s2021 CRPE GR1 FRANCAIS 1401359
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PE1-21-PG1
Repère à reporter sur la copie
Session 2021
Lundi 12 avril 2021
Première épreuve d’admissibilité
Rappel de la notation :
L’épreuve est notée sur 40 points : 11 pour la première partie, 11 pour la deuxième et
13 pour la troisième ; 5 points permettent d’évaluer la correction syntaxique et la qualité
écrite de la production du candidat.
Une note globale égale ou inférieure à 10 est éliminatoire.
N.B : Hormis l’en-tête détachable, la copie que vous rendrez ne devra, conformément
au principe d’anonymat, comporter aucun signe distinctif, tel que nom, signature,
origine, etc.
Tout manquement à cette règle entraîne l’élimination du candidat.
Si vous estimez que le texte du sujet, de ses questions ou de ses annexes comporte
une erreur, signalez lisiblement votre remarque dans votre copie et poursuivez
l’épreuve en conséquence. De même, si cela vous conduit à formuler une ou plusieurs
hypothèses, il vous est demandé de la (ou les) mentionner explicitement.
À partir des textes du corpus, vous analyserez la façon dont les auteurs
interrogent notre relation au cinéma.
Suzanne, une jeune fille issue d’une famille pauvre dans l’Indochine des années 30,
entre, désœuvrée, dans une salle de cinéma.
Le sujet qui parle ici doit reconnaître une chose : il aime à sortir d'une salle de cinéma.
Se retrouvant dans la rue éclairée et un peu vide (c'est toujours le soir et en semaine
qu'il y va) et se dirigeant mollement vers quelque café, il marche silencieusement (il
n'aime guère parler tout de suite du film qu'il vient de voir), un peu engourdi, engoncé,
frileux, bref ensommeillé : il a sommeil, voilà ce qu'il pense ; son corps est devenu
quelque chose de sopitif1, de doux, de paisible : mou comme un chat endormi, il se
sent quelque peu désarticulé, ou encore (car pour une organisation morale le repos
ne peut être que là) : irresponsable. Bref, c'est évident, il sort d'une hypnose. […]
C'est ainsi que souvent l'on sort du cinéma. Comment y entre-t-on ? Sauf le cas — il
Chers Maoris, tout cela peut sembler bizarre, pas complètement naturel. Il faut avouer
que pendant des dizaines d’années, nous nous sommes inspirés des baisers de
cinéma ; nous n’avons pas copié, ça non jamais, nous nous sommes inspirés. Bon, il
y avait déjà le Cantique des cantiques, qui était une sacrée incitation pour tout ce qui
est baiser dans la tradition judéo-chrétienne ; mais ce que nous avons beaucoup fait
aussi, c’est que dès les années 30, 40, 50, nous avons regardé les films, nous avons
2 Hypnoïde : qui a l’apparence du sommeil ou qui présente les caractères d’un état hypnotique.
3 Forclos : qui est rejeté, maintenu à l’extérieur.
1. Dans cet extrait du texte de Roland Barthes (texte 3), vous regrouperez
les mots en caractères gras selon leur classe grammaticale que vous
nommerez.
Dans ce noir du cinéma (noir anonyme, peuplé, nombreux : oh, l'ennui, la frustration
des projections dites privées !), gît la fascination même du film (quel qu'il soit).
Évoquez l'expérience contraire : à la télévision qui passe elle aussi des films, nulle
fascination ; le noir y est gommé, l'anonymat refoulé ; l'espace est familier, articulé (par
les meubles, les objets connus), dressé : l'érotisme — disons mieux, pour en faire
comprendre la légèreté, l'inachèvement - l’érotisation du lieu est forclose4 : par la
télévision nous sommes condamnés à la Famille, dont elle est devenue l'instrument
ménager, comme le fut autrefois l'âtre, flanqué de sa marmite commune. […]
Le noir n’est pas seulement la substance même de rêverie (au sens pré-hypnoïde
du terme) ; il est aussi la couleur d’un érotisme diffus… (texte 3)
4. Dans cet extrait du texte 3 (haut de la page 4), vous analyserez comment
est formé le mot « désœuvrement » pour en expliquer le sens. Vous
donnerez quatre mots de la même famille lexicale.
Tout se passe comme si, avant même de rentrer dans la salle, les conditions
classiques de l’hypnose étaient réunies : vide, désœuvrement, inemploi…
Il s’agit d’un enregistrement réalisé dans une école en CE1 au mois de mai.
L’enseignante organise dans sa classe des « cercles-oral » durant lesquels les
élèves échangent sur des thèmes variés. Pour cette séance, la consigne était très
ouverte (« parler de l’eau ») et ne définissait pas des contraintes très précises dans la
prise de parole.
Maitresse (M) : Aujourd’hui, j’aimerais que vous me parliez de l’eau, surtout comment
on trouve l’eau.
Samantha : elle a trois formes / elle a l’eau gazeuse / l’eau normale et l’eau en glace
/ c’est ça ?
M : l’eau gazeuse / l’eau normale ou en glace / Marion ?
Marion : tous les jeudis soirs après l’école je vais dans la piscine et j’adore ça.
M : Ilona ?
Ilona : en fait / moi je dis que l’eau on la trouve dans les montagnes parce que la glace
/ l’été ça fond / heu / et l’eau elle coule dans les sources et on la récolte.
M : d’accord, Alice.
Alice : moi je / j’avais pas pensé à l’idée d’Ilona / heu / des montagnes mais / j’aimerais
te demander / alors comment l’eau elle vient l’été ?
M : qui t’a dit ?
Ilona : heu / plein de gens / j’sais pas.
M : gardez vos idées dans vos têtes.
Alice : moi je voudrais dire quelque chose à Ilona / mais Ilona / une fois j’étais allée /
heu à la montagne et puis il faisait toujours heu / du soleil et puis / ça fondait pas.
M : donc de quoi tu parles ?
Alice : de / c’qu’a dit Ilona : moi j’étais à la montagne y avait du soleil et puis / la neige
elle fondait pas.
M : qu’est-ce que vous en pensez ? Ilona elle dit qu’en été la neige, elle fond et l’eau
descend. Alice elle dit non qu’elle est allée à la montagne et ça fondait pas. Donc
qu’est-ce que vous en pensez ?
Nicolas : ben / heu / en fait c’est pas pour répondre à la question de Alice.
M : alors tu gardes dans ta tête, qui veut répondre ? Myriam elle veut répondre parce
qu’elle a rien dit.
Myriam : heu / moi des fois je bois l’eau de chez moi / et et et / des fois ça a le goût
de javel.
Alex : des fois quand je bois l’eau / je sens que le goût il vient de la piscine.
Samantha : à l’exposition, y avait de l’eau / je ne sais pas si tu te rappelles Tania ? en
fait / en fait / l’eau elle vient d’un nuage et après elle va dans les montagnes et y a des
sources à chaque fois / donc quand il pleut / après ça descend / et ça va à côté de la
mer / c’est mon papa qui me l’a dit, ça va sur la mer.
M : vas - y Françoise.
Françoise : ben en fait / là où / comment on sait que la pluie tombe /parce que les
nuages si y sont plus gris, y’a plus d’eau dedans, si ils sont plus blancs, ça veut dire
qu’il y en a moins / et après dès qu’ils en ont trop ils les lâchent / alors ça veut dire qu’il
pleut.