Ebin - Pub Les Plantes Legumieres Racines 9782759827350
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Abderrazak Marouf
Petits cahiers
de biologie végétale appliquée
Les plantes
légumières
racines
La collection
Les petits cahiers de biologie végétale appliquée est une collection d’ouvrages largement
illustrés, destinés à un public s’intéressant aux plantes utilisées par l’homme. Ils se
présentent sous la forme de rubriques scientifiques, accessibles à un vaste public.
Une approche botanique et descriptive des espèces retenues y est tout d’abord pro-
posée. Sont précisés les exigences au niveau climatique et édaphique, l’écologie, les
facteurs environnementaux permettant la fructification et les conditions optimales
de la récolte de ces différentes plantes. Les éventuelles difficultés rencontrées lors de
la culture – apparition de maladies, présence de parasites ou de ravageurs – sont éga-
lement décrites. Enfin, les multiples utilisations alimentaires (valeurs nutritionnelles),
industrielles et médicinales sont présentées.
L’iconographie a été réalisée à l’aide des ressources des auteurs, de banques d’images
libres de droits (Pixabay – Piqsels – PxHere) ainsi que de sites publiant sous licence
Creative Commons (en particulier, Wikimédia). Page 54, Fleurs mâles et femelles de
Dioscorea alata, © INRAE / HOSTACHE Gérard.
Imprimé en France
Et aussi
Le crosne, le konjac, la patate douce, le persil tubéreux
la poire de terre, le rutabaga. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 à 105
Les auteurs tiennent à remercier EDP Sciences ainsi qu’Anne Berthellemy, éditrice
indépendante, pour leur motivation et leur grande précision dans la conception et la
réalisation de l’ouvrage.
5
consommateurs. Elles privilégient ainsi la qualité, un prix équitable et une
production de légumes frais de saison tout au long de l’année, respectant
la biodiversité et les normes de l’agriculture biologique.
Nous avons ici fait le choix de vous présenter, sous différents aspects,
les plantes les plus communes des jardins de nos régions tempérées en y
ajoutant quelques légumes exotiques que l’on peut malgré tout cultiver
dans le sud de la France.
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Introduction
7
L’ail
Allium sativum
Caractéristiques botaniques
La tige de cette plante mesure environ 20 cm de haut, les feuilles sont
dressées, parfois cylindriques, linéaires voire rubanées, basales ou engai-
nant les tiges. Les fleurs, à base tubulaire, forment des
clochettes, des étoiles ou des coupes, en ombelles
généralement sphériques, parfois hémisphé-
riques, ovoïdes, ou pendantes. Le fruit – quand
il se forme – est une capsule à trois loges mais
la hampe florale donne le plus souvent nais-
sance à des bulbilles sauf pour les cultivars
originaires d’Asie centrale et du Caucase qui
sont proches du type sauvage. La multiplica-
tion végétative est plutôt la règle par le biais de
bulbes formés à la base de la tige. Ils sont composés
de 3 à 20 bulbilles (gousses) arquées, appelées caïeux.
Si l’on recense qu’une seule espèce, Allium sativum, il existe néanmoins de
très nombreuses variétés que l’on peut classer en quatre catégories : l’ail
violet d’automne, l’ail blanc d’automne, l’ail rose alternatif (avec bâton),
l’ail rose de printemps (sans bâton).
9
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Mode de culture
Climat
La plante a de faibles exigences thermiques. Elle résiste bien au gel et
présente une forte faculté d’enracinement en conditions difficiles de froid
(1-2 °C) comme de sécheresse (les caïeux germent même à des humidités
du sol assez proches du point de flétrissement). En revanche, l’optimum
pour la croissance est de 18 à 22 °C. La formation du bulbe se fait en jours
longs et l’ail apprécie les expositions ensoleillées.
Sols
L’ail s’accommode de tout type de sol, pourvu qu’il soit suffisamment
drainé et qu’il n’ait été ni fumé, ni enrichi afin d’éviter la pourriture des
caïeux. Ce sont les caïeux d’ail que l’on plante.
Floraison, fructification et récolte
En fin de culture, on récolte la gousse ou tête d’ail qui est formée de plu-
sieurs caïeux. L’ail fleurit en été l’année suivante si l’on a laissé quelques
caïeux dans le sol mais en général, on récolte avant par arrachage des
têtes début juin pour l’ail planté en automne et plus tardivement, pour
l’ail de printemps.
10
L’ail
11
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
On l’utilise directement entier ou haché mais on peut aussi préparer de
l’huile d’ail afin de parfumer les plats.
Cette huile est très irritante, aussi ne jamais l’utiliser seule.
Les feuilles de nombreuses variétés sont également consommées crues,
en salades ou cuites.
12
L’ail
13
La betterave
Beta vulgaris
Caractéristiques botaniques
Le genre Beta comprend à la fois des espèces annuelles, bisannuelles
ou pluriannuelles. La betterave vulgaire est une plante
herbacée possédant une très grosse racine renflée.
Les tiges sont souvent couchées sur le sol. Les
feuilles, d’un vert foncé nuancé de rouge, sont
peu charnues. Les fleurs sont vertes ou rouge
pourpré, sur de longs épis ramifiés.
Il existe trois variétés principales de bet-
terave : altissima, betterave sucrière dont
on extrait le saccharose à l’eau chaude
après l’avoir râpée ; crassa : betterave fourra-
gère blanche entièrement consommée par les
ruminants ; conditiva : betterave potagère rouge se
mangeant crue ou le plus souvent, cuite en salade.
Mode de culture
Climat
Trois paramètres sont à optimiser lors des cultures. Tout d’abord l’eau,
qui peut être un facteur limitant ; il faut au minimum 600 à 700 mm d’eau
par an. Puis la lumière, essentielle pour accroître la teneur en sucre des
racines : pour cela il est indispensable d’obtenir une couverture rapide du
sol par les feuilles de la plante et leur maintien dans des conditions sani-
taires optimales jusqu’à la récolte
afin de bénéficier au maximum
du rayonnement solaire. Enfin
la chaleur, car les semences
de betterave ne germent
pas au-dessous de 5 °C.
Durant la période de
végétation, la tempéra-
ture optimale doit être
comprise entre 20 et
25 °C le jour et 10 et
12 °C la nuit.
Betteraves à sucre
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Sols
La betterave craint l’humi-
dité, aussi faut-il la semer
dans un sol léger, profond et riche en matières organiques dont le pH
est voisin de 7. Les semences étant petites, il est judicieux de faire une
préparation fine du sol en surface pour que grâce à un bon contact, la
germination et le développement des plantules soient efficaces afin d’oc-
cuper rapidement l’espace.
Floraison, fructification et récolte
À moins de vouloir produire des graines, on récolte les racines de betterave
quand elles mesurent une dizaine de centimètres, en général en août, dès
la première année de culture de cette plante bisannuelle.
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La betterave
17
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Pour conserver toutes leurs vitamines et afin de les éplucher facilement,
il convient de faire cuire les betteraves à l’eau, avec leur peau. Comme
les carottes, elles peuvent aussi se
consommer crues râpées avec de
la vinaigrette. On peut aussi les
déguster en purée après les avoir
coupées en morceaux, cuites
et passées à la moulinette.
Enfin, les jeunes feuilles,
très tendres, peuvent être
servies crues ou cuites,
assaisonnées d’huile
d’olive et de citron.
18
La betterave
19
La carotte
Daucus carota
Caractéristiques botaniques
La carotte est une plante bisannuelle à odeur
caractéristique, de 30 à 80 cm de hauteur. La
tige est striée, très ramifiée, hérissée de soies
raides. Les feuilles sont finement découpées
et couvertes de poils. La première année, la
plante forme une racine pivotante et la deu-
xième année, elle utilise les réserves accumu-
lées dans sa racine pour fleurir. Les fleurs sont
blanches ou roses en ombelle de grande taille.
Les fruits sont des akènes épineux en ellipses. Il
existe plus de 500 variétés de carottes qui se diffé-
rencient par leurs tailles, leurs formes et leurs couleurs.
Mode de culture
Climat
La carotte est cultivée dans toutes les zones tempérées du monde. Le prin-
cipal pays producteur est la Chine avec presque la moitié de la production
mondiale. En France, elle se cultive facilement dans toutes les régions ce
qui permet en alternant les périodes de récolte, d’approvisionner le marché
national tout au long de l’année.
Sols
Comme toutes les plantes à racine pivotante, les carottes doivent être
semées en place, de façon clairsemée dans un sol ameubli, argilo-siliceux
ou argilo-calcaire, voire sableux, mais frais et riche en matières organiques.
Floraison, fructification et récolte
À moins de vouloir récupérer
des graines, on ne les laisse pas
fleurir. La récolte des racines a
lieu de 3 à 6 mois après le semis
suivant le mode de culture. Les
carottes d’été se récoltent de
juillet à septembre et celles
dites de conservation, de sep-
tembre à décembre.
21
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
22
La carotte
En cuisine
Utilisez des carottes fermes et rigides (un
bon indice de fraîcheur). Les carottes se
consomment crues ou cuites très clas-
siquement râpées, assaisonnées de
vinaigrettes ou cuites en accompa-
gnement de viandes comme le bœuf,
mais aussi dans les soupes ou sous
forme de purée. Variante diététique,
les carottes Vichy se font tout sim-
plement cuire dans de l’eau de Vichy
ou dans une autre eau gazeuse.
23
Le céleri
Apium graveolens
Caractéristiques botaniques
C’est une plante herbacée bisannuelle de
60 cm de hauteur aux tiges fortement can-
nelées et creuses. Les feuilles alternes sont
découpées, de couleur vert doré ou vert foncé
avec des côtes (pétioles) blanches, char-
nues et cassantes.Les fleurs sont jaunâtres,
bisexuées portées sur des ombelles, ses-
siles ou à pédoncules courts, terminales ou
opposées aux feuilles. Le fruit est un schizo-
carpe ovoïde voire globuleux, contenant une seule
graine. On distingue quatre variétés de céleris : le type
sauvage : var. graveolens, le céleri feuille : var. secalinum, le céleri branche :
var. dulce, le céleri-rave : var. rapaceum.
Mode de culture
Climat
Le céleri exige un climat frais et très humide pendant toute sa période
de végétation. C’est une plante de saison froide qui apprécie les régions
à automne tardif.
Sols
Le sol doit être léger mais riche, précédemment amendé avec du compost
bien mûr.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Céleri branche
26
Le céleri
En cuisine
Les tiges, pétioles et feuilles du
céleri peuvent être consommés
crus, de préférence en mélange
avec des légumes plus doux,
hachés dans les farces ou cuits
dans les soupes. Les céleris-raves
quant à eux sont le plus souvent
râpés crus avec une rémoulade.
On peut utiliser le céleri comme
légume et comme condiment. Vous
pouvez, par exemple, conserver les
feuilles et les laisser sécher pour parfumer vos soupes ou vos sauces.
Les graines, très aromatiques, sont broyées et mélangées avec du sel
pour donner le sel de céleri, principal assaisonnement du jus de tomate.
27
Le cerfeuil
tubéreux
Chaerophyllum bulbosum
Caractéristiques botaniques
Cette plante bisannuelle ne forme une tige
fleurale de grande taille que la deuxième année ;
ses feuilles au limbe triangulaire sont finement
découpées et durant la première année, il
développe son système racinaire avec une
racine courte et renflée ayant une forme
de toupie de couleur brune. Elle fleurit l’an-
née suivante en donnant des petites fleurs
blanches formant des ombelles puis de très
petites graines pointues concaves dont le pouvoir
germinatif est de courte durée.
Mode de culture
Climat
Le cerfeuil tubéreux est une plante de climat tempéré, il est donc décon-
seillé de le semer dans le Sud.
Sols
C’est une plante peu exigeante mais qui préfère un sol frais, meuble, riche
en matière organique et bien drainé. Les graines ont besoin du froid de l’hi-
ver ; on les sème donc à l’automne voire en hiver. Si l’on veut les semer au
printemps, elles doivent être stratifiées mais la germination reste délicate.
Floraison, fructification et récolte
Si l’on veut récupérer des graines, il faut
laisser quelques pieds comme porte-graines
après floraison et fructification. Après 8 à
9 mois de culture, on récolte le cerfeuil
tubéreux en été lorsque les feuilles jau-
nissent. Mais avant de le consommer, il
faut conserver les racines en cave dans
du sable pendant 4 à 8 semaines afin
que leur goût s’améliore, devenant
plus doux et plus sucré. Ensuite,
sorti de la cave, il faut le consom-
mer rapidement.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Il se cuisine comme le panais ou la carotte, il a un
goût très subtil mélangeant celui du panais,
de l’artichaut et de la châtaigne. Hormis
sa racine, toute la plante est toxique.
On peut le préparer en purée, poêlé,
en pot au feu, en ragoût, en Wok,
en frite, en chips, en soupe, etc. Il
est facile à cuire, quelques minutes
dans de l’eau salée ou à la vapeur, au
four ou à la poêle. Une fois pelé, il a
tendance à noircir ; pour éviter cela il
faut le citronner.
30
Le cerfeuil tubéreux
31
Le chou-rave
Brassica oleacera
var. gongylodes
Caractéristiques botaniques
C’est une plante à tige charnue renflée à la
base formant une sorte de boule de couleur
variable, blanche, verte ou violette. Sur cette
dernière, les feuilles de couleur vert bleuté,
dentées possédant un long pétiole, sont
réparties en spirale. C’est une plante bisan-
nuelle. Elle produit donc ses feuilles et ses
tiges la première année. La seconde année,
après l’hiver, elle fleurit et développe une hampe
florale couverte d’une multitude de petites fleurs
blanches.
Mode de culture
Climat
On sème le chou-rave sous abris au printemps puis on repique les jeunes
plants en pleine terre en position ensoleillée ou légèrement à l’ombre. Il
s’accommode très bien des climats frais et pluvieux et supporte les gelées
tardives. Il est donc judicieux de le cultiver au printemps ou à l’automne.
Dans les régions méridionales, il est préférable de l’installer en position
semi-ombragée.
Sols
Le chou-rave apprécie un sol à tendance calcaire, profond et humide,
enrichi en compost ou en fumier bien décomposé. Il est conseillé de pailler
le sol autour des plants pour maintenir l’humidité.
Floraison, fructification et récolte
La floraison n’intervient que la
deuxième année et donne de
petites graines rondes que l’on
pourra semer l’année suivante car
elle ne se multiplie que par semis.
Ces choux poussent vite et se
récoltent environ 75 jours après le
semis en arrachant les plants, la rave
ayant atteint 7 à 8 cm de diamètre.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Les façons de préparer le chou-rave
sont nombreuses : cru râpé comme
les carottes ; cuit dans l’eau salée
une dizaine de minutes si vous
l’avez découpé ou plus longtemps,
60 minutes s’il est entier ; cuit dans
un fond de bouillon de viande ; en
purée ; à la poêle, sauté dans du
beurre comme les pommes de terre ; grillé au barbecue, coupé en grosses
tranches préalablement imbibées d’huile ; farci avec des champignons, des
lardons, du fromage, après cuisson dans l’eau salée.
Une façon très simple de cuisiner la pomme du chou-rave est de la faire
cuire rapidement (20 minutes) au four et de la servir chaude, arrosée d’un
jus de citron et de beurre fondu ; les feuilles comestibles, quant à elles,
peuvent être préparées comme les épinards.
34
Le chou-rave
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L’échalote
Allium cepa var. aggregatum
L ’ éc ha l o te , a n c i e n n e m e n t All ium
ascalonicum, est une plante condimentaire
originaire du Moyen-Orient, de la famille
des A
maryllidacées et cultivée comme une
plante annuelle alors qu’elle est vivace.
Caractéristiques botaniques
C’est donc une plante à bulbe dont les fines
feuilles tubulaires et vertes forment une touffe
d’environ 50 cm de haut. Les fleurs sont plu-
tôt rares, de couleur blanc-bleuâtre et de
petite taille ; elles apparaissent dès la fin du
printemps, formant une ombelle ronde. Les
graines sont petites et noires. Le bulbe de
l’échalote est plus petit que celui de l’oignon
et est, le plus souvent, de forme allongée. Les
variétés cultivées se regroupent en deux grands
groupes : les échalotes grises, plus aromatiques, mais
difficiles à conserver, et les échalotes roses.
Mode de culture
Climat
L’échalote préfère les climats tempérés avec une température comprise
entre 15 et 25°C. On peut les planter avant l’hiver en octobre ou novembre
(car ses bulbes résistent au froid) ou au mois de février. Légume originaire
du bassin méditerranéen, l’échalote aime le soleil.
Sols
Les échalotes préfèrent les sols
légers et sableux mais n’acceptent
pas les sols lourds, humides et
asphyxiants. Si le sol est argileux,
il faut les cultiver en buttes.
Floraison, fructification et
récolte
Certaines variétés fleurissent mais
on les multiplie en plantant leurs
bulbes soit en automne pour les
variétés d’hiver, soit en février pour les
variétés de printemps. Les échalotes
se récoltent de fin juin à début août,
lorsque le feuillage jaunit et retombe.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
On consomme l’échalote crue ou
cuite. Crue elle est un peu amère
mais une fois coupée, trempée
quelques minutes dans l’huile,
son amertume disparaît. On
la rencontre partout, dans
de nombreuses sauces de la
cuisine française (béarnaise,
bourguignonne, etc.), dans
le vinaigre à l’échalote mais
aussi comme accompa-
gnement des viandes (la
bavette à l’échalote).
38
L’échalote
39
Le fenouil
Foeniculum vulgare
Caractéristiques botaniques
C’est une plante bisannuelle ou vivace d’une
taille importante. Ses tiges sont lisses et rigides,
ses feuilles présentent des reflets bleutés et
ses fleurs sont de couleur jaune, formant des
ombelles plates ; elles apparaissent à la fin de
l’été et sentent fortement l’anis. Le fruit du
fenouil est un diakène.
Mode de culture
Climat
Le fenouil n’aime ni le froid ni le gel. Il exige de la chaleur et du soleil tout
en craignant la sécheresse puisque son sol doit être constamment humide,
maintenu à une valeur proche de sa capacité au champ.
Sols
Le fenouil se sème en pleine terre en exposition ensoleillée sur un sol
profond, léger et humifère dont le pH est voisin de 6 ou 7. Il est facile à
cultiver, ne demandant qu’un peu d’eau.
41
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Graines
Maladies, parasites
et prédateurs
Le fenouil craint les ravageurs que
sont les pucerons, les limaces et
les escargots. En revanche, il est
peu affecté par les maladies.
42
Le fenouil
En cuisine
Avec son goût anisé, le bulbe de fenouil se cuisine à la fois sucré et salé.
Il se mange cru ou confit
dans du vinaigre, en salade
avec d’autres crudités ou
cuit en accompagnement du
poisson mais aussi des viandes
blanches.
Pour atténuer son goût anisé,
plongez-le une minute dans de
l’eau bouillante puis aussitôt
dans de l’eau froide.
Les feuilles sont particulièrement
appréciées pour parfumer les oli-
ves en conserve. L’usage des fruits
comme aromate est bien répandu,
notamment avec le poisson, la
pâtisserie et les gâteaux.
43
Le gingembre
Zingiber officinale
Caractéristiques botaniques
Le gingembre est une plante herbacée de
1 mètre de hauteur environ. Ses feuilles sont
persistantes, lancéolées, longues et odo-
rantes. Ses fleurs sont de couleur blanche et
jaune ponctuées de rouge. Les graines sont
noires, enfermées dans des capsules déhis-
centes à trois valves. Son système racinaire
est un rhizome charnu et odorant qui est
récolté et abondamment consommé.
Mode de culture
Climat
Cette plante a besoin de beaucoup de chaleur (au moins 25 °C) pour se
développer, d’une hygrométrie élevée et de beaucoup d’eau en été. Il faut
la placer en exposition très ensoleillée.
Sols
Le gingembre apprécie le terreau léger et bien drainé. On y plante des
morceaux de rhizome portant au moins un bourgeon à 2 ou 3 cm sous
terre. En pot, placez dans le fond des billes d’argile et du gravier afin
d’assurer un bon drainage ; recouvrez ensuite d’un mélange de terreau et
de sable contenant un peu de compost. Dans les deux cas, vous arroserez
abondamment jusqu’à la sortie des premières feuilles.
Floraison, fructification et récolte
La floraison est difficile à obtenir : cultivées en France, les tiges fertiles
se dessèchent avant de fleurir. On récolte le rhizome lorsque les tiges et
les feuilles se flétrissent après 9 à 10 mois mais on peut le récolter plus
précocement, après 5 à 6 mois. Il montre alors un goût plus
doux et plus citronné. Après la récolte, on
peut le conserver au réfri-
gérateur quelques
semaines (pas dans
le bac à légumes,
trop humide) ou
bien le congeler.
45
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Le gingembre est principalement utilisé comme épice. Après avoir pelé
le rhizome, on peut au choix le trancher, le râper, le hacher ou le couper
en julienne. En fonction du stade de cuisson (début ou fin), on l’ajoute au
plat afin de le rendre plus ou moins piquant (dose : un petit morceau par
convive).
Il se marie également parfaitement avec des desserts sucrés comme les
tartes, les compotes, les salades de fruits, mais aussi avec certaines bois-
sons (bière au gingembre, jus de gingembre). Il se présente aussi sous
forme sèche, en poudre, mais est alors plus piquant.
46
Le gingembre
47
Le ginseng
Panax ginseng
Caractéristiques botaniques
C’est une plante de taille moyenne, de 30 à
70 cm de hauteur. Ses feuilles caduques sont
palmées, vert foncé, lisses et épaisses avec des
bords dentés et ondulés. Le ginseng fleurit tar-
divement après plusieurs années de culture.
Il donne en été des petites fleurs verdâtres
en ombelles puis des baies de couleur rouge
vif. Les graines sont ridées irrégulièrement
arrondies. En hiver, après la chute des feuilles,
la plante se met en repos jusqu’au printemps sui-
vant. Ses racines, fusiformes et ramifiées, poussent
lentement et il faut attendre au moins 5 ans pour pouvoir les récolter.
Mode de culture
Climat
En France, le ginseng se cultive dans toutes les régions car il n’est pas
fragile supportant à la fois le froid (des températures de - 15 °C.) et la
sécheresse. Il a besoin d’ombre et de lumière filtrée. Il doit éviter de rece-
voir les rayons du soleil directement ; il faut donc le placer près d’un arbre
ou d’un mur, voire en sous-bois. Il n’aime pas non plus les coups de vent.
Sols
Il apprécie les sols légèrement acides, légers et sableux, riches en matières
organiques mais ni caillouteux ni argileux.
Floraison, fructification, récolte
Il fleurit en juillet et sa floraison est spec-
taculaire, donnant ensuite des drupes
rouges à maturité contenant une à
trois graines dormantes. La récolte
des rhizomes et des racines doit se
faire avec précaution. Il faut ensuite
bien les nettoyer à l’eau froide puis
les laisser sécher dans une pièce
ventilée en évitant qu’elles ne se
touchent pendant deux semaines.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
En Asie, le ginseng est couramment consommé comme légume. Ailleurs
dans le monde, il appartient davantage à la catégorie des plantes
médicinales.
Il intervient comme complément alimentaire, le plus souvent sous forme
de poudre à verser dans l’eau de cuisson des pâtes ou directement sur vos
plats, à diluer dans un verre d’eau ou encore, à ajouter sur un yaourt. Plus
simple à utiliser, on le trouve aussi sous forme de pastilles ou de gélules.
50
Le ginseng
51
L’igname
Dioscorea sp.
Caractéristiques botaniques
C’est une plante herbacée à tige volubile qu’il
faut tuteurer ; ses feuilles, alternes ou opposées
suivant les espèces, présentent à leur aisselle
des bulbilles (multiplication végétative). Les
inflorescences sont des grappes ou des épis
avec des fleurs femelles à ovaire infère trilo-
culaire donnant des samares à trois ailes. Les
tubercules sont solitaires ou en faisceaux digi-
tés de formes variables, ovoïdes ou oblongues,
parfois aplaties ou en forme de massue allongée.
Ils sont en général de couleur brune mais parfois jaune
ou blanche pouvant atteindre 1 mètre de longueur pour un poids de 3 à
5 kg, pouvant même aller jusqu’à 15 kg. La peau est généralement jaune,
mais peut être presque blanche ou plus foncée, de brunâtre à noirâtre. La
chair est généralement blanche, jaune ou rougeâtre.
Le genre Dioscorea comporte plusieurs espèces qui se distinguent par
la présence ou non de bulbilles, l’aspect des tubercules, etc. Les princi-
pales espèces cultivées sont : D. alata ou igname ailée d’origine asiatique ;
D. cayenensis ou igname de Guinée à chair jaune ; D. rotunda ou igname de
Guinée à chair blanche ; D. bulbifera ou bulbifère d’origine indo-océan-
nienne ; D. trifida ou couche-couche d’origine américaine ; D. esculenta ou
petite igname originaire de Chine.
Mode de culture
Climat
C’est une plante exigeante en
eau, cultivée dans des régions
où la pluviométrie annuelle est
d’au moins 1 500 mm. C’est une
plante héliophile se développant
bien à une température proche
de 25 °C.
53
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Sols
Le sol doit être peu argileux et associé à des particules sableuses qui sont
nécessaires au développement du tubercule en profondeur afin d’éviter
sa déformation.
Floraison, fructification et récolte
Son cycle de végétation est relativement long, de 200 à 350 jours suivant
les espèces. On récolte les tubercules progressivement de novembre à
mars ou d’un seul coup quand les feuilles se sont desséchées.
54
L’igname
En cuisine
L’igname est avant tout une
plante alimentaire très riche
en amidon qui remplace de
façon originale la pomme
de terre ou la patate douce
dans de nombreuses recettes
(soupes, frites, bouillies,
ragoûts, pain etc.). Le tubercule est aussi utilisé sous forme de farine
après cuisson et transformation, il se consomme cuit à l’eau ou à la vapeur,
pelé au préalable. On peut aussi le couper en tranches et le poêler pour
accompagner viandes ou poissons. Il est même possible de préparer des
frites d’igname en les faisant cuire au four. Enfin, en dessert, l’igname s’in-
corpore par exemple aux marmelades, aux gâteaux, ou même aux glaces.
55
Le manioc
Manihot esculenta
Caractéristiques botaniques
C’est un arbuste, voire un petit arbre de
plusieurs mètres, dont toutes les parties de la
plante contiennent un latex. Ses rameaux sont
fragiles de couleur blanche et ses racines
sont traçantes ; certaines peuvent toutefois
se tubériser devenant farineuses ; elles sont
alors récoltées et appelées aussi manioc. Les
feuilles de 30 à 40 cm de longueur, de couleur
vert foncé sont palmées, formées de 5 à 7 lobes
profondément échancrés ; on les dit palmatipar-
tites et elles possèdent un pétiole rougeâtre. Les fleurs
unisexuées et jaunâtres sont groupées en inflorescences de type panicule,
les mâles au sommet et les femelles à la base. Les fruits sont des capsules
ailées à trois loges contenant chacune une graine ellipsoïde de couleur grise.
On distingue deux variétés, l’une dite amère qu’il faut détoxifier avant
consommation car elle contient des glucosides cyanogéniques toxiques libé-
rant de l’acide cyanhydrique en se décomposant ; l’autre variété dite manioc
doux qui peut être, elle, directement consommée.
57
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Mode de culture
Climat
Le manioc a besoin de chaleur et d’une exposition ensoleillée. On ne le
cultive donc pas en France métropolitaine mais plutôt en zone tropicale
en plantant les boutures en octobre, à la fin de la saison sèche.
Sols
Le sol doit être léger, meuble afin de permettre l’extension des racines.
Il est conseillé de le travailler avant la plantation. Bien que résistant à la
sécheresse, le manioc accepte les sols humides mais bien drainés ; il est
même conseillé d’irriguer durant les premiers mois de la culture afin de
le maintenir humide mais non mouillant.
À savoir : les sols argileux ou compacts ne lui conviennent pas.
Floraison, fructification et récolte
C’est une plante vivace mais cultivée en annuelle. Sa floraison et sa fruc-
tification sont donc sans intérêt. La récolte consiste à arracher les pieds
après 8 à 10 mois de plantation lorsque les feuilles commencent à jaunir
afin de récupérer les racines.
58
Le manioc
59
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Le manioc ne doit pas être consommé cru. Il faut le faire cuire assez long-
temps (au moins 30 minutes) afin d’éliminer les substances toxiques (acide
cyanhydrique) présentes aussi bien dans ses feuilles que dans ses racines.
Son goût relativement neutre permet de l’incorporer à de nombreuses
préparations. Lors de sa préparation, pelez la racine et éliminez la partie
centrale plus foncée, coupez le reste en morceaux puis faites-les cuire
dans de l’eau salée. Cuisinés comme les pommes de terre, vous pouvez
les presser en purée mais aussi en faire des frites.
Sous forme de fine fécule, le manioc est dénommé tapioca et sert à épaissir
des préparations ou à préparer des desserts sucrés.
60
Le manioc
61
Le navet
Brassica rapa subsp. rapa
Caractéristiques botaniques
C’est une plante bisannuelle cultivée comme
une annuelle dont on récolte la racine, appelée
navet, surmontée d’une rosette d’une quin-
zaine de feuilles entières ou découpées, héris-
sées de poils rêches. La deuxième année de la
culture, une hampe florale ramifiée apparaît,
portant une centaine de petites fleurs jaunes.
Ces dernières donnent ensuite des fruits de
type silique, contenant de nombreuses petites
graines de forme sphérique et de diverses cou-
leurs, allant du marron rouge au brun foncé. La racine
est charnue, de forme sphérique, allongée ou plate et de couleur très
variable (jaune pâle, blanche, noire, bicolore rose et blanche).
Mode de culture
Climat
Le navet se développe bien sous un climat tempéré, doux et humide. Il
craint le gel et la sécheresse mais préfère les expositions ensoleillées.
Sols
Il se plaît dans un sol riche en matières orga-
niques, meuble et frais, riche aussi en phos-
phore et en potasse. La terre doit être pro-
fonde et bien retenir l’eau.
Floraison, fructification et récolte
Le navet se cultive de la fin de l’hiver jusqu’à
l’automne. On le sème en place, de mars à
juin pour les variétés d’été et de mi-juil-
let à mi-août pour les variétés d’au-
tomne et d’hiver. On le récolte jeune,
8 à 10 semaines après la plantation
bien avant la floraison et ce, tout au
long de l’année.
63
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
64
Le navet
En cuisine
La racine du navet se consomme cuite dans les soupes, les ragoûts, sautées
ou en purée. Les navets en purée s’apprécient mieux lorsqu’ils sont asso-
ciés aux pommes de terre. On peut aussi les préparer avec du sucre et les
caraméliser. Ses feuilles, bien vertes et fraîches, font d’excellents potages.
65
L’oignon
Allium cepa
Caractéristiques botaniques
C’est une espèce vivace grâce à son bulbe
unique, sphérique qui porte, à maturité, une tige
florale surmontée par une grosse tête sphé-
rique composée de petites fleurs blanches
en ombelles. Les feuilles sont cylindriques
et creuses, de couleur verte. Les fruits sont
des capsules déhiscentes à trois loges conte-
nant en général deux graines. En France, les
variétés d’oignons sont classées selon la cou-
leur du bulbe : oignons blancs, oignons jaunes (ou
« paille »), oignons rouges.
Mode de culture
Climat
Si l’oignon préfère un climat tempéré, il s’adapte bien à d’autres conditions
climatiques. Toutefois, le plein soleil est indispensable à sa bonne crois-
sance. L’arrosage doit être réduit au strict minimum, trop d’eau faisant
pourrir les bulbes.
Sols
L’oignon affectionne les terres légères, meubles, bien drainées. Il faut
éviter les sols argileux ou alors rajouter un peu de sable pour les utiliser.
Floraison, fructification et récolte
Cette plante est cultivée comme une annuelle ou une bisannuelle si l’on
veut récupérer des graines car elle fleurit la deuxième année. On peut
cultiver l’oignon par semis ou en plantant des bulbes. Le semis a lieu au
printemps, directement en place ou en godets. Les variétés blanches les
plus hâtives sont semées en premier, puis vient le tour des jaunes et des
rouges. La récolte a lieu tout l’été et les oignons sont conservés au sec
durant l’hiver.
67
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
68
L’oignon
En cuisine
Les oignons se consomment crus ou
cuits mais avant il faut les éplucher.
Pour éviter de pleurer en les éplu-
chant, les placer 15 minutes dans
le bac à légumes de votre réfri-
gérateur. Les tiges vertes
peuvent remplacer la cibou-
lette dans une salade.
Présents dans de nom-
breuses recettes, les
oignons servent à la
fois de légume et
de condiment.
69
Le panais
Pastinaca sativa
Caractéristiques botaniques
C’est une plante bisannuelle de 50 cm à 1 m
de haut dont les grandes feuilles pennées sont
poilues. Les tiges sont creuses et portent
des inflorescences en ombelle composées de
petites fleurs jaunes. La racine pivotante est
charnue et peut être de plusieurs types : celle
du panais rond en forme de toupie de plus de
10 cm de diamètre, celle du panais demi-long
proche de la carotte et celle du panais long de
45 cm de longueur.
Mode de culture
Climat
Le panais s’adapte à tous les types climatiques de France. Espèce très
rustique, il supporte les températures négatives.
Sols
Le panais se sème en pleine terre de février à juin dans un sol suffisam-
ment profond, lourd, riche et légèrement calcaire. Sa germination est
lente, plusieurs semaines durant lesquelles il faut maintenir le sol bien
humide. Le panais ne supporte pas la concurrence des mauvaises herbes,
aussi faut-il maintenir le sol nu à proximité des jeunes plants ; un paillage
léger peut être la solution. Ne supportant pas la sécheresse au cours de
son développement, il faut copieusement mouiller le sol, surtout en été.
Floraison, fructification et récolte
Pour obtenir sa floraison et sa
fructification afin de récupé-
rer des graines, il faut attendre
la deuxième année au cours de
laquelle apparaît une hampe flo-
rale de grande taille. Pour profiter
des racines, on peut les récolter en
octobre ou les laisser tout l’hiver
dans le sol et attendre le printemps
suivant pour les récupérer.
71
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
72
Le panais
En cuisine
Contrairement aux carottes, les panais ne se pèlent pas. Il convient juste de
les essuyer soigneusement avant de les préparer. On peut les consommer
crus, râpés avec de la vinaigrette. Cuits, ils se cuisinent comme les carottes,
pré sents dans
les potages, les
potées, le pot-au-
feu, le couscous.
Ils accompagnent
auss i bien les
poissons que les
viandes, peuvent
être gratinés au
four ou dégustés
en purée.
73
La pomme
de terre
Solanum tuberosum
Caractéristiques botaniques
C’est une plante herbacée vivace dont les par-
ties aériennes peuvent atteindre 1 m de hau-
teur. La pomme de terre présente deux types
de tiges, aériennes (portant les feuilles) et
souterraines (les stolons). Les plantes pro-
venant de graines présentent une seule tige
aérienne principale ; celles obtenues après
germination de tubercules en produisent
plusieurs. Les feuilles sont alternes et compo-
sées de folioles de tailles différentes. À l’extrémité
des tiges se forment des inflorescences composées de
fleurs autogames de couleur blanche à violette. Après fécondation, elles
donnent une baie sphérique de couleur verte. Au niveau de l’appareil sou-
terrain, on observe des stolons ou tiges souterraines grêles couvertes de
racines adventives se développant horizontalement à faible profondeur.
Les tubercules (organes de réserve) se forment à l’extrémité des stolons.
Sur les tubercules, on observe plusieurs bourgeons appelés « yeux », à
partir desquels se formeront de nouvelles plantes.
Mode de culture
Bien que plante vivace grâce à
ses tubercules, la pomme de terre se
cultive comme une plante annuelle.
La plantation se fait au printemps,
l’agriculteur dépose les plants (c’est-
à-dire des tubercules entiers ou
coupés mais portant un bourgeon)
dans les sillons, en les espaçant les
uns des autres. Quelques jours
plus tard, la terre est remontée
autour des plants : c’est le but-
tage. Les futures pommes de
terre pourront ainsi prospé-
rer à l’abri de la lumière.
75
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Climat
La pomme de terre se cultive en zone tempérée avec une température opti-
male de 20 °C le jour et 15 °C la nuit. La plante gèle à -2 °C ; en revanche,
la tubérisation est favorisée par une température du sol comprise entre 12
et 15 °C. Ses besoins en eau sont compris entre 400 et 800 mm suivant
les zones climatiques.
Sols
La pomme de terre accepte une large gamme de sols, mais elle préfère les
sols profonds, modérément humides.
Floraison, fructification et récolte
À la fin de l’été, les tiges et les feuilles sont coupées ; c’est le défanage
qui permet aux tubercules de finir de mûrir. Ils ne grossiront plus mais
fabriqueront leur peau et trois semaines plus tard, la récolte pourra com-
mencer. Les pommes de terre de conservation se récoltent en septembre
ou octobre, à pleine maturité, lorsqu’elles ont atteint un calibre suffisant et
ont formé une peau résistante et protectrice. Les pommes de terre sont
ensuite stockées dans le noir, à une température d’environ 8 à 10 °C dans
des bâtiments où le taux d’humidité relative est contrôlé.
76
La pomme de terre
77
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
En cuisine
Les pommes de terre doivent se consommer cuites. Pour les cuire très
rapidement, il suffit de les passer quelques minutes au four à micro-ondes
en les enfermant dans un sac en plastique alimentaire.
C’est un produit alimentaire essentiel qui se présente sous forme de
tubercules frais ou transformés (chips, purées déshydratées, fécule). Les
pommes de terre s’accommodent de différentes façons : en frites dans
l’huile ou bouillies dans l’eau, en galettes ou râpées, en purées, en soupes,
sautées ou rissolées à la poêle dans du beurre ou de l’huile.
Les parties vertes de la pomme de
terre sont toxiques car elles
contiennent de la
solanine, c’est
pourquoi il faut
stocker les tuber-
cules à l’abri de
la lumière afin de
les empêcher de
verdir.
78
La pomme de terre
79
Les radis
Raphanus sativus
Caractéristiques botaniques
C’est une plante annuelle ou bisannuelle pré-
sentant un hypocotyle renflé et charnu de cou-
leur rose, blanche, rond ou allongé. Sa tige
de 50 cm de haut est couverte de feuilles
lancéolées, dentées ou incisées et porte des
fleurs de couleur blanche ou violacée. Après
fécondation, en général croisée, bien que les
fleurs soient hermaphrodites, les siliques se
forment à la fin de l’été pour les annuelles et
l’on peut récolter les graines lorsqu’elles com-
mencent à brunir. Une autre variété abondamment
cultivée, le radis noir, Raphanus sativus var. niger présente
un hypocotyle de 30 cm.
Mode de culture
Les radis sont très faciles à cultiver. Les périodes de semis sont
fonction du type de radis ; on distingue les radis à forcer qu’il faut semer
sous protection dès la mi-février, puis en pleine terre de mars à septembre
ou radis de tous les mois et plus précisément, de juin à août pour les radis
d’été ; il existe aussi une variété dite précoce ou de 18 jours.
Climat
Le radis est une plante de cli-
mat tempéré frais. La germi-
nation des graines exige une
température minimale de 8°C
et la croissance des plantules
nécessite une température de
12°C. Il craint le gel mais aussi
les trop fortes chaleurs et le
manque d’eau ; c’est donc au
printemps ou en automne que
les conditions climatiques lui
sont les plus favorables.
81
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Sols
Il faut les placer en exposition ensoleillée, dans des sols légers et frais,
de préférence riches en matière organique, avec arrosages réguliers. Le
sol doit être profond pour permettre aux radis longs de se développer.
Floraison, fructification et récolte
Il est facile de produire des semences car les radis annuels
vont fleurir et monter en graines dans l’année même du
semis ; en revanche, comme les siliques sont déhis-
centes, il faut récupérer les plantes avant la matu-
rité et les faire sécher. Les très nombreuses graines
récoltées ont un pouvoir germinatif de plus de
5 ans. Pour les radis à consommer, en espaçant les
semis, on peut les récolter pendant plusieurs mois,
entre 18 et 90 jours après le semis suivant les variétés.
82
Les radis
En cuisine
Pour avoir des radis bien roses, plongez-les
quelques minutes dans une solution acide
comme de l’eau citronnée. Les radis sont
fragiles, se fanent rapidement. Croquants
et piquants, les radis excitent les papilles. Ils
sont faciles à préparer ; après avoir ôté les
fanes et coupé la racine, il faut bien les laver
avant de les servir à table, juste avec du beurre
et du sel. La peau des radis noirs devra être enle-
vée comme celle des radis asiatiques, les daikons.
Effet de mode en cuisine, il est aussi possible de consommer comme chez
beaucoup d’autres plantes, les graines germées du radis.
Utilisations, atouts
Radis blancs
et valeurs nutritionnelles
Les radis sont peu caloriques – 58 kJ ou 14 kcal
pour 100 g – et contiennent des fibres alimen-
taires (1,4 g) favorisant le transit intestinal
et participant à leur pouvoir satiétogène
(coupe-faim). Ils contiennent plusieurs vita-
mines, des minéraux et des antioxydants.
Leur consommation est donc très bénéfique
pour la santé.
Les fanes de radis sont comestibles et
ont un goût légèrement piquant. Elles
constituent une excellente source de
micro-nutriments (vitamines B9 et C) et
de minéraux (calcium, fer, potassium et
magnésium).
83
Le radis noir
Raphanus sativus var. sativus
Caractéristiques botaniques
Il présente une racine pivotante charnue dont la chair est blanche et
juteuse. C’est plutôt un hypocotyle portant des feuilles très découpées. Il se
développe une hampe florale très ramifiée portant des fleurs blanches. Après
fécondation, il se forme des siliques contenant des petites graines rondes.
Mode de culture
Climat
Semez le radis noir légèrement à l’ombre car un emplacement en plein
soleil favorisera certes sa croissance, mais nécessitera plus d’arrosages.
Sols
Il accepte tous les types de sol, de préférence riches et suffisamment pro-
fonds pour permettre le développement de sa racine.
Floraison, fructification et récolte
Il fleurit et fructifie en fin de saison. On le récolte en septembre, trois mois
après le semis et ce, jusqu’à l’apparition des gelées.
En cuisine
Pour réduire leur piquant, préparez-les râpés ou en rondelles (un quart
d’heure avant de les déguster) mais aussi cuits, à la manière du navet.
85
Le raifort
Armoracia rusticana
Caractéristiques botaniques
Le raifort développe de grandes feuilles
vertes et luisantes au limbe denté dont les bords
sont crénelés. Les tiges florales sont dressées
et portent des panicules de petites fleurs
blanches ou jaunes. Il se forme ensuite des
petits fruits ronds. Dans le sol, se développe
une racine pivotante et épaisse, blanchâtre de
50 à 60 cm de long que l’on récolte.
Mode de culture
Climat
Le raifort est une plante qui résiste bien au froid et que l’on peut donc
cultiver sous tous les climats, même les plus rudes. Il faut le placer en
exposition ensoleillée hormis dans le Midi où il faudra préférer une situa-
tion mi-ombragée.
Sols
Cette plante n’est pas exigeante mais elle préfère les sols riches, meubles
en profondeur et frais. Il faut quand même l’arroser fréquemment.
87
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
88
Le raifort
En cuisine
La racine de raifort se conserve quelques jours au frais, dans le bac à
légumes de votre réfrigérateur. Pour l’utiliser, il faut la râper à la der-
nière minute afin qu’elle conserve tout
son piquant (dû à des
composés soufrés,
les glucosinates) et la
citronner pour éviter
qu’elle ne noircisse.
Le raifort est sur-
tout apprécié comme
condiment pour rele-
ver le goût des plats.
Il peut par exemple,
remplacer avanta-
geusement la mou-
tarde dans les sauces
froides. Toutefois, il faut éviter de le chauffer car il perd toute sa saveur.
On peut aussi consommer les jeunes feuilles de raifort en salade.
89
Les salsifis
Tragop ogon p orrifolius
Caractéristiques botaniques
Le salsifi est une plante d’environ 1 mètre de
hauteur à feuilles longues et étroites. Les inflo-
rescences sont des capitules de couleur vio-
lette avec un involucre composé de bractées
soudées, plus longues que les fleurs pour le
Tragopogon et avec un capitule jaune pour
l’autre espèce. Chez les deux espèces, les
fruits sont des akènes portant une aigrette de
poils plumeux facilitant la dissémination par le
vent. La racine (qui est consommée) est charnue,
de couleur blanc jaunâtre pour le vrai salsifi et noire
pour la scorsonère, longue dans les deux cas d’environ 20 cm.
Mode de culture
Climat
Les salsifis se sèment au printemps en pleine terre lorsque la température
dépasse 15 °C. Ils apprécient les situations chaudes et ensoleillées.
91
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
Sols
Le sol doit être frais, léger, bien aéré et meuble, riche mais sans fumure
récente, au substrat un peu acide. Un apport de compost placé quelques
mois précédant la culture, en automne par exemple, est suffisant. Arrosez
de temps en temps afin de le maintenir frais en ayant recours au paillage
si nécessaire.
Floraison, fructification et récolte
Si des tiges florales apparaissent, il faut les éliminer pour favoriser le déve-
loppement des racines. Au printemps, on sème le salsifi en plein champ et
on le récolte à partir d’octobre et durant l’hiver.
92
Les salsifis
En cuisine
Ils sont pénibles à éplucher car ils
sécrètent une substance collante,
parfois colorante et tâchante ; en les
plongeant une heure dans de l’eau
froide avant l’épluchage, vous
éviterez ce désagrément.
Récoltées avant le déve-
loppement de la tige
florale, les racines sont
tendres et dépour-
vues d’amertume.
Les salsifis se
consomment crus, râpés en salade. On peut aussi les cuire à l’eau, à la poêle
ou à la vapeur. Au cours des repas, on les associe facilement à la viande rouge
et à d’autres légumes racines (mais aussi avec des poireaux ou des oignons).
On peut les congeler après les avoir blanchis dans l’eau salée et vinaigrée.
93
Le
topinambour
Helianthus tuberosus
Caractéristiques botaniques
C’est une grande plante herbacée pouvant
atteindre 3 m de haut, qui porte des grandes
feuilles ovales rugueuses. Les fleurs sont
jaunes, groupées en une panicule terminale.
Ses tubercules, qui constituent la partie
comestible de la plante, sont des rhizomes
tubérisés, de forme mamelonnée, très irré-
gulière, arrondie ou ovale. Ils sont recou-
verts d’écailles brun rosé entre lesquelles
apparaissent des nœuds. Leur couleur varie de
brun à rouge et la chair est blanche. Les fleurs pro-
duisent des graines dont beaucoup sont stériles.
Mode de culture
Climat
C’est une plante de saison froide qui résiste bien au gel. Elle supporte le
manque d’eau mais pas l’excès et craint l’asphyxie.
Sols
Elle accepte tout type de sols avec une gamme de pH très large
de 5,5 à 8,5.
95
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE APPLIQUÉE
96
Le topinambour
En cuisine
Le topinambour est difficile à éplucher mais
ce geste n’est pas indispensable car la peau
est comestible ; il faut juste bien la brosser
pour éliminer la terre. Il se consomme à la
vinaigrette, en purée, en beignets, en potage,
frit, à l’étouffée. On peut aussi déguster ses
tubercules crus, râpés comme les carottes.
97
Et aussi
Le crosne
Stachys affinis
100
Le konjac
Amorphophallus konjac
Le konjac est une plante de la famille des Aracées. Elle est originaire des
régions tropicales de l’Asie du Sud-Est. C’est une plante vivace possédant
un gros tubercule globuleux d’où part une grande feuille de 2 m de dia-
mètre unique trilobée au pétiole glabre. Les fleurs
sont unisexuées, groupées sur un spadice axil-
laire sub-cylindrique de 20 à 120 cm de lon-
gueur dont l’apex est en forme de cône,
entouré par une spathe elliptique de couleur
violet foncé.
C’est une plante de climats tropicaux, mais
sa culture est possible sous nos latitudes.
La valeur calorique du konjac est très faible
– 10 kcal ou 41 kJ pour 100 g. En usage alimen-
taire, du tubercule de konjac on obtient une farine
que l’on transforme en pâte par l’addition d’eau enrichie
en calcium et à partir de laquelle on prépare différents produits : les shira-
takis (vermicelles de konjac blancs), les kishimen (sorte de tagliatelles plus
fermes) ou encore le gohan (petits grains translucides ressemblant au riz).
Enfin, une application originale est l’éponge de konjac traditionnellement
utilisée par les Asiatiques pour exfolier le visage au quotidien ou pour la
toilette des bébés. Par un nettoyage en douceur, elle peut aussi aider à
calmer les poussées d’acné.
101
La patate douce
Ip omoea batata
102
le Persil tubéreux
Petroselinum crispum var. tuberosum
103
La poire de terre
Smallanthus sonchifolius
104
Le rutabaga
Brassica napus
105
La culture sur butte
La culture sur butte est une pratique ancestrale dont on trouve traces dans
plusieurs civilisations africaines où les tubercules comme l’igname ou la
patate douce sont ainsi cultivés depuis des générations. De même, les agri-
culteurs de la civilisation pré-colombienne utilisaient cette technique. La
culture sur butte est un système écologique et pérenne à la portée de tout
jardinier. Sa mise en place est certes un peu contraignante. Elle nécessite
au départ de construire les buttes composées à la base d’une couche de
matières organiques carbonées sèches à décomposition lente (broyât de
bois, de branches, de sciure, de feuilles, etc.) surmontées d’une couche de
matière azotée verte, fraîche à décomposition rapide (tonte de pelouses,
feuilles vertes, racines, déchets végétaux, etc.). Le tout doit être recouvert
de terre végétale riche en humus, mélangée à du fumier et du compost et
surmontée d’un paillage de 15 cm au minimum pouvant être composé de
paille mais aussi de laine de mouton, de résidus de carton, de copeaux de
bois, d’écorces, etc. Il convient d’arroser abondamment toute la butte entre
chaque couche afin de créer une réserve d’humidité qui va favoriser la vie
active du sol. Une fois les buttes installées, il n’est plus nécessaire d’inter-
venir : elles se régénèrent d’elles-mêmes grâce à une vie microbienne active
et à la décomposition des résidus végétaux. On peut prévoir des bordures
en bois pour maintenir les buttes et y cultiver tous types de légumes sur
toutes catégories de sols. Toutefois, il ne faut jamais laisser la surface à
nu, le paillage assure la rétention de l’eau et évite le développement des
mauvaises herbes.
Les avantages de la culture sur butte sont nombreux :
– pas de terre à retourner tous les ans et un désherbage réduit ;
– pas besoin d’utiliser d’engrais ni de pesticides ;
– bonne rétention de l’eau et bon drainage ; lors de pluies importantes, aucun
risque d’engorgement et de pourrissement des racines ;
– la vie du jardinier est facilitée puisqu’il n’a plus à se baisser pour récolter ;
– recyclage des déchets du jardin voire, des déchets ménagers ;
106
– la surface de culture est augmentée par l’utilisation du dessus mais aussi
des côtés des buttes ;
– le développement des racines est facilité ;
– le réchauffement du sol est accéléré ; les rayons du soleil tombant sur
les côtés tout au long de la journée, la saison de culture est plus longue ;
– la récolte des légumes est facilitée car l’espace surélevé n’est jamais pié-
tiné. Le sol n’est pas compacté mais au contraire bien aéré, assurant la bonne
activité des micro-organismes, ce qui maintient sa fertilité.
Les buttes peuvent être provisoires ou pérennes. Dans le premier cas, il faut
les démonter après un ou deux ans de culture. Elles doivent être préparées
à la sortie de l’hiver ou au printemps.
107
La rotation des
cultures au potager
108
La rotation des c ultures au potager
109
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
4 3 2 4
2 1 1 3
Année 1 Année 2
3 1 1 2
4 2 3 4
Année 4 Année 3
110
Conclusion
Nous vous avons présenté des plantes légumières dont on consomme prin-
cipalement les organes souterrains. Pour la plante, ce sont des organes
de réserve qui peuvent être des racines, des tubercules, des bulbes, des
rhizomes ou encore des hypocotyles (portion de tiges) renflés. Ce sont des
légumes dits « d’hiver » qui présentent l’avantage de pouvoir se conserver
assez longtemps s’ils sont stockés dans de bonnes conditions, soit laissés en
place dans le sol, soit tenus à l’obscurité dans un lieu frais comme une cave.
Grâce à l’hydroponie et à la plasticulture, ces légumes de consommation
courante se sont répandus sur les cinq continents car faciles à produire même
quand le sol vient à manquer ou n’est pas adapté. Certains sont indispensables
à la préparation de plats traditionnels (soupes, plats mijotés en cocotte),
d’autres sont en revanche moins utilisés, nous renvoyant davantage aux
périodes de guerres et de pénuries. On pense par exemple au topinambour
ou au rutabaga durant la Seconde Guerre mondiale.
D’un point de vue nutritionnel, les légumes racines constituent de véritables
cocktails, riches à la fois en minéraux, en vitamines et en oligo-éléments. Ils
sont rassasiants et stimulent l’immunité. Afin de profiter de leurs substances
nutritives, il est préférable de les consommer crus. En effet, les nombreux
systèmes enzymatiques qu’ils contiennent sont détruits par la chaleur, de
même que leurs vitamines, altérées au-dessus de 60 °C. Nous vous conseil-
lons donc une cuisson à la vapeur. Toutefois, si vous choisissez de les faire
bouillir, pensez à consommer le bouillon, riche en nutriments. Enfin, leurs
feuilles comestibles peuvent très souvent se cuisiner en soupes ou en salades.
Certains légumes racines sont un peu oubliés et demeurent assez rares
sur les étals des marchés. Nous souhaitions en citer quelques-uns pour
mémoire : le chervis dont les racines ont un goût sucré et se consomment
comme les salsifis, le persil tubéreux qui ressemble aux carottes blanches,
la scorsonère proche du salsifi et riche en inuline.
111
Glossaire
(Les termes en italique et suivis d’un astérisque sont définis à leurs places
respectives).
Agriculture biologique : ensemble des pratiques agricoles respectueuses des
équilibres écologiques et qui n’utilisent pas de produits industriels de syn-
thèse (fertilisants, produits phytosanitaires).
Akène : fruit sec indéhiscent à une seule graine, se rencontre en particulier
chez les Astéracées (ex-composées).
Alterne : se dit d’organes homologues (feuilles, bractées, rameaux) attachés
un à un, de part et d’autre de la tige ou d’une ramification sans être en face
les uns des autres.
Amidon : principale forme de réserve glucidique nutritive chez les végétaux,
l’amidon est présent dans toutes les plantes et dans toutes leurs parties,
mais on le trouve préférentiellement dans les organes de réserve (graines,
rhizomes*, racines tubérisées) servant alors au développement ultérieur de
la plante ou fournissant un aliment à la jeune plantule lors de la germination.
Anthocyanes : pigments végétaux hydrosolubles, bleus, violets, ou rouges,
trouvés dans certaines plantes, souvent à la fin de la période végétative.
Autogame : se dit d’une plante qui s’autoféconde par union d’un gamète
femelle et d’un gamète mâle d’une fleur hermaphrodite* ou par fécondation
entre deux fleurs de sexe opposé mais portées par le même individu.
Bêta-carotène : pigment photosynthétique accessoire, orange, très répandu
chez la majorité des végétaux (tomate, carotte), extrait de micro-algues
du genre*Dunaliella, précurseur de la vitamine* A et utilisé comme additif ali-
mentaire.
Bractée : petit organe foliacé ou membraneux à l’aisselle duquel naissent les
fleurs et qui peut apparaître comme un pétale.
Bulbille : bourgeon en forme de petit bulbe dont les feuilles ont accumulé
des réserves et qui vont donner une nouvelle plante après séparation de la
plante mère.
112
Glossaire
113
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
114
Glossaire
Penné : se dit d’une feuille dont les folioles* sont de part et d’autre d’un axe
médian comme les barbes d’une plume. Elle est dite imparipennée ou paripen-
née selon qu’il y a une foliole terminale ou non.
Rhizome : tige souterraine cheminant horizontalement et émettant des tiges
aériennes et des racines vers le bas.
Rouille : maladie cryptogamique provoquant l’apparition sur les feuilles et
les tiges des plantes cultivées de taches allant du jaune au brun rougeâtre.
Samare : akène* à une graine munie d’une excroissance en forme d’aile
membraneuse.
Satiétogène : se dit d’un aliment qui donne une sensation de satiété, c’est-à-
dire d’apaiser la faim dans la durée.
Sessile : se dit d’une feuille ou d’une fleur sans pétiole ou pédoncule.
Sève : liquide chargé de substances nutritives circulant dans les tissus
conducteurs des plantes.
Silique : fruit sec déhiscent* à deux carpelles s’ouvrant à maturité en deux par
une fausse cloison.
Stolon : tige grêle rampante, herbacée avec de longs entre-nœuds, qui aux
points de contact avec le sol développe des racines adventives donnant de
nouveaux individus qui peuvent être détachés de la plante mère.
Variété : terme utilisé pour désigner l’ensemble des individus à l’intérieur
d’une même espèce* se distinguant de tout autre ensemble de végétaux de
la même espèce par l’expression de différences héréditaires minimes (taille,
couleur, goût ou composition chimique, etc.) déterminées par un génotype
donné.
Vitamine : substance organique sans valeur énergétique propre, présente
en quantité infinitésimale dans les aliments et requise par l’organisme à très
petite dose pour le maintien de ses fonctions métaboliques vitales (crois-
sance, contrôle des activités enzymatiques, équilibre de l’organisme, etc.).
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Grille de mots fléchés
sur les légumes racines
Horizontal Vertical
3. Bonheur du lapin ! 1. En avoir ou pas !
4. Le blanc est meilleur ! 2. Course !
6. Ça pique ! 4. Concurrent de la carotte !
7. Elle est rouge ! 5. Goût anisé !
9. Plein les mains ! 8. Riche en inuline !
11. En rémoulade ! 10. Fait pleurer !
12. Remplace la pomme de terre !
13. Mauvais film !
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Solutions
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Résultats
mots fléchés
1 2
R É
3
A C A R O T T E
D H
4
P O I R E A U
A S L
N O
5
A T F
6 7 8
A I L B E T T E R A V E
S O N
P O
9
S A L S I F I U
10
N I O
11
A C É L E R I
12
I G N A M E G
13
B N A V E T
O O
U N
R
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