Mes forêts sont un champ silencieux Mes forêts sont des bêtes qui attendent vient hanter la machine
r la machine de nos pas Mes forêts sont de longues tiges
Mes forêts sont de longues traînées de de naissances et de morts la nuit et quand les brumes s’apaisent d’histoire temps la mémoire de saisons pour lécher le sang de leurs rêves mes forêts sont une poignée de rayons elles sont des aiguilles qui tournent elles sont des aiguilles qui percent la qui se lèvent et retombent gratter la terre gratter l’écorce plantés dans le sol durci à travers les saisons elles vont terre boire l’offrande et se glisser d’est en ouest jusqu’au sud déchirent le ciel mes forêts sont du temps qui s’immisce dans un lit rempli de lucioles avec le réveil d’un temps et tout au nord avec des étoiles qui tombent à travers tronc branche racine elles sont les paupières tremblantes mes forêts sont des cages de solitude comme une histoire d’orage elles traversent le feuillage du jour mes forêts sont une planète silencieuse d’un espoir des lames de bois clairsemées elles glissent dans l’heure bleue capturent l’ombre capturent l’éclat qui parle une langue d’écorce et de dans la nuit rare un rayon vif de souvenirs une éclipse qui fléchit souffle elles sont des maisons sans famille l’humus de chaque vie où se pose elles sont la solitude disséminée le bois de barques à la dérive des corps sans amour légère une aile comme poussière de notre passage alors qu’on croirait tout immobile langue de tous les jours qui attendent qu’on les retrouve qui va au cœur une poignée de roches elles sont un dessin de nature morte – humiliée résistante conquise au matin elles sont qui savent les âges mes forêts ignorant les écrans invaincue – des ratures et des repentirs mes forêts sont des greniers peuplés de sont des traits de craie noire sur lesquels on les regarde qui trouble et promet fantômes les lettres désarticulées de mots sans jamais les voir mes forêts avec des mots de travers mots de trop une boule dans la gorge elles sont les mâts de voyages inconnus d’un matin qui hésite à venir sont chemin de chair et marées de de peut-être quand les oiseaux recommencement à immobiles l’esprit où les temps se confondent voler un jardin de vent où se cognent les elles sont des ossements un verbe qui se conjugue lentement mes forêts sont des doigts qui pointent fruits que lèche l’invisible loin de facebookinstagramtwitter mes forêts parlent la langue du fleuve des ailleurs sans retour d’une saison déjà passée une géométrie de souffles mes forêts sont des rivages celle d’algue et de limon elles sont des épines dans tous les sens qui s’en retourne vers demain et de pas qui se perdent accordés à mes pas la demeure de rivières qui débordent ignorant ce que l’âge résout où respire ma vie corps fous de joie ou emportés mes forêts sont mes espoirs debout mes forêts sont lièvres et renards dans les remous de leur vie elles sont des lignes au crayon un feu de brindilles jungle d’insectes qui scintillent sur papier de temps et de mots que les ombres font craquer un soir d’été quand c’est l’hiver elles disent nos mains d’obscurité portent le poids de la mer dans le reflet figé de la pluie elles sont coyote ours noir orignal de frêles beautés l’effroi le silence des nuages sittelle geai bleu mésange qui pèse sur demain mes forêts mes forêts sont un long passage sont des nuits très hautes elles dorment nues mes forêts mes forêts pour nos mots d’exil et de survie attendent le vent racontent une histoire un peu de pluie sur la blessure qui les fera tanguer Mes forêts sont le bois usé d’une un rayon qui dure comme des bêtes ivres histoire qui sauve et détruit dans sa douceur qui marchent vers leurs racines que racontent des lunes tenues à bout sauve de bras et détruit et quand je m’y promène si peu me fait vivre quand s’approchent la nuit et le c’est pour prendre le large quand c’est plein d’étoiles hurlement alors nous rêvons vers moi-même et que s’avance le poème de nos peurs mes forêts comme la sève qui sera sont la mise en terre de vagues comme le sang immenses de ce qui n’est plus et de mots que je ne reconnais pas nous sommes hauteur de montagne elles sont un horizon de corps nus parmi les brumes affolées sur le plateau des heures rien ne nous appartient qui bascule soudain nous dénouons nous réparons la danse très lente des ombres ce que nous pouvons