LEBORGNE Jade
LEBORGNE Jade
LEBORGNE Jade
Mémoire de recherche
Master 2 Géographie, Aménagement, Environnement et Développement (GAED)
Domaine : Sciences Humaines et Sociales
Parcours GEOSPHERES : GEOgraphie – eSPaces – Homme / Environnement – Ressources –
Systèmes en réseau
Jade LEBORGNE
Année 2021-2022
Membres du Jury :
Président de jury : Sylvain BIGOT (Enseignant chercheur, Université Grenoble)
Directeur de mémoire : Philippe SCHOENEICH (Enseignant chercheur, Université
Grenoble)
Expert du domaine : Guillaume PITON (Chercheur, équipe ETNA, INRAE)
Etablissements partenaires :
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Résumé
Ce travail de recherche vise à évaluer les capacités de modélisation bidimensionnelle
du logiciel HEC-RAS à reproduire la dynamique d’étalement et de dépôts de deux laves
torrentielles boueuses ainsi que de déterminer son domaine de validité en conditions de
terrain. Cette application est basée sur deux cas de laves torrentielles qui se sont produites
dans le torrent du Claret (vallée de la Maurienne), observées dans un bassin de rétention situé
sur le cône de déjection : lave torrentielle du 14 juin 2017 et lave torrentielle du 1er juillet
2019. Le modèle numérique HEC-RAS 2D utilisé dans cette étude est principalement basé sur
la résolution des équations de Barré de Saint-Venant (shallow water equation) et celle
d’Herschel-Bulkley en ce qui concerne la loi de frottement. Une analyse critique des données
d’entrée est réalisée et permet d’adapter ces dernières au contexte d’étude. Le calage du
modèle réalisé à partir de la lave torrentielle du 14 juin 2017 montre de bonnes concordances
avec le cas réel sur plusieurs indicateurs (niveaux atteints, dynamique de dépôts). Plusieurs
jeux de paramètres rhéologiques cohérents avec cette dernière ont été testés sur la
modélisation de la lave torrentielle du 1er juillet 2019, utilisée pour la validation du modèle.
La phase de validation du modèle n’a pas abouti, les résultats des niveaux maximums atteints
par les différents scenarios ne sont pas suffisamment élevés en comparaison avec les
observations de terrain. Une hypothèse sur une obstruction temporaire du barrage filtrant est
proposée afin d’expliquer ce constat. L’hypothèse d’une obstruction temporaire est
actuellement impossible à reproduire pour le cas de la lave torrentielle de 2019 par manque
de données. Après l’implantation de nouveaux capteurs au niveau de la plage de dépôts sur
le torrent du Claret en 2020, permettant maintenant de savoir s’il se produit une obstruction
du barrage, il serait intéressant de relancer une phase de validation sur le cas d’une lave
torrentielle produite et observée après novembre 2020.
Mots clefs : Modélisation, Laves torrentielles, HEC-RAS 2D, Données d’entrée, Calage,
Validation.
Abstract
This research work aims to evaluate the two-dimensional modeling capabilities of the
HEC-RAS software to reproduce the spreading and deposition dynamics of two debris flows as
well as to determine its validity domain in field conditions. This application is based on two
cases of debris flows that occurred in the Claret torrent (Maurienne Valley), observed in a
retention basin located on the alluvial cone : debris flow of June 14, 2019 and debris flow of
July 1, 2019. The HEC-RAS 2D numerical model used in this study is mainly based on the
solution of the Barré de Saint-Venant equations (shallow water equations) and the Herschel-
Bulkley equation for the friction law. A critical analysis of the input data is performed and
allows to adapt them to the study context. The model calibration performed from the June
14, 2017 debris flow shows good agreement with the real case on several indicators (levels
reached, deposition dynamics). Several sets of rheological parameters coherent with the latter
were tested on the modeling of the debris flow of July 1, 2019 used for the validation of the
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
model. The validation phase of the model was not successful, as the results for the maximum
levels reached by the different scenarios are not sufficiently high in comparison with the field
observations. A hypothesis on a temporary obstruction of the open check dam is proposed to
explain this observation. The hypothesis of a temporary obstruction is currently impossible to
reproduce for the case of the 2019 debris flow due to lack of data. After the implementation
of new sensors at the level of the retention basin on the torrent of Claret in 2020 allowing now
to know if an obstruction of the dam occurs, it would be interesting to relaunch a validation
phase on the case of a debris flow produced and observed after November 2020.
Key words: Modeling, Debris flow, HEC-RAS 2D, Input data, Calibration, Validation.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Remerciements
Je tiens à remercier dans un premier temps Arielle MASSON, ma maître de stage qui
est à l’origine de la création de ce stage au sein du bureau d’étude ARTELIA. Je la remercie
d’avoir pris en considération mes sujets d’intérêts et de m’avoir permis de travailler au sein
de l’équipe HFO, de contribuer à certaines études en cours et de m’avoir fait confiance dans
la réalisation de ce travail de recherche.
Je remercie également Philippe SCHOENEICH pour avoir accepté d’être mon directeur
de mémoire et de m’avoir apporté ses conseils quant à la structure même de ce mémoire. Je
tiens à remercier Nathalie DUBUS, responsable du Master GEOSPHERES à l’IUGA ainsi que les
jurés qui auront lu ce mémoire et seront présents lors de ma soutenance.
En grand merci à toute l’équipe HFO d’ARTELIA pour la bonne ambiance de travail, les
conseils et échanges constructifs tout au long de ces 6 mois de stage. J’aimerais remercier en
particulier Hervé DEKERMENDJIAN pour m’avoir accueillie dans son bureau, de m’avoir
partagé son savoir sur les outils SIG et de modélisation, sur le milieu montagnard et de m’avoir
soutenue dans ces derniers mois notamment.
Enfin, je souhaite remercier toutes les personnes qui ont contribué de près comme de
loin au bon déroulement de ce stage, à la réalisation de ce travail de recherche et à la rédaction
de ce présent mémoire.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Sommaire
Résumé ........................................................................................................................................ 2
Remerciements ............................................................................................................................ 4
Sommaire .................................................................................................................................... 5
Sigles et acronymes ...................................................................................................................... 6
Avant-propos ............................................................................................................................... 7
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 8
CONCLUSION.............................................................................................................................. 76
Références ................................................................................................................................. 78
Table des figures ........................................................................................................................ 80
Table des tableaux ..................................................................................................................... 82
Table des matières ..................................................................................................................... 83
Table des annexes ...................................................................................................................... 86
Annexes ..................................................................................................................................... 86
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Sigles et acronymes
CNR : Compagnie Nationale du Rhône
INRAE : Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement
MASA : Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA)
masl : abréviation anglaise de l’unité altitudinale « mètre au-dessus du niveau de la mer »
MNT : Modèle Numérique de Terrain
RTM/ONF : Restauration des Terrain en Montagne/Office National des Forêts
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Avant-propos
Lors de mon Master 2 GEOSPHERES, orienté recherche, à l’université de Grenoble, j’ai
été amenée à effectuer un stage de fin d’étude d’une durée de 6 mois à compter du 1 er mars
2022. Ce stage a été réalisé au sein du bureau d’étude ARTELIA, dans l’équipe « Hydraulique
Fluviale et Ouvrage » (HFO), situé à Echirolles (38130).
Sujet de recherche
Initialement, je souhaitais que mon sujet de recherche porte sur la thématique des
laves torrentielles et sur les capacités actuelles à modéliser leur dynamique.
Malheureusement, je n’avais pas de cas concret à étudier à ARTELIA par manque de données
et d’études en cours. Après avoir échangé, courant juin 2022, avec Guillaume PITON,
chercheur à l’INRAE dans l’unité de recherche "Erosion torrentielle, neige et avalanches"
(ETNA), le sujet de recherche sur l’analyse de la performance du logiciel HEC-RAS 2D dans la
reproduction d’un évènement de lave torrentielle connu fut proposé et envisagé pour la suite
du stage. Ce travail de recherche a abouti à une collaboration entre le bureau d’étude
ARTELIA, l’INRAE, et le service RTM Savoie de l’ONF.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
INTRODUCTION
C’est lors de crues torrentielles que les torrents transportent des volumes
considérables de matériaux et engendrent de nombreux dégâts au niveau des enjeux situés
en aval. Les laves torrentielles transportent le plus de matériaux solides en comparaison avec
le charriage (Recking et al., 2013). Elles sont soudaines, rarement prévisibles et possèdent un
grand potentiel de destruction par impact engendrant de nombreux dommages, tant sur le
plan humain que sur le plan économique. Pour faire face à ce risque, il existe deux façons de
se protéger : la première est de réduire la vulnérabilité, par exemple par restriction de
l’urbanisation sur les territoires exposés aux laves torrentielles, ce qui n’est pas toujours
possible et bien souvent les terrains sont déjà urbanisés. La seconde est de mettre en place
des ouvrages de protection afin d’affecter les aléas, par exemple pour arrêter et dévier les
écoulements de laves torrentielles (Givry et Peteuil, 2011). Dans cette seconde approche, le
Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA) et l’ONF œuvrent depuis
plus de 150 ans, au travers des actions du service de Restauration des Terrains en Montagne
(RTM), dans la reforestation des versants de montagne et la construction d’ouvrage de
correction torrentielle afin de protéger les enjeux exposés. Pour agir de façon raisonnée et
optimale, de nombreuses recherches sont menées sur les laves torrentielles afin de proposer
des méthodes et des outils opérationnels capables d’apporter une meilleure compréhension
et évaluation de ce phénomène. Ainsi, ces outils visent à prédire les territoires les plus exposés
aux laves torrentielles et de concevoir des ouvrages de protection les plus adaptés possibles
aux conditions locales.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
restent complexes puisqu’il peut y voir des variations importantes des paramètres constitutifs
des laves torrentielles (plus ou moins fluides, front plus ou moins massif etc.) qui font qu’il
n’est pas évident, contrairement à l’hydraulique en eau claire, de transférer d’un évènement
à l’autre. De plus, l’adaptation des paramètres d’entrée aux conditions de chaque cas d’étude
reste limitée. En effet, malgré le nombre important de laves torrentielles qui se produisent
dans les Alpes françaises, il n’est compté que quelques stations de suivi et l’observation de
ces dernières ainsi que l’acquisition de données suffisantes concernant le phénomène reste
très limitée : les cas d’évènements bien documentés sont donc très rares.
Le logiciel de modélisation HEC-RAS a connu une nouvelle version en 2020 (Version 6.0
(Gibson et Sanchez, 2020)) qui permet la modélisation 2D d’écoulement de type lave
torrentielle par intégration de lois de comportement spécifiques. Le Torrent du Claret, situé
sur la commune de Saint-Julien-Mont-Denis en Savoie (France), a connu une lave torrentielle
le 14 juin 2017. Grâce aux nombreux ouvrages de correction torrentielle ainsi qu’aux
dispositifs d’observations et d’alerte présents sur le torrent, ce phénomène, qui s’est déroulé
en journée, a bien été observé et de nombreuses données ont pu être récoltées. La plage de
dépôts située sur le cône de déjection du torrent, et la station de suivi qui l’équipe, ont permis
l’observation du phénomène d’étalement et de dépôts de la lave torrentielle (Piton et al.,
2018). Ainsi, il est intéressant d’analyser les capacités du modèle numérique HEC-RAS 2D à
reproduire la dynamique d’étalement et de dépôts de laves torrentielles réelles et
documentées dans un bassin de rétention. Pour ce faire, la lave torrentielle du 14 juin 2017
va permettre dans un premier temps de caler le modèle afin d’affiner et de réduire le jeu de
paramètres de calage retenus. Une deuxième lave torrentielle s’est produite sur le torrent du
Claret le 1er juillet 2019. Moins documentée, mais pour laquelle il existe quelques éléments
comparatifs pouvant être étudiés, cette lave torrentielle va permettre de tendre vers une
démarche de validation du modèle précédemment calibré sur l’évènement de 2017. Cette
démarche permet de vérifier (ou non) la capacité du modèle à reproduire un autre évènement
basé sur des paramètres similaires entre les deux laves torrentielles.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Ce chapitre a pour intention de réaliser un état de l’art sur différents aspects essentiels
abordés lors de l’étude bibliographique réalisée pendant ce stage. Dans un premier temps, il
permet au lecteur de mieux appréhender la définition du phénomène torrentiel et du
transport solide, ainsi que la nature et la compréhension actuelle du phénomène de lave
torrentielle. Ce chapitre expose les avancées et compétences actuelles dans la capacité à
reproduire ces évènements au travers de la modélisation. Ainsi, il permet de positionner ce
travail de recherche dans ce contexte actuel des connaissances.
1.1.1. Le charriage
Le charriage est le mode de transport des sédiments sur le fond du lit par roulement
ou saltation (rebond des particules sur le fond du lit) (Cf. Figure 1). Ce transport concerne les
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Les laves torrentielles sont spécifiques aux torrents. En anglais, les termes de «
mudflow » et « debris-flow » sont utilisés pour refléter ces écoulements torrentiels (Jakob et
Hungr, 2005). Bardou (2002) propose une définition plutôt phénoménologique pour décrire
ces écoulements, mais reste toutefois une référence dans la littérature. Ainsi, d’après Bardou
(2002), les laves torrentielles sont des : « écoulements subaériens granulaires lubrifiés,
d'apparence cinématiquement monophasique ».
Les laves torrentielles peuvent être décrites comme des écoulements transitoires par
« bouffées » et sont composées d’un mélange homogène et d’apparence monophasique
d’eau et d’une forte concentration en matériaux solides généralement de l’ordre de 75% de
solide pour 25% d’eau, en volume. Elles présentent une large gamme de granulométrie (des
argiles à des blocs de plusieurs mètres de diamètre). Les laves torrentielles sont des
évènements soudains, violents et pratiquement imprévisibles. Leur déclenchement résulte
d’une multitude de facteurs. Elles se forment généralement lors d’intenses événements
pluvieux, sur des pentes importantes et sur un site dégradé où une quantité importante de
matériaux meubles est disponible (Sobol, 2016). Elles peuvent générer des dommages
considérables, tant sur le plan humain que sur le plan économique.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 2 : Représentation schématique des entités morphologiques d'une bouffée de lave torrentielle.
Source : Bardou (2002), Modifications et traduction : Leborgne (20022).
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Tableau 1 : Classification de Ancey (1999) des laves torrentielles en 3 grandes familles. Source :
Chambon et Laigle (2013).
Les laves torrentielles boueuses sont les plus fréquentes dans les Alpes françaises
(Chambon et Laigle, 2013). Ce sont ces dernières qui sont spécifiquement étudiées dans ce
présent mémoire. C’est pourquoi, les paragraphes suivants seront principalement ciblés sur la
description et les spécificités des laves torrentielles boueuses.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
ꚍ = ꚍc + K·ẏn si ꚍ ≥ ꚍc
Où :
: contrainte de cisaillement [Pa]
ẏ : taux de cisaillement : ẏ du/dz [s-1]
Paramètres rhéologiques d’Herschel-Bulkley :
c : seuil de contrainte [Pa]
K : consistance [Pa.sn]
n : indice d’écoulement [sans unité] (comportement rhéofluidifiant si n<1)
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Tableau 2 : Valeurs typiques des paramètres rhéologiques de Herschel-Bulkley pour les laves
torrentielles boueuses, d'après Coussot (1996). Source : Chambon et Laigle (2013).
Les modèles physiques vont essayer de reproduire des conditions d’écoulement réelles
à une échelle réduite, soit reproduire la géométrie physique de l’écoulement. Le choix du type
de matériaux à utiliser est très important afin qu’il puisse représenter au mieux la
granulométrie de la lave étudiée ainsi que la mécanique du phénomène. La modélisation
physique s’applique généralement à l’étude d’une zone relativement locale de l’écoulement
torrentiel. Plusieurs organismes comme des bureaux d’étude (ex : ARTELIA), des organismes
de recherche (ex : INRAE), ont au sein de leurs locaux un laboratoire afin de réaliser des
modèles physiques spécifiques à l’étude des laves torrentielles. Pour citer un exemple récent,
la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et son Centre d’Analyse Comportementale des
Ouvrages Hydrauliques (CACOH) ont récemment remporté un appel d’offre pour l’étude sur
modèle physique de la plage de dépôt du torrent du Manival en Isère (38). Cette étude a pour
objectif de mieux comprendre le fonctionnement et les réaménagements possibles de la plage
de dépôts. Ils doivent pour ce faire, simuler aussi fidèlement que possible la dynamique des
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Il est recensé dans la littérature que les premiers travaux sur la modélisation
numérique des laves torrentielles datent des années 1970, notamment par Johnson (1970)
(Remaître, 2006). Depuis lors, plusieurs avancées se sont produites en la matière. Aujourd’hui,
la modélisation numérique des laves torrentielles peut être abordée à travers deux
approches : en considérant les laves torrentielles comme un fluide monophasique ou en
considérant les laves comme un fluide bi-phasique selon si l’objectif est de reproduire dans le
premier cas plutôt des laves torrentielles boueuses (mécanique des fluides), ou dans le second
cas des laves torrentielles plutôt granulaires (mécanique des sols) (Remaître, 2006). Il y a
toutefois plus de travaux ayant étudié la modélisation des laves torrentielles boueuses que
pour des laves torrentielles granulaires qui sont encore plus complexes à appréhender. Les
modèles peuvent être utilisés soit en prédétermination, soit en reconstitution des
phénomènes de laves torrentielles.
Modèles 1D
Les modèles 1D, monodimensionnels, furent la première approche d’investigations
numériques afin de simuler la propagation des laves torrentielles, fondés sur une dimension
d’espace (Schaer, 2018). Les équations 1D de Saint-Venant sont ici utilisées afin de calculer
des quantités moyennes sur une section en travers de l’écoulement (Laigle, 2008). Les
modèles de propagation peuvent être regroupés en deux grands groupes : les modèles
mécaniques et les modèles rhéologiques. Les paramètres d’entrée de ces modèles peuvent
différer légèrement mais des paramètres de bases communs restent toutefois nécessaires
comme le choix de la loi de comportement, l’entrée d’une donnée topographique, d’un
hydrogramme et/ou d’un solidigramme (conditions aux limites du modèle), et de la
concentration volumique de la lave torrentielle étudiée (Remaître, 2006). Les modèles les plus
utilisés et développés en 1D s’appuient sur des lois de comportement viscoplastiques avec
comme exemple le modèle VIFLOW 1-D, le modèle Cemagref 1D, le modèle DAN, le modèle
BING, le modèle MODDS, ou le modèle J-DFM 1-D.
Les modèles 1D sont ainsi pour la plupart spécifiques à la simulation de la propagation
de laves torrentielles. Afin de modéliser l’étalement des laves torrentielle sur un cône de
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déjection ou dans une plage de dépôts, il est nécessaire d’utiliser des modèles
bidimensionnels (Remaître, 2006).
Modèles 2D
Les modèles bidimensionnels sont utilisés afin de reconstituer ou de prédire l’étendue
du passage de la lave torrentielle permettant ainsi de délimiter les zones soumises à un aléa,
de prédire la hauteur d’écoulement, l’épaisseur des dépôts et la vitesse de propagation
(Schaer, 2018). En fonction de plusieurs paramètres comme la concentration volumique, la
viscosité de l’écoulement, le choix des lois de comportements des modèles 2D vont différer
(fluide newtonien, fluide à seuil, fluide granulaire, turbulent, etc.) (Remaître, 2006). Les lois
de comportement s’appuient dans la plupart des cas sur les équations de Barré de Saint-
Venant déduites des équations de conservation de la quantité de mouvement et de
conservation de la masse (Remaître, 2006; Schaer, 2018). Les équations de Saint-Venant sont
applicables dans un contexte d’« eau peu profonde » (Shallow Water) et les calculs sont
réalisés grâce à la création d’un maillage de cellules rectangulaires ou triangulaires adaptées
à des données topographiques 3D. Comme pour les modèles 1D, il est nécessaire d’intégrer
des données d’entrée comme les conditions aux limites du modèle (hydrogramme,
solidigramme) et les paramètres rhéologiques spécifiques à l’écoulement étudié
(concentration volumétrique, viscosité). Afin de reconstituer un écoulement par modélisation
2D, les valeurs des paramètres rhéologiques comme données d’entrée sont généralement
supposées ou rétro-estimées selon des observations de terrain (Rickenmann, 2016). Parmi les
modèles les plus utilisés, basés pour la majorité sur des lois de comportement viscoplastiques
(fluides boueux), il peut être cités : Flo2D (O’Brien et al., 1993), Lave2D (Laigle et al., 2003),
et HEC-RAS 2D Version 6.0 (Gibson et Sanchez, 2020).
Le modèle Flo2D a été développé par O’Brien et al., (1993). Il est le modèle 2D payant
le plus connu et le plus utilisé (Chambon et Laigle, 2013; Schaer, 2018; Jakob et al., 2022). Il
est également appelé « modèle quadratique » et repose sur une loi de comportement de
Bingham (soit une loi d’Herschel Bulkley avec un indice n = 1 ; Marchi et al., 2010 ; Schaer,
2018). Il permet la simulation de crues d’eaux claires, d’écoulements boueux et de laves
torrentielles mais reste actuellement et majoritairement utilisé pour représenter les laves
torrentielles boueuses. Des tests ont été faits concernant la simulations des laves torrentielles
granulaires mais sa capacité et sa performance pour ces laves restent discutables (Chambon
et Laigle, 2013). Les équations utilisées sont l’équation de continuité et l’équation de
mouvement bidimensionnelle. Il peut être intégré des conditions aux limites du modèle, des
entrées d’eau à partir d’hydrogrammes d’entrée, des coefficients de rugosité de Manning
pour toutes les cellules du modèle, ainsi qu’une concentration de sédiments modifiable en
fonction des densités apparentes sélectionnées. Le module Mud Flow dans le logiciel FLO-2D
permet d’ajouter la concentration de sédiments à l’hydrogramme d’entrée qui reste fixe sur
toute la durée de l’hydrogramme. En effet, il est encore difficile d’estimer avec des modèles
les fluctuations de la concentration des sédiments (Jakob et al., 2022). Les paramètres
rhéologiques sont également des variables indispensables à spécifier. Le modèle utilise un
modèle numérique de terrain (MNT) afin de créer un maillage de cellules carrées. Le modèle
FLO-2D reste cependant à utiliser avec précaution notamment pour les laves torrentielles à
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
forte concentration volumique. En effet, le modèle de Bingham utilisé pour simuler la viscosité
d’un écoulement peut être une limite d’utilisation lorsque la concentration volumique est trop
importante (Schaer, 2018; Jakob et Hungr, 2005).
Le logiciel HEC-RAS a été développé par le United States Army Corps of Engineers. C’est
un outil utilisé dans le monde entier et familier à de nombreux bureaux d’étude. C’est à partir
de la version 6.0 Beta 3 (Gibson et Sanchez, 2020) avec l’ajout des modules « Mud » et
« Debris » qu’il est possible de modéliser en 2D le transport des sédiments et les écoulements
de fluides non-newtoniens par l’intégration de plusieurs équations. Le modèle HEC-RAS 2D est
depuis l’un des modèles le plus fréquemment utilisé pour la modélisation d’écoulement
viscoplastique d’autant plus qu’il est gratuit et en libre-service sur internet (Jakob et al., 2022).
En modèle 2D, HEC-RAS utilise un maillage irrégulier avec des cellules rectangulaires
mais pouvant varier de forme jusqu’à avoir 8 faces. Cette spécificité permet notamment de
préciser et de raffiner le maillage sur des zones topographiques où une résolution plus
importante est nécessaire, ou bien encore à des endroits où la topographique change
brusquement (digue, berge, route). L’objectif est de définir un modèle de précision et de
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bonne résolution afin d’optimiser les capacités et le temps de calcul du modèle. HEC-RAS
produit des données sur la hauteur et la vitesse d’écoulement pour chaque cellule et pour
chaque pas de temps du calcul. La topographie 3D peut être introduite dans HEC-RAS et la
rugosité est représentée par des coefficients de rugosité de Manning. Selon le terrain d’étude,
il faudra spécifier un coefficient de Manning pour chaque entité spatiale. Un hydrogramme et
sédigramme peuvent être spécifiés dans les conditions aux limites du modèle. Afin de
représenter au mieux le type d’écoulement étudié, plusieurs méthodes peuvent être
sélectionnées, ce qui va changer les termes, variables et paramètres non-newtoniens
nécessaires. HEC-RAS propose six méthodes :
Newtonian Assumptions
Only Bulking
Bingham
O’Brien Equation (Quadratic)
Clastic Grain-Flow
Herschel-Bulkley
La méthode par défaut est celle des hypothèses newtoniennes (Newtonian Assumptions) :
c’est une méthode newtonienne qui utilise les équations standards des « eaux claires ». Only
Bulking est également une méthode newtonienne puisqu’elle ne modifie que le volume du
fluide (Manuel d’utilisation, Gibson et Sanchez, 2020). Les quatre autres méthodes sont quant
à elles des méthodes non newtoniennes. Les modèles et les calculs composant ces six
méthodes sont décrits en détail dans le Manuel de référence technique. Ici, il sera spécifié
simplement l’utilisation et le paramétrage de la méthode de Herschel-Bulkley puisque c’est
cette méthode qui est utilisée pour les simulations dans ce mémoire. Il est aujourd’hui le
modèle qui reflète le mieux ces écoulements non-newtoniens.
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La méthode empirique exponentielle est l’approche par défaut et suppose que le seuil
d’élasticité est une fonction exponentielle de la concentration volumique. « Use Coulomb »
permet d’utiliser la théorie de Coulomb pour calculer ce seuil. L’utilisateur peut également
rentrer directement et manuellement la valeur du seuil avec « User Yield » ce qui sera le cas
dans ce travail afin de pouvoir tester plusieurs valeurs différentes.
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Figure 6 : Bassin versant du torrent du Claret et ses quatre sous-bassins. Source figure : GoogleEarth ;
Source données : Etude de Bassin Versant, RTM/ONF Savoie, (2013).
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Tableau 3 : Caractéristiques spécifiques du bassin versant du Claret. Source : Etude de Bassin Versant,
RTM/ONF Savoie (2013).
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Figure 7 : Etapes et localisation des principaux travaux RTM dans le bassin versant de Claret. Les
étapes de la restauration sont figurées par les lettres (a) à (g). Source : Hugerot (2020).
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régulateur de transport solide. Ce bassin de rétention est composé, de l’amont vers l’aval, de
(Cf. Figure 8) :
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flux torrentiels. La géométrie du barrage filtrant a notamment évolué lors des travaux
de 2018 à partir d’une volonté du RTM dès 19951.
Une piste d’accès afin de permettre aux engins de chantier d’accéder au bassin pour
les travaux de curage et d’entretien.
1
La volonté de revoir l’ouvrage de fermeture émane du service RTM dès 1995, suite à la crue de 1993. Elle a
nécessité une concertation avec les gestionnaires des infrastructures linéaires exposées à l’aval, puis une étude
de faisabilité de modification du pertuis (CEMAGREF). Une étude d’un tiers expert indépendant, Mr Koulinski, a
confirmé l’opportunité de modifier le pertuis faisant suivre une procédure réglementaire entre 2012 et 2017
avant d’être mise en œuvre en 2018.
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Figure 9 : A gauche : Dimensions du barrage de fermeture de la plage de dépôts du Claret avant les
travaux de 2018. Source : Chahrour (2021). A droite : Photo du barrage de fermeture au 01 mars
2013. Source : RTM/ONF Savoie (2013).
Cette géométrie initiale a montré plusieurs limites et plusieurs problèmes ont été
relevés. Lors de la crue du 7 mai 1993 et celle du 14 juin 2017, la plage de dépôts a été remplie
et la fente inférieure du barrage filtrant a été obstruée par de gros blocs ne permettant pas
un auto-curage des matériaux. Dans ces situations, tous les matériaux sont retenus dans le
bassin, même ceux transportés par les petites crues, créant en aval un déficit sédimentaire
déjà présent sur le secteur aval de la confluence avec l’Arc (Etude de Bassin Versant,
ONF/RTM73, 2013). De ce fait, le dimensionnement de la fente inférieure du barrage de
fermeture n’était pas suffisamment grand pour permettre le passage des plus gros blocs des
laves torrentielles les plus fréquentes, nécessitant ainsi des travaux de curage réguliers et
coûteux de la plage de dépôts. De plus, l’organisation et la préparation aux travaux de curage
est assez long, ce qui ne permet pas au système de rétention de fonctionner de manière
optimale. C’est pourquoi, en 2018, un nouveau design de l’ouverture du barrage de fermeture
a été réalisé.
27
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 10 : A gauche : Dimensions du barrage de fermeture de la plage de dépôts du Claret après les
travaux de 2018 (Source : Chahrour (2021)). A droite : Photo du barrage de fermeture au 02 juillet
2019 (Source : INRAE).
28
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
30
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
2
masl : abréviation anglaise de l’unité altitudinale « mètre au-dessus du niveau de la mer ».
31
Figure 12 : Photos de caméra et croquis de synthèse clés des dépôts de la lave torrentielle : (a) T=20 s
après que les coulées de débris aient atteint l'entrée, quelques blocs rocheux se sont arrêtés derrière
les dents freineuses ; (b) T=25 s, tout le front granulaire de la coulée de débris a été déposé ; (c) T=53
s, la plupart du flux passait en rive droite du dépôt, s'étendant rapidement sur toute la largeur du
bassin ; (d) T=76 s, la plupart du flux passe toujours en rive droite, en aval un flux de recirculation s'est
déposé et est apparu sur la caméra car les flux ont atteint le barrage filtrant, bouchant la fente
inférieure et remplissant la partie aval du bassin. Cette recirculation a remblayé le bassin jusqu'à ce
que l'épaisseur du dépôt atteigne la fente supérieure. Source : Piton et al. (2018), Traduction
française : Leborgne (2022).
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 12 (suite) : (e) T=137 s, le flux de recirculation a ralenti probablement parce que la majeur
partie du flux est alors passé par la fente supérieure ; (f) T=297 s, le remplissage du bassin est alors
maximum, la majeur partie du flux est concentré sur le dépôt à l'intérieur d'une veine fluide évidente ;
(g) T=610 s, l’auto-curage est en cours, deux chemins d'écoulement évidents drainent le flux restant
venant de l'amont mais globalement le niveau de remplissage diminue. La baisse de l'activité de
transport à l'entrée a fait passer l'activité du géophone (géophone situé en amont de la plage de
dépôts) sous le seuil d'acquisition des images : arrêt de la caméra ; (h) T=6000 s, quelques images
sont prises d'un dépôt drainé et inactif depuis un moment. Source : Piton et al. (2018), Traduction
française : Leborgne (2022).
33
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Tableau 4 : Principales étapes et durées dans le piégeage de la lave torrentielle observée dans la
Figure 13. Sources : Piton et al. (2018), traduction française : Leborgne (2022).
Heure Durée Observations Figure 12
34
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 13 : Synthèse de l’évènement en 3 situations : (1) Dépôts homogènes dans la plage de dépôts
et obstruction de la fente inférieure du barrage ; (2) remplissage et auto-curage par la fente centrale
avec une profondeur maximale atteinte par la lave de 5,1m ; (3) situation après crue avec une
profondeur des dépôts de 4m (par rapport à la base de la fente centrale). Sources : Piton et al. (2018),
Modifications et traduction française : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 14 : Nouveau profil en long synthétique avant la lave torrentielle de 2017. Réalisation :
Leborgne (2022).
Ces deux pentes ainsi déterminées sont extrapolées à partir d’outils SIG (logiciel QGIS)
sur toute la largeur de la plage afin de recréer une topographie 3D plus représentative de l’état
initial avant le passage de la lave torrentielle, et qui sera utilisée comme donnée d’entrée dans
le logiciel HEC-RAS. Les niveaux topographiques des berges et digues de la plage de dépôts
n’ayant pas été affectés par le passage de la lave, ces derniers ont été conservés à partir du
MNT de 2001 et ont été intégrés au nouveau MNT par fusion des deux, réalisée à partir du
logiciel GlobalMapper.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 15 : Sous-estimation des dépôts du MNT 2001 par rapport aux nouveaux niveaux de dépôts
déterminés. Réalisation : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 16 : Nouveau profil en long synthétique post évènement. Réalisation : Leborgne (2022).
Il est constaté une rupture de pente entre les dépôts amont et les dépôts aval. Comme
précédemment, le profil peut être simplifié à partir de deux pentes principales : une pente
représentative des dépôts amont d’environ 12,7% et une pente représentative des dépôts
aval d’environ 5,7%. Les données disponibles dans la zone amont sont peu nombreuses et le
niveau de remplissage ainsi que la pente de dépôt doivent être considérés comme incertains.
Enfin, la Figure 18, regroupe les profils en long modifiés des nouveaux MNT à intégrer
dans le logiciel HEC-RAS 2D, avant et après le passage de la lave torrentielle du 14 juin 2017.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 17 : Comparaison du profil en long du MNT de septembre 2018 avec le profil en long modifié.
Source : Leborgne (2022).
Figure 18 : Comparaison des profils en long modifiés avant et après évènement. Source : Leborgne
(2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Dans le modèle HEC-RAS 2D construit, cette couche de Manning est d’une résolution
de 0,5 m sur 0,5 m.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 19 : Couche CorineLandCover importée dans HEC-RAS. ID : 1 : lit du torrent (Manning = 0,04 /
0,05 / 0,08) ; 2 : présence d’arbres (Manning = 0,18) ; 3 et 4 : piste et route (Manning = 0,025) ; 5 :
terrains agricoles (Manning = 0,04). Réalisation : Leborgne (2022).
Tableau 5 : Coefficients de Manning retenus pour les simulations reflétant la rugosité du lit du torrent
et du fond de la plage de dépôts. M1 à M3 : coefficient de Manning 1 à 3. Source : Leborgne (2022).
Coefficient de Manning
retenus pour le lit du torrent
M1 0,04
M2 0,05
M3 0,08
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Qp = V·2/T (1)
Où :
Qp : débit de point [m3/s]
V : volume totale de la lave torrentielle [m3]
T : Durée de l’évènement [s] (ici = 5 min, soit 300 s)
Figure 20 : Signal géophone enregistré lors du passage de la lave du 14 juin 2017. Source : Données
RTM et INRAE (2017).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 21 : Hydrogramme triangulaire pour un débit de pointe (Qp) de 73 m3/s, soit un volume de 11
000 m3.
Tableau 6 : Paramètres des volumes et débits de pointe (Qp) retenus pour les simulations HEC-RAS
(lave torrentielle 2017) . V1 à V3 : volume 1 à 3. Source : Leborgne (2022)
Volume Qp
[m3] [m3/s]
V1 9 000 60
V2 11 000 73
V3 13 000 87
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Après des premières simulations exploratoires réalisées par Mathieu Valentin (2022)
du RTM Isère, une première orientation concernant les valeurs attribuées aux paramètres
rhéologiques a été prise. De plus, le choix des valeurs attribuées aux rapports ꚍc/ρ et de K/ꚍc a
été guidé par une analyse de ces derniers dans l’étude de Bassin Versant du RTM Savoie,
(2013). Déterminés par des mesures sur d’autres sites aux alentours du torrent du Claret, ils
montraient que le rapport K/ꚍc se trouvait entre 0,1 et 0,3, en étant plus proche de la valeur
de 0,3 et que le rapport ꚍc/ρ variait entre 1 et 1,5. De ce fait, trois classes de rhéologie ont été
initialement retenues pour les simulations, avec des valeurs de ꚍc/ρ égales à 1,18 ; 1,33 ; 1,43.
L’exploration de ces valeurs via le logiciel HEC-RAS 2D à travers l’analyse des résultats
convergeait vers une trop grande viscosité en comparaison à la lave torrentielle réellement
observée le 14 juin 2017 par vidéo. Des ratios plus faibles de ꚍc/ρ, préconisés par les
connaissances empiriques des RTM après une réunion d’échange, ont été explorés afin de
tendre vers une viscosité plus fluide et donc plus représentative de l’évènement passé (ratio
de ꚍc/ρ égal à : 0,5 ; 0,75 et 1). Après une ré-analyse des évènements historiques et des
quelques observations disponibles sur le torrent Saint Julien, voisin du Claret, il est possible
d’attribuer des valeurs du rapport ꚍc/ρ selon la viscosité d’une lave torrentielle :
Lave torrentielle boueuse fluide : 0,5 à 0,7 m2.s-2
Lave torrentielle boueuse à viscosité moyenne : 0,7 à 0,9 m2.s-2
Lave torrentielle boueuse visqueuse : > 1 m2.s-2
Il reste important de garder à l’esprit que ces valeurs ne sont pas directement transposables
au torrent du Clairet, qu’elles reflètent donc une part d’incertitude. A des fins de comparaison,
les ratios de K/ꚍc initialement utilisés dans les premières simulations (et mal connus sur le
terrain), ont été conservés (Cf. Tableau 7).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Tableau 7 : Paramètres rhéologiques retenus pour les simulations HEC-RAS 2D. R1 à R6 : jeux de
paramètres rhéologiques 1 à 6. Source : Leborgne (2022).
K/ꚍc ꚍc/ρ ꚍc K
[sn] [m2.s-2] [Pa] [Pa.sn]
R1 0.1 1.18 2360 236
R2 0.2 1.33 2660 532
R3 0.3 1.43 2850 855
R4 0.1 0.5 1000 100
R5 0.2 0.75 1500 300
R6 0.3 1 2000 600
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 22 : Exemple de vannes à levage vertical (« Slice gâtes »). ZU : élévation de la ligne de niveau de
l'énergie amont ; ZD : élévation de la surface de l'eau en aval ; ZS : élévation de la crête du déversoir à
travers la vanne ; B : hauteur de l’ouverture de la vanne [m]. Source : Gary W. (2021).
Figure 23 : Profil en travers représentant la géométrie du barrage filtrant dans le logiciel HEC-RAS 2D
pour la lave torrentielle de 2017. Réalisation : Leborgne (2022).
Pour une géométrie de type « Colvert » il est utilisé les équations de Saint-Venant pour
un écoulement à surface libre qui calculent des forces de frottements sur un ponceau d’une
longueur d’ouvrage généralement de plusieurs mètres. Cette géométrie ne représente pas le
cas du barrage filtrant de la plage de dépôts dont la structure est d’une épaisseur de 0,50 m,
faible devant l’épaisseur du fluide. Les calculs pour un barrage à vanne de vidange sont basés
sur la loi hauteur/débit et permettent de prendre en compte le gabarit plus petit de cette
singularité via une loi d’orifice. L’équation pour un écoulement libre à travers une vanne
utilisée par HEC-RAS est la suivante :
𝑄 = 𝐶 ⋅ 𝑊 ⋅ 𝐵 ⋅ √2 ⋅ 𝑔 ⋅ 𝐻
Où :
Q : Débit [m3/s]
C : Coefficient de débit
W : Largeur de la vanne [m]
B : Hauteur de l'ouverture de la vanne [m]
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Le coefficient de débit (C) est estimé à dire d’expert à 0,68. Il n’est pas discuté dans ce présent
mémoire. Il peut toutefois avoir un effet potentiel important sur les niveaux atteints au droit
du barrage filtrant.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 24 : Modèle HEC-RAS 2D construit sur fond topographique modifié (lave torrentielle 2017).
Réalisation : Leborgne (2022).
3.2. Résultats
Cette première partie des résultats permet de réaliser une comparaison visuelle entre
l’analyse qualitative réalisée par Piton et al., (2018) sur les différentes phases de remplissage
de la plage de dépôts observées au travers de la vidéo de l’évènement, et les rendus
cartographiques d’une modélisation HEC-RAS 2D (identiques pour n’importe quelle lave
torrentielle simulée). La cartographie de la Figure 25 représente les vitesses d’écoulements
(avec des vecteurs de vitesses représentés par des flèches noires) et les profondeurs (avec des
lignes de courants représentées par les lignes blanches) modélisées pour la lave torrentielle
comprenant un ꚍc/ρ de 1 m2.s-2 ; un débit de 87 m3/s et un coefficient de Manning de 0,08, et
à des temps de simulation différents :
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 25 : Comparaison de l’analyse schématique par Piton, et al., (2018) avec le cas de la
modélisation 2D par HEC-RAS pour une lave torrentielle comprenant un ꚍc/ρ = 1 m2.s-2 ; un débit = 87
m3/s et un coefficient de Manning = 0,08. (a) : Similitudes observées quant à l’effet séparateur des
50
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
dents freineuses mais absence de la modélisation du dépôt du front granulaire au niveau des dents.
(b) : Observation d’un flux plus important côté rive gauche, à l’inverse de l’analyse schématique.
Figure 25 (suite) : (c) et (d) : Aucun chemin préférentiel d’écoulement, ni de recirculation observé par
modélisation 2D. Réalisation Leborgne (2022).
51
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
(a) Temps à 48 s : Entrée de la lave torrentielle dans la plage de dépôts. Des similitudes
sont constatées entre l’analyse schématique et la modélisation par HEC-RAS 2D avec
la séparation de la lave torrentielle en deux flux par les dents freineuses. Cependant,
aucun dépôt du front granulaire ou de quelques blocs n’est modélisé par HEC-RAS qui
n’intègre pas ces éléments (modèle fluide pure).
(b) Temps à 1 min 12 s : le chemin préférentiel emprunté par la lave torrentielle en rive
droite ainsi que la recirculation observée sur la vidéo, et représentés
schématiquement, ne sont pas observés par la modélisation par HEC-RAS 2D. Ces
constats peuvent être expliqués par le fait que la topographie du fond de la plage de
dépôts, modifiée et intégrée dans HEC-RAS, a été interpolée sur toute la largeur de la
plage à partir des niveaux de dépôts déterminés au droit des dents freineuses. Si la
topographie induite par le dépôt du front granulaire avait été rajoutée manuellement
dans HEC-RAS, il se pourrait qu’une visualisation de ces phénomènes soit possible.
(c) Temps à 2 min 10 s : Juste avant le déversement de la lave par le pertuis central,
aucune recirculation n’est observée. Une perte de vitesse est notée au droit du
barrage. Cela peut s’expliquer par un potentiel effet de remplissage homogène et par
l’absence d’apport préférentiel issu de la rive droite.
(d) Temps à 5 min : Les vitesses d’écoulement sont également plus faibles, ce
ralentissement peut s’expliquer probablement par le passage de la majeure partie du
flux par la fente centrale. Aucune recirculation n’est observée sur la modélisation 2D
comme c’était le cas sur les images de terrain. Il est constaté une alimentation
homogène plutôt qu’une veine fluide principale.
Les différences observées dans cette comparaison pourraient faire l’objet d’études
approfondies. Une piste hypothétique peut être avancée sur l’utilisation, par HEC-RAS 2D, des
équations de Barré de Saint-Venant moyennant le comportement sur toute l’épaisseur de
l’écoulement. Peut-être qu’en différenciant l’épaisseur de la lave torrentielle en deux phases :
une phase solide sur les premiers mètres de profondeur et une phase fluide sur l’écoulement
surnageant, il serait possible d’observer cette recirculation au droit du barrage. L’écoulement
modélisé est alors tridimensionnel, sortant de ce fait, du domaine d’application des équations
de Barré de Saint-Venant. Cette hypothèse mettrait alors en avant une limite potentielle dans
l’utilisation des équations de Barré de Saint-Venant dans ce cas précis de modélisation de lave
torrentielle impactant un ouvrage barrant l’ensemble du chenal.
La suite de l’analyse vise à mener une étude paramétrique permettant de sélectionner le
ou les jeux de paramètres les plus représentatifs de l’évènement étudié.
3.2.2. Niveaux des dépôts atteints au droit du barrage filtrant et de la 1ère dent
freineuse
Les résultats des simulations avec les trois coefficients de rugosité de Manning, les trois
débits de pointe et les 6 jeux de paramètres rhéologiques retenus sont représentés sous forme
graphique. Pour ne pas surcharger le corps du mémoire, les résultats sous formes de tableaux
sont consultables en Annexe 2.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Pour la lave torrentielle du 14 juin 2017, il est question d’analyser l’influence des
coefficients de rugosité de Manning, des débits et des différentes rhéologies des laves
torrentielles notamment sur les niveaux des dépôts maximums ainsi que les dépôts finaux
atteints par les différentes laves torrentielles simulées au droit de la dent n°1 (dent la plus en
amont) et au droit du barrage filtrant. Les durées de traversée des laves sont également
comparées à celle déterminée pour la lave du 17 juin 2017, soit 54s (± 5s) pour une distance
de 99,60 m (du barrage filtrant à la dent n°1 en amont du bassin de rétention).
Les valeurs des dépôts obtenues au droit du barrage filtrant sont extraites des
simulations à 1 m en amont du barrage. En effet, il a été constaté grâce aux profils en long
exportés du logiciel HEC-RAS, une chute des profils sur environ 1 m au niveau du barrage
(exemple d’un profil en long d’une lave torrentielle simulée, Cf. Figure 26). Après vérification
des données d’entrée et des différents paramètres de construction du modèle, il n’a pas été
trouvé d’explication à cette chute qui donne au niveau du barrage (distance = 0m) des valeurs
inférieures à la cote de la base du pertuis central (694,00 masl). Les valeurs retrouvées par les
simulations tournent aux alentours de 693,80 masl. Les dépôts finaux des différentes
simulations ne devraient pas se situer en-dessous de la cote du pertuis. Il a donc été supposé
un problème interne spécifique au logiciel HEC-RAS puisque le barrage est une singularité dans
le modèle, une entité à part entière ajoutée à la topographie avec des cotes bien identifiées.
Figure 26 : Exemple de profil en long des dépôts finaux montrant la chute du profil au droit du
barrage filtrant. Source : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 27 : Niveaux maximums atteints par les laves torrentielles au droit du barrage filtrant pour les
simulations HEC-RAS 2D, lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 28 : Niveaux finaux des dépôts au droit du barrage filtrant pour les simulations HEC-RAS 2D,
lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002).
légèrement les niveaux maximums atteints avec une différence maximale de 0,24 m entre les
simulations.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 29 : Niveaux maximums atteints par les laves torrentielles au droit de la dent n°1 pour les
simulations HEC-RAS 2D, lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 30 : Niveaux finaux des dépôts au droit de la dent n°1 pour les simulations HEC-RAS 2D, lave
torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
des variations de niveaux en amont de la plage de dépôts, influencées donc par la rhéologie
des laves torrentielles.
Figure 31 : Profils en long des 54 laves torrentielles simulées représentant les dépôts finaux. Profils en
long regroupés en six ensembles. Réalisation : Leborgne (2022).
Figure 32 : Profils en long de 4 laves torrentielles simulées avec le même coefficient de de rugosité de
Manning (0.04), le même rapport de ꚍc/ρ (1.33 m2.s-2) mais des débits différents (60, 73 et 80 m3/s).
Réalisation : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 33 : Profils en long de 6 laves torrentielles simulées avec le même coefficient de rugosité de
Manning (0.04), le même débit (73 m3/s) mais des rapports de ꚍc/ρ différents (0.5, 0.75, 1, 1.18, 1.33
et 1.43 m2.s-2). Réalisation : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Ces huit laves torrentielles regroupent les trois différents débits expérimentés au
travers des simulations. Toutefois, quatre laves sur huit ont un débit de 87m3/s (soit un
volume de 13 000m3), deux laves sur huit ont un débit de 73m3/s (soit un volume de 11 000m3)
et deux laves sur huit ont un débit de 60m3/s (soit un volume de 9 000m3).
Concernant les coefficients de rugosité de Manning, ils ont une légère influence sur la
durée de traversée des laves torrentielles dans la plage de dépôts. Sur les huit laves
torrentielles se situant dans l’intervalle d’incertitude, trois laves ont un coefficient de Manning
de 0,04, trois laves également ont un coefficient de Manning de 0,05 et deux laves ont un
coefficient de Manning de 0,08.
Figure 34 : Temps de traversée des 54 laves torrentielles simulées. Réalisation : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Depuis les travaux d’adaptation du barrage filtrant de 2018, la lave torrentielle du 1er
juillet 2019 fut la deuxième lave torrentielle du torrent. Le premier évènement fut la lave
torrentielle du 17 juin 2019. Cette première lave fut de très faible intensité, caractérisée de
crue « transparente », les dépôts de cette lave torrentielle restent non significatifs (Rapport
d’évènement, RTM/ONF Savoie, 2019).
La crue du 1er juillet 2019 représente de ce fait le 1er évènement d’importance notable
depuis la modification du barrage filtrant en 2018. L’origine de la cette crue provient d’un
orage violent situé sur le massif des Ecombre (Croix des Têtes) apparu vers 20h30-21h00. Le
détecteur de lave torrentielle SFTRF (Société Française du Tunnel Routier du Fréjus) du torrent
du Claret s’est déclenché à 22h13 le 1er juillet 2019 donnant ainsi l’alerte d’un phénomène de
lave torrentielle. Cette lave torrentielle provient principalement du Ravin du Milieu et de la
combe Mouillée et s’est propagée jusqu’à la confluence avec l’Arc sans encombre notable, si
ce n’est la déstabilisation de la passerelle métallique située sous le pont SNCF par arrachement
de son appui amont (Rapport d’évènement, RTM/ONF Savoie, 2019).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 35 : Laisses de crue apparentes sur le barrage filtrant et sur les digues latérales en
enrochements (photo RTM73, 02/07/2019).
Figure 36 : Etat final de la plage de dépôts après le passage de la lave torrentielle du 1er juillet 2019
(photo RTM73, 02/07/2019).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 37 : A gauche : dépôts latéraux résiduels en rive gauche après le passage de la lave torrentielle
du 1er juillet 2019 (photo RTM73, 02/07/2019). A droite : dépôts latéraux résiduels en rive droite
(photo RTM73, 02/07/2019).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 38 : Profil en long reflétant l'état initial, avant la lave torrentielle de 2019. Réalisation :
Leborgne (2022), Sources des données : ONF/RTM73 : relevé topographique post récolement, octobre
2018.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Le volume total mobilisé par la lave torrentielle du 1er juillet 2019 a été estimé avec
une forte incertitude par les experts du service RTM Savoie entre 10 000 et 20 000 m3. Cette
estimation vient du fait qu’il a été retrouvé dans le lit du torrent entre 6 000 et 8 000 m3 et
qu’environ 5 000 m3 de matériaux grossiers étaient présents dans l’Arc, le volume de fraction
fine qui avait déjà été lessivé par l’Arc étant inconnu. N’ayant pas de signal géophone
disponible donnant la durée du passage de la lave, il a été fait l’hypothèse que la durée de
l’évènement est la même que celle de la lave de 2017, soit 5 min, avec une montée au pic de
5s. L’hypothèse de trois hydrogrammes triangulaires est également conservée pour ce
phénomène. Il a été choisi de sélectionner trois débits de pointe selon trois volumes
différents. Les trois volumes expérimentaux sont présentés dans le Tableau 8.
Tableau 8 : Paramètres des volumes et débits de pointe (Qp) retenus pour les simulations HEC-RAS
(lave torrentielle 2019). V1’ à V2’ : volume 1 à 2. Source : Leborgne (2022).
Volume Qp
[m3] [m3/s]
V1’ 10 000 67
V2’ 15 000 100
V3’ 20 000 133
Tableau 9 : Paramètres rhéologiques retenus pour les simulations HEC-RAS 2D. R1, R5 et R6 : jeux de
paramètres rhéologiques 1, 5 et 6. Source : Leborgne (2022).
K/ꚍc ꚍc/ρ ꚍc K
[sn] [m2.s-2] [Pa] [Pa.sn]
R1 0.1 1.18 2360 236
R5 0.2 0.75 1500 300
R6 0.3 1 2000 600
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 39 : Profil en travers représentant la géométrie du barrage filtrant dans le logiciel HEC-RAS 2D
pour la lave torrentielle de 2019. Réalisation : Leborgne (2022).
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
été choisi une condition de type « Normal Depth » pour la lave torrentielle de 2017. Après
avoir réalisé les premières simulations pour 2019, il a été constaté que ce choix ne permettait
pas l’écoulement naturel observé par la lave torrentielle de juillet 2019. La pente plus douce
au niveau du canal d’EDF, générait une augmentation du niveau de la lave en aval du modèle
avec la condition de type « Normal Depth », niveau élevé qui influençait les niveaux de dépôts
dans le bassin de rétention. Pour les simulations de 2017, cette influence n’a pas été observée
puisque les débits passant l’ouvrage étaient faibles et les niveaux influencés en aval
n’atteignaient pas le niveau de base du pertuis central. Ainsi, afin de contrer ce problème et
de ne plus avoir d’influence au niveau du barrage filtrant, il a été choisi d’imposer une loi de
tarage à la condition aval du modèle (Rating Curve) calée en considérant une condition
d’écoulement critique (nombre de Froude = 1).
De plus, le lissage du MNT précédemment réalisé pour le modèle de 2017, provoquait
une trop forte rupture de pente qui laisse observer un effet de seuil bloquant une petite partie
des matériaux influençant également les niveaux de dépôts de la plage de dépôts. Ainsi, sur
le nouveau MNT il a été interpolé une pente régulière en continuité avec la pente en aval du
barrage afin de palier à cet effet (modification visible sur la Figure 40 représentant le modèle
HEC-RAS 2D construit pour reproduire numériquement la lave torrentielle du 1er juillet 2019).
Les trois types de paramètres rhéologiques sélectionnés sont introduits (R1, R5, R6).
Le zonage du coefficient de rugosité de Manning est préservé avec la couche
CorineLandCover. Le temps de simulation des laves torrentielles reste également le même que
précédemment, soit une durée de 25 min afin de permettre d’observer l’auto-curage de la
plage de dépôts.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 40 : Modèle HEC-RAS 2D construit sur fond topographique modifié (lave torrentielle 2019).
Réalisation : Leborgne (2022).
4.2. Résultats
Les résultats des simulations réalisées avec un seul coefficient de rugosité de Manning
(0.04), les trois débits de pointe et les 6 jeux de paramètres rhéologiques retenus sont
représentés sous forme graphique. Pour la lave torrentielle du 1er juillet 2019, il est question
d’analyser l’influence des débits et des différentes rhéologies des laves torrentielles
notamment sur les niveaux des dépôts maximums ainsi que les dépôts finaux atteints par les
différentes laves torrentielles simulées au droit du barrage filtrant. La répartition spéciale des
dépôts résiduels est aussi un critère d’analyse dans le bassin de rétention puisqu’il a été
observé des dépôts latéraux juste en amont du barrage de fermeture.
70
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Les valeurs de niveaux des dépôts atteints par les laves torrentielles simulées sont
relevées au droit du barrage filtrant (distance horizontale : 0 m). En effet, contrairement aux
simulations précédentes de 2017, il n’est pas observé ici une chute des profils en long qui
mettait en doute les valeurs simulées au pied du barrage.
Les niveaux maximums atteints par les 9 laves torrentielles simulées sont tous
inférieurs au niveau maximum de référence (697,1 masl) (Cf. Figure 41). Les niveaux
maximums simulés se situent entre un minimum de 692,54 masl pour la lave torrentielle avec
un débit de 67 m3/s et un rapport de ꚍc/ρ de 1,18 m2.s-2 et un maximum de 694,63 masl pour
un débit de 133 m3/s et un rapport de ꚍc/ρ de 0,75 m2.s-2. Ainsi, aucune mise en charge du
barrage n’est simulée. Pour ces résultats, ce sont, comme pour l’autre cas test, les laves les
moins visqueuses mais avec le plus fort débit qui donnent des niveaux de lave atteints les plus
importants.
Les niveaux atteints vont être influencés au premier ordre par les débits des laves
visibles sur la figure par les 3 couleurs principales (vert : 133 m3/s ; rouge : 100 m3/s et bleu :
67 m3/s) avec une différence maximale de 1,89 m.
Les paramètres rhéologiques n’influencent que très peu les niveaux maximums
(différentes nuances pour chaque couleur) avec une différence maximale de 0,32 m.
Une explication hypothétique est proposée dans la partie 4.3. Analyses et
interprétations sur le fait que ces niveaux maximums simulés restent bien inférieurs au niveau
maximum atteint par la lave torrentielle du 1er juillet 2019.
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Figure 41 : Profils en long avec les niveaux maximums atteints par les 9 simulations de laves
torrentielles avec un coefficient de rugosité de Manning commun de 0.04. Réalisation : Leborgne
(2022).
Il peut être observé sur la Figure 42 que les niveaux finaux atteints par les différentes
laves simulées sont plutôt proches du niveau de référence qui est situé au pied du barrage à
690 masl. Les valeurs des simulations sont prises au niveau du barrage filtrant (distance
horizontale = 0 m sur la Figure 42) et vont d’un minimum de 690.17 masl à un maximum de
690.54 masl, ce qui reste tout à fait acceptable pour de la modélisation 2D d’écoulement non
Newtonien. Ces niveaux sont influencés principalement par les paramètres rhéologiques des
laves (regroupement de tous les profils en long simulés en 3 principaux fuseaux de profils
visibles sur la Figure 42). Les volumes et donc les débits n’ont aucune influence sur les niveaux
des dépôts. En effet, les valeurs obtenues pour des laves avec la même rhéologie mais avec
les 3 débits différents sont exactement les mêmes.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 42 : Profils en long avec les niveaux finaux atteints par les 9 simulations de laves torrentielles
avec un coefficient de rugosité de Manning commun de 0.04. Réalisation : Leborgne (2022).
Aucun dépôt latéral n’a été modélisé par le modèle HEC-RAS 2D au bout des 25 min de
simulation. Toutes les laves torrentielles simulées montrent un dépôt de matériaux uniforme
sur toute la largeur de la plage de dépôts (Cf. exemple, Figure 43). Une même explication
hypothétique de ce constat est proposée dans la partie suivante.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
Figure 43 : Exemple de la répartition uniforme des dépôts finaux de la lave torrentielle avec un
coefficient de rugosité de Manning de 0.04, un débit de 133 m3/s et un ꚍc/ρ de 1,18 m2.s-2 au bout
de 25 min de simulation. Réalisation : Leborgne (2022).
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modélisation a donné un volume de 46 000 m3. Ce volume semble très exagéré par rapport
aux estimations faites par les experts du RTM Savoie (entre 10 000 et 20 000 m3). Ces 46 000
m3 représenteraient toutefois le volume nécessaire pour la lave afin d’atteindre les 697,10
masl sans obstruction du barrage, mettant alors en avant une sous-estimation de la gamme
de volume testé. Si l’hypothèse d’une obstruction temporaire du barrage de fermeture est
faite, un volume moins conséquent pourrait alors permettre d’atteindre ce niveau maximum
par accumulation et remplissage de la plage de dépôts. Cette obstruction pourrait également
expliquer en partie les dépôts résiduels latéraux observés après la lave de 2019 et non
observables par les simulations 2D. Les niveaux de dépôts finaux des simulations restent
cohérents puisqu’une fois l’obstruction débloquée, l’auto-curage reprendrait et purgerait le
bassin de rétention jusqu’à retrouver un niveau à la base du barrage soit à 690 masl, résultats
retrouvés par les simulations.
Avec HEC-RAS il serait possible de modéliser cette obstruction, pas de façon
automatique mais de façon manuelle et programmée (ex : l’ouverture et la fermeture de la
vanne verticale à deux instants donnés, fixés par le modélisateur). Cependant, cela n’est
actuellement pas possible rigoureusement puisqu’il n’existe aucune donnée disponible sur le
moment où il y aurait le début d’une obstruction et le moment où elle se serait débloquée. Si
ce phénomène peut s’envisager, il sera question de simplement reproduire une obstruction
connue et non pas de pouvoir prédire ce genre de phénomène.
Un nouveau géophone complémentaire implanté en aval du barrage filtrant et un
capteur à ultrason suspendu en face de la fente à 2 m en amont du barrage à hauteur des ailes
du barrage ont été mis en place en Novembre 2020. Depuis, ces derniers permettent
notamment de connaitre l’activité de transport solide et d’évaluer l’évolution du niveau de
l’écoulement dans la plage de dépôts au cours du temps. Ils permettraient ainsi de détecter
s’il y a une obstruction du barrage filtrant.
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Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
CONCLUSION
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cette hypothèse pour cette lave torrentielle, il n’est donc pas possible de reproduire ce
phénomène au travers de la modélisation HEC-RAS. De plus, il est bon de rappeler que d‘un
évènement à l’autre, les paramètres constitutifs d’une lave torrentielle varient, et il persiste
ici des incertitudes sur le volume réel de la lave torrentielle de 2019.
Les nouveaux dispositifs d’observation mis en place en novembre 2020 en aval du
bassin de rétention du torrent du Claret permettent aujourd’hui d’être dans la capacité de
savoir si un phénomène d’obstruction temporaire se produit. Très récemment, le 18 août 2022
vers les 18h30, une lave torrentielle s’est produite dans le torrent du Claret. Plus de 2 100
images ont été prises par la caméra, les géophones ainsi que le capteur de niveau situé en
amont du barrage permettent d’avoir de nombreuses données. Il s’agit probablement de la
deuxième observation de remplissage et de vidange enregistrée de la plage de dépôts du
torrent du Claret. Ainsi, une perspective de ce travail serait d’étudier ce dernier phénomène
de lave torrentielle produite sur le torrent du Claret, afin d’accomplir la validation du modèle.
77
Mémoire de recherche - Leborgne J., 2022
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Figure 19 : Couche CorineLandCover importée dans HEC-RAS. ID : 1 : lit du torrent (Manning = 0,04 /
0,05 / 0,08) ; 2 : présence d’arbres (Manning = 0,18) ; 3 et 4 : piste et route (Manning = 0,025) ; 5 :
terrains agricoles (Manning = 0,04). Réalisation : Leborgne (2022). .................................................... 42
Figure 20 : Signal géophone enregistré lors du passage de la lave du 14 juin 2017. Source : Données
RTM et INRAE (2017). ............................................................................................................................ 43
Figure 21 : Hydrogramme triangulaire pour un débit de pointe (Qp) de 73 m 3/s, soit un volume de 11
000 m3. .................................................................................................................................................. 44
Figure 22 : Exemple de vannes à levage vertical (« Sluice gates »). ZU : élévation de la ligne de niveau
de l'énergie amont ; ZD : élévation de la surface de l'eau en aval ; Zsp : élévation de la crête du déversoir
à travers la vanne ; B : hauteur de l’ouverture de la vanne [m]. Source : Gary W. (2021). ................... 47
Figure 23 : Profil en travers représentant la géométrie du barrage filtrant dans le logiciel HEC-RAS 2D
pour la lave torrentielle de 2017. Réalisation : Leborgne (2022).......................................................... 47
Figure 24 : Modèle HEC-RAS 2D construit sur fond topographique modifié (lave torrentielle 2017).
Réalisation : Leborgne (2022)................................................................................................................ 49
Figure 25 : Comparaison de l’analyse schématique par Piton, et al., (2018) avec le cas de la modélisation
2D par HEC-RAS pour une lave torrentielle comprenant un ꚍc/ρ = 1 m2.s-2 ; un débit = 87 m3/s et un
coefficient de Manning = 0,08. (a) : Similitudes observées quant à l’effet séparateur des dents
freineuses mais absence de la modélisation du dépôt du front granulaire au niveau des dents. (b) :
Observation d’un flux plus important côté rive gauche, à l’inverse de l’analyse schématique. ........... 50
Figure 26 : Exemple de profil en long des dépôts finaux montrant la chute du profil au droit du barrage
filtrant. Source : Leborgne (2022). ........................................................................................................ 53
Figure 27 : Niveaux maximums atteints par les laves torrentielles au droit du barrage filtrant pour les
simulations HEC-RAS 2D, lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002). ................................. 55
Figure 28 : Niveaux finaux des dépôts au droit du barrage filtrant pour les simulations HEC-RAS 2D,
lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002). .......................................................................... 56
Figure 29 : Niveaux maximums atteints par les laves torrentielles au droit de la dent n°1 pour les
simulations HEC-RAS 2D, lave torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002). ................................. 57
Figure 30 : Niveaux finaux des dépôts au droit de la dent n°1 pour les simulations HEC-RAS 2D, lave
torrentielle 2017. Réalisation : Leborgne (2002). ................................................................................. 58
Figure 31 : Profils en long des 54 laves torrentielles simulées représentant les dépôts finaux. Profils en
long regroupés en six ensembles. Réalisation : Leborgne (2022). ........................................................ 59
Figure 32 : Profils en long de 4 laves torrentielles simulées avec le même coefficient de de rugosité de
Manning (0.04), le même rapport de ꚍc/ρ (1.33 m2.s-2) mais des débits différents (60, 73 et 80 m3/s).
Réalisation : Leborgne (2022)................................................................................................................ 59
Figure 33 : Profils en long de 6 laves torrentielles simulées avec le même coefficient de rugosité de
Manning (0.04), le même débit (73 m3/s) mais des rapports de ꚍc/ρ différents (0.5, 0.75, 1, 1.18, 1.33
et 1.43 m2.s-2). Réalisation : Leborgne (2022). ...................................................................................... 60
Figure 34 : Temps de traversée des 54 laves torrentielles simulées. Réalisation : Leborgne (2022). .. 61
Figure 35 : Laisses de crue apparentes sur le barrage filtrant et sur les digues latérales en enrochements
(photo RTM73, 02/07/2019). ................................................................................................................ 64
Figure 36 : Etat final de la plage de dépôts après le passage de la lave torrentielle du 1er juillet 2019
(photo RTM73, 02/07/2019). ................................................................................................................ 64
Figure 37 : A gauche : dépôts latéraux résiduels en rive gauche après le passage de la lave torrentielle
du 1er juillet 2019 (photo RTM73, 02/07/2019). A droite : dépôts latéraux résiduels en rive droite
(photo RTM73, 02/07/2019). ................................................................................................................ 65
Figure 38 : Profil en long reflétant l'état initial, avant la lave torrentielle de 2019. Réalisation : Leborgne
(2022), Sources des données : ONF/RTM73 : relevé topographique post récolement, octobre 2018. 66
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Figure 39 : Profil en travers représentant la géométrie du barrage filtrant dans le logiciel HEC-RAS 2D
pour la lave torrentielle de 2019. Réalisation : Leborgne (2022).......................................................... 68
Figure 40 : Modèle HEC-RAS 2D construit sur fond topographique modifié (lave torrentielle 2019).
Réalisation : Leborgne (2022)................................................................................................................ 70
Figure 41 : Profils en long avec les niveaux maximums atteints par les 9 simulations de laves
torrentielles avec un coefficient de rugosité de Manning commun de 0.04. Réalisation : Leborgne
(2022). ................................................................................................................................................... 72
Figure 42 : Profils en long avec les niveaux finaux atteints par les 9 simulations de laves torrentielles
avec un coefficient de rugosité de Manning commun de 0.04. Réalisation : Leborgne (2022)............ 73
Figure 43 : Exemple de la répartition uniforme des dépôts finaux de la lave torrentielle avec un
coefficient de rugosité de Manning de 0.04, un débit de 133 m3/s et un ꚍc/ρ de 1,18 m2.s-2 au bout
de 25 min de simulation. Réalisation : Leborgne (2022). ...................................................................... 74
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Résumé ........................................................................................................................................ 2
Remerciements ............................................................................................................................ 4
Sommaire .................................................................................................................................... 5
Sigles et acronymes ...................................................................................................................... 6
Avant-propos ............................................................................................................................... 7
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 8
CHAPITRE 1 : ETAT DE L’ART SUR LES CONNAISSANCES ACTUELLES DU PHENOMENE DE LAVE
TORRENTIELLE ET DES APPROCHES DE MODELISATION ................................................................ 10
1.1. Le phénomène torrentiel et le transport solide ......................................................................... 10
1.1.1. Le charriage ......................................................................................................................... 10
1.1.2. Les laves torrentielles .......................................................................................................... 11
1.1.2.1. Les entités fonctionnelles d’une bouffée de lave torrentielle ..................................... 12
1.1.2.2. Classification des laves torrentielles ............................................................................ 12
1.1.2.3. Loi de comportement des laves torrentielles boueuses .............................................. 13
1.2. Approches de modélisation de la dynamique des laves torrentielles ....................................... 15
1.2.1. Modèles physiques .............................................................................................................. 15
1.2.2. Modèles numériques........................................................................................................... 16
1.3. Choix et description détaillés du modèle HEC-RAS 2D............................................................... 18
CHAPITRE 2 : TERRAIN D’ETUDE ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE ............................................. 21
2.1. Torrent du Claret ........................................................................................................................ 21
2.1.1. Description générale du bassin versant .............................................................................. 21
2.1.2. Corrections torrentielles sur le torrent du Claret................................................................ 23
2.1.2.1. Dispositifs « plage de dépôts » ..................................................................................... 24
2.1.2.2. Dispositif de mesures et d’observations ...................................................................... 26
2.1.2.3. Géométrie du barrage filtrant avant les travaux de 2018 ............................................ 26
2.1.2.4. Géométrie du barrage filtrant après les travaux de 2018 ............................................ 27
2.2. Approche méthodologique ........................................................................................................ 28
CHAPITRE 3 : PHASE DE CALAGE DU MODELE HEC-RAS 2D : LAVE TORRENTIELLE DU 14 JUIN 2017 30
3.1. Matériels et méthodes ............................................................................................................... 30
3.1.1. Caractéristiques de la lave torrentielle du 14 juin 2017 ..................................................... 30
3.1.1.1. Conditions climatiques ................................................................................................. 30
3.1.1.2. Dynamique de remplissage .......................................................................................... 31
3.1.2. Données d’entrée pour la lave torrentielle du 14 juin 2017 ............................................... 35
3.1.2.1. Données topographiques ............................................................................................. 35
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Annexes
Annexe 1 : Photos issues de la vidéo permettant de déterminer la durée de
traversée de la lave torrentielle du 14 juin 2017 dans le bassin de rétention.
La durée de traversée de la lave torrentielle du 14 juin 2017 est déterminée de la 1ère dent
freineuse en amont de la plage de dépôts jusqu’au barrage filtrant en aval de la plage de
dépôts.
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b) Incertitudes des résultats des 54 simulations de laves torrentielles avec les valeurs de
référence de la lave torrentielle du 14 juin 2017.
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