Guide Pratique Pour L Echantillonage Des Eaux Souterraines-FR
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Guide Pratique Pour L Echantillonage Des Eaux Souterraines-FR
BRGM
L'ENTREPRISE AU SERVICE DE LA TERRE
Direction de l'Eau
•JC*
A. LALLEMAND-BARRES
Juin 1993
R 37390
BRGM
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
Département C3G
B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex 2 - France - Tél.: (33) 38.64.34.34
Guide pratique d'échantillonnage des eaux souterraines
A . Lallemand-Barrès
RÉSUMÉ
L'objectif de toute campagne de prélèvements d'eau souterraine pour contrôle de sa qualité est
l'obtention d'échantillons représentatifs de cette qualité à un instant donné.
U n protocole d'échantillonnage détaillé et scrupuleusement suivi est donc nécessaire pour remplir
cet objectif.
Les différentes phases de ce protocole, de la conception des puits au transport des échantillons
vers le laboratoire, sont analysées dans ce rapport, et des recommandations sont formulées quant
au choix des matériaux, du matériel et des techniques, compte tenu du polluant recherché.
Rapport B R G M n° R 37390
Auteur : A . Lallemand-Barrès
Programme Service Public : 1992-1993
Financement : Ministère de l'Environnement
N o m b r e de pages : 95 + Annexe
N o m b r e defigures: 36
N o m b r e de tableaux : 24
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION 7
2. CONCEPTION DU PLAN D'ÉCHANTILLONNAGE 9
3. CONCEPTION DES OUVRAGES 11
3.1. LOCALISATION 11
3.2. MISE EN PLACE DES PUITS DE CONTRÔLE 14
3.2.1. Méthode de foration 14
3.2.2. Construction des puits 17
3.2.3. Développement du puits 27
3.2.4. Documentation sur la construction des puits 27
4. DESCRIPTION DES APPAREILS DE PRÉLÈVEMENT D'EAU DANS UN PUITS 29
4.1. CHOIX D ' U N APPAREIL DE PRÉLÈVEMENT 29
4.2. MÉCANISMES TYPE "ÉCOPE" 31
4.2.1. Bouteilles àclapets 31
4.2.2. Seringues 33
4.3. MÉCANISMES A ASPIRATION-SUCCION 36
4.3.1. Pompes centrifuges 36
4.3.2. Pompes péristaltiques 36
4.4. MÉCANISMES A DÉPLACEMENT 37
4.4.1. Dispositifs à déplacement par le gaz 37
4.4.2. Pompes à membrane, actionnées par le gaz 39
4.4.3. Pompes électriques immergées 42
4.4.4. Pompes à piston 44
4.5. POMPES A INERTIE 45
4.6. MATÉRIEL DE PRÉLÈVEMENT POUR POLLUANTS ORGANIQUES 48
4.7. COMPARAISON DES APPAREILLAGES 53
5. APPAREILS POUR PRÉLÈVEMENTS RAPIDES SANS PUITS 56
5.1. HYDROPUNCH 56
5.2. SYSTÈME BAT (BENGT-ARNE-TORSTENSSON) 59
5.3. SYSTÈME BOTESAM 61
5.4. SYSTÈME A POINTES FILTRANTES 62
6. PROTOCOLE D'ÉCHANTILLONNAGE 64
6.1. MESURES PRÉLIMINAIRES 66
6.1.1. Paramètres hydrauliques du puits 66
6.1.2. Mesure du niveau d'eau 66
6.2. PURGE 67
6.2.1. Généralités 67
6.2.2. Volumes de purge 67
6.2.3. Purge dans les puits à remontée lente 70
6.2.4. Appareillage utilisé 72
6.2.5. Méthodes de purge 72
6.3. COLLECTE DES ÉCHANTILLONS 72
6.4. F I L T R A T I O N 73
6.5. CONSERVATION 74
6.6. DÉTERMINATION SUR LE TERRAIN 74
1. INTRODUCTION
C e but ne doit pas être perdu de vue, car toutes les opérations engagées, depuis la mise en
place des puits ou forages jusqu'à l'échantillonnage et l'analyse, ont une influence sur la va-
lidité et l'interprétation des données obtenues.
U n échantillonnage mal conduit peut perturber la qualité chimique de l'eau, de sorte que des
analyses bien faites soient dénuées de signification et que leur utilisation conduise à des inter-
prétations erronées. U n mauvais protocole d'échantillonnage peut aboutir à un échantillon-
nage coûteux et inutile.
Quel que soit le protocole choisi, il doit conduire à l'obtention d'échantillons représentatifs.
U n contrôle qualité est important au laboratoire, mais il l'est encore plus sur le terrain, en
raison de la difficulté de contrôler les conditions de terrain.
Les différents éléments du protocole sont considérés successivement dans ce qui suit.
L a mise en place d'un programme de contrôle de l'eau souterraine, que ce soit pour des con-
sidérations environnementales, de santé, ou réglementaires, doit prendre en compte plusieurs
options (Nacht, 1983).
Différents facteurs doivent être pris en compte, parce qu'ils conditionnent certains éléments
du protocole d'échantillonnage tels que fréquence de prélèvement, constituants à mesurer, ...
U n contrôle de qualité peut être demandé par une réglementation, c'est le cas des réseaux
qualité de la Santé, ou des dispositifs de surveillance des taux de nitrate dans les nappes
par exemple.
U n contrôle peut apparaître nécessaire m ê m e s'il n'est pas obligatoire, autour d'un site in-
dustriel sur lequel des produits dangereux sont traités ou stockés.
Dans ces cas, on a affaire à un contrôle destiné à la détection d'une pollution accidentelle
ou d'une pollution diffuse.
Dans d'autres cas, il s'agit de mettre en place un contrôle destiné à l'évaluation d'une
pollution établie. C'est le cas lors de pollutions accidentelles, déversements, fuites ou au-
tres accidents entraînant une pollution de la nappe.
Les groupes de paramètres suivants doivent permettre de couvrir la plupart des paramètres
à mesurer :
- paramètres de contrôle de qualité de l'eau potable considérés dans la loi sur l'eau de
1989,
- constituants ayant un effet sur la santé,
- constituants ou polluants identifiés localement,
- constituants identifiés dans les déchets ou rejets d'une usine et présentant un caractère de
toxicité.
Souvent, le nombre de paramètres analysés peut être diminué quand les conditions du site
sont bien connues.
Il faut une certaine expérience professionnelle pour déterminer le nombre de puits de pré-
lèvement nécessaire.
C e contrôle est très utile, car il permet de diminuer les coûts si la pollution n'a pas encore
atteint la nappe.
C e point ne sera pas développé dans ce qui suit, où on se limite strictement aux prélève-
ments d'eau dans les nappes.
3.1. LOCALISATION
O n suppose ici qu'une étude du site à contrôler a été faite, utilisant la géophysique, les analy-
ses de gaz du sol s'il s'agit de contrôler une pollution, une étude hydrogéologique complète,
et que le gradient et la direction d'écoulement de la nappe sont déterminés préalablement à la
conception du réseau de contrôle. U n m i n i m u m de trois puits est indispensable pour détermi-
ner la pente de la nappe mais, sur les sites très étendus, il est souvent nécessaire de disposer
de 6 à 9 puits pour définir les conditions hydrogéologiques du site ou la configuration du pa-
nache.
O n donne ici l'illustration pour le cas d'un aquifère simple, homogène, et pour un aquifère
stratifié. L a figure 1 illustre le mouvement d'effluent sous une décharge non recouverte. L e
choix des profondeurs d'implantation des crépines est relativement facile dans ce cas, si l'on
a toutes les données nécessaires sur l'aquifère : épaisseur, perméabilité, niveau de la nappe,
et u n modèle conceptuel de la nappe.
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L a figure 2 montre u n panache de pollution issu d'une décharge, dans les sables et les gra-
viers. Les puits de contrôle seront placés dans le sable, dans le gravier, ou dans les deux
formations. Selon Barcelona et al. (1983), on peut proposer une localisation optimale des
puits de contrôle en disposant des puits de prélèvement à différents intervalles sur toute
l'épaisseur de la nappe.
- 730
-710
-WO
-670
-650 -.-Jniriw
-630
0 200 400
FEÎT
O n se s'étendra pas davantage ¡ci sur le problème de la localisation des puits de contrôle,
l'objet de ce rapport étant plus précisément le protocole d'échantillonnage, mais il est indis-
pensable d'attirer l'attention sur le fait qu'une étude hydrogéologique détaillée est fondamen-
tale avant implantation des puits de contrôle de la qualité.
A noter également que la connaissance des vitesses d'écoulement est essentielle pour détermi-
ner si les localisations des puits de contrôle sont à des distances raisonnables des sources p o -
tentielles de pollution. Enfin, les temps de transfert peuvent être utilisés pour calculer les fré-
quences d'échantillonnage. Ceci est important pour contrôler la migration possible à partir
d'une source de pollution intermittente.
Géologie/Hydrogéologie
. Géologie de surface (topo et type), épaisseur du
recouvrement
. Aires de recharge/décharge
. Perméabilité, porosité de nappe et unité de confinement
des ctonnées
Caractéristiques du site
1 Caractéristiques . Carte
. Coupes avec lithologie
du site . Pentes établies et comparées avec voies d'écoulement
i L *
Sélection des cibles Zone à contrôler
. Aquifère le moins profond
à contrôler
. Toute voie identifiée
t *
ation
Les techniques de forage utilisées pour les puits de contrôle de qualité sont les m ê m e s que
celles utilisées pour les forages d'exploration, mais avec quelques différences dans les objec-
tifs.
Pour les puits de contrôle, la principale considération est l'obtention d'échantillons représen-
tatifs des conditions existantes et aptes pour les analyses chimiques.
L'échantillon ne doit pas être pollué par le fluide de foration ou par les procédés de foration.
E n effet, il est possible que, par l'utilisation de certaines techniques de forage, on introduise
des polluants tels que fuel, lubrifiants, fluide hydraulique. U n e contamination peut se pro-
duire également par les outils ou la boue. Etant donné la multitude des sources de pollution
potentielle, il est impossible d'implanter un puits de contrôle stérile.
Les trois techniques de forage les plus populaires sont le forage rotary au fluide, le forage à
la tarière et le forage à percussion (Fig. 3).
L e tableau 2 présente une liste d'avantages et d'inconvénients des différentes méthodes de fo-
ration, élaborée après consultation de nombreuses publications : Barcelona et al. (1985),
Fetter (1983), Scalf et al. (1981).
L a bentonite utilisée dans les fluides de foration et aussi c o m m e joint dans les puits peut avoir
plusieurs effets sur la chimie de l'eau. Elle peut masquer la présence de métaux dans l'eau
souterraine, en raison de sa capacité d'échange de cations importante en adsorbant les m é -
taux.
Les additifs organiques, biodégradables, peuvent interférer avec les analyses bactériologiques.
Pour cette raison, Barcelona et al. (1985) recommandent plutôt des fluides avec bentonite que
des fluides organiques pour le forage. E n fait, l'eau pure est préférable à tous ces fluides.
L a qualité de l'eau doit être contrôlée pendant le développement du puits, par la demande
chimique en oxygène ( D C O ) pour déterminer le retour aux conditions de bruit de fond.
Finalement, les techniques recommandées par l ' E P A sont le forage à la tarière et le forage
par battage. L a technique recommandée dépend du type de formation géologique (tableau 3).
(=£>
AIR RETURNS UP
THE ANNULUS WITH
THE CUTTINGS
DRIVE SHOE
CUTTING BITS
/T I "Hi* «..>*<.
(INJECTION PORT)
V. •*,><•«•V V I I I M I W M W M U J ^ J ^ J , ,
TEMPORARY CASING
DRIVEN FLUSH WITH
BOREHOLE WALL
•~mmmmmm
¡^J
*nmnHV^ w
TIGE PLEINE . O n peut éviter l'utilisation de lu- . Peut produire mélange entre eaux et matériaux
brifiants
. O n n'utilise pas de fluide, d'où . Peut provoquer un mélange des matériaux sur la
moins de pollution verticale
. Peut éviter l'utilisation de lubri- . Peut causer mélange des eaux si la tarière est re-
fiants tirée avant installation du puits
TARIÈRE A
TIGE CREUSE . Les eaux de la formation peuvent
être prélevées pendant la foration
Tableau 2 - Effets de méthodes de foration sur les échantillons d'eau (d'après Nielsen, 1991)
L a conception de base d'un puits de contrôle est adaptable à la plupart des situations de con-
trôle. Il convient d'abord d'identifier les problèmes rencontrés lors de la conception et de la
construction des puits, les plus fréquents étant les suivants :
- utilisation de matériaux pour les tubages et les crépines, incompatibles avec le contexte hy-
drogéologique, ou les polluants présents, d'où altération des échantillons,
- utilisation de crépine non standard, ou mauvaise taille des fentes de la crépine, d'où des
échantillons à turbidité élevée,
- mesures de protection en surface inadéquates, d'où entrée d'eau de surface dans le puits.
Chacun de ces facteurs peut aboutir à la conception de puits de contrôle ne permettant pas
d'obtenir des échantillons représentatifs.
U n e conception et une installation bien conçues nécessitent une bonne connaissance des con-
ditions locales, et notamment des points suivants :
- caractéristiques des polluants connus ou supposés, dont chimie, densité, viscosité, réacti-
vité, concentration,
- influences anthropogènes,
Il n'est pas aisé de décrire u n puits de contrôle "typique", mais o n peut décrire les éléments
qui le composent :
- tubages d u puits,
- crépines,
- massifs filtrants,
- scellement de l'espace annulaire,
- protection en surface.
L a mise en place doit permettre d'éviter une pollution du forage et un accès facile à partir de
la surface pour prélever les échantillons d'eau.
Les puits construits pour la production d'eau ne sont pas satisfaisants c o m m e puits de
contrôle. Ces puits sont construits avec de grandes longueurs de crépines, donc intègrent
la qualité de toutes les sections de l'aquifère, o u entraînent u n e dilution d u nuage de
polluant.
A noter que les puits décrits ici et dans la littérature citée sont mis en place dans des maté-
riaux géologiques meubles, car toutes les techniques développées sont applicables à des m a -
tériaux aquifères.
Certains réseaux de contrôle comportent des puits de contrôle et des piézomètres. Les piézo-
mètres sont à l'origine destinés à mesurer le niveau d'eau. Ils sont souvent de diamètre
inférieur à 2 , 5 c m et ne sont pas conçus pour des prélèvements d'eau. Ils sont parfois
utilisés pour prélever des échantillons, du fait que certains appareils de prélèvement adaptés à
de petits diamètres ont été mis au point.
Ï W a s h e d Pea Gravel or
Coarse Sand Mixture
Top of Casing 3' 1/4" W e e p Hole at 6" Above
Above Grade Ground Level
_•
Slope Concrete Pad Bentonite pellets for
Cold Weather Climates
Away from Casing
Slope Concrete Away from 3-5' Protective Casing Depth
Casing to Prevent Depending on Frost Heave
Infiltration. But D o Not Conditions
Create a Mushroom
Which Will B e Subject
to Frost Heave Grout Interval Varies
Minimum 2" Nominal
Diameter Casing with Centralizer
Flush Threaded Con- (Expandable)
nections Wrapped with
P T F E Tape or with O -
Rings (Varies with
Casing Material)
3-5" Bentonite Seal
Borehole 1-2' Secondary Filter Pack
Where Conditions Warrant
Extend Primary Filter Pack
3-5' Above Well Screen, Un-
less Conditions Warrant Less
Centraler
(Semi-Circle) Well Screen Length Varies
Bottom Cap, Plug
or Plate Sediment S u m p
Not to Scale
3.2.2.2. Profondeur
Pour bien définir le mouvement des polluants verticalement et horizontalement, il est impor-
tant de collecter des échantillons discrets à des niveaux bien différenciés.
L a zone perméable la plus proche du sol donnera des indications sur la direction verticale de
l'écoulement de l'eau souterraine ; les puits les moins profonds sont placés dans cette zone.
Les niveaux d'eau de ces puits donneront des indications sur les directions horizontales
d'écoulement.
Des puits plus profonds aux m ê m e s emplacements permettent de compléter les données sur le
mouvement vertical de l'eau et, par conséquent, des polluants. Ces puits peuvent atteindre la
zone perméable suivante. Si l'aquifère a une épaisseur supérieure à 3 m , on peut utiliser des
puits avec plusieurs niveaux de prélèvement.
3.2.2.3. Diamètre
Les forages destinés à l'alimentation en eau ont en général un diamètre de 10 c m pour pou-
voir recevoir une p o m p e immergée.
Cet avis a été en fait largement débattu par les auteurs, certains étant favorables au diamètre
10 c m , d'autres au diamètre 5 c m . Hunkin et al. (1984) recommandent plutôt des forages de
10 c m de diamètre, parce qu'ils sont développés plus rapidement et acceptent tous les
dispositifs de prélèvement.
Schalla et Landick (1986) ont mis au point un procédé de développement des forages de petit
diamètre (5 c m ) à l'aide d'un piston à trous d'air.
A l'origine, la sélection du matériau de tubage pour les puits de production et autres puits
était basée sur la résistance du matériau, la facilité de le manipuler et la durabilité à long
terme. Cependant, c o m m e les analyses chimiques de l'eau portent sur des niveaux de concen-
tration de l'ordre du ppb pour certains éléments, il y a lieu de tenir compte des interactions
possibles du matériau avec l'eau analysée. L e choix des matériaux pour les tubages, de m ê m e
que pour les crépines, doit être basé sur trois caractéristiques : la résistance physique, la ré-
sistance chimique et le potentiel d'interférences chimiques.
Nielsen (1991) présente les résistances à la traction et à l'écrasement pour les matériaux P V C ,
acier inox, A B S , P T F E (polytétrafluoroéthylène) etfibrede verre.
Les tubages en métal (acier galvanisé, acier inox, acier au carbone) sont plus rigides et moins
sensibles à la température que les matériaux thermoplastiques ( P V C , A B S ) , que les matériaux
fluoropolymères (exemple P T F E : téflon, fluon, ...) ou que lafibrede verre. Cependant, tous
les matériaux métalliques sont sujets à la corrosion et peuvent avoir une interférence
chimique ; le tubage galvanisé apporte du Fe, M n , Z n et C d dans les eaux, le tubage acier
apporte du Fe, M n et des sous-produits de développement bactérien. L e tubage P V C peut
libérer et adsorber des traces de constituants organiques.
Selon Barcelona et al. (1984), le téflon et le verre seraient les matériaux les plus inertes. C e -
pendant, une étude de Reynolds et Gilham (1985) a mis en évidence une absorption impor-
tante du tétrachloroéthène par le téflon. Ceci est confirmé par Hunkin (1986).
Selon Hunkin (1986) et Nielsen (1991), le tubage en fibre de verre renforcée combine les
meilleures caractéristiques des matériaux métalliques et des matériaux thermoplastiques. Il est
à peu près aussi solide que l'acier inox, mais son poids est identique à celui du P V C . Bien
que peu utilisé pour les puits de prélèvement d'eau, il est très conseillé. C e matériau est
inerte dans la plupart des contextes.
O n signalera pour conclure ce chapitre que le dilemme pour l'utilisateur sur le terrain est la
relation coût et précision. E n effet, le coût du P V C est 1/10 du coût d'un tubage en fluoropo-
lymère de m ê m e diamètre, tandis que l'acier inox 304 a un coût qui est le 1/3 de celui du
fluoropolymère, ce qui est important si l'on a plusieurs puits de contrôle à implanter.
O n peut utiliser un matériau moins performant mais moins coûteux, en prenant soin par
exemple d'implanter un puits identique dans une partie non polluée de la nappe et pouvant
fournir des "blancs" pour comparaison, ainsi que le suggèrent Scalf et al. (1981).
3.2.2.5. Crépines
• Type
Les crépines à fentes en continu peuvent être fabriquées dans tout matériau pouvant être
soudé, acier et P V C ou A B S .
Les crépines ont une position qui les met en contact avec les polluants. Pour éviter les
réactions chimiques et la corrosion, les matériaux des crépines doivent être choisis avec le
m ê m e soin que les matériaux des tubages.
• Surface d'ouverture
Différentes opinions ont été avancées concernant la surface minimale d'ouverture des cré-
pines. Les études les plus récentes indiquent que la surface d'ouverture d'une crépine doit
être au moins égale à la porosité efficace du matériau de la formation et du massif filtrant.
Ceci signifierait qu'une surface de 10 à 30 % est nécessaire dans les puits de contrôle et
nécessiterait l'utilisation exclusive des crépines à fentes en continu (Nielsen, 1991).
Slot Opening
Slotted Pipe
Vertical Rods
V-Shaped
Continuous Wire
Continuous-Slot Screen
VERTICAL HORIZONTAL
CROSS-SECTION CROSS-SECTION
Support Rods
•Triangular-Shaped Wire
(Spiral-Wound)
Screen Slot Opening
Figure 5 - Types de crépines utilisées dans les puits de contrôle et sections de la crépine à
fentes en continu (Nielsen, 1991)
Lors du choix d'un type de crépines, il faut également considérer la vitesse et l'efficacité
du développement du puits.
Des expériences sur le terrain avec des puits de grand diamètre et des puits de faible dia-
mètre montrent que l'utilisation de crépines avec un pourcentage élevé de surface ouverte
réduit considérablement le temps nécessaire au développement du puits (Schalla, Landick,
1986).
• L o n g u e u r des crépines
L'objectif étant le prélèvement d'échantillons, les crépines en général doivent être courtes,
c'est-à-dire entre 6 0 c m et 3 m , et très rarement de 6 m (Fig. 6). Les crépines courtes
donnent une meilleure information sur une stratification de l'eau souterraine ; par contre,
une crépine intégrant tout l'aquifère peut être choisie, si l'on veut une information sur la
qualité m o y e n n e de l'eau de l'aquifère.
Dans d'autres cas, une crépine sur toute l'épaisseur de l'aquifère ne fournira pas un
échantillon représentatif, c o m m e indiqué en figure 7 . Dans cet exemple, on voit que la
crépine intercepte le panache de pollution, mais aussi de l'eau non polluée, ce qui aura
pour effet d'obtenir une teneur en polluant inférieure à la valeur réelle (Fetter, 1983).
Cette opinion est discutée par Giddings (Opinion I, 1987). Selon lui, aucune étude
hydrogéologique n'est suffisamment détaillée pour que l'on puisse prédire le trajet exact
d'écoulement que le polluant va suivre et, par conséquent, une crépine longue permettra
d'intercepter le polluant avec plus de sécurité.
Selon le m ê m e auteur, dans un aquifère de faible rendement, une crépine longue fournira
une quantité d'eau permettant de détecter plus de polluants qu'une crépine qui fournira un
très petit volume d'échantillon.
Les puits de contrôle sont conçus pour détecter le plus vite possible une pollution et non
pour définir la vitesse ou la trajectoire exacte du polluant. Dans ce cas, une crépine longue
convient mieux pour réaliser cet objectif. Ceci entraîne que les crépines courtes seront
plus indiquées pour délimiter l'extension et obtenir les concentrations précises en polluant
que pour détecter le polluant.
Cette argumentation est à son tour contestée dans le m ê m e article par Shosky (Opinion II,
1987). Cet auteur pense qu'en présence d'un nuage de polluant, de courtes crépines
rendent mieux compte d'une situation précise.
E n fait, le choix d'une crépine longue ou d'une crépine courte sera réalisé en tenant
compte du problème à résoudre et du contexte de l'étude : crépine courte pour obtenir la
concentration en une localisation précise, crépine longue pour détecter une pollution, par
exemple.
Well
Typical Monitoring Monitoring
Piezo- Well With Multiple
meter "Tailpipe" Intervals
Water
Table
..v..
/'" Well Monitoring
Piezo-
Free-Phase
metric Hydrocarbons
Level or Water Table
Fluctuations
Well Well
Monitoring Monitoring
Discrete Full Saturated
Zone Thickness
Figure 6 - Variabilité des longueurs de crépines dans les puits de contrôle (Nielsen, 1991)
LANDFILL/
W A T E R TABLE
GROUNDWATER
FLOW
L
£Àà
N
Pl
-UME
L'utilisation de plusieurs crépines placées à différents niveaux d'un m ê m e forage a été dé-
crite dans la littérature, en particulier par Nakamoto et al. (1986). L a figure 8 présente un
exemple d'une telle réalisation.
Figure 8 - Puits de contrôle - Crépine sur plusieurs niveaux (Nakamoto et al., 1986)
Selon Barcelona et al. (1985), le soin et le temps nécessaires pour bien isoler par étan-
chéification les différents intervalles n'est pas justifié. Par contre, Nakamoto et al. (1986)
indiquent que l'étanchéité des joints est vérifiée par mesure de la charge hydraulique et de
la qualité de l'eau dans chaque piézomètre.
U n e différence de charge importante entre deux piézomètres adjacents montre que ceux-ci
ne sont pas connectés et que, par conséquent, il n'y a pas d'écoulement à travers les joints.
Selon Nakamoto et al. (1986), le coût d'un puits à plusieurs niveaux de prélèvement est 2
à 3 fois moindre que le nombre équivalent de puits simples.
L'espace annulaire, s'il n'est pas scellé, est une voie potentielle pour l'infiltration d'eau et/ou
de polluants.
Il existe aussi des voies d'infiltration possible si le scellement est mal fait, entre forage et
matériau de scellement, dans le matériau lui-même, parfissurespar exemple, ou par des vi-
des, entre tubage et matériau de scellement. Il est donc très important de bien sceller l'espace
annulaire entre tubage et trou de forage. L e matériau de scellement est placé au-dessus du
massiffiltrantentre forage et tubage, pour protéger contre les eaux de surface et polluants en
provenance de la surface, pour isoler des zones discrètes, hydrauliquement et chimiquement,
et pour éviter une migration verticale d'eau de qualité différente d'un aquifère dans un autre.
D e plus, ce joint annulaire protège le tubage contre la corrosion. L e joint annulaire peut être
composé de plusieurs matériaux, dont la bentonite et des coulis de ciment, ou des mélanges
des deux. Pour minimiser les interférences possibles entre ces matériaux et l'eau, il est re-
c o m m a n d é de placer une couche de 30 c m de sable fin siliceux au-dessus du massif filtrant
puis, si possible, 30 à 60 c m de boulettes de bentonite, puis 1,50 à 3 m de ciment.
D e u x types de finition en surface sont en général adoptées pour les puits de contrôle
(Fig. 9) : au-dessus du sol ou au niveau du sol. L'une ou l'autre solution est destinée à proté-
ger les puits des vandales et à empêcher l'entrée des eaux de ruissellement.
Lors de la foration, des fines sont introduites dans le forage et forment une galette de boue
qui diminue la perméabilité des terrains au droit de la crépine. Il faut éliminer cesfinespour
permettre à l'eau d'entrer dans le puits de contrôle. D e plus, les échantillons d'eau prélevés
ne doivent pas contenir de particules solides.
Les techniques de développement sont souvent les m ê m e s que celles utilisées pour les puits de
production, mais elles doivent être adaptées car les conditions diffèrent : diamètre plus faible,
donc surface d'ouverture moindre, niveaux échantillonnés qui ne sont pas obligatoirement très
productifs.
O n agite la colonne d'eau en forçant et retirant l'eau à travers la crépine et le massif de gra-
vier pour désagréger les fines, puis on p o m p e pour retirer ces matériaux et les matériaux et
fluides de foration.
C o m m e les puits de contrôle sont construits pour fournir des échantillons représentatifs, il ne
faut pas introduire de matériaux étrangers pour développer. L'addition d'eau n'est pas re-
commandée.
Nielsen (1991) présence 6 méthodes utilisées pour développer les puits de diamètre 5 à
20 c m :
Selon Keely et Boateng (1987), l'utilisation d'un piston n'est pas conseillée, car on perturbe
le massiffiltrant.Ils préconisent le pompage.
L a construction du puits pouvant affecter les résultats du contrôle de qualité, il est indispen-
sable de noter toutes les informations s'y rapportant et plus particulièrement :
- diamètre du forage,
- hauteur du tubage de protection,
- niveau du tubage du puits,
- niveau du sol,
- diamètre, type de matériau du tubage,
- diamètre, type de matériau de la crépine,
- longueur de crépine,
- taille des fentes de la crépine,
- longueur de tubage,
- fond du forage,
- longueur du massif filtrant,
- épaisseur du joint de bentonite et forme de bentonite,
- épaisseur et description du joint de ciment,
- épaisseur et description du joint de ciment à la surface,
- diamètre et type de matériau du tubage de protection,
- difficultés de construction.
L a plupart des puits de contrôle sont des puits de faible diamètre, avec un diamètre interne de
5 c m ou moins. D e nombreux appareils ont été mis au point pour prélever l'eau souterraine
dans des puits de faible diamètre.
Ces appareils comprennent les tubes à clapets (en anglais "bailers"), les seringues, pompes à
succion, pompes actionnées aux gaz, pompes à diaphragme, pompes submersibles.
L a première chose à examiner est de savoir si l'appareil envisagé pourra entrer dans le puits
sans être gêné, ceci dans le cas où le puits est déjà construit, sinon il peut être prudent de sé-
lectionner un appareil convenant pour le prélèvement à faire et dimensionner le puits en con-
séquence. Plus le diamètre du puits est faible, plus les appareils adéquats sont limités.
Tous les appareils décrits dans ce qui suit conviennent dans un puits de diamètre interne
7,5 c m ; la plupart peuvent être utilisés dans un puits de 5 c m de diamètre interne, plusieurs
peuvent être utilisés dans des puits de 3 , 7 c m de diamètre interne.
L'appareil choisi doit respecter l'intégrité des échantillons, donc ne pas altérer physiquement
ou chimiquement la qualité de l'eau, soit par le matériau dont il est fait, soit par la méthode
d'apport de l'eau à la surface.
Il est par conséquent important que le matériau n'adsorbe pas les polluants ou n'en libère pas,
que les p H , E h , potentiel redox ne soient pas altérés, et qu'aucun constituant organique v o -
latil présent dans l'eau ne soit éliminé par aération ou dégazage.
Il est recommandé d'utiliser un matériau inerte. D e nombreuses études ont été réalisées pour
le choix des matériaux concernant les puits de contrôle et les appareils de prélèvement
(Barcelona et al., 1984 ; Barcelona et al., 1983 ; Scalf et al., 1981).
Les tableaux 4 et 5 présentent quelques recommandations pour le choix des matériaux rigides
et flexibles.
1 Téflon
2 Acier inoxydable 316
3 Acier inoxydable 304
4 Chlorure de polyvinyl ( P V C )
5 Acier avec peu de carbone
6 Acier galvanisé
7 Acier au carbone
1 Téflon
2 Polypropylene
3 P V C flexible/Polypropylène linéaire
4 Viton
5 Polyethylene ordinaire
6 Tygon
7 Silicone/Néoprène
D e plus, l'appareil utilisé ne doit pas modifier l'échantillon quand il est amené en surface, et
ne doit pas introduire d'air ni d'oxygène dissous.
Les échantillons collectés pour l'analyse de certains paramètres sensibles, c o m m e les organi-
ques volatils, doivent être prélevés avec des débits faibles. Barcelona et al. (1984) suggèrent
des débits de 100 m l / m n ou moins pour minimiser l'aération ou le dégazage. Il est intéressant
d'avoir un appareil à débit contrôlable, pour passer d'un débit fort pour purger à un faible
débit pour prélever, sinon il vaut mieux choisir deux appareils distincts pour purger et pour
prélever.
La facilité du nettoyage et de la maintenance des appareils est un facteur qui a son impor-
tance, surtout si le m ê m e appareil est utilisé pour prélever dans plusieurs puits.
U n appareil simple à manipuler, facile à réparer sur place, résistant aux produits chimiques
agressifs, portable et peu coûteux, est souhaitable.
- mécanismes de remontée par succion, c o m m e les pompes centrifuges et les pompes péristal-
tiques,
- mécanismes de déplacement, dont les appareils aux gaz, les pompes à diaphragmes action-
nés par des gaz, les pompes électriques submersibles et les pompes à piston actionné par le
gaz.
Les avantages et inconvénients de ces différents appareils sont exposés dans ce qui suit
(Nielsen et Yeates, 1985).
Ces observations reposent en particulier sur les évaluations faites par Barcelona et al. (1984).
C e système est le plus vieux et le plus simple à mettre en oeuvre (Fig. 10). Il s'agit de tubes
ou bouteilles à prélèvement en P V C , téflon ou acier inoxydable. L e haut du tube est ouvert et
le fond contient une valve de forme sphérique reposant sur une assise.
Bailer line
j. L
. 1-1/4" O D . x 1" I D
rigid tubing,
usually 18 to 36" long
L e tube est descendu dans le puits, la valve étant ouverte. O n arrête l'appareil à la profondeur
voulue. L e poids de la colonne d'eau ferme la valve, emprisonnant l'échantillon qui repré-
sente l'intégralité de la colonne d'eau. L e volume recueilli dépend de la longueur et du dia-
mètre du tube préleveur.
Il existe également des tubes à double valve, conçus pour échantillonner un intervalle discret.
Dans ce système, une valve est située au fond, l'autre au sommet du tube. L'eau entre dans le
tube lorsqu'il est descendu ; à la profondeur voulue, on arrête le tube, les deux valves se
ferment simultanément en emprisonnant un échantillon supposé représenter un intervalle spé-
cifique, mais en réalité l'échantillon est une intégration de la colonne d'eau qu'a traversée le
tube.
Ces tubes sont remontés à la main, ou à l'aide d'un câble et d'une poulie.
II faut prendre soin de remonter l'échantillon lentement et de vider le tube par le bas en évi-
tant l'aération.
Les avantages et inconvénients des tubes à prélever sont résumés dans le tableau 6 .
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. Ils peuvent être fabriqués en tout matériau . Dans les puits profonds, la purge peut être
rigide ou flexible, inerte aux produits chi- longue
miques
. Si le câble n'est pas bien nettoyé, on peut
. Appareil simple, facile à mettre en oeuvre et introduire des pollutions d ' u n puits à un
à nettoyer autre
. Par rapport aux autres appareils, ils sont . Il peut se produire une aération, un déga-
très peu chers zage quand on descend le tube ou que l'on
transvase l'échantillon dans le flacon
. Ils peuvent prélever à toute profondeur
. L a personne qui opère est exposée aux
. Ils ne nécessitent aucune source d'énergie et polluants
ils sont légers et portables
. Cette technique ne produit pas un écoule-
. Les tubes en matériau flexible peuvent en- ment continu vers la surface
trer dans les puits non verticaux
. Il n'est pas aisé de déterminer à quelle cote
. Les tubes peuvent être adaptés à tout diamè- exacte correspond l'échantillon
tre et toute longueur pour prélever toute
sorte de volume . Les valves peuvent mal fonctionner
4 . 2 . 2 . Seringues
Ces appareils ont été conçus dans le but de collecter des échantillons représentatifs, en per-
turbant le moins possible la pression du gaz avant le transfert dans les flacons.
une aiguille. U n lest en acier inox est nécessaire pour enfoncer la seringue dans la colonne
d'eau (Fig. 11).
To ± p u m p at
t ground surface
Tubing clamp
Stainless-steel ballast
Wing-nut
-Stainless-steel washers
^¿jjj£
. 50 m L polyethylene syringe
(Finger grips removed)
Syringe plunger
(Handle removed)
Y
Syringe needle Filter holder
Figure 11 - Schéma d'une seringue de type médical adaptée pour prélever l'eau
(Gilham, 1982)
La seringue est descendue à la profondeur souhaitée. Si l'eau doit être prélevée à des profon-
deurs de l'ordre de 3,30 à 4,95 m sous le niveau statique, il faut appliquer une pression posi-
tive à la seringue lors de la descente pour empêcher le piston de bouger. Lorsque la profon-
deur voulue est atteinte, on applique une pression négative qui déplace le piston et fait entrer
l'eau dans la seringue. Ces pressions sont appliquées par l'intermédiaire d'une p o m p e placée
en surface.
Pour maintenir l'échantillon en conditions naturelles, la seringue peut être utilisée c o m m e ré-
cipient, en scellant l'aiguille avec un bouchon. O n peut aussi enlever l'aiguille et la remplacer
par le support defiltre.L'échantillon peut alors êtrefiltrédans un récipient.
Il existe dans le commerce une seringue spécialement mise au point pour prélever l'eau. Cette
seringue en acier inox, de diamètre intérieur .3,1 c m et de longueur 82,5 c m , comporte une
valve et une crépine pourfiltrerl'eau et un piston en téflon. Cette seringue a une capacité de
850 ml. Par contre, il n'est pas facile de l'utiliser c o m m e récipient.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. L'échantillon n'a pas de contact avec l'at- . L e volume prélevé est faible
mosphère, donc pas de dégazage de
l'échantillon . Elles ne peuvent être utilisées pour purger
le puits
. L'échantillon peut être prélevé à intervalles
discrets et à n'importe quelle profondeur . O n les trouve moins facilement dans le
commerce
. Les seringues peuvent être utilisées dans les
puits à recharge lente . Leur utilisation est limitée aux eaux peu
chargées en particules en suspension
. Les seringues peuvent être fabriquées en
matériau inerte
Ces mécanismes sont des pompes de faible volume qui, par application d'un vide, font re-
monter l'eau par succion. L'utilisation de ces appareils n'est possible que dans les puits peu
profonds, car la limite de remontée par aspiration est de 8,25 m . O n rencontre deux types de
pompes.
4 . 3 . 1 . P o m p e s centrifuges
Le principe en est très simple : la seule partie mobile est une roue reliée à l'axe de transmis-
sion d'un moteur. U n tubeflexiblerelié à une valve et à un raccord au centre de la roue est
descendu dans le puits. L a p o m p e doit être amorcée par remplissage du tube avec de l'eau.
Quand la roue tourne, l'eau de la roue est rejetée par force centrifuge ; ceci crée un vide par-
tiel qui remonte l'eau du puits.
Scalf et al. (1981) estiment que le débits de pompage peuvent atteindre 1,13 à 9 m 3 / h .
4 . 3 . 2 . P o m p e s péristaltiques
Les pompes péristaltiques sont de petites pompes à vide comprenant un rotor et plusieurs
rouleaux à roulement à bille, dans une tête de p o m p e . U n tubeflexibleplacé autour du rotor
de la p o m p e est écrasé par les rouleaux qui tournent autour du rotor, en créant une succion.
U n e extrémité du tube, ajustée à une crépine, est enfoncée dans le puits, tandis que l'autre
extrémité du tube est placée dans un récipient collecteur.
E n général, le tube est en silicone, ce qui ne convient pas pour échantillonner les eaux conte-
nant des produits organiques (Barcelona et al., 1983) ; les tubes en téflon, inertes, ne sont pas
assez souples pour ce genre de pompes. Il faut changer de tube ou les nettoyer entre chaque
prélèvement.
Les avantages et inconvénients des systèmes à succion sont résumés dans le tableau 8.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. L e débit de la p o m p e est facile à contrôler. Elles ne sont utilisables que lorsque le ni-
veau piézométrique est à moins de 8 m
. Les pompes peuvent être transportées aisé-
sous la surface du sol
ment
. U n e variation de pression due à l'applica-
. Les pompes sont peu onéreuses
tion d'une forte succion peut entraîner un
. L a p o m p e n'est pas en contact avec dégazage et la perte des éléments volatils
l'échantillon ; seul le tubage demande à être
. U n e source d'énergie électrique est néces-
nettoyé
saire pour les pompes péristaltiques
. Les pompes peuvent être utilisées dans des
. L e moteur à essence utilisé pour les p o m -
puits de tous les diamètres
pes centrifuges peut amener une pollution
des échantillons
Il existe dans le commerce de nombreux appareils de ce type. L'appareil le plus simple con-
siste en un tube rigide, muni d'une pointe crépinée, d'un clapet de fermeture réglant l'entrée
d'eau, d'un tube d'entrée du gaz avec raccord, et d'un tube d'écoulement de l'eau et son rac-
cord (Fig. 12).
• P V C pipe
Pour prélever un échantillon, on applique une pression de gaz dans le tube d'entrée du gaz,
ce qui ferme la valve, et l'appareil est descendu à la profondeur souhaitée.
La pression est supprimée : la différence de pression à travers le clapet fait entrer l'eau dans
le tube. La pression est à nouveau appliquée pour fermer le clapet. O n porte alors la pression
à une valeur supérieure à la pression hydrostatique existant à la profondeur considérée. L e
tableau 9 donne la pression hydrostatique à différentes profondeurs.
Gibb et al. (1981) suggèrent que la pression dans l'appareil de prélèvement soit supérieure de
1 à 2 Psi à la pression hydrostatique au point de prélèvement. D'autres ont préconisé qu'elle
soit supérieure de 10 % à la pression hydrostatique. L a pression du gaz force l'eau par le
tube d'évacuation en direction de la surface.
L'oxydation de l'échantillon est limitée par l'utilisation d'un gaz inerte (azote) et en évitant la
surpression. L a turbulence produite par l'injection rapide du gaz dans le préleveur peut pro-
voquer un dégazage des volatils, ou peut entraîner un piégeage de particules en suspension
sur la valve d'entrée d'eau.
Pour les puits peu profonds, une p o m p e à main et des tubes flexibles suffisent, mais pour les
puits profonds u n compresseur à air ou un réservoir de gaz comprimé et des tubes renforcés
sont nécessaires.
Les avantages et inconvénients de ces appareils sont résumés dans le tableau 10.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. Ces appareils peuvent être utilisés dans les . Si l'on utilise 0 2 ou de l'air, il peut y avoir
puits de 3,75 c m de diamètre oxydation, précipitation de métaux, départ
des volatils
. Ils sont légers et peu coûteux
. Il faut transporter un compresseur ou un ré-
. Ils prélèvent à la profondeur voulue
servoir de gaz comprimé, ce qui limite la
. Ils fournissent un échantillon à un débit portabilité
contrôlé, continu
. U n e pression excessive peut rompre les tu-
. L'utilisation d'azote minimise l'oxydation bes d'arrivée du gaz ou de sortie de l'eau
. Ces appareils peuvent être construits en
matériau inerte
Ces pompes sont constituées par une vessie flexible incluse dans un corps rigide, une valve
crépinée permettant l'entrée d'eau, un tube perforé placé à l'intérieur de la vessie, une valve
d'évacuation de l'eau, et deux tubes : l'un qui permet la pressurisation de l'espace annulaire
entre le corps et la vessie, l'autre qui permet l'évacuation de l'eau en surface (Fig. 13).
Sample
line
Lifting
bail
Discharge check
valve assembly
(inside body)
Perforated
flow
tube
Bladder
Anti-clogging
screen
Ces pompes nécessitent une alimentation par un gaz comprimé. L'échantillon recueilli n'est
pas en contact avec le gaz.
L a p o m p e est mise sous pression avant d'être descendue à la profondeur souhaitée. Quand la
p o m p e est immergée, on libère la pression dans l'espace annulaire entre la membrane et le
corps de la pompe. Quand la pression de l'eau au niveau de la valve d'entrée est supérieure à
la pression du gaz dans l'espace annulaire, l'eau entre dans la vessie par la valve d'entrée et
le tube perforé, et remplit la vessie.
Pendant la phase de pompage, l'espace annulaire est pressurisé par le gaz. Dès que la pres-
sion du gaz dans l'espace annulaire est supérieure à la pression de l'eau dans la vessie, celle-
ci s'affaisse et la valve d'entrée d'eau se ferme. L'affaissement de la vessie due à l'augmenta-
tion de pression dans l'espace annulaire chasse l'eau vers la valve supérieure et le tubage
d'évacuation.
Les débits maximaux obtenus avec cette p o m p e vont de 9.10"2 m 3 / h à 0,17 m 3 / h . L'opérateur
doit ajuster le débit au début du prélèvement, de façon à éviter le départ des éléments vola-
tils : pour cela, on réduit la pression au m i n i m u m requis pour remonter un échantillon
(100 m l / m n ) .
Les pompes disponibles utilisées dans des puits de 5 c m de diamètre peuvent prélever des
échantillons à 120 m de profondeur à des pressions de 200 Psi (13,8 bars).
Ces pompes ont en général un diamètre de 4,38 c m et une longueur de 1,05 à 1,80 m .
Les avantages et inconvénients de ces pompes sont résumés dans le tableau 11.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. La plupart de ces pompes sont en matériau . L'échantillonnage à grande profondeur né-
inerte cessite beaucoup de gaz et de temps
. L e gaz n'est pas en contact avec l'échan- . Les valves peuvent être défectueuses dans
tillon, d'où moins d'aération ou dégazage les eaux contenant des solides en suspen-
sion
. Ces pompes sont portables, quoique les ac-
cessoires soient gênants . La plupart sont chères
. Les débits importants permettent la purge et . Pour certaines pompes, le débit d'évacua-
la collecte d'échantillons de volumes impor- tion est trop élevé pour échantillonner les
tants composés volatils
. Les débits sont contrôlables, d'où possibilité
de purger à fort débit et de collecter des
échantillons pour volatils à faible débit
. Elles permettent de prélever jusqu'à plus de
60 m
. Ces pompes se démontent et se nettoient
facilement
. Elles sont en général conçues pour des puits
de 5 c m de diamètre, mais il en existe pour
des diamètres inférieurs
. Il en existe aussi pour des puits de plus
grand diamètre (8,75 c m de diamètre exté-
rieur)
4 . 4 . 3 . P o m p e s électriques immergées
Il existe deux variétés de pompes électriques immergées, de petit diamètre, les pompes à en-
grenages et les pompes à rotor hélicoïdal.
Ces pompes sont fabriquées pour des puits de 5 à 7,5 c m de diamètre. Elles sont formées
d'un corps en acier inox abritant un petit moteur électrique. L e moteur c o m m a n d e deux en-
grenages en téflon qui conduisent l'eau ves une crépine en acier inox, au sommet de la
p o m p e . L'eau entraînée par les engrenages est poussée continuellement vers un tube d'éva-
cuation en direction de la surface. Les joints sont en viton, les tubes d'évacuation en vinyl,
polyethylene ou téflon.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. Ces pompes sont en matériau inerte . Il n'y a pas de contrôle du débit, donc
on ne peut passer d'un fort à un faible
. Ces pompes sont portatives
débit
. Elles fournissent un échantillon en continu sur
. Dans les puits où il y a des solides en
de longues périodes
suspension, il faut changer souvent les
. Elles existent pour des puits de 5 c m de diamè- engrenages
tre, 7,5 c m ou plus
. Des variations de pression sont possi-
. Les débits élevés permettent de l'utiliser pour bles
la purge et pour le prélèvement
. O n peut prélever jusqu'à 45 m et plus avec une
source auxiliaire d'énergie
. Elles sont d'une utilisation simple, faciles à
nettoyer, et peu coûteuses
Ces petites pompes électriques comportent un moteur électrique scellé, qui entraîne un rotor
hélicoïdal. L'eau entre par une crépine située au milieu de la p o m p e et est poussée vers le
haut grâce à un rotor-stator, par la force centrifuge.
Water flow
Motor
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. C'est une p o m p e portative . E n général, cette p o m p e ne peut être utilisée à plus de
41 m
. Les débits importants sont pos-
sibles, donc elle peut être utili- . A débit élevé, elle produit une turbulence
sée pour vider les puits
. L a p o m p e est difficile à démonter, donc ne peut être
. L a p o m p e est en matériau inerte nettoyée et réparée sur le terrain
. C'est une p o m p e chère par rapport aux autres pompes
4 . 4 . 4 . Pompes à piston
A ces pompes électriques immergées, s'ajoute une p o m p e à piston actionné par le gaz. Cette
p o m p e immergée est formée de deux cylindres d'eau, reliés par une chambre à gaz intermé-
diaire et un élément commutateur à travers lequel passe une tringle c o m m u n e reliée au piston
dans chacun des cylindres (Fig. 15).
Grâce à la construction d'un système de rondelle, soupapes de purge et d'un robinet à aiguille
dans l'élément commutateur, le gaz entre et sort de la chambre intermédiaire lorsqu'il pousse
alternativement le double piston vers le haut ou vers le bas.
Normal position
Operational position
Pilot valve
X P - Pressure
E = Exhaust
Needle valve
restriction
Switching unil
P Pressure
E Exhaust
O-ring seals
during u p cycle
O - n n g seals
during
d o w n cycle
Suction
Les avantages et inconvénients de ce type de pompe sont résumés dans le tableau 14.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. L'échantillon est isolé du gaz moteur, donc . Ces pompes sont chères par rapport aux
pas d'aération de l'échantillon autres
. Cette pompe est relativement facile à mani- . Les matières en suspension peuvent en-
puler et à démonter pour nettoyage dommager les valves
. La pompe fournit un échantillon en continu . Il peut y avoir des chutes de pression et un
sur des périodes longues dégazage
. Ces pompes sont disponibles pour des puits . Ces pompe nécessitent un véhicule porteur
de 3,75 c m , 5 c m et plus de diamètre
. Les tubes doivent être nettoyés soigneuse-
. O n peut prélever jusqu'à plus de 165 m ment pour éviter la pollution
. Le débit peut être facilement contrôlé
. La pompe est en matériau inerte
. Elle permet de collecter des volumes impor-
tants en peu de temps
D'un concept différent des trois précédents types de mécanismes, cette pompe a été introduite
sur le marché plus récemment.
Cette pompe est référencée c o m m e pompe à inertie, et consiste en deux éléments : un clapet
de fond, connecté à un tube ou tuyau (Fig. 16).
En déplaçant rapidement ce tube de haut en bas dans le puits, on utilise l'inertie de l'eau pour
conduire l'eau vers le clapet de fond et vers la surface.
Les clapets qui ont été utilisés dans les puits de contrôle sont présentés en figure 17 ; leurs
caractéristiques sont données dans le tableau 15.
Sample Bottle
ï-Ground Surface
kÉUteéM^^atdMAi
Tubing
-Monitoring Well
l ^^-Foot Valve
NOT TO SCALE
Screened
Í
Interval
i
Figure 16 - Installation d'une p o m p e manuelle à inertie (Rannie et Nadon, 1988)
Tableau 15 - Clapets de fond, sélectionnés pour utilisation dans les pompes à inertie
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
. Appareil simple, facile à utiliser . Difficile à manipuler dans les puits pro-
fonds de grand diamètre ; nécessite un m o -
. Très bon marché teur
. Peut être utilisé dans des puits de 19 m m de . Le pompage manuel est fastidieux
diamètre intérieur
. Le moteur accessoire est lourd et pas très
. Convient pour échantillonner les polluants portable
organiques
. Les valves en plastique s'usent, surtout
. Les débits peuvent être contrôlés entre 0 et dans les tubages métalliques
8 1/mn
. Les tubes et valves sont à nettoyer entre
. Opère dans contexte sableux/limoneux chaque puits, ou à changer
Il faut insister sur le fait que le prélèvement d'échantillons d'eau destinés à l'analyse de c o m -
posés organiques volatils demande des précautions particulières.
Pettyjohn et al. (1981) décrivent le matériel qui était utilisé à l ' E P A (Environmental Protec-
tion Agency) aux Etats-Unis.
La première précaution qui s'impose est le choix des matériaux des pompes et des tubages.
L e plastique sera évité, parce qu'il fixe les substances contenues dans l'eau, ainsi que les
métaux qui adsorbent ou peuvent entraîner des réactions avec certains composés organiques :
c'est le cas par exemple pour le D D T qui est fortement adsorbe, m ê m e par l'acier inoxydable.
Les matériaux les plus recommandés sont le verre, qui est malheureusement très fragile, et le
téflon, qui est coûteux. Par ordre de préférence, on choisira verre, téflon, acier inox, poly-
propylene, polyethylene, métaux, caoutchouc.
L e recueil des échantillons est effectué à l'aide d'une p o m p e péristaltique qui permet de pré-
lever jusqu'à 9 m (Fig. 18), le tubage tygon n'étant pas au contact de l'échantillon.
L'eau est p o m p é e et passe par deux colonnes en série. Pour prélever jusqu'à 6 m , on utilise
une p o m p e péristaltique, et pour pomper à des profondeurs supérieures, on utilise une p o m p e
submersible en verre et téflon (Fig. 19).
Dans les colonnes, on utilise soit des résines macro-réticulaires, soit du charbon actif. Sur le
terrain, les colonnes sont placées sous un abri. Les têtes de forage sont couvertes et ne lais-
sent passer que les tubes en téflon.
Pour prélever l'eau à des profondeurs supérieures à 9 m , l'EPA a mis au point un système
continu de deux pompes immergées dont l'agencement est donné dans les figures 20 et 2 1 .
Citons enfin la technique mise au point par Pankow et al. (1984) pour prélever les eaux con-
tenant des éléments organiques en traces. Cet appareil, qui est descendu dans les piézomètres
à l'aide d'un tube, consiste en une cartouche de matériau adsorbant attachée au bout d'une
seringue (Fig. 22).
TEFLON CONNECTOR-O
6 MM I.D. / GLASS TUBING
Sf^ 6 MM O.D.
TYGON
TUBING
«-TEFLON TUBING 1
6 MM 0.0. /
/ \
f WELL CASING /
.^/PERISTALTIC
PUMP
GLASS TUBING
6 M M 0.0.
PERISTALTIC
PUMP
REGULATOR
4-WAY SOLENOID
- MOLECULAR SIEVE
Teflon Tubinq(l/8"l0.,VI6"0.D.)
RESIN C O L U M N S
~1
Column Housing
-WELL
n
M
— PUMPS
H 9 oT
/ V
li
Diameter 1.5"
Length I7.0"
\ /
TOP BOTTOM
PUMP PUMP
T Influent Water t
POLYETHYLENE
TUBE TO SURFACE
i PUMP
Jj^RETAINING
WIRE
-SILVER SOLDER
-1/4" x 1/16"
BRASS SWAGELOK
REDUCING UNION
TEFLON FERRULE
"GLASS WOOL
-TENAX-GC
TEFLON
/PLUNGER
-GLASS WOOL ~;0-RINGS
TT -RETAINING
WIRE
-MALE
LUER-LOK HUB
L e sorbant utilisé est une résine Tenax G C , stable thermiquement et efficace pour sorber les
benzènes chlorés et les autres composés non polaires.
Rosen et al. (1992) ont également démontré que des précautions doivent être prises pour
prélever les organiques volatils, et qu'il est recommandé d'amener l'échantillon en surface
pour analyse par purge et piégeage.
Barcelona et al. (1984) ont comparé en laboratoire les dispositifs décrits précédemment.
Les dispositifs présentant le plus grand nombre de qualités sont les pompes à membrane, les
seringues et les bouteilles à déplacement par le gaz.
D e nombreuses études ont été faites sur le terrain pour comparer les résultats obtenus avec
différents types d'appareil de prélèvement (Schuller et al., 1981 ; Barker, Dickhout, 1988 ;
Pearsall, Eckhardt, 1987 ; Schallaet al., 1988).
Des précautions particulières sont à prendre suivant le composé à analyser, organique volatil
ou métaux.
Pour ce qui concerne le choix de la p o m p e , les avis sont partagés. Selon Schalla et al. (1988),
la p o m p e à piston, la p o m p e à membrane, la p o m p e à déplacement par le gaz donnent des
résultats comparables pour prélever des organiques volatils. Barker, Dickhout (1988), quant à
eux, utilisent une p o m p e à inertie, une p o m p e à membrane et une p o m p e à succion pour
prélever de composés organiques volatils et en concluent que la p o m p e péristaltique est à
déconseiller. Ceci est confirmé par Pearsall, Eckhardt (1987).
Les différents systèmes sont comparés dans le tableau 17 (Nielsen, 1991), et aussi dans la
matrice (tableau 18) établie par P o h m a n n , Hess (1988).
33
Co
VI Volume ou débit
Co Diamètre Profondeur Possibilités Prix approximatif
«o échantillonnage à Contrôle Nettoyage
o Appareil minimal maximale
profondeur débit
Matériau altération
Maintenance
Système complet
du puits d'échantillonnage chimique (1985) en Francs
maximale
pas
Bouteille à clapet 1,25 c m illimitée variable tous légère - modérée facile < 650 - 1 300
applicable
Co acier 316, téflon,
pas
Seringues 3,75 c m illimitée 0,76 1 polyethylene, légère facile 9 750
applicable
verre
Pompes à succion 1,25 c m 8,58 m très variable bon très variable élevée - modérée facile 650 - 3 575
Tube à déplacement téflon, P V C ,
2,5 c m 99 m 45 1/h bon modérée - élevée facile I 950 - 4 550
de l'eau par un gaz polyethylene
acier 316, téflon- minima - légère
Pompes à membrane 3,75 c m 132 m 110 1/h bon viton, P V C , facile 9 750 - 26 000
silicone
Pompe immergée à acier 304, téflon-
5 cm 66 m 110 1/h mauvais minima - légère facile 7 8 0 0 - 13 000
engrenages viton
Pompe immergée à
5 cm 41,25 m 70 1/h mauvais acier 304, téflon légère - modérée difficile 22 750
rotor hélicoïdal
Pompe immergée à facile à
3,75 c m 165 m 56 1/h bon acier 304, téflon légère - modérée 22 100 - 24 700
piston difficile
Tableau 17 - Comparaison des différents systèmes de prélèvement d'eau dans une nappe (Nielsen et Yeates, 1985 ; Nielsen, 1991)
Paramètres de l'eau souterraine
Profond. Diamètre Débits
Appareil maximale minimal ou volumes Inorganiques Organiques Radioactifs Biologique
approx. du puits échantillonnés Ions Métaux Fluorures Gaz Non Alpha Bactéries
EC pH Redox majeurs traces nitrate dissous volatils
Volatils COT XOT Radium
& Beta coliformes
CD
Bouteille à
sans variable • • •
clapet ouverte 1,25 cm
.S limite
CL
a.
a Bouteille à 2 sans
L.
1,25 cm variable • • • • • • • •
clapets limite
sans •Q'
Seringue 3,75 cm 38 c m 3 - 0 , 7 5 1 • • • • • • C
limite
Pompe à
6m 5 cm 0-1,9 l/mn • rt>,
engrenages o
Déplacement (immergé)
Pompe à
• • • • • • • • • •
Appareils portables
Tableau 18 - Matrice de l'aptitude de différents appareils de prélèvement à la mesure de différents paramètres de l'eau souterraine
(Pohlmann, Hess, 1988)
Guide pratique d'échantillonnage des eaux souterraines
Dans le cas d'une pollution accidentelle, on est souvent appelé à identifier et caractériser ra-
pidement une pollution dans la nappe sous-jacente et dans la zone non saturée, comprise entre
la nappe et le lieu de déversement accidentel.
Les puits de contrôle sont utilisés pour déterminer si la nappe est polluée en un endroit pré-
cis, pour quantifier la concentration en polluants, et pour définir l'extension de la pollution.
L e coût et le temps nécessaires pour réaliser ces puits ont augmenté en m ê m e temps que leur
complication. E n plus du coût de forage, de développement et de prélèvement, le temps né-
cessité par toutes ces opérations peut être long. Par ailleurs, un forage, de par ses dimen-
sions, peut provoquer une perturbation notable des conditions physico-chimiques du milieu.
E n raison de ces inconvénients, certains auteurs ont mis au point des outils permettant de
collecter rapidement des échantillons d'eau souterraine, sans recourir au puits classique. Ces
outils, moins onéreux, permettent de multiplier le nombre de prélèvements, et surtout d'inter-
venir rapidement en cas de pollution accidentelle.
O n présente brièvement dans ce qui suit les plus connus (Lallemand-Barrès, Bonin, 1991).
5.1. HYDROPUNCH
Cet appareil est construit en acier inoxydable et téflon. Il est facilement nettoyé ou déconta-
miné et peut collecter un échantillon de 500 ml. L e diamètre extérieur est de 4,3 c m dans le
modèle Q u e d , 5 c m chez Geostore. L'Hydropunch comporte un cône guide en acier inoxy-
dable, un tube perforé en acier inoxydable qui constitue le préleveur. C e tube préleveur est
lui-même relié à une chambre en acier inoxydable destinée à stocker l'échantillon, et à un
adaptateur pour fixer toute cette unité de prélèvement soit à des tubages de pénétromètre, soit
à des tubes à prélever des échantillons de sol (Fig. 23).
L'Hydropunch a été conçu de sorte qu'il puisse être introduit dans le sol soit avec le matériel
du pénétromètre, soit avec l'équipement conventionnel du forage (Edge et Cordry, 1989).
Lorsque l'Hydropunch est enfoncé dans le sol, le tube préleveur est maintenu dans la cham-
bre étanche, ce qui évite l'entrée de sol ou d'eau polluée dans le système. Quand la profon-
deur de prélèvement est atteinte, dans la nappe, la chambre est remontée d'environ 45 c m ,
tandis que le cône fixé au tube préleveur reste en place. L e tube préleveur est exposé à l'eau
souterraine, qui entre dans le tube puis dans la chambre (Fig. 24). L a chambre et le cône,
pendant l'entrée de l'eau, sont poussés contre les parois du forage, isolant ainsi la zone
échantillonnée.
^ - DRILLING O R PINETROMETER R O O
1 ^ - U P P E R CHECK VALVE
pH *-] S A M P L E DISCHARGE P O R T
A D A P T O R T O DRILLING O R
PENETROMETER R O D S
"U
«
SAMPLE CHAMBER
SLIDE ASSEMBLY
SOIL
• SAMPLE INTAKE TUBE
X
GROUNDWATER
O RING FLOW PATH
DRIVE CONE
L'échantillon est prélevé sous pression hydrostatique sans aération et avec une agitation m i -
nimale. U n e fois la chambre pleine, le préleveur est relevé, ce qui augmente la pression hy-
drostatique et ferme les deux valves.
E n surface, l'Hydropunch est déconnecté des tubes raccords, et la valve supérieure est enle-
vée, ainsi que le cône guide. L'échantillon est recueilli en insérant un tube téflon à la base de
l'unité.
U n e version récente de cet appareil permet de prélever les hydrocarbures flottants sur une
nappe (Fig. 25).
L e dispositif à prélever est formé d'un embout filtrant composé d'unfiltreen plastique po-
reux (polypropylene) ou céramique, et d'un corps thermoplastique (Fig. 26). L'embout est
scellé par un disque élastique en caoutchouc, monté dans une canule et fonctionnant c o m m e
un joint et c o m m e une valve automatique. Cet embout est fixé sur un tube de 2,5 c m de dia-
mètre en acier inoxydable ou en P V C .
L'ensemble embout-tube peut être installé dans le sol et y rester. L e principe de base de ce
système est qu'avec un jeu d'adaptateurs, on peut prélever de l'eau sur des centaines d ' e m -
boutsfiltrantsplacés dans le sol ou dans la nappe.
L'adaptateur utilisé pour le prélèvement d'eau comprend une ampoule de verre hermétique-
ment scellée par un disque en caoutchouc et pré-stérilisée. Cette ampoule de verre est montée
dans un adaptateur équipé d'une aiguille hypodermique à double sortie.
disc'of resilient
material
nozzle PI
body of
thermoplastic
filter
L'adaptateur pour prélèvement d'eau souterraine, c o m m e les autres adaptateurs, forme une
connexion temporaire étanche avec l'emboutfiltrant,par l'intermédiaire d'une aiguille hypo-
dermique à double sortie.
Lorsque l'adaptateur est descendu dans le tube, l'aiguille hypodermique pénètre dans le dis-
que en caoutchouc de la canule et dans le disque en caoutchouc de l'ampoule. Ceci entraîne
une connexion entre l'ampoule et l'intérieur de l'emboutfiltrant.Par suite de la dépression
existant dans l'ampoule, l'eau souterraine est aspirée par la pointefiltrante.Pour favoriser la
pénétration de l'aiguille dans les disques en caoutchouc, l'adaptateur est lesté. Lorsque
l'adaptateur est séparé de l'embout, il se ferme automatiquement, c'est-à-dire que la pression
dans l'ampoule contenant l'échantillon est maintenue pendant le transfert de l'échantillon
d'eau ou de gaz au laboratoire. L'aptitude à échantillonner de l'eau pressurisée est importante
pour l'analyse des gaz dissous dans l'eau (Fig. 27).
Casing
Spring-Loaded
Double-Ended
Hypodermic
Needle
Self-Sealing
Septa
\
o
I
I
t
I
i ii i
ra
i Hi
i »i
I I i Hi
i i i Hi
Tip
V
1. B A T probe is pushed
V
Casing is pulled up 3. Sampler is lowered Needle punctures both
v
5. Sampler is withdrawn
to desired depth to open sleeve and down casing septa; formation fluids from casing; septa
expose screen are drawn Into sample reseals
vial
Guide pratique d'échantillonnage des eaux souterraines
Les ampoules de verre peuvent être utilisées sous une pression maximale de 200 m d'eau.
Pour des hautes pressions, on utilise des ampoules en acier. Cet équipement standard est
construit pour des tubages de 2,5 c m de diamètre, les ampoules contenant 35 m l .
Avec des tubages de diamètre plus grand, par exemple 5 c m , on peut recueillir des échan-
tillons de 200 à 5 0 0 m l .
A noter que les échantillons obtenus par cette technique sont propres, ne subissent aucun
contact avec l'air ou avec l'extérieur, et la qualité ne dépend pas du savoir-faire du techni-
cien.
Les solvants organiques volatils peuvent être prélevés par cette méthode.
L'appareil est opérationnel, quelles que soient la nature du terrain et la profondeur. Il a été
utilisé jusqu'à 6 0 m de profondeur. Il permet d'opérer en milieu non saturé et dans une
nappe.
L'appareil peut être mis en place par enfoncement dans le sol, mais les applications sur le ter-
rain indiquent que, dans certains cas, un trou est préalablement foré.
Cette méthode permet d'obtenir des informations sur la pollution en directions verticale et
horizontale.
A u x profondeurs voulues, sous la surface de la nappe, il est possible de prélever des échan-
tillons d'eau, en introduisant de l'air ou de l'azote comprimé dans le volume annulaire c o m -
pris entre le tubage et un tube échantillonneur placé jusqu'au sommet de la crépine (Fig. 28).
GROUND SURFACE
i
r
V/V^WW/V/AW.W/V.W
!—GROUNDWATER
LEVEL
. RESTRICTED
VALVE RESTRICTED
RESTRICTED VALVE
' VALVE .SCREEN
.SCREEN
uoSoä .SCREEN
ificft DRIVEPOINT.
DRIVEPOINT STEEL
D6W
Figure 28 - Mise en place du B O T E S A M
Cette méthode a l'avantage de donner des informations sur les conditions chimiques et hy-
drauliques très rapidement, et est peu onéreuse.
L'inconvénient est que la profondeur de pénétration est limitée à 4 0 m sous la surface du sol,
et que la méthode ne peut être utilisée que dans les sables et graviers.
L a méthode a été utilisée avec des crépines laissées en place de façon permanente à diffé-
rentes profondeurs ou localisations, ce qui permet de délimiter un nuage de pollution.
C e dispositif n'est pas commercialisé. Il peut être réalisé à partir des différents éléments né-
cessaires. L a méthode a été mise au point au Danemark et utilisée au Danemark et en
Allemagne.
L'appareil est formé par le raccordement de tubes en acier inoxydable de 16,5 m m de dia-
mètre extérieur et 9,3 m m de diamètre intérieur, le tube inférieur comportant une pointe fil-
trante à fentes verticales.
L e rapport entre la section des tubes et la force de frappe du marteau permet l'enfoncement
du système jusqu'à 3 , 6 0 m sous la surface du sol.
Dans les sols à graviers fins ou à sables silteux, on utilise u n flacon de 1 litre servant de
piège, et une p o m p e à main capable de fournir u n vide de 5 0 c m d e H g , pour recueillir l'eau
souterraine. E n général, on retire 2 litres d'eau constituant la purge. Puis on insère à la partie
supérieure du tubage un tube en téflon ou en silicone qui est raccordé au flacon-piège et à la
p o m p e à vide, et qui collecte les échantillons.
Cet appareil est intéressant pour localiser et mettre rapidement en évidence une pollution
d'une nappe peu profonde, type nappe alluviale.
Dans les terrains silteux ou argileux, la pointe métallique est remplacée par une crépine en
matériau poreux. Les pointes peuvent être utilisées en milieu saturé aussi bien qu'en milieu
non saturé.
Hydropunch Qued Env. Sols leubles 40 • ! 43 n 500 il non ! Pression Mise en évidence | ! Enfoncement ! Très
Systeis en saturé ! hydrostatique et íesure ! ! avec penetro- i intéressant
Eeostore Sols de bonne pollution j I ihre ou tat. I Simple
perméabilité ! sondage j
Kell point KV Ass. Inc. ! Terrains meubles 6i 16,5 mm m mi oui : Pompe à lain Mise en évidence | • 1600 ) ! Enfoncement ¡ Très ínteres,
sampler saturé ou et mesure d'une ! ! à main • liais profondeur
(pointe non saturé pollution ! | marteau -'limitée; siiple
T
BAT s BAT Envitech 1 Tous terrains meubles jusqu'à 60 i 25 35 il ¡ non ! Dépression Suivi d'une ! 'Trou préalable ' Intéressant
! Inc. ! de préférence 50« 200 a 500! évolution de j i 1 tarière | plus
I saturé et non saturé pollution | I | sophistiqué
BOTESAH Sables - graviers 40 • non Air comprimé Localisation | Marteau Très siiple
! commercialisé limité I pollution > air comprimé | bon marché
6. PROTOCOLE D'ÉCHANTILLONNAGE
U n protocole d'échantillonnage bien conçu comporte une description écrite des procédures de
prélèvement et d'analyses utilisées pour obtenir des données représentatives.
Il est important de noter les opérations réalisées sur le terrain, et aussi certaines informations,
telles que noms des personnes ayant échantillonné, conditions météorologiques, et d'autres
observations éventuelles (Fig. 29).
N o m du site : Date :
Equipe d'opérateurs :
Type de p o m p e : Tubes :
Conditions météo :
Dans ce chapitre, les différentes étapes du protocole sont analysées et, en chapitre 7
"Protocole recommandé", les recommandations issues de cette analyse sont récapitulées.
6.1. M E S U R E S PRÉLIMINAIRES
Des mesures de perméabilité doivent être réalisées sur chaque puits, pour que non seulement
on ait une bonne connaissance des conditions de transfert, mais aussi des informations pour
déterminer la fréquence des prélèvements.
Les paramètres obtenus à partir d'un pompage d'essai, en particulier la transmissivité, sont
également utiles pour calculer le volume de purge. Ces mesures étant connues des hydrauli-
ciens et hydrogéologues, elles ne sont pas rappelées ici (Genetier, 1984 ; Castany, 1982).
Enfin, cette information est nécessaire pour comprendre les variations saisonnières des ni-
veaux d'eau et la variabilité des concentrations chimiques sur le site contrôlé.
O n prendra soin d'établir un point de référence (sommet du tubage ou autre, mesuré à 0,3 c m
près). Les mesures sont tabulées. A chaque époque de prélèvement, il faut mesurer le niveau
de l'eau et la profondeur totale du puits jusqu'à la zone de prélèvement.
Il conviendra de mesurer les niveaux avec un appareil suffisamment sensible pour apprécier
une variation de 0,3 c m .
O n n'entrera pas plus dans le détail, ces mesures étant bien connues des hydrogéologues.
6.2. P U R G E
6.2.1. Généralités
L a première décision à prendre concerne le protocole de purge. La purge est nécessaire parce
que l'échantillon d'eau de la nappe doit être représentatif de la formation. L'eau ayant stagné
dans le puits n'est pas représentative car l'eau se trouvant au-dessus de la crépine ne peut pas
inter-agir avec l'eau de la formation, est en contact avec les matériaux de construction du
puits (tubage), est en contact avec l'atmosphère. Cette eau stagnante a souvent une tempéra-
ture, un p H et un potentiel redox différents, ainsi qu'une teneur en solides totaux dissous dif-
férente de celle de l'eau de la formation.
U n e étude de Barcelona et Helfrich (1986) a montré que la purge de l'eau stagnante était le
principal facteur affectant la précision des résultats.
L a purge peut créer des problèmes dans certaines conditions. Le problème le plus courant est
le sur-pompage qui peut aussi aboutir à des échantillons non représentatifs. Si la purge est
réalisée à un débit plus important que celui utilisé pour développer le puits, des fines peuvent
être introduites, qui augmentent la turbidité et fournissent des sites pour la fixation des m é -
taux et des organiques.
D e plus, un sur-pompage peut dénoyer une partie de la zone saturée en exposant les maté-
riaux, puis l'eau, lors de la remontée de nappe, aux gaz ou substances flottant en surface de
l'eau. L a purge par sur-pompage peut influencer la migration des polluants. L e pompage crée
aussi des variations de pression qui peuvent affecter l'équilibre des gaz dissous.
Bref, étant donné l'influence que peut avoir la purge, certains spécialistes ont conseillé de ne
pas purger dans certaines situations (Giddings, 1983).
Dans un article récent, Kearl et al. (1992) préconisent également de ne pas purger le puits, de
prélever les échantillons dans l'intervalle crépine, avec un débit m a x i m u m de 100 m l / m n , et
de ne pasfiltrerles échantillons, dans le cas où l'on veut prélever la fraction colloïdale.
L a décision de purger ou de ne pas purger dans certains cas bien particuliers dépendra du but
recherché.
Des valeurs comprises entre 1 et 20 volumes ont été proposées. Les réglementations recom-
mandent souvent 3 à 5 ou 6 volumes.
U n volume de puits est défini c o m m e le volume d'eau du puits situé au-dessus du niveau su-
périeur de la crépine. La partie crépinée n'est pas comprise dans ce volume.
Suivant les auteurs, le volume à éliminer est de 3 à 5, ou 1 à 10 (Gilham, 1982). Scalf et al.
(1981) proposent une valeur usuelle de 4 à 10 volumes. Pettyjohn et al. (1981), considérant
l'échantillonnage pour des polluants organiques, recommandent d'enlever au moins 10 vo-
lumes de puits à un débit m a x i m u m de 500 m l / m n .
Gibb et al. (1981) et Schuller et al. (1981) ont comparé les données obtenues sur les consti-
tuants non organiques sur des puits de six sites, après élimination d'un nombre croissant de
volumes de puits. Ils en concluent que l'élimination de 4 à 6 volumes de puits est suffisante
en général. Les nombreux tests effectués par Robin et Gilham (1987) ont montré que l'on
peut obtenir des échantillons représentatifs en éliminant 2 à 3 volumes de puits seulement. Il
n'est pas possible de recommander un nombre établi de volumes de puits à éliminer, car le
nombre de volumes suggérés est trop variable.
La mesure de ces paramètres a été recommandée par de nombreux auteurs, et ces quatre pa-
ramètres ont été retenus car il est apparu que des puits différents sont sensibles à différents
paramètres.
Gibs et Imbrigiotta (1990) ont mis en évidence que la stabilisation des paramètres de terrain
ne signifie pas exactement stabilisation des concentrations de composés organiques volatils.
Dans ce cas, il est suggéré de combiner les paramètres hydrauliques aux paramètres mesurés
sur le terrain pour déterminer le volume de purge.
'•> 1 i i i
620.0 m V d a y
100
à*
Y^
80 -/ -
60 -
nfï? m
[yPW'^—.
40 - ^
^
20 Q = SOOmL/min
D I A M E T E R - 5 . 0 8 cm
i i 1 1 1
10 15 20 25 30
TIME, minutes
Les paramètres hydrauliques étant susceptibles de varier dans le temps, ce calcul ne fournit
qu'une estimation du volume de purge. O n peut simultanément mesurer les paramètres de ter-
rain pour s'assurer que le puits est bien purgé.
l 1 1 1 1
100
te
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60 -// & -»-DIAMETERS
5
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LU
O / VA" -3.81 m
- SITE6-DUP
LT / 2" - 5.08 :m _
4" = 10.16 c m Q = 500 m L / m i n
2
6" * 15.24 c m T = 2.48m /daY
£ 20
1 1 1 1
10 15 20 25 30
n TIME, minutes
Cette méthode a été présentée par Lee et Jones (1983). Ils recommandent de prélever des
échantillons après 1, 2 , 4 , 6 et 10 volumes de puits et d'analyser les constituants, et de mesu-
rer conductivity spécifique, température et oxygène dissous. Cette procédure devrait être uti-
lisée deux fois par an les trois premières années du contrôle.
Cette méthode est applicable pour un contrôle de plusieurs années sur un réseau qualité, mais
pas toujours lorsqu'il s'agit d'un prélèvement ayant pour objectif la mise en évidence d'une
pollution.
Les puits dans lesquels la remontée du niveau est lente ont été peu considérés.
Giddings (1983) propose de ne pas purger dans certains cas car, dans les puits peu productifs,
il peut y avoir mélange d'eau stagnante et d'eau de la formation.
Barcelona et al. (1985) suggèrent que l'échantillon soit prélevé pendant que le niveau remonte
dans le puits. Il faut bien s'assurer que le puits n'a pas été vidé en deçà du s o m m e t de la cré-
pine, car sinon il pourrait y avoir aération de la formation aquifère, donc de l'échantillon.
Pour les puits où la remontée est très lente, Barcelona et al. (1985) proposent de prélever
l'échantillon en petites aliquotes toutes les deux heures.
Selon ces m ê m e s auteurs, l'échantillon doit être collecté à un débit inférieur à celui utilisé
pour la purge. Dans la pratique, les échantillons dans un matériau à grains fins sont prélevés
le lendemain de la purge.
Les études concernant les variations chimiques après la remontée du niveau dans les puits à
recharge lente sont rares. McAlary et Barker (1987) ont testé en laboratoire les pertes par
volatilisation de composés organiques, lors de prélèvement dans un sable fin. Ils trouvent des
pertes par volatilisation pouvant atteindre 7 0 % pendant l'heure suivant la purge si le niveau
d'eau a été abaissé en dessous du sommet de la crépine. Ils trouvent aussi que les pertes par
volatilisation sont inférieures à 10 % quand l'eau a séjourné moins de 6 heures.
Herzog et al. (1988) ont observé les variations des concentrations en organiques volatils à
partir de 300 échantillons analysés pour 19 composés organiques, en provenance de 11 puits.
Les échantillons étaient collectés avant purge et à différents intervalles de temps jusqu'à 48 h
après la purge. Certains résultats sont présentés en figure 32.
•-*• * " * —
1,4-Dichlorobenzene
150-
Chlorobenzene ,
: . \
O 100-
Benzene
2
S 50-
1,3-Dichlorobenzene
0-
12 16 20 24
Time (hr)
20 40
Time (hr)
Ils ne trouvent pas de différence statistique entre les échantillons prélevés de 2 à 4 8 h après la
purge. Les échantillons prélevés avant la purge avaient des concentrations plus faibles ou
non, différentes de celles obtenues après la purge, suivant le composé.
6 . 2 . 4 . Appareillage utilisé
Les appareils disponibles pour purger sont les m ê m e s que pour prélever. Il est souhaitable
d'utiliser le m ê m e appareil pour purger et pour échantillonner, pour minimiser les risques de
contamination. Cependant, dans le cas où un appareil doit être utilisé pour plusieurs puits,
donc nettoyé entre chaque utilisation, il est difficile de nettoyer les tubages et l'intérieur des
appareils. Dans ce cas, on purge avec une p o m p e et on prélève avec un autre dispositif, tel
que bouteille à prélèvement, seringue ou autre ou vice-versa. C'est pourquoi une bouteille à
prélèvement peut être attribuée à la purge dans les puits peu productifs, et si cela convient
pour les éléments à analyser.
6 . 2 . 5 . M é t h o d e s de purge
U n e fois le puits purgé, après une remontée du niveau d'eau suffisante, on procède au prélè-
vement des échantillons.
O n procède d'abord au prélèvement des échantillons pour mesure des constituants volatils,
C O T (carbone organique total), H O T (halogènes organiques totaux) et les constituants né-
cessitant unefiltrationou une détermination sur le terrain. Puis on prélève des volumes plus
importants pour recherche des organiques, des métaux, ou des anions et constituants majeurs.
Les puits en amont doivent être prélevés les premiers, suivis des puits en aval pour minimiser
les risques de pollution.
L e dispositif utilisé pour purger sera choisi en fonction du problème posé (tableaux 17 et 18)
et du contexte local, du diamètre du puits, de la profondeur de prélèvement. Dans un m ê m e
puits, il est préférable d'utiliser le m ê m e appareil pour purger et prélever, de façon à éviter
les problèmes de décontamination mais, c o m m e il a déjà été dit, un tel appareil doit être
choisi de manière à ce que le débit de pompage soit regulable, pour permettre de purger à fort
débit et de prélever à faible débit (100 m l / m n ) .
6.4. FILTRATION
Les deux pré-traitements les plus courants sur le terrain lors du prélèvement d'eau dans la
nappe sont lafiltrationet la conservation.
Concernant lafiltration,les avis sont, là aussi, partagés : certains auteurs sont favorables à
une filtration, d'autres pensent que lafiltrationaltère la représentativité de l'échantillon. Les
deux points de vue sont défendables. Dans certains cas, il est conseillé de filtrer : par
exemple, si l'appareillage utilisé pour l'analyse nécessite des échantillons limpides, ou si l'on
veut ne doser que les éléments dissous, ou si l'on veut déterminer le pourcentage des solides
en suspension.
Il y a aussi des inconvénients àfiltrer: des variations significatives des conditions chimiques
peuvent se produire ; lafiltrationse fait sur unfiltred'une taille de pores connue en appli-
quant un vide ou une pression positive, ce qui résulte en une variation de pression partielle
des gaz dissous dans l'eau ; les composés organiques volatils peuvent être perdus si les
échantillons sont exposés à l'atmosphère ou s'il y a des variations de pression.
Les échantillons d'eau recueillis pour analyse des volatas ne sont pasfiltrésen général.
L a filtration peut aussi éliminer des constituants très peu solubles dans l'eau, c o m m e les
P C B , ou les hydrocarbures aromatiques. L a filtration peut aussi éliminer les polluants
transportés sous forme colloïdale (Kearl et al., 1992).
Selon l ' E P A (Barcelona et al., 1985), il est recommandé de ne pasfiltrer,si l'on veut déter-
miner C O T , H O T ou autres composés organiques. Il vaut mieux laisser déposer, puis décan-
ter l'échantillon.
L'avis qui prévaut (Barcelona et al., 1985 ; Nielsen, 1991) est que les échantillons pour
constituants non organiques dissous (métaux alcalins, anions) doivent être filtrés sur le
terrain, bien que Puis et Barcelona (1989) et Puis et Powell (1992), après expérimentation,
montrent que lafiltrationsurfiltre0,45 ¡i n'est pas utile ni appropriée pour déterminer ces
éléments dissous. Finalement, ils proposent de collecter à la fois des échantillons filtrés et
non filtrés. Si l'on veut déterminer les polluants mobiles, suspensions, colloïdes, il faut
donner la priorité aux échantillons nonfiltrés.Pour déterminer avec précision les éléments
dissous, on utilisera unfiltredont la taille de pores est inférieure à 0,45 ¡i.
Des études de terrain ont indiqué que des particules en suspension pouvaient affecter la m o -
bilité des polluants. Les échantillons présentant une turbidité élevée sont en général la résul-
tante d'un mauvais développement du puits, d'où des différences entre les teneurs en métaux
dans les échantillonsfiltréset non filtrés.
La figure 33 présente des résultats obtenus sur un site Superfund aux Etats-Unis (Puis et
Powell, 1992).
O n note que, pour un prélèvement avec une p o m p e péristaltique, les variations de concentra-
tions en A s sont négligeables lorsque la turbidité est inférieure à 10 unités de turbidité néphé-
lométrique. Par contre, avec une bouteille à clapets, on ne peut obtenir une faible turbidité ;
il en résulte des différences importantes sur les concentrations en A s d'échantillonsfiltréset
nonfiltrés,quand on utilise une bouteille à clapets.
L a figure 34 montre les variations que l'on peut obtenir par l'utilisation de différents filtres.
6.5. CONSERVATION
Si un échantillon d'eau ne peut être analysé immédiatement après prélèvement, il doit être
stabilisé jusqu'à l'analyse, de façon à empêcher ou ralentir différents processus chimiques ou
biologiques. Les techniques de conservation comprennent le contrôle du p H , l'addition
d'agents de conservation, le contrôle de température et la protection contre la lumière.
L e contrôle de température consiste à garder les échantillons dans une glacière ou au réfrigé-
rateur. Les techniques de préservation pour différents éléments, utilisées par l ' E P A , sont
données dans le tableau 21. C e tableau donne des informations sur le type de récipients à uti-
liser pour stocker l'échantillon et sur la durée de stockage.
Les agents de conservation doivent être introduits dans les flacons vides, préparés au labora-
toire, ou peuvent être ajoutés à l'échantillon, sur le terrain. O n évitera de trop remplir le fla-
con, pour éviter un débordement et une dilution ou perte du conservateur. Il est conseillé de
porter des gants pendant le remplissage des flacons.
Il n'y a pas d'agents capables de stabiliser alcalinité, acidité et p H ; ces paramètres sont dé-
terminés sur le terrain tout de suite après prélèvement (5, 6)].
1.60
1.40
1.20
Chromate
Concentration 0.80
ÜMW17
(mg/L) 0.60
0.40 Eä MW16
0.20
0.00 MW17
MW16
0.45
0.10 0.03
Filter Pore Size (urn)
0,00 = nonfiltré; 0,45 fi = haute capacité en ligne ; pour les autres, fine m e m b r a n e poly-
carbonate (142 m m de diamètre), pour deux puits différents à Elizabeth City, Caroline du
Nord (pompe submersible, 0,2 1/mn) (Puls et Powell, 1992)
Tests inorganiques
Acidité P,V Froid 4°C 14 jours
Alcalinité P,V Froid 4°C 14 jours
Ammonium P,V Froid 4°C, H 2 S 0 4 -» p H < 2 28 jours
Demande biochimique en oxy-
gène P.V Froid 4°C 48 heures
Bromures P,V Pas nécessaire 28 jours
Demande chimique 0 2 P,V Froid 4°C, H 2 S 0 4 •> p H < 2 28 jours
Chlorures P,V Pas nécessaire 28 jours
Chlorures totaux résiduels P,V Pas nécessaire Analyse immédiate
Couleur P.V Froid 4°C 48 heures
Cyanures totaux P.V Froid 4°C, N a O H -> p H > 2 14 jours (9)
0,6 g acide ascorbique (6)
Fluorures p Pas nécesaire 28 jours
Dureté P.V H N 0 3 -> p H < 2 6 mois
PH P,V Pas nécessaire Analyse immédiate
Azote Kjeldahl et organique P,V Froid 4°C, H 2 S 0 4 -> p H < 2 28 jours
Métaux (4)
Chrome VI P.V Froid 4°C 24 heures
Mercure P,V H N O 3 -» pH < 2 28 jours
Métaux sauf ci-dessus P.V H N O 3 -» pH < 2 6 mois
Nitrates P.V Froid 4°C 48 heures
Nitrates-nitrites P,V Froid 4°C, H 2 S 0 4 •» pH < 2 28 jours
Nitrites P,V Froid 4°C 48 heures
Huiles et graisses V Froid 4°C, H 2 S 0 4 -» pH < 2 28 jours
Carbone organique P,V Froid 4°C, H C L ou H 2 S 0 4 -» 28 jours
pH < 2
Orthophosphates P,V Filtrer immédiatement, Froid 4°C 48 heures
Oxygène dissous V , bouteille et Pas nécessaire Analyse immédiate
bouchon
Phénols V Froid 4°C, H 2 S 0 4 -> p H < 2 28 jours
Phosphore V Froid 4°C 48 heures
Phosphore total P,V Froid 4°C, H 2 S 0 4 -» p H < 2 28 jours
Résidu total P,V Froid 4°C 7 jours
Résidu filtrable P,V Froid 4 e C 7 jours
Résidu non filtrable P,V Froid 4 ° C 7 jours
Résidu qui se dépose P.V Froid 4°C 48 heures
Résidu volatil P,V Froid 4 ° C 7 jours
Silice p Froid 4°C 28 jours
Conductivité spécifique P,V Froid 4 ' C 28 jours
Sulfate P,V Froid 4°C, ajouter acétate de Zn 7 jours
et N a O H -» p H > 9
Sulfite P.V Froid 4°C Analyse immédiate
Surfactants P,V Froid 4°C 48 heures
Température P.V Pas nécessaire Analyse immédiate
Turbidité P.V Froid 4°C 48 heures
Pesticides
Pesticides V , bouchon T Froid 4°C, p H 5-9 Idem
Tests radiologiques
Alpha. Beta, R a P, V HNO, -> pH < 2 6 mois
Les paramètres tels que p H , température, oxygène dissous, teneur en chlorure, potentiel
redox et conductivité spécifique, qui présentent des propriétés instables, sont mesurés sur le
terrain immédiatement après collecte de l'échantillon.
Dans le cas où un appareil de terrain doit être introduit dans le puits, il est préférable de re-
cueillir d'abord les échantillons devant être analysés, pour éviter que la sonde ne contamine
l'eau souterraine.
Les échantillons destinés à l'analyse chimique ne doivent pas être utilisés pour les mesures à
faire sur le terrain, et les échantillons sur lesquels sont effectuées les mesures de paramètres
in situ ne doivent pas être ensuite envoyés au laboratoire.
L a personne qui procédera au prélèvement doit calibrer les appareils de mesure avant la m e -
sure et sur chaque puits.
U n e description détaillée des mesures et des appareillages de terrain est donnée dans (1), ainsi
que dans Iundt (1985). Ces méthodes et appareils classiques, pHmètre, conductivimètre,
sondes spécifiques, sont connus et ne sont pas développés ici.
Les procédures d'échantillonnage doivent avoir leurs propres protocoles d'assurance qualité
( A Q ) et de contrôle qualité ( C Q ) .
L'assurance qualité est une fonction basée sur l'établissement de protocoles de contrôle de
qualité et sur l'évaluation de leurs résultats.
Le contrôle qualité est l'ensemble des procédures techniques pour la bonne conduite d'activi-
tés sur le terrain, pour le transport, puis au laboratoire. Ces procédures sont nécessaires pour
obtenir des données sûres et précises.
L e contrôle qualité comporte les activités jour après jour d'échantillonnage, l'utilisation de
blancs, de témoins, pour contrôler la qualité des mesures, tandis que l'assurance qualité est
un système de gestion qui assure qu'un contrôle qualité efficace a été mis en place.
L e but principal du contrôle qualité est de s'assurer que le protocole d'échantillonnage est
exécuté correctement. Pour cela, on utilise des blancs et des témoins, dont on donne la défi-
nition :
• Les "blancs terrain" sont des échantillons similaires à la matrice, c'est-à-dire l'eau, mais
ne contenant pas les éléments recherchés, c'est-à-dire qu'il s'agira d'eau distillée ou
désionisée fournie par le laboratoire dans des flacons propres.
Ces blancs serviront à déterminer si la décontamination des appareils entre différentes uti-
lisations est effective. Ils circulent dans les appareils de purge et de prélèvement après
qu'ils aient été décontaminés, puis sont à nouveau recueillis dans les flacons étiquetés et
placés dans la glace, c o m m e les autres échantillons.
• Les "blancs transport" sont aussi des flacons d'eau distillée ou désionisée, préparés au la-
boratoire c o m m e les blancs terrain. Ces flacons sont transportés sur le terrain dans les
m ê m e s conditions que les flacons vides qui seront utilisés pour échantillonnage. Ces fla-
cons retournent au laboratoire sans avoir été ouverts pendant la durée de l'opération de
prélèvement.
• E n plus des blancs, on utilise les standards ou échantillons bruit de fond, et les échan-
tillons témoins.
Les échantillons bruit de fond sont des échantillons du milieu, c'est-à-dire de la nappe
considérée, prélevés en m ê m e temps que les autres échantillons, en un point voisin où les
éléments recherchés sont présents à des niveaux constituant la qualité de l'eau de la nappe,
en dehors de toute pollution.
Les écliantillons témoins sont des échantillons bruit de fond dans lesquels on ajoute une
quantité connue du constituant ou de l'élément recherché. Ils sont utilisés pour mettre en
évidence les effets de terrain, du transport et de la matrice.
Ces échantillons permettent aussi de vérifier la précision analytique. Par exemple, si dans
un échantillon témoin on récupère le trichloréthylène à 80 % (déviation - 2 0 %), les con-
centrations de trichloréthylène déterminées dans les échantillons à cette date doivent être
corrigées d'un facteur 1,2 lors d'une faible récupération.
Il est important de connaître les temps maximaux de stockage des échantillons et d'être en
relation avec le laboratoire pour les livrer et analyser à temps.
Pour être sûr que le temps de stockage est bien respecté, il est important d'accompagner les
échantillons d'un bordereau de suivi. U n e copie de ce bordereau sera retournée avec les résul-
tats d'analyse. U n exemple des informations à faire figurer dans le bordereau de suivi est
donné en figure 35.
Les gros appareillages utilisés pour le forage sont nettoyés par lavage à l'eau chaude sous
haute pression, avec une eau savonneuse, puis rinçage à l'eau claire (eau potable). L e maté-
riel sèche à l'air avant d'être utilisé sur un autre site. L e nettoyage du gros matériel peut se
faire également à la vapeur, pour diminuer l'eau usée résultant du nettoyage.
E n ce qui concerne le petit matériel, appareils de prélèvement, tubes, les procédures de dé-
contamination sont variables et figurent dans le protocole d'échantillonnage.
E n général, pour les appareils utilisés pour prélever des échantillons sur lesquels sont recher-
chés les métaux, la procédure est la suivante (Nielsen, 1991 ; Renner, 1991) :
Pour décontaminer les appareils utilisés pour prélever des échantillons sur lesquels sont re-
cherchés des organiques, la procédure est la suivante :
Les effluents générés par le nettoyage des appareils et du matériel sont mis en conteneur et
stockés adéquatement.
N o m de la compagnie : N ° tél.
Adresse :
N o m du préleveur : N ° tél.
Chaîne de transfert (après que les échantillons aient été transportés hors site
ou au laboratoire)
1
2
3
4
7. PROTOCOLE RECOMMANDÉ
Les éléments d'un protocole efficace ont été analysés précédemment. C o m m e on peut le
constater, chacun des éléments qui ont été considérés a une influence sur la représentativité
des échantillons. Chaque programme d'échantillonnage requiert un protocole spécifique, pre-
nant en compte l'objectif de l'échantillonnage (détection d'une pollution éventuelle ou mise en
évidence d'une pollution établie), le contexte local, les données dont on dispose sur l'hydro-
géologie, sur le type de polluant recherché.
C'est pourquoi il n'est pas facile de donner un m o d e opératoire valable en toutes circons-
tances. O n donne dans ce qui suit des tableaux récapitulatifs qui doivent permettre de rédiger
le protocole adapté à chaque situation, puis on rappelle quelques recommandations.
Dans le cadre d'un tel réseau de contrôle, les informations recueillies sont destinées à avoir
suffisamment de données sur la qualité de l'eau, pour pouvoir mettre en évidence toute dé-
viation correspondant à une pollution.
Le tableau 22 indique les paramètres analytiques recommandés pour détecter une pollution.
Tous les paramètres doivent être déterminés quatre fois par an la première année du réseau
Les informations nécessaires sont plus détaillées que dans le cas d'une détection de pollution.
Dans le cas d'une évaluation, la nature, l'étendue et les conditions de transfert de la pollution
doivent être caractérisées pour permettre d'y remédier. L a précision des mesures dans l'es-
pace et dans le temps doit être accrue.
Les constituants chimiques sont plus importants que les indicateurs de pollution ou les para-
mètres de purge.
Les échantillons doivent être prélevés à des moments représentatifs de la qualité et de ses va-
riations.
Les fréquences d'échantillonnage ne sont pas les m ê m e s suivant qu'il s'agit d'un contrôle de
qualité ou d'une caractérisation de la qualité et de l'identification d'une pollution.
Il est possible aussi d'utiliser une méthode statistique (Seguin, 1985) pour calculer le nombre
d'échantillons, à partir des écarts-types d'un paramètre, et un intervalle de confiance
déterminé.
Dans le cas d'un suivi de pollution, les prélèvements seront effectués avec une fréquence éle-
vée par rapport aux fréquences d'apparition des pollutions.
* Matériaux dans l'ordre de préférence : téflon (T), acier inox (A), P V C , polypropylene, polyethylene
(P), verre en borosilicate (V), autres matériaux : silicone, polycarbonate, ...
Dans les matériaux à grains fins, il est possible d'échantillonner tous les deux mois. Pour
identifier une pollution importante en un temps court, la fréquence doit être plus grande, tous
les mois par exemple.
U n grand nombre de ces recommandations figurent dans le petit fascicule de poche de Garrett
(1988).
O Appareil de prélèvement
0 Purge
O n utilisera, suivant le cas, une p o m p e ou une bouteille à prélever. La purge se poursuit jus-
qu'à stabilisation des paramètres p H , T ° , conductivité spécifique, potentiel redox, 0 2 dissous
mesurés sur le terrain.
Il faut éviter la volatilisation. L e dispositif le plus approprié est celui qui évite d'agiter l'eau
et n'autorise aucun contact avec l'air.
Il faut aussi éviter la dégradation des composés organiques par les bactéries dans l'eau en
conservant les échantillons au froid.
La méthode est sensiblement la m ê m e ; les échantillons (1 litre) sont prélevés après les
composés organiques volatils.
Il faut se méfier des sédiments en suspension. C'est pourquoi il est recommandé de collecter
des échantillonsfiltréspour analyse des métaux dissous, et nonfiltréspour analyse des m é -
taux totaux, si l'eau contient des particules en suspension et/ou des colloïdes (Kearl et al.,
1992).
Il est préférable d'utiliser une p o m p e , et non pas une bouteille, et unefiltrationen ligne sur
filtre de 0,1 fi.
Retirer le flacon en évitant de toucher les parois du puits et reboucher. L'échantillon est
transporté au laboratoire dans la m ê m e journée.
Pour l'échantillonnage usuel pour la détermination des paramètres physiques et chimiques des
eaux naturelles, des bouteilles en polyethylene ou en verre borosilicaté sont utilisées.
Il est recommandé de nettoyer avec soin les récipients neufs. Il est conseillé de laver le poly-
ethylene avec une solution d'acide chlorhydrique d'environ 1 mole/litre, puis de le laisser
tremper longuement dans une solution d'acide nitrique dilué, puis de le rincer à l'eau déminé-
ralisée. L e flacon sera ensuite rincé plusieurs fois avec l'eau destinée à être prélevée.
Pour le recueil d'échantillons contenant des composés organiques, des bouteilles en verre
brun sont utilisées. Les bouchons sont en verre ou en polytétrafluoréthylène.
Pour des usages généraux, les récipients neufs en verre doivent être nettoyés avec de l'eau et
des détergents, puis avec un mélange sulfochromique avant d'être rincés à l'eau distillée. Les
détergents ne sont pas utilisés dans le cas de la détermination de teneurs en phosphates, et le
mélange sulfochromique est à proscrire dans le cas d'analyses de traces de sulfate et de
chrome.
Dans le cas de dosages d'herbicides, pesticides et leurs résidus, les récipients sont nettoyés
avec des détergents, rincés à l'eau distillée, séchés au four, refroidis, avant d'être rincés à
l'hexane et à l'éther de pétrole. Ils sont séchés dans un courant d'air.
Dans le cas d'analyse microbiologique, les récipients en verre sont nettoyés avec de l'eau et
des détergents, rincés à l'eau distillée, puis à l'acide nitrique, puis à l'eau distillée. O n peut
ajouter avant stérilisation 0,1 m l d'une solution à 10 % de thiosulfate de sodium.
Les agents de préservation sont ajoutés dans le récipient collecteur, soit après le remplissage,
soit au préalable dans le flacon vide.
A signaler que la filtration n'est pas applicable si le filtre est susceptible de retenir un ou
plusieurs constituants analysés. E n particulier les membranes sont à employer avec précau-
tion, du fait que certains métaux lourds et certains composés organiques peuvent être adsor-
bes à leur surface.
E n ce qui concerne l'introduction de l'eau dans le récipient, s'il s'agit d'un échantillon devant
être analysé pour les gaz dissous ou les composés organiques volatils, il faut prendre garde à
ne pas les laisser s'échapper et à ne pas introduire de gaz atmosphériques dans l'échantillon.
L e flacon sera rempli lentement par introduction d'un tube en matériau adapté, placé au fond
du flacon et relié à l'appareil de prélèvement. L a bouteille est remplie en laissant déborder un
volume de récipient, puis refermée rapidement. Cette manière d'opérer ne convient pas si les
agents de préservation sont introduits avant remplissage. Si l'agent de préservation est intro-
duit après remplissage, on enlève un peu d'échantillon et on ajoute l'agent de stabilisation.
Les flacons doivent être complètement remplis et bouchés, de manière à ce qu'il n'y ait pas
d'air au-dessus de l'échantillon.
Les techniques pour la conservation des échantillons, y compris filtration et stabilisation, sont
données dans les tableaux 21 et 2 4 (recommandations E P A ) , et les tableaux en annexe, issus
des normes A F N O R (utilisées en France).
** O n suppose que sur chaque site, des duplicatas, blancs et standards sont prélevés avec m ê m e vo-
lume
*** La correction de température doit être faite. Des variations > ± 10 % peuvent résulter de plus
longues périodes de conservation
A
Si H N O 3 ne peut être utilisé, l'échantillon doit être réfrigéré à 4 ° C , envoyé de suite et acidifié à
l'arrivée au laboratoire. Conteneurs àrinceravec H N 0 3 1/1 et inclure à échantillon
Les récipients contenant les échantillons seront repérés et numérotés de façon claire et dura-
ble, de m ê m e que le bouchon correspondant. Par ailleurs, on notera au m o m e n t de l'échan-
tillonnage sur les bordereaux de suivi de nombreux détails utiles pour l'interprétation (date et
heure de prélèvement, . . . ) .
Pour compléter ce protocole recommandé, on donne en annexe les textes concernant l'échan-
tillonnage des eaux souterraines, extraits des normes A F N O R en usage en France, qui restent
cependant des recommandations très générales.
8. CONCLUSION
L a mise au point d'un protocole d'échantillonnage est u n processus complexe conçu pour at-
teindre u n objectif défini. Il est important d'obtenir des données hydrogéologiques et chimi-
ques représentant avec précision les conditions hydrogéologiques et chimiques in situ.
Chacun des aspects du protocole peut influencer l'analyse de l'échantillon et aboutir à des ré-
sultats non représentatifs des conditions de la nappe. D e nombreux facteurs peuvent affecter
la qualité chimique d'un échantillon, parmi lesquels la conception du puits et sa maintenance,
la filtration, la conservation et le stockage, le choix de l'appareil de prélèvement. U n e bonne
préparation et un bon protocole d'échantillonnage, indiquant par écrit le déroulement des opé-
rations, la méthode à suivre pour chaque étape, le matériel à utiliser, les conditions opératoi-
res (débit, emplacement de la p o m p e , temps de pompage, temps de stockage, . . . ) , ainsi que la
préparation de blancs, standards, témoins, pour u n bon contrôle qualité, sont indispensables
pour l'obtention d'échantillons représentatifs.
Ceci permettra, lors d'une campagne de prélèvement sur un site, d'opérer toujours dans les
m ê m e s conditions.
Il n'est pas possible de recommander u n protocole valable pour tous les programmes
d'échantillonnage, mais chacun des facteurs qui ont été traités dans ce rapport seront exami-
nés en fonction du contexte : puits, appareil de prélèvement, purge, recueil des échantillons,
choix des récipients, m o d e de conservation.
Les grandes orientations à retenir sont qu'une bonne étude hydrogéologique et géophysique
permet de localiser les puits de contrôle, notamment lorsqu'il s'agira d'évaluer une pollution
établie. O n retiendra également, en ce qui concerne le choix des appareils, que celui-ci sera
fait en fonction de la profondeur, du diamètre du puits et de l'élément à contrôler. Chaque
système présente des avantages et des inconvénients, mais les pompes à m e m b r a n e semblent
convenir dans la plupart des cas. Les matériaux les plus recommandés sont le téflon et l'acier
inox.
Des précautions particulières doivent être prises pour le prélèvement de polluants organiques,
et le recueil du composé se fera dans des pièges pour éviter toute volatilisation.
Enfin, un grand soin doit être apporté dans les manipulations et le transfert, puis le stockage
des échantillons, pour que les échantillons soient représentatifs, et enfin dans la décontamina-
tion du matériel.
9. BIBLIOGRAPHIE
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(52) Seguin J.J., 1985 - Etude de la variabilité des teneurs en nitrates dans une nappe d'eau
souterraine. Détermination d'une fréquence optimale de prélèvement. Note Technique
B R G M n° 85/27.
ANNEXE
DOCUMENTS CONSULTÉS
- ISO 5667-1 (ou T90-511) - Partie 1 : Guide général pour l'établissement des programmes
d'échantillonnage.
- ISO 5667-2 (ou T90-512) - Partie 2 : Guide général sur les techniques d'échantillonnage.
- ISO 5667-3 (ou T90-513) - Partie 3 : Guide général pour la conservation et la manipulation
des échantillons.
Lorsque le prélèvement est effectué dans le but d'évaluer la U n e estimation correcte des risques de pollution des eaux sou-
qualité de l'eau d'une aquifère, il faut autant que possible, terraines, et du temps qui sera nécessaire pour que cette pollu-
avant d'effectuer le prélèvement, pomper dans le puits ou le tion disparaisse, nécessite la connaissance de la direction et de
forage de façon a être sûr que l'eau prélevée provient bien de la vitesse du m o u v e m e n t des eaux souterraines. Cette informa-
l'aquifère. M ê m e dans ce cas, l'eau du puits ou du forage peut tion peut être utilisée dans le but d'éviter, tant pour la difficulté
être stratifiée et des prélèvements supplémentaires peuvent que pour le coût, les prélèvements des eaux souterraines en vue
être nécessaires pour évaluer le degré de stratification. La pro- de l'évaluation de la pollution.
fondeur à laquelle est réalisé le prélèvement doit toujours être
notée à partir du niveau du sol o u d'un niveau de référence.
Afin d'ôter du système tout produit de corrosion, il faut abon- 19.2 Direction d e l ' é c o u l e m e n t
d a m m e n t pomper dans les puits et les forages revêtus sur leur
paroi interne de matériaux sujets à la rouille ou à d'autres for- Dans la plupart des cours d'eau a l'intérieur des terres, l'écoule-
m e s de corrosion, avant d'effectuer le prélèvement. ment est unidirectionnel et évident, mais dans les canaux de
navigation et de drainage, ce n'est pas toujours le cas, le sens
Lorsqu'il est nécessaire d'avoir des échantillons provenant de de l'écoulement pouvant varier au cours du temps. La connais-
profondeurs prédéterminées de l'aquifère. il faut soit prélever a sance du sens d'écoulement des eaux souterraines d'une aqui-
chaque profondeur d'un m ê m e forage, soit effectuer des fora- fère est de première importance dans l'évaluation des consé-
ges distincts pour chaque profondeur. quences de la pollution de l'aquifère et dans le choix des sites
de forage pour échantillonnage.
ISO 5667-2
AVANT-PROPOS
Les normes ISO 5667-1 et ISO 5667-3 mentionnées en introduction du présent fascicule de documentation
correspondent respectivement aux fascicules de documentation T 90-511 et T 90-513 qui les reproduisent
intégralement.
4.1.1.1 Généralités
ISO 5667-2
AVANT-PROPOS
Les normes fSO 5667-1 et /SO 5667-3 mentionnées en introduction du présent fascicule de documentation
correspondent respectivement aux fascicules de documentation T 90-511 et T 90-513 qui les reproduisent
intégralement.
ISO 5 6 6 7 / 2 - 1 3 8 2 IFï
D'autres facteurs rendent difficile le choix du récipient à utiliser 5.4.1 Echantillons pour analyse chimique générale
pour prélever et conserver l'échantillon : la résistance aux tem-
pératures extrêmes, la résistance à la casse, la facilité de ferme- Il est r e c o m m a n d é d e nettoyer avec soin les récipients neufs
ture hermétique et de réouverture, la taille, la forme, la masse, afin de minimiser la contamination de l'échantillon. Le type d e
la disponibilité, le coût, la possibilité d e nettoyage et d e réem produit d e nettoyage et la matière du récipient employés varient
ploi, etc. selon les constituants d e l'échantillon à analyser. Générale-
m e n t , les bouteilles en verre sont lavées à l'eau et au détergent
Pour la plupart des échantillons contenant des substances mor
afin d'éliminer la poussière et les matériaux d'emballage, puis
ganiques. la pratique courante consiste à employer des réci-
sont lavées à l'aide d ' u n e solution d'acide sulfochromtque avant
pients en plastique constitués de polyethylene, d e polymères
d'être nncées à l'eau distillée. Les détergents contenant des
de fluoroplastique et d e polymères polycarbonates. Le
phosphates ne peuvent être employés si les phosphates doivent
polyethylene haute densité est considéré c o m m e donnant gran-
être dosés, pas plus que le lavage avec une solution d'acide sul-
d e m e n t satisfaction pour l'analyse de la silice, du sodium, de fochromtque si des traces de sulfates et de chrome doivent être
l'alcalinité totale, des chlorures, de la conductance spécifique, dosées.
du p H et d e la dureté. Pour des substances sensibles à la
lumière, du verre inactimque est employé. L'acier inoxydable a
également été proposé pour les prélèvements à haute tempéra- Il est r e c o m m a n d é d e nettoyer le polyethylene avec une solu-
ture et/ ou haute pression, ou pour des substances organiques tion d'acide chlorhydnque d'environ 1 mol/1, puis d e le laisser
à l'état d e traces. tremper longuement dans u n e solution d'acide nitrique diluée.
AVANT-PROPOS
Les normes ISO 5667-1 et ISO 5667-2 mentionnées dans rintroduction du présent fascicule de documenta-
tion correspondent respectivement aux fascicules de documentation T 90-511 et T 90-512 qui les reprodui-
sent intégralement.
La norme ISO 6228 è laquelle il est fait référence correspond à la française NF T 20-059 qui la reproduit
intégralement.
ISO 5 6 6 7 / 3 - 1 9 8 5 (F)
3.2.6 Ajout d'agents de préservation
— les acides;
T a b l e a u — T e c h n i q u e s g é n é r a l e m e n t c o n v e n a b l e s p o u r la c o n s e r v a t i o n d e s échantillons
(Les informations fournies dans ce tableau ne constituent qu'un guide général pour la conservation des échantillons. La nature complete des eau«
naturelles et des eaux résrduaires nécessite que sort vérifiée, avant analyse, la stabilité de chaque type d'échantillon traité selon les modalités propo-
sées ci-après.)
L'mdicaiion il mois*
particulier I
et58C
A g e n t s d e surface V Ajout de formaldehyde a Laboratoire 1 mois
non ioniques 40 % 1 VI V). pour avoir i
une solution i 1 %
WtV\. réfrigérer entre
2 et 5 ° C et s'assurer
que le récipient d'échan-
1
tillonnage est complète-
ment rempli
fixé sur les matteres Filtration sur te lieu du Laboratoire 1 mois L'alumimum filtra ble sur |
en suspension prélèvement le filtrat acidifié et f'alumi- ;
n t u m fixé sur les matières |
en suspension peuvent ;
être déterminés sur le '
résidu retenu par le liltre.
1 2 3 4 5 6
Azota nrtreux Pou V Réfrigération entre 2 Laboratoire Le plus tôt possible Pour certaines eaux resi-
«5°C duales, l'échantillon ne
peut être conservé et il
est nécessaire d'effectuer
l'analyse sur place.
Azota nitrique PouV Acidification á p H < 2 Laboratoire 24 h Pour certaines eaux resi-
avec H j S O « et réfrigéra- dua ires, l'échantillon ne
tion entre 2 et 5 ° C peut être conservé et il
est nécessaire d'effectuer
l'analyse sur place.
Bromuras at PouV Réfrigération entre 2 Laboratoire Le plus tôt possible Les échantillons ne doi-
composé! da broma et5°C vent pas être exposés a la
lumière solaire directe.
Chromai V u PouV Réfrigération entre 2 Laboratoire Le plus tôt possible U n e filtration sur place sur
et5°C verre fntté est obligatoire.
1 2 3 4 5 6
C y a n u r e s totaux P Alcalimsation à p H > 12 Laboratoire 24 h
avec N a O H
Cyanures facilement P La technique de conservation dépend de la méthode d'analyse qui sera utilisée.
libérables
DBO Pou V Réfrigération entre 2 Laboratoire Le plus tôt possible
(Le verre est préfé- et 5 °C et maintien A
rable dans le cas de l'obscurité
faibles D B O . )
Congélation 4 - 20 °C Laboratoire 1 mois
DCO PouV Réfrigération entre 2 Laboratoire La plus tôt possible L'acidification est particu-
(Le verre est préfé- et 5 °C et maintien à lièrement recommandée
rable dans le cas de l'obscunté quand la D C O est due à la
faibles 0 C O . I présence d e matières
Acidification a p H < 2 Laboratoire 2 jours
avec H j S O é organiques.
Hydro g * no-
Voir Alcalinité
carbonates
Indica d e diffusion Voir Turbldlté
lodures Verre inacttque Réfrigération entre 2 Laboratoire 24 h Les échantillons ne doi-
etS°C vent pas être exposés A la
AlcalintsaiKHi a p H • 8 lumière solaire directe.
Laboratoire 1 mois
lithium P - Laboratoire 7 jours
Acidification A p H < 2 Laboratoire Plusieurs mois L'acidification permet d e
doser te lithium sur le
m ê m e échantillon que les
autres métaux.
Magnésium P ou V B Voir Calcium
Manganèse P ou V B Voir A l u m i n i u m
1 2 3 4 5 6
M e r c u r e total VB Acidification à p H < 2 Laboratoire Plusieurs mois Procéder particulièrement
avec H N O ] et aiout d e soigneusement pour
KjOjOj (concentration s'assurer que les réci-
finale 0.05 % ( m / m ) ] pients pour échantillons
sont exempts de contami-
nation
M é t a u x lourds P ou VB Voir A l u m i n i u m
(à l'exception
du mercure)
et5°C
I S O 5667/3-1985 ( R
1 2 3 4 S 6
Résidus totau* Pou V Réfrigération entre 2 laboratoire 24 h L'échantillon doit être
lextrait sec) ei5°C placé le plus tôt possible
dans la capsule qui sera
utilisée pour le mesurage.
Filtration et acidification
a p H < 2 avec H j S 0 4
I S O 5 6 6 7 / 3 - 1 9 8 6 (F)
B . Analysa microbiologiqua
1 2 3 4 6 6
D é n o m b r e m e n t de« Récipient stérile Réfrigération entre 2 Laboratoire 6 h (eaux de surface. Pour des eaux chlorées ou
ISO 5667/3-1985 (H
C . Analyse biologique
Les paramètres biologiques a déterminer sont généralement nombreux et peuvent parfois varier d'une espèce biologique à l'autre, C'est pourquoi.
il est impossible de dresser un bilan exhaustif de toutes les précautions qui doivent être prises pour conserver les échantillons destines à ce type
d'analyse. Les indications fournies ci-dessous ne concernent donc que certains paramétres généralement étudiés sur divers groupes d'animaux ou
de végétaux.
Il est rappelé qu'avant de mener toute étude approfondie, il est indispensable de sélectionner les paramétres d'intérêt
1 2 3 4 5 6
C o m p t a g e et
Identification
Macro- invertébrés
benthiques
— petits échantil- V Transvasement dans une Laboratoire Indéfiniment Des méthodes spéciales
lons (par exemple. solution de conservation sont requises pour les
collections de réfé- renfermant de l'éthanol à groupes invertébrés qui
rence) 70 % I W r l , du formal- sont décomposés par un
dehyde à 40 % 1 VI y) et traitement de conserva-
du glycerol (dans les pro- tion normal (par exemple
portions, respectivement Pia tyhelminthes et
de 100 + 2 + 1} Hirundmeal ' "
AVERTISSEMENT -
Prendre garde aux
vapeurs de formal-
dehyde — Ne pas con-
server un grand n o m -
bre d'échantillons dans
les iones de travail.
1 2 3 4 S 6
M a s s * fraîche et
aeche
Macro-invertébrés
N e pas congeler è
benthiques
- 20 ° C .
Sur place
Macrophytes Réfrigération
PouV entre 2 et 5 e C
ou labo- 24 h L'analyse doit être
Periphyton ratoire effectuée te plus tôt
possible et pas au-delà
Phytoolancton de 24 h.
Zooplancton
Sur place
Poissons
T a u x d a cendra«
Calorimetría