Ce document décrit l'histoire et la culture du peuple Bassa au Cameroun. Il fournit des détails sur leur origine, leur langue, leur organisation sociale régie par le Mbog, et le rôle central du Mbombog.
0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
82 vues11 pages
Ce document décrit l'histoire et la culture du peuple Bassa au Cameroun. Il fournit des détails sur leur origine, leur langue, leur organisation sociale régie par le Mbog, et le rôle central du Mbombog.
Ce document décrit l'histoire et la culture du peuple Bassa au Cameroun. Il fournit des détails sur leur origine, leur langue, leur organisation sociale régie par le Mbog, et le rôle central du Mbombog.
Ce document décrit l'histoire et la culture du peuple Bassa au Cameroun. Il fournit des détails sur leur origine, leur langue, leur organisation sociale régie par le Mbog, et le rôle central du Mbombog.
Téléchargez comme PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 11
Quel rapport entre Ruben Um Nyobe, nationaliste camerounais.
Rigobert Song, footballeur, le professeur Hogbe Nlend, agrégé en
mathématiques et l’humoriste Jimmy Biyong? Il s sont tous les quatre Bassa et font partie des 800 000 membres de la communauté Bassa. Descendant rebelle d’un des fils de Melek el-Kamel, roi d’Egypte au XIIIe siècle avant J-C ., le peuple Bassa trouverait son origine au pays des pharaons. Selon certains textes bibliques, il aurait refusé d’être conduit par Moïse au moment de la sortie d’Egypte, parce qu’il était très lié à la coutume égyptienne et, craignant les représailles après le cataclysme de la mer Rouge, se serait enfui. Remontant le cours du Nil jusqu’au Grands Lacs, il traversa l’Afrique et s’installa finalement dans ce qu’on appela au Moyen Age l’empire du Bornou.
Une autre version s’appuyant sur la tradition orale situe l’origines
des Bassa à « Ngog-Lituba » ou Rocher percé. Ils seraient sortis de cette grotte de Ngog-Lituba. Une première vague de migrants traversèrent la Sanaga pour se rendre dans un premier temps à Mapubi; la seconde, partant de Mapubi atteignit Mbok Kanda, où les différents clans se séparèrent, occupant largement la forêt vierge qui s’offrait à eux. D’après la dernière carte du Cameroun établie par l’institut géographique national de Paris, le pays Bassa s’étend entre 9°45 et 11°45 de longitude est, et entre 3°05 et 5° de latitude nord. Il occupe en presque totalité le domaine de la forêt équatoriale , à l’exception d’une savane remarquable dans la région de Ndom. Ce terroir est riche d’une grande diversité d’essence : azobée, dousié, ébène, acajou, moabi, sipo, alep, ajonc, ilouba, parasolier, palmier à huile. Cet univers verdoyant à la flore abondante est, en outre la terre d’élection d’animaux sauvages aujourd’hui en voie de disparition. C’est le refuge par excellence de chimpanzés, éléphants, gorilles, chats tigres, sangliers, reptiles (boas, vipères, serpents verts, varants) et même de singes noirs à manteau blanc. Dans la région de Ndom, c’est-à-dire dans la zone de savane, cohabitent singes gris, phacochères et panthères. Administrativement, les Bassa sont repartis sur cinq départements dont deux qu’ils occupent majoritairement, à savoir : le Nyong-et-kellé dans la région du Centre et la Sanaga Maritime dans le Littoral. Ils vivent dans trois autres départements de façon moins significative: le Wouri, le Nkam, dans le Littoral et l’Océan dans la région du Sud. Ces communautés ont pour voisins les Ngumba, les Ewondo, les Eton, les Yambasa, les Banen, les Abo, les Bonakeng, les Malimba, les Douala et les Batanga. L’ensemble du groupe Bassa partage la même langue éponyme qui appartient à la famille bantou. La parenté des langues bantou se manifeste dans le système des classes nominales et dans un grand nombre de racines communes. Le système des tons du Bassa est très proche de celui du Bamiléké, autre langue parlée au Cameroun. On note deux tons ponctuels (haut-bas) et deux tons modulés –montant- descendant). La distinction entre le singulier et le pluriel peut être marquée aussi par le ton. L’alphabet employé est l’alphabet latin complété par 4 lettres. Le vocabulaire comprend un certain nombre d’emprunts au français et à l’anglais. Dans les années 1950, lors des guerres d’indépendance, la langue Bassa fut utilisée au Cameroun oriental comme code secret de communication par le mouvement indépendantiste. LE RITE DU DOMBOL KEMBE MBOG UNE FORME DE RELATION SOCIALE Les villages Bassa sont disposés en groupe de hameaux dispersés, séparés par de vaste espaces vides. Cet établissement de l’habitat n’est pas le fait de négligence ou de paresse, comme on pourrait être tenté de le penser : il s’agit d’une manifestation concrète de la mentalité de l’homme Bassa et de son attachement à la terre de ses ancêtres. Le Bassa est foncièrement attaché à son périmètre vital auquel il attribut des fonctions multiples qui participe à son code de vie. Car l’existence de la communauté Bassa est régie par un ensemble de codes et de traditions appelé le Mbog, qui est une forme de régulation sociale. Il constitue la base même de la culture Bassa et, par voie de conséquence, celle de son histoire. Il marque la vie humaine tout entière et sous-tend toute sa mémoire, depuis les gestes quotidiens tel que le regard, jusqu’aux figures de la tradition que sont les initiations et autres rites, en passant par les différents usages et coutumes qui tissent l’existence de chaque individu. Le Mbog agit plus particulièrement sur l’être , commande les normes de l’action, détermine les règles de conduite et les modèles de comportements. Les principes de choix , la volonté et la liberté sont les critères d’appréciation à partir desquels sont fixés les objectifs concrets à atteindre pour l’édification de l’être dans la société universelle. Le est également un régulateur de tous les rapports. Il est une dialectique de l’unité et promeut les valeurs d’éthique que sont la justice, l’unité sociale, la solidarité et la vertu. Le courage joue un rôle de premier plan dans le système des valeurs de la culture du Mbog. pour permettre à chaque individu dans la société Bassa de se sentir en sécurité, d’être façonné dans l’humanisme et de respecter u n cadre de vie, les lois du Mbog furent confiées au Mbombog. LE MBOBOG, FIGURE TUTELAIRE DE LA SOCIETE • Symbole vivant du Mbog, de la personnification de la tradition ancestrale, le mbombog est le personnage le plus important dans la société bassa. L’élévation à la dignité de Mbombog se fonde sur la naissance. Les valeurs morales, le statut économique, le charisme personnel, la profonde connaissance des lois qui régissent les deux faces de l’univers-visible et invisible- le maniement de la parole, la possession exclusive des reliques des ancêtres.
• Accéder au statut de chef dans la société bassa nécessite la
satisfaction de trois grands critères :
• La légitimité sociale. Le postulant doit produire les
éléments de justification établissant la présomption de sa compétence psychologique et sociale à exercer le mandat sollicité. Cette compétence est en grande partie héritée biologiquement ou culturellement. Il faut qu’un des prédécesseurs du postulant ait appartenu à l’ordre sacré et ait laissé des reliques qui sont des symboles du Mbog.
• Etre valide, Outre la légitimité sociale, le postulant doit
avoir fait preuve de la jouissance de ses capacités physiques, à savoir être capable de se déplacer pour aller aux réunions dans les localités distantes et pouvoir supporter de longues séances de travail. Il doit avoir des capacités intellectuelles, une compréhension facile et un raisonnement clair. Un bon comportement social est nécessaire : être d’une moralité irréprochable du point de vue de l’éthique sociale. En plus, il doit se montrer capable de mobiliser les moyens économiques suffisants pour recevoir des convives et contribuer à la résolution des problèmes matériels du groupe social. • • • La sagesse traditionnelle. Le candidat doit connaître les règles élémentaires du comportement rituel. Cette sagesse est acquise par la vie dans la communauté d’appartenance et la fréquentation des anciens. Elle est la porte d’accès à la maîtrise des lois dont il sera chargé d’assurer le respect. • La désignation du Mbombog se fait à l’issue d’une série d’initiations. Celle-ci sont un mélange de rites ethniques devant conduire le postulant à une sorte de métamorphose.
• Etre valide, Outre la légitimité sociale, le postulant doit
avoir fait preuve de la jouissance de ses capacités physiques, à savoir être capable de se déplacer pour aller aux réunions dans les localités distantes et pouvoir supporter de longues séances de travail. Il doit avoir des capacités intellectuelles, une compréhension facile et un raisonnement clair. Un bon comportement social est nécessaire : être d’une moralité irréprochable du point de vue de l’éthique sociale. En plus, il doit se montrer capable de mobiliser les moyens économiques suffisants pour recevoir des convives et contribuer à la résolution des problèmes matériels du groupe social. • Ces initiations se font en cinq étapes :
• 1- Le Dombol kembé (les paroles sacrées ). Rite pendant
lequel des bénédictions et des malédictions sont proférées sur une chèvre-temoin (analogue ou « bouc-émissaire ») un instrument debénédiction ou de malédiction selon les cas. L’initié reçoit à l’issue de cette première phase le titre Mbombog ndombol kembé (Mbombog des paroles sacrées sur la chèvre).
• 2- Hyé li Mbog (le feu du Mbog). Une torche est remise au
postulant qui doit allumer un foyer sur une place prévue à cet effet. Passé cette étape, l’initié a désormais le droit de participer à toutes les réunions du Mbog organisées toujours à huit clos. • • 3- Nsoo Mbog (plantes et écorces du Mbog). L’initié reçoit des écorces d’arbres consacrées au Mbog.
• 4- Litug li Mbog (gerbes du Mbog). La remise des
gerbes permet à l’initié de participer à toutes les réunions des Mbombog où qu’elles se tiennent, sans restriction aucune.
• 5- Libaï li Mbog et Hond kens : c’est le niveau
suprême de la fonction de Mbombog. L’initié a le pouvoir de résoudre les problèmes les plus ardus par le simple pouvoir de la parole . Maîtrisant le son et le rythme, sa parole est censée récréer l’harmonie et guérir les malades.
• Le Mbombog peut désormais révéler et défendre
les lois cosmiques de l’ordre et de l’équilibre.il est doté d’un magnétisme surprenant. Son regard ne se pose pas sur n’importe qui, sur n’importe quoi. Il ne montre pas du doigt, son regard ou son geste peut détruire ou perturber l’ ordre naturel. Il a le contrôle de ses moindres gestes et actes.
• LES ATTRIBUTS PHYSIQUES DU CHEF
En dehors des critères moraux et sociaux, le
Mbombog se distingue des autres membres de la société par l’ensemble des insignes qu’il reçoit lors de son intronisation. Il s’agit de sa tenue et de tous les détails vestimentaires qui l’accompagnent. Il porte ceint autour des reins un pagne tissé d’or aux dimensions et aux dimensions et aux couleurs assorties aux circonstances. Il tient à la main le « Jaï li Mbog », un chasse mouches en nervures de palmes rassemblées par un triple nœud de toron en rotin, symbole de puissance. Il garde aussi en main le « Nton Mbog », une canne, symbole de l’autorité et porte sous son épaule gauche un sac, le « Hot Mbog », petit coffret contenant des ossements des premiers ancêtres du groupe et d’autres écorces et objets destinés à le protéger contre les influences négatives. Et enfin un bonnet le « Hikoro Mbog » qui est en fibre végétales. • FAIRE REGNER LA PAIX ET L’HARMONIE • Par son origine, son sacre, l’ensemble des signes qui le distinguent, le Mbombog est considéré dans sa communauté comme celui qui est chargé de faire régner la paix et l’harmonie. Ce qui lui confère une certaine divinité participative. De fait, il assure cumulativement les fonctions administratives (Mpodol), judiciaires (nkées) et religieuse (nyiman.)
• Dans l’exercice de ses attributions, le Mbombog est aidé par
des confréries qui sont au nombre de six: le Njek, le Ngambi, le Koo, le Um, le Ngé et le Hilun.
• Le Njek. Religion des anciens Bassa, le Njek est spécialisé
dans la mise en action de la justice immanente.
• Le Ngambi. Chargé de l’information, le Ngambi enseigne
l’accès aux vérités vérités les plus secrètes présentes ou futures, grâce à la communication avec les ancêtres.
• Le Koo. L’escargot, appelé « Koo », est considéré comme
androgyne. La société de ce nom est réservée aux femmes.
• Le Ngé. Cette société est dédiée à la danse sacrée, à
l’organisation des cérémonies funèbres des grands initiés, à la guérison des intoxications et à l’exécution des condamnés à mort.
• Le Hilun. Les membres de ce groupe sont des sortes de griots,
de troubadours ou d’aèdes. Ils font revivre l’histoire à travers leurs chants et leurs paroles, et ils disposent du droit de critiquer les actes de la vie sociale.
4education Ou Simple Formalite Coutumiere - La Corde de La Sagesse Lega en Territoire de Shabunda Province Du Sud Kivu Republique Democratique Du Congo