Royaume du Maroc

Réforme
du contrôle des dépenses de l’État :
vers un contrôle efficient et responsabilisant

M. Abdelmjid BOUTAQBOUT

Trésorerie Générale du Royaume

Rabat, 2014
 Plan de l’intervention

Introduction :
 Processus d’exécution des dépenses publiques
 Système de contrôle des dépenses publiques
 Evolution du système de contrôle
 Déclinaison des principes de la constitution
 Anticiper l’esprit de la réforme de la LOLF

Principaux axes de la réforme:

 Rénovation du contrôle de la dépense
 Augmentation de la capacité de gestion
 Intégration de la réforme budgétaire
 Évolution des métiers d’audit et d’inspection

 Conclusion

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 Processus d’exécution de la dépense publique

Engagement

Liquidation

Ordonnancement

Paiement

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 Système de contrôle des dépenses publiques:
foisonnement des contrôles

Contrôle administratif :
 Budget
Contrôle politique :  CED (régularité)
 Parlement  Comptable (validité)
 IGF
 IGM

Contrôle
juridictionnel :
 Cour des Comptes
 Cours Régionales des Comptes

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 Evolution du système de contrôle: consécration de la
performance

L'évolution du système de contrôle est liée à celle du système de gestion :

 A l’heure :
 où les principes de bonne gouvernance sont mis en avant ;
 où les chantiers de la modernisation de la gestion publique sont ouverts ;
 la question de l’efficacité du contrôle se pose avec acuité.

Une nouvelle logique de gestion introduite par la constitution de 2011 et la nouvelle Loi
organique des lois de finances.

Nécessité d’anticiper et de faire évoluer le contrôle vers plus d’efficacité de la dépense :

 Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat en 2008 et introduction du contrôle

modulé de la dépense (CMD );
 Une responsabilisation accrue des services gestionnaires ;
 Recherche d’une plus grande performance.

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 Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat

Objectif : Repenser le contrôle

 Créer un pôle de compétences du contrôle d’exécution comme interlocuteur

unique des ordonnateurs ;

 Générer des synergies et réduire le coût du contrôle des dépenses de l’État;

 Optimiser et hiérarchiser le contrôle d’exécution en fonction de la maturité des

services ordonnateurs;

 Réduire les délais de paiement et simplifier les procédures d’exécution des

dépenses.

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 Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat

Objectif : Fluidifier le circuit de la dépense publique

 Simplification des procédures du contrôle et réduction de leurs coûts;

 Intégration de la flexibilité et de la fluidité nécessaires à l’exercice du contrôle des

dépenses de l’Etat;

 Orientation vers un système de contrôle fondé sur une logique de résultats et

d’évaluation des performances.

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 Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat

Décret du 04 novembre 2008 :

Démarche de qualification
et de classement des
services ordonnateurs
•Définition du CMD: • Système de veille et
•Critères d’évaluation de révocabilité de la
• Natures de dépenses;
la capacité de gestion ; qualification .
•Seuils de dépenses;
•Niveaux de capacité de
•Contrôle de régularité;
gestion (développement
•Contrôle de validité. du contrôle interne et de Institution d’un dispositif
l’audit interne) ; de suivi de la mise en
Les contrôles à exercer place du CMD
par niveau du CMD

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Allégement de droit commun :

 Les dépenses des services ordonnateurs n’atteignant pas le niveau de capacité de

gestion requis resteront soumises au contrôle exhaustif de la dépense.

Toutefois, indépendamment de la capacité de gestion des services ordonnateurs, les

dépenses ci-après ne seront plus soumises au contrôle de régularité du comptable
public:

 les dépenses de personnel liées à la situation administrative à l’exception de

celles relevant des actes de recrutement ,de titularisation ,de réintégration ,de
changement de grade et de sortie de service;

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Allégement de droit commun (suite) :

 les dépenses relatives aux transferts et subventions aux établissements et
entreprises publics ,aux impôts et taxes et aux loyers à l’exception des actes
initiaux de location et des actes modificatifs y afférents;

 les dépenses de personnel autres que celles susvisées, dont le montant est
inférieur ou égal à 5.000 dh;

 les dépenses de biens et services dont le montant est inférieur ou égal à

20.000dh;

Ces dépenses font l’objet d’une fiche navette comportant tous les éléments
permettant au comptable d’exercer les contrôles qui lui sont confiés.

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 Réforme du contrôle des dépenses de l’Etat

Le Contrôle modulé de la dépense : le décret n° 2-07-1235 du 4 novembre 2008 relatif

au contrôle de la dépense
 un contrôle allégé des dépenses des services gestionnaires disposant d’un système
de contrôle interne leur permettant de prendre en charge le contrôle de certaines
dépenses ;

 Il concerne aussi bien la phase d’engagement que la phase de paiement ;

 Il est mis en place pour les services gestionnaires remplissant les conditions
requises.

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Le contrôle modulé de la dépense:

 Constitué de deux niveaux d’allégement de contrôle adossés aux niveaux de
capacité de gestion des services ordonnateurs ;

 Prévoit un mécanisme de reclassement des services gestionnaires en fonction de

l’évolution de leur capacité de gestion qui peut être demandé au ministre des
finances par la TGR ou par le ministre concerné.

 Prévoit la liste des actes de dépenses par natures et par seuils pour chaque niveau
du CMD suivant les enjeux et les risques budgétaires et financiers qu’ils
présentent et les dépenses exonérées du contrôle (dons );

 Prévoit un dispositif de veille s’appuyant sur des indicateurs de suivi et un contrôle

ex-post par sondage permettant à la TGR de s’assurer de la qualité et de la
sécurité du système de contrôle .

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Le contrôle modulé de la dépense

Contrôle relevant du comptable

public à l’engagement

-disponibilité des crédits et des

postes budgétaires;
-imputation budgétaire;
- exactitude des calcules du
montant de l’engagement; CMD Délais de contrôle :
-régularité au regard des Niveau
dispositions législatifs et -10 jours pour les marchés;
réglementaires : allégement -4 jours pour les autres dépenses

-actes de recrutement, titularisation

réintégration changement de grades et sortie de -dépenses de biens et services : supérieur à
services; 100.000, dh;
- actes initiaux de location et actes modificatifs; -marchés et avenants :supérieurs à
-dépenses de personnel : supérieurs à 10.000, 400.000,dh
dh -conventions et contrats de droit commun:
supérieurs à 200.000, dh

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Les contrôles devant être assurés par les services gestionnaires dans le cadre
du CMD

au stade de l’engagement
 de la régularité au regard des dispositions législatives et réglementaires d’ordre
financier ;
 du total de la dépense à laquelle l’administration s’oblige pour toute l’année
d’imputation ;
 de la répercussion de l’engagement sur l’emploi total des crédits de l’année en
cours et des années ultérieures.

au stade de l’ordonnancement :
 de la disponibilité des crédits ;
 de l’existence du visa préalable de l’engagement, lorsque ledit visa est requis ;
 de l’inexistence du double paiement d’une même créance.

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Allégement supplémentaire du contrôle

 Pour pouvoir bénéficier de l’allègement supplémentaire, les services ordonnateurs

doivent disposer d’un système d’audit et de contrôle internes leur permettant de
s’assurer au stade de l’engagement :

 de la régularité au regard des dispositions législatives et réglementaires

d’ordre financier des engagements de dépenses pour les marchés de moins
un million de dh et les contrats d’architectes les concernant, les dépenses de
biens et services quelque soit le montant ;

 de l’exactitude des calculs du montant de l’engagement ;

 de l’exacte imputation budgétaire de la dépense.

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Allégement supplémentaire du contrôle

Le comptable public s’assure au stade de l’engagement :

 de la disponibilité des crédits et des postes budgétaires ;

 La régularité des marchés, les avenants et autres actes modificatifs y afférents,
dont le montant pris séparément est supérieur à 1.000.000 DH et les marchés
négociés quel qu’en soit le montant ;
 les contrats d’architectes relatifs aux marchés visés ci-dessus.

 Les délais dont dispose le comptable public sont de:

 sept (7) jours, pour les marchés de l’Etat ;
 trois (3) jours, pour les autres natures de dépenses.

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 Mise en œuvre de la réforme du contrôle

Pour les deux niveaux d’allégement du contrôle

Au stade de paiement le comptable public est tenu d’exercer le contrôle

de validité de la dépense portant sur :
 l'exactitude des calculs de liquidation ;
 le caractère libératoire du règlement.

Il s’assure en outre:

 de la signature de l’ordonnateur qualifié ou de son délégué ;

 de la production des pièces justificatives prévues par les nomenclatures
établies par le ministre chargé des finances, dont celles comportant la
certification du service fait par l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur qualifié.

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 Augmentation de la capacité de gestion

Qualification des services gestionnaires

 Evaluation de la capacité de gestion des services ordonnatreurs par l’IGF et la

TGR;

 Identification des bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire et comptable

à mutualiser et à déployer au niveau de l’ensemble des services ordonnateurs /
Forum de la performance ;

 Qualification de 54 services ordonnateurs et sous ordonnateurs dont 2 au

niveau de l’allégement supplémentaire.

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 Système de veille

 Le dispositif de suivi est un changement important dans l’évolution du métier du

comptable public ;

 Il est la contrepartie et la garantie de l’allègement des contrôles a priori.

 Les indicateurs du système de suivi de la qualité d’exécution des dépenses portent

sur :

 le processus d’exécution de la dépense;

 tout autre élément d’information disponible se rapportant à
l’environnement de la gestion de la dépense du service ordonnateur.

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 Système de veille

 La vérification a posteriori, par sondage et par nature des dépenses engagées et

ordonnancées :

 Effectuée par le comptable public sur les actes non soumis au contrôle de
régularité;

 Elle consiste à s’assurer, au vu d’un échantillon d’actes de dépenses, que

les procédures d’engagement et d’ordonnancement des dépenses sont
conformes à la réglementation en vigueur;

 Elle fait l’objet d’une situation semestrielle que le comptable public adresse
à au Trésorier Général du Royaume;

 Le Trésorier Général du Royaume élabore un rapport sur la qualité de la

gestion du service gestionnaire au ministre des finances en vertu duquel un
nouvel, audit peut être demandé.

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 Conclusion

 La réforme du contrôle est un chantier structurant pour la modernisation de

l’administration publique;

 La réforme de la loi organique des finances requière davantage d’allégement du

contrôle préalable;

 La responsabilisation des services gestionnaires est tributaire de leur performance;

 Le renforcement du contrôle à posteriori et du contrôle interne est un choix

irréversible;

 La capitalisation sur le développement des SI est la clé de succès de la réforme.

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Merci de votre Attention