Questions Controversées de Procedures Originale
Questions Controversées de Procedures Originale
Questions Controversées de Procedures Originale
Kinshasa 2014
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© Editions Presses de la Funa 2014
ISBN 978-99951-632-1-7
Dépôt légal: UN 3.01406-57216
2
A tous les avocats, magistrats et étudiants en Droit,
Je dédie cet ouvrage.
3
4
REMERCIEMENTS
A mon épouse, mes enfants et mes frères et sœurs qui m'ont toujours soutenu;
5
6
PRÉFACE
E crire un ouvrage sur les questions relatives au droit semble être à la fois une
tâche contribuant à la science et suscitant la polémique. Ces deux aspects de
chose sont inhérents à la pratique de droit.
Les recherches juridiques dont notre auteur a fait preuve se situent dans
l'optique du souci qui l'anime de savoir et de faire savoir sa discipline pour son
utilisation pratique.
7
8
AVANT-PROPOS
C'est à l'intention de ceux qui désirent s'y appliquer, que ce livre est écrit.
L'ouvrage que vous allez lire sur les questions controversées de procédures civile
et pénale devant les juridictions congolaises de droit commun est un bréviaire
pour tout praticien de droit.
En fait, l'ouvrage que présente Maître Jules MASUANGI MBUMBA que nous
connaissons, Avocat inscrit au tableau de l'ordre des Avocats près la Cour
d'Appel de Kinshasa/Gombe, est pratique et d'actualité dans la mesure où les
préoccupations quotidiennes de ceux qui aiment le droit trouvent leurs réponses
de manière très précise et claire.
En annexe, il a repris un certain nombre d'actes pour bien illustrer son œuvre.
9
10
PLAN
Section 5 : La réparation des préjudices nés des accidents causés par les
véhicules automoteurs
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées
11
Section 2 : Les mesures provisoires ou conservatoires
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées
12
Section 4 : La réparation du préjudice causé par une infraction devant une
juridiction pénale
A. Notions
B. Réponses aux questions controversées
CONCLUSION
13
14
SIGLES ET ABREVIATIONS
- AL. : Alinéa
- -ART. : Article
- A.U. : Acte uniforme
- AUPSRVE : Acte uniforme portant procédures simplifiées de
recouvrement et voies d'exécution
- B.A. : Bulletin des arrêts de la Cour Suprême de Justice
- B.O. : Bulletin officiel
- Brux. : Bruxelles
- C.A. : Cour d'Appel
- CE. : Certificat d'enregistrement
- CD. : Citation directe
- C.C.C. LIII : Code Civil Congolais Livre III
- C.O.C.J. : Code d'organisation et de la compétence judiciaires
- COQ : Coquilhat ville
- C.P.C. : Code de procédure civile
- C.RR : Code de procédure pénale
- C.R : Code pénal
- C.S.J. : Cour suprême de justice
- DGRAD : Direction Générale des Recettes Administratives,
Domaniales et de Participation
- Ed. : Edition
- Etc : Et cetera
- -Ex. : Exemple
- ID. NAT : Identification Nationale
- I.P.J. : Inspecteur de Police Judiciaire
- JUR. COL. : Jurisprudence coloniale
- KIN. : Kinshasa
- KIS. : Kisangani
- Léo : Léopoldville
- L'SHI : Lubumbashi
- M.R : Ministère public
- № : Numéro
- N.R.C. : Nouveau Registre du Commerce
- O.C.P.T. : Office congolais des postes et télécommunications
15
-OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires
- O.M.P. Officier du ministère public
- ONATRA Office national des transports
- Op. Cit. Ouvrage (document) cité
- O.P.J. Officier de Police Judiciaire
-P. Page
-RR Pages
-P.C. Plan cadastral
- PCR. Police de circulation routière
- P.G.R. Procureur Général de la République
-P.V. Procès-verbal
-R.C. Rôle civil
- R.C.C.M. Registre de Commerce et du Crédit Mobilier
- R.C.E. Rôle Commercial et économique
- R.D.C. République Démocratique du Congo
- REGIDESO Régie de distribution d'eau
-R.J. Revue juridique
- R.J.C. Revue juridique du Congo
- R.J.C.B. Revue juridique du Congo-Belge
- R.J.Z . Revue juridique du Zaïre
- R.M.P. Registre du Ministère Public
-RR Rôle pénal
-RPNC Rôle des procédures non contentieuses
-R.R. Requête en renvoi
- R.Z.D. Revue zaïroise de droit
- S.C.P.T. Société congolaise des postes et télécommunications
- S.C.T.P. Société commerciale des transports et des ports
- S.N.EL Société nationale d'électricité
-SONAS Société Nationale d'Assurances
- S.P.P. Servitude pénale principale
- STAN. Stanleyville
- Svt. Suivant
- T.G.I. Tribunal de Grande Instance
- USD. Dollars américains
-VOL. Volume
16
INTRODUCTION
E
n droit judiciaire congolais, particulièrement en procédures civile et
pénale, il suffit d'être un régulier du palais de justice ou un praticien du
droit (magistrat débout comme assis, avocat, défenseur judiciaire, greffier
et huissier) pour se rendre compte des contradictions qui existent sur certaines
questions de droit ou mieux de procédure, même réglementées par la loi ou la
constitution.
Les juges saisis de ces questions se prononcent tantôt dans un sens, tantôt dans
un autre, même quand ils font partie d'une même juridiction (Tribunal ou Cour).
Aussi, il n'est pas rare d'entendre des plaideurs (avocats ou défenseurs
judiciaires) même les plus expérimentés soutenir des positions qu'ils
abandonnent, au gré des intérêts, ou mieux, des enjeux.
Cette situation confuse comme l'on peut s'en rendre compte, n'est pas de nature à
favoriser l'émergence d'un Etat de droit en République démocratique du Congo
où la loi devrait être respectée par tous, justiciables comme magistrats.
Elle est plutôt à la base des controverses 2 qui ternissent l'image de la justice
congolaise, étant donné qu'elle favorise la méfiance à notre justice, l'arbitraire
dans le chef des magistrats ou des juges, l'injustice, la corruption, la concussion,
le tribalisme, l'insécurité juridique, et bien d'autres maux qui gangrènent notre
justice. C'est une honte pour notre pays en général, et pour notre justice en
particulier.
1
Article 68 alinéa 1 de la loi organique n° 13/011 -B du 11/04/2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire dispose : « En matière de droit
Petit Larousse 2010 : Controverse n.f (lat. controversa). Discussion suivie sur une question, motivée
par des opinions ou des interprétations divergentes polémique.
3
Lexique des termes juridiques, Dalloz, 19ème éd. p. 509 : Dans un sens ancien, la jurisprudence est
la science du droit. Au sens large, ensemble des décisions de justice rendues pendant une certaine
17
décisions rendues par les Cours et Tribunaux ne sont pas publiées dans des
revues juridiques. Aussi, cette jurisprudence est-elle controversée, car elle
dépend d'une juridiction à une autre, voire d'un juge à un autre. Elle est dite
tantôt vieille, tantôt récente, tantôt isolée, alors qu'elle devrait être unanime et
constante. Il n'est plus possible dans la pratique de savoir c'est que c'est même la
jurisprudence : les juges en font parfois un usage abusif. Dans bien des cas, les
jurisprudences citées par certains avocats et magistrats n'existent nulle part ou ne
sont que des décisions isolées, d'autres ont même déjà été annulées par les
Juridictions supérieures, à l'insu des personnes qui s'en prévalent. Dès lors
comment considérer une décision annulée comme une jurisprudence ou encore
comment recourir à celle-ci, alors que la loi elle-même a déjà réglementé la
question juridique concernée !
Dans la pratique, il n'est pas toujours aisé de savoir quel ouvrage ou quel auteur
que magistrats et avocats citent, doit être considéré comme doctrine ou
doctrinaire.
Les praticiens du droit recourent quelques fois aux principes généraux de droit, 5
pour trouver des solutions à certaines questions de droit non réglées par la loi, la
coutume6, la jurisprudence et la doctrine
période dans un domaine du droit ou dans l'ensemble du droit. Dans un sens restreint, ensemble de
décisions concordantes rendues par les juridictions sur une même question de droit. Au sens strict,
propositions contenues dans les décisions rendues par les juridictions de rang supérieur, et
présentant l'apparence d'une norme en raison de leur formulation générale et abstraite. En droit
public, on parle volontiers de « jurisprudence prétorienne » pour souligner le caractère créateur de
la jurisprudence administrative et son rôle de source très importante du droit administratif. Par
ailleurs, la jurisprudence permet de combler les lacunes juridiques en l'absence des dispositions
légales et réglementaires.
4
Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 318 : Opinion des auteurs qui écrivent dans le domaine du
droit. Par extension, l'ensemble des auteurs.
5
Lexique, op. cit. p. 678 : En droit administratif et civil, source principale non écrite du droit
administratif, représentée par des règles de droit obligatoires pour l'administration et dont
l'existence est affirmée de manière prétorienne par le juge. Leur respect s'impose à toutes les
autorités administratives, même dans les matières où le gouvernement est investi par la constitution
18
Notons par ailleurs, qu'il se pose un problème dans l'application desdits principes
généraux de droit, car ils ne sont pas tous répertoriés d'un côté, et de l'autre,
l'ordonnance de l'Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886 approuvée
par le Décret du 12 novembre 1886 qui les institue en droit congolais fait l'objet
de controverses. D'aucuns pensent que ce texte est abrogé, alors qu'il n'en est pas
le cas7.
A côté de différentes sources de droit énoncées ci-haut, il est aussi fait recours à
l'équité8 et aux traités internationaux dûment ratifiés par la République
d'un pouvoir réglementaire autonome non subordonné à la loi. Les principes généraux de droit
jouent également un rôle important en droit privé, spécialement en droit civil (la fraude corrompt
tout, Terreur est créatrice des droits, la bonne foi est toujours présumée ...) et en procédure civile
(principe accusatoire, principe dispositif, principe du contradictoire).
" Lexique op. cit. p. 256 : En droit civil, règle qui n'est pas édictée en forme de commandement par les
pouvoirs publics mais qui est issue d'un usage général et prolongé (repetitio) et de la croyance en
l'existence d'une sanction à l'observation de cet usage (opinio neces-sitatis). Elle constitue une
source de droit, à condition de ne pas aller à rencontre de la loi. - Aux termes de l'article 153 al 4 de
la Constitution du 18 février 2006, les Cours et Tribunaux, civils et militaires appliquent les traités
internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu'ils soient conformes
aux lois, ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à l'ordre public et aux
bonnes mœurs.
7
L'ordonnance de l'Administrateur Général au Congo du 14 mai 1886, approuvée par le Décret du 12
novembre 1886 donne les principes à suivre dans les décisions judiciaires (B.O. pp 188 et 189) et
prévoit : « Quand la matière n'est pas prévue par un décret, un arrêté ou une ordonnance déjà
promulgué, les contestations qui sont de la compétence des tribunaux du Congo seront jugées d'après
les coutumes locales, les principes généraux du droit et l'équité ». Cette ordonnance reste encore en
vigueur, mais à la même date, l'Administrateur Général au Congo avait pris une autre ordonnance
qui a aussi été approuvée par le même décret du 12 novembre 1886 portant sur la procédure civile,
mais qui est à ce jour, abrogée par l'article 199 du décret du 7 mars 1960 portant code de procédure
civile.
Lexique, op. Cit. p. 370 : Droit général, l'équité est la réalisation suprême de la justice allant parfois
au-delà de ce que prescrit la loi. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent. « Le
code de procédure civile reconnaît à toute juridiction de l'ordre judiciaire le pouvoir de trancher en
équité, lorsqu'il s'agit de droit dont les parties ont la libre disposition et qu'un accord exprès des
plaideurs a délié le juge de l'obligation de statuer en droit.
' - Dans le cadre de cet ouvrage, nous n'examinerons pas de procédures particulières, notamment
celles prévues spécialement en matières commerciale, fiscale, administrative, d'enfance délinquante,
du travail, de procédure militaire et de cassation qui font l'objet de lois particulières. Toutefois, les
règles prévues en matière de droit commun sont applicables à ces différentes procédures, lorsque le
législateur n'a pas expressément prévu des règles spéciales. Donc, ce qui est prévu dans les
19
Démocratique du Congo. Mais combien de juges recourent- ils à cette dernière
source dans leurs décisions ? Pourtant, la constitution de la République
Démocratique du Congo en son article 153 alinéa 4 recommande aux cours et
tribunaux de les appliquer.
Dans le cadre de cet ouvrage, nous allons apporter des réponses judiciaires et
juridiques à certaines questions de procédures civile et pénale soulevées devant
les juridictions de l'ordre judiciaire de droit commun 9 , lesquelles font l'objet de
controverses, fâchent et placent juges et justiciables devant un dilemme.
Pour ce faire, nous regrouperons ces questions en trois chapitres suivants : des
questions communes aux procédures civile et pénale (Chapitre 1), celles propres
à la procédure civile (Chapitre 2) et enfin celles propres à la procédure pénale
(Chapitre 3).
Chaque chapitre contiendra des sections qui seront développées en tenues des
notions et des réponses aux questions controversées.
CHAPITRE
juridictions de droit commun s'appliquent mutatis mutandis dans les procédures spéciales ou
particulières susmentionnées. D'où, l'intérêt de cet ouvrage.
- Une juridiction de droit commun est une juridiction qui a vocation à connaître de toutes les affaires
à l'exception de celles qu'une disposition expresse soumet à la compétence d'une autre juridiction,
(Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, P.U.F. 2010, p. 183).
20
notamment en matières de saisine (section 1 ), d'abréviations des délais (section
2), de préalables, incidents et exceptions (section 3), de renvoi de juridiction
(section 4), de réparation des préjudices nés des accidents causés par les
véhicules automoteurs (section 5), et d'exécution des décisions judiciaires
(section 6).
Notre démarche consiste à exposer d'abord les notions de saisine (A), pour
répondre ensuite à certaines questions controversées (B).
A. Notions.
Une personne qui entend agir en justice ou porter son litige devant une
juridiction doit saisir celle-ci principalement par des modes prévus par la loi et
accessoirement par des demandes reprises dans les conclusions, réquisitoires,
mémoires...
Une juridiction en matière civile peut être saisie au premier (a) comme au second
degré (b).
D'une manière générale ou classique, une juridiction civile au premier degré est
saisie par l'assignation. Celle-ci est en principe l'œuvre du greffier, s'il faut s'en
21
tenir à la loi10. Mais dans la pratique, une personne (physique ou morale) qui
entend intenter un procès civil à une autre, consulte un Avocat ou un défenseur
judiciaire à qui elle expose son problème. L'avocat ou le défenseur judiciaire,
lorsqu'il juge une action en justice opportune, il coule les doléances de son client
ou sa cliente en forme d'assignation. Celle-ci doit être rédigée conformément à
l'article 2 du Décret du 07/03/1960 portant code de procédure civile. Cette
assignation doit comporter toutes les mentions que la loi prévoit.
Elle doit être enrôlée au greffe civil, porter un numéro d'ordre et être signifiée,
après paiement des frais de consignation.
Si l'une des mentions (des formalités) exigées fait défaut ou a été violée au
préjudice du défendeur, la juridiction se déclare en principe non saisie.
10
Article 2 al 1 er du décret du 07/03/1960 portant code de procédure civile : « L'assignation
11
Lexique, op. cit., p. 784 : la saisine est la formalité par laquelle un plaidant porte son différend devant une
juridiction afin que celle-ci examine la recevabilité et le caractère fondé de ses prétentions. La saisine est
normalement provoquée par le dépôt au greffe d'une copie de l'assignation ou d'une requête conjointe, ou par
requête ou déclaration au secrétariat de la juridiction. 11 Article 12 du Code de Procédure Civile d'une copie de
l'assignation ou d'une requête conjointe, ou par requête ou déclaration au secrétariat de la juridiction. 11 Article 12
du Code de Procédure Civile
22
La partie lésée (demanderesse ou défenderesse) par la décision de saisine peut
aller en appel, si elle le souhaite.
La saisine d'une juridiction en matière civile au premier degré peut se faire par la
comparution volontaire des parties.
Les parties font une déclaration qui est actée par le greffier. Cette déclaration est
signée par les parties ou mention est faite par le greffier qu'elles ne peuvent
signer12.
Relevons que ce mode de saisine est souvent appliqué lorsque l'exploit qui saisit
une juridiction est irrégulier : la juridiction demande à une partie de comparaître
volontairement pour couvrir un vice de procédure.
Dans la pratique, lorsque l'exploit introductif d'instance n'a pas été instrumenté
ou est entaché d'irrégularité, la juridiction peut être saisie par la comparution
volontaire d'une partie qui peut dans ce cas, accepter de renoncer à la formalité
d'assignation régulière.
13
Léo, 19 avril 1966, RJC n° 4, p. 328, avec note, cité par KATUALA KABA-KASHALA Code
judiciaire Zaïrois Annoté, p. 7-3
23
Aussi, lorsqu'au cours d'une procédure déjà enclenchée, les parties ayant fait
défaut, peuvent convenir de signer un document appelé « Bulletin de
comparution volontaire ». Celui-ci saisira la juridiction le jour où l'affaire sera
fixée devant elle.
La jurisprudence enseigne qu' « A défaut pour les parties d'avoir fait une
déclaration signée par elles et actée par le greffier de comparaître
volontairement, la comparution volontaire n'est pas légalement établie, sur base
de l'article 12 du code de procédure civile »14.
Nous avions dit qu'une juridiction en matière civile peut être saisie aussi par voie
de requête.
14
DIBUNDA KABUNDJI, Répertoire Général de la jurisprudence de la CSJ 1969 - 1985,
Ed.CPDZ,Kin, 1990, p. 35.
15
Lexique op. cit., p. 754
16
Michel NZANGI BATUTU, des questions spéciales de procédure civile congolaise Kin,
Mars 2008, p. 14.
Ix
Ben KAPUYA SHAMBUYI, Petit formulaire annoté de requêtes en procédure civile
congolaise, pp. 6 et suivants. " Les Analyses juridiques n° 24 Nov - Dec-Jan - Févr. Année 2012 -
2013 pp. 15 à 25.
24
Actuellement avec l'OHADA en matière de procédures simplifiées de
recouvrement (injonction de payer, de délivrer ou de restituer) et des voies
d'exécution, il est requis la requête du créancier 19.
La juridiction en matière civile peut être saisie au second degré, en cas d'appel.
Lorsqu'une juridiction civile au premier degré a rendu une décision sur la forme
ou sur le fond : que celle-ci soit signifiée ou non, la partie non satisfaite de la
décision sur un ou plusieurs chefs peut, dans le délai prévu par la loi, à dater de
la signification, interjeter appel. L'appel est en matière civile, introduit devant la
juridiction immédiatement supérieure à celle qui a rendu la décision attaquée.
Ainsi, en matière civile, les décisions du Tribunal de Paix sont appelables devant
le Tribunal de Grande Instance, celles du Tribunal de Grande Instance devant la
Cour d'Appel.
Le greffier lui délivre un acte d'appel. C'est ce dernier qui saisit la juridiction
d'appel suivant la jurisprudence qui décide : « Le juge d'appel est saisi par l'acte
d'appel et non par l'assignation »20.
En cas d'infraction, une juridiction est saisie en matière pénale. La question reste
à savoir de quelle manière ?
2. La saisine d'une juridiction pénale.
Comme en matière civile, la juridiction pénale est saisie au premier degré (a)
comme au second degré (b).
19
OHADA, Traité et Actes uniformes commentés et annotés, pp. 975 et suivants.
20
CSJ, 1er septembre 1977, Aff. Tshiamala cl Kazadi. 9 juin 1992, RP 1307 inédit et 26 février
1977, RP 211, B.A. 1978. P 16, cité par KATUALA KABA-KASHALA et KASANDA KATULA in «
L'Appel à 'travers les jurisprudence et doctrine congolaises, belges et françaises récentes. Editions
Batena Ntambua, Kinshasa, novembre 2004, p. 79
25
Au premier degré, une juridiction pénale (le tribunal de paix, le tribunal de
grande instance, la cour d'appel et la cour de cassation) peut être saisie par la
citation, la comparution volontaire, la sommation verbale, elle peut aussi se saisir
d'office ou être saisie par comparution forcée.
Lorsqu'elle émane du Ministère Public, elle est appelée citation à prévenu, tandis
que lorsqu'elle émane de la partie lésée, elle devient citation directe.
C'est le cas d'un prévenu poursuivi d'une infraction punissable d'un maximum de
5 ans de servitude pénale principale, comme le faux en écriture et l'escroquerie
qui comparait à l'audience, et les juges constatent que la citation ne lui a pas été
signifiée ou porte certains vices. Le prévenu peut dans ce cas, accepter de
comparaître volontairement pour être jugé, après avoir été averti par les juges.
De même, pour la personne civilement responsable.
Cependant, il est des cas où le prévenu est poursuivi pour une infraction
punissable de plus de 5 ans de servitude pénale principale comme le viol,
l'association des malfaiteurs, le meurtre .... ou qu'il est en détention préventive ou
encore une juridiction décide d'instruire sur une prévention autre que celle pour
laquelle le prévenu a été appelé à comparaître devant elle. Dans ces trois cas, la
comparution volontaire ne saisira cette juridiction que si le prévenu déclare
expressément renoncer aux formalités de citation et ce, après avoir été avisé par
les juges.
La citation peut être remplacée par une simple sommation verbale, faite aux
témoins, au prévenu et au civilement responsable, par l'Officier de Ministère
Public ou le greffier de la juridiction qui devra connaître de l'affaire. Cette
sommation enjoint au concerné de comparaître devant le tribunal, à tel lieu et à
tel moment. A condition que la peine prévue par la loi ne dépasse pas 5 ans de
servitude pénale ou ne consiste qu'en une amende.
La sommation à prévenu lui fait de plus, connaître la nature, la date et le lieu des
faits dont il est appelé à répondre26.
Au degré d'appel, la juridiction pénale est saisie par l'acte d'appel, mais peut
statuer sur une simple notification par les soins du greffier, aux parties en
instance d'appel30.
27
Article 1 de l'Ordonnance- loi n° 70/012 du 10 mars 1970 relative aux infractions d'audience.
28
Article 2 de l'Ordonnance-loi n° 70/012 op. cit.
Article 10 de l'ordonnance-loi n° 70/012, op. cit.
28
La saisine d'une juridiction tant en matière civile que pénale soulève certaines
questions controversées, nous allons nous atteler à y répondre.
Avant de répondre à cette question, relevons que cette question renvoie à celle de
la nullité des exploits ou actes de procédure. En effet, lorsque les plaideurs
(Avocats, défenseurs judiciaires) font des débats au prétoire sur la saisine, ils
s'attardent sur la question de la nullité des exploits ou actes de procédure, pour
justifier la saisine ou non d'une juridiction.
Ce qui est sujet à controverses c'est qu'à chaque fois qu'un défendeur soulève une
exception sur la saisine, les juges se fondent sur la loi et sur l'une ou l'autre
jurisprudences pour départager les parties, il s'agit notamment de :
- « Pas de nullité sans grief ou nullité sans grief n 'opère point 31» ;
- « Il en résulte le rejet de tout formalisme vu la certitude que l'acte a atteint
effectivement la personne32» ;
- « L'inobservance des délais d'assignation n'empêche pas la saisine du
Tribunal, le Tribunal peut régulariser la procédure en renvoyant la cause à
une date ultérieure33»;
- « Il a été jugé que le Tribunal n 'appliquera pas ce principe : pas de nullité
sans grief dès que l'irrégularité ou l'omission de l'acte portait atteinte à une
formalité substantielle34»;
La troisième se fonde sur l'article 198 du Code de Procédure Civile qui dispose :
« Lorsque la notification ou la signification d'un exploit a été faite à un délai
moindre que le délai légal ou que le délai prescrit par les articles 9 à 11 n'a pas
été observé, l'affaire est remise à une date postérieure à celle de l'expiration du
délai légal.
Si la partie assignée n'est pas présente lors du prononcé d'un jugement de remise
ou n'est pas régulièrement représentée, elle est avertie par le greffier des jour et
heure auxquels l'affaire sera appelée.
Une autre question qui se pose en toute logique est : sur base de quoi une
juridiction peut-elle se déclarer saisie ou non saisie en se fondant sur telle ou
telle autre disposition légale ou sur telle ou telle autre jurisprudence, lorsqu'il
appert que chacune des parties (demanderesse comme défenderesse) a raison
dans la soutenance de ses moyens ?
A notre avis, s'il faut rester légaliste, lorsqu'un élément ou une mention prévue
par la loi fait défaut ou est violée, la juridiction pour éviter tout arbitraire ou tout
parti pris doit se déclarer non saisie, sans se soucier du préjudice lorsque la
violation porte sur une mention ou une forme substantielle 36, à moins que le vice
ne soit couvert par une comparution volontaire et ce, nonobstant le principe qui
55 Inst. Elis 25/8/1938, Jur. Col. 1940, p. 11 cité par Ruffin LUKOO op. cit. p..5
56 l"c Inst. Lus. 17/6/1947, RJCB, p. 77 cité par Ruffin LUKOO, op. cit. p. 5.
Selon Jean Vincent et Serge GUINCARD, in « Procédure civile », 23èn": éd. Dalloz 1994 : La
formalité substantielle est celle qui donne à l'acte sa nature, ses caractères, qui en constitue sa
raison d'être.
30
veut que dans le domaine de nullité qu'en toutes matières de procédure, il n'y ait
de nullité que si elle est expressément prévue par la loi ou si un préjudice réel est
découlé pour la partie des irrégularités de l'acte.
Pour couper court la spéculation qui a élu domicile au prétoire eh cette matière, il
y a lieu donc qu'à chaque fois que la loi est violée ou qu'une formalité
substantielle a été omise, qu'une juridiction se déclare non saisie, sous réserve
bien entendu de la comparution volontaire comme pré rappelée.
Cela y va aussi de l'intérêt général y compris des juges qui sont souvent indexés
par les justiciables après qu'ils aient pris telle ou telle autre position (décision),
alors que dans tous les cas ils ont appliqué la loi.
Sinon, de lege ferenda, nous souhaiterions que le législateur intervienne par une
loi ou disposition légale expresse, pour trancher cette question de nullité des
exploits ou actes de procédure qui fait couler beaucoup d'encres et de salive en
intégrant l'aspect concernant la violation des formes substantielles. L'article 28
A. RUBBENS, le Droit Judiciaire Zaïrois. Tome II, Presses Universitaires du Zaïre kin 1978, p. 232.
31
du Code de procédure civile, dans sa configuration actuelle est lacunaire. Nous
préconisons qu'il soit modifié en ces tenues : « Tout exploit ou acte de procédure
qui viole la loi doit être déclaré nul ».
Dans une audience, lorsqu'il y a plusieurs parties ayant des intérêts divergents, il
n'est pas exclu que Tune d'elles fasse constater à la juridiction que celle-ci n'est
pas saisie à l'égard de telle ou telle autre partie. La saisine étant un moyen ou une
question d'ordre public, toute partie au procès peut la soulever, et les juges aussi
peuvent la soulever d'office.
Il n'est pas correct que les juges interdisent à une partie de parler en lieu et place
d'une autre pour faire constater la non saisine, au nom soit-disant du principe «
Nul ne plaide par procureur ». Toute partie a intérêt que la saisine soit régulière
pour ne pas exposer la décision à intervenir à la censure de la juridiction d'appel,
et le cas échéant de la Cour de Cassation.
Ce qui veut dire qu'à l'égard de la personne concernée par l'exploit, la juridiction
se déclarera saisie, mais doit renvoyer l'affaire à une date postérieure qui doit
être supérieure au délai qui devrait être respecté.
32
A titre d'exemple, si l'exploit est signifié le 1er février pour une audience du 05
février alors qu'en respectant le délai d'ajournement l'audience devait
régulièrement se tenir le 11 février, la juridiction renverra l'affaire après cette
dernière date.
Il suffit de produire le récépissé de la poste et l'avis fait aux parties par le greffier
pour que la procédure soit valable et que le Tribunal se déclare saisi.
Contrairement à l'article 18 du CPC, la lettre recommandée ne vaudra pas
sommation de conclure et de plaider.
C'est fort dommage que justiciables et juges ne fassent pas souvent application
de cet article. Nous pensons que c'est l'ignorance si pas le coût exorbitant que
nécessite cette procédure qui est à la base de cette situation.
33
Dans la pratique, certaines requêtes causent gravement préjudices à certains
justiciables.
Souvent les juges sans beaucoup de précautions et dans la précipitation font droit
aux requêtes qui leur sont présentées, surtout que celles-ci sont quelques fois
accompagnées de « pièces à conviction » c'est-à-dire des espèces sonnantes et
trébuchantes, en prenant des ordonnances ou en rendant des jugements qui
causent préjudice à autrui.
Les ordonnances prises à la suite de ces requêtes doivent, le cas échéant, être
retirées pour des motifs évidents et ce, en vertu de la théorie du parallélisme de
forme et de compétence : c'est-à-dire l'autorité qui a pris l'acte est la seule
34
habilitée à le retirer. Aussi, les jugements issus desdites requêtes peuvent donner
lieu aux actions en tierce opposition, dans une procédure contentieuse. Pour
pallier les inconvénients ci-dessus, l'OHADA prévoit des actions en opposition.
Les juges, lorsqu'ils estiment que la requête n'est pas fondée, ils doivent la
rejeter, et lorsqu'elle est susceptible de causer préjudice à autrui, inviter le
requérant à procéder par voie d'assignation.
A notre avis, s'il est vrai que la juridiction d'appel est saisie d'appel, la loi ne dit
pas que c'est l'acte d'appel qui saisit la juridiction d'appel en matière civile, c'est
plutôt l'assignation signifiée à l'intimé38.
L'acte d'appel doit être la pièce qui permette à la juridiction d'appel d'être saisie
de l'appel et qui serve pour la recevabilité de l'appel, au même titre que
l'expédition pour appel. Contrairement à cette dernière, l'acte d'appel doit être
exigé ou être versé au dossier avant que la juridiction d'appel se déclare saisie au
vu de l'assignation.
Soutenir que la juridiction d'appel est saisie par l'acte d'appel relève d'une fiction
juridique.
- Les exploits doivent-ils être signifiés à la requête du greffier en matière
civile ?
• C'est l'appelant qui fournit au greffier tous les éléments nécessaires pour
assigner la partie intimée ;
• C'est le greffier qui reçoit la déclaration d'appel qui fait assigner l'intimé
et non qui assigne ;
• Si le législateur renvoie aux formes et délais prévus au chapitre premier
du titre 1 c'est pour dire que les choses se font comme au premier degré,
or au premier degré, ce n'est pas le greffier qui assigne. C'est plutôt les
parties au procès.
- Quel est le sort des pièces versées par la partie civile après la saisine de
la juridiction pénale par le Ministère Public ?
36
s'emmène avec d'autres pièces à l'audience, pour démontrer le bien-fondé de
l'action du Ministère public.
Nous estimons que le Ministère Public étant le seul maître de l'action publique,
la partie lésée ne peut venir qu'avec des pièces qui fondent son droit au
dédommagement ou à la réparation du préjudice qu'elle a subi à la suite de
l'infraction pour laquelle le prévenu est poursuivi. La partie lésée ne peut être
prise pour une partie poursuivante au même titre que le Ministère Public, raison
pour laquelle il n'y a que ce dernier qui peut requérir une peine à l'endroit du
prévenu. Il a été jugé : « L'action civile devant les Tribunaux répressifs, ne peut
être intentée que comme l'accessoire, la conséquence d'une infraction 39».
Les juges doivent donc rejeter toutes les pièces qu'une partie lésée verse au
dossier dans le but d'étayer l'infraction pour laquelle le prévenu est poursuivi, le
Ministère Public en décidant de poursuivre est sensé avoir réuni tous les
éléments nécessaires devant lui permettre de soutenir son action.
Permettre que la partie lésée dépose des pièces dans un dossier pénal de manière
intempestive favoriserait l'arbitraire dans le chef du Ministère Public qui,
profitera de l'occasion pour saisir les juridictions de jugement avec des dossiers
incomplets ou vides, à la pensée que la partie lésée viendrait compléter des
pièces qui font défaut. Ne perdons pas de vue qu'une partie lésée n'est pas tenue
de se constituer partie civile.
Elis. 30 mars 1912, Jur. Congo 1913, p. 266, avec note cité par J.P. Collin, in Répertoire général de
la jurisprudence congolaise ( 1890-1934), Ed. de la Revue juridique du Congo-belge, Elisabethville,
1936, p. 14.
37
L'article 55 du Code de Procédure Pénale autorise la comparution volontaire du
prévenu à son alinéa 2 qui dispose que « si la peine prévue par la loi est
supérieure à 5 ans de servitude pénale la comparution volontaire ne saisit le
Tribunal que si avisé par le juge qu'il peut réclamer la formalité de la citation, le
prévenu déclare y renoncer. Il en est de même quelle que soit la peine prévue par
la loi si l'intéressé est détenu ou si à l'audience, il est prévenu d'une infraction
non comprise dans la poursuite originaire ».
Nous constatons qu'il est des juges qui omettent de demander la procuration
spéciale à un avocat qui comparait pour son client en cas de représentation. C'est
une violation de la loi.
40
Article 56 du Code de Procédure Pénale
Article 71 du Code de Procédure Pénale.
38
défenseur judiciaire à titre « conservatoire », afin de solliciter seulement une
remise.
C'est bien malheureux de constater qu'il est des juges qui demandent aux avocats
de se retirer, pour poursuivre l'instruction par défaut à l'endroit du prévenu
absent, ou qui exigent des procurations spéciales pour ce faire. D'autres
autorisent les avocats de prendre la parole au delà de la sollicitation d'une remise.
Pourtant le Tribunal dans ce cas, doit se déclarer saisi et renvoyer l'affaire à une
date ultérieure où, le prévenu sera tenu de comparaître en personne. Cette remise
est toujours réputée contradictoire.
Les uns disent que la juridiction doit se déclarer non saisie, d'autres par contre,
soutiennent que l'action doit être déclarée irrecevable.
Dans la pratique, il est des juges qui déclarent pareille citation ou action
irrecevable. C'est acceptable dans la mesure où lorsqu'une affaire est appelée à
une audience pénale, la juridiction planche d'abord sur sa saisine, par rapport à la
régularité de l'exploit qui la saisit, avant de donner la parole aux parties pour
notamment soulever des préalables. La question des privilèges étant une question
qui nécessite d'abord l'identification du prévenu, une juridiction ne peut s'y
prononcer avant celle-ci.
Aussi faut-il relever qu'une juridiction pénale est saisie de faits. La question de
privilège touche à la compétence personnelle. D'où la sanction appropriée en
matière des privilèges de juridiction est l'irrecevabilité pour incompétence
personnelle, et non la non-saisine.
39
Il a été par ailleurs jugé qu' « En application de l'article 54 alinéa 2 du Code de
Procédure Pénale, les personnes qui bénéficient d'un privilège de juridiction ne
peuvent être citées qu'à la requête du Ministère public. Est donc irrecevable la
42
citation directe de ces personnes devant une juridiction répressive .
En degré d'appel comme susdit la juridiction est saisie par l'acte d'appel, mais
peut statuer sur une simple notification par les soins du greffier43.
Nous avons déjà eu à relever que, nous ne partageons pas l'idée selon laquelle la
juridiction d'appel soit saisie par l'acte d'appel, pour les mêmes raisons que nous
avons évoquées, lorsque nous avons parlé de la saisine en degré d'appel en
matière civile.
En matière pénale, que dire des notifications d'appel et des citations à prévenu
signifiées aux parties ? Celles-ci ne saisissent-elles pas une juridiction ? Peut-on
42
Cour Suprême de Justice, RPA 64,18/08/1980, inédit, cité par DIBUNDA op. cit., p. 34.
43
Article 104 alinéa 1 du Code de Procédure Pénale.
44
Cour Suprême de Justice, RP 211, 26/02/1977, Bull 1978, p. 16, RJZ. 1979, p. 85, texte cité par
DIBUNDA op. cit. p. 11.
40
concevoir qu'une juridiction d'appel statue sans que les parties ne soient
informées de la procédure ou des dates audiences !
Pour appuyer notre position, nous nous inspirons aussi de l'art. 104 alinéa 3 du
code de procédure pénale qui dispose que lorsque la situation du prévenu peut
être aggravée, en l'occurrence par l'appel du Ministère Public, ou lorsque
l'infraction peut entrainer la peine capitale (de mort), la juridiction de jugement
(de fond) ne peut statuer, en d'autres termes ne peut être saisie qu'au vu d'une
citation à prévenu, et le cas échéant du civilement responsable. 45
Dans la pratique, nos juridictions n'appliquent pas toujours cette disposition par
ignorance. Pourtant c'est une disposition d'ordre public.
A. Notions
45
Article 104 alinéa 3 du Code de Procédure Pénale.
46 Article 104 alinéa 4 du Code de Procédure Pénale.
41
Distinguons des notions de délais en général (1) des abréviations des délais (2)
en particulier.
Le jour qui est le point de départ du délai (dies a quo) n'est pas normalement
compté. Pour un acte fait ou événement survenu le 10 janvier, le délai court à
partir du 11. Le jour auquel se termine le délai (dies ad quem) peut ou non être
compté.
Lorsque le délai est franc, la formalité peut être accomplie le lendemain du dies
ad quem ; lorsque le délai n'est pas franc, la formalité doit être accomplie le jour
même de l'expiration de délai, le dies ad quem.
Par exemple, la prescription extinctive, qui se compte par jour, est acquise
lorsque le dernier jour du terme est accompli. Autrement dit, le délai est franc
lorsqu'on ne compte dans son calcul ni le terme de départ ni le terme d'arrivée.
Fixés par la loi, les délais peuvent être parfois suspendus (moratoire, délai de
grâce). Ils peuvent être fixés par le juge dans certains cas48.
Dans le cadre de cet ouvrage, ce sont les délais de procédure qui nous
intéressent.
Les délais de procédure civile sont des délais non francs. Lorsque le délai est
calculé en jour, le dies a quo ne compte pas. Quand celui-ci est calculé en mois
ou en année le dies a quo constitue le premier jour à 24 heures. Mais si le délai
expire un samedi, un dimanche, un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au
premier jour ouvrable suivant. La même prorogation s'applique lorsque l'acte ne
peut être transmis par voie électronique le dernier jour du délai pour une cause
étrangère à celui qui l'accomplit.
En procédure pénale : pour le calcul des délais, il est généralement admis que le
dies a quo n'est pas compris, les délais en cause commençant donc à s'écouler le
lendemain de l'acte, de l'événement ou de la décision qui les fait courir.
Tout délai expire en principe le dernier jour à minuit. Le délai qui expirerait
normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé est prolongé
jusqu'au premier jour ouvrable suivant. Par exception le délai de pourvoi en
cassation est franc.
50
Lexique des termes juridiques op. cit., p. 282
51
Article 9 du Code de Procédure Civile.
43
comparution, outre un jour pour cent kilomètres de distance. Le délai de citation
pour des personnes qui n'ont ni domicile ni résidence en République
Démocratique du Congo est de 3 mois. Aussi lorsqu'une citation à une personne
domiciliée hors la République Démocratique du Congo est remise à sa propre
personne dans ce territoire, elle n'emporte que délai ordinaire. 52
Les délais peuvent être abrégés en procédure civile (a) comme en procédure
pénale (b).
52
Article 62 du Code de Procédure Pénale.
53
Article 10 du Code de Procédure Civile.
44
Qu'en est-il en procédure pénale ?
En procédure pénale, dans les cas qui requièrent célérité, le juge par décision
motivée dont connaissance sera donnée avec la citation au prévenu et le cas
échéant, à la partie civilement responsable, peut abréger le délai de 8 jours prévu
à l'article 62 lorsque la peine prévue par la loi ne dépasse pas 5 ans de servitude
pénale principale ou ne consiste qu'en une amende 54.
A la lecture de cet article, le législateur n'a visé aucun délai, partant, tous les
délais (de 8 jours comme de 3 mois) peuvent être abrégés, en vertu de principes
:« Tout ce qui n'est pas interdit est permis » et « Il est interdit de distinguer là où
la loi n'a pas distingué ».
C'est dans cet ordre d'idées que parlant d'abréviation des délais, A. SOHIER,
relève : « La faculté en est donnée au juge par l'article 14, inspiré de l'article 72,
2ème alinéa belge. Elle s'applique à tous les délais, notamment aux délais de
distance et à ceux prévus pour les significations à l'étranger 55 ».
- A quoi se réfère le président de la juridiction pour abréger le délai ?
55
A. SOHIER, Droit de procédure du Congo-Belge. 2™e édition, Bruxelles-Elisabethville, p.p. 49 et
50
46
lieu d'appliquer l'article 27 de l'arrêté d'organisation judiciaire qui dispose : « Les
affaires sont appelées, instruites, plaidées et jugées à l'audience déterminée dans
l'exploit introductif, sauf remise pour juste motif ou prise en délibéré pour le
prononcé ultérieur de l'arrêt ou du jugement »56.
Le juste motif ici ne doit pas être la communication des pièces et la mise en état
de la cause. Ces deux devoirs ne sont prescrits que dans une procédure ordinaire.
Les juges doivent donner un sens à l'ordonnance permettant d'assigner à bref
délai. Ils doivent dans ce cas donner la parole aux parties pour plaider.
Cependant, il peut arriver aussi que la partie intéressée sollicite et obtienne une
ordonnance abréviative de délai pour éviter la prescription de son action. Dans ce
cas, l'affaire doit suivre son cours normal.
51
Article 27 de l'Arrêté d'organisation judiciaire n° 299/79 du 20 août 1979 portant règlement
intérieur des Cours, Tribunaux et Parquets.
47
Le Président agit-il par ordonnance comme au civil ?
Dans l’affirmative, la décision de citer à bref délai est prise par ordonnance du
Président de la juridiction, à la suite d'une requête d'une partie au procès.
A. Notions
Parlons successivement des préalables (1), des incidents (2) et des exceptions
(3).
1. Les préalables.
2. Les incidents
« En procédure civile, au sens strict, les incidents sont les questions soulevées au
cours d'une instance déjà ouverte et qui ont pour effet de suspendre ou d'arrêter
Au sens large, les incidents comprennent les demandes qui, intervenant en cours
d'instance, visent à modifier la physionomie de la demande, c'est-à-dire les
demandes incidentes visant à introduire des demandes nouvelles entre les mêmes
parties ou à appeler en cause des personnes jusque-là étrangères au procès58 ».
3. Les exceptions.
Le mot exception a, dans le lexique du prétoire, un sens très large. Tout ce qui
fait obstacle à ce que le Tribunal fasse droit à une demande peut être désigné
comme une exception60.
Selon le lexique des termes juridiques, « au sens large, l'exception est tout moyen
de défense (exemple : « le juge de l'action est le juge de l'exception ».
Après décision sur exception, la procédure reprend son cours devant le même
tribunal ou est recommencée devant lui ou devant un autre 61.
D'une manière générale, l'ordre public est défini comme l'ensemble des règles
qui régissent la sécurité, la salubrité et la tranquillité publiques63.
Pour le lexique des termes juridiques, l'ordre public est en général une vaste
conception d'ensemble de la vie en commun sur le plan politique et juridique.
Son contenu varie évidemment du tout au tout selon les régimes.
63
KATUALA KABA-KASHALA, Le nouveau Code du travail annoté. Ed. BATENA NTAMBWA, Kin,
septembre 2005, p. 213
Lexique des ternies juridiques, idem, p. 608
Lexique des termes juridiques, idem, p. 609
50
En droit procédural congolais, il est rare de vivre un procès sans préalables,
incidents ou exceptions. Ceci est constaté en procédure civile (1) comme en
procédure pénale (2).
L'issue des procès civils est souvent retardée par des exceptions dilatoires, des
exceptions de litispendance ou de connexité, des exceptions déclinatoires et des
exceptions péremptoires ou fins de non-recevoir.66
L'assignation donnée au garant est libellée sans qu'il soit besoin de notifier le
jugement qui ordonne sa mise en cause. Si la mise en cause n'a pas été demandée
à la première comparution, ou si l'assignation n'a pas été faite dans le délai fixé,
il est procédé, sans délai, au jugement de l'action principale, sauf à statuer
séparément sur la demande en garantie. »
Première Instance Stan., 28 octobre 1949 (R.J. 1950, p. 148) : Elis 29 mars 1955, (R.J.,
1955, p. 197) cité par A. Rubbens in Code Judiciaire Zaïrois, Tome II, p. 81, Première Instance
RWAKD A-URUNDI, 8 septembrel 960 (R.J.B.R., 1961, p. 17) cité par A. Rubbens, op. cit., p. 82
52
Il a été jugé que le principe : « Le criminel tient le civil en état n 'est pas
applicable lorsque le dossier répressif n 'a aucune incidence sur le problème
soumis au juge civil. Il en est ainsi des poursuites pour tentative de faire échec
aux mesures économiques consécutives à la zaïrianisation lorsque le juge civil
doit statuer sur sa saisine ou sur la recevabilité de l'appel 70 ».
Il a encore été jugé : « Il n'y a pas lieu à surséance lorsque le jugement sur
l'action publique ne saurait exercer aucune influence sur l'action civile71 et aussi
lorsque les deux actions ne naissent pas du même fait 72 ».
Il est une pratique malheureuse qui consiste pour les avocats ou défenseurs
judiciaires d'initier pour leurs clients des actions pénales dilatoires, soit par le
parquet, soit par citation directe, pour amener la juridiction civile à surseoir à
statuer. Les juges doivent être prudents vis-à-vis de tels comportements, pour
éviter de tomber dans les pièges des justiciables.
La jurisprudence la plus appliquée est celle qui énonce : « Une citation directe
introduite instantanément par une partie qui se sent perdante pendant que l'action
civile est en cours est purement dilatoire et ne peut justifier la surséance 73 ».
Avec l'avènement de l'OHADA, une Société Commerciale qui n'est pas inscrite
au RCCM est dépourvue de personnalité juridique74 .
7
- Cour Suprême de Justice, RPP 2, 4/7/1980 inédit, cité par DIBUNDA, op. cit. p. 182
71
leinst. Elis., 8 juill. 1937, R.J., 1938, p. 21 cité par A. SOHIER, op. cit., p 85.
72
leinst. Elis. 21 oct. 1948, RJ, 1949, P 60 cité par A. SOHTER, Idem, p 85.
73
Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe RCA 11.113/11.954 du 20/09/1984 et RCA 17.596 du
05/03/1995.
53
Partant, lorsqu'elle initie une action en justice, celle-ci doit être déclarée
irrecevable. Après le 12 septembre 2014, tous les NRC doivent être remplacés
par les RCCN.
En matière civile, au premier degré le défaut de consigner les frais entraîne la fin
de non procéder, c'est-à-dire la juridiction ne peut poser aucun acte.
En cas d'insuffisance de provisions, le greffier avertit la juridiction (les juges) : si
la partie concernée manifeste l'intérêt de fournir la provision, cause est renvoyée
au rôle général75. La cause peut être rayée du rôle si les provisions sont
insuffisantes ou si la partie en défaut de provisionner est défaillante à l'audience.
La partie qui n'a pas consigné peut le faire sur les bancs le jour de l'audience.
C'est à la seule condition de consignation préalable des frais que le juge pourra
procéder. C'est-à-dire passer à l'étape suivante : de la vérification de la saisine et
de l'instruction au fond76.
Au degré d'appel, l'appelant doit aussi consigner les frais, sinon il subira la même
sanction.
« Si la partie civile a formé appel mais n 'a pas consigné les frais de justice au
degré d'appel, le juge d'appel doit déclarer cet appel irrecevable. A défaut pour
74
L'article 98 de l'Acte Uniforme du 17 avril 1997 relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du
Groupement d'Intérêt Economique dispose : « Toute Société Commerciale jouit de la personnalité
juridique à compter de son immatriculation au RCCM à moins que le présent Acte Uniforme en
dispose autrement ».
A. Rubberts, op. cit., p. 84.
Luc NGANDA FUMABO, L'audience publique. Les éditions rivages Africaines, p. 30.
Cour Suprême de Justice, R.P 50, 29 mai 1974, Bull, 1975, p. 170, RJZ 1975, p. 108 cité par
DIBUNDA op cit. p. 11.
54
lui de ce faire, la Cour Suprême de Justice casse sans renvoi le jugement
entrepris pour violation de l'article 122 du Code de Procédure Pénale78».
« La non-consignation des frais d'appel (la régularité de l'appel) est une question
préalable et d'ordre public qui peut être soulevée d'office, en tout état de cause
par le juge.
N'est donc pas fondé le moyen qui reproche à celui-ci d'avoir agi de cette
79
manière ».
Ces magistrats peuvent aussi se déporter, sinon une des parties au procès peut
proposer cette récusation, par une déclaration motivée et actée au greffe.
Nous avons proposé des solutions à cette question, lorsque nous avons parlé de
la nullité des exploits ou d'actes de procédure.
Mais, il peut aussi arriver que la demande soit inintelligible, dans ce cas
l'exception « obscuri libelli » peut être soulevée dès la première audience de
DIBUNDA op cit. p. 16
79
Cour Suprême de Justice R.P. 326, 23/5/1979, Bull 1984, p. 108, RJZ, 1979, p. 45, Texte, cité par
r>TBtrNrr>A. op cit. p 98
55
comparution du défendeur, sans qu'il ne soit opposé à ce dernier l'exception de
communication préalable des moyens et pièces.
Les exceptions en rapport avec l'irrégularité de la demande doivent être
soulevées dès la première audience de comparution, sinon le vice est couvert.
Mais le juge peut se déclarer d'office non saisi, lorsque l'acte est inexistant ou
lorsque des formes prescrites à peine de nullité ont été violées, à moins d'une
comparution volontaire.
Le vice lié à l'inobservance des délais n'est pas d'ordre public : les parties
peuvent comparaître sans soulever l'exception. Nous avons déjà abordé cette
question d'inobservance des délais. Nous avions évoqué les dispositions de
l'article 198 du Code de Procédure Civile.
Si la juridiction estime être compétente sans qu'une partie ne l'ait contesté, elle se
bornera à le mentionner sans motivation dans son jugement final. Si elle estime
n'être pas compétente, elle doit motiver son dessaisissement, sans aborder le
fond. Si un défendeur soulève l'exception d'incompétence, la juridiction devra en
tout cas, motiver la réponse à cet incident.
La litispendance suppose que la même affaire ait été engagée entre les mêmes
parties devant deux tribunaux compétents relevant de la même souveraineté.
Pour éviter la contrariété entre deux jugements, l'un de deux tribunaux doit se
dessaisir. (L'article 145 de la loi organique n° 13/011 du 11/04/2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences de juridictions de l'ordre
judiciaire). C'est la juridiction qui s'efface qui doit décider du renvoi, en forme
d'un jugement. Pour qu'il y ait la litispendance, il faut les deux juridictions
saisies soient compétentes.
56
II y a connexité entre deux instances lorsque quand bien même il n'y aurait pas
identité de parties et de demandes, la solution à apporter à l'une risque d'être
inconciliable avec la solution à apporter à l'autre.
Le renvoi pour cause de connexité ne peut se faire sans l'accord d'une partie qui
serait à la cause au tribunal qui se dessaisit, sans être en cause au tribunal de
renvoi, si celui-ci a déjà rendu un jugement.
Le renvoi à un tribunal de rang supérieur pour cause de connexité, ne peut
s'opérer que pour des instances au premier degré. Cette règle n'est pas répétée
80
pour le renvoi à des juridictions de rang égal .
Dans la pratique, ces renvois entre juridictions de rang égal ne s'opère cependant
que lorsqu'elles siègent au même degré, de façon à sauvegarder le principe de
double degré de juridiction. Si le tribunal estime qu'il n'y a pas connexité, il
rejette la demande et poursuit la procédure. Les jugements qui ordonnent ou
refusent le renvoi ne sont pas susceptibles d'appel. Ils peuvent faire l'objet d'un
81
pourvoi .
80
A. Rubbehs, op. cit., p. 90
81
A. Rubbehs, op. cit., p. 90
57
établis par un jugement forment à l'égard des parties une preuve irréfragable.
Lorsqu'il s'agit d'un jugement répressif qui vaut erga omnes, les faits retenus
sont opposables à tous.
Une fin de non recevoir peut être tirée de la chose jugée chaque fois qu'une
demande identique est mue pour la même cause entre les mêmes parties ;
Une partie peut choisir de ne conclure que sur exception ou carrément conclure à
toutes fins utiles, c'est-à-dire conclure et sur la forme et sur le fond.
Les exceptions d'ordre public peuvent être soulevées en tout moment, mais elles
doivent être communiquées préalablement : les juridictions saisies peuvent les
soulever d'office. Soulignons en passant qu'il a été jugé : « Les parties sont
obligées de se communiquer réciproquement avant l'audience, les documents
dont elles veulent faire état et leurs conclusions, mais non leurs notes de
plaidoiries, de doctrine et de jurisprudence 82»
82
A. SOHIER, op. cit., p. 59 relève qu'il a été jugé : « le limen litis, objectivement, c'est la l irc
audience pour laquelle l'affaire est inscrite et le moment où s'ouvre la procédure devant la
58
Les exceptions qu'elles soient d'ordre public ou non, peuvent être jointes au
fond83
Cependant dans la pratique, les juges font souvent un usage abusif de cet article,
lorsqu'ils joignent toutes les exceptions au fond. Or, il est des exceptions qui
nécessitent des décisions immédiates, lorsqu'elles sont soulevées. C'est le cas
lorsque l'incident porte sur une récusation déjuge, un désaveu de mandataire ou
une demande de renvoi pour cause de litispendance ou de connexité. Comment
joindre de tels incidents ou exceptions au fond ! La prononciation d'un jugement
définitif sur l'incident est nécessaire. Aussi A. Rubbens relève que les demandes
tendant à obtenir le dessaisissement du tribunal, exception déclinatoire de
compétence, exception de litispendance ou de connexité, de même que les
demandes tendant à modifier la composition du tribunal par la récusation d'un
juge (ou de l'Officier du Ministère Public) doivent être vidées par un jugement
définitif85.
juridiction de jugement ; subjectivement, il se place pour chaque partie au moment où le tribunal lui
accordant la parole, lui offre l'occasion de faire valoir ses exceptions et défenses (Ie™ inst. Elis.
15/01/1929, RJ, p. 82
83 ire
l mst. Elis. 28/05/1930 (R.J.C.B, 1930, p. 276) cité par Léon STROUVEN et Pierre Piron, Codes
et lois du Congo-belge, 6ime éd. Des Codes LOUWERS, Bruxelles, p. 169. Article 26 du Code de
Procédure Civile
Art. 26 du Code de Procédure Civile.
A. Rubbens. op. cit., p. 50
59
Les exceptions soulevées en procédure pénale tournent souvent autour de la
surséance, du renvoi ou de la recevabilité de l'action.
Comme en matière civile, les exceptions en matière pénale doivent aussi être
soulevées in limine litis.
Les juges ne sont pas tenus de motiver leurs décisions, lorsque les exceptions
portent sur la saisine, la composition du siège, la compétence et l'irrecevabilité,
sauf s'ils se dessaisissent.
Lorsqu'une exception ou un incident est soulevé par une partie, le juge peut soit
répondre à l'exception par un jugement séparé, soit rendre un jugement de
jonction au fond, en poursuivant l'instruction et les débats. En ce dernier cas, il
rendra un jugement qui portera à la fois sur le fond et sur la forme, c'est-à-dire
sur l'exception ou l'incident.
Toutefois, dans tous les deux cas, il s'agira d'une décision définitive : l'une sur
86
incident, l'autre sur le fond .
86
II a été jugé que : « - Lorsque l'examen du fond est nécessaire pour juger de l'exception,
- il y a lieu de joindre l'exception au fond (- Elis, 31 oct. 1941, RJ, P. 211).
60
- En vertu de quoi les juges joignent-ils des exceptions au fond ou y
répondent par des décisions séparées ?
Lorsque les juges joignent les exceptions au fond, ils évoquent l'article 26 du
Code de Procédure Civile qu'ils appliquent comme droit commun de la
procédure. Cela soulève la question de l'application des règles de procédure
civile en procédure pénale que nous allons examiner plus tard. Mais, lorsqu'ils
estiment opportun d'y répondre avant toute défense au fond, ils rendent des
décisions en bonne et due forme.
Parmi les incidents ou exceptions soulevées en procédure tant civile que pénale,
figure aussi le renvoi pour cause de suspicion légitime. Quid ?
A. Notions
En matière civile (1) comme en matière pénale (2), il est fréquent de voir les
parties s'emmener avec des décisions de donné acte, qu'elles produisent au cours
des audiences, pour contraindre les juges ou mieux des juridictions saisies à
surseoir à statuer.
1. En procédure civile.
Un plaideur qui a des motifs sérieux de penser que les juges ne sont pas en
situation de se prononcer avec impartialité, en raison de leurs tendances ou de
- Les exceptions péremptoires peuvent être soulevées à tout moment, par exemple pour la
lère fois en appel (App. R-U, 18/06/1947, RJ p. 146)
- Il en est ainsi du défaut de qualité. Les exceptions d'ordre public doivent être soulevées
d'office, ainsi le défaut de l'autorisation d'une femme mariée (Elis. 30/04/1949, RJ, p.
134), mais non des exceptions basées sur des nullités de procédure qui, bien qu'absolues,
ne sont pas d'ordre public (Léo, 1и avril 1947 RJ 1948, p 53, - Brux, 7/07/1939, Bul Col
1946, p 80 ;
Léo, 9/03/1948, RJ p 169) cités par A. SOHIER, op. cit. p. 60
61
leurs intérêts, peut demander que l'affaire soit renvoyée devant une autre
juridiction87.
2. En procédure pénale.
Procédure à suivre.
Lorsqu'une partie est en procès avec une autre, par exemple au Tribunal de Paix
de Kinshasa/GOMBE au civil ou au pénal, et qu'elle a des motifs légitimes
(sérieuses raisons) pour suspecter ce Tribunal, elle a la latitude, pendant que
l'affaire est encore pendante, de saisir soit le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/GOMBE, soit la Cour de Cassation (CSJ), en matière de renvoi pour
suspicion légitime, Le Ministère Public peut faire la même chose.
La loi prévoit que la décision soit rendue endéans huit jours, à dater de la prise
en délibéré, étant donné que nous sommes en présence d'une procédure spéciale
ou d'urgence.
64
Tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe qu'au greffe de la juridiction à laquelle la
connaissance de l'affaire a été renvoyée.
Actuellement, il est prévu que lorsque la requête aux fins de renvoi pour cause de
suspicion légitime est déclarée non fondée, la juridiction saisie peut, après avoir
appelé le requérant, le condamner à une amende et le cas échéant aux
89
dommages-intérêts envers les juges composant la juridiction mise en cause .
C'est fort malheureusement que les juges pour des raisons inavouées prennent
des demandes de donné acte en délibéré, alors que cette procédure requiert
urgence. Il arrive même que la juridiction suspectée prenne l'affaire en délibéré,
avant que la décision de donné acte ne soit prononcée. Ce qui est inadmissible.
Dans la pratique, il est des juridictions qui exigent que la décision de donné acte
leur soit signifiée avant d'ordonner la surséance. Cette pratique n'est pas légale,
car la loi prévoit que la juridiction saisie quand au fond sursoit à statuer sur
production d'une expédition de donné acte, par le Ministère Public ou par la
partie la plus diligente. Il suffit donc que l'expédition soit produite ou brandie à
l'audience, pour que la juridiction saisie sursoie.
89
Article 62 de la Loi Organique n° 13/001-B, op.cit
65
- Le donné acte peut-il être refusé par la juridiction saisie en renvoi pour
cause de suspicion légitime ?
Cette procédure étant une procédure spéciale ou d’urgence, les parties sont
tenues de plaider l’affaire dès le jour où la juridiction est saisie à l’égard de
toutes les parties : il n’y a pas de communication préalable des pièces ni des
conclusions.
La partie adverse dont parle la loi doit normalement être compris comme la
juridiction suspectée ;
Dès lors, on se demande où se trouve la place des autres parties au procès. L’idée
fumeuse qui se dégage est qu’il n’y a que le requérant qui doit être en face de la
juridiction suspectée. Raison pour laquelle, la loi prévoit que celle-ci peut
condamner le requérant à l’amande et aux dommages intérêts.
66
L’on se demande d’où vient la pratique qui veut que toutes les parties aux prises
devant la juridiction suspectée soient également parties devant la juridiction
saisie en renvoi de juridiction ;
A la limite, si l'on doit admettre que la date d'audience doit être notifiée à toutes
les parties en cause y compris toutes celles qui sont devant la juridiction
suspectée, il se posera un problème dans ce sens que la juridiction saisie n'étant
pas partie à cette cause, on ne peut lui signifier la date d'audience, or c'est elle,
qui est visée par la suspicion. D'où à notre avis toutes les parties signifient le
requérant et la juridiction suspectée.
Même s'il peut être admis qu'il s'agit de toutes les parties y compris la juridiction
suspectée, néanmoins il n'y a que le requérant et cette dernière qui doivent
prendre la parole devant la juridiction de renvoi et ce, même si toutes les parties
sont présentes ou représentées.
Nous concluons que la partie adverse dont parle la loi signifie la juridiction
suspectée ce, malgré la position de la cour de cassation (Cour Suprême de
90
CSJ, RR 904, 18/06/2010, Aff. Bakana Mulumba c/ Shabani & crts, inédit, citée par Pierre
OKENDEMBO in « Des procédures de récusation et suspicion légitime en Droit Congolais » Via
Nova, Kin 2012.
67
Justice) qui soutient que toutes les parties en instance devant le juge de fond sont
appelées pour présenter leurs observations 91.
La juridiction suspectée étant animée par des magistrats qui sont des préposés
(fonctionnaires) de l'Etat, ce dernier doit les défendre. A notre avis il n'est pas
interdit de faire intervenir la République et lui signifier des exploits en lieu et
place de la juridiction suspectée.
Lorsque la loi dit que le requérant doit être appelé avant d'être condamné à
l'amende ou aux dommages-intérêts, comment se fait cet appel ? Il appert que
cette sanction prévue à l'article 62 posera un problème dans sa mise en œuvre.
Une telle requête n'est pas interdite. Plusieurs fois, la Cour Suprême de Justice a
été saisie de pareille requête et celle-ci a été jugée recevable. L'hypothèse se
présente lorsqu'une partie n'a confiance à aucun Tribunal de Paix ni Tribunal de
Grande Instance du ressort d'une Cour d'Appel. Souvent, c'est pour éviter
l'influence d'un premier Président d'une Cour d'Appel.
91
Jurisprudence CSJ, Co"f°ntieux de renvoi de juridiction, Tome IV, Juricongo, p. 42.
68
La Cour suprême de Justice a eu à juger en ces termes : « Est irrecevable en
matière de renvoi de juridiction pour cause de suspicion légitime, l'action en
intervention volontaire étant donné que cette procédure requiert célérité et que
toutes les parties en instance devant le juge de fond sont, comme en l'espèce,
appelées pour présenter leurs observations92».
- Que faire lorsque deux juridictions sont saisies pour renvoi de juridiction
par les mêmes parties et pour les mêmes faits ?
C'est l'hypothèse où une partie litigante saisit à la fois, par exemple un Tribunal
de Grande Instance et la Cour de Cassation, pour suspecter un Tribunal de Paix.
A. Notions
Il ne se passe pas un jour sans qu'un accident de circulation soit causé au moyen
de véhicules automoteurs (camions, voitures, motos,...). Il se pose souvent un
problème d'indemnisation des victimes de ces accidents. Ces victimes peuvent
être des ayants droit des victimes directes.
La personne lésée dispose d'une action directe contre l'assureur, mais elle peut
faire recours à l'assuré en cas de débouté par l'assureur (la SONAS). C'est ce que
prévoit l'article 9 de la loi n° 73/013 qui dispose : « Les personnes lésées des
suites d'un accident, d'une incendie ou d'une explosion causés par un véhicule,
les accessoires et produits servant à son utilisation, les objets et substances
qu'ils transportent, et/ou par la chute de ces accessoires, objets, substances ou
produits, ont une action directe contre l'assureur, dans les limites des droits dont
pourrait se prévaloir l'assuré, nonobstant leur recours contre l'assuré en cas de
débouté par l'assureur.
L'indemnisation des préjudices nés des accidents de circulation causés par les
véhicules automoteurs soulève des questions controversées.
Le déclarant (l'assuré) est tenu de garder une copie de déclaration avec accusé de
réception qui va servir de preuve au cas où les victimes ou le ministère Public
poursuivaient le propriétaire ou le gardien du véhicule.
La personne lésée ou son ayant droit doit alerter la police de roulage la plus
proche du lieu de l'accident pour que l'Officier de Police Judiciaire dresse un
procès-verbal de constat d'accident. Après instruction préliminaire du dossier, ce
dernier communique le dossier au Ministère Public (le Parquet) dont il dépend.
La victime doit savoir à quel niveau se trouve son dossier (Police de circulation
routière ou Parquet), pour solliciter du Procureur Général dont dépend l'Officier
du Ministère Public ou l'Officier de Police Judiciaire, l'autorisation de lever
copies des procès-verbaux et pièces contenus dans le dossier.
Après avoir obtenu ces procès-verbaux et pièces, la victime ou son ayant droit
s'adresse à la SONAS, pour solliciter un règlement sur l'indemnisation. La
SONAS ne s'exécutera que si le véhicule est assuré et que l'assuré a rempli toutes
les conditions exigées, telles que susmentionnées.
72
- Quand est-ce que la victime peut poursuivre l'assuré ?
L'assuré ne peut être condamné conjointement avec la SONAS que dans les cas
prévus par la loi n° 73/013 qui est une loi spéciale et complémentaire au droit
commun, tendant à assurer le respect des droits fondamentaux relatifs à
l'intégrité physique des individus. Partant, lorsqu'il s'agit d'un dommage causé
par un véhicule, il ne doit être fait application en droit congolais que de la loi n°
73/013 du 5 janvier 197395.
Sont considérées comme victimes d'accident toutes les personnes qui ont subi
des dommages personnellement ou dont les biens ont subi dommage à la suite
d'un accident causé par un véhicule automoteur, à l'exception du preneur
95
Vincent KANGULUMBA MBAMB1, Indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurance de responsabilité civile automobile, Etude de droit comparé belge et congolais, Académi?
"—'-it. 2013, p 101.
73
d'assurance, son conjoint, ses ascendants ou descendants habitant sous le même
toit que lui ou entretenus par ce dernier.
Pour engager une action en justice, son action ne peut être déclarée irrecevable
au prétendu motif que l'accident n'a pas été constaté par des procès-verbaux.
Ceux-ci ne sont pas l'unique moyen de preuve. En cas d'accident de circulation
ayant causé préjudice, il n'est pas obligatoire que l'accident ou le préjudice soit
constaté par des procès-verbaux de la police spéciale de roulage ou même du
parquet. Dans tous les cas, la victime qui portera l'affaire en justice ou saisira le
tribunal pour se faire indemniser aura elle-même la charge de la preuve.
Le propriétaire d'un véhicule non assuré peut être poursuivi non seulement au
civil en réparation du préjudice que son véhicule ou son préposé (chauffeur) a
causé, mais aussi au pénal notamment pour avoir mis en circulation un véhicule
non couvert par l'assurance". Il encourt dans ce dernier cas la peine de servitude
pénale de moins de deux mois et d'une amende de 50 Zaïres au maximum ou
l'une de ces peines seulement96.
A ce titre, il peut même être privé de sa liberté par la police ou le parquet avant
qu'il ne soit déféré devant le Tribunal pénal compétent, pour être jugé.
Au cas où le véhicule est assuré, c'est en principe l'assureur qui doit être
poursuivi. Et dans cette dernière hypothèse lorsque l'assureur est seul poursuivi
par le victime, il est en droit d'appeler l'assureur en garantie.
96
Article 14 de la loi n° 73/013 Idem.
75
Un procès-verbal de saisie est établi à cet effet dont copie est remise au
conducteur97.
Même dans l'hypothèse où un véhicule n'était pas assuré et que l'OPJ ou l'OMP
l'aurait saisi, il doit être remis au propriétaire si celui-ci apporte la preuve qu'il
vient de l'assurer. Un véhicule ne peut être saisi au prétendu au motif qu'il
garantirait la réparation du préjudice subi par la victime.
Néanmoins, nous sommes d'avis qu'un véhicule assuré qui a causé un accident
peut être immobilisé et gardé par les autorités judiciaires pour empêcher
notamment sa destruction.
Souvent en cas d'accident, des inciviques ou même les victimes ne manquent pas
de saboter le véhicule en cause, avant de s'en prendre au conducteur ou même au
propriétaire du véhicule qu'ils accusent de tous les maux. Mais, lorsque les
esprits se sont calmés, le véhicule assuré doit simplement être remis au
propriétaire ou à son représentant. Etant donné qu'un véhicule n'est pas une
personne, partant, il ne peut être tenu pour responsable d'un accident. C'est le
chauffeur ou le propriétaire du véhicule qu'il faut poursuivre. D'où un véhicule
ne peut être saisi, que dans le cas sus-indiqué.
97
Article 15 de la loi n° 73/013 op. cit.
76
d'un accident de circulation sans avoir préalablement dégagé dans le chef du
conducteur dont il doit répondre la faute génératrice du dommage »98.
Cour Suprême de Justice R.C. 319, 22/06/1983, inédit cité par DIBUNDA, op, cit., p.212.
Cour Suprême de Justice 23/2/1971,' M. Christophe cl D, Jean-Luc, RJZ, p. 31 cité par DIBUNDA
op cit. p. 213.
100
Cour Suprême de justice, T.S.R, R n° 2, 6/4/1978, RJZ 1979, p. 38 cité par DIBUNDA, op cit, p. 213
101
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurances de responsabilité civile automobile. Etude de droit comparé belge et congolais, Académia
Bruylant, p. 88.
102
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, op. Cit. p. 91
77
- Quid lorsque le dommage est imputable en partie à la victime ?
- Quid de la déchéance ?
La déchéance est partielle lorsque la garantie ne portera que sur une partie de la
responsabilité civile de l'assuré. L'assureur ne prend en charge qu'une partie du
dommage et délaisse le surplus à l'assuré fautif. C'est le cas de transport lorsqu'il
y a dépassement du nombre des personnes à transporter tel que le prévoit le
contrat..
103
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, op. cit., p. 295
78
dans ce formulaire ne peut entrainer la nullité du formulaire ni ne peut valoir
absence de déclaration.
Elle comprend la défense en justice tant au civil qu'au pénal, pour autant que le
tiers (la victime ou son ayant droit) n'ait pas été indemnisé. Ce qui veut dire que
l'assureur (SONAS) doit assurer la défense de l'assuré en justice, en cas de
procès.
Parfois ces assurés se défendent même contre l'assureur (SONAS) qui souvent
cherche des astuces, pour refuser d'indemniser les victimes, ces dernières sont
renvoyées auprès des assurés qu'elle accuse d'avoir violé telle ou telle autre
disposition en la matière.
Lorsqu'une décision de justice est rendue, elle doit être exécutée, mais cette
exécution n'est pas toujours aisée. C'est la matière la plus controversée.
A. Notions
104
Article 6 de la loi n° 73/013 op. cit.
79
Lorsqu'une personne (physique ou morale) va en justice, c'est qu'elle entend que
la décision favorable qu'elle obtiendra soit exécutée. D'aucuns disent que la
beauté de la justice réside dans l'exécution des décisions que les Cours et
Tribunaux rendent.
Selon le lexique des tenues juridiques « Le droit à l'exécution est le droit de tout
justiciable d'obtenir l'exécution effective des décisions de justice définitives,
c'est-à-dire passées en force de chose jugée. Il constitue le troisième et dernier
volet du droit à un procès équitable, le premier étant le droit à un juge et le
deuxième le droit à un bon juge, entendu comme le droit à un juge indépendant
et impartial et qui statue selon une procédure offrant toutes les garanties d'une
105
bonne justice (publicité, équité, célérité)
Après un procès civil, l'exécution peut être volontaire tout comme forcée.
Lorsqu'elle est volontaire, elle met fin au procès.
Cet Acte Uniforme comprend deux livres dont le premier (procédures simplifiées
de recouvrement) comprend deux titres : les injonctions de payer (titre 1) et la
procédure simplifiée tendant à la délivrance ou à la restitution d'un bien meuble
déterminé (titre 2) ; le second (les voies d'exécution) comprend 10 titres :
dispositions générales (titre 1), les saisies conservatoires (titre 2), la saisie-vente
(titre 3), la saisie-attribution des créances (titre 4), saisie et cession des
105
Lexique, op. Cit., p. 385
80
rémunérations (titre 5), la saisie-appréhension et la saisie-revendication des biens
meubles corporels (titre 6), les dispositions particulières à la saisie des droits
d'associés et des valeurs mobilières (titre 7), la saisie immobilière (titre 8), la
distribution du prix (titre 9) et les dispositions finales (titre 10).
Contrairement aux autres Actes Uniformes qui dans leurs dispositions finales, se
bornent à abroger les dispositions contraires applicables dans les Etats parties,
l'Acte Uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement
et des voies d'exécution abroge toutes les dispositions relatives aux matières qu'il
concerne dans les Etats parties.106
106
OH ADA Traité et Actes Uniformes commentés et annotés 2012, p. 981.
107
CCJA, arrêt n° 007 du 24 avril 2003, CI-TELECOM devenue Côte d'Ivoire Télécom
cl Sté Publistar, juriscope org. Et CCJA, arrêt n° 011/2003 du 19 juin 2003, MCCK et
SCK c/Lotery Télécom, Rec n° 1, janvier-juin 2005, p. 32 OHADATA J. 04-107 CCJA,
arrêt n° 039/2005 du 2 juin 2005, DRABO BIA et ô contre Madame TOURE MAGBE,
GD-CCJA, p. 587, obs. Joseph Fomeuteu, citées in OHADA Traité et A.U. commentés et
annotés, op cit. p. 1018
81
Le délai d'appel, comme l'exercice de cette voie de recours, n'ont pas un
caractère suspensif, sauf décision contraire spécialement motivée du Président de
la juridiction compétente.
108
Actuellement, la formule exécutoire vaut réquisition de la force publique ;
Tous les biens sont saisissables, même ceux détenus par des tiers, sauf s'ils ont
été déclarés insaisissables par la loi nationale de chaque Etat partie. Les saisies
peuvent porter également sur les créances conditionnelles, à terme ou à exécution
successive. Les modalités propres à ces obligations s'imposent au créancier
saisissant109.
L'exécution est alors poursuivie aux risques du créancier, à charge pour celui-ci,
si le titre est ultérieurement modifié, de réparer intégralement le préjudice causé
par cette exécution sans qu 'il y ait lieu de relever de faute de sa part».
108
Article 29 al. 2 de l'AUPSRVE
Article 50 de l'AUPSRVE
109
Article 30 al 1 de l'AU PSRVE
82
32 de l'AUPSRVE dont les dispositions régissent exclusivement les mesures
d'exécution pratiquées en vertu d'un titre exécutoire par provision" 5.
La certitude signifie qu'il n'y ait pas de doute ; liquide : évaluable en argent ;
exigible : à terme (doit arriver à l'échéance). Ces trois conditions sont
cumulatives. La créance doit avoir deux sources : contractuelle ou résulter de
l'émission d'un effet de commerce.
Les créances d'origine légale, résultant d'un délit, d'un quasi-délit ou quasi-
contrat sont exclues.
110
CCJA, arrêt n° 005/2005 du 27/01/2005, D.E C/LIMBA SA, ohada J-05-187, texte cité en bas de l'art. 32 de
l'AUPSRVE in OHADA traité et actes uniformes commentés et annotés, juri scope 2012.
Article 33 de l'AUPSRVE
83
Au cas où la requête était jugée fondée, elle doit être notifiée au débiteur. A
défaut de le faire dans les trois mois, la décision devient caduque ou non avenue.
Si elle est mal signifiée ou notifiée, elle devient nulle.
Lorsqu'une décision pénale est coulée en force de chose jugée, elle doit être
exécutée
84
corps111. Il exécute également ou veille à l'exécution de la peine de confiscation
spéciale et de la peine des travaux forcés.
Les décisions rendues en matière pénale visent non seulement les jugements et
arrêts prononçant des peines, mais aussi les ordonnances de chambres de conseil,
les mesures de défense sociale, d'internement et de mise à la disposition du
gouvernement. En plus de ces décisions, le Ministère Public est aussi chargé de
l'exécution du jugement ordonnant la mainlevée de saisie. 112
Les peines qui peuvent être prononcées et exécutées sont : la peine de mort, la
peine de travaux forcés, de servitude pénale à temps ou à perpétuité, d'amende,
de confiscation spéciale, d'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une
certaine région, de la résidence imposée dans un lieu déterminé et de la mise à la
disposition du Gouvernement113.
Il y a aussi des mesures de sûretés, des peines restrictives de liberté et des droits.
111
Article 109 du Code de Procédure Pénale
112
Maître Pierre-Raymond TSHTLENGI WA KABAMBA, Droit Judiciaire, Tome I, Droit et voies
d'exécution des jugements, Walker Printer, Kin 2011, p. 5.
1,9
Article 6 et suivants du Code Pénal Livre I
114 Maître Pierre-Raymond Tshilengi wa Kabamba, op. cit. p. 16.
85
Elles visent à prévenir la récidive. C'est le cas de l'obligation de s'éloigner de
certains lieux ou d'une région, l'imposition de la résidence dans un lieu
déterminé, la mise à la disposition du gouvernement, l'expulsion définitive du
territoire de la république. 115 Elles sont différentes des peines privatives de
liberté.
Sont celles qui privent le condamné de l'exercice d'un droit. C'est le cas de
l'interdiction du droit de vote et d'éligibilité, interdiction d'accès aux fonctions
publiques ou paraétatiques, la privation du droit à la condamnation
conditionnelle ou à la réhabilitation, la dégradation civique militaire,
l'interdiction du port d'armes, l'incapacité d'être expert ou témoin, la confiscation
spéciale, l'interdiction professionnelle.
Nous avons eu déjà à signaler que depuis le 12 septembre 2012, date de l'entrée
en vigueur des règles de l'OHADA en République Démocratique du Congo,
toutes les exécutions des décisions civiles doivent se faire conformément à
l'OHADA, c'est-à-dire à l'Acte Uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution qui a abrogé tout le titre III
du décret du 07 mars 1960 portant Code de Procédure Civile relative aux voies
d'exécution et de sûretés. Seules les procédures d'exécution ou de saisie entamées
avant le 12 septembre 2012 qui doivent être continuées suivant l'ancienne loi
jusqu'à leur aboutissement.
Si le titre III précité du Code de Procédure Civile est abrogé, l'article 21 du Titre
1er qui traite de l'exécution provisoire nonobstant tout recours lorsqu'il y a titre
authentique, promesse reconnue ou condamnation précédente par jugement dont
il n'y ait pas fait appel quant à lui reste en vigueur. Les juges sont en droit de s'y
référer. La procédure de défenses à exécuter telle que prévue à l'article 76 du
Code de Procédure Civile reste aussi en vigueur, sans préjudice de l'article 32 de
l'AUPRSVE qui dispose : « A l'exception de l'adjudication des immeubles,
l'exécution forcée peut être poursuivie jusqu'à son terme en vertu d'un titre
exécutoire par provision».
117
Maître Pierre-Raymond TSHILENGT WA KABAMBA, op. cit. p. 27
87
- Qui est le juge d'exécution en droit OH AD A ?
S'il est admis que les personnes morales de droit public (l'Etat et ses
démembrements) ou des entreprises publiques bénéficient d'immunité
d'exécution, cependant cela ne peut être le cas des sociétés commerciales dont
l'Etat est le seul actionnaire comme la SCPT ex ÓCPT, la SCTP ex ONATRA, la
SNEL, la REGIDESO et autres. Celles-ci ne sont pas concernées par les
immunités d'exécution, car elles bénéficient du même traitement que toutes les
sociétés commerciales privées118.
118
Les entreprises publiques sont régies par la loi n° 08/007 du 07/07/2008 portant dispositions
générales relatives à la transformation des entreprises publiques. Les entreprises publiques sont
selon le cas transformées en sociétés commerciales, en établissements publics ou services publics ou
88
C'est donc à tort que d'aucuns pensent que les sociétés commerciales appartenant
à l'Etat doivent être épargnées des affres de l'exécution forcée ou mieux doivent
bénéficier d'immunité d'exécution. Les entreprises publiques dont parle l'Acte
Uniforme ne sont pas de sociétés commerciales.
Qui traiterait encore avec ces sociétés commerciales étatiques quand il est connu
d'avance que personne ni la justice ne peut les contraindre à exécuter leurs
obligations contractuelles !
encore dissoutes et liquidées (Art. 2). Les entreprises publiques du secteur marchand (secteur
d'activité économique "soumis à la concurrence et dont le but est de générer des profits) sont
transformées en sociétés commerciales soumises au régime de droit commun et aux dispositions
dérogatoires de la présente loi (art. 4).
Le décret n° 09/12 du 24/04/2009 établissant la liste des entreprises publiques transformées en
sociétés commerciales, établissements publics et services publics, énumère en son Annexe I la liste
des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales.
Dans le secteur Mines : Générales des Carrières et des Mines (Gécamines), Société de
Développement Industriel et Minier du Congo (SODIMCO), Office des Mines d'Or de Kilo-Moto
(OKlMO), Entreprise Minière de Kisenge-Manganèse (EMK-Mn>;
Dans le secteur; Energie : Régie de Distribution d'Eau (REGIDESO), Société Nationale d'Electricité
(SNEL), Congolaise des Hydrocarbures (COHYDRO) ; Dans le secteur Industrie : Société
Sidérurgique de Maluku (SOSIDER), Société Africaine d'Explosifs (AFRIDEX) ;
Dans le secteur Transport : Société Nationale de Chemins de Fer du Congo (SNCC), Office National
de Transport (ONATRA) actuellement Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP),
Régie des Voies Aériennes (RVA), Lignes Aériennes Congolaises (LAC), Compagnie Maritime du
Congo (CMDC), Chemins de Fer des Uelés (CFU) ;
Dans le secteur des Postes et Télécommunications : (OCPT) actuellement Société Congolaise des
Postes et Télécommunications (SCPT) ;
Dans le secteur Financier : Caisse d'Epargne du Congo (CADECO), Société Nationale d'Assurance
(SONAS) ; - Dans le secteur Service : Hôtel KARAV1A (KARAV7A) ;
Toutes ces sociétés peuvent faire l'objet d'exécution forcée au même titre que toutes les sociétés
commerciales privées.
89
Au stade actuel, tous les biens du débiteur sont saisissables, sous réserves qu'il
faut commencer par cibler les biens meubles avant de saisir les immeubles.
Notre code de procédure civile prévoyait des biens insaisissables en son article
127 qui disposait : « Ne peuvent être saisis :
Le droit OHADA prévoit que les biens et droits insaisissables soient définis par
chacun des Etats parties.119
La République Démocratique du Congo doit par une loi déterminer des biens
insaisissables. En attendant, tous les biens du débiteur sont donc saisissables.
Nous l'avons déjà dit les saisies ne peuvent plus s'opérer selon notre Code de
procédure Civile, puisque ses dispositions sur les voies d'exécution et sûretés
sont abrogées.120
L'OHADA organise :
119
Article 51 de l'Acte Uniforme A.U.P.S.R.V.E.
Article 336 de l'AUPSRVE
90
Saisie-conservatoire des biens meubles corporels : elle peut être faite
même sans titre, mais avec l'autorisation du Président du Tribunal
compétent. L'huissier doit à peine de nullité mentionner toutes les
formalités prévues à l'article 64 de l'AUPSRVE. Le débiteur a le droit
de solliciter la mainlevée. Si la saisie conservatoire est pratiquée entre
les mains d'un tiers, le P.V de saisie est signifié au débiteur dans un
délai de 8 jours et doit à peine de nullité contenir des éléments repris à
l'art. 67 de l'AUPSRVE.
A défaut d'une vente à l'amiable, il est organisé une vente forcée selon la
procédure prévue pour la saisie-vente.
L'huissier mène les mêmes opérations que dessus : il signifie l'Acte de saisie au
tiers saisi. L'acte contient les mentions prévues à l'article 77 de l'AUPSRVE. Ici
il y a cantonnement c'est-à-dire que la saisie est proportionnée à la créance.
Dans les huit jours à peine de caducité, la saisie est portée à la connaissance du
débiteur par un acte d'huissier contenant des éléments prévus à l'art. 79 de
l'AUPSRVE.
Le tiers déclare à l'huissier ce qu'il détient pour le saisi et fournit à ce dernier des
pièces justificatives.
91
Le débiteur dispose de quinze jours pour contester l'acte de conversion devant la
juridiction de son domicile ou de son demeure, à compter de la signification de
l'acte de conversion, à défaut, il est procédé au paiement.
Ici la saisie se pratique entre les mains de la société détentrice des parts sociales.
L'huissier signifie l'acte de saisie à la société conformément à l'art. 237 de
l'AUPSRVE, et dans les huit jours, il le signifie au débiteur avec les éléments
prévus à l'art. 86 de l'AUPSRVE. Après suivra l'Acte de conversion qui contient
des éléments prévus à l'art. 88 de l'AUPSRVE.
Mais pour la saisie - attribution des créances, il faut avoir un titre exécutoire,
c'est-à-dire une décision non susceptible de recours. Il n'y a pas d'instance de
validité Le greffier dresse un procès-verbal de saisie -attribution contenant les
articles 38, 156, 169, 170, 171 et 172 de l'AUPSRVE. Le débiteur est informé
dans les huit jours au moyen d'un acte de dénonciation de saisie-attribution lui
indiquant son droit de contester la saisie, la juridiction compétente et le délai. En
cas de non contestation dans le mois, le greffier de la juridiction compétente à
connaître de la contestation délivre au créancier un certificat de non dépôt de
contestation qui permettra à ce dernier de se faire payer auprès des tiers.
La saisie-vente :
Elle est comparable à notre saisie-exécution de jadis. Elle ne concerne que les
biens meubles corporels du débiteur. C'est un droit reconnu à tout créancier muni
d'un titre exécutoire. La saisie est précédée d'un commandement, reprenant les
éléments prévus aux art. 92 et 93 de l'AUPSRVE. Les opérations de saisie
peuvent se réaliser entre les mains du débiteur ou entre les mains d'un tiers. Il
peut y avoir vente amiable, à défaut vente forcée. Un P.V de la vente est dressée.
Les contestations sont portées devant la juridiction du lieu de la saisie. Il peut y
avoir opposition des créanciers et contestations relativement aux biens saisis
92
(propriété, saisissabilité ou validité de la saisie). La saisie immobilière est
subsidiaire. L'apposition de la formule exécutoire vaut réquisition de la force
publique, contrairement à l'ancien droit.
La saisie immobilière :
La procédure applicable est celle prescrite pour les saisies conservatoires. 127
Qu'en est-il des questions posées par l'exécution des décisions pénales ?
94
La peine de mort et celle de travaux forcés sont-elles abolies en
République Démocratique du Congo ?
C'est le greffier qui recouvre les amendes pénales y compris les frais de justice et
droits proportionnels.
121
P.R. TSHILENGI WA KABAMBA, op. cit. p. 11
122
Article 118 du Code de Procédure Pénale
95
Au cas où le condamné ne paie pas l'amende dans le délai fixé, le greffier doit en
informer le ministère Public, pour que ce dernier fasse exécuter la servitude
pénale subsidiaire.
C'est le ministère Public qui exécute la peine de servitude pénale subsidiaire. Les
juges adjoignent toujours cette peine à l'amende, pour en faciliter le
recouvrement.
- Quelle différence y a-t-il entre les peines privatives des droits et les
peines restrictives de libertés ?
Il a été jugé qu'une contrainte par corps peut être prononcée à charge de la
personne physique civilement responsable, en cas de la non exécution de la
condamnation encourue124.
- La destruction des pièces jugées fausses est-elle une peine prévue par la
loi ?
Cette peine n'est pas prévue par le Code Pénal Congolais. Malheureusement,
certaines juridictions congolaises la prononcent en matière de faux et usage de
faux, en violation du principe de légalité des peines.
Il est plutôt justifié que les juridictions prononcent en pareil cas la confiscation
spéciale des pièces jugées fausses, comme choses formant l'objet de l'infraction
La partie civile fait diligence pour l'exécution des condamnations civiles dont
elle est bénéficiaire, lorsqu'elle s'est constituée partie civile ou si elle a agi par
citation directe. Elle se conforme aux dispositions de POHADA sur les
procédures simplifiées de recouvrement et voies d'exécution telles que
précédemment exposées.
L'Officier du Ministère public peut faire incarcérer le condamné qui manque aux
charges qui lui ont été imposées. Si le condamné conteste être en défaut, il peut,
dans les 24 heures de son incarcération, adresser un recours au tribunal qui a
prononcé la condamnation. La décision rendue sur ce recours n'est pas
susceptible d'appel.
98
Le cautionnement éventuellement déposé par le condamné lui est restitué dans
les conditions et sous les réserves prévues à l'article 84, alinéa l125 ».
D'emblée, il ressort de cet article qu'un condamné contre qui il a été prononcé
l'arrestation immédiate doit être mis aux arrêts préventivement, en attendant que
l'affaire soit coulée en force de chose jugée et ce, malgré le recours fait par ce
condamné c'est-à-dire malgré l'opposition (si la décision est rendue par défaut)
ou l'appel (si le jugement est contradictoire).
Dès que la mesure d'arrestation immédiate est prise, le Ministère Public est tenu
d'établir un mandat de prise de corps, afin d'appréhender le condamné et le
conduire manu militari à la prison centrale 128.
Quant à nous, nous ne partageons pas l'idée selon laquelle il est sursis à
l'exécution de la mesure d'arrestation immédiate en cas d'opposition, au motif
que le législateur ne dit pas expressément que le condamné reste à l'état
d'arrestation malgré l'opposition. Toutes choses restant égales par ailleurs, en
matière pénale toute voie de recours est suspensive de l'exécution d'une décision.
Comme au civil, la clause d'exécution provisoire n'est pas tenue en échec en cas
d'opposition, l'arrestation immédiate aussi ne doit pas l'être même en cas
d'opposition. L'intervention du législateur s'avère indispensable quant à ce pour
lever l'équivoque.
Les réclamations sur l'exécution des jugements doivent être adressées au Parquet
près la juridiction qui a statué. Si un incident pose question d'interprétation du
jugement ou tout autre incident de nature contentieuse, c'est la juridiction d'où
émane la condamnation qui doit en être saisie avec les mêmes formes et les
mêmes garanties que lorsqu'il est statué sur l'action publique.
Si la difficulté concerne, non l'exécution des sanctions pénales, mais celle des
réparations civiles prononcées par la juridiction répressive, il convient de
distinguer suivant qu'il s'agit d'interpréter la décision (c'est à la juridiction pénale
100
qu'il faudrait s'adresser) ou encore d'une contestation sur l'exécution (c'est à la
juridiction civile qu'il faudrait s'adresser)129.
1,6
A. SOHIER, op. cit., p. 319
101
CHAPITRE
2
DES QUESTIONS PROPRES A
LA PROCÉDURE CIVILE
A. Notions.
102
Dans le cadre de cet ouvrage, nous ne parlerons pas de sommation en général
c'est-à-dire en tant qu'acte d'huissier de justice, enjoignant à un débiteur de payer
ce qu'il doit ou doit accomplir l'acte auquel il s'est obligé, mais ne reposant pas
sur un titre exécutoire,130 mais plutôt de sommations judiciaires faites en cours
d'instance, sur base des articles 18 (1) et 19 (2) du Code de Procédure civile.
Il est statué par un seul jugement réputé contradictoire entre toutes les parties, y
compris celles qui, après avoir comparu, ne comparaîtraient plus ».
- Le greffier doit aviser sans délai toutes les parties par lettre recommandée à
la poste, de la date de la remise, en signalant que la décision à intervenir ne
sera pas susceptible d'opposition.
Cette procédure a été conçue pour empêcher les manœuvres dilatoires des
défendeurs. Dommage que dans la pratique beaucoup de justiciables n'y
recourent.
Cela peut être dû à l'ignorance ou parce que c'est une procédure qui est beaucoup
plus coûteuse que celle prévue à l'article 19 du Code de Procédure Civile
2. Sommation faite sur base de l'article 19 du Code de Procédure Civile.
104
Le demandeur plaide, pour que la décision à intervenir soit réputée
contradictoire.
Ceci veut dire que même si le défendeur sommé ne comparaissait pas, il n'aura
pas le droit de faire opposition contre la décision à intervenir.
• Pour l'article 18, c'est en tout moment que la demande peut être faite,
même à la première audience ou même, lorsque les pièces ne sont pas
encore communiquées, tandis que pour l'article 19, il faut prouver que le
défendeur a déjà eu à comparaître et ne comparait plus ou qu'il
105
comparait, mais s'abstient de conclure, bien entendu après
communication des pièces.
• Pour aviser les parties, l'article 18 ne prévoit aucun délai, tandis que
l'article 19 prévoit un délai de quinze jours francs entre le jour de la
signification de la sommation et la comparution du défendeur..
• Dans tous les deux cas (articles 18 et 19) la décision à intervenir n'est
pas susceptible d'opposition, parce qu'elle est réputée contradictoire.
La réouverture des débats est toujours envisageable. Elle peut être décidée
d'office par la juridiction saisie. Mais elle doit en
principe èlre refusée, lorsqu'elle est sollicitée par la partie sommée, car c'est de
son fait que la sommation a été lancée.
Souvent la partie sommée sollicite la réouverture des débats à des fins dilatoires.
Lorsque la partie sommée se limite à plaider sur la forme, alors que la partie
sommante a plaidé au fond, il sied que le tribunal joigne d'abord l'exception au
fond avant de lui demander de plaider à toutes fins utiles, pour ne pas préjudicier
la partie sommante qui a intérêt qu'une décision définitive au fond intervienne le
plus vite possible.
L'on ne peut donner une prime à une partie qui a usé de manœuvres dilatoires, en
différant inutilement l'issue d'un procès.
106
Tant que la sommation est valable, les parties doivent être invitées à plaider, sauf
si la partie sommante y renonce.
Une partie qui n'a jamais comparu peut faire l'objet d'une sommation judiciaire à
conclure et à plaider, seulement sur base de l'article 18.
107
La loi ne prévoit pas ces exploits jumelés. Dans la pratique, il est fait parfois
recours à un tel exploit, lorsqu'une affaire a été renvoyée au rôle général et
qu'une partie la fait revenir au rôle à plaider.
Cet exploit est irrégulier dans la mesure où lorsqu'une affaire renvoyée au rôle
général revient au rôle à plaider, l'exploit indiqué est l'A-venir simple. Et
lorsqu'une juridiction est saisie par ce dernier exploit, elle doit inviter les parties
à plaider, il ne peut être concédé de remise qu'en cas de motif légitime.
Partant, point n'est besoin de faire un avenir avec sommation de conclure pour
voir son adversaire être contraint à plaider, un Avenir simple suffit. Parler de
l'Avenir avec sommation de conclure c'est un pléonasme. L'exploit d'A-venir
avec sommation de conclure est tantôt accepté tantôt rejeté.
Les parties peuvent donc recourir aux sommations judiciaires comme au 1er
degré.
Lorsqu'une juridiction est saisie d'une action principale, des mesures provisoires
ou conservatoires peuvent être sollicitées, en attendant la décision définitive sur
le fond de la cause.
131
Cour d'Appel de Kinshasa, 16 janvier 1974, BW.M. contre SODECOZA, R.J.C., n° 3, 1976, p.
82, cité par MATADI NENGA GAMANDA in « Droit Judiciaire Privé, Ed. Droit Idées Nouvelles,
p. 280
108
Nous allons étayer les notions de mesures conservatoires ou provisoires (A),
avant de répondre à certaines questions controversées (B).
A. Notions.
On entend également par mesures conservatoires les mesures que prescrit le juge
des référés, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un
trouble manifestement illicite'39 ».
« En procédure civile, les mesures provisoires sont des mesures décidées par le
juge en vertu de la juridiction provisoire.
Elles peuvent être prises pour le temps de l'instance (ex. pension ad litem, mise
sous séquestre d'un objet, garde des enfants...) ou même en dehors de tout
procès. Les mesures provisoires sont tantôt des mesures d'anticipation
lorsqu'elles ont le même contenu que celui que pourrait avoir la décision décisive
(ex. référé provision), tantôt des mesures d'attente ou de conservation lorsqu'elles
ont pour but de préserver l'efficacité d'un éventuel jugement définitif à venir ou
d'organiser l'attente jusqu'à cette date »l4n.
109
En dehors de mesures conservatoires prises comme saisies-conservatoires qui
sont à ce jour régies par l'Acte uniforme de l'OHADA sur les procédures
simplifiées de recouvrement et voies d'exécution, d'autres mesures sont dans la
pratique assimilées aux mesures provisoires.
A notre avis, nous pensons que plaider à la première audience est mieux, parce
que les affaires doivent en principe être appelées, instruites et plaidées à la
première audience. Surtout quand une partie a pris le soin de prévenir son
adversaire de la plaidoirie sur les mesures provisoires ou conservatoires, il n'y a
pas surprise ; les parties peuvent même si elles le veulent échanger pièces et
conclusions pour mettre l'affaire en état à la première audience.
D'un jugement (une décision) soit avant dire droit (préparatoire ou interlocutoire)
soit définitif sur incident. Tout dépend du raisonnement du juge.
Mais dans la pratique, les décisions qui interviennent sur les mesures provisoires
ou conservatoires sont qualifiées d'avant dire droit.
12
A. Rubbens op. cit., p. 48
111
- Les décisions ordonnant des mesures conservatoires ou provisoires
peuvent-elles être entreprises par des voies de recours ?
« Le séquestre ne peut être ordonné que pour une chose bien déterminée et
lorsque sa propriété ou sa possession est litigieuse 134 ».
Partant de cette jurisprudence, nous sommes d'avis que même les loyers perçus
d'un immeuble indivis peuvent faire l'objet de séquestre. Ceci empêchera qu'un
copropriétaire ne soit avantagé au détriment des autres qui, peuvent être privés
de leurs dûs tout au long du procès.
145
Cour Suprême de Justice R.C. 337,15/10/1980, inédit, cité par DIBUNDA op cit., p. 219.
112
Les jugements autorisant des mesures provisoires ou conservatoires doivent être
signifiés en vue d'exécution forcée, même s'ils ne jouissent pas de l'autorité de la
chose jugée135.
Ne perdons pas de vue qu'il peut être exercé des voies de recours contre les dites
jugements. Si la voie de recours exercée est suspensive, la mesure provisoire ou
conservatoire ne peut être exécutée, jusqu'au videment du recours.
A. Notions.
C'est l'hypothèse d'une juridiction (du premier ou du second degré) qui a rendu
une décision qui cause préjudice à une personne qui n'a pas fait partie de ce
procès.
Toutefois, une personne qui a été représentée dans un procès, n'a pas le droit de
faire tierce opposition. C'est le cas de l'application de l'article 22 du Code Civil
Livre III qui dispose : « On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers et
ayants cause, à moins que le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la nature
de la convention»137.
135
A. Rubbens op. cit. p. 49
136
Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 848.
137
Art 22 du CCC LUI.
113
Ainsi les ayants cause à titre universel c'est-à-dire les héritiers ou légataires qui
succèdent à l'universalité ou à une quote-part de l'universalité d'un défunt, ne
sont pas des tiers au sens de l'article 63 du Code Civil livre III. Les contrats
passés par leur auteur produisent effet à leur égard. Ils succèdent aux créances
comme aux dettes car ils sont sensés continuer la personne du défunt 138.
Les ayants cause à titre particulier, contrairement aux ayants cause universels,
sont ceux qui ont acquis d'un des contractants non l'ensemble ni une quote-part
de l'ensemble de ses droits et obligations, mais plutôt un bien ou droit déterminé,
tel un immeuble ou un fond de commerce.
C'est le cas d'un acheteur, d'un échangiste, d'un légataire particulier (d'immeuble
ou d'un fond de commerce), d'un concessionnaire de créance. D'une façon
générale, et ce malgré les termes généraux de l'article 22 du Code Civil Livre III,
les ayants cause à titre particulier sont des tiers au regard de l'article 63. Ils ne
continuent pas la personne de leur auteur et ils ne peuvent invoquer ses créances
dans leur ensemble. Il n'en est autrement que s'il s'agit d'un contrat passé par leur
auteur antérieurement à la transmission du bien ou du droit qu'ils ont acquis de
lui, et ayant pour objet la création, l'extinction ou la modification de ce droit lui-
même ou du droit portant sur ce bien140.
Le professeur KALONGO MBIKAYI ajoute que cela est évident, car l'acquéreur
à titre particulier n'a pu acquérir le droit que tel qu'il se trouvait dans le
patrimoine de son auteur ; il donne l'exemple d'un immeuble acquis mais grevé
d'une servitude au profit ou à charge. De même du cessionnaire qui profite des
garanties qui accompagnent sa créance. Ainsi, pour lui, l'acquéreur de la
propriété d'un immeuble peut se voir opposé les contrats de son auteur qui ont
138
KALONGO MBIKAYT, Droit Civil. Tome I Les obligations. Ed. Centre de Recherche et dé
Diffusion Juridiques, CRDJ, Kin, p. 154
139
KALONGO MBIKAY1, op. cit., p.p. 154-155
140
KALONGO MBIKAYI, op., cit. p.p. 154-155
114
créé ou modifié des droits réels sur cet immeuble, c'est le cas d'une servitude
foncière, d'une hypothèque.
Le concessionnaire d'une créance peut y avoir opposé les contrats par lesquels le
titulaire antérieur a modifié l'étendue et les effets de cette créance, par exemple
le taux d'intérêt, les garanties qu'il avait acceptées, etc.
Par contre, il fait constater que l'ayant cause à titre particulier n'est pas en
principe lié par les contrats passés par son auteur, même relativement au droit
aliéné, si ces contrats n'ont pas pour objet ce droit lui-même et ses effets, à moins
que ayant connu ces contrats, il n'en ait expressément ou tacitement accepté la
charge. Pour lui, en principe, les ayants cause à titre particulier ne subissent pas
les effets des obligations personnelles à l'auteur du contrat et n'ayant aucune
incidence profonde sur la nature du droit lui-même à acquérir.
La tierce opposition principale est formée par une action principale au moyen
d'une assignation devant la juridiction dont la décision attaquée 141, alors que la
tierce opposition incidente est formée par voie des conclusions devant la
juridiction saisie si celle-ci est égale ou supérieure à la juridiction qui a rendu la
décision. Si la juridiction saisie est inférieure à celle qui a rendu la décision, la
141
Article 81 du Code de Procédure Civile.
115
tierce opposition incidente est faite par action principale, à là juridiction qui a
rendu la décision contestée142.
La tierce opposition est une voie de recours qui soulève aussi des questions
controversées.
La loi ne dit pas si cette requête doit prendre la forme écrite ou verbale. Dans la
pratique, elle prend la forme écrite.
142
Article 82 du Code de Procédure Civile
143
Article 83 du Code de Procédure Civile
116
A notre avis, cette requête (demande) peut figurer dans l'exploit introductif
d'instance (assignation), tout comme elle peut être faite verbalement à l'audience.
Lorsque l'urgence est avérée, il n'est pas nécessaire que le moyen soit
communiqué d'avance.
La juridiction doit donc statuer sur la requête, qu'elle soit écrite ou verbale de
toute urgence, au besoin prendre une décision sur les bancs lorsque l'affaire est
simple. La décision doit être motivée et prise en audience publique, puisqu'il
s'agit d'une matière contentieuse.
La loi ayant expressément disposé que la tierce opposition n'est pas en principe
suspensive de l'exécution, le greffe d'exécution doit continuer de tout mettre en
œuvre pour exécuter la décision attaquée en tierce opposition ou carrément
continuer l'exécution si celle-ci a déjà été entamée et ce, au risque et péril du
bénéficiaire de la décision. Une certaine doctrine soutient que l'exécution de la
décision attaquée doit être suspendue, au motif que la tierce-opposition avec
requête suspensive serait une cause de droit de suspension de l'exécution d'une
décision judiciaire.
117
Pour nous, le greffe ne peut surseoir à l'exécution qu'au vu d'une décision
(jugement ou arrêt) ordonnant la suspension de l'exécution.
Lorsque la décision dont tierce opposition est frappée d'appel, il est admis que la
compétence de la juridiction qui a rendu la décision doit être écartée. Un
jugement frappé d'appel ne peut être attaqué en tierce opposition selon qu'on ne
peut pas permettre à une juridiction de statuer sur une décision qu'elle a rendue,
alors que cette décision est soumise au contrôle de la juridiction d'appel. Dans
cette situation le seul moyen dont dispose le tiers pour faire valoir ses droits est
d'intervenir devant la juridiction d'appel.
Toutefois, lorsque la décision frappée d'appel ne l'est que sur certains chefs, la
tierce opposition est recevable contre les chefs non contestés ; en ce cas seul le
tribunal qui a rendu la décision est compétent pour statuer sur la tierce opposition
formée à titre principal.
Aussi, lorsque la juridiction d'appel a rendu sa décision, seule cette décision peut
être attaquée par tierce opposition.
118
Lorsque le tiers opposant saisit une juridiction dans des conditions irrégulières,
l'adversaire peut soulever l'exception d'incompétence ; la juridiction saisie de la
tierce opposition peut relever d'office son incompétence.
La tierce opposition est une voie de réformation, lorsqu'elle est faite à titre
incident devant une juridiction supérieure à celle qui a rendu la décision.
- Quelles sont les personnes privées de la tierce opposition ?
• Les personnes qui ont fait partie du jugement dont tierce opposition
(demanderesse, défenderesse, intervenante volontaire ou forcée ... ) ;
• Celles qui ont été représentées (les ayants cause universels ou à titre
universel) ;
119
Un vendeur est censé toujours représenté son acheteur : ce dernier étant ayant
cause du premier, il ne peut être considéré comme tiers ayant le droit de faire
tierce- opposition, lorsque son vendeur a été condamné.
La condition de n'avoir pas été représenté n'a plus de raison d'être, lorsqu'il y a eu
fraude aux droits des créanciers et autres ayants cause, ou lorsqu'ils invoquent
des moyens qui leur sont propres. Pour étayer ce moyen, il est fait recours à
l'adage : « Fraus omnia corrumpit » qui veut dire : « La fraude corrompt tout ».
144
Jean Vincent et Serge GUINCHARD, Procédure civile, 23ème éd., Dalloz, 1994, p 866.
145
Jean Vincent et Serge GUINCHARD, op. cit., p 867.
120
- Quid de décisions rendues en matières gracieuses ?
Relevons les notions (A), avant de donner des réponses juridiques à certaines
questions controversées (B).
A. Notions
146
MUKADI BONYI et KATUALA KABA-KASHALA, Procédure civile, Ed. Batena Ntambwa, kin,
1999, p. 62
147
Elis. 28/05/1936, RJCB 1936, p. 188, Elis 20/3/1937, RJCB 1937, p. 165, cités par MUKADI
BONYI et KATUALA KABA- KASHALA, op. cit. p. 62
121
ne peut être le seul intérêt, car l'intervenant peut aussi justifier d'un intérêt
purement personnel.
L'intérêt sera justifié par voie de conclusions. Une chose c'est de faire acter une
intervention, une autre c'est de justifier de l'intérêt. On acte d'abord l'intervention.
Nous pensons que pour éviter certains abus, lorsque la personne elle-même ne
comparait pas à l'audience, l'avocat doit justifier d'une procuration spéciale pour
ce faire, et aussi doit être porteur des pièces. Comment croire à un avocat, qui n'a
ni procuration ni pièces de son client ?
122
or, comment savoir si une personne vient à tel titre le jour où elle fait acter son
intervention?
L'intervention volontaire est aussi possible en degré d'appel. Elle est appelée
parfois intervention agressive. Il a été jugé que l'intervention agressive en degré
d'appel est possible. Elle implique une renonciation au double degré de
juridiction148. Toute personne qui aurait qualité pour agir en tierce opposition
peut être appelée en intervention forcée, même en degré d’appel149.
Il a été encore jugé : « Est infondé le moyen pris de la violation de l'article 77 du
CPC en ce que le juge a reçu l'action en intervention mue pour la première fois en
appel, car l'intervention volontaire ou forcée qui implique une renonciation au
double degré de juridiction et n'étant pas une demande nouvelle est recevable
même au degré d'appel 150.
148
Elis., 9 Déc., 1952, RJ, 1952, p. 28
149
Elis., 20 Déc. 1958, RJ, 1960, p. 118
150
Bulletin des Arrêts de la CSJ, Années 1985 a 1989, Kin, Ed. du Service de documentation
et d'Etudes du Ministère de la Justice 2003, p 288
123
❖ Dans un procès pénal, les parties et toutes les personnes qui peuvent y
intervenir sont énumérées par la loi : le prévenu, la partie lésée (partie
civile), le Ministère Public, le civilement responsable et les témoins ;
Dans tous les cas, lorsqu'une personne intervient volontairement dans un procès
pénal, nous nous demandons par quel mécanisme une juridiction peut l'en
empêcher ou lui fermer la porte. Doit-on d'emblée déclarer son intervention
volontaire irrecevable ?
151
Article 74 du Code de Procédure Pénale
124
Nous pensons à notre avis que, la juridiction est tenue de se dire saisie par cette
intervention, tant il est entendu que, la loi prévoit qu'une partie lésée par une
infraction peut saisir une juridiction de l'action en réparation du dommage, en se
constituant partie civile.
Une partie peut s'estimer lésée et venir intervenir dans un procès.
Son intervention peut même prendre la forme d'une constitution de partie civile
en amont et en aval déboucher à une intervention volontaire : le juge ne va tirer
les conséquences qu'au moment où il rendra sa décision.
De toutes les façons, la juridiction saisie ne peut pas a priori plancher sur la
recevabilité d'une action, d'une constitution ou d'une intervention volontaire. Le
faire ce serait agir dans la précipitation. Lorsqu'une exception d'irrecevabilité est
soulevée dans ces conditions, elle doit, à notre avis, être jointe au fond, avant la
plaidoirie de la cause.
Arrêt RPA 121 Bull des arrêts de la Cour Suprême de Justice, Années 1985-1989, Kin,
125
Kinshasa / Gombe et de Kinshasa/ Pont Kasa-Vubu, pour ne citer que les deux,
emboiter les pas à la Cour Suprême de Justice, en recevant aussi l'intervention
volontaire en matière pénale.
A. Notions.
153
Ed. du Service de document et d'Etudes du Ministère de la Justice et Garde sceaux 2002, p. 239
126
Selon le lexique des termes juridiques, l'expédition est une copie d'un acte
authentique délivrée par l'Officier public dépositaire de l'original avec
certification de conformité. Les Officiers publics ou ministériels et les autres
dépositaires d'actes sont tenus de délivrer expédition ou copie des actes aux
parties elles-mêmes, à leurs héritiers ou ayants droit 154.
En clair, lorsqu'une partie a interjeté appel contre une décision rendue par une
juridiction du premier degré, il lui est requis une expédition de cette décision,
pour que son appel soit reçu. L'article 66 du Code de Procédure Civile dispose :
« Aucun appel ne sera déclaré recevable si l'appelant ne produit l'expédition
régulière de la décision attaquée, les dispositifs des conclusions des parties et, le
cas échéant, les autres actes de la procédure nécessaires pour déterminer l'objet et
les motifs de la demande »155.
154
Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 388.
155
Art. 66duCPC.
127
L'expédition pour appel est délivrée seulement par le greffier de la juridiction qui
a rendu la décision dont appel, puisque c'est lui qui garde la minute du jugement
rendu ou attaqué.
En toute logique, cette production doit avoir lieu le jour de la plaidoirie et non à
la première audience comme d'aucuns le prétendent, étant donné que souvent les
affaires civiles font l'objet de plusieurs remises pour leur mise en état, et à
chaque remise, il y a une nouvelle composition, c'est-à-dire de nouveaux juges.
N'empêche aussi que l'appelant la produise en audience publique, afin qu'elle soit
versée au dossier avant même l'audience de plaidoiries. Dans ce dernier cas, il est
indiqué que le dépôt ou la production soit acte dans la feuille d'audience, pour
éviter toute surprise désagréable.
D'aucuns soutiennent que pour qu'une expédition pour appel soit régulière et
conforme à l'esprit de l'article 66 du Code de Procédure Civile, elle doit
comprendre la reproduction intégrale de l'assignation introductive d'instance, un
résumé des plumitifs d'audiences, le constat des remises et les renvois éventuels
de la cause, les déclarations des parties actées par les greffiers, les dispositions
de toutes les conclusions prises par les parties, éventuellement les procès-
verbaux d'enquête tenus à l'audience et les conclusions des rapports d'expertise
ainsi que les procès-verbaux de toutes les mesures d'instruction ordonnées par le
tribunal et qui ont déjà été entamées ou terminées, enfin les motifs et les
dispositifs de tous les jugements rendus en la cause au moment où le recours est
introduit et bien entendu les motifs et dispositifs de la décision dont appel 156.
156
MBANDAKA, 20 mars 1979, RJZ, n° 1 et 2, 1983, p. 27 cité par KATUALA KABA-KASHALA et
KASANDA KATULA, in L'appel à travers les jurisprudence et doctrine Congolaises, belges et
françaises récentes. Ed. BATENA NTAMBWA, kin, Novembre 2004, p.p. 48, 49.
128
A notre avis si ce qui est susmentionné est un idéal, néanmoins il ne peut être
reproché à un appelant l'absence d'un tel ou tel autre élément devant figurer dans
l'expédition, étant donné que celle-ci est un acte authentique, œuvre du greffier.
Ce dernier la dresse en l'absence de l'appelant (requérant). Il serait illogique de
reprocher à ce dernier l'absence d'un ou de plusieurs de ces éléments. Les
mentions ne sont pas l'affaire de l'appelant.
En conclusion, l'expédition régulière est aussi celle qui est obtenue après
paiement des frais. La preuve du paiement des frais doit être annexée à
l'expédition. « L'expédition émanant du greffier, est un acte authentique. Elle fait
preuve de toute la procédure, mais uniquement jusqu'à preuve littérale contraire
»157.En cas de contradiction entre l'expédition et la minute du jugement attaqué.
Cette dernière doit être privilégiée.
Toute expédition obtenue par fraude doit être rejetée et l'appel doit être déclarée
irrecevable.
L'expédition permet au juge de censurer la décision qui lui est déférée 159.
Il a été jugé que l'expédition peut être valablement remplacée par la grosse du
jugement attaqué, les copies des assignations et des conclusions des parties en
157
A. SOHIER, Droit de procédure du congo-belge. p. 106.
158
MBANDAKA, 27 mars 1979, RJZ, n° 1, 2 et 3, 1986, pp. 45-46 cité par KATUALA KABA-
KASHALA et KASANDA KATULA, op. cit. p. 49
159
Cour Suprême de Justice 19 mars 1980 RC 74 cité par KATUALA, in Code Judiciaire annoté, p. 98.
129
premières instances, lorsque versées toutes au dossier, elles permettent au juge
d'appel de déterminer l'objet et les motifs de la demande160.
Ceci veut dire que tout appel pour qu'il soit recevable, il faut que l'appelant
produise une expédition pour appel. Pas d'expédition pour appel, pas de
recevabilité de l'appel.
Il a été jugé que lorsque l'irrecevabilité de l'appel est décrétée pour défaut de
production de l'expédition pour appel, le deuxième appel doit être rejeté.161
Il a été jugé que : « Viole l'article 157 du CPC, le juge d'appel auquel il est
reproché d'avoir décrété l'irrecevabilité de l'appel pour non-paiement des droits
160
MBANDAKA, 27 mars 1979 sus référencée , cité par KATUALA KABA-KASHALA et KASANDA
KATULA, op. cit. p. 49
161
Elis. 30 décembre 1963, R.J.C, 1964, p. 81
130
proportionnels, car l'insuffisance ou le non-paiement desdits droits constitue une
fin de non procéder162.»
Décréter la fin de non - procéder pour défaut de preuve de paiement des droits
proportionnels serait cautionner la fraude et même violer l'esprit et la lettre de
l'article 66 du CPC qui met l'accent sur la production d'une expédition pour appel
régulière comme condition de recevabilité de l'appel. Comment concevoir qu'une
expédition pour appel soit obtenue sans paiement des droits proportionnels, si la
fraude n'est pas à la base !
Arrêt RC 055/TSR in Bulletin des Arrêts de la CSJ, Année 1990 à 1999, Kin, Ed. du
Service de documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice 2003. C.A de Kin /Matete RCA
7016/7027 du 27 mai 2011, en cause Société MECOM Plus cl Marc Vanbrabant, inédit.
131
Il a été jugé : « Les termes de l'article 66 du CPC stipulant que si l'appelant ne
produit pas l'expédition régulière de la décision attaquée, aucun appel ne sera
déclaré recevable » sont formels et ne permettent pas aux juridictions d'appel
d'octroyer des délais, à moins que l'appelant ne fasse valoir à bon droit des
circonstances particulières qui l'auraient mis dans l'impossibilité de produire en
temps voulu l'expédition de la décision attaquée 164.
Après les notions de biffure et radiation (A), nous allons nous atteler à répondre
à quelques questions controversées (B).
A. Notions
Larousse donne à ces deux termes la signification de « rayer ce qui est écrit. »
164
CSJ, RC 3,6/4/1970, RCB, 1971 II, p 10, RJC, 1970, p 120 in Répertoire Général de
jurisprudence de là CSJ 1969 - 1985. p 12.
165
Lexique des termes juridiques, op. cit. p. 714
132
La radiation ou biffure signifie défaut-congé, lorsqu'à l'initiative du défendeur,
le tribunal rend un jugement de défaut congé, à rencontre du demandeur qui
d'abstient de comparai tre.166
Cette décision éteint l'instance, et pour que celle-ci soit reprise, le demandeur
devra à nouveau enrôler l'affaire. L'appel contre ce jugement est recevable, parce
qu'il tranche une question de droit.
Au degré d'appel, il faudra un nouvel acte d'appel, pour que la cause soit de
nouveau examinée, mais à condition que l'appelant soit encore dans les délais.
La radiation ou la biffure peut être décidée par le juge, en cas de non versement
de consignation ou de supplément de consignation des frais.
166
Article 17 du Code de Procédure Civile
167
A. Rubbens, op., cit., p.. 143
168
Art. 26 de l'Arrêté d'organisation judiciaire, op. cit.
133
La radiation ou la biffure est une simple formalité administrative et la partie peut,
après avoir consigné les frais ramener la cause par réassignation. Le terme
consacré par la jurisprudence est la biffure.
L'instance n'est pas éteinte, mais simplement interrompue, et la partie peut, après
consignation des frais, ramener la cause par réassignation 169.
,7S
Première instance E'Ville 27-4-1933, R.J, p. 212, cité par A. Sohier, in Droit de procédure du
Congo-belge, 2e""5 éd., p." 150, 321 à 326. Cour Suprême de Justice Arrêt RC 438 du 26/01/1989.
134
La juridiction d'appel est saisie par l'acte d'appel, la décision de radiation, mesure
administrative, ne peut en aucun cas vider l'appel. Elle n'éteint pas l'instance.
Il a été jugé que lorsqu'en instance d'appel une cause a été radiée du rôle
ordinaire des affaires et que l'appelant l'y fait revenir sans un nouvel acte d'appel,
l'appel doit être déclaré irrecevable.
Par ailleurs, il a aussi été jugé que malgré la biffure intervenue, la Cour était
régulièrement saisie, lorsque la cause a été ramené aux débats par A-venir avec
sommation de conclure valant alors assignation nouvelle, laquelle est régulière
en la forme170.
Le demandeur peut, encore une fois, saisir le tribunal par une nouvelle
assignation. Il s'agit d'une simple radiation de l'affaire à la demande du
défendeur. Le jugement de biffure ne peut être assimilée à un jugement de
défaut-congé qui éteint l'instance173.
170
MATADINENGA GAMANDA, op., cit. p. 280
171
Cour Suprême de Justice RC 147, 8/871978, Bull, 1984, p 176, texte, RJZ 1983, p 20 in
Dibunda, op. cit., p 12.
172
Kin, 7 mars 1967, R.J. p. 254, Cour Suprême de justice Sect. Judiciaire 3 mai 1972, Bull, 1973, p.
51
173
CSJ, RC 133, 9/12/1981, inédit, in Dibunda, op. cit., p. 27
135
Au degré d'appel, le défaut-congé éteint l'instance. L'appel par ce fait est vidé par
la décision de défaut-congé. La partie appelante peut faire un nouvel appel, si
elle est encore dans le délai, conformément à l'article 68 du Code de Procédure
Civile, sinon son second appel sera déclaré irrecevable174.
174
Léo, 30/11/1965, RJC 1966 n° l,p. 730 ; Léo, 14/02/1956, J.T.O, 1957, p. 122; R.P.D.B Appel civ.
№ 436. A. Rubbens, la procédure par défaut en droit judiciaire privé congolais. RJC 1964, numéro
spécial p. 2550
136
défaut-congé, une péremption d'instance et ne nécessite pas un nouvel appel ni
une nouvelle consignation des frais pour ramener la cause au rôle175 ».
La Cour Suprême de Justice a aussi jugé qu'est irrecevable, parce que visant un
arrêt ne contenant aucune décision juridictionnelle, le pourvoi en cassation formé
contre une décision de radiation d'une cause rendue par une juridiction pour non-
comparution des parties, mesure administrative 176.
Si la requête civile a des notions propres (A), cependant, elle donne lieu aussi à
certaines questions controversées auxquelles nous allons répondre (B).
A. Notions
175
CSJ, RC 438, 16/1/1983, inédit in Dibunda, idem, p 27.
176
Arrêt RC 703 in Bulletin des Arrêts de la CSJ Années 1985 à 1989, Ed. du Service de
Documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice, 2003, p 343.
137
- La requête civile doit porter sur un jugement (une décision)
contradictoire rendu en dernier ressort, seulement par les Tribunaux de
Grande instance et les Cours d'Appel d'un côté, de l'autre, sur les
jugements (décisions) par défaut, rendus en dernier ressort (au second
degré) et qui ne peuvent plus être attaquées par voie d'opposition, c'est-
à-dire dont les délais pour faire opposition sont forclos ou la décision
est devenue exécutoire.
Dans la pratique, cette requête est faite par voie d'assignation et conformément à
l'article 88 in fine du code de Procédure Civile.
Il faut avoir été dûment appelé à l'instance où la décision attaquée a été rendue.
Autrement dit, il ne faut pas être tiers à cette décision : votre nom doit y figurer.
178
MOREL, Traité élémentaire de procédure civile. Paris 1949, n° 647, p. 502 cité par A.
Rubbens, op., cit. p.. 211
138
- Quid de la requête civile faite par voie de requête au lieu d'assignation ?
Nous avons dit que la requête civile est dans la pratique faite par
voie d'assignation, quoique la loi prévoie qu'elle soit faite par voie de requête. A
notre avis, lorsqu'une partie initie une requête civile par voie de requête, celle-ci
doit être aussi reçue, étant donné que c'est conforme à la volonté du législateur,
pourvu qu'elle soit signifiée à toutes les parties au procès, étant donné que la
matière est contentieuse.
Par dol personnel, il faut entendre les fraudes et les surprises employées par la
partie ou les parties bénéficiaires de la décision attaquée, pour tromper.
Le demandeur doit prouver que les juges ont été induits en erreur par une
manœuvre frauduleuse. Ce dol doit être de nature à motiver la nullité d'un
contrat.179
Ce sont les juges qui doivent apprécier ce dol dans son fondement.
Cette fausseté doit être constatée par une décision judiciaire au pénal, après un
procès portant sur le faux en écriture et / ou son usage. 180
Ce cas est rare dans la pratique, au regard de la chose jugée. C'est quasiment rare
qu'en matière civile, deux parties détiennent deux décisions civiles portant sur le
même objet et la même cause où sous un numéro l'une d'elles est condamnée et
sous un autre, l'autre est aussi condamnée.
179
Art. 85duCPC
84
Art. 85 et suivants du CPC
180
Articles 124 à 126 du Code de Procédure Civile Livre 2
139
L'hypothèse peut cependant se produire, lorsque les parties n'ont pas soulevé
l'exception de la chose jugée.
Il est clair que pour que ce moyen soit fondé, ladite pièce doit être produite par le
requérant.
La requête civile doit être formée dans un délai de trois mois, à dater de la
découverte du fait qui donne ouverture à ce recours.
Les mineurs et les interdits ne sont forclos que soit trois mois après leur majorité,
soit trois mois après l'interdiction182.
Lorsque la personne qui avait droit de se pourvoir en requête civile décède avant
le délai de trois mois, ce délai est prolongé de six mois en faveur de ses
héritiers183.
Les juges saisis de la question n 'ont pas à se soucier de savoir si l'ancienneté doit
partir du premier serment que l'avocat a prêté et qui lui a permis d'être inscrit à la
liste de stage ou du deuxième serment qui lui a permis d'intégrer le tableau. Là
où la loi n'a pas distingué, personne d'autre ne peut chercher à distinguer.
La consultation est faite dans un document signé par les avocats, laquelle
consultation contiendra la déclaration suivante : « Nous sommes d'avis que la
requête est fondée », ainsi que les moyens de la requête184.
Ces moyens doivent en toute logique, émaner du requérant qui les soumet à
l'approbation de trois avocats.
Il s'agit d'une seule consultation signée par trois avocats. Laquelle consultation
doit être signifiée avec l'exploit d'assignation, et non de trois consultations
comme d'aucuns le soutiennent.
Toutefois en cas de trois consultations séparées, cela ne peut constituer une cause
de nullité ni d'irrecevabilité de la requête civile.
Malheureusement à ces jours, il est des juges qui s'offrent le luxe de violer cette
disposition légale, en adoptant une position contraire, c'est-à-dire en recevant les
requêtes suspensives tout en y faisant droit.
184
Article 88 du Code de Procédure Civile
141
Une partie victime d'une telle injustice n'est pas tenue d'obtempérer, étant donné
que la décision de suspension de l'exécution prise dans cette circonstance est
assimilable à un ordre manifestement illégal. Même les greffiers ou huissiers
d'exécution ne sont pas tenus de respecter pareille décision, ils doivent exécuter
la décision attaquée en requête civile ; la loi étant au-dessus de tous, même des
juges.
- Le ministère Public peut-il donner son avis sur les bancs, en cas de
requête civile?
Nous sommes dans une procédure réglementée par la loi, celle-ci prévoit que
l'affaire soit obligatoirement communiquée au Ministère Public, pour un avis
écrit.
En dehors de l'opposition, les décisions rendues sur requêtes civiles ne sont pas
susceptibles d'appels, elles peuvent être attaquées par un pourvoi en cassation186.
3
DES QUESTIONS PROPRES A
LA PROCÉDURE PÉNALE
144
L a procédure pénale soulève des questions qui lui sont propres, notamment
lorsque ' il est fait recours à la question préjudicielle (section 1 ), il fait
application du principe d'indivisibilité du ministère public (section 2), il faut
obtenir l'autorisation de lever copies des pièces et procès-verbaux (section 3),
procéder à la réparation du préjudice causé par une infraction devant une
juridiction pénale (section 4) et faire application des règles de procédure civile en
procédure pénale (section 5).
A. Notions
Selon le lexique des termes juridiques, « la question préjudicielle est celle qui
oblige le tribunal à surseoir à statuer jusqu'à ce qu'elle ait été soumise à la
juridiction compétente qui rendra à son sujet un acte de juridiction ». On
distingue les questions préjudicielles générales qui relèvent de la compétence
d'un autre ordre de juridiction (question administrative, question pénale) et les
questions préjudicielles spéciales dont la solution dépend d'une autre juridiction
appartenant au même ordre.
En outre, durant le procès pénal, des questions peuvent être soulevées qui ne
rentrent pas dans la compétence normale du juge répressif : ainsi de la filiation
dans un crime de parricide, de la nullité du mariage dans un délit de bigamie ...
qui constituent autant de problèmes civils. Qui donc a compétence pour les
trancher ? 189.
188
Lexique des termes juridiques, 19e™ éd. Dalloz, p.p. 708 - 709.
189
Henri ROLAND et Laurent BOYER, Locutions latines et adages du droit français contemporain.
Ed. L'hermès, 1978, p. 135.
145
En effet, en principe, « le juge compétent pour statuer sur la demande principale
connaît de tous les incidents et devoirs d'instruction auxquels donne lieu cette
demande »190 ou encore, « le juge de l'action est le juge de l'exception », ce qui
veut dire que le tribunal saisi de l'action publique est compétent pour statuer sur
toutes les exceptions proposées par le prévenu pour sa défense, à moins que la loi
n'en dispose autrement ou que le prévenu n'excipe d'un droit immobilier 191.
190
Loi-organique n° 13/011-Bdu 11/04 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences
des juridictions de l'ordre judiciaire, Art 143.
•,97 Henri ROLAND et Laurent BOYER, op. cit, p. 135.
192
Idem.
146
repose la diffamation. C'est aussi le cas où la preuve d'une infraction résulte d'un
écrit argué de faux dont l'auteur est poursuivi pénalement.
- Quelles sont les conditions qui doivent être réunies, pour que le
sursis s'impose au juge répressif, en cas de question préjudicielle ?
Pour que le juge répressif sursoie, il faut que la question préjudicielle ait été
invoquée par le prévenu in limine litis, c'est-à-dire avant toute défense au fond,
qu'elle soit de nature à enlever son caractère délictueux au fait poursuivi et
qu'elle soit justifiée par des titres ou des événements de nature à faire disparaître
l'infraction194.
Idem, p. 420.
Idem, p. 137.
147
Les questions préjudicielles d'ordre civil concernent exclusivement les droits
réels immobiliers et certaines questions d'état.
Une question est préalable, lorsque le juge pénal est compétent pour la trancher,
en vertu du fait que le juge répressif a la plénitude de compétence, pour statuer
sur toutes les questions extrajudiciaires pénales soulevées dans un procès dont il
est saisi : le juge de l'action étant le juge de l'exception.
C'est notamment le cas lorsqu'un juge pénal est saisi de l'infraction d'abus de
confiance et qu'il est soulevé un problème de l'existence du contrat, ce juge va
dans un même jugement, statuer sur l'existence du contrat civil et sur l'infraction
elle-même195.
195
A. RUBBENS, rinstruction criminelle et procédure pénale. Tome III, p 200.
148
Par contre, une question est préjudicielle, lorsque le juge répressif saisi d'une
infraction n'est pas compétent pour trancher l'exception extra- pénale soulevée en
cours d'instance. Le juge pénal sera de ce fait obligé à surseoir à statuer jusqu'à
ce que le juge statuant au civil ou sur le plan administratif ou un autre juge pénal
ait tranché le point de droit soulevé devant lui.
C'est le cas par exemple, lorsque le juge pénal est saisi de l'infraction d'adultère
ou de bigamie et que l'une des parties soulève l'exception de nullité de mariage,
ce juge devra, dans ce cas, surseoir à statuer jusqu'à ce que le juge civil se
prononce sur cette question de nullité 196.
La question préjudicielle est donc une excc -non à la règle« Le juge de l'action
est le juge de l'exception ».
196
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, Attributions du M.P. et procédure pénale. TI, 2™e éd.
Leadership Editions, p. 480.
2œ
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op., cit., p. 69.
149
C'est le cas d'une personne poursuivie pour stellionat et qui soulève l'exception
préjudicielle portant sur la propriété d'autrui. Le juge pénal qui n'est pas le juge
de la propriété, sera tenu de surseoir, pour attendre que le juge civil se prononce
sur la propriété de l'immeuble.
Le juge répressif devant qui une question administrative a été soulevée est
compétent pour examiner tous les éléments de l'infraction parmi lesquels, il y a
la question administrative et en cas de non-conformité de l'acte administratif à la
loi, il ne l'appliquera pas198.
A. Notions
L'indivisibilité du ministère public signifie que les membres d'un même parquet
forment un ensemble indivisible. L'acte posé par l'un de ses membres l'est au
nom du parquet tout entier. Il en résulte qu'ils sont interchangeables, pouvant
valablement se remplacer au cours de la même affaire, à l'opposé des magistrats
du siège qui, doivent rester identiques pendant toutes les audiences du même
procès199.
Même si tous les dossiers du parquet sont des dossiers du chef d'office
(Procureur de la République, Procureur Général ou Procureur Général de la
Lorsqu'une action publique est ouverte au parquet par la saisine d'office, plainte
de la victime ou par une dénonciation, le chef d'office, le Procureur de la
République, le Procureur Général ou le Procureur Général de la République 201,
attribue le dossier à l'un de ses collaborateurs pour instruction. Mais, il n'est pas
interdit qu'un magistrat à qui le dossier n'a pas été attribué puisse poser des actes
dans le dossier instruit par son collègue en cas d'absence ou d'empêchement de
celui-ci ou même à la demande de celui-ci. Le ministère public étant un.
Ce qui est marrant est qu'un tel OMP vient souvent requérir des peines dans une
affaire dont il n'a pas la maîtrise, car il n'a pas participé à tous les actes
d'instruction. Dans ces conditions, les juges lorsqu'ils ne sont pas outillés
(compétents), ils rendent des décisions boiteuses qui condamnent des innocents
qui sont privés de leur liberté et de leur patrimoine, parce qu'induits en erreur par
le ministère public.
Nous militons pour qu'en matière pénale, lorsqu'un OMP est désigné dans une
affaire, que ce dernier achève son œuvre par un réquisitoire. Un OMP qui a été
présent à toutes les audiences a la chance de faire un réquisitoire objectif et
réaliste.
Le cas échéant, il est mieux d'adjoindre à un OMP qui a participé à toute
l'instruction un collègue, plutôt que de le remplacer par ce dernier.
Il a été jugé que lorsque le siège a été modifié, au cours de l'instruction d'une
affaire, une réouverture des débats doit être ordonnée202.
202
CSJ 10-01-1973, ba 1973, p 3,26-06-1974, BAP, p 187 ; 20-05-1975, BA 1976, p 58 cité par
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op. cit. p. 35.
152
Chaque acte irrégulier posé par un OMP n'engage que sa seule responsabilité et
non celle de tout le parquet203 : cet OMP peut faire l'objet des poursuites
disciplinaires voire pénales.
Qu'est-ce qui est prévu en matière d'autorisation de lever copies des pièces et
procès-verbaux ?
A. Notions
Si l'infraction est flagrante 204, l'OPJ ou 1TPJ a des pouvoirs les plus étendus, il
accomplit des devoirs d'enquête : il procède notamment à l'arrestation de l'auteur
présumé de cette infraction et l'achemine directement au parquet, accompagné de
témoins et de tous les éléments ou effets qui peuvent servir de preuve. L'OMP à
qui le dossier est transmis saisit directement la juridiction compétente, pour que
la personne poursuivie soit jugée dans une procédure de flagrance.
203
Idem, p 35.
204
Selon les art. 7 du CPP et 2 de l'OL n° 78/001 du 24/02/1978 relative à la répression des
infractions flagrantes, l'infraction flagrante est celle qui se commet actuellement ou qui vient de se
commettre. Elle est réputée flagrante lorsqu'une personne est poursuivie par la clameur publique ou
lorsqu'elle est trouvée porteuse d'effets, d'armes, d'instruments ou papiers faisant présumer qu'elle
est l'auteur ou complice, pourvu que ce soit dans un temps voisin de l'infraction.
153
le cas échéant requiert un expert, un interprète, procède à des arrestations, des
saisies ....
Un dossier judiciaire peut aussi être ouvert directement au parquet sans passer
par la police judiciaire où œuvre l'OPJ ou l'IPJ. Dans ce cas, le magistrat
instructeur peut poser tous les actes susceptibles d'être posés par un OPJ ou un
IPJ.
205
Selon le lexique des termes juridiques, la garde à vue est une mesure de contrainte par laquelle un
OPJ retient dans les locaux de la police, d'office ou sur instruction du Procureur de la République,
pendant une durée légalement déterminée et sous le contrôle de l'autorisation judiciaire, toute
personne à rencontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner un
crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement....
2,2
Conformément aux art 11 et suivants du CPP, op. cit.
154
Cependant, les parties concernées peuvent avoir besoin de tirer copies des pièces,
des procès-verbaux et des actes de procédure.
L'autorisation pour obtenir copies des pièces et procès- verbaux soulève quelques
questions controversées.
207
Art. 84 de la loi organique n° 13/011-B dû 11/04/2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences de juridictions de l'ordre judiciaire.
155
- Quid lorsque la juridiction de jugement est saisie ?
Lorsque la juridiction de jugement est saisie soit par le parquet par une citation à
prévenu, soit par une citation directe émanant de la partie lésée, le dossier
judiciaire n'est plus tenu secret, c'est-à-dire, toutes les parties en cause peuvent
prendre connaissance dudit dossierde cas échéant, elles peuvent solliciter copies
de toutes les pièces qui y sont déposées, sans autorisation du greffier, du
président de la juridiction ni du Procureur.
Les parties seront libres de demander copies desdites pièces tant qu'une décision
définitive sur le fond ne sera rendue.
CSJ, RC 239,3 juin 1981, RJZ, 1984, №s 1 - 2 et 3, p 55), cité parDIBUNDA KABUTNJI
2,4
Au niveau de l'autorité qui autorise (PG ou PGR), en principe, il n'y a aucun frais
exigé pour l'obtention de l'autorisation. Mais, l'autorisation accordée précise
toujours qu'elle est donnée sous réserve de paiement des frais y afférents.
Lorsque la juridiction saisie a déjà rendu une décision au fond, elle est dessaisie,
les parties n'ont droit qu'à recevoir copie de plainte, dénonciation, ordonnance,
jugement ou arrêt, sans autorisation.
Pour recevoir d'autres pièces et actes de procédure, les parties en cause doivent
justifier de l'autorisation du Procureur de la République ou du Procureur Général
de la République.
Ce qui est déplorable c'est que, lorsque les parties ont obtenu autorisation de
lever copies, les frais qu'elles paient n'entrent pas dans le trésor public :
secrétaires des parquets et greffiers perçoivent ces frais, délivrés des preuves de
paiement (des quittances).
157
Or, avant d'être autorisé à tirer copies des pièces et procès-verbaux, les
secrétaires des parquets et greffiers devaient exiger des preuves de paiement des
frais à la DGRAD.
Le récipiendaire ou son avocat saisit selon le cas le PG ou PGR par une lettre
portant demande ou autorisation de lever copie. Il précise le numéro du dossier,
les noms du prévenu ou des parties, sa qualité, le parquet, la police ou le service
qui instruit le dossier, la juridiction saisie ou qui a été saisie du dossier.
Dans la pratique le Procureur général permet de lever copie des pièces et P.V
même dans des services étatiques extrajudiciaires lorsque ceux-ci ont des OPJ.
Dans la pratique, le Procureur Général permet aussi de lever copies des pièces et
P.V même dans les services étatiques .extrajudiciaires lorsque ceux-ci ont des
O.P.J.
Le Procureur général n ' est pas tenu d ' accorder 1 ' autorisation, il dispose d'un
pouvoir souverain en cette matière. D'ailleurs, l'article 157 de l'arrêté
d'organisation judiciaire 299/79 portant règlement intérieur des cours, tribunaux
et parquet dispose : « Le Procureur Général a seul la garde et la disposition des
dossiers répressifs et disciplinaires en cours ou clos. Il apprécie seul l'opportunité
de la communication des pièces d'un dossier répressif ou disciplinaire,
moyennant paiement des frais déterminés à cet effet ».
N'oublions pas que le corps des magistrats est fortement hiérarchisé et le P.G a la
plénitude de l'action publique. D'où, les magistrats doivent déférence leurs chefs.
159
Cependant,, il peut arriver qu'une personne obtienne du Procureur Général
l'autorisation de lever copie des pièces et procès-verbaux alors que l'instruction
est encore en cours. Dans ce cas, le Procureur peut refuser la levée copie au
récipiendaire, malgré l'autorisation accordée.
Dans la pratique, les chefs d'office ne sont pas exigeants dans l'application de
cette clause. Dès qu'un justiciable se présente avec une autorisation de lever
copie, les choses se passent comme sur des roulettes. Souvent, la personne
porteuse d'une autorisation va directement voir le Divisionnaire du Parquet pour
être servie.
Quid de la réparation du préjudice causé par une infraction devant une juridiction
pénale ?
SECTION 4 : La réparation du préjudice causé par une infraction devant
une juridiction pénale
A. Notions
Lorsqu'une personne est lésée par une infraction, elle peut poursuivre la
réparation du préjudice subi devant une juridiction pénale, soit en se constituant
partie civile si le dossier est parvenu à une juridiction par voie de parquet, soit en
introduisant une citation directe devant la juridiction pénale compétente.
209
Art. 62 al 2 du CPP, op. cit.
160
Lorsqu'elle est faite à l'audience, le greffier l'acte dans son procès-verbal.
Au greffe, un procès-verbal est dressé par le greffier qui en avise les autres
parties. Une simple lettre peut suffire pour ce faire, mais il peut recourir au
procédé de notification faite par exploit de l'huissier ou du greffier210.
La partie lésée par une infraction peut forcer la main du Ministère public, en
saisissant directement la juridiction pénale, pour la réparation du préjudice dont
elle a été victime. Pour ce faire, elle doit réunir tous les moyens de preuve
nécessaires à l'établissement de l'infraction et à la réparation qu'elle poursuit.
L'article 258 dispose : « Tout fait quelconque de l'homme qui cause préjudice à
autrui, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »211.
116
Hubert NGOIE MUTUNDA WA KYULU, Dominique KALUSEMESOKO KUZOMA, Simon
FUNDU YALALA ne MPUNDI, Guide pratique du greffier en RDC, Vol 1, Greffe pénal, Kin 2011,
p.p. 64-65.
211
Art. 258 du CCC LIII.
2,8
KALONGO MBIKAYI, Droit civil et commercial. Tome I, les Obligations, Ed. Centre de
Recherche et de Diffusion Juridique (CRDJ - Kin), pp 183 et svts.
161
La faute consiste en un acte illicite imputé à l'auteur dudit acte. Il s'agit d'un
comportement intentionnel qui cause préjudice à autrui.
Il faut en outre, qu'il y ait un lien de causalité entre le dommage subi par la
victime et la faute du prévenu.
Les père et mère, en cas du décès du premier : ils réparent les dommages causés
par les enfants habitant avec eux 213.
Pour que les père et mère soient tenus pour civilement responsables, le dommage
doit être commis par l'enfant ; cet enfant doit habiter avec le père, et le dommage
doit être causé par le fait personnel de l'enfant. Il s'agit d'une présomption de
faute du père.
Les instituteurs et artisans : ils répondent des dommages causés par leurs élèves
et apprentis214.
Les maîtres et commettants : ils répondent des dommages causés par les
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés 215.
2
" Art. 260, al 2 du C.C.C.L III, in code judiciaire congolais, textes compilés et actualisés jusqu'au
28 février 2013.
214
Art. 260 al 4 du C.C.C.L III, op. cit
215
Art. 260 al 3 du C.C.C.L III, idem.
162
Pour le maître ou commettant soit tenu pour civilement responsable, il faut un
lien de préposition ou de subordination, la faute du préposé ; le dommage causé à
un tiers, et le lien entre le fait dommageable et les fonctions du préposé.
Les propriétaires des véhicules automoteurs pour les faits commis par les
gardiens des véhicules216.
Pour qu'un propriétaire d'un véhicule automoteur soit tenu pour civilement
responsable, le dommage doit être causé par un véhicule automoteur ; le
dommage doit avoir été causé par une personne qui a eu l'assentiment express ou
tacite du propriétaire, et il faut un lien causal entre le dommage survenu et le fait
du gardien ou conducteur.
Pour les véhicules de l'Etat, celui-ci est sensé être leur assureur.
La victime dispose des articles 258, 260 et 260 al. 6 et de l'action directe.
La réparation du préjudice causé par une infraction pénale donne lieu à certaines
questions controversées.
216
Art. 260 al 6 du C.C.C.L m, idem
Art. 4 de la loi n° 73/013 du 05/01/1973 op., cit.
163
B. Réponses aux questions controversées
L'article 69 du CPP al. 1er parle de la partie lésée. Il a été jugé : « Par partie lésée,
la loi entend la partie qui subit un préjudice né de l'infraction et qui en est la
conséquence directe »218.
La jurisprudence enseigne également : « Tous ceux qui sont lésés par une
infraction peuvent demander à la justice réparation du dommage qui leur a été
causé, mais ce dommage doit résulter directement de l'infraction, et consister
dans la violation d'un droit »219.
Lorsqu'une juridiction est saisie par voie d'une citation à prévenu, l'exception
d'irrecevabilité de l'action civile soulevée par le prévenu ne peut tenir en échec
l'action publique.
218
Borna 19 janvier 1909, Jur. Etat II p 297 cité par JP COLLIN dans le Répertoire général de la
jurisprudence du Congo - Belge, Elisabethville, 1936, p. 15.
219
Idem.
220
Vincent KANGULUMBA MBAMBI, Indemnisation des victimes des accidents de la circulation et
assurance de responsabilité civile automobile, Etude de droit compare belge et congolais, Académie
Bruylant, p. 872.
164
Une telle exception doit être jointe au fond, pour permettre la poursuite de
l'instruction de l'action pénale. L'action civile étant accessoire à l'action pénale.
Même lorsqu'une juridiction est saisie par voie de citation directe, l'exception
portant sur l'action civile doit également être jointe au fond.
L'action que la partie civile soutient devant une juridiction pénale est
essentiellement une prétention aux dommages et intérêts. Les juges en rendant
leur décision, doivent répondre aux conclusions de la partie civile, parce que ce
sont ces conclusions qui déterminent la saisine de la juridiction pénale.
En cas d'acquittement du prévenu, les juges saisis de l'action civile doivent dire
celle-ci non fondée. Ils ne peuvent se dire incompétents, puisque les intérêts
civils dont ils sont saisis sont appréciés par rapport ou au regard des faits pénaux
reprochés au prévenu et des lois de compétence et non, sur le fondement des
règles de droit civil221.
Dans la pratique, nous constatons cependant que lorsque le prévenu est acquitté,
les juridictions se disent incompétentes pour connaître de l'action civile.
Lorsque l'action civile est irrecevable ou non fondée, les juges condamnent la
partie civile aux frais, et précise le mode de leur recouvrement. « La partie citée
directement devant une juridiction répressive prononçant son acquittement peut
introduire une action reconventionnelle pour citation directe téméraire et
vexatoire. Le fondement de cette demande résultera du fait que la partie citante a
agi avec légèreté, malice ou mauvaise foi »222.
221
Les analyses juridiques n° 24, Nov - Dec - Janv - Févr. Année 2012, p 47.
222
Les analyses juridiques, idem
165
- Quid de l'appel de la partie civile ?
L'appel de la partie civile ne peut porter que sur les intérêts civils. Les juges
saisis du seul appel de la partie civile n'ont aucune possibilité de revenir sur le
jugement d'acquittement rendu par les premiers juges.
Il a été jugé que l'appel de la partie civile ne visant que les intérêts civils, si le
juge d'appel estime que c'est à tort que le premier juge a déclaré les faits non
établis, il se bornera à statuer uniquement sur les seuls intérêts civils pour la
réparation du préjudice que ces faits ont causé 223.
Il faut relever par ailleurs que si le juge d'appel ne peut revenir sur la décision
d'acquittement, néanmoins s'il dit les faits ou l'infraction établis, il y a chose
jugée au pénal et cette décision lorsqu'elle sera coulée en force de chose jugée
sera opposable erga omnes.
Il était important de faire cette mise au point, car nombre de justiciables pensent
que lorsque le prévenu qui était par exemple poursuivi par citation directe pour
faux en écriture par exemple est acquitté au premier degré, cela voudrait dire que
le document attaqué ne sera plus jamais considéré comme un faux, or le juge
d'appel peut le dire faux, mais ce dernier ne remettra pas en cause l'acquittement
décidé au premier degré, quoique l'infraction soit établie.
La partie civile ne peut pas requérir la peine pénale, elle doit plutôt prouver
devant les juges que les faits de la cause sont établis et qualifiés par la loi
pénale224. Il n'y a que le Ministère Public qui est habilité à requérir la peine.
Le seul appel de la partie civile empêche l'OMP de faire ses réquisitions, étant
donné que le Ministère Public n'est pas en appel.
Les juges peuvent recourir à une évaluation en équité des indemnités pour
réparer les préjudices subis par les victimes. Mais cette évaluation ex asquo et
bono n'est permise que dans le cas où il n'existe pas d'éléments certains
permettant de calculer le montant des dommages et intérêts.
Cette évaluation en équité est exclue dès lors qu'il est parfaitement possible de
connaître les pertes subies (damnum emergens) et les gains manques (lucrum
cessans) à la suite d'une infraction.
S'il arrive aux juges de recourir à l'évaluation ex asquo et bono, ils doivent
donner la raison pour laquelle l'évaluation ne peut être qu'ex asquo et bono 225.
La citation directe est une action principale, alors que la constitution de partie
civile est une action incidente, visant la réparation du préjudice subi à la suite
d'une infraction.
2,1
Recueil de jurisprudence en matière pénale, op. cit., p. 389.
167
- Quelle est la sanction, lorsque l'action publique est éteinte ?
Lorsque l'action publique est éteinte, l'action civile suit le sort de l'action
publique, elle est aussi irrecevable.
Mais nous estimons que cette jurisprudence est contra legem dans la mesure où
la loi elle-même prévoit le recours en opposition en matière pénale. Cette voie
est ouverte ou condamné par défaut, à la partie civile et à la partie civilement
responsable. C'est ce qui ressort des art. 89 et 90 du CPP.
L'appel de la partie civile étant limitée aux intérêts civils, il ne peut empêcher
l'exécution des peines227.
Les juges doivent rendre une décision par défaut à son égard. Ils ne peuvent se
déclarer non saisis à son égard.
La partie civile qui a fait défaut pourra de ce fait faire opposition, laquelle
opposition sera limitée aux intérêts civils.
L'action civile doit être introduite par les héritiers, légataires ou par le liquidateur
de la succession, et non par la succession représentée par le liquidateur.
La succession n'est pas un sujet de droit, elle ne peut pas ester en justice et ne
peut même pas s'opposer à ses bénéficiaires dans un procès.
Les tribunaux répressifs saisis de l'action publique peuvent prononcer d'office les
dommages-intérêts et réparation qui peuvent être dus en vertu de la loi ou des
usages locaux228. Il a cependant été jugé que « en cas d'acquittement, le juge
répressif devient incompétent pour prononcer d'office une condamnation à des
restitutions ou des dommages et intérêts229.»
Il arrive très souvent que lorsque le parquet est saisi d'une plainte,
que le plaignant pour briser la lenteur du parquet, initie une citation directe. Dans
la pratique, une citation directe lancée dans pareille circonstance est reçue. Il
arrive aussi que les Cours et Tribunaux prononcent des décisions d'irrecevabilité
de pareille citation directe, en application de la jurisprudence qui enseigne que :
« Quand l'action publique est en mouvement, la citation directe n'est pas
recevable. Elle n'est plus recevable après un non-lieu »230.
2,4
Art. 108 de la loi organique n° 13/011-B, op. cit.
229
Borna, 28 mars 1905, Jur. Etat II p 24 cité par JP COLLIN, op. cit. p. 14.
2,6 ère
1 Inst. App. Stan 7/2/1928, Rev Jur 1929, p 109 avec note, cité par JP COLLIN, op. cit.
231 ère
1 Inst. App Goma, 20 décembre 1930, Rév Jur 1931, p 105.
169
Vu cette contradiction jurisprudentielle, nous estimons que la loi n’ayant pas
interdit la possibilité d’initier une citation directe concomitamment avec une
instruction du parquet, la citation directe doit être reçu dans tout le cas ,
A. Notions
La procédure est au sens large définie comme la branche du droit ayant pour
objet de fixer les règles d'organisation judiciaire de compétence, d'instruction des
procès et d'exécution des décisions de justice,
Au sens étroit, c'est l'ensemble des formalités qui doivent être suivies pour
parvenir à une solution juridictionnelle de nature civile, pénale ou administrative
selon le cas233.
II sied alors de définir la procédure civile et la procédure pénale (1) avant de
parler de l'application des règles de la première procédure à la seconde (2).
218
Elis., 9 juillet 1941, R.J. p 178, cité par A. SOHIER, op. cit. p. 246.
233
Lexique des termes juridiques
170
1. Définitions de la procédure civile et de la procédure pénale
C'est aussi défini comme « l'ensemble des règles de droit qui sont imposées aux
parties aux fins de soumettre à une juridiction leurs prétentions de droit civil et
d'en soutenir le bien fondé et qui sont imposées aux juges pour s'éclairer sur les
faits leur soumis et sur le droit qui s'y applique afin de dire le droit et d'en
déduire la décision conséquente »235.
Le titre 1er est intitulé « De la procédure devant les Cours et Tribunaux »236.
Le titre 3 traite des voies d'exécution et des sûretés qui, comprend 4 chapitres : la
saisie-arrêt ; la saisie exécution ; la saisie conservatoire et les dispositions
générales.
MUKADI BONYI & KATUALA KABA-KASHALA, procédure civile, op. cit., p. 17.
A. RUBBENS, Le droit judiciaire zaïrois. Tome II. PUZ, Kin 1978, pl 1.
Titre Ie' du Décret du 7/03/1960 portant code de procédure civile.
OHADA, Traité et AU commentés et annotés, 2012, p. 981
171
Le titre 3 bis traite de la procédure particulière aux affaires du travail.
- La procédure pénale quant à elle, « est la discipline qui prévoit des règles à
suivre pour rechercher les infractions déterminées par le droit pénal, arrêter leurs
auteurs, poser tous les actes d'instruction, poursuivre ces auteurs devant les-
Cours et Tribunaux jusqu'à l'obtention des décisions judiciaires et enfin mettre
ces dernières en exécution239».
Antoine Rubbens ajoute que dans les tenues de droit procédural pénal, on inclut
aussi la réglementation des activités préjuridictionnelles du parquet et de la
police judiciaire, dans leur mission de recherche et d'instruction des infractions et
le règlement extrajuridictionnel de certains faits infractionnels 241.
238
MUKADI BONYI et KATUALA KABA - KASHALA, op. cit. Kin, 1999, pp 18 - 21.
239
Gabriel KILALA PENE-AMUNA, op., cit. p. iii
240
A. RUBBENS, op. cit. p. 27.
241
A. RUBBENS, op. cit. p. 27.
172
En droit congolais, la procédure pénale est régie par la Constitution, la
déclaration universelle des droits de l'homme, les ordonnances du chef de l'Etat
et des premiers présidents des Cours d'appel et spécialement par le décret du
06/08/1959 portant code de procédure pénale.
Quand - est ce que les règles de procédure civile peuvent-elles être appliquées en
procédure pénale ?
A. Sohier relève que leurs caractéristiques sont les mêmes, elles sont en partie
dominées par le caractère spécial de la mission des greffiers et huissiers, et dans
certains cas, le législateur lui-même a renvoyé l'une à l'autre244.
Par ailleurs, les tribunaux répressifs peuvent être appelés à faire application des
règles de la procédure civile, soit pour résoudre des questions préalables de
caractère civil, soit encore dans l'exercice de l'action civile, pour établir la
hauteur du préjudice et le lien de causalité entre le préjudice subi et l'infraction
établie suivant la procédure pénale.
Il est aussi des cas où les tribunaux répressifs confrontés aux lacunes du code de
procédure pénale ont puisé dans l'arsenal commun de la procédure civile, pour
trouver le droit applicable dans leur mission de répression judiciaire.
Il est enfin permis au juge pénal d'emprunter les règles de procédure civile pour
suppléer aux carences de la procédure pénale245.
L'application des règles de procédure civile en procédure pénale fait naître
certaines questions controversées.
B. Questions controversées
Les questions préalables de caractère civil, ce sont des contestations de droit dont
la solution détermine un des éléments constitutifs de l'infraction et qui peuvent
être vidées par le tribunal saisi.
149
Borna, 6 septembre, Jur EIC, (, p 392 cité par A. SOHIER op., cit. p. 206.
230
A. SOHIER, op. cit. p 206.
245
A. RUBBENS, op. cit.,'. p..29.
174
C'est le cas d'une personne poursuivie pour abus de confiance et qu'en cours
d'instance, elle soulève la question préalable consistant à prouver l'existence d'un
contrat de dépôt. Le contrat de dépôt étant un des éléments constitutifs de
l'infraction d'abus de confiance, les juges auront dans un même jugement, statué
sur l'existence du contrat de dépôt (un contrat civil) et sur l'infraction. Ce sont
des règles de procédure civile qui vont aider les juges à déterminer l'existence ou
non du contrat de dépôt.
Il peut arriver que le législateur ne prévoie rien sur une question. C'est le cas de
la règle à appliquer, lorsque l'exception est soulevée : les juges peuvent soit
répondre à l'exception in limine litis, soit ils peuvent la joindre au fond. La
dernière solution est prévue à l'article 26 du CPC qui dispose : « Le tribunal peut
toujours joindre l'exception et les déclinatoires au principal et ordonner aux
parties de conclure à toutes fins ».
175
Toutes les significations, y compris celles des jugements sont valablement faites
au domicile élu. Si la partie omet ou refuse de faire élection de domicile, les
significations visées à l'alinéa 3 sont valablement faites au greffe du tribunal saisi
».
Pour plancher sur la chose jugée, les juges se fondent sur l'article 227 du Code
civil congolais livre 3 qui dispose : « L'autorité de la chose jugée n'a lieu qu'à
l'égard de ce qui a fait l'objet du jugement. Il faut que la chose demandée soit la
même, que la demande soit fondée sur la même cause ; que la demande soit entre
les mêmes parties et formée par elles et contre elle en la même qualité ».
D'ailleurs, même s'il faut recourir à l'article 26 du CPC, les juges pénaux ne
doivent pas perdre de vue que la matière pénale intéresse l'ordre public et l'intérêt
général. De ce fait, elle exige célérité pour le rétablissement de l'ordre public qui
a été troublé par l'infraction commise.
Aussi, cet article donne seulement la possibilité aux juges de joindre une
exception au fond, mais pas dans tous les cas.
En matière pénale, lorsqu'une exception est soulevée in limine litis, les juges
doivent vérifier si elle est d'ordre public ou si elle porte sur la question
176
préjudicielle. Si c'est le cas, ils doivent y répondre par un jugement définitif sur
incident, à moins que l'exception soulevée soit manifestement dilatoire ou que la
solution à y apporter soit liée au fond de l'affaire.
Si elle n'est pas d'ordre public, les juges peuvent la joindre au fond.
177
178
CONCLUSION
Selon le petit Larousse illustré 2007, une question est un sujet à examiner, à discuter. Idem, la
question est aussi une demande faite pour obtenir une information, vérifier des connaissances
179
Nous avons démontré que toutes les questions susmentionnées donnent lieu à
d'autres questions qui font souvent l'objet de controverses et que les praticiens du
droit judiciaire (magistrats, avocats, défenseurs judiciaires ...) n'y répondent pas
toujours de la même manière.
La loi ne pouvant pas tout prévoir, la jurisprudence est appelée à jouer ses rôles ;
de même la doctrine, mais hélas !
La méthode empruntée dans cet ouvrage est non seulement originale, mais aussi
simple, dans la mesure où nous nous sommes prêté au jeu de questions -
réponses, pour faciliter la compréhension à nos lecteurs, même non juristes.
Pour répondre aux différentes questions exposées, nous nous sommes fondé sur
différentes sources de droit en l'occurrence la loi dans son acception générale, la
Jurisprudence (de la Cour Suprême de Justice ou Cours de Cassation et des
juridictions inférieures), la doctrine tant nationale qu'étrangère, les principes
généraux de droit, la pratique et l'équité.
Pour illustrer cet ouvrage, nous avons repris un certain nombre d'actes en
annexe.
La République Démocratique du Congo étant un Etat de droit248 , nous suggérons
que le législateur ou mieux, le Parlement prenne ses responsabilités, en légiférant
sur des questions de droit qui sont sujettes à controverses, en s'inspirant
notamment de notre modeste ouvrage.
Art. I er de la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée par la loi n° 1 1 /002 du 20 janvier
2011.
180
Nous suggérons également que l'Etat dote régulièrement le pouvoir judiciaire
(créateur de la jurisprudence) par l'entremise du Conseil Supérieur de la
Magistrature, de moyens tant matériels que financiers, pour lui permettre
notamment de publier régulièrement des décisions judiciaires rendues par les
Cours et Tribunaux. Ceci pour permettre d'éviter un tant soi peu des maux qui
gangrènent notre justice quant à ce, et d'accroître la sécurité juridique. Les
décisions judiciaires publiées devront être mises la disposition du législateur qui
jugera de l'opportunité de les consacrer par des lois.
181
182
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
183
12. G. MINEUR, Commentaire du code pénal congolais. 2ème éd. 1953.
17. Jean Vincent et Serge GUINCHARD, Procédure civile. 23ème éd. Dalloz,
1994.
18. KALONGO MBIKAYI, Droit civil Tome 1, les obligations, Ed. Centre de
Recherche et de Diffusion juridiques, CRDJ, Kin.
24. Luc NGANDA FUMABO, L'audience publique. Les Ed. Rivage africains.
184
25. MATADI NENGA GAMANDA, Droit judiciaire privé. Academia-Bruylant,
Ed. Droits et idées nouvelles, Kinshasa, 2006.
185
4. OHADA, Traité et Actes Uniformes commentés et annotés, 2012.
1. Bulletin des arrêts de la CSJ, Année 1974, Kin, Ed. de la CSJ, 1975.
2. Bulletin des arrêts de la CSJ, Année 1978, Kin, Ed. de la CSJ, 1979
3. Bulletin des arrêts de la CSJ, Années 1990 à 1999, Kin, Ed. du Service
de documentation et d'études du Ministère de la justice 2003
4. Bulletin des arrêts de la CSJ, Années 1985 à 1989, Kin Ed. du Service
de documentation et d'Etudes du Ministère de la Justice et Garde des
Sceaux 2002.
186
11. Recueil de jurisprudence en matière pénale, Rejusco Février
/2010
187
188
ANNEXES
1. Modèle d'assignation
2. Modèle de notification de date d'audience
3. Modèle de requête saisissant une juridiction de jugement
4. Modèle de procuration spéciale pour appel
5. Modèle d'acte d'appel
6. Modèle de notification d'appel et assignation
7. Modèle de notification de date d'audience en appel
8. Modèle de procès-verbal de la police
9. Modèle de procès-verbal d'audition à la police
10. Modèle de procès-verbal d'audition de la partie victime
11. Modèle de déclaration d'accident
12. Modèle de procès-verbal d'OMP
13. Modèle de requête aux fins de fixation d'audience
14. Modèle de citation à assureur
15. Modèle de citation à prévenu
16. Modèle de citation directe et aux civilement responsables
17. Modèle de procuration spéciale pour interjeter appel en matière
pénale
18. Modèle d'acte d'appel au pénal
19. Modèle de notification de date d'audience
20. Modèle de requête abréviative de délai en matière pénale
21. Modèle d'ordonnance abréviative de délai
22. Modèle d'ordonnance rapportant une autre ordonnance
23. Modèle de requête en renvoi de juridiction pour cause de suspicion
légitime
24. Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 18
duCPC
25. Modèle de récépissé
26. Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 19 du
CPC
27. Modèle d'arrêt de donné acte
189
28. Modèle d'assignation en tierce opposition avec la requête suspensive
29. Modèle de consultation juridique préalable à une requête civile
30. Modèle d'assignation en requête civile
31. Modèle de requête en levée copie des pièces et procès-verbaux d'un
dossier répressif .
32. Modèle d'autorisation de lever copie des pièces et procès-verbaux
versés au dossier judiciaire
33. Modèle de procès-verbal de saisie-attribution d'une créance
34. Modèle d'acte de dénonciation d'une saisie-attribution
35. Modèle de déclaration de créance
36. Modèle de procuration spéciale
37. Modèle de certificat de non contestation
190
RC 27 266
1) Modèle d'assignation
ASSIGNATION EN ANNULATION, EN DEGUERPISSEMENT ET EN
DOMMAGES-INTERETS
A LA REQUETE DE :
AI DONNE ASSIGNATION A :
Tous les sept derniers résidant au n° 21 bis, avenue MATIO, dans la Commune
de BUMBU et tous ayants cause de MAYEYI LUMBU François (décédé) dont
la succession n'est pas encore organisée ;
Pour :
Qu'après un long procès, la Cour d'Appel de Kinshasa/ Gombe a, par son arrêt
R.P.A. 11.726, rendu en date du 23 septembre 2011, eu à condamner feu
MAYEYI LUMBU François pour stellionat et partant, la vente avenue entre le
premier assigné et feu MAYEYI LUMBU François n'a plus de soubassement ;
Attendu que sachant que l'affaire était pendante devant les Cours et Tribunaux, le
premier assigné a sollicité et obtenu frauduleusement des titres de propriété sur
l'immeuble en cause ;
192
l'occurrence l'arrêt R.P.A 11.726 rendu par la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe
et ce, sur base de l'article 21 du Code de Procédure Civile ;
A ces causes,
Sous toutes réserves généralement quelconques,
Plaise au Tribunal
- De dire la présente recevable et fondée ;
En conséquence,
- D'annuler la vente avenue entre le premier assigné et feu MAYEYI
LUMBU François, en date du 13 août 2004 sur l'immeuble sis avenue
BUSUDJANO n° 11, Quartier Anciens Combattants, dans la Commune
de KASA-VUBU ;
- D'annuler tous les titres de propriété obtenus frauduleusement par le
premier assigné sur ledit immeuble ; D'ordonner le déguerpissement du
premier assigné et de tous ceux qui occupent l'immeuble sis avenue
BUSUDJANO n° 11, Quartier Anciens Combattants, dans la Commune
de KASA-VUBU, de son chef ;
- De condamner les premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième,
sixième, septième et huitième assignés in solidum à payer à mon
requérant un montant de 50.000 USD (dollars américains cinquante
mille), à titre de dommages-intérêts pour tous préjudices subis ;
- De dire le jugement à intervenir exécutoire nonobstant tout recours et
sans caution, en ce qui concerne l'annulation de la vente et de tous les
titres de propriété obtenus frauduleusement par le premier assigné, et le
déguerpissement, au motif que mon requérant détient un titre
authentique, en l'occurrence l'arrêt R.P.A 11.726 rendu par la Cour
d'Appel de Kinshasa/Gombe et ce, sur base de l'article 21 du Code de
Procédure Civile ;
Et ce sera justice.
193
- Pour le premier assigné
Etant à l'adresse indiquée, ne l'ayant pas trouvé
Et y parlant à son neveu SUNGU, majeur d'âge ainsi déclaré
A LA REQUETE DE :
A:
1. Dame BAYADIKA Marie-Louise ;
2. Dame LESSA Brigitte ;
3. Dame BASANALANDU Marie;
4. Dame BAYADIKA Marie-Josée.
195
D'avoir à comparaître par devant le tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/KALAMU, y siégeant au premier degré, en matière civile et
commerciale, au local ordinaire de ses audiences publiques, sis immeuble
ex. CADECO, au croisement des avenues Forces publiques et ASSOSSA
dans la Commune de KASA-VUBU, à son audience publique du 18
juillet 2013 à 9 heures du matin ;
Pour :
Entendre statuer sur les mérites de la cause inscrite sous R.C. 27.266
pendante devant le Tribunal de céans opposant mon requérant à Monsieur
LOFUDU LOMAMI Raphaël et consorts.
196
3) Modèle de requête saisissant une juridiction de jugement.
A Monsieur le Président
du Tribunal de Paix
de Kinshasa/Pont KASA-VUBU
à Kinshasa/KASA-VUBU
Monsieur le Président,
A cette occasion, ma famille avait versé à celle de l'épouse une dot dont
le montant s'élève à 1.000 USD et certains biens dotaux suivant la liste de
la dot versée au dossier ;
Cependant, mon mariage coutumier n'a pas été enregistré dans le délai de
la loi devant l'officier de l'état civil de mon ressort, c'est ainsi que je viens
par devant vous solliciter l'autorisation de faire enregistrer mon mariage.
197
4) Modèle de procuration spéciale pour appel
Procuration spéciale
198
5) Modèle d'acte d'appel
Acte d'appel
(décret du 07 mars 1960)
A comparu
Le comparant. Le greffier
199
RCA 1051
6) Modèle de notification d'appel et assignation.
Je soussigné ................................................................................
Huissier de résidence à Kinshasa près .....................................................................
Pour :
200
Que suite à l'appel formé le 05 décembre 2011 contre le jugement
avant dire droit sous RC 7610 rendu le 23 novembre 2011 par le Tribunal de
Paix de Kinshasa/Pont KASA-VUBU entre parties, cette cause enrôlée sous
RCA 1051 sera appelée devant le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/KALAMU ;
Etant à .....................................................................................................................
Et y parlant
Etant à ....................................................................................................................
Et y parlant ..............................................................................................................
Pour réception.
201
RCA 29 625
A LA REQUETE DE :
Je soussigné ................................................................................
Huissier de justice près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe ;
AJ DONNE NOTIFICATION A :
Pour :
202
Et pour que la notifiée n'en ignore, je lui ai
Etant à
Et y parlant à
203
8) Modèle de procès-verbal de la police
Transmis
à Monsieur l'Officier du Ministère Public
Annexes
- Commune de MONT-NGAFULA
Prévenu de Homicide involontaire
- Excès de vitesse
Conséquence,
-LC : 01 tué
- DM : Néant
REDIGE D'OFFICE
D'office
produire sur l'avenue ByPass
juste en face de la station ENGHEN
dans la Commune de SELEMBAO
SELEMBAO
2. Descente sur les lieux
Descente immédiate sur le lieu et
constatons ce qui suit :
Endroit de l'accident
avenue By-Pass en face de la
station ENGHEN dans la Commune de
SELEMBAO.
Situation de la chaussée et condi tions
atmosphériques Situation de la chaussée
: Bon état
Conditions atmosphériques Lumière du
205
jour, bonne visibilité
3. IDENTITE DES PARTIES EN
CAUSE
1) Le conducteur PANZU PUNA,
domicilié au n° 28, avenue
LUZUMU, Commune MONT
NGAFULA de camion Renault
KERAX PI 0019 AB 01,
appartenant à Monsieur
MASUANGI NKUANGA Antoine
domicilié au n° 11, LUILA II,
Commune MONT NGAFULA.
2) Piéton (victime) enfant Rabbi Pedro
MIEZ1 de sexe masculin, 13 ans,
domicilié au n° 53, avenue de
l'Ecole, Quartier NGAFAN1,
Commune MONT NGAFULA.
4.Relation des faits
Le conducteur du camion roulait sur
l'avenue By-Pass venant du côté de
Rond Point NGABA pour Le Bas-
Congo, arrivé juste en face de la station
ENGHEN dans la Commune de
SELEMBAO, suite à son imprudence, il
renverse le piéton qui traversait la
chaussée de gauche vers la droite et sera
tué sur place.
5.Responsabilité de l'accident.
Elle incombe au conducteur du camion
Renault KERAX pour excès de vitesse,
imprudence au volant, non apprentissage
à la conduite, homicide involontaire,
assurance expirée et non-assistance en
206
personne en danger.
6.Conséquence
L.C : 01 tué
D.M : Néant
7.Renseignements
Portons à la connaissance de l'OMP près
le Tribunal de Grande Instance de
MATETE de service à notre office
avons été informé par téléphone qu'un
accident mortel de circulation s'est
produit sur l'avenue By-Pass juste en
face de la station ENGEN dans la
Commune de SELEMBAO. Le
conducteur du camion Renault roulait à
une vitesse excessive dans les
agglomérations et sans prudence et sans
prudence pour n'avoir pas été dans une
auto-école où il tua un piéton qui
traversait la chaussée de gauche vers la
droite et mieux identifié dans notre
procès-verbal.
Interrogé, il nous exhibe une police
d'assurance sous le n° 120695656990 P
1206000107 V de l'agence de
NGALIEMA, valable du 15 février
2010 au 14 février 2011 donc l'as-
surance est expirée au moment
de l'accident. 2 jours après, leur
avocat nous apporte une autre
assurance qu'ils ont pris en date
2011 audu0116décembre
février 2011 et celle-ci
n'est pas flottée, donc ils sont allés avoir
l'assurance pour suppléer.
207
208
9) Modèle de procès-verbal d'audition à la police
209
Question. Comment l'accident s'est-il produit ? Réponse. Je roulais sur l'avenue
By-Pass venant du côté de Rond Point NGABA pour le Bas-Congo, arrivé juste
en face de la station ENGHEN dans la Commune de SELEMBAO, il y avait des
taxis-bus en arrêt du côté de la station et il y avait aussi afflux des élèves qui
traversaient de gauche vers la droite et je klaxonnais et je m'étais engagé et un
piéton élève a commis l'imprudence de traverser et a percuté les pneus arrière
droits.
210
10) Modèle de procès-verbal d'audition de la partie victime.
211
Question. Comment l'avez-vous pris ?
Réponse. Par l'intermédiaire du centre OSEPEP de MATETE où il
suivait le cours d'alphabétisation et rentrait dans la rue. Question. Où
étudie-t-il ?
212
11 ) Modèle de déclaration d'accident
DECLARATION D'ACCIDENT
Agence : Ngaliema Police n°
1206956990 R 1206000107 V Valable
du 15/2/2010 au 15/2/2011
213
Où est-il garé pour expertise éventuelle ? SI Dét. PSR Rond Point Ngaba
ADVERSAIRE Noms,
postnoms, prénom, adresse
Véhicule marque :
Plaque : Assurance :
L'ASSURE
214
12) Modèle de procès-verbal d'OMP
PRO JUSTICIA
Réponse. Néant.
Réponse. Oui
Réponse. Oui.
215
Question. Il ressort du procès-verbal de l'OPJ de la police de roulage que vous
l'avez cogné, car vous rouliez à vive allure, et vous étiez imprudent au volant ?
Réponse. Cela est arrivé, car il avait brusquement traversé en entrant lui-même
entre les pneus. Donc je ne l'ai pas cogné, mais il est entré entre les pneus.
Réponse. Je regrette sa mort, car je ne l'ai pas cogné, mais c'est lui-même qui
s'est introduit entre les pneus.
216
13) Modèle de Requête aux fins de fixation d'audience
№ 1401/RMP79
835/PR.021/MAP
A Monsieur le Président
du Tribunal de Paix de Kinshasa/NGALIEMA
à Kinshasa/NGALIEMA
Objet :
Affaire : M.P. & PC. contre PANZU PUNA
Le Procureur de la République
KISULA BETIKA YEYE
217
Monsieur,
Prévenu
En liberté
Prévention.
218
II. Avoir étant conducteur d'un véhicule automobile, en réglant la vitesse de son
véhicule, omis de tenir constamment compte de circonstances, notamment de la
disposition des lieux, de l'état de la route, de l'état et du changement du véhicule,
des conditions atmosphériques et de l'intensité de la circulation de manière à
pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de visibilité vers
l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible ;
En l'espèce, avoir dans les mêmes circonstances de lieu et de temps que ci-
dessus, étant conducteur du véhicule de marque Renault KERAX immatriculée
0119 AB 01, en réglant la vitesse de son véhicule, omis de tenir constamment
compte de la disposition des lieux de manière à pouvoir arrêter son véhicule dans
les limites de son champ de visibilité vers l'avant ainsi que devant tout obstacle
prévisible.
A ces causes,
219
14) Modèle de citation à prévenu
CITATION A PREVENU
A LA REQUETE DE :
AI DONNE CITATION A :
Pour :
220
involontairement causé la mort d'une personne. En l'espèce avoir à Kinshasa,
Ville de ce nom et capitale de la République Démocratique du Congo, d'ans la
Commune de SELEMBAO, le 15 février 2011, par défaut de précaution
mais.sans intention d'attenter à la personne d'autrui, involontairement causé la
mort de RABBI PEDRO MIEZI. Faits prévus et punis par les articles 52 et 53 du
Code Pénal Livre II ;
II. Avoir étant conducteur d'un véhicule automobile, en réglant la vitesse de son
véhicule, omis de tenir constamment compte de circonstances notamment de la
disposition des lieux, de l'état de la route de l'état et du changement du véhicule,
des conditions atmosphériques et de l'intensité de la circulation de manière à
pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de visibilité vers
l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible ; en l'espèce, avoir dans les
mêmes circonstances de lieu et de temps que ci-dessus, étant conducteur du
véhicule de marque Renault KERAX immatriculé 0119 AB 01, en réglant la
vitesse de son véhicule, omis de tenir constamment compte de la disposition des
lieux de manière à pouvoir arrêter son véhicule dans les limites de son champ de
visibilité vers l'avant ainsi que devant tout obstacle prévisible. Faits prévue et
punis par les articles 16.2 et 106.2 du NCR.
Pour réception
221
15) Modèle de citation à assureur
CITATION A ASSUREUR
A LA REQUETE DE : : A,
AI DONNE CITATION A :
Pour :
222
de MONT NGAFULA et causa la mort de l'enfant Rabbi Pedro Miezi hébergé
par l'ASBL KUNDINKANDA (Centre BANA YA BOVEDA) ;
Que ledit véhicule était assuré au moment de l'accident et la déclaration
dudit accident a été déposée en date du 16 février 2011 à l'agence de
NGALIEMA soit un jour après l'accident ;
Qu'en vertu des articles 4 à 6 de la loi n° 73-013 du 05 janvier 1973, la citée (la
SON AS) devra comparaître pour s'entendre garantir la responsabilité civile de
mon requérant en cas de condamnation du chauffeur de celui-ci.
Et pour que la citée n'en ignore, je lui ai
Etant à
Et y parlant à
Laissé copie de mon présent exploit.
Dont Acte Coût l'Huissier
223
16) Modèle de citation directe et aux civilement responsables
A LA REQUETE DE :
Pour :
225
montant de 50.000 USD en Fc (dollars américains cinquante mille) à titre de
réparation civile ;
Etant à la ..............................................................................................................
Et y parlant à ...........................................................................................................
226
- Pour le second civilement responsable
Etant à la............................................................................................: ..................
Et y parlant à ...........................................................................................
Laissé copie à chacun de mon présent exploit
Dont Acte Pour réception
- le Cité
l'Huissier
- le premier civilement responsable
- le second civilement responsable
227
17) Modèle de procuration spéciale pour interjeter appel en
matière pénale
PROCURATION SPECIALE
228
18) Modèle d'Acte d'Appel au pénal
Dont Acte
Le comparant le Greffier
229
19) Modèle de notification de date d'audience.
A LA REQUETE DE :
Pour :
230
Y présenter ses moyens et entendre le jugement à intervenir ; Et pour que
le notifié n'en prétexte ignorance, je lui ai Etant à son domicile, ne l'ayant pas
trouvé
N/Réf.
Affaire : Eddy Houthoofd et
crts c/ Michel Peters et crts
Monsieur le Président,
Pour ce faire, vu qu'ils ne sauront pas le citer dans le délai ordinaire, il y a lieu
qu'en vertu de l'article 63 du code de procédure pénale, vous les autorisiez à citer
Monsieur Michel Peters et consorts à bref délai, pour une bonne administration
de la justice.
Annexe :
232
21) Modèle d'ordonnance abréviative de délai
Ainsi ordonné en notre cabinet de Kinshasa / Matete, aux jour, mois et an que
dessus.
Le Greffier Titulaire Le Président du Tribunal
Jean Claude MIN SIEN SI Jean Marie KAMBUMA NSULA
233
22) Modèle d'ordonnance rapportant une autre ordonnance
Vu le COCJ ;
Vu le CPC ;
Rapportons notre ordonnance n° 037/2012 du 3 février 2012 prérappelée ;
Mettons les frais de la présente à charge de la requérante ;
Ainsi fait en notre cabinet à Kinshasa / Matete, aux jour, mois et an que
dessus.
Le Greffier Divisionnaire Le Président
François BOLAPA BOMPEY Célestin SIBUTUNGA WILONDJA
234
23) Modèle de requête en renvoi de juridiction pour cause de suspicion
légitime
Demanderesse
Défenderesse
A telle enseigne qu'à ce jour, concernant la cause RCA 3918 pendante devant la
Cour d'Appel précitée, sa confiance en celle-ci est ébranlée.
Ce qui est curieux, d'autant plus qu'en matière civile, l'ordonnance n'est requise
que pendant les vacances judiciaires. Or, au 04 décembre 2013, on n'est plus
durant les vacances judiciaires.
Qu'aussi, à l'audience du 02 janvier 2013, sous RCA 3705, la même Cour s'est
déclarée saisie à l'égard de toutes les parties (y compris NKAYILU
TUSOLAMA qui est déjà décédé), ce, pour nuire à la requérante.
236
Ainsi, craignant une éventuelle condamnation dans ladite cause par
une décision inique, ma cliente vous remercie, pour une bonne administration de
la justice, de faire pleinement droit à sa requête en renvoi de juridiction pour
cause de suspicion légitime en lui donnant acte, avant que votre haute Cour ne
renvoie la cause RCA 3918 pendante devant la Cour d'Appel de MATADI
devant une autre Cour d'Appel de la République Démocratique du Congo.
A ces causes,
Sous toutes réserves généralement de droit :
Fixer la cause à la plus prochaine audience de votre haute Cour, aux fins
de donner acte de la demande de renvoi ;
Et ce sera justice.
237
2 4 ) Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 18 du CPC
№ 130/TGKI/DG/Sec/13 A :
238
- Dame LESSA Brigitte № 21 bis, Avenue Matio Commune de Bumbu
Je vous avise par ailleurs que, faute par vous de comparaître à l'audience
susvisée, il sera fait application par le tribunal de céans de l'article 18 du code de
procédure civile qui dispose : « Si de plusieurs défendeurs, certains
comparaissent et d'autres non, le tribunal, à la requête d'une des parties
comparantes, peut remettre l'affaire à une date qu'il fixe. II est fait mention au
plumitif de l'audience, tant de la non comparution des parties absentes que de la
date de la remise.
Le greffier avise toutes les parties, par lettre recommandée à la poste, de la date
de la remise, en leur signalant que le jugement à intervenir ne sera pas
susceptible d'opposition. Il est statué par un seul jugement réputé contradictoire
entre toutes les parties, y compris celles qui, après avoir comparu, ne
comparaîtraient plus ».
239
Veuillez croire, Messieurs et Dames, en l'expression de mes sentiments
distingués.
LUNKEBA NZOLANTIMA
240
2 5 ) Modèle d'un récépissé
241
26) Modèle de sommation de conclure faite sur base de l'article 19
du CPC
POUR :
Attendu que la cause est pendante devant le Tribunal de céans sous le RC 25 399
/23 505 ;
Qu'elle a été remise plusieurs fois sans que le sommé ne conclue ni ne plaide ;
Que par les présentes, mon requérant fait sommation au défendeur d'avoir à
comparaître, conclure et à plaider à l'audience du 15 mai 2012, lui signifiant qu'il
sera fait usage de l'article 19 du code de procédure civile qui dispose : «
Lorsqu'après avoir comparu, le défendeur ne se présente plus ou s'abstient de
conclure, le demandeur peut poursuivre l'instance après sommation faite au
défendeur.
242
Après un délai de quinze jour francs à partir de la sommation, le demandeur
peut requérir qu'il soit statué sur sa demande, le jugement est réputé
contradictoire ».
A CES CAUSES ;
Sous toutes réserves généralement que de droit ;
' Le sommé :
Pour réception
Baudouin MONDIA
243
27) Modèle d'arrêt de donné acte
1er feuillet
RR 1920
Audience publique du vingt septembre l'an deux mille treize ; En cause :
Cette requête fut enrôlée sous le n° 1910 du rôle de renvoi de cette Cour.
244
La Cour déclara la cause en état d'être examinée et accorda la parole à Maître
KAMBA qui explicita les termes de sa requête en demandant à la Cour de
donner à sa cliente acte du dépôt de sa requête.
Sur ce, la Cour clôtura les débats, prit la cause en délibéré et séance tenante,
prononça l'arrêt suivant :
ARRET :
Mais avant toutes défenses au fond, elle demande que la Cour lui donne acte du
dépôt de sa requête.
C'est pourquoi :
245
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 20 septembre 2013 à
laquelle ont siégé les magistrats NGOIE KALENDA, Président, BUSHIRI,
MOKUBA, MASANI et KAZADI, Conseillers, avec le concours du Ministère
public représenté par l'Avocat Général de la République, MIKOBI et l'assistance
de NKONGOLO EKITOKI, greffier du siège.
Sé/MOKUBA KALEMNDA
Sé/MASANl
Sé/KAZADI
Le Greffier
Sé/NKONGOLO EKITOKO
246
RC 105 888
28) Modèle d'assignation en tierce opposition avec la requête
suspensive
A la requête de :
AI DONNE ASSIGNATION A :
247
D'AVOIR A COMPARAITRE :
POUR:
Attendu que mon requérant avait acquis la parcelle sise Avenue Congo ya sika
du plan cadastral 4686, dans la Commune de Ngaliema ;
Que voulant sécuriser ledit bien, il obtiendra en date du 27 mai 1997 un certificat
d'enregistrement en son nom et où il intégra aussi les noms de ses enfants (les 2,
3 et 4èmc assignés) comme propriétaires, en vue d'éviter toutes querelles inutiles
après son décès ;
Que pour la survie de ses enfants (2ème, 3ème et 4ème assignés), il décida que ces
derniers mettent en location ladite parcelle pour y percevoir les loyers ;
Qu'aux termes dudit prêt, les assignés ont disposé qu'en cas de non paiement,
dans les délais, la 1ère assignée, acquerra en propriété la portion de la parcelle
sise Avenue Congo ya Sika du PC 4686 en compensation de sa créance ;
Que pareille transaction n'a jamais été portée à la connaissance de mon requérant
qui est copropriétaire de la parcelle susvisée au même titre que les 2 ème, 3ème et
4èmc assignés, et qui n'en a jamais profité puisque non signataire et détenant à ce
jour l'original du certificat d'enregistrement susdit ;
Que c'est sur base dudit certificat d'enregistrement frauduleux que la première
assignée tente de faire déguerpir les occupants de la portion lui attribuée
injustement comme ci-haut décrié, pour prendre possession des lieux ;
Plaise au tribunal ;
A titre conservatoire ;
Au fond ;
de rétracter le jugement RC 97 928 dans toutes ses dispositions ;
de dire seul titre valable sur la parcelle du PC 4686 le CE. Vol AL 356 Folio
200 ;
de dire nuls tous les actes de disposition faits par les 2 ème, 3èmc et 4ème
assignés sur la parcelle susvisée en fraude des droits du requérant ;
249
de condamner les 16re, 2ème, 3ème et 4èmc assignés à payer à mon requérant
l'équivalent en francs congolais de 100000 USD à titre des dommages et
intérêts, pour tous les préjudices confondus subis par ce dernier ;
Et ce sera justice.
Etant à : ......................................................................................................
Et y parlant à : .........................................................................................
250
29) Modèle de consultation juridique préalable à une
requête civile CONSULTATION JURIDIQUE
Nous,
1. Attendu que la partie Nkayilu est décédée en cours d'instance selon les
déclarations de son conseil, faites en audience publique sous RC 3865
devant le Tribunal de Grande Instance de Matadi ;
2. Attendu que la partie Nkayilu a donné une fausse adresse lors de
l'établissement de sa procuration spéciale permettant d'interjeter appel
contre le jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Matadi
sous RC 3954/4018/4019 devant la Cour d'Appel de Matadi, ce qui est
démontré par les différents rapports d'enquête ;
3. Attendu qu'en cas de décès d'une partie en cours d'instance, il sied de
faire conformément aux articles 19 à 22 de la procédure devant la Cour
Suprême de Justice (actuellement loi organique n° 13/010 du 19 février
2013 relative à la procédure devant la Cour de Cassation) une reprise
d'instance ;
4. Attendu que faute de production de l'acte de l'état civil attestant la mort
ainsi que la reprise d'instance, l'instance ne pouvait se poursuivre ;
5. Que de ce fait, les actions enrôlées sous RCA 3547/3453 et RCA 3705
bis ne sauraient aboutir, pour inexistence d'une partie ;
6. Attendu que la signification même de l'arrêt sous RCA
251
3547/3453, à la requête du greffier principal est un élément fort de
cette inexistence juridique ;
7. Qu'il ressort de ce fait que la partie Nkayilu par son conseil a caché son
inexistence, en cachant tel que prévu à l'article 85 du CPC;
8. Vu la découverte de ces faits ;
9. Attendu que ladite pièce attestant la mort est gardée par la partie
Nkayilu ;
10. Attendu que l'adresse sur la procuration spéciale est fausse ;
11. Attendu que le juge a retenu le défaut contre une partie décédée et donc
inexistante ;
Concluons notre consultation en ces termes :
252
RCA 3889
Ai donné assignation :
253
POUR :
Attendu que les autres parties, excepté Monsieur Nkayilu n'étaient point parties
au dossier RCA 3547 / 3453, dont elles se prévalent le contenu ;
Que pour toutes ces irrégularités ne faisant pas honneur à notre justice et portant
d'énormes préjudices à toutes les parties, ma requérante, porteuse d'une
consultation juridique de trois avocats ayant au moins cinq ans de prestation, tel
que l'exige la loi, initie la présente action en vue d'obtenir pour une bonne
administration de la justice, l'anéantissement des arrêts sous RCA 3547/3453 et
3705 bis ;
ACES CAUSES ;
Par conséquent ;
254
- De mettre à néant l'arrêt de la cour sous RCA 3705 bis et RCA 3547/3453 ;
Et ce sera justice.
Je leur ai ;
255
Pour le sixième assigné :
256
31) Modèle de requête en levée copie des P.V. et pièces d'un
dossier répressif
N/Réf :
Affaire : Bowayi Mbumba & crts cl
Rachel Mbumba Nkalambote & crts
RMP 93 997/MUS
257
32) Modèle d'autorisation de lever copie des procès-verbaux et pièces
versés au dossier judiciaire
GUNUMANA GABUNDU
Avocat Général
258
33) Modèle de procès-verbal de saisie-attribution de créance
Ai dit et signalé à
260
Et y parlant à Madame Lydie LUKUSA, réceptionniste ainsi déclarée
Que mon requérant fait par les présentes, saisie attribution des créances sur
toutes les sommes qu'elles détiennent et détiendront pour le compte de La
Société Congolaise des Postes et Télécommunications « SCPT » Sari dont le
siège social est situé sur le Boulevard du 30 juin, au croisement de l'avenue du
marché dans la Commune de Gombe, pour une somme de 3.116 USD et
65.142.840 Fc (81.000 Fc), le tout suivant le décompte suivant :
Leur rappelant que, par application de l'article 154 de l'Acte Uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d '
exécution OH AD A, ci-après reproduit, elles sont personnellement tenues
envers ma requérante et qu'il est fait défense de disposer des sommes saisies,
dans la limite de ce qu'elle doit elle-même à la débitrice et que, par application
de l'article 156 dudit Acte Uniforme, elles sont tenues de déclarer à la créancière
l'étendue de leurs obligations à l'égard de la débitrice ainsi que les modalités qui
pourraient les affecter, et s'il y a lieu, les cessions de créance, délégations ou
saisies antérieures et de lui communiquer copies des pièces justificatives ;
1. Pour la première :
261
Les comptes de la Société SCPT en nos livres accusent les soldes
suivants : CDF 17.020,50 ; 889,49 USD ; 28,01 USD ; 00 USD ; 28,18
USD.
2. Pour la deuxième :
4. Pour la quatrième :
5. Pour la cinquième :
6. Pour la sixième :
Puis j'ai reproduit les articles 38, 156, 169 à 172 de l'acte uniforme susmentionné
en application de l'article 157.5 du même acte uniforme ;
Article 156 : Le tiers saisi est tenu de déclarer au créancier l'étendue de ses
obligations à l'égard du débiteur ainsi que les modalités qui pourraient les
affecter et s'il y a lieu, les cessions de créances, délégations, ou saisies
antérieures. Il doit communiquer copies des pièces justificatives.
262
Ces déclaration et communication doivent être faite sur le champ à l'huissier ou à
l'agent d'exécution et mentionnées dans l'acte de saisie ou, au plus tard dans les
cinq jours si l'acte n'est pas signifié à personne. Toute déclaration inexacte,
incomplète ou tardive expose le tiers saisi à être condamné au paiement des
causes de la saisie, sans préjudice d'une condamnation au paiement des
dommages et intérêts.
Le débiteur qui n'aurait pas élevé de contestation dans le délai prescrit peut agir
en répétition de l'indu devant la juridiction de fond selon les règles applicables à
cette action.
Le délai pour faire appel ainsi que la déclaration d'appel sont suspensifs
d'exécution sauf décision contraire spécialement motivée de la juridiction
compétente.
263
Et afin que les notifiées n'en ignorent, je leur ai
1. Pour la première
3. Pour la troisième :
Etant à son siège social
Et y parlant à Monsieur Yannick KAMBA, assistant conseiller juridique, ainsi
déclaré ;
4. Pour la quatrième
réception.
264
34)Modèle d'Acte de dénonciation de saisie-attribution
Ai dénoncé à
265
La Société congolaise des postes et télécommunications « SCPT » Sari dont le
siège est situé sur le boulevard du 30 juin, au croisement de l'avenue du marché,
dans la Commune de Gombe ;
La saisie attribution pratiquée sur ses fonds logés dans la Banque Commerciale
du Congo « BCDC » sari, la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo «
B1AC », la CITIBANK RDC, la banque ECOBANK, la Société VODACOM
CONGO et ORANGE RDC suivant procès verbal de saisie attribution en date
des 22 novembre 2013 à 11 heures 30 pour la BIAC, à 12 heures 35 minutes
pour la BCDC et 25 novembre 2013 à 11 heures 55 minutes pour la CITIBANK,
à 12 heures 40 minutes pour la banque ECOBANK, à 14 heures 15 minutes pour
ORANGE RDC et à 14 heures 55 minutes pour VODACOM CONGO ;
Lui déclarant en outre que « les contestations doivent être soulevées, à peine
d'irrecevabilité dans le délai d'un mois à compter de ce jour soit au plus tard le 30
décembre 2013 et que la juridiction compétente devant laquelle les contestations
doivent être portées est le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe ;
Lui rappelant qu'il peut autoriser, par écrit, le créancier, Monsieur LONKANDO,
à se faire remettre sans délai par les tiers saisis, les sommes ou partie des
sommes qui lui sont dues ;
Laissé copie tant du procès verbal de saisie attribution de créance que copie du
présent exploit.
Pour réception.
266
35) Modèle de déclaration de créance
Kinshasa, le'.../.../....
CC : Greffe d'exécution
du Tribunal de Grande Instance
de Kinshasa/Gombe
Kinshasa/Gombe
Monsieur,
Restant à votre disposition pour vous fournir tout autre élément que vous
jugeriez utile, nous vous prions d'agréer, Monsieur, l'expression de nos
sentiments distingués.
Signature
267
36) Modèle de procuration spéciale
Aux fins de retirer en mes lieu et place, les sommes d'argent qui me sont
dues en vertu de la saisie attribution contre la Société Congolaise des Postes et
Télécommunications pratiquée au mois de novembre 2013 en dates de 22 et 25
novembre 2013 par le Ministère de l'huissier Guy MUNSIONA auprès des
tierces saisies la Banque CIT1 BANK RDC, la Banque Commerciale du Congo,
ECOBANK, la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo « BIAC », la
Société VODACOM Congo Sari et la Société ORANGE Sari.
268
37) Modèle de certificat de non contestation n° ................. /2014
270