Autoconstruction Tronco Def
Autoconstruction Tronco Def
Autoconstruction Tronco Def
L’AUTOCONSTRUCTION
À LA TRONÇONNEUSE
Outils et techniques pour construire une charpente en bois rond
la Petite
Bibliothèque Paysanne
Colporter nos communs
Également disponibles à la date de la présente publication :
Prêtes à être reprises et adaptées sur chaque ferme, plusieurs centaines de technologies appropriées sont
disponibles en partage (sous forme de plans, chroniques, vidéos, guides techniques, etc.) aux adresses
suivantes :
www.latelierpaysan.org
forum.latelierpaysan.org
Ce projet est soutenu dans le cadre du Réseau Rural National (www.reseaurural.fr) par des fonds Européens
FEADER, des crédits du Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt et du Commissariat Général à
l’Égalité des Territoires.
Les propos contenus dans cette publication n’engagent que leurs auteurs.
Selene DONI
Nous tenons à remercier tout le comité de travail qui a participé activement à la mise en
place de ce document et à en nourrir les différentes parties.
Lorsqu'elles ne sont pas sourcées, les illustrations sont mises à disposition par Jonas Miara,
Lucas Liette ou Selene Doni. Certains dessin sont librement inspirés d'ouvrages présentés
en bibliographie.
1 : Paysan autoconstructeur
2 : Paysan autoconstructeur et sociétaire de l'Atelier Paysan
3 : Vice-directeur CAUE 45
4 : Bûcheron
5 : Charpentier
TECHNIQUES DE
L’AUTOCONSTRUCTION
À LA TRONÇONNEUSE
Outils et techniques pour construire une charpente en bois rond
Préambule
L’Atelier Paysan est la plateforme francophone des technologies paysannes appropriées. Réuni·e·s en
Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), nous développons depuis 2009 une approche singulière de l’outil de travail
paysan : accompagnement à la réappropriation de savoirs paysans et à une autonomisation dans le domaine des
agroéquipements adaptés à une agriculture biologique et paysanne. Concrètement, il s'agit de recensements des
réalisations sur le fermes, accompagnement à la conception de machines et bâtis paysans, formations à la l’auto-
conception ou aux techniques de l’autoconstruction, diffusion des savoirs et savoir faire, et portage, dans le cadre du
collectif InPACT, de la notion de souveraineté technique et technologique des paysans.
Les techniques et les technologies ne sont pas neutres. Les technologies agricoles représentent un des nœuds
principaux de l’orientation des modèles de production. Une réappropriation massive de ces technologies par
les usager·e·s – technologies qui façonnent les quotidiens et les systèmes agricoles et alimentaires - est devenue
indispensable. Dis-moi avec quelles machines tu travailles et je te dirai quelle agriculture tu pratiques... L’avènement
du tracteur a marqué un virage dans les économies globales de nos pays industrialisés (et pas seulement dans le secteur
agricole). Le complexe agro-industriel a largement fait son lit de cette modernisation technologique, vantée, imposée
à marche forcée, sans précaution aucune sur les conséquences, ici et là-bas, des modèles qui allaient être dessinés.
La question technologique dans le domaine agricole est depuis des décennies, et encore aujourd’hui, un véritable
impensé scientifique, politique et syndical, alors même que l’outil de travail fait partie du quotidien des fermes, des
paysan·e·s qui les font vivre. Entre sur-dimensionnement, standardisation indispensable à l’industrialisation, non-
sens agronomique et incitation fiscales et sociales aux investissements inutiles, c’est une partie significative du parc
machine écoulé dans les fermes qui ne sert pas à grand chose, sauf à mettre en difficultés techniques, ergonomiques,
économiques ou sociales quantité de communautés paysannes, quand elles résistent encore.
Nous assistons actuellement à une accélération de la fuite en avant technologique, à laquelle aucun pan de nos
sociétés, aucun secteur d’activité n’échappent, sous prétexte de renouvellement de nos compétitivités sur le “marché
monde”, de modernité, d’innovation... Le sur-dimensionnement, le surendettement, le surinvestissement ne sont pas
étrangers aux crises agricoles actuelles et à l’assujettissement des fermes aux logiques industrielles. Dans le même
temps, l’offre technologique et matérielle disponible pour les agriculteurs s’oriente toujours plus vers l’automatisation,
la digitalisation et la robotique, au mépris de toute possibilité de débat public préalable. La digiferme est en marche,
et son expansion est stimulée par une technophilie béate. Rien de bien nouveau cependant : il faut rechercher loin
en arrière les causes qui ont façonné l’inconscient paysan et qui marquent encore aujourd’hui la prépondérance du
machinisme et du tracteur en particulier, et plus largement de l’ensemble de l’outil ferme (ou exploitation agricole)
comme un artificiel révélateur de la réussite professionnelle. En surface.
Le bâti paysan n’échappe évidemment pas à ces grands mouvements de modernisation techniciste. Par la
digitalisation à marche forcée, nous allons accélérer le phénomène d’obsolecence programmée de bâtiments agricoles
d’ores et déjà jetables, industrialisés, standardisés, à régulièrement renouveller. Avec un sur-enchérissement des outils
de production, une sur-capitalisation exacerbée, un sur-endettement inacessible pour une agriculture biologique et
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paysanne, c’est à dire à taille et visage humains. C’est une politique volontariste complètement à rebours des enjeux
actuels et des signaux d’alerte : un système agro-industriel à bout de souffle, et qui, non content, accélère. Les mises
en mots sont ajustées, les raisons de ces dynamiques maquillées : l’essor de l’agroécologie ne dépend plus que de
l’émergence d’une french-tech agricole ! Les bâtiments du futur seront digitaux, automatisés ou ne seront pas. Cela
provoquera invitablement une prolétarisation supplémentaire du monde paysan, confronté à un outil de travail qui
lui échappe, dans tous les sens du terme, puisque progressivement pilotable à distance. Des bâtiments robotisés,
standardisés, dés-/transhumanisés.
Les actes du séminaire sur la Souveraineté Technologique, qui s'est tenu en Avril 2017 à Paris :
http://www.latelierpaysan.org/IMG/pdf/atelier_paysan_-_actes_ok.pdf
Nous n’aborderons pas ici en détails les bénéfices et limites des démarches d’auto-conception et d’autoconstruction
(et plus largement d’auto-production). Nous l’avons déjà copieusement fait (voir les liens à explorer plus haut),
et surtout d’autres, beaucoup plus nombreux l’ont fait par ailleurs, et pour beaucoup bien avant nous. Notons
simplement ici le caractère émancipateur à tous points de vue de cette approche, tant la mise en place d’un outil de
travail approprié, donc notamment la réalisation d’un bâtiment agricole approprié, est centrale dans la réussite d’une
aventure paysanne.
Simplement, l’autoconstruction d’un bâtiment agricole est un chantier d’ampleur (par rapport à la réalisation d’une
machine par exemple) et ajoute, dans une franche proportion, une dimension collective à un projet intimement
personnel. Au moins dans la perspective d’une inscription forte et durable dans une communauté paysanne locale
au sens large du terme, cette approche collective est un important facteur de réussite et de solidité d’une installation
paysanne.
Nous nous sommes concentrés sur la technique constructive de bâtiments agricoles avec un matériau brut : les
bois ronds, autrement appelés fustes. Parce que cette méthode est très abordable techniquement. Parce qu’elle est à
notre sens, trop peu documentée. Et parce que les autres techniques constructives, écologiques, reproductibles par
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l’approche autoconstruction, et adaptables aux bâtiments agricoles, ont déjà été très richement documentées par
ailleurs : les savoir-faire existants, les témoignages de terrain bénéficient d’une capitalisation et d’une expérience déjà
considérable.
Le bâti agricole, globalement, est moins complexe, dans sa conception et sa réalisation, qu’une habitation aux
performances écologique ajustées aux enjeux actuels. Le bâti agricole, quoique devant considérablement renforcer
ses explorations sur la question énergétique, demande clairement moins de temps de conception, de préparation, de
réalisation qu’une construction destinée à l’habitat humain.
Quand un chantier est très bien préparé, anticipé, approvisionné, maîtrisé, encadré, c’est le gage d’une réalisation moins
complexe, plus sereine. Les montants à investir, à surface égale, sont infiniment moins élevés dans une démarche
d’autoconstruction que dans le cas d’une construction majoritairement confiée à un tiers avec des matériaux plus
douteux, qui plus est si on s’empare de la technique présentée dans ce document. Nous ne parlons ici que de l’enveloppe
d’un bâtiment agricole, pas des aménagements intérieurs : avec une très forte proportion d’autoconstruction, une
dépense se situant autour de 100 € HT du m², terrassement et dalle comprise, peut donner une indication, relative.
Les temps de préparation et de réalisation seront très variables, d’un projet à l’autre. Ils seront fonction du contexte
local, bien évidemment, mais également des ressources en matériaux, en savoir-faire, en expériences similaires
disponibles localement, du temps qu’il est possible de libérer et de consacrer à la conception et la réalisation d’un
bâti agricole ; de la capacité à mobiliser un collectif pour la réalisation, donc de s’investir également dans d’autres
chantiers faisant appel au collectif afin de faire vivre et circuler une approche partageuse, du don contre-don.
Arrêtons-nous ici sur la préparation : le chemin d’approche, avant de se lancer, est à scrupuleusement parcourir :
interroger le bâtiment et ses aménagements, le penser au regard des multiples fonctions qu’il doit remplir, anticiper
l’évolution sur un temps long, sont des critères fondamentaux pour bien concevoir un bâtiment qui, ne l’oublions pas,
est un lieu de travail au quotidien ! Auto-concevoir, et pour les plus avancé·e·s, auto-construire un bâtiment ne sont pas
des démarches faciles, mais elles permettent le sur-mesure, la modularité, la personnalisation, et l’appropriation donc
l’autonomie : construire soi-même, c’est l’assurance de savoir réparer soi-même, de faire des économies considérables
par rapport à un bâtiment construit via une démarche conventionnelle et, en outre, d’avoir un lieu personnalisé.
Toute entreprise de conception se doit de porter attention particulière aux détails d’un projet qui, s’ils sont négligés,
peuvent contraindre le travail, alourdir la fatigue ou même entraver l’effort de production. Le cas échéant, ces détails
deviennent des défauts : une marche mal placée, une porte trop petite, deux étapes de transformation séparées par
un étage, l’absence d’un appentis pour couvrir une entrée, l’absence d’un sas entre deux espaces, l’absence d’un quai
de chargement, le manque d’anticipation de l’emplacement pour permettre l’extension, la défaillance dans la marche
en avant des produits de la ferme, etc.
Et enfin, le temps qui sera consacré au projet de bâtiment sera dépendant de l’expérience pratique des paysan·ne·s.
Une expérience déjà présente, ou qui sera à construire par des cheminements plus ou moins longs, encouragés par
l’efficacité de l’apprentissage de pair-à-pair.
Les plus expérimenté-e-s pourront même contribuer et prolonger ce premier gros travail de colportage.
En partageant vos expériences de terrain lointaines ou actuelles, vos difficultés et vos réussites, vos trucs et astuces,
vous contribuerez à un pot commun indispensable, car fruit de communautés paysannes qui (re)prennent en main
leurs outils de travail et qui (re)construisent leurs indispensables autonomies, leur émancipation. Les mises à jour de
ce guide à venir n’en seront que plus riches, plus appropriées, plus appropriables.
Les ressources mobilisées pour la mise en place de ce travail ont été multiples. Visites et chroniques de terrain, mise
en place de cycles de formations et échanges avec les paysan·ne·s ont constitué la matière pour la rédaction de cet
outil. Ce guide est le résultat d’un travail collectif, d’une collecte de données, d’expériences, de réussites de terrain qui
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ne nous appartiennent pas, et que nous contribuons à verser au pot commun des savoirs et savoir-faire paysans. Il
constitue une étape, à faire vivre, qu’il nous fallait poser et diffuser, pour inciter, et avancer. Nous assumons les lacunes
ou les impasses. Que les personnes qui ont richement contribué à ce travail soient remerciées ici. Nos éventuelles
mauvaises interprétations de témoignages et contributions de terrain ne relèvent que de notre propre responsabilité.
Témoignage de sociétaire
Pierre Berthet (paysan boulanger, autoconstructeur et sociétaire de l'Atelier Paysan)
Ces solutions, certainement plus onéreuses, nécessitent souvent une prise en charge
partielle ou totale par la subvention, pour être viables pour les paysan·ne·s. Et c’est une
autre source de difficulté, ces aides pouvant être conditionnées à des critères (filière,
surface, production ...) qui excluent les paysan·ne·s en phase d'installation ou celles et
ceux qui travaillent sur des petites surfaces. Une complexité certaine, et une question
posée : sommes-nous tou·te·s égaux·ales face à la subvention ? Il me semble que non,
et qu’elles peuvent même contribuer, dans la majorité des cas, à orienter la construction
vers des choix prédéfinis par l'État ou par l'organisme qui les met en place.
Mis à part les raisonnements purement pécuniers, chantier d'autoconstruction signifie maîtrise de ses choix, de ses
actions. On ne se situe pas dans un système prédéfini, sans doute plus facile mais aussi très contraint, dans lequel on
est très limité, plus dirigé.
En outre, dans un monde de surproduction et de survitesse, l'autoconstruction permet de créer un outil d'échange
»
des compétences avec les autres paysan·ne·s et plus généralement avec les autres habitants du territoire. C'est un
formidable outil pour les aider à se désenclaver de leur ferme, à lever la tête et à s'ancrer au territoire.
Ce document entre dans le cadre du projet MCDR Usages. Cette Mobilisation Collective pour le Développement
Rural est un programme de travail, mis en place avec d’autres structures, qui cherche à impliquer directement les
usager·e·s dans le processus d’innovation. Cette mobilisation vise à établir un autre rapport à la technique, et un autre
rapport à l’implication des usager·e·s, qui sont bien plus que des utilisateur·rice·s passif·ve·s, associé·e·s au-delà d’une
innovation pensée pour elles et eux, mais sans leur concours.
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Sommaire
Remerciements 3
Préambule 6
Partie I : Les clefs pour autoconstruire 13
1.1 Réglementation 15
Permis de construire et déclaration préalable 16
Garanties et assurances de chantier 18
Les matériaux considérés "hors-norme" 19
1.2 Conception 21
Fonctions et surfaces 22
Insertion dans le paysage et orientation 24
Conception de la charpente 26
1.3 Formation coupe et levage d'une charpente : 33
La préparation du chantier 34
Formation coupe d'une charpente 36
Formation levage d'une charpente 38
10 sommaire
Partie III : Couper, assembler et lever 67
3.1 Se préparer à la coupe 69
Les outils de chantier 70
Affûtage et entretien d'une tronçonneuse 72
Tracer une épure 74
3.2 Les assemblages 77
Panorama des assemblages en bois rond 78
Positions de la tronçonneuse et coupes 80
Réalisation des assemblages principaux 82
3.3 Levage de la charpente 87
Points de vigilace sur le chantier 88
Outils de levage 90
Assemblage des charpentes 92
11
12
Partie I : les clefs pour
autoconstruire
Cette première partie explore les clefs de l’autoconstruction. C’est à dire les différents éléments qui entrent
en relation en amont de la réalisation d’un projet de construction.
Le premier sujet abordé sera la réglementation : argument complexe qui mériterait un ouvrage dédié.
Pour cette raison, ce chapitre se concentrera sur l’exploration de quelques éléments techniques et leur application à
l'autoconstruction, nourris des expériences pratiques des paysan·ne·s autoconstructeur·rice·s.
Thématique directement reliée à la réglementation, la conception est un autre pilier du projet architectural.
Pour la réalisation d'un projet de bâtiment, certaines notions ne sont pas à négliger pour que le bâtiment réalisé soit
au plus proche des intentions du départ. Les aborder, même de manière non exhaustive, permet de les avoir dans un
coin de tête lorsqu’on essaye de mettre sur papier une idée de bâtiment. Elles existent et elles sont là pour une raison !
Ce ne sont pas des règles, mais des éléments à considérer ; comme la météo pour avoir une bonne récolte.
Pour conclure cette première partie, nous verrons un aperçu du déroulement de la formation de coupe et
levage de charpente, qui sera utilisée comme exemple tout le long de ce livret.
13
14 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
1.1/ Réglementation
Réglementation 15
Permis de construire et déclaration préalable
Quand le permis de construire est-il obligatoire ?
Les projets de construction sont soumis à des formalités différentes selon l'importance des travaux :
Les installations sont considérées nécessaires si elles sont indispensables au bon fonctionnement de
l'exploitation et ce lien de nécessité est vérifié avec des critères justifiés par le pétitionnaire. Les renseignements
fournis, pour préciser les éléments justifiant la nécessité du bâtiment, concernent : les caractéristiques de l'exploitation
(superficie, matériel requis, productions,…), la configuration et localisation des bâtiments (existants ou non) sur
l'exploitation, l'exercice effectif de l'activité agricole.
Exemple de fiche de renseignements à joindre au permis de construire :
http://www.ain.gouv.fr/IMG/pdf/batiment_exploitation_agricole_Fiche_Aide_Justification.pdf
Pour toute construction sur un terrain agricole, la ferme doit respecter la taille d'exploitation minimale :
« La surface minimum d'installation (SMI) est fixée [...] pour chaque région naturelle du département et
chaque nature de culture. Elle est révisée périodiquement [...] Pour les productions hors sol, une décision
du Ministre de l'Agriculture fixe les coefficients d'équivalence applicables uniformément à l'ensemble du
territoire sur la base de la [SMI] nationale» (L312-6 du code rural)
Attention : d'autres normes spécifiques peuvent s’appliquer selon la destination du bâtiment. Ces particularités se
traitent au cas par cas, selon la filière.
Réglementation 17
Garanties et assurances de chantier
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2034
Site officiel de l'administration française :
En cas de désordre dans le bâtiment, l'assurance fera appel à un expert qui cherchera à trouver l’origine
du problème. Pour cela, il fera un travail de comparaison avec des textes et documents de mise œuvre du principe
constructif, comme les DTU (Plus de détails voir la partie "matériaux hors-norme").
Dans tous les cas, ces garanties visent à protéger le Maître d'ouvrage (personne morale ou physique pour
qui le bâtiment est construit) en obligeant la Maîtrise d’œuvre (exécutant les travaux) à réparer les dommages. Il est
évident que, dans le cas de l'autoconstruction, maître d'ouvrage et maître d’œuvre sont la même personne et, selon
la court de cassation dans un arrêt du 7 novembre 2012 (N° de pourvoi: 11-25370) , cette dernière est responsable de
son bâtiment :
« Un constructeur, qu’il s’agisse d’un professionnel ou d’un particulier, est responsable des dommages,
qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui le rendent impropre à sa destination, et ce pendant dix
ans. Ainsi un particulier qui réalise lui-même ses travaux de construction en est responsable et est
redevable de la garantie décennale en cas de vente du bien. »
Donc en étant Maître d’œuvre, l'autoconstructeur·trice est responsable pendant dix ans du bâtiment réalisé
(sans avoir accès à une garantie décennale comme maître d'ouvrage) et, en parallèle, comme maître d'ouvrage il /
elle doit souscrire une assurance de dommage (dite assurance
"dommages-ouvrage"), qui a pour objet d'intervenir en LES CASTORS :
préfinancement des dommages de nature décennale. Les castors est une association qui organise des
formations à l'autoconstruction et des chantiers
L'assurance "dommages-ouvrage" (DO) est obligatoire
participatifs. Ils s'occupent également de faire bouger
pour toute construction, mais elle ne s'applique pas à « [...] les lignes pour la réglementation dans le champ de
la personne physique construisant un logement pour l'occuper l'autoconstruction. Ils ont notamment mis en place
elle-même ou le faire occuper par son conjoint, ses ascendants, une assurance pour les chantiers participatifs avec
ses descendants ou ceux de son conjoint. » (L243-3 du code des une option d'assurance complémentaire accidents de
assurances). la vie. En outre, sera bientôt disponible une assurance
dommage aux biens pour la phase de chantier.
Par conséquent, pour une construction agricole, la Les castors en Rhône-Alpes :
banque peut exiger une DO pour délivrer un prêt bancaire, http://www.castorsrhonealpes.fr/
puisque cette dernière est obligatoire. Au contraire, elle ne peut
L A FÉDAC :
pas exiger une DO pour la construction d'un logement (vu la
dérogation ci-dessus), mais elle peut refuser un prêt bancaire, La FÉDAC (FEDération des ACcompagnateurs à
l’autoproduction et à l’entraide dans le bâtiment) est
étant donné que les conditions de prêts sont déterminées par les
en train de mettre en place une décennale pour les
règlements internes à la banque-même. En général la solution est chantiers accompagnés par des professionnel·le·s. A
de faire le tour des banques pour augmenter les chances d'obtenir ce jour ils sont encore dans une phase de réflexion,
un prêt. Ne pas hésiter à ajouter des documents montrant des mais vous pouvez rester informé·e·s via leur site
formations ou diplômes en construction obtenus. internet.
Site officiel de la FédAc:
https://www.fedac.fr/
« [...] aux bâtiments agricoles, d'élevage et aux bâtiments ou parties de bâtiment qui, en raison de
contraintes spécifiques liées à leur usage, doivent garantir des conditions particulières de température,
d’hygrométrie ou de qualité de l'air, et nécessitant de ce fait des règles particulières. [...] »
(Arrêté du 28 décembre 2012, article 1)
Pour plus de détails, le lien à la fiche d'application de la RT 2012 :
http://www.rt-batiment.fr/fileadmin/documents/RT2012/fiches_applications/2015-06-08_FA_usage_batiment.pdf
Pour les bâtiments qui reçoivent du public d'autres normes s'appliquent : incendies, sanitaires,
réglementations accessibilité ... De plus, selon l'usage des bâtiments agricoles, s'appliquent d'autres réglementations
particulières liées à la filière et, en général, à des normes d'hygiène pour le travail et la manipulation de la nourriture.
Le monde du bâtiment est régi par d'autres documents qui ne sont pas normatifs, mais qui sont considérés
comme quasi-norme par les assurances, qui exigent un protocole de conformité pour appliquer leur dispositions.
C'est le cas des DTU, des avis techniques et des règles professionnelles.
Les DTU et les avis techniques sont des documents, pour la plupart rédigés par des industriels, qui expliquent
les valeurs et les modalités de mise en place d'un certain matériau : s'il peut être appliqué en façade, en toiture,
quelle inclinaison et quel poids il peut supporter. Les règles professionnelles, au contraire, sont rédigées par des
"professionnel·le·s" comme son nom l'indique, sur la base de l’expérience de chantier et d'usage de certains matériaux.
Les "hors-norme"
Tous les matériaux qui n'entrent pas dans l'un de ces trois cadres (DTU, avis techniques ou règles
professionnelles) sont considérés "hors-norme" parce que les assurances ne savent pas dans quelle case les mettre
pour juger de la qualité de mise en œuvre. Ce sont des matériaux qui viennent souvent des techniques anciennes ou
vernaculaires, comme par exemple : le pisé, les fondations à la chaux, les enduits terre-chaux, la paille porteuse ...
Ces matériaux et ces technique, malgré leur intitulé, ne sont ni interdits ni normés et leur utilisation peut
servir de référence pour rédiger des règles professionnelles, comme dans le cas des règles professionnelles de la
construction paille (RPCP) rédigées par le RFCP.
Lien du RFCP (Réseau français de la construction paille) :
POINT DE VIGIL ANCE : http://rfcp.fr/
Fonctions et surfaces
Insertion dans le paysage et orientation
Conception de la charpente
Conception 21
Fonctions et surfaces
Le bâtiment agricole est un outil du/de la paysan·ne. C'est lui qui va protéger l'ensemble, qui va stocker et
agencer, c'est le support qui permet un travail agréable et efficace. Au même titre que les autres outils, un bâtiment peut
être conçu de manière fonctionnelle et ergonomique, comme il peut être un fardeau qui entraîne des contraintes
pour l'utilisateur·rice et affecte le travail. Il importe donc d'être capable d'analyser, de comprendre ses besoins et de
s'approprier le projet du bâtiment.
Une possible clé d'entrée pour la conception est d'établir, avant tout, un cahier des charges qui comprend
les actions qui seront accomplies chaque jour dans le bâtiment. La liste exhaustive de ces actions donne une base
pour imaginer l'aménagement idéal pour chacune d'entre elles. Puis tous ces sous-espaces idéaux peuvent être mis
en relation sous forme de bulles, en établissant les points communs et les liens nécessaires.
Pour accompagner toutes ces actions, un bâtiment agricole doit être conçu de manière fonctionnelle. La
morphologie et l'agencement de l'espace sont fonctionnels dès lors que la mission qu'on leur attribue est bien remplie.
Dans un bâtiment de production agricole ce principe met en évidence les logiques de marche en avant, de gestion
spatiale des troupeaux, de trajets de circulations, de la prise en compte des obstacles, de l'anticipation du stockage,
etc.
La fonctionnalité est le rapport action/espace dans un projet, mais il ne faut pas oublier le rapport usager·e/
action et, en conséquence, la relation de l'outil à l'usager·e. En effet, une forme, ou un agencement particulier,
peuvent faciliter l'emploi de l'outil et donc relever du confort de travail. La lumière naturelle ou un éclairage bien
positionné, l'aménagement des différences de hauteur de sol, les saillies de toiture permettant d'étendre l'espace
de travail pendant les beaux jours, la réalisation de systèmes pour porter le moins possible ... Tout ceci établit une
ergonomie des espaces.
Dans l’objectif d’optimiser l’espace et de réduire les trajets entre plusieurs postes de travail, la marche en
avant est une des clés qui rend un bâtiment ergonomique et fonctionnel. Moins la distance (en longueur et en
hauteur) est grande entre deux étapes, plus les efforts seront limités.
Implantation du bâtiment
Il faut prendre en compte le développement de sa ferme. Schéma de la disposition d'une ferme en maraîchage
construite autours d'un îlot central.
Les ambitions doivent être posées sur le futur de la production :
augmentation de la taille de l’élevage, du nombre de personnes
qui travaillent, de la mécanisation et du parc matériel, de la taille
des bâtiments, de la superficie disponible... Tout est à prendre en
compte dès le départ car, même si les installations adéquates ne sont
pas mises en place immédiatement, elles imposent des contraintes
spatiales et structurelles sur le bâtiment.
Conception 23
Insertion dans le paysage et orientation
L'implantation d'un bâtiment est aussi fortement conditionnée par la question de l'orientation et donc
de l'ensoleillement. Le soleil, étant la première source de chaleur et de vie, détermine les emplacements des
pièces, selon leur fonction, et des ouvertures. On placera de préférence les lieux dédiés aux animaux au sud pour le
maximum d’ensoleillement dans la journée et on percera des ouvertures à l’ouest pour que la chaleur accumulée soit
maximale.
Il faut savoir que le soleil a son zénith à environ 70° pendant l’été, 30° pendant l’hiver. On comprend donc
que la face la plus exposée d’un bâtiment est la toiture orientée sud. Toutes les ouvertures zénithales sur cette face
vont diffuser un maximum de chaleur pendant l’hiver, mais peuvent aussi engendrer des surchauffes pendant l’été.
De même pour les ouvertures de la façade sud, il est souvent prévu un sailli de toiture au-dessus des fenêtres de
manière à ce que le soleil pénètre pendant l’hiver et non pendant l’été.
Protéger ou exposer la construction au soleil signifie aussi jouer avec la lumière. Un espace bien illuminé
confère un cadre agréable au travail. Il est très difficile de prévoir exactement quel sera l’effet d'une ouverture ou
d'un éclairage dans un espace. Travailler son projet avec une maquette peut être une solution valide pour examiner
les différentes options. Avec du bon sens, en prenant en compte l’orientation, les masques occultant et l’intensité de
la lumière, on arrive à imaginer suffisamment comment illuminer un lieu de vie, une pièce de repos, un bâtiment
d'élevage ou un atelier.
La configuration du terrain peut être un atout ou un grand inconvénient pour un projet de construction.
Si le terrain est en pente, la mise en œuvre pourra être plus difficile, mais elle peut aussi permettre de "cacher" le
bâtiment, le rendre plus discret, lui conférer une masse thermique, le positionner en semi-enterré, y faire une cave ou
encore l'élever sur pilotis pour avoir un espace à utiliser en dessous. Cette prise de conscience du paysage existant
est une étape fondamentale pour une écoconception du bâtiment.
La nature environnante, la nature proche, les méthodes de construction vernaculaire, le dénivelé et la pente
de la parcelle, le traitement des haies et des clôtures... Penser le bâtiment selon différents angles de vue, différentes
échelles, est un moyen incontournable pour intégrer le bâtiment, le but étant « d’adoucir les angles forts ». Construire
avec le paysage c’est aussi construire en profitant de l’implantation de la nature.
L’idée de l’insertion dans le paysage est relativement récente et vient du fait que, au cours du dernier
siècle, une réelle déstructuration a dévisagé les campagnes. Les infrastructures et l’industrie en sont une des causes,
mais l’industrialisation de l’agriculture n’est pas en reste. La protection du paysage s’inscrit donc dans une pensée
écologique du développement.
Conception 25
Conception de la charpente
La charpente et la hiérarchie des éléments
Approfondir, encore une fois, le rapport
besoin / espace est une étape fondamentale pour la
conception de la trame du bâtiment. Il existe de
nombreuses solutions techniques pour la création
d'une charpente, mais l'optimisation de la structure,
selon son utilisation, conduira à une construction plus
soutenable économiquement et pour son usage.
Chaque structure se base sur une hiérarchie des
éléments qui la composent. Une charpente, portée
par des poteaux ou des murs, porte, à son tour, les
pannes qui prennent en charge la trame du toit. En
effet, chaque composant doit à la fois porter son
poids et celui des autres composants. Pour ce faire, un
dimensionnement hiérarchique est fondamental : un
liteau aura une section plus petite qu'un chevron, lui
Les composants d'une charpente même plus petit qu'une panne.
Cette hiérarchie doit être calculée par une méthode qui s'appelle la "descente des charges". En effet
l'autoconstructeur·rice doit s'assurer que les charges descendent graduellement, à partir du niveau le plus haut
(charpente ou toiture terrasse) à travers tous les élément jusqu’au sol, qui est la véritable structure porteuse d'un
bâtiment. La descente des charges est un outil pour repérer le trajet des charges dans une structure, de haut en bas.
Elle permet de s'assurer, notamment, qu'il ne manque pas un poteau à un endroit chargé, par exemple.
Bon à savoir pour les calculs : un daN équivaut à plus ou moins 1 kg (1kg = 10 N)
Conception 27
Les sollicitations présentes dans une charpente
En plan, la charpente a une forme géométrique triangulaire. Parmi les différentes formes, le triangle est la
seule indéformable par définition : en appuyant sur les nœuds d'un triangle, les trois côtés ne se déplacent pas. Malgré
ce constat, lorsque la force s’exerce sur les cotés du triangle, la matière tend à avoir une déformation proportionnelle à la
longueur et à la section de l’élément. Ainsi, pour éviter des déformations permanentes ou des ruptures dans la structure,
le dimensionnement des éléments sera adapté à la taille du bâtiment et aux sollicitations que la charpente est appelée à
soutenir. Les poinçons, les contrefiches, les jambes de force et toutes les autres pièces de triangulation concourent, elles
aussi, à rigidifier la structure de la charpente.
Traction :
La résistance à la traction, c'est la capacité d'une pièce
à résister à l'arrachement. Comme le fil de couture que Le cisaillement :
l'on tire à chaque bout jusqu'à la rupture. En fait, c'est
l'effort strictement opposé à celui de la compression. Une poutre subit une sollicitation de cisaillement
La traction seule n'intervient qu'assez rarement dans quand lui sont appliquées deux forces égales, mais de
la construction, seuls les tirants d'un contreventement direction opposée (imaginez l'action des ciseaux sur
ont cette particularité. En outre, il est bon de noter le papier). Dans des assemblages en embrèvement, le
qu'un matériau qui résiste bien en compression n'est talon de la poutre subit une sollicitation de cisaillement
pas nécessairement résistant en traction et vice- qui est inversement proportionnelle à la longueur
versa. Par exemple, l'acier travaille bien en traction et du talon-même. De même, dans des assemblages à
compression, mais le béton n'est pas bon en traction tenon-mortaise, les éléments découpés subissent le
(c'est pour cela qu'on fait du béton armé). cisaillement dans les points de découpe.
Conception 29
Le vent souffle ! Dans la première solution, les charpentes contreventent le bâtiment sur le plan de la force F1, mais sur la plan de la force
F2, ils ne sont pas tous en place. La force F2 est en effet contrastée en partie par le contreventement, mais l'absence d'un contreventement en
premier plan (ajouté pour la deuxième solution) génère un moment de rotation (M1) qui va tordre la structure et probablement la faire tomber.
Les contreventements, comme indiqué précédemment, doivent donc être placés sur tous les plans de la structure.
NB : les pannes ont une couleurs bleue parce qu'elle participent en partie à contreventer la structure, mais ceci n'est pas leur rôle primaire et
elles ne peuvent en aucun cas se substituer aux contreventements.
Maquette 3D de la structure
OB J EC T IF S DE L A F OR M AT IO N :
L’objectif principal de ces formations est de transmettre les savoirs et savoir-faire en vue de l’utilisation
d’une tronçonneuse pour la taille d’une charpente bois. En outre, la formation s’appuyant sur une construction
à l’échelle, les participants trouveront dans le programme les notions clés quant aux principes structurels d’un
bâtiment en bois et aux techniques d’édification d’une charpente.
Plus généralement, tout·e paysan·ne voulant se former à la construction de bâtiment, dans la perspective
d’un agrandissement, d’une rénovation, d’un réagencement, ou de l’autoconstruction d’un nouvel édifice, peut
venir apprendre ou s’expérimenter dans les techniques de construction à la tronçonneuse.
Le jour J, une dizaine de participants se sont réunis sur la ferme pour se lancer dans une semaine de chantier /
formation. Le tour de table fût hétérogène : maraîcher, pêcheur, éleveur et paysan et paysanne en parcours
d’installation. Le temps était au rendez-vous et, à la suite d’un petit tour de sécurité et d’affûtage des tronçonneuses,
nous avons procédé ensemble au traçage d’une épure pour les premiers portiques. Le lendemain, les tronçonneuses
ont démarré à l’unisson et les découpes des poteaux, arbalétriers, jambes de force, poinçons et assemblages ont
transformé rapidement la dalle de béton en un tapis de copeaux.
OB J EC T IF S DE L A F OR M AT IO N :
L’objectif principal de la formation est de transmettre les savoirs et savoir-faire en vue de l’utilisation
d’une tronçonneuse pour la taille d’une charpente bois. Cette deuxième session permet aux participants de
s’initier aux techniques de levage d’une charpente en sécurité, ergonomie et avec des moyens financiers limités.
Plus généralement, tout·e paysan·ne voulant se former à la construction de bâtiment, dans la perspective
d’un agrandissement, d’une rénovation, d’un réagencement, ou de l’autoconstruction d’un nouvel édifice,
peut venir apprendre ou s’expérimenter dans les techniques de construction à la tronçonneuse et de levage de
charpente.
Quelques semaines après, nous nous sommes réunis de nouveau, sur 3 jours cette fois-ci, afin de lever toutes les
fermes préalablement fabriquées. La difficulté s’est accrue : la maîtrise de la tronçonneuse était indispensable pour
tailler les assemblages laissés en suspens, pour faire les niveaux, assurer l’alignement des portiques et surtout, pour
manipuler les portiques eux-mêmes avec les moyens de levage que nous avions sur place…
Cette deuxième partie met en avant les premiers éléments pratiques pour l'autoconstruction avec une
tronçonneuse. Elle donne un aperçu du cheminement du bois, de la forêt jusqu'au chantier, en passant par l'abattage.
La première sous-partie abordera la thématique des essences communes à la construction, avec une
attention particulière aux caractéristiques qui les différencient. Le domaine de la foresterie est vaste et varié, avec des
singularités liées aux territoires. L'objectif de ce chapitre est de donner des éléments de compréhension en la matière
et de les appliquer au cas particulier de la construction en grumes.
Ensuite, une fois analysée la panoplie des essences disponibles, place à la tronçonneuse ! En mettant en
avant toutes les précautions nécessaires pour protéger la personne et la forêt environnante, cette partie décrit les
étapes fondamentales de l'abattage et du débardage d'un arbre.
Une fois le bois trouvé, directement en forêt ou par commande, il est important de considérer
l'approvisionnement de ce dernier sur le chantier, non seulement en ce qui concerne la quantité, mais aussi les
modalités de transport et les étapes qui précèdent la mise en œuvre.
41
42 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
2.1/ Les essences
Les essences 43
Point sur l'exploitation forestière
Bref description de la forêt française
La France est parmi les pays qui possèdent les plus grandes
surfaces boisée d'Europe. Selon une source de 2010 (Teruti-Lucas),
il s'agit de 16.946 milliers d'hectares de forêts. Parmi elles : 76 % sont
des forêts privées, 9 % des forêts domaniales et les 15 % restants des
forêts publiques (IGN 2014). Les forêts privées représentent donc
une bonne partie de la surface boisée de France.
Les forêts domaniales et les forêts publiques sont réparties,
pour la majorité, sur des surfaces qui dépassent les 25 ha. Les forêts
privées représentent sur le territoire des grandes surfaces de plus de
25 ha (48,4 %), mais aussi de petites parcelles de moins de 10 ha (35
%) en passant par des surfaces qui sont comprises entre 10 et 25 ha
(16,6 %) (MAAPRAT 2010).
Les feuillus sont les arbres les plus présents sur le territoire,
avec 1626 Mm3 (milliers de m3 de bois fort tige sur écorce, plus de
détails dans le glossaire) suivis par les résineux, soit 891 Mm3 (IGN
2014).
Carte de la répartition des essences sur le territoire
L'achat du bois rond et les prix indicatifs français. (Source : Mémento FCBA 2014. Source
données : e-IGN 2014, campagne 2008 à 2012)
Calculer le prix d'un arbre sur pied n'est pas si facile. En
premier lieu, les prix changent toute l'année et, de plus, ils dépendent
fortement de la production et de la disponibilité dans la région.
Malgré ce constat, le gouvernement fournit des tableaux
résumés des prix moyens sur pied des arbres et il met régulièrement
à jour ces données. L'étude se base sur un échantillon d'environ deux
cents entreprises qui participent en remplissant un questionnaire.
Enquête prix du bois (mise à jour régulière) :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/enquetes/forets-bois-et-derives/prix-du-
bois-825/
D I F F I CU LT É S D 'A CCÈ S E T R E S T R I C T I O N S :
Proportion de la surface forestière
située à plus de 500 m d'une route
ou sur une pente supérieure à 30 %
0 à 12 %
12 à 25 %
25 à 40 %
40 à 60 %
60 à 85 %
Ce tableau indique, toujours selon la norme, qu'il faut utiliser un bois de classe 2 pour une charpente.
Aujourd'hui, les démarches environnementales sur l'utilisation du bois sont de plus en plus nombreuses et la tentation
d'utiliser des bois naturellement durables est forte. Selon leurs conditions d'utilisations et suivant les classes de
service mises en place, certains bois sont considérés comme employables pour une charpente sans traitement
chimique.
Tableau sur la durabilité des bois. (Source des
données : guide utilisation du bois, CNDB, p. 10)
La réalité du projet
Ces études professionnelles sur la durabilité et les classes
de service peuvent desservir un projet d'autoconstruction. En effet,
bien souvent, le bois disponible sur la ferme ne correspond pas aux
normes européennes en vigueur. Dans ce cas, le conseil est de visiter
un grand nombre de bâtiment agricoles anciens sur le territoire
et de prendre en compte les bons exemples. Ces bâtiments, en place
depuis des dizaines d'années, sortent souvent des cadres normatifs, Exemple de charpente ancienne (Source : Maisons
mais ils sont parfaitement fonctionnels et adaptés au climat local. Vous paysannes de France, n° 191, printemps 2014, p. 15.)
pourriez être surpris·e par une charpente en peuplier, construite au Site Maisons Paysannes de France :
début du siècle, et qui est toujours exploitable. http://www.maisons-paysannes.org/
Les essences 45
Les essences communes à la construction des charpentes
Pour commencer, voici une sélection des bois les plus employés pour la construction des charpentes. Cette
liste à été éditée sur la base de la classification donnée par la norme européenne : des bois qui ne nécessitent pas de
traitement pour un emploi en classe 2 (voir les tableaux à p. 45).
Les résineux
Les feuillus
LE CIRAD :
Sur le logiciel en ligne Tropix vous trouverez le liens vers des fiches
pour chaque essence de bois. Ces fiches, régulièrement mises à jour,
peuvent vous donner des informations intéressantes sur le bois choisit.
Site internet Tropix, accès direct aux fiches* :
https://tropix.cirad.fr/fiches-disponibles
*Fiche[s] provenant du logiciel Tropix 7 [1], avec l'autorisation de l'UR Biomasse,bois énergie,
bio-produits [2] du Cirad [3].
[1] : http://tropix.cirad.fr/
[2] : http://ur-biowooeb.cirad.fr/
[3] : http://www.cirad.fr/
Les essences 47
48 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
2.2/ Abattage et
débardage des arbres
Points de vigilance pour l'utilisation d'une tronçonneuse
Choix et abattage
Débardage
ASTUCE:
Le décompresseur
permet de réduire
l'effort à fournir
pour démarrer le
moteur, surtout à
froid.
Morphologie de l'arbre
L'aubier est la partie «vivante» FIBRES TORSES :
d'un arbre. Situé juste sous l’écorce, Dans cette déformation, indiquée par
il transporte la sève et croît durant la la direction hélicoïdale de l'écorce,
période estivale. Chaque hiver, quand les fibres se disposent en hélices par
la sève « redescend », une partie de rapport à la direction de croissance de
l'aubier se transforme en duramen (bois l'arbre. Cette déformation engendre un
parfait). C'est ainsi que se forment les bois plus lourd, peu élastique, difficile à
cernes annuels et concentriques que l'on travailler et prédisposé à torsion pendant
observe pour estimer l'âge d'un arbre. le séchage.
L'aubier est moins durable, plus tendre,
et plus sensible à l'attaque des insectes
xylophages que le duramen.
Comment choisir l'arbre
Les bois sont classifiés en quatre catégories selon la présence de nœuds et imperfections. Pour une charpente la
catégorie de référence est la C (tous les bois de catégorie supérieure sont utilisables).
A B C D
C ALENDRIER LUNAIRE :
Pour savoir quelle est la bonne saison pour l'abattage, vous pouvez faire référence à un calendrier lunaire. D’après
Maria et Matthias K. THUN (calendrier des semis biodynamique 2018, mouvement de culture bio-dynamique, p.88),
" les arbres peuvent être abattus en novembre ou décembre, pendant les périodes fleurs, se trouvant en période de
plantation (lune descendante)".
Solutions d'abattage :
- Élaguer les branches les plus grosses
- Mettre un mouflage et des cordes pour orienter
l'abattage.
- ... ou par d'autres contraintes : toujours observer Solution d'abattage : Perçage à cœur pour vérifier si
l'aspect de l'arbre avant toute action. l'arbre est bien pourri. Si c'est le cas adapter l'abattage
Solutions d'abattage : perçage à cœur. Cela permet à cette découverte.
d'enlever les tensions dans l'arbre.
La "croix du bûcheron"
Cette technique se base sur le théorème de Thalès. Deux bâtons de la même longueur placés pour former
un angle de 90°. Bâton horizontal collé à l’œil. Mettez-vous à une distance plus au moins égale à la hauteur de l'arbre.
Avancez ou reculez pour faire entrer l'arbre complètement dans le bâton vertical. Lorsque c'est le cas, la distance
entre vous et l'arbre constitue la hauteur de ce dernier. Cette technique permet de choisir un arbre à la bonne
hauteur et d'installer correctement le périmètre de sécurité.
L'entaille
L'entaille peut être réalisée en
commençant par le plafond ou par le
plancher. Pour les débutants le conseil
est de commencer par le plafond.
Coupez donc le plafond, avec une
profondeur qui ne dépasse pas
1/4 du diamètre de l'arbre. Ensuite
coupez le plancher en rejoignant
parfaitement le plafond. Le plancher
doit être parfaitement horizontal
pour avoir un rapport constant entre
plafond et plancher.
Attention : ne jamais retoucher le
plafond, car sans le vouloir, vous
pourriez modifier l'angle de chute.
Méthodes d'abattage
L'ébranchage
Pour l'ébranchage conservez une position stable avec les pieds écartés à largeur d'épaules. Tronçonnez les branches
avec la partie supérieure du guide en faisant attention à la zone de rebond (voir pg. 51). Pour limiter les risques,
placez-vous toujours sur le côté gauche pour être protégé·e du guide de la tronçonneuse, sauf en cas de pente où il
faut considérer la possible rotation de la souche. Dans tous les cas, ne jamais monter sur le tronc pour tronçonner
les branches.
Crochet de levage
πD2
V= xL
4
STOCK AGE:
Le bois doit être toujours stocké
hors d'eau pour éviter l'attaque des
insectes xylophages et l'apparition
des pourritures. Vous pouvez utiliser
les chutes pour éloigner les pièces du
terrain et pour les empiler.
Attention : un mauvais stockage peut
entrainer des déformations du bois.
La troisième et dernière partie de ce livret fait le point, encore une fois, sur les éléments pratiques de
l'autoconstruction avec une tronçonneuse. Elle montre comment, une fois le bois livré sur le chantier, on procède
pour arriver à mettre debout un bâtiment en grumes.
La première sous-partie donne les clés pour préparer les outils de travail et le chantier en général. De
l'entretien de la tronçonneuse jusqu'au traçage des épures ; en somme, toutes les étapes pour commencer la découpe
des grumes sous le bon angle.
Ensuite, elle présente un panorama des assemblages, du plus facile au plus complexe, accompagné des
positions les plus opportunes pour réaliser les coupes voulues avec la tronçonneuse.
Une fois les fermes assemblées, on passe au levage ! L'utilisation des outils de levage et toutes les précautions
demandées par cette étape délicate du chantier seront déclinées.
67
68 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
3.1/ Se préparer à la
coupe
Les outils de chantier
Affûtage et entretien d'une tronçonneuse
Tracer une épure
Se préparer à la coupe 69
Les outils de chantier
Toujours adapter
ses outils selon les
assemblages choisis.
Dans la dernière
formation de l'atelier
paysan nous avons
utilisé : une meuleuse
pour couper les tiges
filetées et tous les
éléments métalliques,
une perceuse pour
pré-trouer les
assemblages et des
La tronçonneuse : privilégiez un modèle clés à molette ou des
professionnel dont vous pouvez acheter, si clés anglaises pour
nécessaire, des pièces de rechange. serrer les écrous des
assemblages.
Prévoir la fabrication
de plusieurs plots en
bois avec une entaille
centrale, pour poser
les grumes à découper.
Ces blocs permettent
de travailler en
ergonomie et évitent
que la grume ne se
déplace lors de la
Le marteau de charpentier : un marteau bien coupe.
calibré pour pouvoir planter les clous lors des
assemblages.
La sacoche du
charpentier
permet de
transporter
les outils plus
petits, de pas
les perdre
et d'éviter
qu'ils chutent
pendant le Les clameaux travaillent comme des agrafes
travail en et permettent de fixer les assemblages en
Les outils de mesure et de traçage : toujours hauteur. attendant la fixation définitive.
utiles pour contrôler une distance, pour tracer
l'épure et pour indiquer les découpes sur les
grumes. En annexe fiche "suivi entretien des outils" (p. 114)
Dispositifs de maintien en
position
Un réglage de la profondeur
de l'entaille permet d'adapter
l'assemblage au bois.
Se préparer à la coupe 71
Affûtage et entretien d'une tronçonneuse
L'affûtage
Bloquez le guide en deux fois pour chaque rangée de dents (coupe droite et gauche).
Le nez du guide peut être bloqué sur un banc de travail, dans du bois ou avec un étau d'affûtage. Vous pouvez inverser
le sens des dents en effectuant une rotation de la tronçonneuse ou en la retournant.
ASTUCE :
Pour les premières fois, essayez de
colorer une dent avec un feutre. Si
l’enlèvement, lors que vous passez la
lime, est homogène, votre approche
est correcte. Sinon, il y a une erreur
de positionnement de la lime.
ASTUCE :
Positionnez votre lime le long de la
chaîne, entre deux dents pour vérifier
l'état du limiteur de profondeur.
La tension de la chaîne
LES GOUGES :
La tension correcte de la chaîne a une influence décisive sur la longévité de
l'ensemble de la tronçonneuse et, pour cette raison, il faut la contrôler régulièrement. Selon le profil de la gouge, l'angle
d'affûtage sera différent. Les angles
Vous pouvez contrôler la tension en tirant la chaine sur le milieu de la partie
inférieure du guide. Une chaine trop tendue pourrait abîmer le guide et se casser 30°-90° pris en compte dans la partie
beaucoup plus facilement. De la même façon, une chaine détendue augmente le ci-dessus sont des angles adaptés
risque de déraillement et de casse. Lorsque la chaîne est tendue correctement, elle pour une gouge semi-ronde.
doit porter sur toute la longueur du guide-chaîne et, lorsque le frein de chaîne est
desserré, il doit être possible de la faire glisser librement sur le guide. La gouge semi-ronde est la
plus utilisée pour le travail de
construction ou en agriculture. Elle
est résistante, facile à affûter et elle a
un haut rendement de coupe.
La gouge carrée, utilisée dans des
cadres professionnels, est beaucoup
plus fragile et difficile à affûter.
Chaine tendue correctement : en tirant avec les Chaine complètement détendue : les maillons
doigts la chaine sort du guide, mais une fois d’entraînement sont complètement visibles.
relachée elle revient à sa position initiale.
Se préparer à la coupe 73
Tracer une épure
Qu'est-ce qu'une épure ?
Pour être certain·e que les assemblages d'une charpente sont corrects, on reproduit les lignes importantes
en dessin à grandeur réelle pour avoir des repères de construction. Le traçage de l'épure est une étape fondamentale
du chantier qui doit être menée d'une façon précise et rigoureuse : une épure mal tracée pourrait, en effet, générer
des problèmes d'alignement ou de déséquilibre de la structure.
Pour démarrer, tracez la ligne de sol à l'aide du cordex. Tracez sa perpendiculaire pour construire la
ligne de poteau et, à suivre, la ligne d'axe et la ligne de trave. Ensuite, tracez les autres lignes indispensables pour les
assemblages de la structure. Pour être certain·e de tracer les perpendiculaires de façon correcte vous devez utiliser le
théorème de Pythagore. Une fois construites toute les lignes, repassez-les au crayon pour éviter le risque d’effacement.
ASTUCE :
Marquez toujours les
charpentes assemblées
pour identifier facilement,
lors du chantier de levage,
leur emplacement.
Se préparer à la coupe 75
76 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
3.2/ Les assemblages
Les assemblages 77
Panorama des assemblages en bois rond
Assemblage avec clous
Assemblage moisé
des entraits
Embrèvement
de
l'arbalétrier
sur un poteau
Assemblage à mi-bois
des arbaletriers
Les assemblages 79
Positions de la tronçonneuse et coupes
Avant de parler des positions de la tronçonneuse pour réaliser les coupes voulues, il est important de souligner
l'importance d'une position ergonomique pour le travail avec une tronçonneuse. Bien se positionner, toujours avec le
dos droit et surtout bien positionner les pièces : à la hauteur de l'usager et dans la bonne position pour la coupe.
Jambes pliées, Dos raide, Dos droit, Dos droit,
Astuce de golfeur·se
dos droit jambes raides jambes pliées jambes pliées
Dos rond,
jambes raides
Évitez de solliciter votre colonne vertébrale plus que nécessaire. Détendez-vous et ménagez votre colonne vertébrale avec vos jambes !
Délignage
- Tracez les axes verticaux aux deux bouts de la grume à l'aide d'un
niveau ; ASTUCE :
- Tapez, à l'aide d'un cordex, le milieu de la grume. Pour cette phase Si le travail concerne seulement le délignage
deux personnes seront nécessaires ; de planches, envisagez la possibilité d'affûter la
- Procédez à un premier passage à la tronçonneuse pour marquer le trait tronçonneuse avec un angle de 5° à la place de
en avançant avec le guide devant vous pour contrôler la trajectoire ; 30°. De cette façon le travail sera plus simple et
l'affûtage efficace plus longtemps.
- Commencez la vraie découpe sur un des côtés de la grume et procédez
en reculant jusqu'à la coupe complète sur toute la longueur.
Mise à niveau
Souvent, après une coupe, la surface n'est pas parfaitement plate et présente des
POINT DE VIGIL ANCE :
irrégularités. La pièce nécessite un travail de mise à niveau.
Ne vous arrêtez pas avec la
- Allumez la tronçonneuse et accélérez ;
tronçonneuse posée sur la grume ! Le
- Maintenez l'outil à une vitesse élevée ; guide commencerait, dans ce cas, a
- Procédez au balayage avec un mouvement continu de gauche à droite et couper le bois en ruinant le travail fait.
inversement.
- Main droite sur la double gâchette et main gauche sur la partie supérieure
ZONE DE REBOND :
de la poignée avant ;
Pour plus d'informations, allez p. 51.
- Tronçonnez avec la partie inférieure ou la partie supérieure du guide, en
faisant attention à la zone de rebond ;
- Commencez la découpe en utilisant les dents d'accroche, qui sont
positionnées sur la partie inférieure de la tronçonneuse, pour faire levier et
ne pas forcer sur la machine.
Tronçonnage à plat
- Main droite sur la double gâchette et main gauche sur la partie latérale de
la poignée avant. LES TRONCS SOUS TENSION :
- Tronçonnez avec la partie inférieure du guide ; Pour plus d'informations p. 57.
- Positionnez toujours le guide vers le bas (comme dans l'image) ;
- Prenez toujours le temps de trouver une position appropriée du corps
pour un travail en ergonomie et en sécurité, surtout pour les coupes
complexes.
Les assemblages 81
Réalisation des assemblages principaux
Les moyens d'assemblage
Les tiges filetées sont utilisées pour des assemblages principaux pour leur donner encore plus de stabilité,
surtout dans la phase de levage où les articulations de la charpente peuvent être soumises à des efforts ponctuels.
La bande perforée est très pratique pour les assemblages en hauteur ou difficiles à atteindre. Sa résistance à
traction est assurée par les vis nécessaires pour la mettre en place.
T 90° - Liaison
panne poteau
Croix - Liaison
poteau
traverse
Liaison carré
Assemblage - rond
continuité des
bois
Fixateur de
panne - Liaison
chevron panne
Ancrage -
Liaison poteau
fondations
Les assemblages 83
Assemblage moisé
10. Une fois la charpente tournée, répétez les mêmes étapes pour la
deuxième moise.
Les assemblages 85
86 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
3.3/ Levage de la charpente
Levage de la charpente 87
Points de vigilance sur le chantier
PERMIS DE CONSTRUIRE
CONSTRUCTION OU TRAVAUX Affichage obligatoire du panneau de chantier
N° Permis :
L'affichage du panneau de chantier ou du panneau de permis de
En date du :
Bénéficiaire(s) :
construire est obligatoire pendant toute la durée du chantier. Ses indications
Nature des travaux : doivent être visibles de la voie publique (Art. R422-15 du code de l'urbanisme
et Art. R 8221-1 du code du travail).
Superficie hors œuvre nette autorisée : m²
Hauteur de la/des construction(s) : m De plus, à partir de la date d'affichage, le voisinage a deux mois pour
Surface des bâtiments à démolir : m² faire une demande de recours, le cas écheant, et s'opposer à la décision de la
Superficie du terrain : m² Mairie (R 600-2 du code de l'urbanisme).
Nom de l’architecte, auteur projet architectural :
Date affichage permis en mairie le : Ce panneau, qui peut être autoconstruit, doit afficher un certain
nombre d'informations obligatoires, définies par un arrêté du/de la Ministre
Le dossier peut être consulté à la Mairie de (ville et adresse) :
du code de l’urbanisme).
ASTUCE :
Vous pouvez vous servir
d'une élingue en boucle
comme tourne-bille pour
tourner un tronc dans la
phase de découpe.
Levage de la charpente 89
Outils de levage
Aujourd'hui, les grues électriques à montage
R ADIO - COMMANDE :
rapide sont répandues sur le marché. Les maçons et les
professionnels abandonnent progressivement ce type Le boîtier à boutons de votre grue
d'engin au profit de chariots élévateurs, ce qui explique la d'occasion est relié à l’armoire
disponibilité de ces grues à la vente. électrique par un câble peu pratique. Il
peut être remplacé facilement par une
Une grue d'occasion en bon état, peut coûter télécommande en posant sur le boîtier
entre 5.000 et 10.000 € HT (MF. et T. Houdart, "l'art de d'origine un émetteur-récepteur.
la fuste", cahier n°4, p.15). C'est donc un investissement
rentable pour un·e autoconstructeur·rice, même pour un
seul chantier. Avant l'achat assurez-vous de l'état général
de l'engin et en particulier de la couronne de rotation -
point très délicat -, de l'état des câbles et de l’équipement
électrique.
Achetez de préférence une grue en
fonctionnement et à proximité du chantier ; de cette façon,
vous limiterez les coûts et le temps de transport. Une grue
peut rouler à 25 km/h maximum, traînée par un tracteur
ou un camion.
Même dans le cas d'une autoconstruction, faites monter
votre grue par un personne compétente et, ensuite, faites-
la réceptionner par un service de contrôle, il en va de votre
sécurité !
Dans tous les cas, faites attention aux risques de
renversement de la grue qui peuvent être dus à différentes
causes. En premier lieu le vent qui souffle - au-delà des
80 km/h, tout travail avec la grue doit être arrêté -, les
déséquilibres de charges (trop lourdes, mal équilibrées,
mal fixées ...) et les déséquilibres de la grue-même (une
grue mal calée par exemple).
L A CHÈVRE DE LEVAGE :
Les chèvres de levage, fixes ou mobiles, peuvent représenter
une opportunité pour un chantier d'autoconstruction
étant donné leur prix négligeable.
Elles sont constituées de deux mâts joints au sommet, afin
de créer un V inversé, maintenu par des haubans (voir
glossaire). Une corde, passant par une poulie ou un palan
fixé sur le haut, permet de lever une charge donnée.
C'est un système très simple qui est largement employé
pour le levage des ensembles de charpente déjà assemblés.
Levage de la charpente 91
Assemblage des charpentes
Stabilisation provisoire des charpentes
La stabilisation provisoire est l'ensemble des démarches nécessaires pour ancrer la charpente en attendant
de pouvoir la stabiliser définitivement lorsque tous les éléments seront en place.
La première étape consiste sans doute à fixer la charpente aux pieds. Posez-la à son emplacement avec
l'aide de l'engin de levage choisi et fixez les pieds avec le système précédemment choisi et mis en place (voir "point
sur les fondations", p. 31).
De plus, vous pouvez contreventer provisoirement la charpente qui vient d'être mise en place avec un
système de cordes pour pouvoir procéder au levage d'un élément de soutien ou d'une autre charpente et, ensuite,
rigidifier le tout avec des contreventements (voir "les contreventements", p. 29).
Si nécessaire, vous pouvez poser plus de contrevents que le nombre nécessaire une fois que la structure sera
terminée. De cette manière, la stabilisation sera efficace en attendant les contreventements de toiture et les pannes.
Ancrage de la charpente aux pieds. Mise en place du système de cordes qui stabilisent provisoirement la
charpente qui est une noue (voir glossaire).
La partie en angle du bâtiment est en place : les contrevents et les demi-charpentes posées sur la noue stabilisent cette partie de la structure.
Levage de la charpente 93
94 Techniques de l’autoconstruction à la tronçonneuse
Partie IV : des exemples
de réalisation
CONTEXTE DE LA FERME :
• Taille : 11 ha de terres. Construction (neuve)
• Petits fruits et figuiers, prairies, maraîchage, céréales et pain.
• Commercialisation : vente directe sur les marchés.
Coût global : 200 € HT
CONSTRUCTION : Coût par lot :
• Bâtiment principal : abri en grumes de chêne et acacia trouvées sur - Bois de forêt coût zéro
place. - Quincaillerie, bac-acier et brise-vue : 200 €
• Sol : aucune fondation, les poteaux sont directement pris dans le Superficie totale : 25 m²
sol à une profondeur de 60 cm (ce système ne les protège pas d'une
éventuelle remontée d'humidité ou de l'attaque des insectes). Temps de construction : 15 jours
• Structure secondaire : brise-vue en toile tissée.
• Couverture : tôles fixées directement sur des pannes.
USAGE :
• Fonctions : abri pour les outils et les machines. Détail des assemblages:
• Ergonomie du bâtiment : une grande entrée sans poteau qui permet Toute la force s'exerce au milieu, sur la poutre
un accès direct à l’intérieur. centrale. Un renforcement en triangle est nécessaire.
+ POINTS FORTS :
• Réduction du coût d’installation, aménagements simples et
économiques.
- LIMITES :
• Les poteaux sont insérés directement dans le sol : le système
ne les protège pas d'une éventuelle remontée d'humidité ou de
l'attaque des insectes.
• Manque une triangulation de la poutre centrale du bâtiment, qui
est surchargée en l'absence d'un entrait.
CLÉS DE CONCEPTION :
• Interêt général de Benoit pour la charpente.
• Conception assez intuitive en regardant ce qui existe.
• Seules les dimensions posent question, mais il y a toujours
la possibilité de demander conseil à des professionnels.
CONSTRUCTION :
• Bâtiment principal : charpente en grumes douglas sur plots béton.
• Sol : dalle et fondations en béton-armé. Image représentant les deux stabulations. Les terres se trouvent
• Structure secondaire : bardage partiel en bois. dos à l'observateur.
• Couverture : tôle fixée directement sur des pannes en grumes.
• Murs des locaux : bardage en bois avec isolation.
USAGE :
• Fonctions : production, local de vente et bureau.
• Organes internes du bâtiment : stabulation, atelier de transformation,
stockage grain, stockage foin / paille et parking pour les véhicules.
• Ergonomie du bâtiment : entrée dans la cour facilitée - ce qui permet
un accès aux bâtis et une facilité de nettoyage (dalle béton).
+ POINTS FORTS :
• Réduction du coût d’installation, aménagements simples et
économiques.
• Isolation des espaces communs qui permet du confort thermique.
- LIMITES :
• L’orientation du bâtiment n’offre pas assez de soleil pour les
vaches.
• Les parcs des vaches de la première stabulation ne peuvent pas
s’ouvrir de manière indépendante.
• Les parcs des vaches n’étant pas indépendants, lors du nettoyage
toute la stabulation doit être libérée.
CLÉS DE CONCEPTION :
• Potentialités d'extension dans toutes les directions
(conditionnées par l'implantation du bâtiment de base).
• Implantation en L définissant un espace central.
• Insertion dans le paysage.
+ POINTS FORTS :
ossature-bois (atelier, boulangerie, salle « polyvalente »...)
-
légère sur la charpente.
LIMITES :
• Les parcs des vaches n'étant pas indépendants, lors du nettoyage
toute la stabulation doit être libérée.
• Il manque une dépassée de toiture devant l’entrée agricole, pour
se protéger lors du traitement des légumes.
CLÉS DE CONCEPTION :
• Potentialités d'extension dans toutes les directions
(conditionnées par l'implantation du bâtiment de base).
• Implantation en L définissant un espace central.
• Insertion dans le paysage.
+ POINTS FORTS :
• Les fondations jusqu'à 1 m de hauteur permettent le nettoyage au
godet, sans abîmer le bâtiment ou le dos du/ de la paysan·ne.
• Les poteaux sont assemblés de manière différente selon la
position et le rôle qu'ils ont.
- LIMITES :
• Bâtiment de taille limitée, mais qui finalement convient à la
ferme.
CLÉS DE CONCEPTION :
• Le bâtiment est construit contre la colline pour ne pas
cacher la vue.
• Les entrées du bâtiment font environ 3 m pour permettre au
tracteur d'entrer pour le nettoyage.
• A l'étage stockage des bottes de paille rondes.
CONSTRUCTION :
• Quatre bâtiments (1982 - 2000 - 2004 - 2011)
• Toutes les annexes des bâtiments (appentis, etc.) ont été
construits en bois ronds.
• Tous les assemblages sont faits en connecteurs métalliques
pré-perforés et cloués, conçus spécialement pour le bois rond. Connecteurs métalliques
pour bois ronds.
USAGE :
• Bâtiment 1982 : directement accolé à un manège et à une grande
zone de pâture, ce lieu est utilisé comme un espace de stockage /
bourrellerie et accueille des box de poulinage.
• Bâtiment 2000 : pour accueillir les stagiaires sur les formations
longues, la ferme a acheté une maison au sein du village en 2000. Sur
la façade est du bâtiment, un appentis a été construit afin de stocker
du bois de chauffage et un mobile home.
• Bâtiment 2004 : le manège a été construit par des professionnels,
selon une méthode constructive intéressante (moise triplée) qui permet
20m de portée. La partie autoconstruite est le grand appentis accolé
au manège.
• Bâtiment 2011 : hangar de stockage autoconstruit en bois ronds. Détails des fondations.
+ POINTS FORTS :
• Un système constructif plus simple graçe aux connecteurs.
• Plusieurs expériences dans le bâtiment en bois.
- LIMITES :
• Les connecteurs augmentent le prix de base.
CLÉS DE CONCEPTION :
• Les bâtiments ont tous été pensés selon les principes de la
géobiologie.
• Bois local, débardé à la ferme.
• Insertion dans le paysage.
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Glossaire
▶ Bois fort tige sur écorce : "le volume bois fort tige correspond à un volume sur écorce, ne comprenant ni
les branches, ni le tronc au-delà de 7 cm de diamètre de découpe fin bout. Ce volume est calculé sur tous les arbres
« recensables », c’est-à-dire ceux dont le diamètre à 1,30 m est supérieur à 7,5 cm".
(IGN 2016, https://inventaire-forestier.ign.fr/IMG/pdf/170202_flux2016-2.pdf)
▶ CDNPS : la Commission Départementale de la Nature des Paysages et des Sites. "La CDNPS « concourt
à la protection de la nature, à la préservation des paysages, des sites et du cadre de vie et contribue à une gestion
équilibrée des ressources naturelles et de l’espace dans un souci de développement durable ». (art. R 341-16 Code
environnement)".
(http://www.rhone.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-developpement-durable-risques-naturels-et-technologiques/La-commission-departementale-de-la-nature-
des-sites-et-des-paysages-CDNPS/Definition-de-la-CDNPS)
▶ Débardage : "le débardage est la première opération après la coupe forestière : elle consiste à transporter des
arbres abattus sur le lieu de coupe vers le lieu de dépôt ou de décharge provisoire, connu sous le nom technique de
« chargeoir », près d'une route ou d'une voie adaptée au transport ultérieur lointain."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bardage)
▶ Débusquage : "quand le débardage nécessite une rupture de charge (c’est-à-dire par deux moyens
d’acheminement différents), la première phase est appelée débusquage. Il peut être exécuté manuellement, à l’aide de
treuils, ou d’animaux de trait."
(http://www.debardage-cheval-environnement.com/fichs/10272.pdf)
▶ Essence : "dans le jargon des forestiers, une essence forestière désigne généralement une espèce d'arbre,
mais ce peut être parfois une sous-espèce ou variété qui présente un intérêt en sylviculture et qui a des exigences
biologiques ou des emplois particuliers."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Essence_foresti%C3%A8re)
▶ Flambage/flamber (se dit pour un poteau) : "le flambage ou flambement est un phénomène d'instabilité
d'une structure élastique qui pour échapper à une charge importante exploite un mode de déformation non sollicité
mais opposant moins de raideur à la charge. La notion de flambement s'applique généralement à des poutres élancées
qui lorsqu'elles sont soumises à un effort normal de compression, ont tendance à fléchir et se déformer dans une
direction perpendiculaire à l'axe de compression (passage d'un état de compression à un état de flexion) ; mais
elle peut aussi s'appliquer par exemple à des lames de ressort sollicitées en flexion qui se déversent en torsion pour
échapper à la charge."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Flambage)
▶ Hauban (construction) : "le hauban est une barre ou un câble en traction pure servant à maintenir la forme
et/ou la position d'une poutre."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Hauban_(construction))
▶ Moment d'une force (mécanique) : "le moment d'une force par rapport à un point donné est une grandeur
physique vectorielle traduisant l'aptitude de cette force à faire tourner un système mécanique autour de ce point,
souvent appelé pivot. Il s'exprime habituellement en N·m (newtons-mètres), et peut l'être de manière équivalente en
joules par radian. Le moment d'un ensemble de forces, et notamment d'un couple, est la somme (géométrique) des
moments de ces forces."
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Moment_d%27une_force_(m%C3%A9canique))
▶ Noue (charpente) : "en charpente, angle rentrant formé par la jonction de deux pans de toiture. Par la
noue s'écoule l'eau de ruissellement. Le contraire est un arêtier. Par extension, c'est la pièce de bois droite, courbe et
renversée positionnée à la rencontre de deux versants."
(Cartannaz G., Nouveau dictionnaire pratique du bois, de menuiserie - Ebénisterie - Charpente, Editions VIAL, 2007)
▶ Pente (toiture) : la pente d'une toiture peut être calculée en dégrées et en pourcentage. Les normes et les
professionnel·le·s utilisent majoritairement le pourcentage pour indiquer l'inclinaison de la toiture.
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Bibliographie thématique
Réglementation
Documents et brochures
BLANCHIN J.-Y. et MENARD J.-L., L'autoconstruction des bâtiments d'élevage, Institut de l'élevage, collection
résultat, 2011. Consulté en Mars 2018.
(http://idele.fr/filieres/publication/idelesolr/recommends/lauto-construction-des-batiments-delevage.html)
Département de l'Isère, Constructions en zone agricole : protocole, 2009. Consulté en Mars 2018.
(http://www.vercors.org/wp-content/uploads/2016/09/construire-en-zone-agricole.pdf)
RT 2012, Fiche d'application : comment identifier l'usage d'un bâtiment et l'exigence associée. Consulté en Mars 2018.
(http://www.rt-batiment.fr/fileadmin/documents/RT2012/fiches_applications/2015-06-08_FA_usage_batiment.pdf)
Sites internet
Castors Rhône-Alpes : http://www.castorsrhonealpes.fr/
Consuel : http://www.consuel.com/
Géoportail : https://www.geoportail.gouv.fr/
Légifrance : https://www.legifrance.gouv.fr/
CIVIDINO H., Architectures agricoles - La modernisation des fermes 1945-1999, Presses Universitaires de Rennes,
2012.
DURAND J.-P., La représentation du projet, Éditions la Villette, 2003.
MONTHARRY D. et PLATZER M., La technique du bâtiment tout corps d'état, Éditions le moniteur, 2012.
108
Conception et dimensionnement de la charpente
Livres
BELLIN P.-G. et MAZURIER A., Autoconstruire en bois, Éditions Eyrolles, 2013.
BENOIT Y., LEGRAND B. et TASTET V., Dimensionner les barres et les assemblages en bois : guide d'application de
l'eurocode 5 à l'usage des artisans, Éditions Eyrolles, 2012.
KOLB J., Bois : systèmes constructifs (deuxième édition actualisée), Presses polytechniques et universitaires romandes,
2011.
109
110
Annexes
111
EN 1991-1-1
Fiche Eurocode
EN: Eurocode 1 - Actions on structures - Part 1-1: General actions - Densi-
ties, self-weight, imposed loads for buildings
FR: Eurocode 1 - Actions sur les structures - Partie 1-1: Actions générales - Poids volu-
miques, poids propres, charges d'exploitation bâtiments
NL: Eurocode 1 - Belastingen op constructies - Deel 1-1: Algemene belastingen - Volu-
mieke gewichten, eigen gewicht, opgelegde belastingen voor gebouwen
Au verso: classification des bâtiments et valeurs des charges d'exploitation selon EN + ANB.
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Charges Charges
Charges d’exploitation pour les bâtiments
Charge concentrée
Charge concentrée
Charge répartie
Charge linéaire
qk [kN/m²] (1)
qk [kN/m] (2)
50 x 50 mm²
Qk [kN] (3)
Les effets dynamiques des charges concentrées sont inclus dans la valeur de Q k (ANB).
Qk [kN]
Catégorie d’utilisation
Usage spécifique Exemples
A Habitation, résidentiel Pièces des bâtiments et maisons d’habitation;
chambres et salles des hôpitaux; chambres d’hô- 2,0 (6) 2,0 0,5 1,0
tel et de foyers; cuisines et sanitaires
G Aires de circulation de stationnement Voies d’accès, zones de livraison, zones acces- Choc véhicule
pour véhicules de poids moyen (30 kN sibles aux véhicules de lutte incendie (PTAC ≤ 160 5,0 90 (9) cfr. EN 1991-1-7
< PTAC ≤ 160 kN, à deux essieux) kN)
(1) Des coefficients de réduction αA (pour planchers (2) Charge linéaire à la hauteur de protection (9) Surfaces des charges concentrées des véhi-
et toitures) et αn (pour colonnes et murs en cat. A à (3) Charge concentrée appliquée à la hauteur de cules :
D) peuvent être appliqués à q k (A : surface char- protection. Une charge concentrée de 0,5 kN a a Catégorie F :
gée, n : nombre étages de même cat.) est, par ailleurs, appliquée sous la hauteur de a = 100mm
a Qk/2 a Qk/2
n>2 αn protection Catégorie G :
(4) Catégories A, B et D sont prioritaires sur C. a = 200mm
3 0,90 1,8 m
(5) Valeurs à définir en fonction des conditions
4 0,85 de projet mais jamais inférieures aux valeurs (10) Dépend de la surface chargée (A) et de
5 0,82 données dans le tableau (v. EN §6.3.2 + ANB) l’angle de la toiture (α) :
6 0,80 (6) Escaliers : qk = 3 kN/m², balcons : qk = 4 kN/m² α ≤ 20° :
αA 8 0,78 (7) Escaliers : Qk = 3 kN
10 0,76 (8) qk = 3kN/m si la distance horizontale entre 20°<α<60°:
15 0,74 garde-corps, rangées de sièges ou séparations
≥ 20 0,73 est inférieure ou égale à 2 m α ≥ 60° :
A [m²]
113
Source : RENAUD H., Choisir et réaliser les charpentes, Éditions Eyrolles, 1992, p. 28.
114
Source : ETF (Association des entrepreneurs de travaux forestiers) Nouvelle-Aquitaine, fiche 2 entretien, p. 1 .
(Lien fiche complète : http://www.etf-aquitaine.org/images/stories/telechargements/2-_Entretien.pdf)
115
Source : ETF (Association des entrepreneurs de travaux forestiers) Nouvelle-Aquitaine, fiche 2 entretien, p. 1.
(Lien fiche complète : http://www.etf-aquitaine.org/images/stories/telechargements/2-_Entretien.pdf)
116
Source : ETF (Association des entrepreneurs de travaux forestiers) Nouvelle-Aquitaine, fiche 2 entretien, p. 2 et 4.
(Lien fiche complète : http://www.etf-aquitaine.org/images/stories/telechargements/2-_Entretien.pdf)
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