Partie Introductive - La Réception Des Libertés Publiques Et Des Droits Fondamentaux Par Le Droit Interna
Partie Introductive - La Réception Des Libertés Publiques Et Des Droits Fondamentaux Par Le Droit Interna
Partie Introductive - La Réception Des Libertés Publiques Et Des Droits Fondamentaux Par Le Droit Interna
Mme Tardieu présente le lundi et le jeudi, juge assesseur à la cour internationale des droits
de l’Homme.
Matière centrée sur les instruments internationaux de protection des droits de l’homme
dans les ordres juridiques internationales et son incidences dans les ordres juridiques
internes.
Partie introductive :
La réception des libertés publiques et des
droits fondamentaux par le droit
Centrée sur les notions de libertés publiques, droits fondamentaux, droits de l’homme, de la
place de l’individu dans l’ordre international. Manière dont on a classé ces droits, ce qu’on a
retenu de l’Histoire des droits de l’Homme et impact sur le droit international, manière dont
le droit inter des droits de l’Homme s’est imposé.
NB :
- Une norme n’est pas forcément une règle de droit, le discours normatif peut
autoriser, interdire ou obliger. La différence entre une règle et une norme est que la
règle est une norme à caractère général.
- Le droit international s’applique aux Etats, aux individus et à d’autres entités comme
les entreprises transnationales, les ONG, etc (cf. droit international public B2)
La notion de libertés publiques est apparue en France en 1851, le Sénat est le garant des
libertés publiques. Alors, cette notion fait référence aux droits consacrées de manière
concrète par le droit, ce sont des droits qui figurent de manière concrète dans l’ordre
juridique de l’Etat et mis en application de manière concrète. Le mot « public », ici, veut dire
que ce sont aux organes de l’Etat de garantir l’exercice des libertés publiques. Ce sont des
expression et vision très françaises, peu courant à l’étranger.
1ère génération : les droits civils et politiques. Ils datent du 18ème siècle, malgré des
expériences en Angleterre, mais le 18e concerne les USA et la France.
= Droits individuels de l’individu et politiques notamment le droit de vote.
2ème génération : droits généraux sociaux et culturels. Ils datent de l’après Seconde
Guerre mondiale (préambule de 1946, loi fondamentale allemande, Constitution
italienne)
Différence du rôle de l’Etat entre les deux conceptions. Dans la première catégorie, on parle
de libertés exercées sans que l’Etat s’immisce dans la vie de l’individu et les droits politiques.
Dans la seconde catégorie, on parle des droits économiques et sociaux, cela implique une
intervention de l’Etat (exemples : droits à l’éducation, à l’emploi, au logement, à la protection
de l’Etat).
C’est une vision schématique car la vision de la 2ème génération apparaissait déjà en 1793.
3ème génération : les droits solidarités. Ils datent des années 1970-80, au moment où
la question du droit au développement, à la mode à cette période. Ce sont des droits
caractérisés par le fait qu’on part du principe qu’ils ne peuvent être garantis que si
tous les acteurs de la société les respectent et participent (exemple : droit à un
environnement sain) comme les sociétés transnationales etc.
Dispositions dans le droit interne pour ce droit mais pas de convention internationale
quoi proclame les droits de l’individu à un environnement sain, certaines dispositions
internationales existent sur le droit à l’environnement mais sont très larges.
Certains considèrent qu’il y a une 4ème génération, contestée, notamment parce que
les revendications sont différentes : droit des générations futures (bioéthique), droits
de personnes vulnérables etc
Section II. Emergence des droits de l’Homme dans l’ordre juridique interne
Quand on parle de droit international, on pense aux conventions adoptées et aux premiers
textes de droit international de droit de l’Homme qui s’inspirent de l’expérience de droits
Etats vu comme Etats de référence : les Etats Unis, l’Angleterre et la France.
Il y a des mécanismes et conceptions différents des droits de l’Homme dans ces trois Etats,
notamment sur l’implication de l’Etat pour garantir ces droits.
I – L’expérience anglaise
La « Magna Carta » de 1215 est la grande charte. Contexte : roi en guerre contre la
France a besoin d’argent. Le conseil de l’époque (« Witham ») impose au roi
d’accepter ce texte en échange de financements.
La pétition des droits en 1828 s’est passée dans le même contexte, en temps de
guerre, le roi a dû concéder des droits. Ce ne sont pas des déclarations de droit mais
prévoit que le roi ne peut pas comme il veut prélever l’impôt, on prévoit aussi des
droits très spécifiques comme droit des veuves à ne pas se remarier comme dans la
magna carta, ou libertés relatives au commerce. A l’époque du roi Jacques II, il a une
conception de la monarchie à l’absolutisme à la française, ce qui dérange. Donc des
droits sont inscrits dans la pétition des droits.
Après Cromwell, il y 1679 l’habeas corpus : droits techniques sur les conditions de
détention des individus. Texte très procédural qui énonce une liberté fondamentale =
un individu arrêté par un officier de la couronne, ne peut être emprisonné sans
jugement et permet la libération sous caution etc.
→ Important car inspire d’autres Etats et est très procédural car pragmatisme lié à
des situations précises et n’a pas de volonté générale
Bill of Rights de 1689 : après la Glorieuse révolution, c’est un acte qui est une forme
de contrat conclu avec le souverain qui pose le principe que « l’autorité royale n’a pas
force de loi, la loi est au-dessus du roi » (article 1er). On y redéfinit et augmente
également les droits du Parlement anglais.
II – L’expérience américaine
Logique différente que la logique anglaise car les Etats Unis se sont affranchis de l’autorité
anglaise lorsque 13 colonies britanniques ont déclaré leur indépendance en 1776. La
Constitution américaine est promulguée en 1787. Entre ces deux dates a eu lieu la guerre
d’indépendance à partir de la déclaration d’indépendance, puis, avant le système fédéral
actuel, ils ont essayé de mettre en place une organisation internationale, une confédération
= juxtaposition de souveraineté.
→ Efficace pour se battre contre l’Angleterre mais moins efficace pour gérer d’autres
questions car système d’unanimité dans une confédération.
Alors, certains défendent l’adoption d’une constitution qui crée des organes communs
(Congrès, président des Etats Unis etc). Quand on parle de droits de l’Homme aux Etats Unis,
on fait référence aux amendements. Il n’y a pas de droits de l’Homme dans la Constitution
américaine, mais ils ont adopté le texte des Dix premiers amendements en 1791. Ils
l’adoptent car certaines colonies ne voulaient pas entrer dans une fédération au moment de
la ratification de la Constitution car la liberté individuelle est très importante pour eux après
s’être enfin défait de la soumission à l’Angleterre. Travail de « propagande » dans les
journaux, « Federalist » est une série d’article écrits par des personnalités politiques
américaines pro-fédération. Ils décident également d’ajouter des amendements qui précisent
les droits de l’individu pour rassurer les colonies sur les limites des pouvoirs des organes
communs liés à une certaine défiance.
→ Idée de liberté suite à la fin de la colonisation qui ne doit pas être empiétée par les
nouveaux organes.
1er amendement : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le
libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le
droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au
gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre. »
2ème amendement : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre,
le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »
3ème amendement « Aucun soldat ne sera, en temps de paix, logé dans une maison sans le
consentement du propriétaire, ni en temps de guerre, si ce n’est delà manière prescrite par
la loi. » → pour corriger des choses faites pendant la période anglaise.
= Volonté de rassurer sur ce que ne peuvent pas faire les nouvelles institutions
Aux EU, le pouvoir appartient surtout à leur Etat liée à cette idée de la défiance (exemple :
Boston Tea Party en 1773). La bipartition du champ politique américain est également liée à
l’Histoire avec l’Angleterre.
05/10/2023
Dans la Constitution de 1958 est fait référence le préambule de 1946 car, à l’époque,
ils ne pensaient pas que cela aurait une force obligatoire. Pour beaucoup, le
préambule est une simple introduction et le texte comme à l’article 1er. Le Conseil
constitutionnel décide que ce préambule apparaitra dans la Constitution de 1958
notamment par la décision de
1971 sur la liberté d’association.
Lorsque le Conseil de
constitutionnalité a été mis en
place en 1958, certains y étaient
défavorables comme De Gaulle
car ils n’aiment pas l’idée qu’on
puisse faire un procès à la loi qui
est une expression de la volonté générale (sacralité de la loi démontrée dans la
DDHC). L’expérience anglais a pu montrer le pouvoir du Parlement, en France, la loi
protège les libertés de l’individu et remettre en cause la loi reviendrait à remettre en
cause la liberté nationale. Il y a également une peur du gouvernement des juges
comme à la Cour Supreme. En effet, il y a eu un grand bras de fer à l’époque du New
deal sous Roosevelt avec des lois qui limitent les heures hebdomadaires du travail
d’enfants, la Cour affirme que c’est contre la liberté économique individuel et donc
que la loi ne soit pas appliquée. En arrivant au pouvoir, Roosevelt menace de changer
le nombre de juges etc et les lois ont pu passer ; il y avait cette méfiance du
gouvernement des juges.
En France, pas forcément favorables à un Conseil de constitutionnel mais dans cette
période de principe de l’Etat de droit, cela est passé.
Dans la Constitution de 1946, il y avait une mention d’un Comité constitutionnel avec
un vrai pouvoir.
C’est en 1970, dans une décision, il vise le préambule de la Constitution et en 1971,
ils affirment la liberté d’association.