Le Développement Cognitif Selon Jean Piaget. Les Stades Du Développement Cognitif Selon Piaget
Le Développement Cognitif Selon Jean Piaget. Les Stades Du Développement Cognitif Selon Piaget
Le Développement Cognitif Selon Jean Piaget. Les Stades Du Développement Cognitif Selon Piaget
Piaget (BIO) et ses collaborateurs sont sans conteste les auteurs qui ont le
plus contribué à notre compréhension du développement des capacités
mentales durant l'enfance et l'adolescence. Pour Piaget, le développement
cognitif ne consiste pas en une simple accumulation progressive de
connaissances au gré des expériences successives qu'il nous est donné de
faire mais en une suite de réorganisations de ces connaissances dans ce qu'il
a appelé des structures cognitives ou structures mentales de plus en plus
élaborées. Ces structures cognitives successives déterminent la façon dont les
informations que nous recevons, les données que nous recueillons et les
situations auxquelles nous sommes confrontés, sont interprétées et
mentalement assimilées. Mais les difficultés que nous rencontrons parfois à
assimiler ces connaissances forcent petit à petit ces structures cognitives à se
modifier, à s'accommoder, comme dit Piaget, voire à se transformer en de
nouvelles structures mieux adaptées au traitement des réalités rencontrées. Au
cours de la vie, Piaget voit ainsi se succéder quatre de ces transformations
majeures, transformations qui vont déterminer ce qu'il appelle quatre stades
dans le développemement cognitif
Ce n'est que dans un troisième stade que l'enfant devient capable d'envisager
l'exécution sur les objets de véritables opérations mentales, mais ces
opérations, comme c'était déjà le cas des actions au cours du stade sensori-
moteur, ne peuvent encore être faites que sur des objets visibles, présents
dans la réalité qui l'entoure ou, à tout le moins, qui existent dans son champ de
conscience immédiat. Il n'est pas encore capable de les appliquer à des objets
virtuels, dont l'existence réclamerait elle aussi une opération mentale.
Durant les quatre à cinq ans que durera ce stade, l'enfant devient de plus en
plus habile dans le maniement de ces opérations mentales. Il pourra les
appliquer à des domaines de plus en plus variés et les combiner entre elles de
plus en plus souplement, mais, comme le font remarquer Piaget et Inhelder
(1973), "la forme logique des jugements et raisonnements ne s'organise alors
qu'en liaison plus ou moins indissociable avec leurs contenus, c'est-à-dire que
les opérations fonctionnent seulement à propos de constatations ou de
représentations jugées vraies, et non pas à l'occasion de simples hypothèses."
(p. 104-105).
De la pensée opératoire concrète à la
logique formelle
le détachement du réel
la possibilité de raisonner sur des hypothèses
la possibilité de situer le réel dans un ensemble de possibilité
A la différence des stades qui le précèdent, le stade formel est parfois remis en
question en tant que stade, parce qu'il n'apparaît ni général ni global. Tout le
monde ne semble pas capable de raisonnement formel et, même ceux qui y
parviennent, font preuve, dans de nombreux domaines, de raisonnements de
niveaux inférieurs.
Une autre raison pourrait être que le stade formel connaît certainement une
phase de préparation plus longue que les autres stades, phase durant laquelle
l'adolescent sera capable de raisonnements formels si la situation l'exige
absolument mais où il préfèrera utiliser des raisonnements qu'il maîtrise
mieux, la logique concrète notamment, lorsque cela demeure possible (Stone &
Day, 1978). Une étude intéressante, menée par Webb (1974) sur des enfants
spécialement intelligents (QI supérieur à 160), montre une réduction de la
durée de cette phase de préparation chez les individus à niveau intellectuel
élevé, mais pas une accélération du passage du stade des opérations
concrètes au stade opératoire formel. L'intelligence favoriserait ainsi la
généralisation de la structure formelle à différents domaines mais pas sa
construction initiale.
Enfin, si la généralisation de la pensée opératoire concrète procède dans le
même ordre chez tous les individus (le schème de la conservation, par
exemple, étant d'abord maîtrisé pour le nombre, puis pour la substance, puis
pour le poids et enfin seulement pour le volume), l'ordre dans lequel le
raisonnement formel se propagera dans les différents domaines dépendra
largement de la familiarité que chaque individu entretient avec le domaine en
question.
Conséquence comportementale de la
logique formelle