Transform Fourier
Transform Fourier
Transform Fourier
LA TRANSFORMÉE DE F OURIER
Définition 4.1.1
On dit que f est localement intégrable sur I si f est intégrable sur tout intervalle fermé borné contenu
dans I.
Rb
C’est à dire, f est localement intégrable sur I, si quelque soit [a, b] ⊂ I, alors a f (x)dx existe.
Remarque 4.1.1
Il est clair que toutes les fonctions continues sont localement intégrables.
On note par Loc(I, R) = { f : I 7−→ R : f localement intégrable}.
On a alors C(I, R) ⊂ Loc(I, R) et l’inclusion est stricte. Comme exemple la fonction f (x) = [x], (partie
entière de x) est localement intégrable mais non continue.
Proposition 4.1.1
L’ensemble Loc(I, R) est un sous-espace vectoriel de F (I, R), (espace de toutes les fonctions définies
de I dans R).
61
LA TRANSFORMÉE DE F OURIER
X
n−1 n−1 Z
X ℓ !
ϕ(αk )∆αk = f (t) cos(αk (t − x)dt)∆αk
k=1 k=1 −ℓ
Par conséquent
X
n−1 Z ∞
lim ϕ(αk )∆αk = ϕ(α)dα (l’intégrale de Riemann.)
n→∞ π/ℓ
k=1 n−1 Z !
1X 1 X
n−1 ℓ
Donc lim ϕ(αk )∆αk = lim f (t) cos(αk (t − x))dt) ∆αk .
n→∞ π n→∞ π −ℓ
Z ∞ k=1 Z ∞ Z ℓ k=1 !
1 1
Ainsi ϕ(α)dα = f (t) cos(α(t − x))dt dα.
π π/ℓ π π/ℓ −ℓ
Comme Z Z
1 ∞ 1 ∞
lim ϕ(α)dα = ϕ(α)dα
ℓ→∞ π π/ℓ π 0
Z ∞ "Z ℓ # Z ∞ "Z ∞ #
1 1
lim f (t) cos(α(t − x))dt dα = f (t) cos(α(t − x))dt dα.
ℓ→∞ π π/ℓ −ℓ π 0 −∞
On a finalement la relation pour f continue :
Z ∞ "Z ∞ #
1
f (x) = f (t) cos(α(t − x))dt dα
π 0 −∞
Cette dernière expression est appelée intégrale de F ourier. Cette égalité a lieu en tout point
x où f est continue.
Si f possède des discontinuités, on a la formule valable pour tout x :
Z ∞ "Z ∞ #
1 f (x + 0) + f (x − 0)
f (t) cos(α(t − x))dt dα =
π 0 −∞ 2
Z ∞
Posons maintenant φ(α) = f (t) cos(α(t − x))dt. Il est clair que φ(−α) = φ(α) et donc φ est
Z ∞ −∞ Z ∞
1
paire et par suite φ(α)dα = φ(α)dα.
0 2 −∞
On a finalement :
L’intégrale de Fourier .
Z ∞ "Z ∞ #
1
f (x) = f (t) cos(α(t − x)dt dα
2π −∞ −∞
Posons : Z ∞
1
F ( f )(α) = fb(α) = √ f (t)e−iαt dt;
2π −∞
alors Z ∞ Z ∞ "Z ∞ #
1 2π f (x) √
fb(α)e dα = √
iαx
f (t)e −iα(t−x)
dt dα = √ = 2π f (x).
−∞ 2π −∞ −∞ 2π
On peut écrire généralement si f possède des discontinuités :
Z ∞
1 f (x + 0) + f (x − 0)
√ fb(α)eiαx dα =
2π −∞ 2
Exemple 4.3.1
Soit f (x) = e−|x| .
Z ∞ "Z 0 Z ∞ #
1 1
fb(α) = √ −|x| −iαx
e e dx = √ x −iαx
e e dx + −x −iαx
e e dx
2π
"Z 0 −∞
Z ∞ 2π #−∞ 0
1 (1−iα)x 1 1 1 1 2
= √ e dx + e −(1+iα)x
dx = √ + = √ .
2π 1 + iα 1 − iα 2π 1 + α
2
2π −∞ 0
4.4 Propriétés
Lemme 4.4.1 (Riemann)
Preuve.
f intégrable sur [a, b] implique que pour tout ε > 0,
il existe une subdivision de [a, b] a = x0 < x1 < x2 < . . . < xn = b
et une fonction en escalier,
ε
g : [a, b] 7→ R telles que | f (t) − g(t)| < .
2(b − a)
Z b Z b Z b
ε ε
( f (t) − g(t)) cos αtdt ≤ | f (t) − g(t)|| cos αt|dt ≤ dt = .
a a 2(b − a) a 2
Or, dans chaque intervalle ]xk , xk+1 [, la fonction g est constante et vaut g|]xk ,xk+1 [ (t) = ck .
On a alors,
Z b Xn−1 Z xk+1 X
n−1 Z xk+1
g(t) cos αt dt = g(t) cos αt dt = ck cos αt dt
a k=0 xk k=0 xk
X xk+1
1X
n−1 n−1
sin αt
= ck = ck (sin αxk+1 − sin αxk )−−−−−−→0.
α xk α α−→±∞
k=0 k=0
Et par suite,
Z b
lim f (t) cos αt dt = 0.
α→±∞ a
Raisonnement identique pour la deuxième intégrale.
Théorème 4.4.1
Preuve.
1. C’est immédiat Z car | f (x)e−iαx | = | fZ(x)| qui est intégrable sur R par hypothèse.
∞ ∞
b 1
2. | f (α)| ≤ √ | f (x)e | dx =
−iαx
| f (x)| dx = M.
2π −∞ Z −∞
a
1
3. Posons I(a) = √ | f (x)| dx.
Z ∞2π −a
1
lim I(a) = √ | f (x)| dx = I existe.
a→∞ 2π −∞
ε
Soit ε > 0. Il existe alors b > 0 tel que |I − I(b)| = I − I(b) ≤ .
Z ∞ 2
1
| fb(α)| = √ f (x)e−iαx dt =
Z −b 2π −∞ Z b Z ∞
1 1 1
√ f (x)e −iαx
dx + √ f (x)e −iαx
dx + √ f (x)e−iαx dx ≤
2πZ −∞ 2π
Z b −b 2π
Z ∞b
−b
1 1 1
√ | f (x)| dx + √ f (x)e−iαx dx + √ | f (x)| dx.
2π −∞ 2π −b 2π b
Z b
b 1
Donc | f (α)| ≤ I − I(b) + √ f (x)e−iαx dx .
2π −b
Comme la fonction f (x)e−iαx est localement intégrable, d’après le lemme de Riemann (4.4.1),
Z b
lim f (x)e−iαx dx = 0.
α→±∞ −b
Z b
1 ε
Il existe alors M > 0, tel que pour tout |α| ≥ M, on a √ f (x)e−iαx dx ≤ .
2π −b 2
ε ε
Il résulte que pour tout |α| ≥ M, | fb(α)| ≤ + = ε, ce qui traduit le fait que lim fb(α) = 0.
2 2 α→±∞
Notations. ( Z ∞ )
• K = f : R 7→ C : f ∈ Loc(R) et | f (t)|dt < ∞ .
−∞
• B = f : R 7→ C : lim f (x) = 0 .
x→±∞
• D : opérateur de dérivation définie sur l’ensemble des fonction dérivables D(R, C)
par D f = f ′ .
• P : opérateur défini dans l’ensemble des fonctions B(R, C) par (P f )(x) = x f (x).
• fb(α) = F ( f (x))(α)
Théorème 4.4.2 [Dérivée de la transformée de F ourier]
Preuve.
Soit la fonction ϕ : R × R 7→ C définie par ϕ(t, x) = f (t)e−itx .
ϕ possède les propriétés suivantes :
a) ϕ est continue comme produit de deux fonctions continues
∂ϕ
b) (t, x) = −it f (t)e−itx = −itϕ(t, x) est continue
∂x Z ∞
c) L’intégrale ϕ(t, x)dt est normalement convergente car |ϕ(t, x)| = | f (t)| et f ∈ K
−∞
Z ∞
∂ϕ ∂ϕ
d) (t, x)dt est normalement convergente car (t, x) = |t f (t)| = |(P f )(t)| et P f ∈ K
−∞ ∂x ∂x
Z ∞
1
Pour ces raisons fb(x) = √ ϕ(t, x)dt est dérivable dans R et on a :
2π ∞−
Z ∞ Z ∞
1 ∂ϕ −i
( fb) (x) = (D fb)(x) = √
′
(t, x)dt = √ [t f (t, x)]e−itx dt
2π ∞− ∂x 2π −∞
Preuve. Z x Z ∞
′
1) Pour tout x ∈ R on a f (x) = f (0) + f (t)dt. Puisque D f ∈ K , l’intégrale | f ′ (t)|dt est
Z ∞ 0 −∞
convergente et par suite f (t)dt converge. D’où lim f (x) = ℓ existe. Montrons que ℓ = 0.
′
−∞ x→∞
Pour cela, on fait un raisonnement par l’absurde. Supposons que ℓ , 0.
a) Supposons ℓ > 0.
lim f (x) = ℓ. Par définition de la limite, pour tout ε > 0 il existe M ≥ 0 tel que pour tout
x→∞
x ≥ M on a : ℓ − ε < f (x) Z< ℓ + ε. Choisissons
Z ε tel que
Z ℓ − ε > 0. Il résulte alors que f (x) > 0
a a a
pour tout x ≥ M. Donc (ℓ − ε)dx ≤ f (x)dx ≤ (ℓ + ε)dx puis lorsqu’on fait tendre
Z ∞ M M ZM ∞
a → ∞, on obtient f (x)dx ≥ ∞ et par conséquent f (x)dx diverge. Il en est de même
Z ∞ ZMM Z ∞ M
4.5.1 Linéarité
Soient f, g ∈ K et α, β ∈ R. Alors F (α f + βg)(x) = αF ( f )(x) + βF (g)(x).
La démonstration de cette propriété est simple.
1
En posant k(t) = √ h(t), la fonction k est solution du problème posée.
2π
Définition 4.5.1
Soit f, g : R 7→ R deux fonctions intégrables sur R. On appelle
Z produit de convolution de f
∞
par g, la fonction notée f ⋆ g : R 7→ R définie par ( f ⋆ g)(t) = f (t − x)g(x)dx
−∞
Proposition 4.5.1
Preuve :
La preuve découle directement de la définition ; puisque :
∀α ∈ R F ( f )(α) · F (g)(α) = F (g)(α) · F ( f )(α)
Exercice 1
Démontrer la commutativité directement à partir de la définition intégrale.
Z ∞
En effet dans l’intégrale ( f ⋆ g)(t) = f (t − x)g(x)dx, on fait le changement de variable
−∞
en posant t − xZ = y. On obtient : Z
−∞ ∞
( f ⋆ g)(t) = − f (y)g(t − y)dy = g(t − y) f (y)dy = (g ⋆ f )(t).
∞ −∞
L’expression r Z ∞
2
f (x) = fbs (α) sin(αx) dα
π 0
Remarque 4.6.1
Soit f : R 7→ R une fonction admettant une transformée de F ourier fb.
a) Si f est paire.Z Z ∞
1
∞
1
b
f (α) = √ f (x)e −iαx
dx = √ f (x) cos(αx) − i sin(αx) dx
2π Z−∞ 2π −∞Z
∞ ∞
1 i
= √ f (x) cos(αx) dx − √ f (x) sin(αx) dx.
2π −∞ 2π −∞
Or la fonction x 7→ f (x) cos(αx) est paire et la fonction t 7→ f (x) sin(αx) est impaire. Il
s’ensuitr alors
Z :∞ Z ∞
2
fb(α) = f (x) cos(αx) dx car f (x) sin(αx) dx = 0. D’où :
π 0 −∞
r Z ∞
b b 2
f (α) = fc (α) = f (x) cos(αx) dx
π 0
b) Si f est impaire.
Avec le même raisonnement on obtient r Z l’expression :
Z ∞ ∞
1 2
fb(α) = √ f (x)e−iαx dx = −i f (x) sin(αx) dx. D’où :
2π −∞ π 0
r Z ∞
2
fb(α) = −i f (x) sin(αx) dx = −ib fs (α).
π 0
b
fs (α) = i fb(α).
Transformée en Z
5.1 Généralités
Définition 5.1.1. Soit f (n) un signal numérique. La transformée en
Z de f est définie par :
+∞
X
F (z) = f (n)z −n .
n=−∞
X X
Si les séries numériques f (n)z −n et f (−n)z n ont des limites
n≥0 n≥1
finies, on pose
X X
F (z) = f (n)z −n + f (−n)z n .
n≥0 n≥1
N otation : on pose
X X
F+ (z) = f (n)z −n et F− (z) = f (−n)z n . Par suite F (z) = F+ (z)+F− (z).
n≥0 n≥1
23
CHAPITRE 5. TRANSFORMÉE EN Z
x(n) = ax1 (n) + bx2 (n). Alors X(z) = aX1 (z) + bX2 (z)
si y(n) = x(n − n0 ) alors, Y (z) = z −n0 X(z) pour r < |z| < R.
3. Dérivée de la transformée en Z
+∞
dX(z) X
= (−n)x(n)z −n−1 .
dz n=−∞
En multipliant les deux côtés par −z on obtient
+∞
dX(z) X
−z = nx(n)z −n .
dz n=−∞
1.
1
X(z) = ;
(z − 2)(z − 3)
2.
z 3 − 3z
F (z) = .
(z + 3)(z − 1)2
Résolution
1. On recherche l’original de
1
X(z) =
(z − 2)(z − 3)
La décomposition en éléments simples de X(z) donne (faire les
calculs !)
1 1
X(z) = −
z−3 z−2
On écrit alors :
z z
−1 −1
X(z) = z −z .
z−3 z−2
z z
L’original de est 3n u(n), tandis que l’original de est
z − 3 z − 2
2n u(n).
Le facteur z −1 correspond à un retard de 1.
On obtient donc l’original de X(z) :
x(n) = 3n−1 u(n − 1) − 2n−1 u(n − 1) = (3n−1 − 2n−1 u(n − 1).
2. On recherche l’original de
z 3 − 3z
F (z) = .
(z + 3)(z − 1)2
Le degré du numérateur étant égal à celui du dénominateur, on
F (z)
décompose en éléments simples. On obtient (faire les cal-
z
culs !)
F (z) −1/2 5/8 3/8
= + + .
z (z − 1)2 z − 1 z + 3
Ainsi
−1 z 5 z 3 z
F (z) = + + ,
2 (z − 1)2 8 z − 1 8 z + 3
D’où, l’original de F (z) vaut :
−1 5 3 −1 5 3
nu(n)+ u(n)+ (−3)n u(n) = n+ + (−3)n u(n).
y(n) =
2 8 8 2 8 8
U (z) V (z)
3. Décomposer en éléments simples et .
z z