Chapitre 1. Barnabe
Chapitre 1. Barnabe
Chapitre 1. Barnabe
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BARUANI SALEH J. Droits humains. Cours à la Faculté de droit, année académique 2020-2021, polycopié,
p.5
2
VASAK K. Le droit international des droits de l’homme, RCADI, 1974, tome 140, 333-416
3
Ibidem.
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4
MBAYE K., Droits de l’homme en Afrique, Paris, Pedone, 1992, p.47.
5
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
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Sans prétendre dresser une liste exhaustive des sources des droits
économiques, sociaux et culturels dans le cadre de cette étude, on relèvera ici les
principales sources de la matière, en les subdivisant selon leur caractère international,
régional ou national.
Vient ensuite, dans les articles 23 à 27, l’énoncé de la plupart des droits qui
seront ultérieurement repris dans le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels en 1966. Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le
10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaissait
ainsi tant les droits civils et politiques que les droits économiques, sociaux et
culturels7.
6
JAGOBS N., « La portée juridique des droits économiques, sociaux et culturels » in : Revue Belge de droit
International , 1999/1, Éditions Bruylant, Bruxelles, pp.19-45
7
Idem. p.23.
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En laissant de côté l’art. 1er du Pacte — qui traite du droit des peuples à
disposer d’ eux-mêmes — les droits individuels reconnus par cet instrument, dont
l’énoncé constitue la troisième partie, peuvent être regroupés sous les intitulés respectifs
suivants : le droit au travail (art. 6), le droit de jouir de conditions de travail justes et
favorables (art. 7), le droit de liberté syndicale et le droit de grève (art. 8), le droit à la
sécurité sociale (art. 9), le droit à une protection familiale (art. 10), le droit à un niveau de
vie suffisant, qui comprend le droit à un logement suffisant et celui d’être à l’ abri de la
faim (art. 11), le droit à la santé (art. 12), le droit à l’ éducation (art. 13 et 14), le droit de
participer à la vie culturelle et de bénéficier du progrès scientifique (art. 15) 9.
Ces droits ont été repris par la suite dans des instruments conventionnels dont
l’objet consiste à accorder une protection spécifique à certains groupes de la société.
Ainsi, dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes du 18 décembre 1979, les Etats doivent prendre les mesures
nécessaires pour éliminer toute discrimination vis-à-vis des femmes dans la jouissance des
droits économiques, sociaux et culturels et particulièrement en matière d’emploi. De
même, ces droits figurent dans la Convention relative aux droits de l’enfant du 20
novembre 1989. Enfin, il faut relever qu’antérieurement à l’adoption du Pacte de 1966, les
droits économiques, sociaux et culturels avaient déjà été pris en compte non seulement
dans l’article 5(e) de la Convention relative à l’élimination de toutes formes de
discrimination raciale du 21 décembre 1965 mais aussi dans la Convention de Genève du
28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés 10.
8
9
JAGOBS N., op.cit. p.31.
10
Ibidem.
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Pour le Professeur Keba MBAYE, la Charte ne s’est pas étendue sur les
droits économiques, sociaux et culturels. Elle en aborde trois : le droit au travail, le
droit à la santé et le droit à l’éducation. Cette indigence s'explique par le fait qu'elle
reconnaît le droit au développement (droit à caractère global et qualitatif qui intègre
tous les autres droits de l’homme et plus particulièrement ceux qui sont relatifs aux
besoins économiques, sociaux et culturels de l’homme). Après les trois droits ci-
dessus cités, la Charte aborde les droits de certaines catégories sociales : la famille, la
femme, l’enfant, les personnes âgées et les handicapés12.
11
FATSAH OUGUERGOUZ, La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples : Une approche
juridique des droits de l’homme entre tradition et modernité, Genève, Graduate Institute Publications, 1993,
p.90.
12
MBAYE K., op.cit. p.51.
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Les droits humains dans une constitution peuvent être définis comme des
facultés reconnues à une personne humaine par la loi fondamentale et suprême d’un
Etat et qui, en raison du statut spécial que détient la Constitution dans le système
normatif de cet Etat, bénéficient d’une plus grande autorité et d’une plus grande
stabilité par rapport à d’autres droits contenus dans d’autres instruments juridiques 13.
13
NGONDANKOY NKOY-EA-LOONGYA P-G, Droit congolais des droits de l’homme, Bruxelles, Academia,
2004, p.37.
14
ESAMBO KANGASHE J.-L., Traité de droit constitutionnel congolais,2017, L’Harmattan, p.325
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Dès leur création, en effet, les droits économiques, sociaux et culturels ont
attiré l’attention de l’Organisation des Nations Unies qui a pu se rendre à l’évidence
que, le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de
développement, dans l’ordre économique et social, la solution des problèmes
internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres
problèmes connexes ainsi que la coopération internationale dans les domaines de la
culture intellectuelle et de l’éducation sont de nature à contribuer à la paix15.
A s’en tenir à leur formulation ainsi qu’à leur statut historique, les droits
sociaux et économiques bénéficient d’abord aux citoyens d’un pays. Ils bénéficient
ensuite, en raison de l’extension moderne de la juridiction personnelle des Etats, à
toute personne se trouvant sous la juridiction desdits Etats17.
15
ESAMBO KANGASHE J.-L., op.cit. p.326.
16
FAVOREU L. Droit des libertés fondamentales, Paris, Dalloz, 2000, 173.
17
NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA, P.-G., op.cit. p.41.
18
Ibidem.
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B. Toute personne
A. L’Etat congolais
Par Etat, il faut entendre l’ensemble des organes (institutions) qui ont le
pouvoir de vouloir pour lui et qui sont généralement connus sous l’expression générique
de « pouvoirs publics » ou, plus exactement, de « pouvoirs publics constitutionnels », à
quelque niveau qu’ils se placent dans la structuration ou la configuration géographique de
l’Etat. Ainsi, au niveau de l’Etat central, on citerait à titre d’exemple le Président de la
République, le Parlement, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux ainsi que les «
Institutions d’appui à la démocratie ». A celui des Provinces, il faut citer essentiellement
l’Assemblée provinciale et le Gouvernement provincial. Quant aux Entités territoriales
décentralisées, leurs organes ne sont véritablement concernés que dans la limite de leurs
prérogatives ou obligations constitutionnelles24.
22
JACQUART M., « Droits économiques, sociaux et culturels », in : Droit international. bilan et perspectives,
tome 2, Paris, éd. A. Pédonne et Unesco, 1991, pp. 1153- 1171.
23
ESAMBO KANGASHE J.-L., op.cit. p.341.
24
Ibidem.
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Dans la seconde obligation, les États doivent protéger les individus contre les
abus et ingérences que pourraient commettre des acteurs tiers – tels que des individus et
organisations privées, ainsi que les sociétés transnationales et autres entreprises.
L’obligation de protéger passe essentiellement par l’adoption des mesures efficaces
d’ordre administratif, législatif et judiciaire, et par le fait de s’assurer qu’elles soient en
vigueur26.
25
FAVOREU L., op.cit.p.175.
26
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
27
Ibidem.
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B. Les individus
28
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
29
Lire ne ce sens les articles 60 et 66 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée par la
Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution, JORDC, numéro spécial
du 5 février 2011.
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