UNE AIRE CULTURELLE L'amérique

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UNE AIRE CULTURELLE L’AMÉRIQUE DES PLANTATIONS

CHARLES WAGLEY

Cette première partie de l'article de Charles Wagley, paru dans "Les sociétés antillaise, Etudes
anthropologiques", présente une vue d'ensemble sur la division du Nouveau Monde en trois
aires culturelles distinctes : l'Euro-Amérique, l'Indo-Amérique, et l'Amérique des Plantations.
Ces zones ne sont pas définies politiquement, géographiquement ou linguistiquement, mais
par des facteurs tels que l'environnement physique, la population indigène, le niveau de
complexité des cultures indigènes, les sources d'immigration, la nature de l'implantation
européenne et les événements historiques locaux.

Synthèse des Points Clés:

1. Euro-Amérique: Cette zone comprend le Chili, l'Argentine, l'Uruguay, le Sud du


Brésil, le Nord des États-Unis et le Canada. Elle est caractérisée par un environnement
tempéré ou semi-arctique avec une faible densité de populations indigènes et une
absence de ressources précieuses recherchées par les colons. L'économie de cette zone
s'est développée avec l'immigration européenne, résultant en des sociétés fortement
industrialisées avec des populations majoritairement blanches et des traits culturels
principalement européens.
2. Indo-Amérique: S'étendant du Mexique au Nord du Chili, cette aire culturelle était
densément peuplée par des civilisations amérindiennes sophistiquées à l'arrivée des
Espagnols. La colonisation a profondément intégré les populations indigènes dans la
vie coloniale et nationale, les transformant culturellement en mestizos, ladinos ou
cholos, bien que des groupes importants maintiennent encore des langues et des
traditions indigènes.
3. Amérique des Plantations: Ce terme désigne une aire culturelle influencée par
l'histoire et la société des plantations. Elle englobe une région allant de la moitié nord
de la côte du Brésil jusqu'aux Guyanes et aux États-Unis, principalement le long des
zones côtières et tropicales. Avec une faible population indigène au départ, l'esclavage
et les plantations, notamment de sucre, sont devenus le trait fondamental de cette zone.
Ce système de plantation a été adapté à différentes influences coloniales,
environnementales, et historiques.

Citations Réelles:

1. "Ces trois aires culturelles américaines, qui seront désignées ici sous les expressions
de Euro-Amérique, Indo-Amérique et Amérique des plantations se distinguent les unes
des autres par des séries de différences interdépendantes engendrées par le contexte
original du Nouveau Monde." (Introduction)
2. "Dans l'une et l'autre la population indigène était clairsemée et son niveau culturel
n'avait pas dépassé celui d'horticulteurs débutants, ou même de peuples chasseurs-
cueilleurs ; les ressources habituellement cherchées par les Européens à l'époque
coloniale y étaient rares." (L’Euro – Amérique)
3. "Mais ce processus n'est pas encore achevé : dans plusieurs de ces pays existent encore
de vastes groupes qui parlent leurs langues indigènes, qui se considèrent comme
distincts des autres citoyens de leur pays et qui suivent un mode de vie où se
combinent les traditions indigènes et les coutumes espagnoles des seizième et dix-
septième siècles." (L’Indo – Amérique)
Ces citations reflètent l'essence de chaque aire culturelle et fournissent un aperçu de leur
nature unique au sein du Nouveau Monde.

Synthèse de la deuxième partie : La deuxième partie du texte explore les caractéristiques


communes des sociétés de l'aire culturelle de l'Amérique des Plantations, un terme qui désigne
les régions influencées par le système agricole de plantation et l'esclavage, s'étendant du
Brésil aux États-Unis. Les chercheurs ont identifié des similitudes dans ces sociétés qui
incluent la monoculture du sucre ou d'autres cultures comme le coton et le cacao, des classes
sociales distinctes et rigides, et des sociétés multiraciales avec une importance accordée aux
traits physiques en lien avec le statut social. La stratification raciale et sociale a longtemps été
basée sur des caractéristiques physiques avec des préférences pour les "traits blancs". De plus,
ces régions se caractérisent par des structures communautaires faibles, avec peu de cohésion
et d'organisation, contrastant fortement avec les sociétés de l'Indo-Amérique.

Citations réelles pour étayer la synthèse :

1. "Les mêmes influences, nées des techniques de production et de travail, c'est-à-dire de


la monoculture et de l'esclavage, se sont combinées dans cette région d'influence
anglaise de l'Amérique du Nord, comme aux Antilles et en Jamaïque et ont produit des
structures sociales comparables à celles qui sont observées chez nous (au Brésil)." -
Illustrant l'influence de la monoculture et de l'esclavage sur les structures sociales.
2. "Partout les 'traits blancs' sont les plus précieux. Au Brésil les catégories comprennent
le 'branco' (blanc), le 'branco da terra' (blanc qui a un ancêtre noir), le 'moreno' (brun),
le 'mulato' (mulâtre), l’'escuro' (sombre) et le 'preto' (noir)." - Démontrant la
prévalence des préjugés raciaux et la hiérarchie sociale basée sur la couleur de la peau.
3. "La division des communautés par des barrières de classes extrêmement fortes
explique pour une grande part la faiblesse de leur organisation interne, notamment au
Brésil." - Expliquant la faiblesse des structures communautaires et l'influence des
divisions de classes.

Ces citations montrent la profonde influence des systèmes agricoles de plantation et de


l'esclavage sur la formation des sociétés multiraciales et stratifiées socialement, ainsi que les
effets persistants de ces systèmes sur les relations communautaires et raciales dans ces
régions.

Synthèse :

La troisième partie du texte se concentre sur la société agraire de l'Amérique des Plantations,
un espace où la paysannerie se forme principalement de petits propriétaires et de fermiers
ayant des similitudes avec leurs homologues européens. La libération des esclaves a
transformé ces derniers en petits cultivateurs produisant à la fois des cultures vivrières et
industrielles, comme le tabac et la banane.

La structure familiale dans cette région est un autre point d'intérêt majeur, souvent analysée
par des anthropologues et sociologues. On observe des foyers matrifocaux et des taux élevés
d'unions libres, phénomènes expliqués par les origines africaines, l'histoire de l'esclavage, ou
des conditions socioéconomiques contemporaines.

Divers autres traits culturels caractérisent cette aire, tels que les cultures vivrières communes,
la méthode de culture sur brûlis, le rôle prédominant des femmes dans la vente des produits
locaux, des similarités culinaires, musicales et dans les danses, ainsi qu'un folklore et des
cultes religieux influencés par l'Afrique. De plus, il existe un sentiment communautaire et des
stéréotypes sociaux répandus, soulignant l'importance de considérer ces sociétés dans le cadre
d'une vaste aire culturelle plutôt que de manières isolées, en raison de leurs racines et
influences communes.

Citations :

1. "Bien avant la fin de l'esclavage des groupes de petits propriétaires apparurent presque
partout. Après leur libération, les anciens esclaves devinrent souvent de petits
cultivateurs."
2. "Certains se sont appuyés sur les origines africaines pour expliquer le foyer
matrilinéaire et le taux élevé d'unions libres par la persistance de schèmes africains."
3. "Nous sommes là en présence d'une société contemporaine très particulière qui a pris
naissance dans le Nouveau Monde."

Ces citations reflètent la transition des anciens esclaves vers la paysannerie, les dynamiques
familiales influencées par les héritages africains et la nécessité de comprendre les sociétés de
l'Amérique des Plantations dans un contexte culturel élargi et interconnecté.

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