La Communication Interauriculaire Modifié 2019
La Communication Interauriculaire Modifié 2019
La Communication Interauriculaire Modifié 2019
Communication
inter-auriculaire
Dr. E. W. M. OUEDRAOGO
Objectifs :
1- Définir la CIA
2- Décrire 3 signes auscultatoires de la CIA
3. Citer trois (3) formes topographiques de la CIA
4- Enumérer cinq (5) diagnostics différentiel du souffle de la CIA
5- Enumérer deux (2) méthodes pour la cure de la CIA
La communication interauriculaire
I. Généralités
1.1. Définition
1.2. Anatomopathologie et classification
1.3. Intérêts
1.4. Physiopathologie
II. Signes
2.1. Type de description
2.1.1. Clinique
2.1.1.1. Circonstances de découverte
2.1.1.2. Signes fonctionnels
2.1.1.3. Signes généraux
2.1.1.4. Examen physique
III. Diagnostic
3.1. Diagnostic positif
3.2. Diagnostic différentiel
3.3. Diagnostic étiologique
IV. Traitement
4.1. Curatif
4.1.1. Buts
4.1.2. Moyens
4.1.3. Indications
4.1.4. Surveillance
4.1.5. Résultats
4.2. Préventif
I. Introduction
1.1. Définition
La CIA est une cardiopathie congénitale en règle non cyanogène, caractérisée par la
persistance d’une déhiscence dans le septum inter auriculaire, normalement hermétique
après la naissance.
La communication peut être isolée ou s’intégrer dans un tableau malformatif plus complexe.
1.3. Intérêts
Epidémiologique : la CIA est la 2ème cardiopathie congénitale non cyanogène (10 % des
cardiopathies diagnostiquées à la naissance, et 30 à 40 % de celles dépistées chez l’adulte),
avec une prédominance féminine (2 fois sur 3).
1.4. Physiopathologie
Le rapport des pressions télédiastoliques gauche et droite détermine le sens du shunt gauche-
droite pendant la diastole dont l’importance dépend de :
- la taille de la communication
- le retour veineux
A la naissance, du fait des résistances pulmonaires encore élevées, le shunt est faible et
entraîne peu de conséquences hémodynamiques. Au fur et à mesure, les résistances
pulmonaires vont baisser alors que les résistances systémiques augmentent, ce qui augmente
l’importance du shunt. En plus, la taille du défaut augmente avec l’âge et la dilatation de
l’OD.
- de phénomènes broncho-pulmonaires
Le retour veineux pulmonaire augmente également, mais une partie importante va passer à
travers la CIA, ce qui fait qu’il n’y aura pas de surcharge VG.
Chez certains patients pour des raisons encore obscures, l’hyper débit entraîne un
remaniement du lit vasculaire (prolifération endothéliale et de la média par augmentation de la
contrainte pariétale) avec élévation des résistances et apparition de maladie vasculaire
II. Signes
2.1. Type de description : CIA de type ostium secundum avec shunt gauche-
droit
2.1.1. Clinique
2.1.1.1. Circonstances de découverte
Le plus souvent la CIA est asymptomatique et c’est un examen médical systématique (2/3
des cas), scolaire le plus souvent, qui décèle soit le souffle, soit l’anomalie radiologique. La
CIA est la malformation la plus souvent découverte à l’âge scolaire.
Parfois, elle est découverte à l’occasion d’une pneumopathie ou d’une consultation pour
hypotrophie.
Plus rarement le diagnostic est évoqué devant une insuffisance cardiaque, associée à une
broncho-pneumopathie chez un nourrisson ou encore devant une complication tel un AVC par
embolie paradoxale chez un sujet jeune sans facteur de risque cardio-vasculaire.
Les signes fonctionnels apparaissent habituellement après 10 ans ou à l’âge adulte dans 1/3
des cas. Cependant, les enfants ayant une CIA peuvent ressentir une fatigabilité anormale,
une dyspnée d’effort, des palpitations.
Ils sont généralement absents. Le développement est le plus souvent normal, mais une
hypotrophie surtout pondéral est possible. On peut noter une fatigabilité anormale. Seul en
cas de grande communication existent un défaut du développement, une cyanose périphérique
et des signes de débit cardiaque diminué.
L’inspection est généralement pauvre et peu contributif. Rarement, on peut observer une
voussure thoracique avec asymétrie de l’hémi-thorax gauche par augmentation de la masse
ventriculaire droite.
La palpation est peu significative, mais on peut retrouver une impulsion systolique
précordiale et un signe de Harzer dans les gros shunts.
Au total, sur le cliché de face, la silhouette radiologique est souvent caractéristique, avec
le petit bouton aortique, l’arc moyen dilaté, la pointe relevée et l’hyper vascularisation
pulmonaire.
Cependant la silhouette cardiaque peut être normale surtout si le shunt est de petite
importance.
2.1.2.2. L’électrocardiogramme
2.1.2.3. L’échographie-doppler
C’est l’examen clé du diagnostic des CIA, permettant leur dépistage de plus en plus précoce.
L’échographie transthoracique
En mode TM : dilatation du VD et septum paradoxal.
En mode BD :
- la coupe apicale 4 cavités permet d’objectiver la dilatation des cavités droites,
quelque fois le défaut septal (mais possibilité de faux positifs).
- mais c’est surtout les incidences sous- xiphoïdienne et parasternale petit axe qui
permettent de poser aisément le diagnostic d’ostium secundum en visualisant le
défaut septal avec son pourtour souvent hyperéchogène.
Le doppler
Le doppler couleur est l’idéal pour étudier la CIA ; il permet de mesurer le
diamètre maximum du jet, de détecter l’existence de fenestrations multiples du
SIA.
L’échographie trans-oesophagienne.
Chez l’enfant, l’ETT est suffisante. L’ETO peut être nécessaire chez l’adulte pour
visualiser les petites CIA
La CIA est l’une des cardiopathies congénitales les mieux tolérées avec une longévité
dépassant souvent 40 ans, parfois même 80 ans.
L’évolution d’une CIA peut se faire vers la fermeture spontanée : 100 % si moins de 3 mm,
87 % entre 3- 5 mm, 80 % entre 5- 8 mm, 0 % si >10 mm.
Elle peut persister en restant le plus souvent bien tolérée jusqu’à la 2ème décennie et parfois
beaucoup plus longtemps. La durée de l’évolution dépend de l’importance du shunt, du mode
de vie, des grossesses éventuelles, ou des infections broncho-pulmonaires surajoutées.
L’évolution peut se faire également vers la CIA vieillie avec dyspnée progressive devenant
constante chez le sujet âgé, et survenue de complications.
Elle constitue 10 – 20 % des CIA avec prédominance masculine. Elle est liée à une
déhiscence de la paroi musculaire séparant les veines pulmonaires de la VCS ou de
l’OD. Les signes cliniques sont quasi identiques à ceux de la forme de description.
C’est la forme la plus rare. Elle est petite, liée à une déhiscence du toit du sinus
coronaire, communiquant avec l’oreillette gauche. Les signes cliniques,
radiographiques, électrocardiographiques sont quasi identiques. C’est l’échographie-
doppler cardiaque qui permet de faire le diagnostic.
CIA + TGV : Dans ce cas, elle constitue un shunt salutaire qui prolonge la vie du
patient.
CIA + RM : syndrome de Lutembacher. Le RM est généralement acquis d’origine
rhumatismale.
III. Diagnostic
Il est étayé par la radiographie thoracique qui retrouve des cavités droites dilatées avec une
accentuation de la vascularisation pulmonaire, et une hypertrophie ventriculaire droite (HVD)
avec déviation axiale droite et un bloc de branche droit incomplet à l’ECG.
L’échographie- doppler cardiaque surtout par voie sous- xiphoïdienne et para sternale petit
axe confirme le diagnostic en visualisant le défect septal inter auriculaire. Elle évalue le
retentissement sur la voie pulmonaire, et recherche les lésions associées.
Devant une CIA vieillie chez l’adulte avec signes d’ICD importante,
On peut discuter les CPC. La radiographie thoracique fait la différence avec une BPCO ou
une pathologie restrictive pulmonaire. L’échographie- doppler cardiaque note l’absence de
CIA dans tous les cas.
IV. Traitement
4.1. Curatif
4.1.1. Buts
Améliorer la qualité de vie du patient
Fermer le défect septal
Prévenir et traiter les complications
4.1.2. Moyens
Médicaux :
Les MHD : régime hypo ou désodé
Les diurétiques surtout ceux de l’anse
Les IEC
Les antiagrégants plaquettaires et les anticoagulants
Les antiarythmiques
Les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs des phosphodiestérases de type 5,
voire les analogues de la prostacycline.
Les antibiotiques
Instrumentaux :
C’est le cathétérisme cardiaque avec fermeture percutanée de la communication. C’est
la technique de choix avec trois types de prothèses utilisées : double ombrelle ou
« clamshell de Bard », « prothèse boutonnée de Sidéris », et surtout prothèse
d’Amplatz.
Chirurgicaux :
La fermeture chirurgicale sous CEC.
Après ouverture de l’OD on procède, soit à une fermeture simple dans les CIA minimes soit
fermeture par patch synthétique ou de péricarde autologue. Elle permet également la
fermeture d’un éventuel RVPA ou autres anomalies associées.
La transplantation cœur-poumons
4.1.3. Indications
Traitement médical des complications
Traitement spécifique
En cas de rapport débit pulmonaire/ débit aortique ≥ 2, ou symptômes après 5 ans, la CIA doit
être opérée.
On peut être amené à fermer une CIA avant l’âge de 5 ans si elle est symptomatique ou très
large.
4.1.4. Surveillance
Le risque de MVOP oblige à fermer toutes les CIA persistantes après l’âge de 5 ans. Avant
cet âge, on peut faire la surveillance annuelle pour vérifier une éventuelle fermeture spontanée
(< 8mm) ou l’apparition de symptômes obligeant à une surveillance plus rapprochée en
attente de la chirurgie.
4.1.5. Résultats
Les CIA sont opérées en général sans solution de continuité post- chirurgicale. Chez le sujet
jeune, toute CIA opérée avec succès est considérée comme guérie.
Par contre, chez les adultes, les dilatations cavitaires persistent en général après fermeture de
la CIA ; il en est de même de la FA, mais le pronostic fonctionnel reste meilleur que celui des
malades non opérés. Les risques de migration de prothèse sont exceptionnels avec celle
d’Amplatz. Cependant un malade opéré du cœur droit à tendance à faire plus de TDR et de
TDC que les non opérés. La mortalité opératoire < 1%.
4.2. Préventif