répétée l'exploitation de l'Ouvrage, sans autorisation ou en
violation des articles 14 et 16 ;
- manque de manière particulièrement grave ou répétée à ses autres obligations contractuelles.
2. Sans le consentement écrit préalable du concédant :
- procède à une cession de la concession en méconnaissance des dispositions de l'article 42 du pré­
sent cahier des charges ;
- voit la détention de son capital modifiée dans des conditions contraires aux dispositions de l'an­
nexe no 12 au présent cahier des charges ;
- entreprend une activité autre que la construction, l'exploitation et l'entretien de l'Ouvrage et l'ex­
ploitation touristique visée à l'article 30.
3. N'a pas à sa disposition, ou n'aura pas à sa disposition en temps utiles, les fonds nécessaires pour
faire face aux coûts de financement, de conception, de construction, d'exploitation et d'entretien de
l'Ouvrage.
10/11

40.3. Dans le cas de déchéance, il est procédé, dans le respect de la législation et de la réglementa­
tion applicables, à la réattribution du contrat de concession, sans modification substantielle du con­
trat, avec mise à prix.

TITRE VI

DISPOSITIONS DIVERSES

Article 41

Contrôle

Le contrôle de la concession sera assuré par les autorités et services désignés à cet effet par le mi­
nistre chargé de la voirie nationale.

Article 42

Cession de la concession

Toute cession partielle ou totale de la concession doit faire l'objet d'une autorisation préalable écrite
du concédant.

Article 43

Jugement des contestations

Les contestations qui s'élèveraient entre le concessionnaire et le concédant, au sujet de la présente


concession, seront portées devant le tribunal administratif compétent.

*****

Le texte intégral du cahier des charges est disponible à l’adresse ci-dessous :

http://admi.net/cgi-bin/affiche_page.pl?lien=./20011010/EQUR0100925D.html

***

Analyse interrogative :
M. Marcus Thomas, étudiant en droit, a pris connaissance de ce dossier, non sans avoir au préa­
lable relu soigneusement ses cours sur le service public, les actes administratifs unilatéraux et
les contrats administratifs. Il s’est également prêté aux exercices de www.lex-publica.com. Il
vous livre ses réflexions et vous pose des questions dont il ne doute guère de la pertinence :

1 – Je relève que l’un des visas du décret n° 2001-923 du 8 octobre 2001 approuvant la convention
de concession constitue un précieux indice
- quant à la nature de l’activité qui sera gérée par la Compagnie EIFFAGE

- et quant à la nature du contrat.

De quel visa s’agit-il ? Entre parenthèses, ce décret est-il un contrat, un acte administratif unilatéral

ou une décision ? (Le "ou" est inclusif)

2 – Quelles sont les stipulations du contrat proprement dit et les dispositions du cahier des charges
qui révèlent la nature de l’activité confiée à la Compagnie EIFFAGE ?

3 – En vous fondant toujours sur les stipulations du contrat proprement dit et sur les dispositions du
cahier des charges, démontrez que nous sommes en présence
- d’un contrat administratif
11/11

- et plus précisément d’un contrat de délégation de service public.

Au fait, l’article 43 du cahier des charges est-il d’une réelle utilité ? (Aide : cf. cours pp. 5-6)

4 – Quelles sont les dispositions du cahier des charges qui visent à assurer le respect des trois lois
du service public ? D’une manière générale, à quoi sert le cahier des charges ?

5 – Avez-vous remarqué, comme moi, que le cahier des charges contenait des clauses exorbitantes
du droit commun conférant, notamment, des pouvoirs exorbitants à l’Etat ?

6 – Sauriez-vous reconstituer la procédure par laquelle l’Etat a choisi son cocontractant ?

7 – Croyez-vous que tous les faits nouveaux aient été prévus par les rédacteurs du cahier des
charges ?

***

Séances et épreuves

Nombre de séances : 2

I – Séance n° 1 et épreuve n° 1 : Réponses aux trois premières ques­


tions
1 - A domicile : Rédiger entièrement les réponses aux trois premières questions
2 - En séance :
a - audition de l'étudiant(e) convié(e), séance tenante, à exposer son travail, avec, le
cas échéant, reproduction au tableau des schémas annexés aux cours,
b - discussion autour de l'exposé,
c - correction progressive et, autant que possible, heuristique de l’épreuve.

II – Séance n° 2 et épreuve n° 2 : Réponses aux quatre dernières ques­


tions
1 - A domicile : Rédiger entièrement les réponses aux quatre dernières questions
2 - En séance :
a - audition de l'étudiant(e) convié(e), séance tenante, à exposer son travail, avec, le
cas échéant, reproduction au tableau des schémas annexés aux cours,
b - discussion autour de l'exposé,
c - correction progressive et, autant que possible, heuristique de l’épreuve.

N.B. : Les questions étant relativement faciles pour quiconque a révisé le cours, les ré­
ponses doivent être concises et précises. L’étudiant résistera à la tentation de réciter purement
et simple le cours. Il est rappelé aux étudiants qu'en se rendant aux séances de travaux dirigés sans
avoir (re)lu le cours ils font perdre du temps à tout le monde.

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