Finances Locales Droit Public PDF
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FINANCES LOCALES
Abdesselam OUHAJJOU
1
Objet du cours:
- étude des aspects juridiques et politiques des recettes et des dépenses des
contrôle du budget.
2
CHAPITRE I- L’AUTONOMIE FINANCIERE
pouvoir de décision en matière financière pour agir sur les recettes et les
d'un fiscal.
FINANCIERE
est subordonnée à l'existence d'un pouvoir financier pour agir sur les dépenses et
3
I.1.1. Le pouvoir financier en matière de recettes
remarques suivantes:
demeure une exclusivité qui relève du pouvoir législatif dans les Etats unitaires
Cette compétence relève du pouvoir législatif avec quelques possibilités pour les
En pratique, cette phase est assumée par deux niveaux d'administration selon la
1
Le principe de l’exclusivité de la compétence du législateur en matière de création d’impôts nationaux et
locaux a été défendu par certains auteurs sur le fondement de l’article 14 de la déclaration de 1789 : « Tous les
citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la qualité, l’assiette, le recouvrement
et la durée ».
4
I.1.2. Le pouvoir financier en matière de dépenses
limitent les prérogatives des CT en leur souscrivant des obligations portant sur
TERRITORIALES
5
La détention d'un pouvoir fiscal autonome détermine largement
matière.
dimensions2 :
2 Jacques BLANC, « Un modèle méridional d’autonomie fiscale des collectivités territoriales », RFFP n°81, Mars 2003, pp.
77- 90.
3 Cette classification est établie par Jacques BLANC, op.cit.
6
- l'affectation aux collectivités territoriales d'une part du produit des
impôts d'Etat ;
perçus par l'Etat ou institués ex nihilo, aux variations de taux encadrées par le
législateur;
manœuvres;
(diplomatie, défense).
7
CHAPITRE II- LE PERIMETRE NORMATIF DES FINANCES
LOCALES
Les finances locales s’inscrivent dans un périmètre normatif renouvelé par
la publication des lois organiques relatives aux collectivités territoriales et les
perspectives offertes par l’autonomie financière qui leur est désormais associée.
Ce nouveau périmètre précisé par la loi organique n° 113-14 relative aux
communes, de la loi organique n° 111- 14 relative aux régions et de loi n° 112-
14 relative aux préfectures et provinces4 conduit à fixer, pour chaque catégorie
de collectivités territoriales l'architecture de son budget, ses ressources, ses
dépenses ainsi que les différentes étapes du processus budgétaire. Il est à noter
que les finances de ces entités étaient organisées par la loi n° 45-08 du 18 février
2009 relative à l’organisation des finances des collectivités territoriales et de
leurs groupements5. Toutefois, l'organisation de leurs ressources fiscales propres
demeure soumise à la loi n°47-06 du 30 novembre 2007 relative à la fiscalité des
collectivités territoriales6.
4
B.O du 18-2- 2016.
5
BO. N°5714 du 5-3-2009.
6
B.O. N°5584 du 6 décembre 2007.
8
SECTION I- LES SOURCES CONSTITUTIONNELLES
Les finances locales évoluent dans un contexte de décentralisation dont
les principes, les moyens et les compétences sont précisés par la constitution.
7
Art. 10.
8
Art.11.
9
Art.139.
9
I.2. Les moyens et les compétences financières
10
Art. 141.
11
Les aspects essentiels du principe de libre administration sont retracés par l’article 72-2 C : « Les collectivités
territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.
Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures.
10
II. LES DISPOSITIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES
II.1. Les dispositions législatives
La loi peut les autoriser à en fixer l’assiette et le taux dans les limites qu’elle détermine.
Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque
catégorie de collectivités, une part déterminante de l’ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les
conditions dans lesquelles cette règle est mise en œuvre.
Tout transfert de compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales s’accompagne de l’attribution de
ressources équivalentes à celles qui étaient consacrés à leur exercice. Toute création ou extension de
compétences ayant pour conséquence d’augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée
de ressources déterminées par la loi ».
La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l’égalité entre les collectivités territoriales. »
12
Art. 39 de la constitution.
13
Loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités territoriales, B.O n°5584 du 6 décembre 2007.
11
Les finances locales sont également soumises à des dispositions
législatives incluses dans différents textes de lois :
- les décrets pris pour l’application de la loi sur les finances locales.
14
B.O du 2 mai 2002.
15
B.O du 3 novembre 1993.
16
B.O du 15 août 2002.
17
L’art. 54 de la loi n°45-08 relative à l’organisation des finances des collectivités territoriales et de leurs
groupements stipule à ce propos : « Les règles de la comptabilité publique applicables aux collectivités
territoriales et aux groupements sont fixés par décret pris sur proposition du ministre chargé des finances et du
ministre de l’intérieur.
18
L’art. 60 de la loi précitée précise que le ministre de l’intérieur fixe par arrêté, toute dispositions de nature à
assurer la bonne gestion des finances des collectivités territoriales.
19
Décret n° 2-09-441 du 3 janvier 2010 portant règlement de la comptabilité des collectivités territoriales et de
leurs groupements, B.O n° 5814 du 18-2-2010.
12
budget20 lequel est adopté à la suite d’une délibération de l’assemblée
délibérante21 qui revêt un caractère réglementaire.
I. Enoncé
A L’instar du budget de l’Etat, le budget de la collectivité territoriale est
établi et voté pour un exercice financier de 12 mois. L’exercice budgétaire
commence le 1er janvier et s’achève le 31 décembre22.
Le principe de l’annualité comporte deux conséquences:
20
Art. 16 du décret précité.
21
Art. 17 du décret précité.
22
Articles 153, 166 et 145 respectivement de la loi organique n° 111-14 relative à la communes, de la loi
organique n° 113- 14 relative aux régions et de loi n° 112- 14 relative aux préfectures et provinces.
13
- le budget est votée annuellement: le budget doit être soumis à
l'approbation du conseil de la collectivité territoriale et sanctionné par un vote de
l'assemblée délibérante;
- l’antériorité de l’autorisation budgétaire: le pouvoir délibérant accorde
son autorisation budgétaire avant le commencement de l’exécution et qui n'est
valable que pour un an.
Néanmoins, pour éviter des discontinuités dans le fonctionnement des
collectivités territoriales, les lois prévoient des aménagements.
II. Aménagements
Des aménagements sont prévus par la loi. Tout d’abord, les crédits de
fonctionnement ouverts au titre d'un budget et non engagés à la clôture de
l'exercice budgétaire tombent en annulation. Ensuite, les crédits de
fonctionnement engagés et qui n'ont pas donné lieu à paiement à la clôture de
l'exercice peuvent être reportés sur l'année suivante. Les lois précisent que les
crédits de paiement concernant les dépenses d'équipement de la deuxième partie
du budget sont reportés sur le budget de l'année suivante.
Des aménagements sont possibles également conformément aux lois
organiques relatives aux collectivités territoriales. Ainsi, l'équilibre des budgets
des années ultérieures peut être lié à des engagements inclus dans les
conventions, les garanties accordées, la gestion de la dette de la
collectivité territoriale, les crédits d’engagement et les autorisations de
programmes entrainant des charges financières pour la collectivité
territoriale.
14
I. Enoncé
Le principe de l'unité oblige à faire apparaître l’ensemble des recettes et des
dépenses du budget dans un document unique. De cette manière, le conseil
délibérant peut discuter et voter le budget en connaissance de l’ensemble des
opérations financières.
Toutefois, cette acception de l’unité budgétaire n’est plus de mise en raison
des aménagements et même des exceptions sous forme de budgets autonomes
d’entités émanant de la collectivité territoriale.
II. Aménagements
Le budget de la collectivité territoriale peut se présenter sous forme de
plusieurs documents distincts. Outre le budget principal, la loi prévoit les
budgets annexes et les comptes spéciaux.
23
Articles 169,161et 182 respectivement des lois n° 111-14, 112-14 et 113-14.
15
II.2. Les comptes spéciaux24
La création des comptes spéciaux relève de l’autorité gouvernementale
chargée de l’intérieur, qui intervient par arrêté sur la base d’un programme
d’emploi établi par l’ordonnateur en exécution des délibérations du conseil.
La création des comptes spéciaux est destinée soit à encadrer des opérations
qui ne peuvent être commodément incluses dans le cadre du budget, soit à
décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant leur
continuité d'une année budgétaire sur l'autre ou pour garder trace, sans
distinction d'année budgétaire, d'opérations qui se poursuivent pendant plus
d'une année.
Les lois organiques relatives aux collectivités territoriales prévoient deux
catégories de comptes spéciaux comprennent les comptes d'affectation spéciale
et les comptes de dépenses sur dotations.
I. La règle de non-affectation
24
Articles 170, 162 et 183 respectivement des lois n° 111-14, 112-14 et 113-14.
16
La règle de non affectation interdit qu’une recette particulière soit affectée à
une dépense particulière. Cette règle est évoquée par les lois organiques
relatives aux collectivités territoriales qui précisent qu'il ne peut y avoir
affectation d'une recette à une dépense, parmi celles qui concourent à former le
total de la première partie du budget et des budgets annexes.
I. Enoncé général
17
La règle de la spécialité budgétaire concerne, d’une manière générale, la
présentation, mais surtout l'exécution des dépenses publiques. Les autorisations
relatives aux dépenses sont spécialisées, c’est-à-dire que les crédits ne peuvent
être utilisés que pour une catégorie précise de dépenses. Les crédits ouverts par
la loi de finances sont affectés à une dépense déterminée. En vertu des
dispositions de la loi organique relative à la loi de finances « les dépenses du
budget général sont présentées, à l’intérieur des titres, par chapitres, subdivisés
en programmes, régions et projets ou actions »25. L'autorisation d'un crédit ne
porte pas seulement sur un montant mais également sur un objet. Il n'est pas
possible d'utiliser des crédits ou un surplus de crédits pour un objet différent.
Cependant, des assouplissements ont été apportés. Il est parfois possible au
pouvoir réglementaire de virer (changer d'objet) ou de transférer des crédits
(changer de destinataire).
25
Article 38 de la loi organique relative à la loi de finances, BO. Du 18-6-2015.
18
SECTION V- Les principes d'équilibre et de sincérité budgétaire
Les lois posaient pour les budgets des collectivités territoriales une
obligation d'équilibre. Cette obligation s'est précisée avec les lois organiques
relatives aux collectivités territoriales de 2015 aux termes desquelles le budget
doit être en équilibre réel. Cet équilibre étant apprécié en partie de
fonctionnement comme en partie d'équipement (I). Aussi, les informations
budgétaires adressées aux membres de l'assemblée délibérante doivent respecter
le principe de sincérité. Ce principe suppose que l’ensemble des produits et des
charges inscrites au budget soit évalué de façon sincère (II). Toutefois, son
application au Maroc soulève, encore, des problèmes en raison de son
introduction récente.
I. Le principe de l'équilibre
Le principe de l'équilibre est envisagé au niveau de l'Etat dans un objectif
d'efficacité des finances publiques. Il est possible alors de tolérer un déséquilibre
dans l'objectif de réaliser un équilibre économique et financier. Cependant, les
collectivités territoriales sont soumises à une obligation d'équilibre rigoureux.
Ainsi, la situation idéale apparaît comme étant celle d'une adéquation entre les
recettes et les dépenses sans réaliser un déficit ou un excédent.
- le recours à l'emprunt.
Très concrètement et tel qu'il est défini par les lois organiques relatives
aux collectivités territoriales26, le budget doit être équilibré dans chacune de
ses parties. Lorsqu’un excédent prévisionnel est dégagé de la première partie,
il est affecté, obligatoirement, à la deuxième partie du budget. Les recettes
de la deuxième partie ne peuvent avoir pour contrepartie des dépenses de
la première partie.
26
Art. 164, 146 et 154 respectivement des lois n°111-14, 112-14 et113-14.
20
des charges de l’Etat. La sincérité des ressources et des charges s’apprécie
compte tenu des informations disponibles au moment de leur établissement et
des prévisions qui peuvent en découler ».
Bien que le principe de sincérité budgétaire soit nécessaire, certains
juristes le considèrent cependant comme étant difficile à appliquer. De ce fait, il
en ressort, alors, une contradiction entre la théorie du principe de sincérité, et sa
mise en application.
21
CHAPITRE IV-L’ELABORATION, LE VOTE ET L’APPROBATION DU
BUDGET DE LA COLLECTIVITE TERRITORIALE
A l'instar du budget de l'Etat, le budget d'une collectivité territoriale est
l’acte par lequel est prévu et autorisé, pour chaque année budgétaire,
l’ensemble des ressources et des charges de la collectivité territoriale.
L'élaboration du budget de la collectivité territoriale suppose l'élaboration
d'un projet de budget par l'autorité exécutive sur la base d'une nomenclature
budgétaire préétablie. Ce projet doit être élaboré conformément à la
programmation triennale établie par la collectivité territoriale, et être
accompagnée de documents avant d'être soumis à l'assemblée délibérante. Cette
dernière l'examine et le vote selon des modalités prévues par les textes
juridiques. Une fois adopté le budget doit recevoir le visa de l'autorité de
contrôle.
L'analyse du processus budgétaire des collectivités territoriales nécessite
tout d'abord, la présentation des documents et de la nomenclature budgétaires
(Section I), avant de traiter le processus d'élaboration du budget par les organes
de la collectivité territoriale et son approbation par les autorités de contrôle
(Section II).
22
L'élaboration du budget de la collectivité territoriale est soumise à des
modalités juridiques obligatoires précisées par les lois organiques et les textes
réglementaires relatifs aux collectivités territoriales. Ces modalités concernent
les documents budgétaires (I) et la nomenclature budgétaire portant sur les
règles de présentation (II).
I.1 Le budget
Le budget est l’acte par lequel est prévu et autorisé, pour chaque
année budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges de la collectivité
territoriale.
Le budget est un acte de prévision car il établi un état estimatif des recettes
et des dépenses à réaliser pendant l'année à venir. Cette définition entraine deux
conséquences : tout d’abord, le budget est un acte d'autorisation car il s'agit d'un
acte juridique, pris à la suite d'un vote de la collectivité territoriale ; ensuite, il
est un acte qui autorise le pouvoir exécutif à procéder au recouvrement des
recettes et au paiement des dépenses.
23
qui comprend les dépenses d'équipement et les ressources affectées à ces
dépenses. Ils sont présentés obligatoirement en équilibre.
Les budgets annexes sont préparés, approuvés, exécutés et contrôlés dans les
mêmes conditions que celles prévues pour le budget.
Si les recettes de fonctionnement sont insuffisantes, une dotation de
fonctionnement, prévue au titre des charges de la première partie du budget,
permet la compensation. L'excédent éventuel des recettes de fonctionnement sur
les dépenses est affecté, en premier lieu, au financement des dépenses
d'équipement et, pour le surplus, pris en recette au budget.
L'insuffisance des ressources affectées aux dépenses d'équipement est
compensée par une dotation d'équipement prévue à la deuxième partie du
budget.
II.3.1. Objet:
Les comptes spéciaux ont pour objet:
- soit de décrire des opérations qui, en raison de leur spécialisation ou d'un
lien de cause à effet réciproque entre la recette et la dépense, ne peuvent
être commodément incluses dans le cadre du budget ;
- soit de décrire des opérations en conservant leur spécificité et en assurant
leur continuité d'une année budgétaire sur l'autre ;
- soit de garder trace, sans distinction d'année budgétaire, d'opérations qui
se poursuivent pendant plus d'une année.
24
Les comptes spéciaux comprennent les comptes d'affectation spéciale et les
comptes de dépenses sur dotations:
- les comptes d’affectation spéciale:
Ces comptes sont créés par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée
de l’intérieur, sur la base d’un programme d’emploi établi par l’ordonnateur
en exécution des délibérations du conseil. Ils ont pour objet de retracer des
recettes prévisionnelles affectées au financement d’une catégorie déterminée de
dépenses et précisent l’emploi donné à ces ressources ;
- les comptes de dépenses sur dotation: les comptes de dépenses sur
dotations sont créés par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée de
l’intérieur ou son délégué. Ils retracent des opérations dont le financement
est assuré par des ressources préalablement déterminées. La réalisation des
ressources doit être antérieure à la dépense.
L’excédent de ressources des comptes de dépenses sur dotations de chaque
année budgétaire est reporté sur l’année suivante. S’il n’est pas consommé
l’année suivante, il est pris en recette à la deuxième partie du deuxième budget
qui suit celui au cours duquel il est réalisé.
Les comptes de dépenses sur dotations sont préparés, visés, exécutés et
contrôlés dans les mêmes conditions que celles prévues pour le budget.
25
II.1. Une nomenclature basée sur une division en deux parties
II.2. Une nomenclature fondée sur une répartition par programme, projet
ou action
26
projet est présenté à la commission chargée du budget, des affaires
financières et de la programmation.
27
Le contenu de cette programmation et les modalités de son élaboration est fixé par les décrets du 29 juin
2016, B.O du 20-4-2017.
27
Le projet de programmation triennale est établi dans un délai n'excédant la
fin du mois d'août de chaque année. Les collectivités territoriales sont appelées à
procéder à son actualisation chaque année pour l'adapter à l'ensemble de leurs
ressources et de leurs charges.
28
Décret du 29 juin 2016 fixant la liste des documents devant être joints au budget de la préfecture ou de la
province, décret du 29 juin 2016 fixant la liste des documents devant être joints au budget de la région, décret du
29 juin 2016 fixant la liste des documents devant être joints au budget de la commune, B.O du 20-4-2017.
28
SECTION III- LES PROCEDURES DE VOTE
Pour l'adoption du budget, des règles diverses s'imposent, elles concernent
les délais, les modalités de vote (I) et les conséquences du refus du visa (II).
I. Les délais et les modalités de vote du budget
Le budget de la collectivité territoriale doit être adopté dans délais précis
conformément à des modalités précisés par les lois organiques.
Le budget doit être adopté au plus tard le 15 novembre. Si le budget n'est pas
adopté à la date fixée, le conseil est invité à se réunir en session extraordinaire
dans un délai maximum de 15 jours qui suivent la réunion où le budget a été
rejeté. Le conseil examine toutes les propositions de modifications du budget
de nature à lever les motifs ayant conduit à son rejet.
29
Les lois organiques relatives aux collectivités territoriales stipulent que le
vote des recettes doit intervenir avant le vote des dépenses. Les prévisions
des recettes font l’objet d’un vote global en ce qui concerne le budget,
les budgets annexes et les comptes spéciaux. Les dépenses du budget font
l’objet d’un vote par chapitre.
Les modalités d’élaboration des états précités sont fixées par décrets30,
pris sur proposition de l’autorité gouvernementale chargée de l’intérieur.
30
Décrets du 29 juin 2016, B.O du 20-42017.
30
visés par la législation en vigueur31, il notifie au président du conseil les motifs
du refus du visa dans un délai maximum de 15 jours à compter de la date de
réception du budget.
Lorsque le budget n’est pas présenté au visa dans les délais, l’autorité
gouvernementale chargée de l’intérieur peut établir, avant le 1er janvier et
31
Le budget devient exécutoire après son visa, sous réserve des dispositions de dispositions
prévues par les lois, après contrôle des éléments suivants : le respect des dispositions des lois
organiques relatives aux collectivités territoriales et des lois et règlements en vigueur, l’équilibre du
budget sur la base de la sincérité des prévisions des recettes et des dépenses et l’inscription des dépenses
obligatoires prévues par les lois.
31
après avoir demandé des explications au président du conseil, un budget de
fonctionnement pour la collectivité territoriale sur la base du dernier budget
visé en tenant en compte de l’évolution des charges et des ressources de la
collectivité territoriale. Dans ce cas, la collectivité procède au
remboursement des annuités d’emprunt.
32
CHAPITRE V- L’EXECUTION BUDGETAIRE
Conformément aux principes de droit financier public, le budget des
collectivités territoriales est exécuté par l’ordonnateur et le comptable, en
respect du principe de séparation fonctionnelle entre les agents d'exécution
(Section 1) et conformément à des règles applicables aux dépenses et aux
recettes (Section 2).
Afin de garantir une bonne utilisation des deniers publics par la collectivité
territoriale, des règles ont été établies. Elles se traduisent par le principe de
séparation fonctionnelle entre les agents d'exécution. Ce principe constitue un
corollaire de l’incompatibilité des fonctions d’ordonnateur et de comptable
prévue dans le décret portant règlement la comptabilité des collectivités
territoriales et de leurs groupements.
I. Signification
33
recettes et de dépenses. La phase comptable, quant à elle, est assurée par un
agent des services extérieurs du trésor, ayant le statut de comptable public : le
receveur communal appelé aussi trésorier payeur communal.
34
collectivité ou du dit groupement »32.
Au niveau des collectivités territoriales, l’ordonnateur est le président du
conseil délibérant. Il s'agit33:
Les ordonnateurs peuvent, en outre, instituer, par voie d'arrêté, des sous-
ordonnateurs et leurs suppléants auxquels ils délèguent leur pouvoir dans
les limites fixées par l'ordonnance de délégation de crédits ou tout autre
document en tenant lieu. Les ordonnateurs délégués et les sous-
ordonnateurs ainsi que leurs suppléants agissent sous la responsabilité et le
contrôle des ordonnateurs qui les ont institués.
32
Art. 5 du décret du 3 janvier 2010 portant règlement de la comptabilité des collectivités locales et de leurs
groupements, B.O du 18-2- 2010.
33
Art. 6 du décret précité.
35
Les comptables publics des collectivités territoriales et de leurs
groupements comprennent :
- des régisseurs.
36
I. Règles relatives aux opérations de recettes
Toute créance liquidée fait l'objet d'un ordre de recette individuel ou collectif
émis et rendu exécutoire par l'ordonnateur compétent et appuyé de tous les
documents justifiant la régularité de la perception.
Toutefois, il n'est pas émis d'ordres de recettes au titre des taxes locales dont
le seuil est, en application des dispositions de la loi n° 47-06 relative à la
fiscalité locale, égal ou inférieur à cent (100) dirhams.
Les taxes et autres créances ayant fait l'objet d'ordres de recettes individuels
ou collectifs sont, sauf dispositions contraires prévues par les textes propres à
chacune d'elles, exigibles dès la mise en recouvrement des dits ordres de recettes
ou à l'échéance fixée par l'acte ayant donné naissance à la créance.
37
Les conventions, les contrats ou les engagements comportant la perception
de recettes, par termes échelonnés sur plusieurs années, donne lieu à l'émission,
par l'ordonnateur compétent, d'un ordre de recette pour le montant dû au titre de
chaque année, qu'il adresse au comptable chargé du recouvrement, deux mois
avant la date de l'échéance.
L'ordre de recette émis au titre de la première année doit être appuyé d'un
exemplaire de l'acte ayant donné naissance à la créance.
Les ordres de recettes, émis, sont pris en charge par le comptable chargé du
recouvrement qui, en l'absence de percepteur communal, est, selon le cas, soit
le trésorier payeur communal, soit le receveur communal.
Les ordres de recettes collectifs sont émis dans les formes et conditions
prévues par les lois et règlements régissant les créances auxquelles ils se
rapportent.
I.2.2. Le recouvrement
38
Le recouvrement des taxes et redevances, émises par voie d'ordres de
recettes, est effectué par le comptable chargé du recouvrement, conformément
aux dispositions de la loi n° 15-97 formant code du recouvrement des créances
publiques et de la loi n° 47-06 relative à la fiscalité locale.
Les recettes sont réalisées par versement d'espèces, par remise de chèques
bancaires ou postaux ou par virement à un compte ouvert au nom du comptable
public concerné. Les recettes peuvent, en outre, être réalisées par remise de
valeurs ou d'effets de commerce dans les conditions prévues par la législation et
la réglementation en vigueur ou par tout autre moyen de paiement électronique
dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé des finances.
II.1.1. L’engagement
39
Les dépenses des collectivités territoriales et de leurs groupements ne
peuvent être régulièrement engagées et exécutées que si elles sont conformes
aux lois et règlements qui les ont instituées et prévues dans leurs budgets.
II.1.2. La liquidation
II.1.3. L’ordonnancement
34
Art. 53.
40
L'ordonnancement est l'acte administratif donnant, conformément aux
résultats de la liquidation, l'ordre de payer la dette de la collectivité territoriale
ou du groupement. Cet acte incombe à l'ordonnateur compétent.
41
CHAPITRE VI- LE CONTROLE DE L'EXECUTION DES FINANCES
LOCALES
42
délibérants des collectivités territoriales35 d’une part (I). D'autre part, au niveau
budgétaire et comptable, par les comptables publics du Trésor (II).
35
Contrôle exercé en vertu des dispositions du 2éme alinéa de l’article 145 de la constitution.
36
Art. 113 de la loi n° 112-14 relative aux régions et art. 107 de la loi n° 112-14 relative aux préfectures et
provinces.
37
Articles114, 108 117 respectivement des lois 111-14,112-14et 113-14 ;
43
Conformément au principe de séparation fonctionnelle entre les fonctions
des ordonnateurs et des comptables, les comptables publics du trésor exercent un
contrôle sur les actes financiers des ordonnateurs des collectivités territoriales.
Ce contrôle apprécie la régularité des titres de perception des recettes; alors
qu’en matière de dépense, le comptable public exerce un contrôle budgétaire
lors de l’engagement et un contrôle de validité au moment du paiement de la
dépense en question.
38
Ce textes reste en vigueur à titre transitoire conformément aux dispositions des articles 253,223 et 281
respectivement des lois 111-14,112-14 et 113-14.
44
- la disponibilité des fonds ;
- la production des pièces justificatives prévues par la réglementation en
vigueur, dont celles comportant la certification du service fait par
l’ordonnateur qualifié.
45
l’Administration Territoriale qui relève hiérarchiquement de l’autorité
gouvernementale chargée de l’intérieur.
- de l’audit des comptes des projets publics financés par les organismes
financiers régionaux et internationaux ;
- des études à caractère financier et budgétaire;
- de l’évaluation des politiques publiques.
39
Article 227,205 et 214 respectivement des lois 111-14,112-14et113-14.
40
Articles 227,205 et 214 respectivement des lois 111-14,112-14 et 113-14.
47
- juger les comptes et contrôle la gestion des collectivités locales, de leurs
groupements et des établissements publics relevant de la tutelle de ces
collectivités et groupements.
- exercer également une fonction juridictionnelle en matière de discipline
budgétaire et financière à l’égard de tout responsable, tout fonctionnaire
ou agent :
• des collectivités locales et de leurs groupements ;
• des établissements publics relevant de la tutelle de ces
collectivités et groupements.
- de toutes sociétés ou entreprises dans lesquelles des collectivités locales
ou des groupements possèdent séparément ou conjointement, directement
ou indirectement une participation majoritaire au capital ou un pouvoir
prépondérant de décision.
- contrôler la gestion des entreprises concessionnaires ou gérantes d’un
service public local et des sociétés et entreprises dans lesquelles des
collectivités locales, des groupements, des établissements publics relevant
de la tutelle de ces collectivités et groupements possèdent, séparément ou
conjointement, directement ou indirectement, une participation
majoritaire au capital ou un pouvoir prépondérant de décision.
- contrôler également l’emploi des fonds publics reçus par des entreprises,
autres que celles citées ci-dessus, des associations, ou tous autres
organismes bénéficiant d’une participation au capital ou d’un concours
financier quelle que soit sa forme de la part d’une collectivité locale, d’un
groupement ou de tout autre organisme soumis au contrôle de la Cour
régionale.
- concourir au contrôle des actes relatifs à l’exécution des budgets des
collectivités locales et de leurs groupements. A ce niveau, le ministre de
l’intérieur, le wali ou le gouverneur, dans la limite des compétences qui
leur sont déléguées, conformément à la législation et à la réglementation
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en vigueur, peut soumettre à la Cour régionale, toute question se
rapportant aux actes relatifs à l’exécution du budget d’une collectivité
locale ou d’un groupement.
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