Multiplication Du Manguier
Multiplication Du Manguier
Multiplication Du Manguier
Rapport de multiplication
Réalisé par :
Evalué par :
AMARA Meryem
Pr. ZAKRI
COULIBALY Aminata Cheick
DIOUF Diarra Bousso
II. Généralités
La mangue, (Mangifera indica), membre de la famille des cajou et l'un des fruits les plus
importants et les plus largement cultivés du monde tropical. Le manguier est considéré
comme indigène en Asie du Sud, notamment au Myanmar et dans l'État indien d'Assam,.
Le manguier ne nécessite pas de sol particulier, mais les variétés les plus fines ne donnent de
bonnes récoltes que là où il y a une saison sèche bien marquée pour stimuler la production de
fruits. Dans les régions pluvieuses, une maladie fongique appelée anthracnose détruit les
fleurs et les jeunes fruits et est difficile à contrôler. La multiplication se fait principalement
par greffage.
A. Classification du manguier
Classification du manguier
Règne Plantae
Sous-règne Viridiplantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidées
Ordre Sapindales
Famille Anacardiacées
Genre Mangifera
Espèce indica
B. La multiplication du manguier
La mangue peut être multipliée par graines, greffage, marcottage, bouturage et culture in vitro. Les
cultivars polyembryonnaires peuvent être multipliés par graines, mais le greffage est maintenant plus
courant. Les cultivars mono-embryonnaires doivent être multipliés par voie végétative, le plus
souvent par greffage. La floraison et la fructification prennent 6 à 10 ans à partir de la graine et 3 à 5
ans à partir du greffage, selon la génétique du cultivar, les conditions environnementales et la
culture.
a. Greffage en « T » renverse
Il s’agit d’un en « T ». C’est la même méthode que pour les greffes en « T » classique à la seule
différence que l’incision est renversée. Cette méthode donne de meilleurs résultats pour le
manguier.
Pour ce type de greffage on utilise un porte greffe d’un an de 0,5m de haut avec un diamètre
d’au moins 8 à 10 mm au point de greffe. Le porte-greffe doit être préparé deux semaines en
avance en supprimant les pousses latérales et laissant le bouquet terminal.
Le greffon est un écusson portant un bourgeon dont la feuille est éliminée. On peut laisser une
partie du pétiole temporairement pour faciliter la manipulation de l’écusson. On prélève
l’écusson à l’aide d’un greffoir. Pour ce faire on effectue une coupe de 1 à 1,5 cm au-dessus de
l’œil jusqu’à 1,5 à 1,8 cm en-dessous de l’œil. Ensuite il faut enlever délicatement le bois
accompagnant l’écusson en faisant attention de ne pas blesser l’écorce.
Sur le porte-greffe effectuer une incision à une hauteur de 0,3 à 0,4 m. L’incision est sous
forme de T avec une longueur de 3 à 6 cm et une partie latérale couvrant le tiers du diamètre
de la tige. Puis insérer l’écusson et recouvrir par un raphia un ruban de PVC en laisser l’œil.
Dans des régions sèches où on craint le dessèchement de l’œil on peut recouvrir l’œil par le
raphia.
Quinze jours après le greffage il faut vérifier si l’écusson est toujours vert et dans ce cas il faut
découvrir l’œil. Dix jours après il faut vérifier s’il y a cicatrisation et démarrage du bourgeon.
Si oui on pourra enlever le raphia, sinon Il se peut que le bourgeon soit latent. Le bourgeon
démarre généralement après un mois
Quand le bourgeon s’est bien développé, on rabat le porte-greffe avec une coupe oblique
pointant vers le sol.
• Substrat
La qualité du substrat a une influence importante sur la croissance des semis de porte-
greffes/plants multipliés par bouturage. Un bon substrat possède à la fois les propriétés
chimiques et physiques qui favorisent une croissance saine et rapide des plantes, car ces
propriétés fonctionnent ensemble. Un bon substrat doit contenir suffisamment de nutriments
mais ne doit pas être lourd au point de bloquer les flux d'eau et d'air. De même, un substrat qui
a un drainage adéquat, mais qui est déficient en nutriments pour les plantes, n'est pas non plus
souhaitable. Les propriétés physiques du substrat sont les suivantes :
• La quantité d'eau qu'il peut retenir
• Son aération
• La texture du substrat
• Le poids du récipient ou du sac contenant le substrat.
Les propriétés chimiques du substrat comprennent
• La quantité d'éléments nutritifs
• La facilité avec laquelle ils sont disponibles pour les plantes
• La vitesse de libération des éléments nutritifs
• La vitesse de libération des éléments nutritifs pour les plantes.
Un bon substrat de pépinière doit présenter les caractéristiques suivantes :
• Il est léger pour faciliter le transport mais maintient fermement les plantes en place.
• Il retient l'eau mais permet également le drainage et l'aération.
• Il doit contenir les éléments nutritifs nécessaires à la croissance et au développement
des plantes.
• Il doit être dépourvu de graines de mauvaises herbes, de produits chimiques toxiques,
de champignons, de bactéries et de parasites présents dans le sol.
• La stérilisation ne doit pas modifier les caractéristiques du substrat.
a. Techniques de bouturage du manguier
1. Stérilisez les pots, les arrosoirs et autres outils avec de l'eau bouillante, de l'eau de javel
diluée, du formaldéhyde ou de l'alcool.
2. Le milieu d'enracinement peut être stérilisé en utilisant certains fongicides ou par
solarisation. La solarisation consiste à couvrir le sol d'un polyéthylène transparent et à
l'exposer au soleil.
3. Prélever de petites boutures d'environ 20 cm de long sur un manguier jeune et en bonne
santé.
4. Prenez de l'eau dans une tasse et ajoutez-y une dose d'hormone d'enracinement.
5. Plongez les extrémités inférieures des boutures dans cette solution pendant 8 à 10 jours,
en changeant l'eau tous les 2 ou 3 jours.
6. Plantez ces boutures dans un sol à bon drainage.
7. Mélangez du gravier avec du sable grossier en quantité égale et remplissez un petit pot
avec plusieurs trous de drainage au fond.
8. Bien arroser le sol.
9. Mélanger pour s'assurer que le sol est humide à tous les points.
10. Plantez les boutures dans le sol et enfermez le pot dans un sac en polyéthylène pour
maintenir une humidité élevée.
11. Placez le pot dans un endroit chaud, à l'abri du soleil. Mettez le pot au soleil mais les
boutures devaient être protégées du soleil en les ombrageant.
Mais malgré toutes les précautions et préparations, le taux de réussite ne s'élève qu'à 25 %, à
cause de son faible système racinaire. C'est la raison pour laquelle les chercheurs ont essayé de
trouver des solutions à ce problème, comme :
L'application exogène d'IBA 1 induit l'enracinement dans les boutures des tiges
Cette méthode était prouvée par des chercheurs de l’inde, ils ont trouvé que l'IBA améliore la
prolifération des racines et augmente également leur nombre.
1IBA : Indole-3-Butyric Acid est une hormone végétale de la famille des auxines et un ingrédient de
nombreux produits commerciaux d'enracinement des plantes horticoles.
Leur expérience comprend quatre traitements différents avec 10 répétitions, les différentes
concentrations utilisées pour cette étude sont les suivantes : T1 = 0 PPM (Témoin), T2 = 1000
PPM, T3 = 3000 PPM, T4 = 5000 PPM. Pour réaliser l'expérience, ils ont exposé la région
cambiale en enlevant la partie de l'écorce dans la région basale. La région cambiale exposée a
été immergée dans différentes concentrations d'IBA pendant une heure.
Le résultat indique que lorsque les boutures ont été traitées avec l'IBA, cela a eu un impact
favorable sur le nombre de bourgeons. Lorsque les boutures traitées avec T3 ont été observées
au 14ème jour, la valeur était de 2,9 et au 20ème jour, la valeur était de 2,8 tandis que pour les
boutures non traitées, la valeur était de 1,9 et 0,9 respectivement au 14ème et au 20ème jour
(Figure2).
L'effet de l'IBA dans les boutures de mangue sur la longueur moyenne du bourgeon, montre
que la longueur moyenne du bourgeon était plus élevée dans T3 (3000 ppm d'IBA) avec la
valeur de 3,9 cm au 14ème jour et 6,5 cm au 20ème jour. Lidwien et Dubois (1988) ont rapporté
que la longueur du bourgeon diminuait lorsque la concentration en auxine augmentait (Figure3).
Figure 3: Effet d'IBA sur la longueur des pousses
L'application exogène d'IBA sur les boutures de mangue joue un rôle majeur dans
l'enracinement et participe également à l'augmentation de la longueur des pousses. Le
pourcentage le plus élevé de bourgeons a été observé dans le traitement T3 (36%). En
comparant les valeurs entre T1 et T3, l'augmentation du pourcentage s'est avérée être de
111,7%. De même, lorsque la valeur de T3 est comparée à la moyenne de tous les autres
traitements, l'augmentation est de 71,6 % (Figure 4).
Figure 5: L'effet d'IBA sur le nombre et la longueur des racine par plant
Tableau 2:L'effet de la libération prolongée des fertilisants sur le nombre des pousses
a. Conditions de travail
Toutes ces études ont permis de conclure que les conditions de travail parfaites pour un bon
bouturage du manguier sont les suivantes :
• Dans tous ces cas, l'application de 3000 ppm d'IBA est primordiale
• Un mélange de tourbe et de sable (1 :1) s'est avéré être le meilleur milieu pour induire
l'enracinement des boutures.
• L'enracinement était de 41,66% dans les boutures de mangues maintenues à la lumière
du jour normale et de 50% dans celles maintenues dans l'obscurité continue
• La libération ralentie des engrais incorporés dans le milieu d'enracinement des boutures
améliore l’enracinement des boutures
D. La culture in vitro
La multiplication in vitro du manguier est particulièrement importante pour la production des
variétés mono-embryonées dont la graine donne des plants génétiquement différents entre eux
et différents de la plante mère. Elle répond au problème de pureté et d’homogénéité de ces
variétés. La multiplication in vitro à l’avantage de générer un grand nombre de plants dans un
court délai et sur une petite surface par rapport au greffage qui est largement utilisé pour la
multiplication des manguiers mono-embryonés. La méthode de culture in vitro utilisée pour la
propagation du manguier est l’embryogenèse somatique à partir des tissus du nucelle de fruit
immature. Selon les chercheurs ce tissu est le meilleur explant pour l’embryogenèse somatique
de Manguifera indica. L’embryogenèse somatique comprend cinq étapes : l’induction, la
conversion, la maturation, la germination et l’acclimatation.
1. Induction
Elle est caractérisée par la stimulation de la callogénèse (formation du cal) à partir de l’explant
et l’initiation de la formation des cals proembryonnaires. Cette formation de cals
proembryonnaires est favorisée par la présence de l’auxine 2,4-Dichlorophenoxyacetique (2,4-
D) dans le milieu d’induction. Pour le manguier la concentration du 2,4-D optimale est de 1mg/l
selon ( Al Busaidi, 2016). Les concentrations de 2,4-D supérieures à 1mg/l donneraient plus de
cals mais non-embryonnaires. A la fin de la phase d’induction on obtient des cals
proembryonnaires et éventuellement des ébauches d’embryons globulaires.
2. Conversion
Elle se caractérise par la prolifération des cals proembryonnaires et la formation d’ébauches
d’embryons globulaires et leur conversion en embryons cordés, torpédo et en embryons initiant
le stade cotylédonaire. Cette progression du développement est inhibée lorsque le milieu de
culture contient du 2,4-D qui est donc à éviter durant la phase de conversion. Cependant cette
phase de l’embryogenèse somatique nécessite du 6-Benzylaminopurine (BAP) à 0.5 mg/l au
milieu de base.
3. Maturation
C’est la différenciation des embryons sortant de la phase de conversion. Elle aboutit à
l’obtention d’embryons matures possédant des cotylédons bien différenciés. La maturation des
embryons somatiques cordés et cotylédonaires nécessitent 1 mg/l d’acide abscissique (ABA)
avec des concentrations de sucres réduites par rapport aux deux premières phases.
4. Germination
Les embryons matures (d’environ un mois pour la variété indienne Baramasi) munis d’ébauches
de racines et de pousses doivent passer dans le milieu de germination pour grandir et émettre
des racines, des tiges et des feuilles, c’est la germination. Le milieu de germination contient de
l’acide indole acétique (AIA), l’acide gibbérellique (AG3) et de la kinétine ajoutés au milieu
de base. La phase de germination pour la variété Baramasi dure environ quatre semaines.
5. L’acclimatation
les vitro-plants peuvent être plantés dans des pots contenant un mélange de terre et de sable et
mis dans de conditions ex vitro pour les habituer progressivement aux conditions externes
rudes.
6. Conditions de travail
Comme dans toute production de plants in vitro, le matériel végétal, les outils et les locaux de
travail doivent être dans des conditions aseptiques afin d’obtenir des vitro plants sains. Les
outils et les milieux de culture peuvent être stérilisés à l’autoclave 120 ºC pendant environ 20
minutes. La manipulation des explants se fait dans une hotte à flux laminaire où l’air est filtré
et stérilisé.
7. Gestion du brunissement du matériel végétal
Le brunissement des explants dû à l’oxydation de composés phénoliques exsudés est un
problème fréquent en micro propagation et cause des pertes de matériel végétal. Il existe
plusieurs produits tels que des antioxydants, de l’acide citrique, de l’acide ascorbique, de la
polyvinylpyrrolidone (PVP) qu’on peut ajouter au milieu de culture pour limiter ce
brunissement. L’incubation des cultures dans l’obscurité avec renouvellement fréquent du
milieu de culture diminue également l’exsudation des composés phénoliques.
8. La préparation des explants
• Division du fruit de mangue immature en deux et prélèvement de tissu nucellaire
• Lavage à l’eau et au savon des moitiés de fruit
• Faire une série de stérilisation : dans 70% d’éthanol pendant 10 min puis dans 0.1
g/100ml de chlorure de mercure (HgCl2) pendant 5 min et rinçage 3 à 4 fois à l’eau
distillée.
9. Milieu de culture
Tableau : Composition des milieux de culture pour les quatre stades de l’embryogénèse
somatique de Manguifera indica L.
2,4-D 1 mg/l
ABA 1mg/l
AIA 0.1mg/l
Kinetin 1mg/l
AG3 0.5mg/l
La composition du milieu de base est la même pour les quatre phases de l’embryogenèse
somatique de Manguifera indica.
Le milieu de base peut être constitue de : sels du milieu B5 de Gamborg’s, les composés
organiques et Fe-EDTA de Murashige et Skoog.
La phase de germination peut être réussie sans aucun apport de régulateurs de croissance chez
le manguier. (Al Busaidi, 2016)
V. Conclusion
En guise de conclusion la mangue est une culture importante qui a été utilisée depuis longtemps
cependant les techniques de multiplication sont peu développées pour cette culture. Donc en
tant qu'étudiants et futurs ingénieurs nous devons essayer de développer des méthodes de
multiplication comme le bouturage car elles sont rentables.
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