Microfinance en République Démocratique Du C...
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«Money, says the proverb, makes money. When you have got a little, it is often easy to get more. The great
difficulty is to get that little»
Adam Smith
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Toute reproduction de ce présent document par quelque procédé que ce soit, ne peut être réalisée qu`avec
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le seul accord de l`auteur et de l`autorité académique de la Faculté Universitaire des Sciences
Agronomiques de Gembloux.
REMERCIEMENTS
Ce travail sanctionne la fin de notre formation en vue de l`obtention du Diplôme d`Etudes Spécialisées en
Economie et Sociologie Rurales. C`est ici l`occasion pour nous de remercier toutes les personnes physiques
et morales qui ont contribué à sa réalisation.
Développement (CUD) qui a rendu possible cette formation et donc la rédaction du présent travail.
MICHEL, promoteur du présent travail, pour avoir accepté de nous encadrer, ses conseils et observations
nous ont été d`une grande utilité.
Thomas DOGOT dont les remarques et observations nous ont permis d`améliorer ce travail.
Que Monsieur Jérôme BINDELLE, pour avoir accepté d`être lecteur et membre du jury
Nous tenons enfin d`exprimer nos remerciements à toute notre famille et à tous nos amis,
en Belgique et au pays, dont le réconfort moral nous a été d`une grande utilité.
TABLEDESMATIERES
1.
Introduction........................................................................................................................................................
1
1.3. Hypothèses
................................................................................................................................................... 3
2. Présentation de la R. D. Congo................................................................................................................. 5
3.3. Microfinance..............................................................................................................................................
11
4.2.2.2. Au niveau
institutionnel.....................................................................................................................25
4.2.3.1. Demande
...................................................................................................................................................25
4.2.3.2. Offre
............................................................................................................................................................26
4.4. Cadre légal et réglementaire des systèmes financiers décentralisés en R.D. du Congo. ..... 28
5. Etude de cas sur le microcrédit dans le maraîchage a kinshasa: Présentation et interprétation des
Résultats de l`enquête ........................................................................... 35
5.3.7. Modes de remboursement des microcrédits reçus par les bénéficiaires .......................... 46
5.5. Epargne
....................................................................................................................................................... 49
6. Conclusion et perspectives...................................................................................................... 52
6.1. Conclusion..................................................................................................................................................
52
LISTEDESACRONYMES
au Congo
et périurbaine
Opportunités - Menaces)
LISTEDESFIGURES
LISTEDESTABLEAUX
RESUME
Sans être considérée comme une panacée, la microfinance se présente, aujourd`hui, comme une alternative
sérieuse aux diverses politiques de développement expérimentées jusqu`ici. L`objectif général de ce travail
est de faire un état de lieu de la situation microfinance
en RDC en appuyant l`analyse avec une étude de cas portant sur les producteurs des légumes du site
maraîcher de N`djili/CECOMAF à Kinshasa.
Il y a lieu de signaler de prime abord que l`un des problèmes qui inhibent le développement du secteur
micro financier en R D Congo, est le manque des statistiques fiables (offre, besoins, etc.), rendant ainsi
difficile les recherches dans ce domaine. Cependant, avec la croissance démographique que connaît le
pays, et les proportions de plus en plus importantes des personnes vivant dans une pauvreté absolue,
l`augmentation de la demande en microfinance est évidente.
Malgré cette nécessité en services financiers pour les pauvres, l'offre ne parvient pas encore à couvrir la
demande. En effet, Selon le rapport USM/FENU et PNUD (2003) sur l`analyse des opportunités
d`investissement pour le développement du secteur de la microfinance
en R. D. C, certaines études évoquent le chiffre de 60 à 70 opérateurs. Toutefois ce chiffre n`inclut pas les
très nombreuses organisations informelles (tontines, groupes d`entraides, coopératives non reconnues par
l`Etat, etc.). Le RSM estime qu`il existerait aujourd`hui, à travers tout le pays, 550 opérateurs. Alors que,
jusqu`en 2003, la Banque Centrale n`avait octroyé d`agréments qu`à 15 institutions (coopératives et
autres), 80 autres étaient en instance d`agrément mais avec des dossiers souvent incomplets.
du pays. Ici il faut reconnaître qu`un effort a été fait avec la promulgation de l`instruction n° 1
de la Banque Centrale du Congo. Il reste néanmoins impérieux qu`une loi sur la microfinance soit adoptée
pour compléter les insuffisances de l`instruction n°1 de la Banque Centrale du
Congo.
L`étude de cas menée sur les maraîchers de N`djili/CECOMAF à Kinshasa révèle en effet
que, malgré la petitesse des crédits octroyés (en moyenne 100 $ US), 53% des maraîchers enquêtés
déclarent ne pas toujours respecter l`échéance de remboursement. En ce qui concerne l`appréciation des
bénéficiaires, il ressort globalement une opinion négative, en effet, 87% d`entre eux ne sont pas satisfaits
de la manière dont le système de microfinancement a fonctionné jusqu`ici sur leur site maraîcher. Les deux
raisons les plus évoquées pour justifier leur position sont la petitesse du montant octroyé et l`échéance de
remboursement qui est jugée trop courte. L`étude de cas a aussi mis en lumière le problème de fongibilité
du microcrédit au niveau
Malgré ses difficultés actuelles, la microfinance a un rôle important à jouer dans la lutte contre la pauvreté
en RDC. Le pays dispose de beaucoup d`atouts (la dynamique locale, la forte demande, la volonté
politique, etc.) comme les a montré l`analyse SWOT du secteur de la microfinance en RDC. Ainsi,
quelques propositions sont formulées à la fin de ce document pour une meilleure utilisation de ces atouts et
opportunités.
SUMMARY
Without being regarded as a panacea, today the microfinance is presented like a serious alternative to the
various development policies tested up to now. The general objective of this work is to make a state of
place of the microfinance situation in DRC by supporting the analysis with a case study bearing on the
producers of vegetables of the market-gardening of djili/CECOMAF site in Kinshasa.
It is necessary to announce at first sight that one of the problems which inhibit the development of the
microfinancial sector in D R C is the lack of the reliable statistics (offers, needs, etc), making thus the
research in this field so difficult. However, with the demographic growth in the country, and the
increasingly significant rate of the people living in an absolute poverty, the increase in demand for
microfinance is obvious.
In spite of this necessity in financial services for the poor, the supply does not cover yet
the demand. Indeed, according to USM/FENU and UNDP (2003) report on the analysis of the investment
opportunities for the development of the microfinance sector in D. R.C, some studies evoke about 60 to 70
operators. However this number does not include the very many informal organizations (protective
sackings, groups of mutual aids, co-operatives not recognized by the State, etc). The RSM estimates that
there would exist, today, through all the country, 550 operators. Whereas, until 2003, the Central Bank had
granted approvals only at 15 institutions
(co-operative and others), 80 others were waiting for approval but, with often incomplete files.
In addition to the insufficiency of the supply, the microfinance sector in R D Congo suffers from the
absence of coherent and specific legislation, and adapted to the socio-economic context of the country.
Here, we must to recognize that an effort was made with the promulgation of the instruction n° 1 of the
Central Bank of Congo. Nevertheless, the fact remains pressing that a law on the microfinance be adopted
to complete the instruction n°1insufficiencies.
The case study carried out on the market-gardeners of djili/CECOMAF in Kinshasa indeed reveals, in spite
of the smallness of the granted credit (on average 100 $ US), 53% of the investigated market-gardeners
declare do not always respect the date of refunding. According
to the recipients` appreciation, it emerges a negative opinion on the whole, indeed, 87% of them
are not satisfied in the way in which the system of microfinancement functioned up to now on their
market-gardening site. The two reasons most evoked to justify their position are: the smallness of the
granted credit and the refunding expiry, which is considered to be too short. The case study also showed
the problem of the microcrédit fungibility among recipients on the investigated site.
In spite of its present difficulties, the microfinance has a significant role to play in the fight against poverty
in DRC. The country has many assets (local dynamics, the keen demand, political good-will, etc.) as
in DRC. The country has many assets (local dynamics, the keen demand, political good-will, etc.) as
showed by microfinance sector SWOT analysis in RDC. Some proposals are formulated at the end of this
document for a better use of these assets and opportunities.
1. INTRODUCTION
Cadre de l'étude
Environ 1,3 milliards de personnes soit un habitant de la planète sur quatre, vit dans le plus profond
dénuement avec moins d`un dollar US par jour. Quelques 800 millions d`individus, dont 200 millions
d`enfant de moins de 5 ans souffrent chaque jour de faim. Les pauvres vivent
en majorité dans des terres déshéritées et dépendent principalement de l`agriculture. Leur lutte pour la
survie a pour cadre des régions aux écosystèmes fragiles, à l`accès limité aux besoins essentiels comme le
service de santé, l`enseignement, l`eau potable ou la nourriture (Commission Européenne, 2000).
En 1993, sur les quelques 525 millions d`habitants des Etats situés au sud du Sahara, 40 à
50 % vivaient en dessous du seuil de pauvreté (Kampmann, 1999). Rien d`étonnant dès lors, que
la faim, la malnutrition et le cortège de maladies qui les accompagnent règnent sur une vaste échelle.
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo n`a pas échappé à cette réalité douloureuse. A
sa situation déjà précaire sont venus s`ajouter les pillages de 1991 et 93, ainsi que les deux dernières
guerres civiles, aggravant du coup la pauvreté et la dégradation sociale.
D`après des études récentes, 5 % seulement de la population kinoise bénéficie d`un emploi rémunéré dans
le secteur formel de l`économie (De Hertz et Marysse, 1996), la majorité étant ainsi condamnée à vivre
dans l`informel, en exerçant des petites activités de survie telles que le petit commerce, l`agriculture
périurbaine (particulièrement le maraîchage), l`élevage, la vente des produits agricoles, etc.
Les personnes exerçant ce genre d`activités sont confrontées aux problèmes de financement. Du fait
qu`elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles,
elles n`ont pratiquement pas accès au système de crédit formel (Bock et Wilcke, 1999).
qui connaît une faveur croissante auprès des organismes internationaux de développement, publics et
privés. Par le biais de ces institutions, les bailleurs de fonds accordent des prêts modestes, à court terme,
généralement au taux du marché, à des personnes exclues du système bancaire classique.
De récentes études ont montré qu`un meilleur accès aux services financiers peut améliorer de manière
significative le revenu et la sécurité alimentaire de plus démunis. Pitt et Khandker ont analysé en 1994
l`impact de la Banque Grameen et du « Bangladesh Rural Advancement Commitee » sur le bien être. Ils
ont en effet constaté que la participation à des programmes de crédit avait des effets positifs et significatifs
sur la scolarisation, les avoirs des ménages, la consommation et l`état nutritionnel des enfants (Zeller,
1999).
Dans le domaine agricole, l`accès au crédit peut permettre, par exemple, un usage accru d`engrais et des
semences améliorées, remplaçant les cultures des variétés locales à faible
rendement, qui va se traduire par une augmentation de la production par unité de main d`OEuvre
Le microcrédit peut également réduire le volume des crédits consentis à des taux élevés
par des prêteurs du secteur informel et réduire la vente à bas prix des biens productifs dans les
cas d`urgence. Il permet ainsi d`éviter d`entamer des biens productifs tels que les terres, les semences, le
bétail (Zeller, 1999).
Il convient cependant de faire remarquer qu`il ne s`agit pas là d`une aide subventionnée, mais de prêts
octroyés à des personnes qui n`y auraient pas normalement accès. Ceci veut dire que ces personnes sont
tenues à rembourser, après un délai, les prêts contractés.
En Ouganda par exemple, d`après l`UCSCU « Uganda Co-operative Savings and Credit Union », qui est
une fédération regroupant les mutuelles ougandaises d`épargne et de crédit, le taux de remboursement des
crédits atteint 95 à 100 % dans les caisses mutuelles urbaines et 70 à
85 % dans les caisses rurales (Hanning et al, 1999). Il est de 94 % pour l`Union Nationale de
Problématique de base
des ONG et Coopératives d`épargne et de crédit s`adonnent de plus en plus à cette activité?
Pour répondre de manière plus précise à cette problématique, nous nous proposons de faire faire un état de
lieu de la situation en R. D. Congo. Cette description générale sera appuyée
par un exemple sur le cas des maraîchers du site de N`djili/CECOMAF à kinshasa. Pour ce faire nous
avons mené une enquête auprès de ces maraîchers bénéficiaires de microcrédits de manière
C`est à cette série des préoccupations et à bien d`autres que le présent travail se propose
Hypothèses
Objectifs du travail
L`objectif général de cette étude est d`arriver à comprendre la situation actuelle de la microfinance en R.
D. Congo. Ceci, en vue de la formulation des propositions visant l`amélioration du système pour le
bien-être des plus démunis de manière générale.
Outre l`objectif général, les objectifs spécifiques suivants ont été assignés à ce travail :
Décentralisés en RDC ;
L`étude de cas sur les maraîchers du site de N`djili/CECOMAF à Kinshasa ajoute au présent travail, les
objectifs spécifiques suivants :
Approche méthodologique
Pour mener à bien cette étude, nous avons fait recours principalement à l`approche documentaire. et à une
enquête.
La documentation nous a permis de présenter les concepts théoriques sur la microfinance ainsi des
éléments sur la microfinance en R. D. Congo. Nous nous sommes servis dans l`approche documentaire des
ouvrages, archives, rapports, articles et cours pour rédiger la majeure partie de ce travail.
L`approche documentaire est complétée par une enquête que nous avons menée pendant
le mois juillet 2004 sur le site maraîcher de N`djili/CECOMAF. Cette enquête a ciblé les maraîcher
travaillant sur le site maraîcher de N`djili/CECOMAF ayant bénéficié au moins une fois d`un microcrédit.
Ainsi, pour constituer notre échantillon, nous sommes partis d`un petit groupe des premiers maraîchers qui
ont bénéficié de microcrédit auprès de la coopérative COOPECMACKIN. C`est à partir de ces derniers
que nous avons pu atteindre les autres maraîchers qui ont pu bénéficier, comme les premiers, du
microcrédit. L`aide des maraîchers enquêtés en premier nous a donc été précieuse.
A l`issu de l`enquête, une base de données sous SPSS a été conçue pour la centralisation des informations
recueillies en vue du traitement.
Le traitement des données a été effectué avec les logiciels de statistiques SPSS et EXCEL. Ces logiciels
nous ont permis de classer les observations et d`analyser les données recueillies. Les résultats de l`enquête
sont exprimés sous forme des tableaux de fréquences statistiques.
Difficulté rencontrée
La rareté des données statistiques sur la microfinance en R D Congo a été la principale difficulté dont nous
avons fait face, tout au long de la rédaction de ce travail.
Division du travail
Hormis l`introduction et la conclusion, qui constituent le premier et le sixième point, le présent travail est
subdivisé en quatre points : le deuxième point présente la R. D. Congo, le troisième point traite des
généralités sur la microfinance, le quatrième point aborde la microfinance en R.D. Congo et le cinquième
point se concentre sur la microcrédit dans le maraîchage à Kinshasa.
Nous nous proposons dans ce chapitre de présenter la situation générale du pays, de manière à comprendre
dans quel contexte se situe notre étude.
Situation Géographique
2.1.1 Superficie
Située en plein cOEur du continent africain et à cheval sur l`Equateur, la République Démocratique du
Congo avec ses 2.345.410 kilomètres carrés, représente à elle seule le treizième de l`étendue de l`Afrique.
En superficie, la RDC est le troisième pays du continent, derrière le Soudan et l`Algérie.
Le pays ne dispose que d`une ouverture très limitée sur la mer insérée entre l`enclave angolaise de Cabinda
et l`Angola voisin. Son territoire est délimité par 9.165 kilomètres de frontières. Pas moins de neuf pays
ceinturent la RDC : le Congo-Brazzaville, la République Centrafricaine, le Soudan, l`Ouganda, le Rwanda,
le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l`Angola.
30.729.329 en 1984. En l'absence d'une opération de collecte des données démographiques depuis 1984,
des sources diverses mais concordantes affirment que la R.D.Congo compte actuellement près de 52
millions d'habitants. La population congolaise n'a donc pas cessé de croître de manière inquiétante, avec un
taux d'accroissement moyen de 3,1 % l'an, contrastant avec une croissance économique négative estimée à
environ -14,7 % en 1996. Cette inadéquation entre la croissance économique et la croissance
démographique engendre des graves problèmes sociaux, notamment le chômage, la pauvreté, la
déscolarisation, la précarité
Selon le Ministère du Plan et de la reconstruction, en 2002 l`espérance de vie à la naissance a été estimée à
45,3 ans alors que le taux de mortalité infantile était de 129 pour 1000 naissances et le taux de mortalité
maternelle était de 950 pour 100.000 accouchements.
Tendances Socio-Economiques
Le produit intérieur brut a enregistré une baisse cumulée de 21,9% pour la période 1997 -
2000. La baisse de l'activité économique au cours de ces années reflète l'impact négatif aussi bien de
l'environnement international (chute de prix des matières premières) que des évolutions observées au
niveau des principales composantes de la demande intérieure, en particulier la consommation des ménages
qui représente plus de 90% du recul du produit intérieur brut pendant cette période (Ministère du Plan et
de la reconstruction, 2002).
Sur le plan social, les principaux traits de l'évolution sociale sont également sombres. Ils sont caractérisés
notamment par l'augmentation du chômage, l'aggravation de la pauvreté, l'inefficacité et la disparité du
système éducatif et la dégradation continue du système sanitaire.
Aggravation de la pauvreté
Sont considérés comme pauvres dans le pays les ménages qui consacrent plus de 50% du budget de
Sont considérés comme pauvres dans le pays les ménages qui consacrent plus de 50% du budget de
consommation à l'alimentation. Sur cette base, une enquête budgets-ménages effectuée dans les grandes
villes en 1995 indique que la pauvreté frappe un peu plus de 80% des populations urbaines en R.D. du
Congo. Par ailleurs, le PIB par habitant est passé de 96,8 dollars
US en 1997 à 68,3 dollars en 2000, soit 0,19 $ par jour et par personne. Ce qui est loin du seuil
2002).
de santé sont tombées de 0,8% du PNB en 1990 à 0,02% en 1998 contre une moyenne de 1,8%
du PNB pour l'Afrique sub-saharienne. Elles ont représenté 0,3% des dépenses totales en 1998 contre 3,9%
en 1990. En conséquence, toutes les maladies jadis éradiquées ont resurgi (trypanosomiase, lèpre, peste,
etc.).
S'agissant des dépenses de l'éducation, elles se sont maintenues à environ 0,1% du PNB entre 1990 et
1998, contre des moyennes sub-saharienne et des pays en développement se chiffrant respectivement à un
peu moins de 5,0% et 3,0% du PNB en 1998. Le taux de scolarisation (tous niveaux confondus) évalué à
39% en 1997 est inférieur à la moyenne des pays
des confessions religieuses ainsi que la contribution croissante des parents pour soutenir ce secteur, le
système éducatif connaît encore d'énorme difficultés (Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).
La structure de consommation des ménages indique, selon une enquête urbaine de l`INS
en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et à des degrés divers, toutes les classes sociales. Près de
74% de ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés sont pauvres. Toutes les deux
catégories sociales frisent l`indigence. Ces proportions, très élevées, caractérisent bien la pauvreté en
RDC, qui en fait est un véritable phénomène de masse. Elle frappe tout le territoire national aussi bien le
milieu urbain que le milieu rural (DISRP, 2002).
3. GENERALITESSUR LA MICROFINANCE
Le présent chapitre traite du concept « microfinance » de son origine aux conceptions actuelles. Il sera
aussi traité ici, quelques notions inhérentes à la microfinance.
Selon Simon H. cité par Maystadt J.-F. (2002), les individus n`ont pas les capacités cognitives de prévoir
tous les événements éventuels qui pourraient influencer les résultats de transactions. En outre, même si tout
était prévisible, il serait impossible, fastidieux et très coûteux de traduire toutes ces éventualités dans les
clauses du contrat liées à la transaction. Par conséquent dans le cadre des marchés bancaires et financiers,
les contrats de crédit sont forcément incomplets.
Stiglitz et Weiss (1981), dans l`article de référence « Credit rationning in Markets With
Imperfect Information », ont démontré que les problèmes d`asymétrie d`information provoquent
un rationnement de crédit. En effet, à l`équilibre, c`est-à-dire quand le taux d`intérêt ne s`ajuste plus, la
demande peut encore excéder l`offre.
Au prix en vigueur, les mauvais clients chassent les bons et les prestataires renoncent à entrer sur le
marché. De cette manière, les institutions de crédit ne disposent pas toujours de l`information nécessaire
pour distinguer les bons micro-entrepreneurs dont les projets sont sources de croissance. De plus, Stiglitz
et Hoff (1990) cités par Maysdat J.-F. (2002), ajoutent à cette difficulté de distinguer les « bons » des «
mauvais » emprunteurs, le caractère extrêmement coûteux pour les intermédiaires financiers de déterminer
l`étendue du risque pour chaque emprunteur. Dès lors, si l`institution veut améliorer la qualité de ses
informations, elle doit augmenter le taux d`intérêt étant donné le coût du supplément d`information. A ce
taux plus élevé, les entrepreneurs avec les projets les plus risqués se présenteront tandis que des bons
emprunteurs risquent de se retirer du marché de peur de ne pouvoir rembourser. Par conséquent,
le rendement attendu du portefeuille de prêt de la banque risque de chuter puisqu`il est logiquement une
fonction décroissante du risque.
Dans un premier temps, l`augmentation du taux d`intérêt devrait mener à une augmentation des
rendements de portefeuille attendus parallèlement à un accroissement du risque associé à ce portefeuille.
Dans un deuxième temps et au delà d`un point critique, l`effet d`expulsion des « bons » emprunteurs fait
plus que compenser l`impact direct du taux d`intérêt plus élevé et amène donc le rendement attendu sur le
portefeuille de prêt à baisser. Autre ment
dit, la banque cherchant à maximiser le rendement espéré de son portefeuille de prêt, rationne l`octroi de
crédit étant donné son incapacité à limiter jusqu`à un certain point (taux d`intérêt critique) les coûts de
transaction via une augmentation du taux d`intérêt.
Ainsi, le manque d`information entre les parties prenantes de la transaction constitue la base de la
discrimination envers certains emprunteurs. Le manque d`accès au crédit de long terme des
micro-entrepreneurs (généralement pauvres) auprès des banques classiques, peut s`expliquer par cette
présence d`asymétries d`information entre emprunteur et prêteur.
La sélection adverse caractérise des situations où certaines informations pertinentes sur la situation de
l`emprunteur ne sont pas connues du prêteur. Cette asymétrie de l`information conduit à une allocation du
crédit inefficace et notamment à des phénomènes de rationnement du crédit. En effet, la banque ne peut
exiger des taux d`intérêts supérieurs car seuls les mauvais emprunteurs seraient toujours candidats au prêt.
Pour diminuer son risque, la banque préfère limiter le montant des crédits octroyés. Ce problème de
sélection adverse peut être réduit si la banque exige des emprunteurs qu`ils lui donnent des cautions pour
garantir le prêt. Cependant, particuliers et petites entreprises peuvent difficilement fournir des cautions
adéquates à la banque (Sami H. et Delorme A., 2004).
Selon la définition donnée par Nyssens M. cité par Maystast J.-F. (2002), l`aléa moral apparaît lorsqu`une
partie prenante de la transaction doit entreprendre une action alors que l`autre partie ne peut ni observer, ni
contrôler, ni contraindre l`exécution du contrat. L`aléa moral entre un prêteur et un emprunteur survient en
effet après octroi du crédit.
Le contrôle de l`utilisation des montants prêtés reste donc primordial et cette fonction a
un coût non négligeable. Stiglitz et hoff (1990) cités par Maystadt J.-F. (2002), indiquent qu`il
est coûteux d`assurer que les emprunteurs prennent des décisions qui maximisent leur probabilité
de rembourser. Dès lors, en raison du volume des prêts demandés, ce risque d`aléa moral mène
les banques traditionnelles à ne pas accorder aux micro-entrepreneurs. Ainsi le rationnement de crédit lié
au problème d`aléa moral touche davantage les entreprises de petite taille.
La caution et le rationnement du crédit apparaissent être des moyens privilégiés par les banques pour lutter
contre la sélection adverse puis l`aléa moral sur le marché du crédit. Cela conduit à un équilibre avec
rationnement dont les pauvres sont exclus dès lors qu`ils ne disposent
pas de caution.
Les coopératives de crédit et les IMF peuvent par leur plus grandes proximité et capacité d`adaptation,
répondre à ce problème d`opportunisme post-contractuel ou d`aléa moral et réduire celui de sélection
adverse.
Ainsi, la microfinance apporte une solution à ces difficultés (sélection adverse et aléa moral) en octroyant
des crédits individuels (sur base du profil individuel) et des crédits de groupe (caution solidaire). Dans ce
dernier cas, la mobilisation des liens sociaux et le rôle de l`homogénéité du groupe y contribuent
largement. Dans les deux cas, généralement l`octroi de crédits supplémentaires est conditionné au succès
du crédit précédent
La microfinance fait aujourd`hui l`objet d`une large attention de la part des acteurs du développement dans
la lutte contre la pauvreté. Elle est devenue un des instruments importants
de cette lutte. La microfinance trouve son origine dans les innovations éthiques de l`économie sociale de la
fin du 19ème siècle des pays industrialisés. Dès cette époque, une multitude d`initiatives ont vu le jour
pour promouvoir l`épargne des classes laborieuses (paysans, ouvriers, artisans), pour la sécuriser et la
rémunérer de façon attractive, mais aussi pour la transformer en crédits, beaucoup moins coûteux que ceux
offerts par les commerçants et autres usuriers de l`époque ( Defourny J. et al, 1999).
Friedrich Raiffeisen et Alphonse Desjardins, sont considérés comme les pères du mouvement mondial des
coopératives d`épargne et de crédit (COOPEC). Le premier, lance l`idée en Bavière dans la seconde moitié
du 19ème siècle, le second la développe au Québec dès
le début du 20ème siècle. Une coopérative d`épargne et de crédit est une institution financière
démocratique et à but non lucratif. Elle est organisée et contrôlée par ses membres, qui s`associent pour
regrouper leur épargne et se faire mutuellement des prêts à des taux raisonnables.
En Afrique, des expériences les plus anciennes ont été identifiées au Ghana (1920), au
Kenya, Nigéria, Ouganda dès 1955. La formule des Crédit Unions ou coopératives d`épargne et
de crédit a surtout été développée au cours de ces vingt dernières années (Nsabimana A., 2004).
D`après le World Council of Credits Unions (WOCCU) cité par Tollenaere (2002), le mouvement
coopératif est de fait présent partout dans le monde avec près de 36.000 coopératives
En 1976, Muhammad Yunus, professeur d`économe à l`université de Chittanong, constate qu`il y a une
différence marquée entre les théories qu`il enseigne à ses étudiants et les réalités vécues par des très
nombreuses personnes au Bengladesh. Il observe notamment que de très nombreuses femmes ne
parviennent pas à financer leurs petites activités commerciales et/ou artisanales. Il lance alors un
programme de microcrédit où les fonds sont octroyés à des groupes solidaires constitués de femmes se
portant mutuellement cautions. Lorsque l`une d`entre elles
fait défaut, les autres sont amenées à assumer sa part. Après quelques tentatives, le système connaît
rapidement un grand succès et se développe en tant qu`ONG. En 1983, l`ONG évolue et Grameen adopte
un statut de banque. Parallèlement, l`expérience Grameen devient en quelque sorte la référence au plan
international, l`institution reçoit de plus en plus d`appuis de toutes parts et diversifie progressivement son
offre de service.
Considérée comme le modèle à suivre par certains, la Grameen bank est toutefois présentée par d`autres
comme un cas pouvant difficilement être reproduit, faute de soutiens considérable. Quoi qu`il en soit, le
bilan de la Grameen est assez considérable puisque, au total,
2.370.130 personnes ont été appuyées au travers de 1.140 agences pour un montant total (valeur cumulée)
de 2,8 milliards de dollars. En outre, l`épargne accumulée s`élève à 209 millions de dollars (chiffre de mai
1999) (Labie M., 1999).
Ce cas illustre le potentiel des outils liés à la microfinance dans le cadre de politiques
de développement.
Les systèmes de microfinance inspirés des expériences de Raiffeisen et Desjardisn se caractérisent par :
· l`épargne comme moteur du système. L`épargne collectée auprès des membres des institutions constitue
le fonds de crédit ;
· le financement par appel de fonds extérieurs et/ou le refinancement bancaire est faible à nul.
La Grameen Bank quant à elle vise à rendre possible aux exclus du système bancaire traditionnel l`accès
aux crédits. Ainsi son système se caractérise par :
· un large refinancement bancaire auprès du système bancaire classique et/ou par apports externes;
· l`« argent chaud » du système est généré sur les marges bénéficiaires des activités des bénéficiaires de
crédit et épargné dans le système.
Microfinance
et l`exclusion de populations défavorisées. La microfinance est constituée d`un ensemble des services
financiers (crédits, épargne, assurances,...) qui visent à permettre aux populations exclues du système
bancaire classique d`améliorer leurs revenus, par l`augmentation des ressources des ménages et l`accès au
bancaire classique d`améliorer leurs revenus, par l`augmentation des ressources des ménages et l`accès au
capital financier.
· sa cible : les populations défavorisées (pauvres) exclues de l`accès aux systèmes financiers classiques ;
· son objet : un instrument de lutte contre la pauvreté (instrument parmi d`autres, utilisé
· ses fonctions financières d`épargne, de crédit, d`assurance, de coffre, développées en dehors du système
financier formel ou bancaire classique.
· sa visée : le développement et/ou la création d`activités économiques rentables et pérennes, ainsi que
l`accroissement des ressources des ménages.
· le niveau des montants financiers : on parle de « micro » crédits. Il est généralement admis que le montant
des crédits se situe entre 20 et 1000 US $ (soit #177; 25 à 1.200 /)
· les conditions d`accès et d`octroi du crédit : les formalités et procédures nécessaires pour formuler une
demande de crédit sont les plus simples possibles. Le temps entre la demande et l`octroi du crédit est le
plus court possible. Les garanties recherchées par
les institutions de microfinance (IMF) se trouvent généralement en dehors du champ des garanties
classiques du système bancaire commercial.
3.1.5 Pauvreté
Le concept de microfinance est toujours associé à celui de la pauvreté, d`où la nécessité d`apporter un
éclairage sur la compréhension que nous nous faisons de cette notion dans le cadre
de ce travail.
La pauvreté est une notion toute relative et assez complexe. Alors que dans l`Union Européenne, on définit
comme pauvre, toute personne dont le revenu est inférieur à la moitié du revenu moyen de l`ensemble de la
population du pays considéré (Hausser et Pilgram, 1999), beaucoup d`organisations internationales de
développement se base sur la notion de pauvreté absolue, laquelle définit le pauvre comme étant toute
personne dont le revenu journalier ne dépasse pas un dollar américain.
Se basant sur les déclarations des pauvres, la banque Mondiale (2000) propose la définition synthétique
suivante : « la pauvreté est un profond dénuement, un manque aigu de bien-être. Etre pauvre, c`est avoir
faim, ne pas avoir un toit, ne pas avoir des vêtements décents, être malade et ne pas pouvoir se faire
soigner ; c`est être illettré et sans instruction. Les personnes démunies sont particulièrement exposées à des
événements extérieurs qui échappent à leur contrôle : maltraitées par les institutions et la société, n`ont les
moyens de se faire entendre,
En nous basant sur un des quatre niveaux de pauvreté définis par l`OCDE, nous pouvons résumer en
considérant comme pauvre une personne privée de certains cinq capitaux suivant : Le capital naturel
(l`eau, la terre, les ressources environnementales), le capital social (les liens de solidarités entre membres
d`un groupe social, l`accès aux institutions, ...), le capital humain (les connaissances, l`aptitude au travail,
la santé,...), le capital physique (le patrimoine, l`accès aux infrastructures de base, les moyens de
productions,...) et le capital financier (l`épargne, l`accès
au crédit, assurances).
C`est de ces pauvres que la microfinance tente de s`occuper dans le but les faire sortir de
Selon Marc Labie (1999), on appelle microfinance, l`octroi de services financiers (généralement du crédit
et/ou de l`épargne), à des personnes développant une activité économique productive, le plus souvent de
l`artisanat ou du commerce, et n`ayant pas accès aux institutions financières commerciales en raison de
leur profil socio-économique (il s`agit des pauvres, sans revenus fixes, qui n`offrent aucune des garanties
en vigueur dans les institutions bancaires commerciales).
L`aspect le plus connu de la microfinance est le microcrédit. Il consiste le plus souvent à octroyer des prêts
à cours terme, soit pour permettre la constitution du fonds de roulement, soit pour réaliser de petits
investissements (par exemple une machine à coudre pour un artisan, achat
des semences pour les maraîchers, etc.). Les prêts sont ainsi octroyés à des individus ou à des groupes
appelés « groupes solidaires » en raison de l`obligation faite à leurs membres de se couvrir les uns les
autres (si un membre du groupe ne remplit pas ses obligation en matière de remboursement, les autres
doivent les assumer). Les taux d`intérêts appliqués sur ces prêts sont
au moins égaux, voire supérieurs, à ceux du système bancaire traditionnel. Quant aux garanties, elles
peuvent être réelles ou morales mais elles reposent avant tout sur des mécanismes de pression sociale
(groupe solidaire ou chef du village) et sur la motivation de se préserver un accès à des services financiers
(notamment à des crédits dont les montants peuvent aller croissant). Ici, il faut noter que les mécanismes
de pression sociale souvent utilisés comme garantie semblent de plus en plus critiqués car tendant à
restreindre les libertés individuelles. En effet, très généralement dès qu`un membre d`un groupe est en
retard, les autres membres se rabattent sur sa famille pour le remboursement.
des programmes et institutions de microfinance est constitué par la proximité avec les clients
micro-entreprenneurs, proximité à la fois géographique, mais aussi sociale. Cette caractéristique
directement inspirée de la finance informelle est une condition indispensable pour établir une relation
fiable entre le micro-entreprenneur et le prêteur. Elle est, dans une large mesure, à l`origine des succès
rencontrés par les organisations actives en microfinance.
Dans ce travail il est plus question, bien entendu, du microcrédit qui est la forme la plus pratiquée de la
microfinance à travers le monde, notamment en RDC et à Kinshasa en particulier.
Si l`objectif des IMF est bien de donner accès à des services financiers aux personnes exclues du système
financier classique, on observe toutefois deux grandes tendances oe bancaire
· Pour la tendance dite « bancaire », le crédit est une opération financière sérieuse. Il doit
se rembourser et le risque doit être couvert par des garanties (matérielles et juridiques).
Le taux d`intérêt doit couvrir les coûts de gestion et les risques, voire permettre de dégager des profits.
L`accent est mis sur le taux de remboursement, un différentiel d`intérêt suffisant pour atteindre l`équilibre
financier de l`institution et le professionnalisme des agents. Cette tendance a comme inconvénient
l`exclusion de tous
ceux qui ne peuvent fournir des garanties matérielles, or dans la plupart des cas il s`agit des plus pauvres.
· Pour la tendance « développementaliste », le crédit est un instrument pour atteindre d`autres objectifs.
L`essentiel est de distribuer des crédits à un maximum de bénéficiaires. Le crédit a alors des effets positifs
sur l`adoption de certaines innovations technologiques, sur la production et sur la diversification des
produits et services. Dans ces conditions, le taux de remboursement n`est pas un problème prioritaire et les
taux d`intérêts (souvent subsidiés) doivent être les plus bas possibles.
· Tontines
· Gardes-monnaies
· Caisses de solidarité
Forte implication
Forte implication
des bénéficiaires
· Banquiers ambulants
· Usuriers
· Clubs d`investisseurs
Normes de développement
Fédération
d`organisations paysannes
ONG spécialisées
· COOPEC
· Caisses villageoises
Normes bancaires
· Fonds de développement
· Projets agricoles
· Projets artisanaux
· Banques commerciales
· Banques de développement
Les conceptions développementalistes n`apportent que des solutions temporaires très dépendantes des
financements extérieurs. En outre, elles peuvent avoir des graves effets pervers
en introduisant une culture de non remboursement. Elles rendent difficile l`émergence de systèmes
financiers viables à long terme, alors même que le financement des activités économiques des populations
cibles est un besoin constant pour les emprunteurs. De plus en plus, donc, les IMF se rangent dans la
sphère de la tendance bancaire, par souci et devoir de pérennisation des institutions et des services
financiers. Ce qui en outre produit des externalités positives en terme notamment de formation des
populations à la gestion de l`argent, au remboursement, à la création de l`épargne, ...
Toutefois la tendance bancaire ne doit pas faire oublier les raisons du recours à ce mode financement. Car
ici le grand risque serait d`ignorer certaines couches de la population, déjà exclues des banques
traditionnelles et pour qui la microfinance a été mise en place.
(l`évaluation des crédits est centrée sur la volonté et la capacité des clients à rembourser), que
sur les actifs pouvant être saisis en cas de non-remboursement. Même si certaines institutions de
microfinance prennent des garanties matérielles en dépôt, ces dernières constituent rarement le fondement
de leurs décisions d`octroi de crédit.
Les méthodologies de crédit peuvent être classées en deux grands groupes (Nsabimana,
Les modèles de crédits individuels recourent, lorsque c`est possible, à des garanties matérielles, comme le
nantissement des actifs, terrains et constructions, etc. Cependant, la légalité et la pratique de ce type de
mesures de garanties sont souvent remises en cause. Dans la pratique, la plus part des institutions de
microfinance adoptent des techniques de sélection fondées sur une évaluation sur base du profil individuel.
Les modèles de crédit de groupe recourent à des groupes solidaires, constitués généralement de quatre à six
membres, qui sont voisins, ou qui exercent des métiers dans le même quartier ou dans le même secteur
d`activité. Le système de sélection mutuelle qui est à l`origine de la constitution de tels groupes renforce la
confiance de l`institution envers le groupe.
Dans la méthodologie de crédit aux groupes, et plus particulièrement dans le cas de groupes de grande
taille, les agents de crédit ont tendance à mener une analyse minimale des caractéristiques individuelles du
client ou de son activité. Cette analyse est plutôt implicitement déléguée aux autres membres du groupe,
qui ont une connaissance les uns des autres plus complète que celle des agents de crédit.
« Cautionnement solidaire »
Le cautionnement solidaire est le type de garantie qui a été développée par l`expérience
de la Grameen Bank, lorsque M. Yunnus, dans le début des années 70, octroya un crédit à 2 personnes
d`un groupe de 5, puis aux deux suivantes, puis à la dernière. Les 5 membres de ce groupe de caution
solidaire étant solidairement responsables du remboursement du crédit. Cette expérience a montré les
conditions de fonctionnement et les avantages de ces groupes solidaires :
la sélection des emprunteurs, la discussion sur l`objet du crédit (rendant plus sûr le succès de l`activité de
finance), la facilité dans la gestion et le remboursement. Les ressorts sociaux mis en
jeu par le cautionnement solidaire sont davantage la pression sociale ou le sens de l`honneur qu`une
véritable solidarité.
Depuis lors, le principe de cautionnement solidaire a été largement utilisé et adapté aux situations locales
sous formes variées. Il n`est, aujourd`hui, pas rare de trouver des IMF qui associent l`épargne individuelle
préalable, le crédit individuel et le cautionnement solidaire.
La caution solidaire traite en égaux chacun des membres du groupe (même montant d`où même
responsabilités dans les remboursements). Pourtant, lorsque les membres ont reçu plusieurs prêts, leurs
opportunités et volonté d`investir peuvent être différenciées, et certains peuvent rechercher des prêts dont
les montants plus élevés ne sont plus compatibles avec une responsabilité commune dans le
remboursement. Le principe de la caution solidaire peut donc limiter l`accès à des prêts de montants élevés
ce qui peut être préjudiciable pour les clients (pas
de réponse à leurs besoins) et à l`institution (pas d`économies d`échelle, mauvaise fidélisation des bons
clients).
En l`absence de garanties matérielles, l`incitation à rembourser pour les membres du groupe solidaire
repose sur la promesse d`accès à un prêt futur (généralement d`un montant plus élevé que le précédent). Or
ce système ne peut fonctionner que s`il n`y a pas de système financier concurrent sur la zone qui puisse
aussi offrir un service identique (risque de concurrence) ou différencié (risque de contradictions dû aux
règles différentes) aux mêmes clients (Lapenu C. et al, 2002).
Malgré les critiques et les difficultés soulignées ci-dessus, l`analyse approfondie des alternatives possibles
montrent souvent que la caution solidaire reste un outil nécessaire au regard des objectifs et des
publics-cibles des IMF qui l`utilisent, mais il demande une gestion rigoureuse, et souvent des mesures
complémentaires de gestion et de garanties.
La caution solidaire, ne peut être supprimée car elle n`a pas d`alternative crédible par rapport aux
contraintes des populations ciblées ; par ailleurs, son principe n`est généralement pas mis en cause par les
emprunteurs. Ce qui est important c`est son contexte d`insertion au sein des groupes (qualité de la gestion
interne), et la mise en oeuvre de moyens pour la renforcer ou la sanctionner.
Lien commun
Le lien commun est celui qui unit les bénéficiaires-clients au sein d`une IMF. Il est le ciment de la
cohésion du groupe et renforce le caractère identitaire et participatif de ceux-ci à l`institution. Le lien
commun peut être de nature géographique ou territoriale (exemple : les membres de l`IMF appartiennent à
tel village, communauté rurale, quartier, zone, région,...) ou professionnel ou sectoriel (exemple : les
artisans, les pêcheurs, les agriculteurs, les maraîchers,...) ou voire une combinaison de deux (exemple : les
maraîchers du site de N`djili/CECOMAF). Il peut également s`appuyer sur un genre exclusif (exemple : les
femmes d`un quartier donné). Un « lien commun » fort facilite la constitution des groupes de « caution
femmes d`un quartier donné). Un « lien commun » fort facilite la constitution des groupes de « caution
solidaire ». Toutefois, une trop grande homogénéité des membres d`une IMF, en particulier dans
le type d`activité économique, peut présenter un risque systémique accru pour l`institution en cas
de mauvaise (ou absence de) récolte par exemple ou d`autres types de calamités. Une couverture
géographique suffisante pour assurer la diversité des risques et des activités sera à cet égard recherchée
(Tollenaere, 2002).
Les termes « argent chaud » et « argent froid » désignent l`origine de l`argent utilisé dans
le fonds de crédit pour être prêté aux clients d`une IMF. On parlera d`argent chaud lorsque le fonds de
crédit est constitué de l`épargne des clients et d`argent froid lorsque celui-ci est constitué d`apports
extérieurs (emprunts, lignes de crédits externes, dotations, dons, ...). L`implication et la responsabilité des
clients seront d`autant plus grandes que la proportion de l`argent chaud sera importante dans le fonds de
crédit. Certaines IMF ne fondent leur légitimité que sur l`argent chaud. Et il faut, alors, parfois deux à trois
ans pour qu`un fonds de crédit soit constitué et que les premiers crédits soient octroyés. Dans la plupart des
cas cependant, les fonds
de crédit des IMF sont composés de deux formes d`approvisionnement. Il faut cependant rappeler que
certaines IMF n`ont, de par leur statut, pas le droit de collecter de l`épargne.
Types de crédit
Aujourd`hui la variété des formes de crédit est énorme. Toutefois, on distingue généralement trois grandes
catégories de crédit : à l`investissement, au commerce et à la consommation. Il peut être défini comme une
anticipation d`un revenu espéré à plus ou moins longue échéance. Le risque est donc lié à la génération de
ces ressources futures. La cible générale de la microfinance et du microcrédit en particulier est le ménage.
Le plus souvent, il n`y
a que peu de rapport entre l`utilisation de cette « anticipation » (l`objet du crédit) et l`origine du revenu
permettant le remboursement. On parle ici de fongibilité de crédit, c`est-à-dire qu`il est très difficile pour
le prêteur d`affecter directement un emploi à la ressource que constitue le crédit (voir la figure 3).
Fongibilité à laquelle s`ajoute, le plus souvent en milieu rural, la pluriactivité.
Prêt
Achat Intrants
Location de
main d`OEuvre
Budget Familial
Investissement
Vente de la récolte
Achat de biens de
consommation
microcrédit, il faut reconnaître que c`est un véritable mécanisme de survie qui permet aux personnes vivant
dans la pauvreté de mieux gérer leur situation. En effet, l`affectation diffuse du crédit reçu leur permet
d`utiliser les ressources financières là où elles seront les plus utiles pour eux. La plupart des IMF ont pour
stratégie de financer des activités précises (ex. relancer la production maraîchère, développer le petit
commerce, etc.) et tentent réalisent leurs études d`impact sur base de l`activité financée, évidemment
l`impact estimé ne peut être que biaisé à
cause du phénomène de la fongibilité. En ce qui nous concerne, nous pensons que la meilleure façon de
procéder c»est de laisser libre au prêteur quant à l`affectation du crédit. L`étude d`impact de la
microfinance sera toujours complexe et difficile à mener, mais croyons ce système de financement au
profit de pauvres renferme des effets positifs, même si leur mise en évidence est difficile.
Depuis plus de dix ans, dans un contexte généralisé de libéralisation des marchés et de désengagement de
l`Etat, et après des décennies de développement largement basé sur les
« grands projets » dans lesquels les populations étaient peu ou pas associées, les bailleurs de fonds, ONG
d`abord, grandes institutions ensuite, opèrent un recentrage sur la lutte contre la pauvreté et accentuent le
développement des initiatives participatives et de développement à la base. Ainsi par exemple, le comité
d`aide au développement (CAD) de l`OCDE élabore les
« lignes directrices pour la réduction de la pauvreté ». Sous l`instigation de la Banque Mondiale, nombre
des pays en développement définissent leurs Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté.
La microfinance s`adapte bien à cet objectif. Le lien entre microfinance et développement devient donc, la
lutte contre la pauvreté. Les outils de microfinance constituent une des forces dans cette lutte. Toutefois
pour être efficace, cette lutte doit être durable et la rentabilité des instruments mis en place est une
condition, sine qua non, de leur pérennité. Ces nécessités de pérennité et de rentabilité des institutions de
microfinance conduisent donc, actuellement, à une professionnalisation des agents de ce secteur et à la
consolidation des environnements organisationnels, réglementaires et légaux de celui-ci en vue de
renforcer la confiance des clients
Il est toutefois nécessaire d`affirmer que la microfinance, malgré les espoirs qu`elle a pu donner à travers
ses succès n`est pas adéquate pour toutes les situations de pauvreté. Ainsi, les recommandations du CGAP
( Consultative Group to Assist the Poorest oe World Bank) soulignent que les populations qui vivent dans
l`extrême pauvreté, les indigents, les sans logis,
les réfugiés ne devraient pas être considérés comme des clients de la microfinance. Le risque existe de les
pousser dans une spirale de l`endettement, du surendettement et de la pauvreté accrue par des crédits qu`ils
ne sont pas en mesure de rembourser. Ainsi, la microfinance bénéficie le mieux aux populations ou
personnes qui ont, ou qui ont identifié, une activité économique sur laquelle ils sont en mesure de
capitaliser s`ils peuvent disposer de financements adaptés même s`ils sont petits (Tollenaere, 2002).
Pour Marc Labie (1999), trois éléments synthétisent les axes à partir desquels un Etat peut investir afin de
constituer un cadre institutionnel aussi favorable que possible au développement d`institutions financières
spécialisées pour les micro-entreprises, il s`agit de : l`établissement des textes législatifs, la canalisation de
financements, et la création d`institutions et/ou de mécanismes « d`encadrement » spécifiques.
Souvent perçu comme l`élément clé, l`établissement de textes législatifs permettant aux organisations
actives en microfinance de concrétiser leurs activités en tenant compte des spécificités de leur clientèle est
souvent mis en avant, tant dans la littérature spécialisée, qu`au sein même des institutions concernées. Le
processus d`institutionnalisation du système financier suppose qu`il existe dans la législation bancaire une
forme d`institution financière en qui les IMF doivent se référer et qui servira d`autorité du secteur
microfinancier.
Parmi les fonctions envisagées pour l`Etat dans le soutien aux institutions spécialisées en
microfinancement figure bien souvent encore l`idée que l`Etat se doit d`appuyer très directement
ces institutions au travers de financements, particulièrement au cours de la phase de lancement. Les formes
que peuvent prendre ces financements sont diverses : dans certains cas il s`agit des dons, dans d`autres des
prêts en des conditions de faveur, ou bien encore, des mécanismes visant
à accorder la garantie de l`Etat pour des prêts contractés par les organisations actives en microfinance
auprès d`autres institutions financières.
de microfinance suscite aujourd`hui beaucoup d`intérêt. Parmi celles-ci, on trouve les organismes de
contrôle qui ont pour vocation d`établir le suivi des institutions financières tout en vérifiant que l`ensemble
de normes prudentielles est respecté.
Les études sur l`impact du crédit s`inspirent plus généralement de la méthode des effets utilisée pour
l`évaluation des projets de développement. Il s`agit d`identifier les perturbations ou
les changements liés au crédit (différence entre situation avec et sans crédit) et de les apprécier sous
l`angle de l`accroissement de la valeur ajoutée et de sa répartition entre différents agents économiques.
Mais l`utilisation de cette méthode pour le crédit pose un certain nombre des problèmes difficiles à
résoudre dans les études (C.E., 1996) :
· Les unités de résidences ne coïncident pas toujours avec les unités de production (champs collectifs,
champs individuels), de consommation et de gestion des budgets (budget de chef de famille, de chaque
femme, etc.). Ces unités possèdent le plus souvent une gestion complexe de flux financier, et donc du
crédit, qui doit prendre en compte les différentes opportunités d`utilisation des ressources.
Cette complexité rend les enquêtes sur l`utilisation et les effets du crédit encore plus difficile quand il
s`agit d`identifier les flux financiers, leur date, leur montant et leur contrepartie.
A partir de cette approche, les études d`impact vont consister à sélectionner un échantillon d`emprunteurs
et analyser les effets du crédit sur leur système économique. Le problème de l`échantillonnage reste très
complexe pour deux raisons :
· La deuxième difficulté est que les variations liées au crédit sont souvent très faibles au regard des
montants et du niveau d`approximation des données collectées. Par exemple
les études d`impact en Amérique Centrale montre que le crédit représente de l`ordre de
10 à 20 % du revenu d`un paysan pauvre. Dans ces conditions, des enquêtes approfondies sont nécessaires
pour identifier les sources de revenus et les changements liés au crédit et la constitution d`un échantillon
aléatoire demande un grand nombre de cas pour être représentative au plan statistique.
Pour rester opérationnel, il est préférable de réaliser un échantillon raisonné et représentatif des différentes
situations existantes, à partir des informations issues du dépouillement des documents de gestion de la
caisse de crédit (fiches emprunteurs ou dossiers de crédit, par exemple) et disponibles avant l`enquête. Sur
cet échantillon, une première enquête destinée à reconstruire les flux monétaires peut être réalisée. Elle
doit permettre d`analyser l`utilisation du crédit, les revenus induits par ce dernier et d`identifier les sources
de remboursement et les conséquences de l`affectation de ces montant au remboursement.
Avec l`identification de ces flux, le questionnaire doit permettre de collecter les éléments nécessaires à
l`analyse de la logique socio-économique de l`emprunteur. Ces éléments sont parfois en partie non
monétaire (évolution du niveau d`autoconsommation par exemple) et doivent prendre en compte les
trajectoires des unités économiques sur des échelles de temps plus longues. Par exemple, la logique
d`investissement sera tout à fait différente suivant la position de l`unité économique dans son cycle de vie.
Un jeune agriculteur pourra être amené à s`endetter pour s`installer et s`équiper, alors qu`une personne en
situation de préretraite pourra plutôt chercher à préparer sa succession et à capitaliser pour sa retraite.
Enfin, pour comparer l`impact du crédit sur des activités très variées, un indicateur utile pourra être le taux
de rentabilité du crédit. Ce taux représente le ratio entre marge bénéficiaire et coût de production de
l`activité financée. Il permet de classer les objets de crédit en fonction des marges qui sont dégagées après
remboursement du crédit.
(C.E., 1996) :
1.Le dépouillement des documents de gestion du système, fiches signalétiques des emprunteurs et dossiers
de crédit. Il permet d`élaborer certaines statistiques sur les
emprunteurs, ainsi que sur le crédit et constitue un premier niveau d`information et une base pour réaliser
des échantillons plus précis lors d`enquêtes ultérieures.
2.Des enquêtes sur un échantillon raisonné d`emprunteurs et de non emprunteurs destinées à approfondir
les modalités d`accès au crédit, son utilisation, l`origine des remboursements, les effets sur la production et
les revenus. C`est le niveau le plus courant des études d`impact qui peut être piloté par les systèmes
les revenus. C`est le niveau le plus courant des études d`impact qui peut être piloté par les systèmes
eux-mêmes et réaliser avec l`aide d`étudiants, d`appuis ponctuels externes ou dans le cadre de la formation
des salariés du réseau.
3.Un suivi régulier des flux de trésorerie d`un échantillon réduit d`emprunteurs représentatifs des
principales catégories socio-économiques ayant accès au crédit. Mené
sur plusieurs années avec l`appui des universitaires et des centres de recherche, ce suivi peut permettre des
analyses beaucoup plus fines des effets du crédit et une meilleure compréhension des interactions entre le
crédit et les autres variables économiques. Il peut être réalisé en partie par les emprunteurs volontaires
(cahier de suivi de dépenses)
ou être couplé au travail d`un centre d`appui à la gestion. Sa mise en OEuvre est encore peu courante.
On peut ainsi le constater qu`il extrêmement difficile et compliquer de se lancer dans une étude d`impact.
Elle nécessite beaucoup des moyens aussi bien matériel, humain que financier.
Dans le cadre de cette étude nous nous sommes limités à présenter la situation à l`heure actuelle en R. D.
Congo. La description de la situation en R. D. Congo est appuyée par la présentation d`une étude de cas
d`un groupe des maraîchers ayant bénéficié du microcrédit. Cette dernière présente quelques aspects
microéconomiques, notamment sur le comportement des maraîchers, suite au microfinancement dont ils
ont bénéficié.
4. MICROFINANCEEN RDC
du secteur.
· De 1970 à 1990 ;
des « sociétés coopératives indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la mise en OEuvre des
principes de la coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement.
Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de crédit
ou COOPEC, étaient assujetties à cette loi et placées sous la tutelle du Gouverneur de province.
De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative privée n`a
été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de
droit public, afin de collecter les petites épargnes.
Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit (COOPEC), en
raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux membres et de leur implantation dans les
milieux les plus reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces
dernières continueront à se conformer aux dispositions du décret
Rural.
notamment Bansankusu (Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et Kinshasa en 1971 avec la création
La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux, le niveau
primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau tertiaire (Union ou Fédération).
Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des crédits aux membres. Les centrales
regroupent plusieurs COOPEC dont elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions
dont celle de représentation et de coordination des activités du réseau.
En 1987, les coopératives détenaient l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles étaient
pour la plupart affiliées à des centrales provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une Union
des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit « UCCEC ». En 1989, l`UCCEC supervisait cinq
réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions de dollars
américains d`épargne (Lebughe M. et al, 2003).
par les pillages, l`hyper-inflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a
contribué à fragiliser le système financier en RDC et particulièrement les COOPEC.
Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80 % de leur clientèle et 66
% des fonds placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de méfiance des membres envers ce
mouvement (Lebughe M. et al, 2003).
des structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne
(CONACEC).
Les Institutions de microfinance autres que les COOPEC, se sont développées en RDC
dans les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont l`OEuvre, dans la quasi majorité des cas,
4.1.4. Généralités
Comme déjà annoncé précédemment, la crise économique qui sévit en RDC depuis plus d`une décennie, a
laissé des séquelles sur le système financier. Nous citerons entre autres :
· la faillite des banques commerciales contrôlées par l`Etat et l`essoufflement de celles à capitaux privés ;
et de distribution de crédit.
En outre, un bref aperçu de l`organisation du système bancaire congolais a permis de dégager deux
constats majeurs à savoir, la couverture bancaire insuffisante du pays et les distorsions existant dans
l`implantation provinciale des guichets des banques commerciales.
Ce constat a rendu plus pressant la nécessité de promouvoir des structures alternatives de financement
capables d`assurer la mobilisation de la petite épargne, d`octroyer du crédit en milieu rural et milieux
urbains défavorisés, et de créer des conditions d`une insertion progressive
Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté, ont entrepris des activités
Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté, ont entrepris des activités
nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les a amené à concevoir des micro-projets en
quête de microfinancements. En réponse à ces attentes, on a assisté à l`éclosion d`une catégorie
d`institutions chargées de mobiliser des ressources tant internes qu`externes et capable d`octroyer des
microcrédits. Elles ont donc commencé à offrir des services financiers, de crédit et/ou d`épargne, aux
personnes les plus démunies ne pouvant accéder aux avantages du système bancaire classique.
du Congo sont :
· les ONG de diverses natures, qui ont en leur sein des volets microcrédits ;
· des bailleurs de fonds qui interviennent, soit dans la promotion de ces SFD au niveau
du renforcement des capacités, soit dans leurs actions sur le terrain par l`octroi de financement ;
2. la mobilisation de l`épargne ;
3. l`utilisation d`un système de garantie des crédits très simplifié. En plus, ces institutions se caractérisent
par :
· des taux d`intérêts généralement subsidiés sur ressources affectées et relativement élevés sur ressources
propres;
Du point de vue de leur fonctionnement sur le terrain, on peut les regrouper en plusieurs catégories :
· celles de type mutualiste et coopératif travaillant avec des critères bien définis d`adhésion et de
fonctionnement et s`appuyant sur la collaboration des membres ;
· celles octroyant des microcrédits sur leurs ressources propres et /ou sur des lignes de crédit externes;
En vue d`encadrer et de promouvoir ce nouveau secteur, deux structures d`encadrement ont vu le jour,
l`une au niveau professionnel et l`autre au niveau institutionnel.
au Congo (RIFIDEC), créé en l`an 2000, poursuit principalement trois objectifs, à savoir (Lebugh et al,
2003) :
· renforcer les capacités institutionnelles de ses membres à travers des formations, des échanges
d`informations, des appuis techniques et des conseils.
Suivant la situation arrêtée au 31 décembre 2002, il existe à ce jour, pour la région de Kinshasa et du
Bas-Congo, 45 Institutions membres effectives du RIFIDEC et 96 autres en attente d`être acceptées.
Aujourd`hui, le RIFIDEC comprend 289 IMF (liste exhaustive voire annexe) réparties dans quelques
L`encadrement institutionnel est assuré par la Banque Centrale du Congo (BCC). En effet, le secteur de la
microfinance étant devenu un outil d`émancipation économique et sociale, une Sous-Direction chargée de
la microfinance a été mise en place au mois de septembre 2000
au sein de la BCC. Ainsi, les missions ci-après ont été assignées à cette Sous- Direction :
4.1.6.1 . Demande
La demande en services financiers est difficile voire impossible à chiffrer à cause des régions encore en
situation de conflit, le manque de données statistiques fiables du fait de l`absence d`un recensement
national des opérations de microfinance en RDC, le problème de confiance entre la population et certaines
institutions de crédit qui ont par le passé fait perdre des sommes importantes aux épargnants. Toutefois du
fait de la situation socio-économique dans laquelle se trouve la RDC, la demande de services financiers est
extrêmement importante. Selon
· la place du secteur informel comme source d`emplois et de revenus, estimée entre 80%
et 90%;
· La pauvreté, chiffrée en termes économiques (PNB annuel par habitant autour de $80)
et en termes sociaux (accès limité à l`éducation, à des services de santé), qui touche au moins 80% de la
population ;
· Les taux de croissance extrêmement élevés de certains opérateurs (plus de 7000 clients
Face à cette demande, l`offre est minimale et elle ne correspond pas toujours à l`objectif
4.1.6.2 . Offre
Pour les raisons évoquées ci-dessus au sujet de la demande en services financiers, il est également difficile
de présenter une analyse exhaustive de l`offre. Selon le rapport USM/FENU
et PNUD (2003) sur l`analyse des opportunités d`investissement pour le développement du secteur de la
microfinance en R. D. C, certaines études évoquent le chiffre de 60 à 70 opérateurs.
Le même rapport précise que ce chiffre n`inclut pas les très nombreuses organisations informelles
(tontines, groupes d`entraides, coopératives non reconnues par l`Etat, etc.). Jusqu`en
2003, la Banque Centrale n`avait octroyé d`agrément qu`à 15 institutions (coopératives et autres), 80 autres
étaient en instance d`agrément mais avec des dossiers souvent incomplets (ce qui, dans certains cas,
permet de douter de leur existence en tant qu`institution viable).
Le même rapport estime que le taux de pénétration de ces initiatives est extrêmement faible. Cependant, la
forte demande se traduit, pour les opérateurs ayant les capacités nécessaires, par des taux de croissance
élevés. A titre d`exemple, après seulement 8 mois d`existence, l`ONG FINCA (qui a démarré ses activités
en février 2003) offre des services financiers à plus de 7.000 clientes à Kinshasa. En effet, le tableau
ci-dessous résume la situation
Code Désignation
1 Nombre de Caisses (Groupes Village Banking) 219
2 Montant de Crédits Accordés en Usd 789.825,00
3 Montant estimatif épargnés en Usd 193.549, 30
4 Encours des Prêts en Usd 36O.518, 71
5 Montant Moyen des Crédits en Cours en Usd 100
6 Nombre de Clients 7.586
7 Taux de Recouvrement 100
8 Portefeuille en Souffrance plus de 3o jours 0
9 Endettement auprès des Banques et autres Bailleurs 0
Source : RSM, rapport du deuxième atelier du réseau solidarité microfinance du 3 au 6 novembre 2003
L`ONG FINCA qui a commencé ses activités à Kinshasa a l`ambition de couvrir tout le territoire de la
RDC d`ici quelques années selon le plan de développement (RSM, 2003).
A cet exemple, il convient d`ajouter le chiffre de 189 IMF affiliées au RIFIDEC (Regroupement des
Institutions du Système de Financement Décentralisé au Congo) et reparties
de la manière suivante : Kinshasa (162), Bas-Congo (27), Bandundu (25), Kasaï Oriental (12), Kasaï
Occidental (13), Katanga (18), Nord Kivu (13) et Sud Kivu (19) (RIFIDEC, 2005). Toutes
ces IMF offrent des services financiers dans les zones dans lesquelles elles opèrent. Comme on
peut se rendre compte les provinces du nord du pays ne sont pas encore couvertes par les IMF,
en effet, à ce jour le RIFIDEC ne compte parmi les IMF aucune qui vient de la Province Orientale, de
l`Equateur et du Maniema. Il y a lieu que les IMF s`intéressent à cette partie du pays qui a été l`une des
plus touchées pendant les périodes de turbulences.
Selon le rapport du RIFIDEC, en 2004 les ISFD affiliés ont octroyé un volume de crédit
de 1 689 400.9$ qui représente une hausse de 11.41% en comparaison du montant de 1 480
661.56$ servi en 2003. Le nombre d`emprunteurs en 2004 a été de 28 513 contre 22 303 en
2003 soit une augmentation de 12.78 %. Le même rapport explique cette hausse par la conjoncture
économique relativement favorable et stable de la période concernée. Ceci justifie la nécessité d`une
situation stable pour rassurer les différents acteurs impliqués dans le secteur de la microfinance.
Selon le Réseau Solidarité Microfinance, on estime le nombre des institutions opérant dans le secteur de la
microfinance à 550 dont 250 COOPEC et 300 IMF.
L`enquête menée par la Banque centrale du Congo auprès des Institutions financières de proximité de la
région de Kinshasa et de la province du Bas-Congo, pour l`exercice 2001, nous présente la situation
suivante : en ce qui concerne la répartition géographique du crédit, il convient de retenir que les zones
urbaines sont desservies à concurrence de 86 % contre 14 % pour les zones rurales. Quant à la distribution
par secteur d`activité, l`enquête révèle que 63 %
des crédits sont alloués au secteur commercial, 19 % à l`agriculture et 18 % aux autres secteurs. Enfin,
l`approche « gender » nous donne une répartition de l`ordre de 64 % de crédits aux hommes contre 36 %
aux femmes (Lebugh et al, 2003). Déjà ces quelques chiffres nous montre que les besoins à couvrir sont
encore énormes, avec une population estimée à 52 millions d`habitants dont près de 74% de ménages des
cadres et plus de 80% de ménages des employés sont pauvres.
Ces quelques chiffres nous poussent à croire que l`offre des services financiers est encore insuffisante en
R. D. Congo. En plus de l`insuffisance il se pose un problème de la répartition du crédit. Les efforts à faire
dans ce secteur sont encore considérables pour arriver à satisfaire le besoin de plus en plus grand en
microcrédit.
Les Institutions du Système de Financement Décentralisé en RDC peuvent être structurées en deux
catégories, à savoir les coopératives d`épargne et de crédit et les Institutions
Ainsi qu`il a été relevé précédemment, le secteur coopératif congolais est organisé en trois niveaux. Par
ailleurs, deux structures faîtières de 3ème niveau, UCCEC et la CONACEC, encadrent au total 15
centrales.
Cependant, il y a lieu de retenir qu`à côté de ces regroupements se sont développées également des
coopératives indépendantes qui fonctionnent tant à Kinshasa qu`à l`intérieur du
pays.
édictée par la Banque Centrale du Congo. Il s`agit de la caisse de Micro Finance, de la société de
a. Les caisses de microfinance sont celles qui collectent l`épargne de leurs membres pour l`affecter à des
opérations de microcrédit à leur profit.
b. Les sociétés de microfinance sont celles qui collectent l`épargne du public et lui octroient des
micro-crédits.
c. Les entreprises de microcrédit sont celles qui accordent des microcrédits aux tiers.
Elles ne peuvent collecter l`épargne que si elles y sont autorisées, à titre accessoire, par la Banque
Centrale.
Congo.
Le secteur du commerce de la monnaie en République Démocratique du Congo est régi par les principaux
textes ci-après :
· la Loi n° 003/2002 du 2 février 2002 relative à l`activité et au contrôle des établissements de crédit ;
· la Loi n° 002/2002 du 2 février 2002 portant dispositions applicables aux Coopératives d`Epargne et de
Crédit.
Aux termes de l`article 2 du décret du 2 août 1913 sur les commerçants et la preuve des engagements
commerciaux, toute opération de banque est réputée acte de commerce.
En outre la Loi n° 003/2002 du 2 février 2002 relative à l`activité et au contrôle des établissements de
crédit prévoit, en son article 1 alinéa 2, trois types d`opérations de banque, à savoir :
La Loi n° 003/2002 précitée distingue cinq catégories d`établissements de crédit qui sont seules habilitées
à réaliser à titre de profession habituelle les opérations de banque. Il s`agit en l`occurrence des banques,
des coopératives d`épargne et de crédit, des caisses d`épargne, des sociétés financières et des institutions
financières spécialisées.
Toute personne qui, sans être un établissement de crédit, effectue de manière habituelle
les opérations de banque est passible d`une peine de servitude pénale et/ou d`une amende. Ne tombent
cependant pas sous le coup de cette interdiction les structures et organismes qui suivent :
· Banque Centrale ;
· Le Trésor ;
· Les Loteries;
· Les entreprises de collecte d`épargne dans des buts sociaux sujettes à l`autorisation préalable des
autorités publiques.
Les coopératives d`épargne et de crédit sont régies, comme souligné précédemment, par
Ces lois ont le mérite de préciser clairement que les coopératives d`épargne et de crédit sont placées sous
la supervision de la Banque Centrale du Congo. Cette clarification a eu l`avantage de soustraire les
coopératives d`épargne et de crédit de la double tutelle « Banque Centrale oe Ministère du Développement
Rural » qui, a, pendant longtemps porté entrave à un développement harmonieux de ces structures.
La nouvelle loi se rapportant aux coopératives d`épargne et de crédit définit les règles précises relatives à
leurs organisations et fonctionnement, les modalités de leur regroupement, en même temps qu`elle pose les
principes de base d`une réglementation prudentielle de leur activité
Les institutions de microfinance ne sont pas actuellement régies par une loi spécifique.
Pour l`heure, ces Institutions sont rangées dans la catégorie des entreprises de collecte d`épargne dans des
buts sociaux prévues à l`article 5 de la loi n° 003/2002 du 2 février 2002 relative à l`activité et au contrôle
des établissements de crédit. Cela leur permet de collecter
l`épargne et d`octroyer le crédit de manière habituelle, sans être poursuivie pour l`exercice illégal de la
profession bancaire.
Ces dispositions légales sont cependant insuffisantes pour favoriser l`émergence d`un secteur micro
financier solide et susceptible de satisfaire les besoins de sa clientèle en vue de devenir ainsi, un véritable
vecteur de lutte contre la pauvreté.
Ainsi, il sied de retenir globalement que l`absence d`une loi spécifique aux Institutions de
Ainsi, il sied de retenir globalement que l`absence d`une loi spécifique aux Institutions de
· Une identification imprécise des institutions de Micro Finance, rendant ainsi difficile leur encadrement et
supervision ;
· Une confusion entre les opérations de banque et les opérations de microfinance susceptibles de générer
une compétition non maîtrisée entre les établissements de crédit
et les Institutions de Micro Finance au détriment de ces dernières, les établissement de crédit étant protégés
par la loi;
· Une fiscalité non favorable à l`émergence des Institutions de Micro Finance et ne tenant pas compte de
leur caractère de structures chargées de la lutte contre la pauvreté.
de prendre en compote ces inconvénients en vue de placer les Institutions de Micro Finance sous
En attendant la promulgation de cette loi, la Banque centrale du Congo a édicté une instruction relative à
l`activité et au contrôle des Institutions de Micro Finance.
Finance
Elle réserve la réalisation des opérations de microfinance aux personnes morales et prévoit, en son article
quatre, trois catégories d`Institutions de micro Finance : les caisses de microfinance, les sociétés de
microfinance et les entreprises de microcrédit.
Les Institutions de Micro Finance sont ainsi définies à partir de leur fonction économique
(la réalisation des opérations de microfinance) pour faciliter leur identification et en conséquence,
favoriser un meilleur encadrement de leur activité.
En outre, le projet fixe les conditions d`agrément des Institutions de Micro Finance, définit les prérogatives
de la Banque Centrale du Congo comme autorité de supervision du
secteur, et prévoit la possibilité pour ces institutions de se regrouper en une centrale dénommée
Comme une autre innovation majeure, l`Instruction fixe à USD 25.000 et 50.000 le capital minimum à
constituer respectivement par les entreprises de microcrédit et les sociétés de microfinance. Les caisses de
microfinance qui ne sont pas astreintes à cette obligation de constitution de capital minimum, sont tenues
néanmoins de réunir un fonds de solidarité dès leur création en vue notamment de garantir la viabilité de
l`Institution.
des Institutions de Microfinance qui violeront les dispositions légales et réglementaires régissant
le secteur.
Toutefois, le projet ne règle pas les matières qui relèvent du domaine de la loi dont, notamment :
· Les modalités d`émission des chèques par les Institutions de Micro Finance ;
AFOM est un acronyme signifiant Atouts, Faiblesses, Opportunités, Menaces. En anglais, SWOT est un
acronyme signifiant Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats. C`est une technique d`analyse
aujourd`hui très répandue et appliquée à plusieurs types d`organismes, des institutions aux entreprises. Elle
est généralement utilisée en gestion et marketing comme outils d`audit et d`étude de l`environnement de
l`entreprise. Dans le cadre de ce travail, nous l`avons utilisée pour faire l`analyse du secteur de la
microfinance en RDC.
L`analyse AFOM (SWOT) permet de mettre en évidence les atouts et les faiblesses du secteur étudié et
d`identifier les opportunités et les menaces présentes à l`extérieur, dans le contexte où l`on opère. Il est
important d`avoir la conscience que les atouts et les faiblesses sont des éléments foncièrement placés sous
le contrôle de l`organisme (à quelques limites près), tandis que ceux qui sont relatifs à l`extérieur sont des
phénomènes dont on peut éventuellement profiter ou vis à vis desquels il faut prendre des précautions. Ils
ne peuvent pas, sinon dans une moindre mesure, être modifiés par l`organisme à laquelle l`analyse AFOM
(SWOT) se réfère (culturap, 2005).
autorités publiques semblent vouloir bailleurs et autorités publiques, qui doivent remédier à de
promouvoir la microfinance comme nombreuses autres priorités.
secteur
· Les pratiques de certains bailleurs de fonds, en contradiction
prioritaire en l`inscrivant dans le cadre avec certains principes fondamentaux. Ces pratiques (fixation
du DSRP final. d`un taux d`intérêt subventionné sélection des clients à la place
des opérateurs) renforcent également les problèmes de non
· Une demande inépuisable. De par la remboursement et la culture de dépendance des populations
taille de sa population et son potentiel visées
économique, la RDC présente un
marché potentiel énorme pour les · L`affaiblissement des concertations dus à l`ambition excessive
structures intermédiaires qui voudront du projet de l`Observatoire Étant donné l`état embryonnaire du
s`implanter et démarrer leurs activités. secteur, les capacités limitées de chacun, et les rivalités
naissantes entre certains acteurs. les termes de référence de
· Le cadre légal et réglementaire, qui l`Observatoire sont trop ambitieux et ainsi risquent de ne pas
dans sa forme actuelle, et étant donné être réalisés, entraînant alors un découragement de la part des
l`état du secteur, constitue une force, participants et une désaffection pour les efforts de coordination.
devra être complété dans un souci de
favoriser le développement du secteur · Le cadre légal et réglementaire, qui peut constituer, selon la
direction qu`il prend, soit une opportunité soit un risque. En
· Le regain d`intérêt de la part de la effet, une fiscalisation trop lourde, qui provoque des distorsions
communauté internationale, marqué, où décourage l`innovation, freinera le développement du
entre autre, par les projets secteur. De même, la persistance d`incohérences entre divers
exploratoires de IPC pour la création textes légaux et réglementaires.
d`une banque spécialisée.
· Les soubresauts politiques et le risque de reprise des hostilités
· Une ébauche de concertation entre sont susceptibles
les différents acteurs autour de l`idee
de l`Observatoire et du DSRP. Ces de retarder, sinon interrompre, les efforts de renforcement des
discussions marquent un effort de capacités et de pérennisation de l`offre de services financiers.
coordination
· La rivalité et la tension entre différents acteurs, due en partie à
et de développement d`une vision une volonté de préserver des avantages acquis ou de gagner la
commune pour le développement du faveur des autorités ou des bailleurs.
secteur et posent ainsi les bases, si
elles sont soutenues, d`initiatives plus Les conflits d`intérêt nés d`une concentration excessive des
ambitieuses à rôles dans différentes structures dont les fonctions et
responsabilités ne sont pas suffisamment distingués.
terme.
Source : l`auteur, sur base des éléments du Rapport principal sur l`Analyse des opportunités
d`investissement pour le Développement du secteur de la microfinance en R. D.
Cette analyse permet ainsi de dégager les grands chantiers d`intervention, sur lesquels les divers
intervenants devraient agir afin de promouvoir un développement équilibré du secteur, adapté aux besoins
et au contexte locaux, et orienté, à terme, vers l`intégration de la microfinance dans le paysage financier du
pays, permettant ainsi au secteur de pleinement contribuer au redressement du pays.
Il parait ainsi impérieux de définir une politique nationale pour la microfinance. L`élaboration d`un
document de politique nationale constitue une première étape dans la mise en place d`un cadre global de
soutien au développement des institutions de microfinance. L`élaboration du DSRP ainsi que le projet de
loi sur la microfinance sont des initiatives qui vont dans la bonne direction. L`élaboration de cette
politique, un peu comme la DSRP, devra se faire
sur la base d`une approche participative, incluant donc les institutions de microfinance et associations
d`encadrement, le gouvernement, la Banque Centrale, et les bailleurs de fonds.
Comme l`indique le constat précédent, les institutions de microfinance manquent de moyens humains et
financiers et souffrent d`un très faible niveau de capacités pour répondre de façon adéquate à la demande
de la population congolaise. Ainsi le besoin en formation est important à tous les niveaux. Un apport
important de ressources financières n`aura qu`un impact minimal si les différents acteurs du secteur ne
possèdent pas les capacités nécessaires correspondant à leurs rôles.
Cette formation devra être de manière à faire profiter les expériences des IMF performantes (comme
FINCA RDC) aux autres par des démonstrations. Ces séances de formation doivent aussi viser les clients
potentiels. Cette approche permettra au delà de l`impact auprès des clients concernés, l`émergence
d`institutions crédibles et pérennes. Ce qui permettra à terme de restaurer la confiance de la population
congolaise dans le secteur financier et d`accélérer l`entrée dans le secteur de nouveaux acteurs et de
nouveaux bailleurs, favorisant ainsi une compétition dont bénéficiera la population congolaise.
En outre, vu le rôle qu`elle est appelée à jouer, la Banque Centrale a besoin d`un Soutien pour que sa
contribution (encadrement, supervision et réglementation) soit effective à l`essor de
Ce rôle d`autorité de tutelle ne peut toutefois se faire sans une connaissance au préalable
des réalités du terrain, d`où la nécessité d`un recensement des institutions de microfinance. Cette
connaissance permettra ensuite d`élaborer un cadre légal et réglementaire entièrement adapté aux
conditions de la microfinance en RDC et reflétant les réalités sur le terrain.
Comme l`indique l`état des lieux, les besoins du secteur sont nombreux et divers et les priorités doivent
être définies. Il s`agit donc ici de procéder par étape, poser certaines fondations
Jusqu`ici nous avons présenté la situation générale de la microfinance en RDC, nous avons estimé qu`il
serait intéressant d`aborder un cas concret d`expérience de microfinance. Pour ce faire nous avons choisi
d`étudier le cas des maraîchers du site de N`djili/CECOMAF
à Kinshasa, question mettre en évidence des particularités qui doivent être prises en compte, notamment en
agriculture. Cette étude de cas complète donc l`analyse plus globale de la situation au niveau du pays.
L`enquête que nous avons menée a concerné 70 maraîchers ayant bénéficié d`au moins une fois d`un
microcrédit. Les modalités de tirage de l`échantillon ont été présentées dans la partie méthodologie de
l`introduction. Le but ici est d`essayer de comprendre la situation du microcrédit telle que vécue par les
maraîchers sur ce site et surtout déceler les implications éventuelles de ce nouveau mode de finance dans
le comportement financier des bénéficiaires. Dans le même ordre d`idée, l`appréciation des bénéficiaires
de ce système de financement de leurs activités nous intéresse au plus haut point pour une amélioration de
ces interventions.
Nous présentons dans un premier temps le lieu d`étude qui est la ville de Kinshasa et plus particulièrement
le site maraîcher de N`djili/CECOMAF. Dans une deuxième temps, il sera question des résultats de
l`enquête que nous avons menée auprès de ces maraîchers bénéficiaires de microcrédit.
La ville de Kinshasa se situe entre 4 et 5 degrés latitude sud et entre 15 et 16 degrés longitude Est.
Bornée au sud par la province du Bas-Congo, cette ville fait limite d`une part avec la
5.1.2. Population
La province urbaine de Kinshasa compterait actuellement 6,14 millions d`habitants. Concentrée sur 600
kilomètres carrés sur les 9.965 que représentent cette ville, ladite population se retrouve inégalement
répartie. Les trois communes de Maluku, N`sele et Mont- Ngafula qui s`étendent sur 92% de l`espace
urbain n`en comptent que 2% (Ndongo et al,
1999).
jeunes ce qui constitue aussi un atout pour une contribution au développement (80% des kinois ont moins
de 35 ans). Deux facteurs sont à la base de cette importante population kinoise : le taux net
d`accroissement naturel et le mouvement migratoire renforcé ces derniers
Source : - Ngondo et al : Perspectives démographiques du Zaïre 1994-1999, CEDAS, Kinshasa, 1992, pp.
31-32.
Kinshasa compte 24 communes. Six d`entre elles sont dites urbano-rurales, à savoir : Maluku, N`sele,
Kimbanseke, Masina, Kisenso et Mont-Ngafula.
Les vingt-quatre communes enregistrent dans leur ensemble trois cent quarante-trois quartiers.
L`économie de la ville de Kinshasa présente deux formes : l`économie formelle et informelle. Nous
présenterons très brièvement ci-dessous chacune de ces formes.
D`une façon générale, les différents secteurs (primaire, secondaire et tertiaire) de l`économie formelle de
Kinshasa connaissent pas mal de difficultés.
Relativement au secteur primaire, l`on constate d`une part que l`agriculture formelle
de Kinshasa se caractérise par sa faible exploitation des étendues de terre non habitées, soit
15% seulement, et par sa faible capacité de production des ressources alimentaires requises pour la
consommation locale.
Les causes en sont nombreuses, notamment l`infertilité du sol, le manque d`eau et de capitaux, l`accès
difficile aux intrants agricoles et vétérinaires du fait de leur coût prohibitif et
en croire PNUD/UNOPS (1998), le taux de mise en valeur des terres dépasse rarement 10%
de la superficie concédée.
Pour sa part, l`industrie formelle de Kinshasa représente, tant en volume qu`en valeur, près de 60% de la
production manufacturière et plus de la moitié de l`industrie chimique du pays. Fonctionnant déjà depuis
plus de 20 ans en dessous de 45% de sa capacité installée, cette industrie, à l`exception des brasseries, n`a
cessé de voir sa production baisser. Les causes en sont notamment la carence des pièces de rechange, le
retard technologique, la
moindre qualité et le coût de production élevé, les difficultés d`approvisionnement et le faible pouvoir
d`achat des revenus ménagers.
Quant au secteur tertiaire de l`économie formelle de cette ville, les faits suivants le caractérisent
présentement :
· Recul de l`hôtellerie pour cause de baisse généralisée des revenus dans le pays, des réquisitions de l`Etat
et de son insolvabilité et de la crise du tourisme.
De cet état de choses s`en est suivi, entre autres choses, un taux de chômage accru. Déjà en 1995,
MARYSSE indiquait que 5% seulement de la population active de Kinshasa occupait un emploi dans le
secteur formel et que le revenu de la population urbaine, officiellement rapporté, aurait tombé à 35% de
son revenu de 1968.
Le réflexe de survie qui se généralise dans une population davantage affamée et placée dans l`insécurité
alimentaire prolongée serait à la base de l`expansion de cette économie informelle kinoise en général et de
son secteur tertiaire (commerce et service) en particulier.
Les activités économiques exercées à Kinshasa, aussi bien par les femmes que les hommes, en économie
informelle, interagissent entre elles et s`organisent spontanément pour former une machinerie économique
et sociale forte, souple et très résistante aux vicissitudes
de Kinshasa est une économie de pauvreté, de survie. Cependant, pour la plupart des Kinois, elle est la
source ultime de l`emploi et des revenus.
Caractérisée par la petitesse de leur taille, leur faible productivité, leur instabilité et le caractère
rudimentaire des équipements, les activités qui alimentent l`économie informelle de Kinshasa couvrent
divers secteurs. Le secteur primaire comprend l`agriculture, l`élevage, la pêche, la pisciculture, la chasse,
l`horticulture et l`exploitation des carrières (sable, moellons
et d`emballages. Le secteur tertiaire, lui, réunit divers petits métiers exercés entre autres par
les cireurs, les transporteurs, les professionnels de communications, les cambistes, les garagistes, les
commissionnaires, les publicistes, les réparateurs de radios et postes téléviseurs, etc. (PNUD/UNOPS,
1998). L`activité maraîchère traitée dans cette étude, relève
Face à la crise économique aiguë qui sévit à Kinshasa, la population kinoise d`une manière générale, a
adopté comme stratégie de survie la valorisation du capital humain par des activités génératrices de
revenus, dont l`une des plus importantes, au niveau du secteur primaire, est le maraîchage. L`adoption et
l`extension rapides des cultures maraîchères dans la ville de Kinshasa témoignent que les cultures
maraîchères sont considérées par la population vulnérable comme une alternative sérieuse au problème du
sous-emploi dans la capitale congolaise. C`est ainsi que près de 8000 kinois font le maraîchage font le
maraîchage dans leurs parcelles d`habitation et le long des voies publiques, et 7.255 maraîchers produisent
dans les vallées ou périmètres aménagés de N`djili, Kimbanseke, Funa, Manzanza, Kisenso, Bandalungwa,
Tadi, Lemba Imbu, Bono, Mokali, Lukaya, Tshangu, Mangu, Dingi Dingi et
Selon un rapport de Save the children (2001), dans certains quartiers, les activités maraîchères peuvent
rapporter jusqu`à 105 $ US de revenu moyen mensuel sur un chiffre d`affaires de 233 $ US.
Il a été aménagé dans la province urbaine de Kinshasa 13 centres maraîchers sur une superficie estimée à
719 ha. La commune de Kimbanseke, la plus populeuse de la ville compte en son sein 6 centres maraîchers
totalisant 373 ha soit près de 52 % du total.
10,57 % de la superficie agricole utile totale de ces 13 centres et occupe 8,91 % de la population
maraîchère kinoise.
maraîchère kinoise.
(ha)
N`djili N`djili 647 62 59
Manzanza Kimbanseke 444 28 23
Kimbanseke Kimbanseke 444 76 33
Tadi N`sele 250 19 9
Lemba Imbu Mont-Ngafula 650 60 50
Tshangu Kimbanseke 750 84 58
Funa Mont-Ngafula 850 81 61
Mangu Kimbannseke 701 70 55
Mokali Kimbannseke 365 60 45
Bono Kimbannseke 328 55 50
Kisenso Kisenso 370 49 46
Masina Pool Masina 256 64 60
Bandal + Camp Bandalungwa 1.200 11 8
Kokolo
Total Bandalungwa 7.255 719 558
Ces chiffres doivent évoluer à la hausse à l`heure actuelle étant donné l`intérêt de plus
en plus croissant à la pratique du maraîchage, mais aussi l`explosion démographique dans ville de
Kinshasa alimentée par l`arrivée des déplacés de guerre.
Sur le terrain, on distingue habituellement deux catégories de légumes, d`une part les légumes dits «
africains, indigènes ou traditionnels » (amarantes, oseille, etc.) qui ont en général un cycle végétatif court
(1 mois maximum) et sont faciles à cultiver; d`autre part, les légumes « européens » car, ils sont aussi
cultivés en Europe (choux, haricots verts, carotte, etc.). Ils sont caractérisés par cycle végétatif assez long,
2 à 3 fois plus que celui des légumes africains. Ils demandent beaucoup d`entretien et de fumure
organique. Ils ont un prix de vente relativement élevé à cause de leur rareté et leur longue période de
culture (kinkela, 2001).
Le tableau ci-dessous présente les principales cultures maraîchères pratiquées dans la ville de Kinshasa.
Source : PNUD/UNOPS, Plan d`action triennal, Province urbaine de Kinshasa, 1998, p. 107.
par la Commune de Kimbanseke et à l`Ouest par la rivière N`djili. C`est un quartier pseudorural à vocation
agricole qui s`intègre à la ville par la route Kinshasa-Sanda qui constitue une des plus importantes portes
d`entrée par voie routière des produits vivriers à Kinshasa en provenance du Bas-Congo.
1998).
Dans cette rubrique, nous présentons le profil du bénéficiaire du microcrédit sur le site
de N`djili/CECOMAF. Pour ce faire nous avons considéré les déterminants sociaux suivants :
le genre, l`âge, le niveau d`études, le statut marital, la taille du ménage et la profession principale. Etant
donné que l`octroi du microcrédit est basé sur le profile individuel des demandeurs, ces éléments sont
importants à relever.
Contrairement aux décennies passées, où l`activité maraîchère à Kinshasa était l`apanage des femmes avec
l`expression consacrée à l`époque « mamans maraîchères » pour parler de la population des maraîchers, à
ce jour, ce sont plutôt les hommes qui dominent ce secteur d`activité. Cet état des choses explique leur
proportion élevée parmi les bénéficiaires.
En effet, près de 69% des bénéficiaires de crédit interrogés sont des hommes. Mais cet état de chose ne
suffit pas à lui seul pour expliquer la situation, nous pensons que la prise de risque, plus élevé chez les
hommes pourrait aussi justifier cette situation. Le fait que les femmes, se réfère souvent à leur mari pour
de tels engagements y est aussi pour quelque chose.
Au regard du tableau ci-dessus, il ressort que les personnes de plus de 46 ans constituent 70% des
bénéficiaires de microcrédits interrogés. Le critère d`âge semble donc être utilisé par les institutions de
Microfinance pour l`octroi de crédit. En effet, parmi les conditions d`octroi de crédit il y a entre autres la
détention de la propriété du terrain exploité,
or la plupart des jeunes maraîchers ne sont pas propriétaires des terres qu`ils exploitent. Ces derniers sont
par conséquent exclus de ce nouveau système de financement des activités maraîchères.
Ce critère nous a permis de vérifier la capacité intellectuelle des bénéficiaires et ce même fait leur aptitude
à gérer les crédits reçus.
e
Total 70 100,0%
Il ressort de ce tableau que la majorité des bénéficiaires a reçu une instruction de base suffisante pouvant
leur permettre de gérer les formalités inhérentes à la demande et au bénéfice d`un microcrédit. En effet,
67% des bénéficiaires ont effectué les études secondaires
et 14% ont pu atteindre le niveau supérieur, ce qui peut témoigner leur aptitude à pouvoir gérer les
microcrédits leur octroyés. Ceci est un avantage car très souvent, les programmes de microfinance sont
associés à des modules de formations à la gestion des petites affaires. Ces formations nécessitent quand
même une certaine capacité intellectuelle.
La plupart des bénéficiaires sont des personnes mariées, soit 8 maraîchers sur 10 interrogés. Alors que les
célibataires ne représentent qu`environ 6% des bénéficiaires. Ce chiffre élevé des mariés est sans doute lié
à l`idée généralement répandue selon laquelle, les mariés sont plus responsables et plus sérieux que les
personnes seules. Il faut souligner ici le fait qu`être marié et avoir une famille pour demandeur du
microcrédit, renforce davantage la fongibilité des crédits octroyés, car dans ce cas les dépenses du ménage
sont plus diversifiées.
La taille moyenne des ménages de bénéficiaires est de 5 personnes. Toutefois il faut noter que les ménages
de plus de 5 membres représentent 50% des ménages de bénéficiaires. Les bénéficiaires sont donc, en
majorité, membres des familles nombreuses cet état de chose augmente la probabilité d`affectation du
microcrédit reçu à d`autres fins que le maraîchage. Il faut rappeler ici que la plupart des IMF qui sont su le
site de N`djili, vise le financement des activités maraîchères. Une affectation autre que le maraîchage, les
éloigne de leur objectif.
Cette donnée nous a permis de nous faire une idée sur l`importance de l`activité pour laquelle le
microcrédit a été sollicité, à savoir l`activité maraîchère. En effet, selon que le maraîchage constitue
l`activité principale ou pas, l`utilisation réservée au crédit reçu peut varier.
De ce tableau il ressort que la majorité des bénéficiaires (89%) exercent principalement l`activité
maraîchère, il s`agit donc des personnes assez spécialisées dans ces activités. Mais il est important de
signaler que, même si la plupart sont d`abord maraîhers, les activités secondaires sont multiples et variées,
de l`administration publique à l`artisanat en passant par le petit commerce. C`est ces activités secondaires
qui diversifient aussi l`affectation du microcrédit reçu et ceci, aux dépens de l`activité maraîchère pour
laquelle le prêt a été octroyé.
Selon les bénéficiaires interrogés, les conditions d`octroi de microcrédit exigées par
les différentes IMF qui ont fonctionné sur leur site, peuvent être classées en ordre d`importance décroissant
de la manière suivante :
Etre membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l`IMF), être propriétaire d'un terrain, faire
partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une ancienneté d`au moins 6 mois dans l`activité
maraîchère.
Comme on peut le constater ces conditions excluent déjà un certain nombre des maraîchers qui n`ont pas
pu remplir telle ou telle autre condition. C`est ici qu`on trouve des contradictions de certains projets sur
terrain. En effet, tout en prônant la réduction de la pauvreté, certaines institutions de microfinance mettent
conditionnent fortement l`octroi de microcrédits ce qui, finalement, excluent la population visée au départ,
c`est-à-dire les pauvres et surtout les plus pauvres.
Comme souvent l`objectif interne des institutions de microfinance est d`avoir un bon taux de
Comme souvent l`objectif interne des institutions de microfinance est d`avoir un bon taux de
remboursement, elles souhaiteraient plutôt s`assurer que le prêteur est potentiellement solvable. Ce faisant
elles laissent de côté toute une catégorie des demandeurs qui pourraient peut être se révéler performant
dans la gestion du prêt.
A en croire les maraîchers enquêtés, cinq Institutions de microfinance se sont partagées le site de
n`djili/CECOMAF, parfois à des périodes différentes. Il s`agit de : la COOPACEM (Coopérative Agricole
de Crédit et d`Epargne Maraîchers), la COOPACEK (Coopérative Agricole de Crédit et d`Epargne de
Kinshasa), la COOPECMAKIN (Coopérative d`Epargne et de Crédit des Maraîchers de Kinshasa), l`ONG
MOKILI MWINDA et la MUECKI (Mutuelle d`Epargne et de Crédit de kinshasa).
Lors de nos enquêtes (juillet 2004), seule la coopérative COOPECMAKIN était encore opérationnelle sur
le terrain. Et cette coopérative comptait 19 maraîchers qui avaient contractés de microcrédits et 241
maraîchers avaient leurs épargnes dans la coopérative. Or pour bénéficier de crédit auprès de la
COOPECMAKIN, les maraîchers devaient, en plus de
la condition d`appartenir à groupe solidaire, disposer d`une épargne en compte bloqué représentant 10% du
crédit sollicité. Alors, pourquoi tous ces épargnants ne prêtent pas ? la réponse la plus évidente serait que
leurs épargnes n`atteignent pas les 10 % requis pour pouvoir contracter un prêt. Mais une autre réponse, est
celle-ci nous a été rapportée par les responsables de la COOPECMAKIN, c`est le fait que certains
maraîchers s`abstiennent simplement de s»endetter. La raison fondamentale est la peur de pouvoir
rembourser le montant emprunter en cas de difficulté (aléas climatiques et autres).
production
Faire l'élevage 14 16
Total 89 100
Compte tenu du fait que certains maraîchers s`abstiennent carrément de solliciter de crédit, nous avons
voulu savoir par cette question les motivations profondes à la base de la sollicitation du crédit. Ainsi, le
tableau ci-dessus nous montre que dans 64% des cas les maraîchers sollicitent le microcrédit pour
augmenter leurs niveaux de production. Toutefois,
on note que dans 20% des cas le microcrédit est sollicité pour résoudre des difficultés financières parfois
sans lien direct avec l`activité maraîchère qui constitue l`activité cible des Institutions de Microfinance sur
le site.
Généralement le microcrédit est sollicité sur base d`un projet individuel pour la quasi- totalité des
maraîchers (97%) et rarement sur base d`un projet communautaire ou de groupe.
On remarque aussi que l`élevage commence de plus en plus à intéresser les maraîchers qui le considèrent
comme une activité beaucoup plus rentable. Ainsi, dans 16% des cas la raison profonde de la sollicitation
du microcrédit est le financement d`un projet d`élevage.
Les montants de crédits octroyés par les Institutions de Microfinance ayant exercé sur
le site de n`djili/CECOMAF oscillent entre 50 et 300 Dollars US. Toutefois le montant le plus déclaré par
les bénéficiaires est 100 Dollars US. Ce montant est loin d`être suffisant pour couvrir tous les besoins
d`investissement des maraîchers (Main d`OEuvre, semences, engrais, etc.), d`autant plus qu`une étude sur
la rentabilité de la culture d`Amarantes a estimé le seuil
2004). Le seuil de rentabilité étant le niveau de production ou du chiffre d`affaire pour lequel
il y a équilibre entre les produits et les charges (Ausset G. et Margerin J., 1984). C`est donc
un niveau qui correspond à un résultat nul. L`étude a conclu que ces maraîchers produisent sous leur seuil
de rentabilité. Le microcrédit octroyé, n`apporterait donc qu`une petite contribution aux dépenses réelles
de rentabilité. Le microcrédit octroyé, n`apporterait donc qu`une petite contribution aux dépenses réelles
nécessaires pour atteindre ce seuil de rentabilité dans le cas
de la culture d`amarante. Cet exemple nous pousse à penser que les prêteurs doivent chercher
à investir sur des activités plus rentables, ainsi ils pourront devenir plus rapidement autonomes.
La plupart des maraîchers n`ont reçu de microcrédit que récemment, en effet dans 52% des cas les
microcrédits reçus l`ont été après l`année 2000, 23% des cas avant 1997 et 25% des cas dans la période de
1997 à 2000. Ceci démontre le caractère récent de la pratique de la microfinance sous sa forme actuelle à
Kinshasa. Car le secteur maraîcher est l`un des premiers
à expérimenter le microcrédit.
En ce qui concerne le nombre de microcrédits, environ 44% des personnes interrogées déclarent n`avoir
reçu de microcrédit qu`une seule fois. Alors qu`environ 46% des bénéficiaires ont reçu au moins deux fois
de microcrédits.
Nous pensons qu`il faut travailler dans le sens d`octroyer des nouveaux crédits aux anciens bénéficiaires
de manière à consolider les acquis des crédits passés et ainsi les aider à devenir autonome avec le temps. Il
est bien évident que l`octroi du nouveau crédit sera conditionné par des bons résultats du premier reçu.
Ceci ne signifie pas qu`il faut ignorer les nouveaux demandeurs, au contraire avec le succès des premiers
bénéficiaires, les IMF peuvent élargir leur portefeuille de crédit, notamment grâce à l`épargne, et être à
mesure de servir des nouveaux clients. C`est ainsi que le taux de pénétration pourra s`améliorer au fil du
temps. Pour arriver à ce résultat, des modules de formations au bénéfice des prêteurs sont essentiels de
manière à renforcer leur capacité de gestion de crédits qu`ils reçoivent.
au maraîchage. Toutefois bon nombre d`entre eux reconnaissent avoir affecté, au moins une fois, le
microcrédit reçu à une autre activité que le maraîchage.
En effet dans 59 % des cas, le microcrédit reçu a été affecté à une autre activité que le maraîchage. Il s`agit
entre autres de l`élevage, du petit commerce, des frais scolarisation des enfants, mais aussi et souvent pour
répondre à une situation d`urgence dans le ménage.
La prise en compte de ces phénomènes nous conduit à parler de « fongibilité » du microcrédit. En effet,
comme on peut le constater la consommation du microcrédit se répercute et se dilue dans divers postes
d`activités productives et de consommation, à tel point qu`on ne parvient plus à identifier sa destination
finale. L`absence de délimitation claire entre l`exploitation agricole et les besoins familiaux renforce cet
effet de dilution. Cette situation a pour conséquence de rendre difficile l`étude d`impact de l`intervention.
Le tableau ci-dessus nous indique que dans 50% de cas les bénéficiaires ont remboursé
le microcrédit reçu à une échéance comprise entre 4 et 6 mois. Seulement dans 10% de cas les
bénéficiaires déclarent avoir bénéficié d`une échéance de plus de 6 mois. Ce système de crédit favorise
donc les activités à cycle court et dont la rentabilité interviennent tôt dans le cycle. Le système de crédit à
cycle court se prête bien aux maraîchers dont le cycle de production le plus long est d`environ 3 à 4 mois.
Par contre, la rentabilité des cultures maraîchères n`est pas toujours aussi assurée, à l`image des activités
primaires.
Quant en ce qui concerne la décision sur l`échéance de remboursement, 84% des bénéficiaires déclarent
que l`échéance est décidée par l`Institution de Microfinance. Alors que seulement 16% de ces bénéficiaires
affirment avoir fixé l`échéance de remboursement de commun accord avec l`institution qui octroi le crédit.
Plusieurs modalités de remboursement de microcrédits reçus ont été rapportées par les bénéficiaires,
comme le montre le tableau ci-dessous.
Modalité Nombre %
des cas
(Capital + intérêt) réparti sur 51 71
l'échéance
En nature 15 21
Capital uniquement 4 6
(Capital + intérêt) payé à échéance 2 3
Total 72 100
Les modes de remboursement le plus régulièrement rencontré c`est le remboursement capital et intérêt
reparti sur toute l`échéance (71%), suivi dans 21% des cas du remboursement
en nature. Ce dernier se réalise à la fin de chaque cycle de production, jusqu`à épuration du microcrédit.
En fonction de l`arrangement que le maraîcher peut avoir avec l`Institution de microfinance, on peut
retrouver dans quelques cas isolés des remboursements en nature et le remboursement à l`échéance (capital
et intérêt).
Environ 53% des maraîchers déclarent ne pas toujours respecter l`échéance de remboursement. La
première raison évoquée par les bénéficiaires sont les aléas climatiques (53% des cas), suivie des
difficultés socioéconomiques (dans 39% des cas) et c`est seulement dans 8% des cas que les bénéficiaires
évoquent l`échéance qui est jugée courte.
Comme on peut le constater les aléas climatiques constituent un des problèmes les plus importants à
prendre en compte dans des projets de microfinance pour maraîcher. En effet, pendant la saison de pluie, il
arrive fréquemment que les inondations se produisent et causent la perte des récoltes. Il n`y a pas que les
inondations, d`autres phénomènes aussi peuvent se produire, comme la sécheresse, le ravage des insectes
ou d`autres parasites, etc. Il s`agit d`un problème sérieux qui rend plus vulnérables les agriculteurs par
rapport aux commerçants par exemple. Les maraîchers en particulier et les agriculteurs en général ont
besoin d`un système de microcrédit adapté à leur situation. La législation actuelle traite le problème de la
microfinance de manière globale, or comme on vient de le voir, il y a lieu de prendre en compte les
particularités de certains secteurs comme l`agriculture. La future sur la microfinance devra prévoir des
mécanismes de règlement des différends entre IMF et prêteurs agriculteurs en cas d`incapacité de
remboursement due aux aléas climatiques, par exemple.
Quant aux IMF, il est important de mener des études préalables avant de s`installer sur
un site. Ces études doivent permettre d`identifier le vrai goulot d`étranglement des bénéficiaires potentiels
du programme. En effet, il peut s`avérer que le problème prioritairre à résoudre soit plutôt autre qu`un
du programme. En effet, il peut s`avérer que le problème prioritairre à résoudre soit plutôt autre qu`un
simple problème financier. Il peut s`agir d`un problème de drainage, de sécheresse ou des parasites, et ce
genre des problèmes ne trouvera jamais de solutions avec des microcrédits aux agriculteurs. Les solutions
doivent être apportées à un niveau supérieur (l`Etat central ou l`autorité locale). Il faut donc dans ce cas
résoudre ce problème avant de penser octroyer les crédits, sinon ce sera de l`argent jeté. Le microcrédit est
loin d`être une solution miracle à tous les problèmes.
S`il est vrai pour tous les bénéficiaires que les recettes de la production maraîchère contribuent toujours au
remboursement du microcrédit, il faut noter que plusieurs autres sources sont autant utilisées pour le même
objectif. En effet, 45,7% des maraîchers déclarent utiliser aussi d`autres sources que le maraîchage, pour
rembourser le microcrédit contracté. Il s`agit généralement de revenus provenant des activités suivantes :
l`artisanat, le petit commerce, etc., sur cette liste il convient d`ajouter le transfert des autres membres de
famille. Ainsi l`emploi initial d`un microcrédit peut ne pas avoir des relations avec la source du
remboursement future.
La présente étude avait aussi comme ambition d`avoir l`opinion des bénéficiaires de microcrédits sur le
système tel qu`ils l`ont vécu jusqu`ici. Le tableau qui suit nous donne les informations à ce sujet.
Il ressort du tableau ci-dessus qu`environ 87% des bénéficiaires déclarent ne pas être satisfaits de la
manière dont le système de microfinancement a fonctionné jusqu`ici sur leur site. Les deux raisons les plus
importantes qui justifient leur position sont la petitesse du montant octroyé (dans 58% des cas) et
l`échéance de remboursement qui est jugée trop courte. Dans quelques cas limités (6%), les bénéficiaires
ont déclaré ne pas apprécier le remboursement en espèce.
Le tableau ci-dessous nous donne la répartition de bénéficiaires en fonction de leur appréciation par sexe.
Comme on peut le remarquer dans le tableau ci-haut, les plus insatisfaits du système
du microcrédit sont les hommes. En effet 72% des bénéficiaires ayant déclaré ne pas être satisfaits sont des
hommes. Ce résultat peut trouver son explication dans la responsabilité que
les hommes ont, en effet, la plupart de ces hommes sont mariés et sont donc des chefs de famille. La non
satisfaction pourrait donc venir de la comparaison qu`ils peuvent faire entre
les besoins financiers de leur ménage et le crédit reçu, même si le crédit est octroyé pour financer une
activité économique et non les dépenses de consommation. Nous pensons qu`il y
a lieu de former les prêteurs pour qu`ils comprennent l`objet du crédit que les IMF leur octroient.
Le tableau ci-dessus nous renseigne que le microcrédit ne constitue pas la seule source de financement des
activités maraîchères. En effet, outre le microcrédit qui du reste est occasionnel, le petit commerce
constitue la première source de financement (49% des cas), suivi du transfert (35% des cas) et de
l`artisanat (16% des cas).
Ces multiples sources de financement rendent difficile, comme nous l`avons déjà souligné plus haut,
l`estimation de l`impact de microcrédit sur l`activité maraîchère financée. Comme on peut se rendre
compte, les bénéficiaires ne vivent uniquement que de revenus issus de la production maraîchère. Le
chemin à parcourir pour la professionnalisation de producteurs maraîchers du site maraîcher de
N`djili/CECOMAF en particulier et de Kinshasa
Epargne
La culture de l`épargne dans le comportement des maraîchers bénéficiaires n`est pas arrivée avec le
mouvement de la microfinance. Même avec des revenus minimes, la population kinoise a toujours eu une
forte propension à épargner dans le but de faire face à des situations difficiles éventuelles non prévisibles.
En effet, 94 % des maraîchers bénéficiaires interrogés déclarent avoir commencé à réaliser l`épargne bien
avant de contracter le microcrédit.
Les deux tableaux qui suivent nous donne les types d`épargne réalisée avant et après le microcrédit.
d'épargne
Tontine 70 76,9
« Papa carte » 21 23,1
Total 91 100,0
Il ressort du tableau ci-haut que le mode d`épargne le plus pratiqué par les bénéficiaires avant l`octroi de
microcrédit était la tontine (dans 77% des cas). Ce système était pratiqué par tous les maraîchers. L`autre
mode d`épargne c`était le « papa carte » qui était utilisé dans 23% des cas. Ce dernier mode consiste en un
système de versement journalier d`un montant identique d`argent sur une période d`un mois auprès d`une
appelée « papa ou maman carte ». Le montant versé est inscrit journalièrement dans une carte. A la fin de
la période, le déposant retire l`intégralité de ses versements déduite du versement d`un jour (Kinkela et al,
2004). Il s`agit d`un système d`épargne sans intérêt proche du système des
«garde-monnaies», au contraire c`est l`épargnant qui paie la personne qui garde son argent.
les bénéficiaires effectuent leurs épargnes, dans 79 % des cas, dans les Coopératives d`Epargne et de
Crédit (COOPEC). Cette évolution radicale s`explique notamment par les conditions d`octroi de
microcrédit qui, généralement, exigent au demandeur de disposer d`abord une épargne avant de prétendre
à un crédit. Une autre explication à ce changement c`est le fait que l`épargne dans les COOPEC est
rémunérée contrairement à la Tontine et au système « Papa carte ».
En ce qui concerne les motivations à l`épargne, dans 69% des cas c`est la sécurité de l`argent qui constitue
la raison la plus importante évoquée par les bénéficiaires. En effet, les bénéficiaires estiment que vu
l`importance du rôle que l`argent épargné peut jouer en cas des situations d`urgence, il serait imprudent de
leur part de le garder à domicile.
Le poste de dépense le plus important pour les bénéficiaires de crédit sont les frais scolarisation ou
académique (frais d`études). C`est une dépense qui est effectué par tous les maraîchers y compris les
célibataires, en effet il arrive que ces derniers opèrent ces dépenses pour eux-mêmes s`ils sont élèves ou
étudiants mais aussi pour les autres membres de leurs familles (enfants, petits frères, neveu, etc.). Ainsi, en
ordre d`importance décroissant, le revenu maraîcher sert principalement à réaliser les dépenses suivantes :
les frais de scolarité représentent, et l`alimentation arrivent, le remboursement du microcrédit, les soins
médicaux,
et le logement.
Comme on peut bien se rendre compte l`investissement ne constitue pas un poste de dépense important du
revenu maraîcher. Ce dernier n`est pas réinvesti pour accroître des activités, à chaque cycle de production
on recommence presqu`au point de départ grâce au financement provenant du petit commerce, de
l`artisanat, du transfert des autres membres de
car le revenu qu`il génère ne suffit pas pour couvrir les besoins essentiels du ménage et permettre
l`autofinancement.
Plus de 50% des bénéficiaires interrogés ont déclaré ne jamais respecter l`échéance de remboursement des
microcrédits qu`ils ont contracté. Dans cette rubrique, nous avons essayé
de voir le lien qui existe entre variable remboursement à l`échéance et quelques variables choisis pour leur
pertinence théorique.
Parmi les bénéficiaires qui n`arrivent pas à rembourser à échéance, on note 76% d`hommes et 24% de
femmes. La mesure de la corrélation entre ces deux variables donne une valeur de la corrélation de
Pearson positive (+0,636) significative à 1% ce qui prouve l`existence d`une liaison linéaire entre les deux
variables. Ainsi, le remboursement à échéance
Le résultat ci haut va dans le même sens que les considérations généralement admises
en RDC, selon lesquelles les femmes remboursent mieux que les hommes. Ce qui souvent a justifié la
spécialisation de certaines IMF en octroi des crédits aux seules femmes. Mais le problème c`est de
comprendre pourquoi les hommes sont plus concernés par le non remboursement à échéance ? A cette
question la réponse n`est pas évidente, est-ce un problème de charge familiale ou tout simplement un
problème de la nature des hommes qui seraient moins effrayés que les femmes aux menaces éventuelles ?
Rien ne nous permet d`affirmer toutes ses réflexions. Les réponses à ces différentes interrogations,
nécessitent des études précises sur l`analyse genre en microfinance.
6. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Conclusion
Au terme de cette analyse portant sur la microfinance en R. D. Congo il convient de faire ressortir les
observations suivantes :
de cette analyse que la microfinance a une histoire de longue date au Congo. L`évolution actuelle semble
de cette analyse que la microfinance a une histoire de longue date au Congo. L`évolution actuelle semble
être essentiellement dominée par la mise en place d`un cadre légal et réglementaire devant gérer le
fonctionnement des Institutions de Microfinance.
Malgré le nombre de plus en plus croissant des IMF, ces évolutions récentes, avec un intérêt de plus en
plus croissant des autorités politiques, l`on note toutefois que l`offre des services financiers est encore
insuffisante compte tenu des besoins.
L`analyse SWOT effectuée sur le secteur de la microfinance en RDC dégage de nombreuses opportunités
(la dynamique locale, la forte demande, la volonté politique, etc.) sont des acquis du secteur et qu`il faut
savoir valoriser. Toutefois, les efforts à faire sont encore importants mais réalisables avec la volonté
politique. Les difficultés qui existent se trouvent principalement aux niveaux macroéconomique, législatif
et organisationnel.
La présente étude a été complétée dans son chapitre cinq par une étude de cas sur le microcrédit chez les
maraîchers du site de N`djili/CECOMAF à Kinshasa. Les résultats de l`enquête menée sur ce site
maraîcher révèlent quelques faits qui méritent d`être soulignés.
En ce qui concerne le profil de bénéficiaires : Près de 69% des bénéficiaires de crédit sont des hommes et
que les personnes de plus de 46 ans constituent 70% d`entre eux.
Les microcrédits accordés à ces maraîchers sont corrélés à certaines conditions suivantes : le demandeur
doit être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l`IMF), être propriétaire d'un terrain,
faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une ancienneté de 6 mois. Ces conditions
constituent un filtre qui exclut déjà une frange non négligeable des demandeurs potentiels.
La valeur moyenne de microcrédit octroyé est de 100 Dollars US. Ce montant est loin d`être suffisant pour
couvrir tous les besoins d`investissement des maraîchers (Main d`OEuvre, semences, engrais, etc.), comme
d`ailleurs les maraîchers eux-mêmes le déclarent.
En ce qui concerne l`affectation du microcrédit reçu, les résultats de l`enquête nous renseignent que dans
59 % des cas le microcrédit reçu a été au moins une fois affecté à une autre activité que le maraîchage. On
retrouve ici le phénomène de « fongibilité » du microcrédit. En effet, comme les résultats l`ont montré, la
consommation du microcrédit se répercute et se dilue dans divers postes d`activités productives et de
consommation, à tel point qu`on ne parvient plus à identifier sa destination finale. L`absence de
délimitation claire entre l`exploitation agricole et les besoins familiaux renforce cet effet de dilution. De
même, pour
le remboursement diverses sources sont utilisées, en effet, 45,7% des maraîchers ont déclaré utiliser aussi
d`autres activités que le maraîchage, pour rembourser le microcrédit contracté.
En ce qui concerne l`appréciation des bénéficiaires, on relève globalement une opinion assez négative, en
effet, environ 87% des bénéficiaires ne sont pas satisfait de la manière dont
le système de microfinancement a fonctionné jusqu`ici sur leur site. Les deux raisons les plus évoquées
pour justifier leur position sont la petitesse du montant octroyé (dans 58% des cas)
et l`échéance de remboursement qui est jugée trop courte. En effet, malgré la petitesse des crédits, environ
53% des maraîchers enquêtés déclarent ne pas toujours respecter l`échéance
de remboursement. Les aléas climatiques (53% des cas) constituent la raison la plus évoquée par les
bénéficiaires pour justifier cette situation.
La microfinance ne constitue pas l`unique source de financement des activités maraîchères, le petit
commerce constitue la première source (49% des cas), suivi du transfert (35% des cas) et de l`artisanat
(16% des cas). Ces multiples sources de financement rendent difficile la mesure de l`impact de microcrédit
sur l`activité maraîchère financée.
Un dernier élément important à relever ici, c`est l`évolution du mode d`épargne des maraîchers avec
l`arrivée du microcrédit. Il ressort de l`enquête menée que le mode d`épargne
le plus utilisé par les bénéficiaires avant l`octroi de microcrédit était la tontine (dans 77% des cas). Après
le bénéfice du microcrédit, les bénéficiaires ont commencé à effectuer leurs épargnes dans les
Coopératives d`Epargne et de Crédit (COOPEC) et ceci dans 79 % des cas. Cette évolution radicale
s`explique notamment par les conditions d`octroi de microcrédit qui, généralement, exigent au demandeur
de disposer d`abord d`une épargne avant de prétendre à
un crédit.
Le secteur microfinancier congolais mérite qu`on lui accorde une attention particulière, en raison de son
potentiel de développement remarquable. L`ampleur du phénomène est telle qu`on ne peut plus se
permettre de continuer à l`ignorer notamment dans
Perspectives
Il est maintenant établi que la microfinance peut apporter une contribution non négligeable dans la lutte
contre la pauvreté. Ainsi quelques recommandations formulées pour contribuer aux efforts visant à
permettre à la microfinance de jouer pleinement le rôle qu`on attend d`elle c`est-à-dire celui d`aider à la
réduction de la pauvreté :
A l`Etat congolais :
· d`encourager aussi bien les acteurs privés que publiques (Universités, Services de l`Etat, ONG, Bailleurs
de fonds, etc.), à mener des recherches sur la microfinance ;
· d`intervenir directement au profit des plus vulnérables étant donné que le microcrédit ne pourrait pas
atteindre tous les pauvres;
· d`adapter de la loi sur la microfinance aux réalités socio-économique du pays et aux caractéristiques
propres des groupes sociaux cibles pour résoudre les difficultés actuelles;
Aux IMF :
· que la quête de la performance (pérennisations et croissance des activités) ne fasse pas oublier l`objectif
premier de la microfinance, c`est-à-dire celui d`accorder aux exclus du système bancaire classique des
sources de financement adaptées à leur situation.
· de faire à chaque intervention sur le terrain des études préalables (socio- économiques et
environnementales) de la zone ciblée pour diminuer des cas d`échec ;
· de prendre en compte les spécificités des certaines activités vulnérables comme l`agriculture (maraîchage
notamment), dont les conditions de crédit devraient être assez différentes à celles prévalant dans le
commerce par exemple;
· de revoir le principe de l`épargne préalable au crédit, car il exclut certaines couches sociales;
· renforcer les capacités des responsables chargés de la gestion des Institutions de microfinance mais aussi
celles des bénéficiaires;
Les programmes de microfinance visent une population précise se trouvant dans une situation de profond
dénuement, toutefois des solutions basées sur la microfinance ne sont pas
à dissocier des grands enjeux économiques de l`heure. C`est la définition des grandes orientations des
politiques économiques globales qui peuvent apporter des solutions efficaces
et durables sur le développement de la RDC. La microfinance doit ainsi s`inscrire dans cette dynamique
globale de recherche de solutions pour le développement. Car l`objectif ultime de cette lutte contre la
pauvreté est le développement économique de la République Démocratique du congo.
REFERENCESBIBLIOGRAPHIQUES
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