KAS - Les Droits Civils Et Politiques
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Adenauer
Stiftung
3
2. Droits de l'homme, libertés publiques, droits
fondamentaux, droits humains : synonymie,
homonymie ou antonymie ?
5
solidarité seraient la condition d'existence des droits de la première
et de la deuxième génération.
6
2. Les droits de l'homme sont inaliénables
7
Les droits individuels sont ceux qui
peuvent être exercés par un individu tout
seul. C'est le cas du droit à la sécurité
personnelle, du droit à la liberté
d'expression, du droit à ne pas être soumis à
la torture ni à des peines ou traitements
cruels, inhumains ou dégradants, etc.
Les droits collectifs sont ceux qui
peuvent être exercés par plusieurs individus collectivement ou qui
sont reconnus comme tels à un groupe de personnes ou une
communauté. C'est par exemple le cas du droit à la liberté
d'association, du droit à l'autodétermination, etc.
10
de l'homme, et , de l'autre, organise un mécanisme de protection des
droits proclamés (articles 16 à 25).
- Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
(PIDCP) est, lui aussi, un instrument contraignant. Il énonce et
définit, à ses articles 1 à 27, les droits civils et politiques reconnus au
niveau des Nations Unies. Il a été adopté et est entré en vigueur le
même jour que le PIDESC. La date de l'adhésion de la RDC au
PIDCP est la même que celle de son adhésion au PIDESC.
Ses dispositions peuvent être regroupées en deux catégories
: d'une part, les dispositions qui imposent aux Etats les obligations
d'ordre général en rapport avec les droits énoncés (articles 2 à 5) et,
de l'autre, les dispositions qui proclament des droits (articles 1 et 6 à
27).
- Le Premier Protocole facultatif au Pacte relatif aux droits
civils et politiques
Le Premier protocole facultatif au PIDCP a été adopté au
même moment que les deux pactes. Ce protocole institue la
procédure de communications individuelles (plainte des
particuliers contre les Etats). La République Démocratique du
Congo y a adhéré à la même date que le Pacte.
- Le Deuxième Protocole facultatif au Pacte relatif aux
droits civils et politiques visant l'abolition de la peine de
mort
Le Deuxième Protocole au PIDCP visant l'abolition de la
peine de mort a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations le
15 décembre 1989. Cet instrument interdit aux Etats parties
d'exécuter la peine de mort qui aurait été prononcée contre une
11
personne relevant de leur juridiction. Il leur demande, par ailleurs,
de prendre des mesures pour abolir ladite peine de mort de leur
arsenal répressif.
Cet instrument est entré en vigueur le 11 juillet 1991. La
République Démocratique du Congo ne l'a pas encore ratifié.
b) Les textes sectoriels ou particuliers
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· La Convention relative aux droits de l'enfant, adoptée le 20
novembre 1989 et entrée en vigueur le 2 septembre 1990 ; la
RDC l'a ratifiée le 20 mars 1990 ;
· Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits
de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la prostitution des
enfants et la pornographie mettant en scène les enfants,
adopté le 25 mai 2000 et entré en vigueur le 18 janvier 2002
; la RDC l'a ratifié le 28 mars 2001 ;
· Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits
de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les
conflits armés, adopté le 25 mai 2000 et entré en vigueur le
12 janvier 2002 ; la RDC l'a ratifié le 28 mars 2001 ;
· La Convention internationale sur la protection des droits de
tous les travailleurs migrants et des membres de leur
famille, adoptée le 18 décembre 1990 et entrée en vigueur
en 2003 ; la RDC ne l'a pas encore ratifiée ;
· Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, adopté
le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002 ; la
RDC l'a ratifié le 30 mars 2002.
13
est entrée en vigueur en 1986. La RDC l'a ratifiée le 20 juillet 1987.
Elle proclame des droits, mais aussi des devoirs dans un effort de
traduire une conception des droits de l'homme propre au continent
africain.
Les droits proclamés sont aussi bien les droits de l'individu
(droits civils et politiques, droits économiques, sociaux et culturels,
droits de solidarité) que les droits des peuples (égalité des peuples,
droit des peuples à l'existence, droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes, droit des peuples à la libre disposition de leurs richesses et
ressources naturelles). La Charte proclame par ailleurs les devoirs
de l'individu.
La Charte crée un organe de supervision de son application
par les Etats parties : la Commission africaine des droits de l'homme
et des peuples.
- Le Protocole additionnel à la Charte créant la Cour
Africaine des droits de l'homme et des peuples ;
Il a été adopté à Ouagadougou, au Burkina Faso, en 1998.
Appelé Protocole de Ouagadougou, il est entré en vigueur le 25
janvier 2004. Le Protocole crée une Cour africaine des droits de
l'homme et des peuples. Cette cour, composée de 11 juges, complète
les fonctions de protection que la Charte africaine des droits de
l'homme et des peuples a conférées à la Commission africaine des
droits de l'homme et des peuples.
- La Convention de l'UA régissant les aspects propres des
réfugiés en Afrique ;
Régissant les aspects propres des réfugiés en Afrique, cette
convention a été adoptée à Addis-Abeba le 10 septembre 1969 et est
entrée en vigueur le 20 juin 1974. La RDC l'a ratifiée. Cette
14
convention complète la Convention relative au statut des réfugiés
adopté dans le cadre des Nations Unies le 8 juillet 1951.
15
a) La constitution
LA Le texte constitutionnel
CONSTITUTION
DE LA RDC présentement en vigueur en
République Démocratique du
Congo est la Constitution de la
République Démocratique du
Congo du 18 février 2006. Les
droits sont proclamés dans le Titre II de la Constitution intitulé : «
Des droits humains, des libertés fondamentales et des devoirs du
citoyen et de l'Etat ». Ce titre contient 57 articles et consacre trois
catégories de droits : droits civils et politiques, droits économiques,
sociaux et culturels, ainsi que droits collectifs.
Pour ce qui est des droits civils et politiques, on peut y citer :
· l'égalité en dignité et en droit (article 11),
· le droit à l'égalité devant la loi et à une égale protection de la
loi (article 22),
· le droit des congolais à ne pas être discriminé en matière
d'éducation, d'accès aux fonctions publiques et en aucune
autre matière (article 13),
· le droit de la femme à une représentation équitable au sein
des institutions nationales, provinciales et locales (article 14
al. 5),
· le droit de ne pas être soumis à des violences sexuelles
(article 15 alinéa 1),
· le droit à la vie, à l'intégrité physique et au libre
développement de sa personne (article 16.2),
· le droit à ne pas être tenu en esclavage ni dans une condition
16
analogue (article 16.3),
· le droit à ne pas être soumis à un traitement cruel, inhumain
ou dégradant (art. 4),
· le droit à ne pas être astreint à un travail forcé ou obligatoire
(art, 16.5),
· le droit à la liberté individuelle (art. 17.1),
· le droit à ne pas être poursuivi pour une action ou une
omission qui ne constitue pas une infraction au moment où
elle est commise et au moment des poursuites (art. 17.3),
· le droit à ne pas être condamné pour une action ou une
omission qui ne constitue pas une infraction à la fois au
moment où elle est commise et au moment de la
condamnation (art. 17.4),
· le droit à ne pas être condamné à une peine plus forte que
celle applicable au moment où l'infraction est commise (art.
17.5),
· le droit à ne pas être poursuivi, arrêté ou condamné pour fait
d'autrui (article 17.6),
· le droit à la présomption d'innocence (article 17.6),
· le droit pour toute personne arrêtée à être immédiatement
informée des motifs de son arrestation et de toute accusation
portée contre elle, et ce, dans la langue qu'elle comprend
(art. 18.1),
· le droit pour toute personne arrêtée à être informée de ses
droits (art. 18.2),
· le droit pour toute personne gardée à vue à entrer
immédiatement en contact avec sa famille ou avec un
conseil (article 18.3),
17
· le droit pour tout détenu à être traité d'une manière qui
préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa
dignité (article 18.4),
· le droit à ne pas être ni soustrait ni distrait contre son gré de
son juge naturel (art. 19.1),
· le droit de toute personne à ce que sa cause soit entendue
dans un délai raisonnable par le juge compétent (art. 19.2),
· le droit à la défense (art. 19.3),
· le droit pour toute personne de se défendre elle-même ou de
se faire assister d'un défenseur de son choix et ce, à tous les
niveaux de la procédure pénale, y compris l'enquête
policière et l'instruction préjuridictionnelle (art. 19.4),
· le droit à un double degré de juridiction (art. 21.2) ,
· le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion
(art. 22.1),
· le droit à la liberté d'expression (art. 23),
· le droit à l'information (art. 24),
· le droit à la liberté des réunions pacifiques et sans armes (art.
25),
· Le droit à la liberté de manifestation (art. 26),
· Le droit d'adresser des pétitions (art. 27),
· Le droit de refuser de d'exécuter un ordre manifestement
illégal (art. 28),
· Le droit à l'inviolabilité du domicile (art. 29),
· Le droit de circuler librement sur le territoire national, d'y
fixer sa résidence, de le quitter et d'y revenir dans les
conditions fixées par la loi (art. 30.1),
· Le droit pour tout congolais à ne pas être expulsé du
18
territoire de la RDC, de ne pas être contraint à l'exil ni d'être
forcé à habiter hors de sa résidence (art. 30.2),
· Le droit au respect de la vie privée (art. 31),
· Le droit pour tout étranger en situation légale de jouir de la
protection accordée aux personnes et à leurs biens dans les
conditions déterminées par les traités et les lois (art. 32),
· Le droit d'asile (art. 33.1),
· Le droit des réfugiés à ne pas être refoulés (art. 33.2),
· Le droit de toute personne à ne pas être acheminée vers le
territoire d'un Etat dans lequel elle risque la torture, des
peines ou des traitements cruels, dégradants ou inhumains
(art. 33.5).
b) La loi et le règlement
19
militaire ;
- La loi n° 87- 010 du 1er aout 1987 portant Code de la famille ;
- La loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général
des biens, régime foncier et immobilier et régime des
suretés ;
- La loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de
l'exercice de la presse ;
- La loi n° 04/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions
générales applicables aux associations sans but lucratif et
aux établissements d'utilité publique ;
- La loi n° 04/2002 du 15 mars 2004 portant organisation et
fonctionnement des partis politiques ;
- La loi n°016/2002 du 16 octobre 2002 portant création des
tribunaux du travail ;
- L'ordonnance-loi n° 82-020 du 31 mars 1982 portant Code
de l'organisation et de la compétence judiciaires ;
- L'ordonnance-loi n° 82-017 du 31 mars 1982 relative à la
procédure devant la Cour suprême de justice ;
- La loi n° 04/009 du 5 juin 2004 portant organisation,
attribution et fonctionnement de l'Observatoire National
des Droits de l'Homme ;
- La loi sur la répression des violences sexuelles.
· Textes réglementaires
- Ordonnance n° 78-289 du 3 juillet 1978 relative à l'exercice
des attributions d'officier et agent de police judicaire près
les juridictions de droit commun ;
- Ordonnance n°344 du 17 septembre 1965 portant régime
pénitentiaire.
20
CHAPITRE II : DROIT D'ASSOCIATION, DE REUNION
ET DE MANIFESTATION
Section I : Définitions
1. Notion d'association
21
2. Au sens de la législation congolaise
22
- Une association confessionnelle.
De ces deux dispositions, l'on peut conclure que le terme «
Association » est un regroupement de personnes qui se mettent
ensemble en vue d'un but ne visant pas un gain matériel quelconque.
L'alinéa 2 de l'article 1 précise que c'est l'objet de l'Association
ème er
23
Dans la Charte des Nations Unies, les Etats membres ont
proclamé leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme (parmi
lesquels se trouve la liberté d'association), dans la dignité et la
valeur de la personne humaine. C'est dans ce cadre que chaque Etat
s'est engagé à promouvoir et protéger ces droits dans sa législation
nationale qui du reste s'inspire des instruments juridiques
internationaux qui lient les Etats les ayant régulièrement ratifiés.
A. Déclaration universelle des droits de l'homme du 10
décembre 1948 (DUDH)
ASSOCIATION DE
DEFENSE
DES DROITS DES
CHOMEURS
24
B. Pacte international relatif aux droits civils et politiques du
16 décembre 1966, et ratifié par la RDC le 1er novembre
1976
25
associations qui contribuent au développement social,
économique, intellectuel, moral et spirituel des populations et à
l'éducation des citoyennes et des citoyens. Cette collaboration peut
revêtir la forme d'une subvention. La loi fixe les modalités
d'exercice de cette liberté ».
La liberté des réunions pacifiques et de manifestation sans
armes est garantie sous réserve du respect de la loi, de l'ordre public
et des bonnes mœurs (article 25 de la Constitution).
26
a) Les associations sans but lucratif
27
Parce qu'il s'agit d'un droit, la police doit veiller à ce qu'elle
ne puisse pas s'ingérer pour quelques causes que ce soit dans
l'exercice de cette liberté (création, adhésion ou sortie).
Personne ne peut être contraint à demeurer dans une
association et nul ne peut non plus être obligé à se retirer d'une
association à moins que cela se fasse conformément aux règles
statutaires.
b) Les partis politiques et les regroupements politiques
29
ou à la radio. Sont considérés comme réunions tous rassemblements
sédentaires d'au moins 2 personnes ne comportant aucun
mouvement continu de déplacement d'un lieu à un autre.
L'article 4 alinéa 2 dispose que les manifestations et
réunions deviennent publiques lorsqu'elles sont organisées sur la
voie publique ou dans les lieux publics ouverts, non clôturés ou
celles auxquelles le public est admis ou invité. Ces dernières sont
soumises à une autorisation préalable de l'autorité administrative.
2. Cadre juridique du droit à la liberté de manifestation et
de réunion
30
privé, dans le respect des lois, de l'ordre public et des bonnes
mœurs.
A. Sur le plan international
32
la profession et la pratique libre de la religion, sont garanties. Sous
réserve de l'ordre public, nul ne peut être l'objet de mesures de
contrainte visant à restreindre la manifestation de ces libertés ».
L'article 10 dispose à sont tour : « 1. Toute personne a le
droit de constituer librement des associations avec d'autres, sous
réserve de se conformer aux règles édictées par la loi ».
L'article 11 surenchérit : « Toute personne a le droit de se
réunir librement avec d'autres. Ce droit s'exerce sous la seule
réserve des restrictions nécessaires édictées par les lois et
règlements, notamment dans l'intérêt de la sécurité nationale, de la
sûreté d'autrui, de la santé, de la morale ou des droits et libertés des
personnes ».
33
publique ».
L'article 15 alinéa 2 dispose : « L'exercice de ces droits ne
peut faire l'objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la
loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique, dans
l'intérêt de la sécurité nationale, de la sureté publique ou de l'ordre
public, ou pour protéger la santé ou les libertés et droits
fondamentaux d'autrui ».
34
Le droit de constituer des groupes, d'organiser er de former
des réunions pour aborder des questions d'importance commune,
sont des droits humains.
Le droit à la liberté d'association est garanti par de
nombreux traités internationaux relatifs aux droits humains.
Pourtant, ce droit a été le mieux défini par le droit international du
travail compte tenu du lien existant entre ces droits et la capacité des
travailleurs d'assurer leur statut économique et social. La liberté
d'association est l'une des provisions centrales de l'organisation
Internationale du Travail (OIT). Les instruments régionaux et
universels protègent certains droits fondamentaux relatifs à la
liberté d'association et de réunion.
1. Droit de réunion et d'association pacifique
A. Droit de réunion
35
dehors de la voie publique, dans les lieux publics ou privés, fermés
ou clôturés. La réunion privée est donc principalement caractérisée
par sa localisation (en dehors de la voie publique, dans les lieux
publics ou privés fermés ou clôturés. Ces réunions privées
bénéficient d'un régime juridique le plus libéral que l'on puisse
imaginer.
Par contre, la réunion publique est celle organisée sur la voie
publique ou dans un lieu public ouvert, non clôturé ou celle à
laquelle le public est admis. Les critères de distinction utilisés pour
qualifier de publique une réunion mettent principalement en
exergue l'aspect de libre participation pour le public. Une réunion
organisée sur la voie publique est en principe publique étant donné
l'usage libre et public à laquelle est destiné le lieu de réunion à savoir
la voie publique. Les réunions publiques sont soumises à une
déclaration préalable auprès de l'autorité politique ou administrative
compétente. Bien plus, lorsqu'elles sont organisées sur le domaine
public, elles peuvent être subordonnées à l'autorisation préalable.
B. Droit d'association
36
Il s'agit du droit des individus de « s'associer » et d'établir
des organisations durables. Il existe donc plusieurs catégories
d'associations : elles peuvent être civiles ou commerciales,
politiques ou apolitiques, professionnelles ou coopératives. Le
droit d'association est applicable non seulement aux personnes
souhaitant créer des associations, mais garantit aussi aux
associations le droit de libre activité sans ingérence extérieure.
C. Droit d'une personne d'appartenir ou pas à une
association
37
pour des raisons spécifiques concernant la sécurité nationale et
l'ordre public. Les traités n'ont pas défini les paramètres de ces
restrictions, mais la réglementation appliquée, particulièrement
celle de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, insiste sur une
interprétation limitée qui permet aux Etats de révoquer ces droits
uniquement dans des situations exceptionnelles.
3. Sortes de réunions et de manifestation
La manifestation est un
droit fondamental des pays
démocratiques. La manifestation
est l'extériorisation d'un
sentiment ou d'une opinion. Elle
peut être individuelle ou
collective (en groupe). La
manifestation est collective
quand elle prend la forme d'une
réunion organisée sur la voie
publique dans le but d'exprimer
une conviction collective. Elle
peut demeurer fixe (et même
assise, on parle de « sit-in »), mais le plus souvent elle prend la forme
d'un cortège qui se déplace.
Sont considérés comme manifestations notamment les
marches, les défilés, les cortèges, les cérémonies d'accueil, les
processions à caractère politique, culturel ou religieux.
La manifestation constitue aussi un moyen de pression à
l'égard du pouvoir politique auquel sont présentées des
38
revendications. Il existe plusieurs types de manifestations :
manifestations des travailleurs organisées par des syndicats,
manifestation de soutien à une cause internationale, manifestation
d'un groupe minoritaire militant pour la reconnaissance de ses
spécificités et de ses droits.
39
CHAPITRE III : LA LIBERTE D'OPINION ET
D'EXPRESSION
La liberté d'opinion et d'expression est l'une des premières
libertés politiques et plus généralement libertés fondamentales. Elle
va de pair avec la liberté d'information et plus spécifiquement la
liberté de la presse, qui est la liberté pour un propriétaire de journal
de dire ou de taire ce que bon lui semble dans son journal, sous
réserve d'en répondre devant les tribunaux en cas de diffamation ou
calomnie. La calomnie et la diffamation étant là aussi, les
restrictions imposées à la notion de liberté d'expression pour toute
parole publique, comme pour l'incitation à la haine et au meurtre.
La liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur
cette base que toute personne peut librement émettre une opinion,
positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne
OUI, MADAME, AU
RTV
NOM DE MA LIBERTÉ
RTV
D’EXPRESSION, JE
N’AI NI PEUR NI
HONTE DE DIRE
QU’ILS ONT MAL
TRAVAILLE...
OUI,
ET JE
PRENDS A
TÉMOIN TOUS
CEUX QUI
SUIVENT
CETTE EMIS-
SION!
40
physique ou morale, une institution. Il s'agit donc d'un droit, mais
comme tout droit, son abus peut être sanctionné.
Au regard des principes généraux et des textes qui la
consacrent, la liberté d'expression peut être démembrée en droit à
l'information et en liberté de presse.
Section I : Notions
1. La liberté d'expression
La liberté d'expression, sœur siamoise de la liberté
d'opinion, est la liberté de révéler sa pensée à autrui. La liberté
d'expression est l'un des fondements essentiels de la démocratie et
vaut même pour les idées qui choquent et inquiètent ; en
conséquence, toute restriction en la matière n'est admise que si elle
est proportionnée au but recherché.
Elle est d'autant plus précieuse que son existence est l'une
des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés.
2. La liberté d'opinion
La liberté d'opinion et la liberté d'expression sont
indissociables. Libertés siamoises, elles ont besoin d'une de l'autre
!?
41
pour s'épanouir. Chaque être humain, entité autonome, a le droit et
la latitude de se faire son propre jugement, d'avoir un avis personnel
sur tel ou tel autre sujet.
42
L'article 19 du Pacte International relatif aux Droits Civils et
politiques dispose : « Toute personne a le droit à la liberté
d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir
et de répandre les informations et les idées de toute espèce, sans
considération des frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée
ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
L'exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent
article comporte des devoirs spécifiques et des responsabilités
spéciales. Il peut par conséquent être soumis à certaines restrictions
qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont
nécessaires :
a) Au respect des droits et de la réputation d'autrui ;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l'ordre
public, de la santé et de la moralité publique ».
Ainsi, le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques de 1966, adopté par l'Assemblée générale des Nations
unies, précise que la liberté d'expression comprend « la liberté de
rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées
de toute espèce sans considération de frontière ».
3. La Déclaration de Bamako
Elle fut adoptée le 3 novembre 2000 par les ministres et
Chefs de délégation des Etats et gouvernements des pays membres
de l'Organisation internationale de la Francophonie, réunis à
Bamako pour le Symposium International sur le bilan des pratiques
de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace
francophone.
43
liberté d'opinion et d'expression, notamment par voie de presse
et autre moyen de communication, de la liberté de réunion et de
manifestation, et de la liberté d'association (…) ».
45
les journaux) et des producteurs d'information (par exemple les
reporters).
De ce qui précède, le droit à l'information ou la liberté de
l'information s'entend comme la possibilité reconnue à tout
individu de chercher, de recevoir ou de communiquer des
informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence des
autorités publiques et sans considération des frontières. Tout
individu est libre d'obtenir et de diffuser les informations, sauf
respect des lois en la matière.
Le droit à l'information s'analyse prioritairement par
rapport aux obligations des pouvoirs publics, de ceux qui assurent
les charges publiques car ils le font au nom du peuple qui, de ce fait,
doit absolument être informé de l'évolution des choses. Le peuple
dispose donc d'un droit à l'information vis-à-vis de ces dirigeants
qui doivent ainsi lui rendre compte.
L'administré qui se rend auprès d'un service public pour
obtenir une série de renseignements ou d'informations dont il a
besoin, exerce, sans aucun doute, son droit légitime à l'information
; les pouvoirs publics qui informent la population sur les dangers
éventuels d'un produit servent le droit à l'information de leurs
populations. Les associations des consommateurs qui enquêtent
sur l'escroquerie ou l'abus éventuel dont les consommateurs
seraient l'objet dans la fourniture
d'un service donné de la part
d'une entreprise privée (ou
publique) font aussi usage de leur
droit à l'information. Ce droit
s'exprime donc sous divers
aspects.
2. Limites à la liberté
d'information
La liberté d'information a
pour limites le respect des droits
et de la réputation d'autrui (de sa
vie privée), la sauvegarde de la
46
sécurité nationale, de l'ordre public, de la santé et de la moralité
publique.
Lors de sa 1ère session, dans sa résolution 59 (I) du 14
décembre 1946, l'Assemblée Générale des Nations Unies, pour
souligner l'importance du bon usage de la liberté d'information,
déclarait ce qui suit :
« (…) La liberté de l'information exige nécessairement que
ceux qui jouissent de ces privilèges aient la volonté et le pouvoir de
ne pas abuser. L'obligation morale de rechercher les faits sans
préjugés et de répandre les informations sans intention malveillante
constitue l'une des disciplines essentielles du droit à l'information.
»
De même, à sa 2ème session, l'Assemblée Générale a adopté
la résolution 110 (II) du 3 novembre 1947, condamnant toutes les
formes de propagande impliquant une menace à la paix, et invite
dans sa résolution 127 (II) du 15 novembre 1947, les Etats membres
« (…) à étudier les mesures qu'il y aurait lieu de prendre sur le
terrain national pour lutter contre la diffusion des nouvelles fausses
et déformées qui sont de nature à nuire aux bons rapports des Etats
».
Par ailleurs, la déformation des faits met à mal le droit à
l'information des personnes; elle surprend la bonne foi des gens au
profit, bien souvent, des intérêts privés d'une minorité et au
détriment de la vraie démocratie et du bien être général. Raison
pour laquelle la déontologie des professionnels du métier de
l'information en RDC proscrit le recours au mensonge, à la
déformation des faits ou désinformation - méthode de propagande -
et recommande vivement le respect de la vérité. Le droit à
l'information n'a un sens que si la substance (l'information) est
véridique. La liberté d'information ne peut être servie que par la
vérité.
47
chacun d'utiliser librement la presse pour communiquer sa pensée à
autrui, ou pour accéder à l'expression de la pensée d'autrui. Le mot «
presse » est utilisé ici dans un sens global et général incluant la
presse écrite et la radiodiffusion et la télévision, bref les médias.
La liberté de la presse constitue une forme particulièrement
importante de la liberté d'expression, car en établissant une libre
communication entre des milliers, voire des millions de personnes,
elle concourt directement à la formation de l'opinion publique.
En effet, comme cadre approprié d'expression de la liberté
d'opinion, la presse est un mode privilégié de communication des
masses d'information et de culture. La liberté de la presse est une
liberté essentielle. Mirabeau a marqué ce caractère en disant qu'il
s'agit d'une liberté « sans laquelle les autres ne peuvent être
conquises ».
La liberté de la presse a un contenu politique direct dans la
mesure où elle permet la critique du gouvernement. C'est donc cet
aspect qui lui vaut d'être combattue par les dictateurs du monde
entier. En favorisant les échanges d'idées et en développant l'esprit
critique, la liberté de la presse conduit en effet nécessairement, tôt
ou tard, à remettre en cause le pouvoir politique en place. C'est ce
qui explique que la liberté de la presse soit généralement
revendiquée et défendue par les groupes d'opposition.
C'est donc logiquement qu'en République Démocratique du
Congo, tout comme dans la plupart d'autres Etats, l'histoire de la
liberté de la presse se confonde avec celle du processus de
démocratisation.
La Constitution de la République dispose à l'article 24, à ses
alinéas 2, 3 et 4 :
« La liberté de presse, la liberté d'information et d'émission
par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre
moyen de communication sont garanties sous réserve du
respect de l'ordre public, des bonnes mœurs et des droits
d'autrui.
La loi fixe les modalités d'exercice de ces libertés.
Les médias audiovisuels et écrits d'Etat sont des services
publics dont l'accès est garanti de manière équitable à tous
les courants politiques et sociaux. Le statut des médias
48
d'Etat est établi par la loi qui garantit l'objectivité,
l'impartialité et le pluralisme d'opinions dans le traitement
et la diffusion de l'information ».
51
cartes de risques et de vulnérabilités au niveau de la conception de
tous les programmes et projets de développement concernés afin
d'améliorer l'efficacité de la gestion des risques liés aux
catastrophes, en faisant appel à la participation des femmes et des
hommes sur un pied d'égalité. Elles apparaissent également dans les
traitements que notre société réserve aux filles et aux garçons,
notamment dans l'accès à l'école surtout en milieu rural, la
représentation des hommes et des femmes dans les instances
décisionnelles. En effet, les inégalités entre les hommes et les
femmes constituent un frein à la promotion des droits humains, à la
réduction de la pauvreté, à la croissance économique et au
développement social durable alors que la réalisation des objectifs
de développement durable exige la participation effective et
égalitaire des hommes et des femmes et ce, à tous les niveaux du
processus de la création et de la redistribution des richesses.
C'est pourquoi, la RDC qui a souscrit à la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme ainsi que à l'ensemble des
engagements internationaux qui visent à promouvoir une plus
grande justice sociale et l'égalité entre les hommes et les femmes, et
qui reste très attachée à la promotion et à la défense des droits
humains et à la lutte contre toutes les formes de discriminations, se
doit de faire de la question de l'égalité entre les femmes et les
hommes une de ses préoccupations telle que relevée dans la
Constitution de la République en son article 14 en rapport avec la
mise en œuvre du principe de la Parité Homme-Femme.
52
Section I Notions : Genre et violence de genre
53
critique avec la sociologie qui les a longtemps ignorés. Une analyse
sensible au genre permet d'intégrer la prise en compte des
dynamiques de changements sociaux dans une situation donnée et
le suivi ultérieur de leur évolution, notamment au regard de la
réduction ou de l'aggravation des disparités entre hommes et
femmes.
54
manifestations de cette violence et les expériences personnelles des
femmes qui en sont victimes
55
De façon particulière, l'état des lieux des violences basées sur
le Genre en RDC indique selon l'ordre de gravité la persistance de
plusieurs types des violences, à savoir :
- Les violences liées aux conflits armés (viols, esclavage sexuel,
Maternités précoces, Maternités non désirées, Destruction des organes
génitaux, Contamination massive au VIH et Sida, Déplacements
massifs, Errance, Dislocation familiale et marginalisation,
Traumatismes psycho sanitaires, Aggravation de la pauvreté féminine,
Tueries sauvages…).
- Les violences sexuelles commises dans les zones hors conflit : viols,
y compris de mineurs et d'enfants très jeunes dans les zones minières et
dans le milieu scolaire, incestes, harcèlement sexuel, prostitution
forcée, prostitution juvénile, mutilations sexuelles etc.
- Les violences socio-économique et culturelles : liées à la persistance
des pratiques sociales rétrogrades et sexistes et à la dégradation des
conditions de vie (Maltraitance des veuves, spoliation des orphelins,
mariages précoces, mariages incestueux, mutilations sexuelles et
physiques, croyances à la sorcellerie, infantilisation de la femme,
prostitution juvénile ou forcée, etc.…) ;
- Les violences domestiques liées à la maltraitance et à la sous
valorisation des contributions féminines dans le ménage et la famille
(Femmes battues et humiliées, corvées ménagères, dépendance et
soumission exigée des femmes, discriminations entre garçons et filles
en famille…);
Aux violences citées plus haut s'ajoutent des inégalités
institutionnalisées liées aux dispositions discriminatoires de certains
textes de lois encore en cours dont le Code de la Famille.
56
1. Contexte international
Au niveau universel
57
de l'égalité de chance pour les femmes et les filles dans
l'enseignement. En 1974, la déclaration sur la protection des
femmes et des enfants en période d'urgence et des conflits armés
confirme la nécessité de l'égalité entre les hommes et les femmes ;
en 1975, l'Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé
l'Année Internationale de la Femme et a convoqué la première
conférence mondiale sur la femme à Mexico ; en 1979, la
Convention sur l'Elimination de toutes les formes des
Discriminations à l'égard de la Femme (CEDEF) dont la force
exécutoire consiste à réclamer l'égalité de la femme aussi bien dans
les législations que dans les faits ; en juillet 1985, s'est tenu à
Nairobi (Kenya), la Conférence mondiale pour évaluer les résultats
de la première décennie de la femme décidée à Mexico en 1975 où il
a été adopté «les stratégies prospectives d'action de Nairobi» pour la
promotion de la Femme ; en 1995, la Conférence de Beijing sur
l'évaluation de 2ème décennie a abouti à l'élaboration du Plan
d'Action en 12 domaines prioritaires ; en 2000, l'adoption des
Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD), dont le 3ème
58
dirigeants du monde à promouvoir l'égalité entre les hommes et les
femmes ; la Résolution 1325 du Conseil des Nations Unies
incorpore une démarche 'sexospécifique' dans toutes les opérations
de maintien de la paix et prévoit la participation des femmes aux
institutions clés et aux organes de décision.
Au niveau régional
59
Conférence des Chefs d'Etats et des gouvernements de 2004 qui ont
adopté une Déclaration solennelle en faveur de l'égalité entre
hommes et femmes dans les instances de décision et au niveau des
postes électifs.
2. Le contexte national
60
Le Document de Stratégie Nationale de la Croissance et
de la Réduction de la Pauvreté et le Programme
d'Actions Prioritaires
61
d'être élaborés et mis en œuvre pour soutenir l'exécution du DSCRP.
A cela, il y a lieu d'ajouter le Programme d'Actions Prioritaires
(PAP) du Gouvernement et la réalisation des cinq chantiers de la
République initiés par Son Excellence Monsieur Joseph KABILA
KABANGE, Président de la République qui, somme toute, ouvrent
des perspectives pour l'intégration du Genre dans les politiques,
programmes et projets du développement de la RDC (Texte DSCRP,
juillet 2006, sous Diagnostic sectoriel et thématique, secteurs
sociaux, genre,).
62
Pour corriger ces inégalités, un projet de loi portant mise en
œuvre de la parité Homme Femme a été présenté par le
Gouvernement pour examen et adoption. Les femmes sont souvent
sous représentées dans les institutions stratégiques de prise de
décisions telles que le Gouvernement central, le Parlement, le
syndicat, les coopératives, les administrations locales, les Entités
décentralisés, les organisations professionnelles ainsi que les
instances de base. À l'Assemblée Nationale, par exemple, l'on
compte actuellement 42 femmes députés sur 500, soit 8,4%, au
Gouvernement, 5 femmes sur 45 Ministres et Vice Ministres, soit
11 %, au Sénat 5 femmes sur 108 sénateurs, soit 4,6 % et sur 11
Gouverneurs de province, il n'y a aucune femme, soit 0 %. Pour ce
qui est des Mandataires publics, l'on note actuellement 53 femmes
sur 296 mandataires, soit 7,9%, 7 femmes sur 55 sont Secrétaires
Généraux de l'Administration Publique soit 12,7 %. Toutes ces
données statistiques démontrent à suffisance la faible
représentativité des femmes dans les instances de prise de décision.
63
pluies, les femmes pratiquent beaucoup plus le maraîchage mais le
plus souvent sur des parcelles de petite superficie (plate-bande).
L'accès à la terre par voie de succession étant le mode
dominant est généralement réservé aux hommes. Bien que l'accès à
la propriété de la terre soit réservé autant à l'homme qu' là la femme,
son coût reste très onéreux et donc inaccessible à la femme sans
moyens personnels.
hommes dans les ménages pauvres 79,5% contre 67,3%, tandis que
pour des ménages les plus riches, les proportions des hommes sont
supérieures à celles des femmes 55,2 % contre 41,9 %.
64
qui est très bas soit 11,23% et ce taux discrimine fortement les
femmes dans les villes comme dans les provinces. La répartition des
actifs du secteur public selon le sexe et la catégorie
socioprofessionnelle montre la nette sous représentation des
femmes parmi les cadres de direction (1,3%), cadres de
collaboration (12,4%) mais par contre, elles sont en majorité
concentrées dans les fonctions subalternes (employées, ouvrières)
avec un taux de 53,4%.
65
milieu
semi urbain effectuée en 1999 (GAMBEMBO) indique que les
femmes
subissent diverses formes de violences dont physiques, morales,
psychologiques et économiques. L'étude montre que 53% font
l'objet de
propos injurieux, 39% sont victimes de coups et blessures et 27% de
pratiques coutumières néfastes.
A cela, il faut ajouter la nécessité de prendre en charge les
conséquences des violences infligées aux femmes pendant la guerre
qui
sont d'ordre physique, physiologique et social. La violence à l'égard
de
la femme est un domaine de recherche très récent, mais les
statistiques
existantes sont déjà alarmantes.
Ainsi pour l'ensemble du pays, sur plus d'un million des cas
des violences sexuelles enregistrées au début de l'année 2009, près
de 99,2 % des victimes sont de sexe féminin alors que 0,8% sont de
sexe masculin.
66
- paix,
- sécurité,
- VIH/SIDA,
- violences sexuelles et basées sur le genre,
La Résolution 1820
La Résolution 1820 reconnaît que l'utilisation des violences
sexuelles comme tactique de guerre est une question de paix et de
sécurité internationale. Cette résolution constate que les violences
sexuelles systématiques et répandues peuvent aggraver les conflits
armés, constituer une menace pour la paix et la sécurité
67
internationale et avoir un impact sur la réconciliation, le
développement et la paix durable. Les violences sexuelles posent
de sérieux problèmes physiques, psychologiques et de santé aux
victimes, et ont des conséquences sociales directes sur les
communautés et la société toute entière.
La Résolution réaffirme l'engagement politique du Conseil
de Sécurité à protéger les femmes et les filles contre les violences
durant les conflits armés et réaffirme son intention d'envisager des
sanctions ciblées à l'égard des auteurs.
La Résolution 1960
La Résolution 1960 réaffirme que la violence sexuelle,
utilisée ou commanditée comme tactique de guerre ou dans le cadre
d'une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des
populations civiles peut considérablement exacerber et prolonger
les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix et de
la sécurité internationale.
68
Elle affirme que des mesures efficaces destinées à prévenir
et réprimer ces actes de violence peuvent contribuer au
rétablissement de la paix et de la sécurité internationale.
69
rapport avec : la durée de l'enquête préliminaire limité à un mois, la
procédure pré- juridictionnelle et juridictionnelle qui s'étend à trois
mois, l'obligation faite à l'OPJ saisi d'un cas de violences sexuelles
d'en informer l'OMP dont il dépend dans les 24 heures (…)
70
la Résolution 1325 des Nations Unies.
L'autre défi majeur à relever à ce niveau est la création des
conditions favorables à l'accès équitable des femmes autant que des
hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives
71
dans lesquels ont été élaborées les dispositions légales et les
faiblesses d'un leadership des femmes positionnées jusque là par la
seule volonté des hommes.
Etant donné que les femmes constituent la majorité de la
population congolaise (52%), qu'elles constituent avec les enfants
la majorité des victimes des conflits armés qu'a connu la RDC
durant les huit années de guerres (70%), que durant toutes ces
années de transition démocratique elles sont restées malgré tout
majoritairement pourvoyeuses des ménages( 80%) et qu'à ce jour,
elles constituent majoritairement la population active en RDC,
l'autre défi majeur à relever reste également l'institutionnalisation
du genre dans les politiques et programmes de développement de
ce Pays conformément aux recommandations de la CEDEF.
72
d'ici à 2015 conformément aux Objectifs Millénaires du
Développement( OMD), la RDC a besoin d'un taux de croissance à
deux chiffres. Ce qui n'est pas possible s'il ne prend pas en compte la
contribution de la partie la plus importante de ses ressources
humaines et de sa population active.
L'autre défi important d'ordre économique est l'intégration
de l'approche « Droit » basée sur les nécessités d'équité et de justice
sociale dans l'élaboration et la mise en œuvre des outils
d'opérationnalisation économique conformément aux
recommandations de Beijing + 10 (Budget, lois, codes, revenu…)
pour promouvoir et protéger les droits économiques des femmes car
la féminisation de la pauvreté en RDC reste aggravée par une
structure socio-économique patriarcale qui est à la base des
relations sociales et de pouvoir inégales entre les sexes.
Il reste que l'autre défi non moins important dans le domaine
économique est le renforcement du pouvoir économique des
femmes par l'accès et
le contrôle des
ressources car comme
il est dit dans les
OMD, la réduction de
la pauvreté passe
nécessairement par
une création des
richesses qui, elle,
passe par une amélioration de la productivité de la majorité de la
population active que sont les femmes. D'où la nécessité de les voir
autant présentes dans les différents secteurs de production.
73
3. Au niveau social et culturel
Tenant compte du contexte social et multiculturel tel qu'il
influe sur la promotion de la femme et de la jeune fille, un des défis
majeurs est certainement l'intégration de l'égalité des chances entre
les sexes dans le foyer, la scolarisation à tous les niveaux et la
revitalisation de la jeunesse ainsi que dans la prise en compte des
situations particulières vécues par les femmes et jeunes filles en
rapport avec la santé de la reproduction.
L'autre défi important reste celui relatif à l'établissement de
l'état de lieu des violences basées sur le genre vécues en RDC., dont
particulièrement les violences sexuelles et à leur prise en charge. En
effet, la loi contre les violences sexuelles adoptées en Juillet 2006
par le Parlement ayant limité la question aux violences sexuelles
identifiées seulement à l'effet des conflits armés, devrait être
intégrée dans le cadre plus vaste de l'élaboration et de la mise en
œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre toutes les formes des
violences faites à la Femme, à la Jeune et petite fille à travers
l'opérationnalisation de l'Agence Nationale de Lutte contre les
violences faites à la Femme (AVIFEM).
74
Le VIH/Sida reste un défi majeur en RDC avec
l'accélération et l'augmentation des programmes de prévention,
l'augmentation de l'accès à des traitements et des soins de qualité, la
réduction de l'impact négatif sur la qualité de vie des personnes
atteintes par le VIH/Sida et leurs familles ainsi que une vision
stratégique et des mécanismes de mise en œuvre.
4. Au Niveau Institutionnel
75
de chaque agence, et d'autre part, les faiblesses reconnues dans la
coordination entre Agences du SNU sur des projets genre
antérieurs dont notamment celui sur la lutte contre les violences
sexuelles et celui sur Genre et Elections justifient à juste titre l'autre
défi important de voir les Agences des NU harmoniser leurs
missions sur des projets conjoints en genre.
76
Conclusion
Nous nous sommes efforcés de mettre en lumière le
contenu et la portée juridiques des droits civils et politiques et
d'illustrer leurs caractéristiques.
Il appert donc qu'il existe en République Démocratique du
Congo un cadre juridique de protection des droits civils et
politiques. Ce cadre est fait d'instruments internationaux et
internes(constitution, lois, et règlements).
La Constitution du 18 février 2006 contient un riche
catalogue de droits civils et politiques. La proclamation
constitutionnelle de ces droits est richement complétée par celles
d'un très grand nombre d'instruments internationaux relatifs aux
droits de l'homme auxquels la République Démocratique du Congo
est partie. Ces instruments font partie de notre arsenal juridique
interne et beaucoup de leurs dispositions (celles qui sont auto-
exécutoires) peuvent être invoquées devant les cours et tribunaux
qui ont l'obligation de les appliquer.
Les dispositions de la constitution peuvent, dans une bonne
partie, elles aussi, être appliquées directement par les cours et
tribunaux. Certaines dispositions exigent que des lois d'application
soient prises. Mais d'ores et déjà, il existe une panoplie de lois
particulières qui aménage l'exercice des droits proclamés dans la
constitution. La création des juridictions de l'ordre administratif
chapeautées par le Conseil d'Etat, et celle de la Cour
constitutionnelle qui peut être saisie par tout individu d'un recours
en inconstitutionnalité des lois et d'actes réglementaires constitue
une garantie substantielle aux droits civils et politiques des
citoyens congolais.
77
Il convient de signaler toutefois que la République
Démocratique du Congo doit adopter des textes législatifs et/ou
réglementaires portant application des instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme auxquels elle est partie. Elle doit aussi
réformer toutes ses lois non conformes à ses engagements
internationaux.
Enfin, en dépit de l'existence et de la proclamation
internationale et constitutionnelle des droits civils et politiques, le
défi de leur réalisation effective doit être relevé.
78
BIBLIOGRAPHIE
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de la démocratie en République Démocratique du
Congo”, in Pour l'épanouissement de la pensée juridique
congolaise, Liber Amicorum Marcel Antoine Lihau,
Bruylant (Bruxelles) – Presses de l'Université de
Kinshasa (Kinshasa), 2006.
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Kinshasa, Editions de l'Institut Africain des Droits de
l'Homme et de la Démocratie, 2004.
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RDC, droits et libertés fondamentaux, Kinshasa, Congo
nouveau, 2002.
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introduction générale », in Droits de l'homme et Droit
international Humanitaire (séminaire de formation
cinquantenaire de la DUDH), Kinshasa, Presses de
l'Université de Kinshasa, 1999.
5. MAYZAMBO MAKENGO KISALA A., « Droits des
réfugiés et des travailleurs migrants », in Séminaire de
formation aux droits de l'homme et sur l'administration
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Kinshasa, 2004.
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promotion de la liberté associative, Kinshasa, janvier
2009.
7. Fondation Konrad Adenauer, La police nationale
congolaise et la promotion de la liberté associative,
Kinshasa, janvier 2009.
79
Projet : DCI-NSAPVD/2011/260-821