Presentation Sophrologie

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Mieux vivre avec la sophrologie

Sylvie MONTIER
Sophrologue clinicienne
Thérapeute avec le cheval

2 La Loge
36500 Villegouin
02.54.38.45.78 // 06.79.65.87.72
[email protected]
Définition

Le mot « sophrologie » fut créé en 1960 par le Professeur Alfonso Caycedo, médecin neuropsychiatre
colombien, à partir de 3 mots grecs :

SOS qui signifie harmonie, calme, serein


PHREN qui signifie esprit, conscience
LOGOS signifiant parole, discours.

Il la définit comme « une école scientifique qui étudie la conscience, ses modifications, et les moyens
pouvant la modifier, dans un but thérapeutique, prophylactique ou pédagogique en médecine ». Il la
définira par la suite en 1992 comme « la science de la conscience et des valeurs de l’existence », ce qui
témoigne de son évolution au fur et à mesure du temps.

Elle a trois objectifs essentiels :



l’étude de la conscience humaine
la pratique d’une certaine philosophie existentielle
l’utilisation des méthodes de dynamisation des potentiels de la personnalité.

La sophrologie tend à établir l’harmonie, la sérénité de l’ être humain. Elle a ainsi une pratique ou plutôt
un ensemble de pratiques psychocorporelles susceptibles d’influer sur les phénomènes de la conscience ;
elle se définit également par les chemins à même d’éclairer, apaiser, développer la conscience.
Elle propose une aide en amenant à une détente centrée sur la respiration. C’est un ensemble de
techniques, de méthodes à médiation corporelle, favorisant la détente et l’harmonie corps-mental.

La conscience humaine
« La conscience est la façon
dont un homme perçoit ce
qui se passe dans son propre
esprit. » « Conscience » vient du latin « conscienta », c'est-à-dire la
John Locke (1632-1704) connaissance qui accompagne nos impressions, nos actions.
Philosophe anglais
Le Petit Larousse la définit comme « la perception, connaissance plus
ou moins claire que chacun peut avoir de son existence et de celle du
« Celui qui pense a toujours monde extérieur ».
la certitude d’exister, d’être une
chose pensante.» Afin de rester centré sur le sujet qui nous concerne, il me paraît inté-
René Descartes (1591-1650) ressant de revenir à la définition proposée par A. Caycedo :
« La conscience est la force qui permet l'intégration de tous les
> C’est le sens du célèbre éléments psychologiques et physiques de la personne humaine, c'est-
« Je pense donc je suis ». à-dire la force qui l'anime. » (1979).
Lorsque ce dernier pose les concepts fondamentaux de la
sophrologie (1960), il propose une conception de la structuration de la
conscience humaine en états et niveaux de conscience.

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La théorie des niveaux et états de conscience

D’après Caycedo, la conscience connaît des états variables, qu’il décrit de manière qualitative et quan-
titative.
Il définit ainsi trois états de conscience qualitatifs :

L’ état de conscience ordinaire : il correspond à celui de tout individu « vivant dans des schémas
préétablis, sans questionnement, sans nouveau regard sur les choses ». C’est notre état habituel.
L’ état de conscience pathologique : la conscience est altérée par la maladie. Lorsque nous sommes
malades de façon plus ou moins importante et de manière temporaire ou définitive.
L’ état de conscience sophronique : elle « équivaut à une intégration existentielle positive de l’être ».
Chacun a la possibilité grâce à l’ entraînement sophrologique de tendre vers cette conscience sophronique.

Quatre variations de niveaux de conscience sont décrites au niveau quantitatif :

la veille
le niveau sophro-liminal
le sommeil
le coma

La veille, le sommeil et le coma sont physiologiques et expérimentés par tous.

La veille est un état variant de l’hypervigilance (lorsque nous sommes concentrés, attentifs) à une
moindre vigilance.
Le sommeil peut être léger, profond ou paradoxal.
Le coma est caractérisé par la perte des fonctions de relation (conscience, mobilité, sensibilité) avec
conservation de la vie végétative
Les niveaux de conscience peuvent être modifiés chimiquement dans un sens ou dans un autre. Cer-
taines substances peuvent également agir sur l’état de conscience (alcool, drogue) modifiant alors le ni-
veau de vigilance.

Le niveau sophro-liminal

Nous le contactons spontanément le soir à l’ endormissement ou le matin juste avant de se réveiller.


C’est cet état privilégié entre veille et sommeil.

C’est la zone privilégiée de travail en sophrologie. L’accès à ce niveau peut se faire par le biais d’une
sophronisation. Le sujet sophronisé reste dans un certain niveau de vigilance. La communication avec ce
dernier est possible.

Dans cet état sophro-liminal, la personne a par ailleurs un niveau de relaxation musculaire qui lui per-
met une certaine récupération.

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Ce niveau sophro liminal permet l’accès à des potentialités de notre personnalité sous exploitées au
niveau de vigilance ordinaire :

les capacités de mémorisation


l’ imaginaire y est mobilisé plus facilement
la créativité y est accrue
les perceptions corporelles, les sensations perçues plus finement
le dévoilement des potentialités de chacun, de ses capacités, de ses valeurs est plus accessible.

« Le niveau sophro-liminal est le lieu d’une Conscience nouvelle Sophronique ‘consciemment vécue’
avec laquelle le sujet dialogue tout en l’incorporant à son propre corps dans une intégration harmonieuse »
Docteur Patrick-André Chéné, SOPHROLOGIE Fondements et méthodologie.

Les trois principes fondamentaux

1. Le principe d’action positive

Toute action dirigée positivement vers notre corps ou vers notre mental a une répercussion positive sur
notre être tout entier.
Ce principe permet de poser un regard différent sur les vécus passés, présents et à venir. Petit à petit,
cette perception positive permet d’élargir notre champ de conscience tout en valorisant l’image de soi et
permet d’utiliser au mieux nos potentialités.

2. Le principe du schéma corporel comme réalité vécue

Nous avons une représentation mentale de notre corps, « un dessin » Nous en percevons des sensations,
des postures, un volume, etc. Il ne s’agit pas que de se représenter le corps mais surtout de le ressentir, de
le sentir, de le vivre tel qu’il est réellement.
La sophrologie propose de se centrer sur la sensation, sur ce qui est, d’avoir une perception de notre
corps dans « le sentir ». Dans l’instant présent, l’invitation est « de vivre ce qui est » et c’est cette répétition
qui amène à ressentir du bien-être.
La sophrologie permet de mieux habiter son corps à travers la prise de conscience de celui-ci.
Le principe du schéma corporel comme une réalité vécue est d’enfin d’habiter véritablement son corps,
de réconcilier l’image que nous en avons et la perception.
Cela permet d’aller vers une harmonie physique et mentale.

3. Le principe de réalité objective

Il s’agit de percevoir de manière plus objective le moment présent, être là où nous nous trouvons,
s'adapter ainsi de façon plus adéquate aux différentes situations et mieux satisfaire l'expression de nos
propres besoins.
Ainsi, en sophrologie, l'objectif est avant tout de renforcer les structures positives que nous avons tous
en nous, en nous appuyant sur les sensations corporelles. Mais cela ne doit pas déboucher sur une dé-
connexion d'avec la réalité. D'où la nécessité d'être encadré par une personne compétente et appliquant
elle-même ce qu'elle propose.
-3-
Les techniques en sophrologie

La sophronisation de base

Elle permet d’obtenir un état de détente profonde, L’activation intra sophronique


comme au bord du sommeil. Autrement dit, elle permet
l’induction vers le niveau sophro-liminal, guidée par la C’est le nom donné aux procédés
voix du sophrologue. Elle peut se pratiquer assise, debout réalisés pendant la sophronisation.
ou allongé. Une fois en état sophro-liminal,
Il est cependant plus facile d’accéder à cet entraînement l’activation intra-sophronique vient :
en position allongée.
Il s’agit de porter notre attention progressivement soit renforcer l’état sophro
et lentement sur chaque partie du corps, segment liminal, où l’on suggère l’intégration
par segment. Le sophrologue suggère verbalement la des sensations dans l’instant présent.
détente musculaire de chaque partie du corps et une soit répondre à l’intention-
détente mentale. Elle consiste en une prise de conscience nalité de la séance. Elle répond à la
de chaque partie du corps dans sa globalité. demande initiale du sujet d’où l’im-
Cette détente du corps, cet ajustement tonique, portance de l’entretien initial.
vers un tonus plus agréable se fait au rythme de notre
respiration. La durée de l’activation intra-
Le retour à la conscience ordinaire se fera sophronique est variable selon les
progressivement à travers le discours du sophrologue, techniques
proposant de réajuster le tonus de base, de reprendre
contact avec les points d’appui du corps, de faire des
étirements, des respirations…

La relaxation dynamique

C’est un véritable parcours initiatique existentiel. La RD1 permet d’accueillir le ressenti du corps,
La Relaxation dynamique du 1er degré, RD1, est qu’il soit agréable ou fait de tensions, de « nœuds »
concentrative. Elle s’inspire du yoga. La mise en Ces exercices réalisés lentement, tout en respirant,
mouvement du corps se fait en état sophro-liminal, peuvent permettre de dénouer certaines tensions
debout. Il s’agit de réaliser ces mouvements, en libérant en même temps le flux émotionnel qu’il leur
privilégiant le ressenti en fonction des parties du est souvent associé. Ils amènent à une libération
corps stimulées. des tensions et induisent un état de calme.
Les exercices se font les yeux fermés, le plus Le fait de vivre, de découvrir ces différents lieux
souvent en « respiration synchronique » (inspiration, du corps, les sensations, leurs formes, volume,
rétention, stimulation ou tension douce, expiration, etc. dans le moment présent, en s’abstenant de
relâchement). Puis s’en suit une pause, un temps tout jugement, permet de cheminer à travers
d'intégration, moment privilégié pour percevoir les notre corporalité. Cela permet le renforcement du
sensations expérimentées et les intégrer au corps schéma corporel.
tout entier.
Cet enchaînement dans la conscience du geste, La relaxation dynamique du 2e degré, RD2 est
la concentration, la respiration, en alternance avec contemplative.
des phases récupératives amène à une présence Elle s’inspire du bouddhisme tibétain. La mise en
particulière au corps. mouvement du corps se fait plutôt assise. Il s’agit de

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prendre son corps comme propre objet de contem- La relation dynamique du 3e degré, RD3, est
plation. méditative.
Elle permet de se rendre compte que le corps Elle s’inspire du zazen japonais. Elle se fait en
physique est limité et la conscience illimitée. position assise et debout. Il s’agit de cheminer vers
Elle permet de vivre cette réalité, tout en conti- une meilleure conscience de soi, aux autres, au
nuant de renforcer le schéma corporel, et donc monde.
d'élargir considérablement le champ de conscience La première partie, en posture de méditation,
et de valoriser l'image de soi. amène le sujet à se centrer sur sa respiration, à lais-
De la même manière que dans la RD1, les ser le silence s’installer dans le mental, à revenir
stimulations corporelles se font en sophro- dans l’instant présent.
respiration synchronique. Le sujet est invité à rester La deuxième partie se pratique sous la forme
attentif à ses sensations, mais il se concentre sur d’une marche, les yeux mi-clos., au rythme de la res-
l’observation de sa propre image, comme si l’on piration. Elle se pratique en groupe.
s’observait de l’extérieur. Prendre notre propre corps
comme « objet » de contemplation amène à mieux La relaxation dynamique du 4e degré, RD4, est
s’accepter, à valoriser l’image du corps. une synthèse des trois premiers degrés. Chacun est
Dans un deuxième temps, le cheminement se invité à activer en lui les valeurs de la conscience
fait à partir de nos cinq sens (l'odorat, le goût, la vue, sophronique ou celle qui lui sont propre.
l'ouïe et le toucher) avec l’introduction, l’évocation
d’un souhait.

Tout en restant attentif à ses sensations, la RD2


ouvre le champ de la conscience, valorise l’image
du corps, développe l’éveil des sens et nous amène
à être plus en harmonie avec le monde extérieur.

La respiration en sophrologie

J’aimerais dire l’importance qu’à pour moi la respiration en sophrologie. Sans revenir sur l’anatomie et
la physiologie respiratoire, il est cependant indispensable d’en avoir une bonne connaissance. Respirer se
fait automatiquement, mais c’est également la seule fonction vitale du système neuro-végétatif que nous
puissions contrôler. Rien que de porter notre attention sur notre respiration l’influence. Elle se transforme
dès que nous vivons une émotion ou un état de stress. Mais elle est aussi révélatrice de notre état, plus
rapide à l’effort ou en cas de stress. Elle se calme au repos.
Inversement, lorsque nous modifions le rythme, la profondeur ou la localisation de notre souffle, nous
agissons sur la qualité de nos émotions. Et notre attention se modifie.

Elle est à la base d’un équilibre psychique, physique et mentale.

Le bébé respire spontanément, amplement, avec tout son être. Inspiration détendue, le diaphragme
s’abaisse, les poumons se remplissent d’air, le ventre se gonfle. Expiration, le diaphragme remonte vers
haut, les poumons se vident d’air, le ventre se creuse (respiration abdominale).
L’ éducation, la vie en société, le stress nous amènent à modifier cette respiration au départ naturelle.
Nous respirons de manière plus superficielle, avec une respiration plus thoracique. Le simple fait de porter
notre attention sur le souffle qui va et vient en nous, est le premier pas vers une meilleure rencontre avec
soi.

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L’ évolution se fait sur un plan physiologique avec un impact sur l’oxygénation mais aussi un rééquilibrage
des réactions physiologiques telles que l’accélération cardiaque, des modifications respiratoires, des
tensions musculaires, des réactions neuroendocriniennes, etc. sur l’axe du stress.
L’évolution se fait sur le plan du mental, qui s’apaise et des émotions que l’ on accueille mieux.

J’aurais envie de dire que ce cheminement tout d’abord personnel, permet de se rendre compte à quel
point, mettre sa conscience sur la respiration, prendre le temps de respirer est un axe fondamental vers le
mieux-être.
C’est avec beaucoup de délicatesse qu’il me semble important :
de donner une place primordiale à cette prise de conscience de la respiration dans notre pratique
de la sophrologie.
d’être à l’écoute de chacun, afin que la reprise de contact avec sa respiration se fasse en douceur.

Conclusion

Au total, la sophrologie est un croisement harmonieux entre la relaxation occidentale et la méditation


orientale, inspirée du yoga. Elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources et nous amène à vivre
en pleine conscience, à mieux gérer nos émotions, à retrouver calme et équilibre.
En connaître les fondements théoriques est intéressant, mais la vivre est une bien plus belle aventure.

La sophrologie ne se prouve pas, elle s’éprouve.

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