La Lectio Divina Histoire Et Methode. Martin Hoegger
La Lectio Divina Histoire Et Methode. Martin Hoegger
La Lectio Divina Histoire Et Methode. Martin Hoegger
Une page du livre de Néhémie parle de la lecture des Ecritures comme d'un
élément fondamental de la spiritualité. Après avoir demandé le secours de Dieu, on
commence la lecture continue des Ecritures, on traduit les passages en araméen
pour le peuple qui ne comprend plus l'hébreu, et on lui en explique le sens. Face à
cette Parole, la réaction du peuple est le repentir (9,3). Ce moment de confession
des fautes, à genoux devant le Seigneur, dure aussi longtemps que la lecture : trois
heures ! Comme pour nous dire que le premier effet fondamental de la lecture est la
purification des péchés. Dans les Psaumes 1 et 119 (118) c'est jour et nuit que le
fidèle lit, médite et prie la Parole.
1
vie de foi repose sur trois colonnes : l'étude des Ecritures, la liturgie et les œuvres
de charité », écrit Simon le Juste1. Ceci correspond aux "persévérances" d'Actes
2,42.
2.2 Origène
C'est dans la "Lettre d'Origène à Grégoire", qui l'on trouve pour la première
fois l'expression theia anagnosis, traduite en latin par lectio divina. Origène (185-
254) écrit à Saint Grégoire le Thamaturge, alors qu'il s'était établi à Césarée, ville où
Grégoire vivait avec son frère. Ils se mirent à son école, convaincus d'avoir "trouvé
un guide pour les conduire à la connaissance du Verbe".2 Voici ce qu'Origène
écrivit au futur évêque de Césarée: "Adonne-toi à l'anagnosis des Saintes Ecritures;
applique-toi à cette anagnosis avec persévérance...Consacre-toi à l'anagnosis avec
foi dans l'intention de plaire à Dieu. Si, durant l'anagnosis, tu te trouves devant une
porte close, frappe, et le portier dont Jésus parle t'ouvrira: "le gardien t'ouvrira" (Jn
10,3). T'appliquant ainsi à la theia anagnosis, cherche avec loyauté et confiance en
Dieu, le sens des Ecritures divines qui cachent une grande richesse. Ne te contente
pas de frapper et de chercher: pour comprendre les choses de Dieu, il est
absolument nécessaire que tu pries. Pour t'y exhorter, le Seigneur n'a pas dit
seulement: "cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira", il a ajouté:
"demandez et vous recevrez" (Mat. 7,7; Lc 11,9).3
2
2.3. Les Pères de l'Eglise
Chez les Pères de l'Eglise, la recommandation de prier sans cesse (1 Th 5,17) est
jointe à celle de consulter assidûment la Bible. En 414, Jérôme exhortait la vierge
Démetriade, une des jeunes romaines appartenant à son Eglise de maison: "Que
l'amour de la lectio divina occupe totalement ton âme".4 Un autre Père, Ambroise
de Milan donne ce conseil: « Tout le jour, médite la Parole de Dieu. Prends comme
conseillers Moïse, Esaïe, Jérémie, Pierre, Paul, Jean. Prends comme conseiller
suprême Jésus-Christ, afin d'acquérir le Père. Parle avec eux, médite avec eux tout
le jour ».5
Jusqu'au XIIIe siècle, la méthode de la lectio divina a été dans l'Eglise d'Occident la
porte de la spiritualité. Bernard de Clairvaux l'a pratiquée lui aussi, et a comparé la
lecture méditative continuelle au roucoulement de la colombe. On fixe ses termes
en quatre étapes : lectio, meditatio et oratio, contemplatio, comme on peut le lire
dans la Lettre sur la vie contemplative de Guigues le Chartreux (+1188) : « La lecture
recherche la douceur de la vie bienheureuse, la méditation la trouve, la prière la
demande, la contemplation la goûte. La lecture apporte une nourriture substantielle
à la bouche, la méditation mâche et triture cet aliment, la prière obtient de goûter,
la contemplation est la douceur même qui réjouit et refait.8» Le but de la lecture est
de parvenir à ce bien suprême qu'est l'illumination, d'être transformé à l'image du
Christ (2 Co 3,18).
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2.5. La scolastique
2.6 La Réforme
On trouve des pages admirables sur la lectio divina dans les textes de la Réforme du
XVIe siècle. Même si le terme n'est pas utilisé, c'est bien la même méthode qui est
décrite dans les Actes du Synode de Berne tenu en 1532, rédigés par Capiton de
Strasbourg. Dans ce magnifique chapitre destiné aux prédicateurs de la Parole de
Dieu, on lit :
« L'ordre que nous devons suivre c'est, avant de prendre en main la Bible, de
commencer par la prière, prière qui doit être sincère et selon l'Esprit. Ce qui
caractérise cette prière, c'est que le Saint-Esprit pousse celui qui prie tout d'abord à
rendre grâces à Dieu avec un grand amour pour les bienfaits reçus. Il en résulte de
la consolation et une foi solide. Puis l'Esprit pousse à demander que le Seigneur
veuille bien nous délivrer de la détresse, des défauts et de l'ignorance qui pèsent
encore si malignement sur nous10..."
« En outre, celui qui lit doit se remémorer d'autres passages de l'Ecriture, ainsi que
ses expériences de foi à ce jour, en ce qu'ils paraissent avoir de contraire à ce qu'il
comprend maintenant, et prier pour qu'ils se concilient. Il faut persévérer dans cet
exercice, jusqu'à ce que la vérité de l'Ecriture resplendisse dans le cœur et qu'on
puisse méditer sur la connaissance reçue. Ensuite, il faut prendre en main les livres
et les commentaires qui ont été écrits dans notre temps et dans le passé, pour les
comparer avec la compréhension à laquelle on est arrivé. C'est ainsi qu'on peut les
lire cum judicio, pour mieux comprendre et pour devenir meilleurs11... »
4
2.7 Le piétisme
En 1675, Philipp Jacob Spener propose dans ses Pia Desideria un programme de
réveil de l'Eglise, qui aura une influence considérable dans le protestantisme.
Comme principe de base, il écrit : « II est certain que le contact approfondi avec la
Parole de Dieu - pas seulement lors de l'écoute d'une prédication, mais aussi dans la
lecture, la méditation et le partage - doit être le moyen privilégié pour améliorer
quelque chose... N'est-ce pas ce que notre pieux Luther a ardemment recherché en
voulant conduire les gens à une lecture assidue de l'Ecriture12 ? »
A la même époque, le pasteur parisien Pierre Jurieu discerne trois étapes dans la vie
spirituelle nourrie du texte biblique, dans son Traité de la dévotion: « La dévotion
est composée de trois principaux exercices : la lecture, la méditation, la prière... Un
peu de lecture sera le premier échelon de l'élévation (de l'âme) ; un peu de
méditation sur cette lecture relèvera d'un degré plus haut ; et après cela une courte
prière sur la lecture et la méditation la conduira au suprême détachement ; après
quoi elle reviendra tout de nouveau à la lecture et à la méditation dans le même
ordre.13 »
Vivante dans la tradition bénédictine et, sous diverses formes, dans les Eglises de la
Réforme, la lectio divina fut à nouveau proposée aux fidèles de l'Eglise catholique
romaine par le Concile de Vatican II. Dans la Constitution Dei Verbum, on lit : "Il est
nécessaire que tous conservent un contact personnel avec la Sainte Ecriture à travers
la lectio divina, [...] à travers une méditation attentive, et qu'ils se rappellent que la
lecture doit être accompagnée par l'oraison. C'est certainement l'Esprit Saint qui a
voulu que cette forme d'écoute et de prière sur la Bible ne soit pas perdue à travers
les siècles14." Récemment, à l'occasion du 40e anniversaire de Dei Verbum, Benoît
XVI dit que la lectio divina consiste en une "lecture assidue de la Sainte Ecriture,
accompagnée par la prière…par elle s'actualise le dialogue intérieur grâce auquel,
5
tout en lisant, on écoute Dieu qui parle et, en priant, on lui répond dans une
confiante ouverture du cœur…Cette pratique, si elle est bien appliquée, portera à
l'Eglise un nouveau printemps spirituel".15
Venue des premiers siècles, vécue par des générations de croyants, la rencontre du
Christ vivant dans les Ecritures, par la lectio divina, est d'abord une démarche
individuelle. L'originalité de l'Ecole de la Parole est de la vivre communautairement.
C'est le cardinal C.M. Martini, archevêque de Milan, qui la proposa, avec un grand
succès, aux jeunes de son diocèse, dans le cadre de célébrations. « Dans la joie,
l'envie et la surprise, vivre la rencontre avec la Parole écrite de Dieu, qui devient
ensuite la rencontre avec Jésus, avec Dieu qui m'appelle et à qui j'essaie de donner
une réponse16, » écrit C.M. Martini.
Enfin le Conseil oecuménique des Eglises s'est ouvert à cette démarche. Il l'a
introduite dans les groupes bibliques de la Conférence sur la Mission et
l'Evangélisation à Athènes, en 2005.
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3. Les différents temps de la Lectio divina
Se préparer à la rencontre avec la Parole dans la prière est aussi important que la
qualité de la lecture et du commentaire du texte. La prière prédispose à lire la
Parole d'un cœur libre. Il faut chercher à créer une atmosphère de silence et de
recueillement, grâce à laquelle les sens sont apaisés.
Nous avons à nous souvenir que la Parole de Dieu est donnée dans le contexte de
l'Alliance, elle est un moyen de communion à la vie en Dieu. L'Ecriture renvoi à Celui
qui, dès le commencement, parle et fait alliance avec ses enfants (Gn 1, Jn 1). Elle
est son instrument d'alliance par lequel il nous invite à participer à sa sainteté (1 P
1,15s). Elle nous est adressée afin que nous connaissions Dieu personnellement et
que nous rencontrions le Christ. Au moment de prendre la Bible, il faut se rappeler
que c'est le Christ de l'Ecriture que nous rencontrons. Quand nous l'ouvrons, nous
marchons avec cet Autre, comme les disciples sur le chemin d'Emmaüs, à qui le
Christ a donné l'interprétation de toutes les pages de la Bible, à la lumière de sa
mort et de sa résurrection (Lc 24,27 ; Jn 5,31).
« La lectio divina consiste donc en ceci : chercher le Christ, "lui que je cherche dans
les livres", comme l'écrit Augustin ; elle signifie "consommer mystérieusement la
Parole rompue", selon Origène, et encore "consommer l'agneau pascal", comme le
dit Grégoire de Naziance.18 »
7
que la transfiguration du Christ (2 Pi. 1,17-19). Rembrandt a représenté la force de la
Parole par une liseuse éclairée par la lumière jaillissant de la Bible ouverte.
Pour se préparer à accueillir la Parole et pour qu'elle porte des fruits dans nos vies, il
faut demander l'Esprit Saint qui est « la chose bonne » que le Père promet à ses
enfants (Le 11,13). C'est sa lumière, qui nous donne de discerner le Verbe dans
l'Ecriture. « La lecture de la Parole présuppose l'épiclèse (l'invocation de l'Esprit), car
la Parole ne devient vivante que par l'Esprit qui en elle est contenu et en elle
repose, comme il a reposé sur le Fils au baptême.19 »
Comme les disciples d'Emmaüs ont ouvert les yeux sur le Christ et compris les
Ecritures au moment où il a rompu le pain, ainsi la célébration de la Cène et
l'invocation de l'Esprit Saint dans la liturgie eucharistique sont le lieu par excellence
où l'Ecriture manifeste son efficacité pour nous conduire à une rencontre profonde
avec le Seigneur.
La lectio divina, c'est avoir un contact actif avec le texte. L'important est d'entrer
personnellement dans le texte, de lutter avec lui, comme Jacob avec l'ange, car à
première lecture, le texte est un corps étranger qui me résiste. La première question
à me poser est :
« Que dit le texte ? – J'ai à me mettre face au texte comme si c'était la première
fois, l'écouter dans sa difficulté, son étrangeté, sa radicalité, ses exigences, sans
chercher à l'édulcorer. L'écouter aussi parfois dans sa platitude apparente, quand je
lis un texte archi-connu.
8
d) Durant la lecture, il faut aussi avoir à l'esprit la relation de ce texte avec le projet
de salut de Dieu. Quel est son lien avec Jésus, le Messie souffrant d'Israël, le
Seigneur ressuscité, qui vit dans son Eglise, là où deux ou trois sont rassemblés en
son nom.
e) On prendra des commentaires - des pères, des docteurs ou des modernes -, non
pas pour répéter ce que dit le commentaire, mais pour mieux se battre avec le
texte, le prendre par les cornes et le mettre à terre. Il est essentiel que je découvre
la richesse du texte par moi-même et dans la liberté, mais la lectio de ceux qui
m'ont précédé peut m'aider dans cette recherche.
La mémorisation du texte est le moyen privilégié pour faire vivre la parole en nous.
Basile souligne cette « mémoire de Dieu » qu'il faut acquérir ; elle est comme une
prière continuelle: « Avoir Dieu résolument fixé en soi grâce à la mémoire.20». C'est
en effet du « souvenir des merveilles de Dieu » que naît la méditation. Pacôme21
parle de la rumination pour indiquer que la Parole doit être assimilée, mangée,
digérée, comme Ezéchiel devait le faire: « Fils d'Homme, prends ce livre ! ... Mange-
le ! ... Il deviendra du miel dans ta bouche » (Ez 3,1-3). La mémorisation n'est pas
une simple question d'exercice intellectuel, elle passe par le cœur et engage l'être
tout entier : « Ezéchiel, ouvre ton cœur et tes oreilles à mes paroles et retiens-les
bien ! » (Ez 3,10).
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Dans l'Ecole de la Parole mais aussi dans d'autres manières communautaires de
vivre la Lectio divina, un temps de silence absolu (de 10 à 15 minutes) est proposé.
C'est le moment le plus important. Ce silence est le signe que nous sommes là non
seulement pour écouter, mais pour avoir un contact actif avec le texte, en
l'analysant, en le mémorisant et en le reliant avec notre vie.
Augustin dit encore : "Cherche à ne rien dire sans lui et lui ne te dira rien sans toi".
Ce qui veut dire qu'il faut prier avec les mots du texte biblique. Une belle image
pour exprimer cette pratique de la prière biblique se trouve dans un écrit anonyme
du Moyen-Age : « L'Ecriture est le puits de Jacob d'où l'on extrait les eaux que l'on
répand ensuite en oraison.23 »
Parler au Christ avec Ses propres paroles, c'est le premier fruit de la lectio divina. Et
cette réponse ne peut être que humble et confiante, comme l'a été celle des
pauvres, familiers du Christ, dont la prière est nourrie des mots des livres bibliques
de l'Ancien Testament (cf. les Cantiques de Marie, Le 1,46-55, de Zacharie, 1,67-79,
de Siméon, 2,29-32).
10
L'itinéraire de la Lectio divina permet une rencontre avec le Seigneur qui nous
transforme, en nous permettant d'intérioriser le texte biblique, qui nous est extérieur
au premier abord. La Parole s'imprime alors sur nos cœurs de chair (Jér. 31,31). Le
but de cette rencontre, qui est aussi le but de toute action liturgique et
sacramentelle, c'est le renouvellement du cœur, c'est d'allumer en nous un feu
d'amour (Lc 24,32), c'est la participation à l'œuvre et à la nature du Christ (2 P 1,3s).
La lectio divina elle-même, avec ses moments principaux, est déjà une action, car la
lecture du texte est active. Mais comme la lectio divina est préparée dans la prière,
elle est prolongée dans l'action, par « la liturgie après la liturgie ». Il s'agit de
devenir des réalisateurs de la Parole entendue (Je 1,22-25), de vivre ce que Jésus a
vécu (1 Jn 2,6), sinon les belles résolutions vont s'écrouler comme un château de
cartes (Mt 7,24-27). "Si quelqu'un ne met pas en pratique la Parole de Dieu, celle-ci,
comme la manne, produit les vers qui rongent", avertit Césaire d'Arles.24 Augustin
insiste dans toute son œuvre que le fruit de la lecture doit être la charité: "Celui qui
s’imaginerait avoir compris les Ecritures ou un des livres qui la composent sans
construire, avec son esprit, le double amour de Dieu et du prochain, n’y a rien
compris. En revanche, celui qui retire de son étude de quoi construire la charité,
même s’il n’interprète pas exactement le texte, il ne s’égare pas dangereusement".25
Après avoir ruminé la Parole, Ezéchiel est envoyé parmi son peuple pour l'annoncer,
mais il y fera l'expérience du rejet (Ez 3,4-9). Le martyre peut être l'horizon de celui
qui écoute et prend sa croix pour devenir frère ou sœur du Christ (Mt 12,48s). Mais
sur le chemin de la Parole, Dieu console et fortifie (Es 40,1-8). La Parole écoutée,
reçue, priée, mise en pratique et contestée, structure la personne, la « rend
résistante comme le diamant et plus solide que le roc » (Ez 3,9).
Ensuite, dans l'Ecole de la Parole, un moment est donné à chacun pour noter sur le
livret quelle action simple, concrète, le Christ demande d'accomplir suite à
l'expérience de méditation. Cette prise de conscience écrite peut être le début
d'une volonté de réconciliation, d'un don de soi ou d'une nouvelle solidarité. Bien
sûr, tout cela n'est pas automatique, car on discerne rarement du premier coup
l'appel de la Parole de Dieu ; un long cheminement de recherche et de prière est
11
souvent nécessaire. Toutefois, cette proposition peut nous conduire à réfléchir sur
nos relations avec les autres, et sur le besoin d'y réfléchir à la lumière de l'Evangile.
A ce sujet, un texte de la Réforme dit : « Il est bon de mettre ses idées par écrit pour
les comparer à ce qui viendra ensuite. Car dans la voie de Dieu, sans cesse il faut
combattre, et en outre, la mémoire étant faible, il nous est bon d'avoir, à l'occasion,
quelque chose en réserve. Grâce à cet exercice, nos cœurs deviennent un arsenal
pour Dieu, le Seigneur, où sont cachées les armes spirituelles à utiliser contre les
attaques insidieuses du diable.26»
Conclusion
Vivre une lectio divina, c'est accueillir la Parole pour la porter en soi et l'apporter au
monde, dans le double mouvement d'inspiration et d'expiration. La Parole nous
visite pour que nous visitions et servions le prochain. Ce mouvement continuel d'une
vraie lectio, nous le découvrons de manière exemplaire en celle qui fut la servante
du Seigneur pour avoir cru à ce qui lui avait été dit (Le 1,38). Elle se demandait la
signification de cette Parole (1,28, temps de la lecture) qu'elle gardait dans son
cœur en y réfléchissant profondément (2,19, temps de la méditation). Le fruit de sa
méditation est une prière, prière formulée avec les mots des descendants
d'Abraham, écrits dans les livres saints (2,46-55, temps de la prière). Et cette prière
la pousse à sortir, à courir sur le chemin de l'Evangile, à visiter et à communiquer sa
joie, qui est celle de l'Esprit, et qui fait tressaillir (1,39-44, temps de l'action).
12
Mon site sur la lectio divina :
http://martin.hoegger.org/index.php/spiritualite/lectio-divina
Notes :
1
Simon le Juste, cité dans Enzo Blanchi : La lectio divina nella vita del presbitero, in Ambrosius 6/1993, p. 485.
2
Sources chrétiennes 148, p. 192
3
Ibid. p. 192-195
4
Lettre 130,7
5
Saint Ambroise : Sur le Psaume 118, PL 15, 1382 C.
6
Cassien : Conférences 14,11, Sources Chrétiennes n° 54, p. 195.
7
Chrysostome : Sur saint Matthieu 2,5, P. G. 57,30.
8
Guigues le Chartreux, Lettre sur la vie contemplative, Sources chrétiennes n° 163, 1966, en annexe à Enzo
Blanchi (voir note 18.)
9
Règle de Saint Benoît, 73.
10
Actes du Synode de Berne de 1532, Lausanne, 1936, pp. 140-156.
11
Ibid., p. 146.
12
Philipp Jacob Spener, Pia Desideria, 54, Ed. K. Aland, Berlin, 1964.
13
Pierre Jurieu : Traité de la dévotion, Saumur, 1678, p. 482.
14
Concile Vatican II : Constitution Dei Verbum, § 25.
15
Discours à l'occasion du 40e anniversaire de Dei Verbum, 16 sept. 2005.
16
Cardinal M. Martini : Alla scuola della Parola, Ambrosius, 6/1993, pp. 387-395.
17
Ibid.
18
Enzo Bianchi : Prier la Parole. Une introduction à la « lectio divina », Abbaye de Bellefontaine, 1982, p. 30.
19
Ibid., p. 46.
20
Basile : Lettre 2,4, Ed. Les Belles Lettres, Paris, 1957, p. 10.
21
Règle de Pacôme, n° 122, in P. Deseille : L'esprit du monachisme pacômien, Bellefontaine, 1968, p. 38.
22
Augustin : Sur le Psaume 85,1, PL 37, 1082.
23
Jean Leclerc, L'Amour des lettres et le désir de Dieu, Paris, 1957, p. 73.
24
Cité dans E. Bianchi, op. cit., p. 80.
25
La doctrine chrétienne, I, 39, Lire la Bible à l’école des Pères, PDF, pp. 197s
26
Actes du Synode de Berne, op. cit, p. 147.
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