Lecture Linéaire - Les Lettres Elliptiques, Juste À La Fin Du Monde, Jean Luc Lagarce
Lecture Linéaire - Les Lettres Elliptiques, Juste À La Fin Du Monde, Jean Luc Lagarce
Lecture Linéaire - Les Lettres Elliptiques, Juste À La Fin Du Monde, Jean Luc Lagarce
Luc Lagarce
Intro :
-Extrait : Écrit en 90 par JLL, Juste à la fin du monde est un huit clos
familial reposant sur l’annonce par Louis à sa famille de la maladie qui le
condamne. L’œuvre ne sera cependant jouée qu’après le décès du
dramaturge. Le texte que nous allons étudier se situe au début de la
pièce, et laisse la parole à Suzanne qui va reprocher à son grand frère
Louis son manque de communication.
️Lecture de l’extrait
Mouvements :
Développement :
1ermvt (l.1-7) : Les lettres elliptiques
« De petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien,
comment est-ce qu'on dit ? elliptiques. », énumération dans une phrase
longue, hachée par de nombreuses virgules, S. tente de répondre elle-
même à sa question. Aucune aide extérieure n’intervient. Enumération
laborieuse et répétitive qui tente de s’approcher de la bonne définition.
*si la qualité n’est pas présente, la quantité non plus comme le souligne
les déterminant numéraux « une ou deux phrases »
*adv « rien » montre que S. parle moins des lettres de L. que de la façon
dont elle les reçoit. Pour elle, ces mots sont vides, insuffisants.
*phrase interrogative : S. se questionne à nouveau, elle n’a pas réussi à
s’exprimer correctement. Le chemin vers la communication peine à
aboutir.
L6 : « « Parfois, tu nous envoyais des lettres elliptiques » ». Conclusion de
la quête du mot juste par répétition de la première phrase, mais complété
par l’utilisation de l’adj « elliptique »
=>S. est certes maladroite dans on discours, mais elle affiche une volonté
de précision, de justesse dans le choix des mots.
L12 : métier de L. = écrivain. Cpdt on ne sait pas si c’est son métier réel ou
désiré. Le brouillage temporel crée par l’emploi de plusieurs temps
(imparfait, futur, conditionnel) prouvent que S. ignore la profession de son
frère.
L23 :« (on dit comme ça, c’est une sorte de don, je crois, tu ris) »,
parenthèses, telles une didascalie, nous indiquent la réaction de L. Il rit
car il est flatté ou bien est de la condescendance vis-à-vis de S., qui
l’admire avec naïveté.
Conclusion :
C’est donc tout au long d’une tirade ambiguë et laborieuse, que S. tente
de s’exprimer, de trouver les mots justes pour se faire comprendre et pour
partager sa peine et sa frustration. Et si l’on perçoit aisément ses
difficultés à construire un discours clair, on comprend aussi que ce n’est
pas la cause d’une communication rompue car L. qui, au contraire,
maîtrise l’art des mots, semble lui aussi échouer. Ce texte nous propose
donc une réflexion sur le poids des mots et le poids de leur absence.
Ouverture :
Plus loin dans l’œuvre, on retrouve une autre tirade, si ce n’est soliloque,
plus complexe et plus crue. Celui qui en ai l’auteur est Antoine, le frère de
L.