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Rtt

RESISTANCE DES STRUCTURES


BOIS

NDO’O NDOUMOU Yannick Franck, Enseignant du


second degré technique doctorant en Mécanique
du bois

Tel : 077 36 50 97/ 062 96 79 36


Ce cours est destiné aux étudiants de BTS SCBH et de LICENCE
PRO Construction bois de l’Institut de Technologie d’Owendo ITO
et l’ENSET

1.1. Introduction

Pour une sollicitation de traction ou compression simple, seule la donnée de l'aire de


la section droite est nécessaire pour étudier ou vérifier la résistance d’une section
d’une poutre par exemple. Pour toutes les autres sollicitations, la forme et les
dimensions de la section droite de la poutre jouent un rôle prépondérant sur le
comportement aux différentes sollicitations de torsion ou de flexion. Nous allons nous
intéresser dans le présent chapitre aux caractéristiques suivantes :

- Aire d’une section


- Moment statique par rapport à une droite (ou un axe)
- Centre de gravité
- Moment quadratique d'une section par rapport à une droite (ou un axe)
- Moment de résistance

1.2. Aire d’une section

Par définition l’aire A d’une section est définie par l’intégrale

 Exemple 1.1

Calculer l’aire d’un triangle.

 Solution 1.1

Soit la surface triangulaire plane montrée par la figure ci-dessous.

Considérons une surface élémentaire telle que:


 Remarque Si la section est composée, nous la décomposons en sections usuelles
et l’aire est calculée comme:
n
A=∑ A i
i=l

 Exemple 1.2

Calculer l’aire de la section droite de la poutre montrée par la figure ci-dessous. On


donne b1 = 300 mm, b2 = 150 mm, tw = 10 mm, tf1 = 20mm, tf2 = 15 mm, hw = 1000
mm.

 Solution 1.2

A = b1 x tf1 + b2 x tf2 + tw x hw

A = 300 x 20 + 150 x 15 + 10 x 1000 = 18250 mm2

1.2. Moment statique

Le moment statique S d’une section par rapport à un axe ox ou oy (Fig. 1.1) est
donné par l’une des expressions suivantes:
Si on procède à des translations parallèlement aux axes ox et oy, les moments
statiques changent. Soit la section montrée par la figure (1.2) telle que S X, SY, A sont
connus et on se propose de déterminer SX’ et SY’
1.3. Centre de gravité

On peut choisir a et b de sorte que SX’ et SY’ soient nuls, c.-à-d. :

Sy Sy
a= ; b=
A A

- l’axe pour lequel le moment statique est nul s’appelle axe central
- le point d’intersection de deux axes centraux s’appelle centre de gravité d’une
section.

Ainsi, les coordonnées du centre de gravité d’une section s’écrivent :

Sy Sy
XG= ; Y G=
A A

 Définition

Le centre de gravité G d’une section est le point tel que le moment statique de la
section par rapport à n’importe quel axe passant par ce point est nul.

On peut dire que le moment statique d’une section est égal au produit de l’aire de la
section par la distance entre son centre de gravité G et l’axe.

Les figures (1.3) et (1.4) montrent des exemples de positions de centres de gravité.

 Remarque Pour une section composée, les coordonnées du centre de gravité sont
données par les expressions:
S x =∑ y Gi Ai ; i=1 ; n

S y =∑ xGi Ai ; i=1; n

 Exemple 1.3

Déterminer les coordonnées du centre de gravité de la section triangulaire ci-


dessous.
 Propriétés

Si la section possède un axe de symétrie, le centre de gravité G est situé sur cet axe.
A défaut d’axes de symétrie on procède à:

- Choisir un référenciel (O, x, y)


- Calculer le moment statique S de la section par rapport aux axes du
référentiel
- Calculer l’aire totale de la section
- Utiliser la propriété du moment statique SY = X G . A S X =Y G . A

 Exemple 1.4

Calculer les coordonnées du centre de gravité de la section plane suivante.

 Solution1.4

SX= 2,5(5x10)-4(2x3)-1,5(3x2) = 125-24-9 = 92cm3

SY=5(5x10)-1,5(2x3)-9(3x2) = 250-9-54 = 187cm3

XG = SY / A = 187/38 = 4,9cm

YG = SX / A = 92/38 = 2,4cm

1.5. Moment d’inertie

1.5.1. Définition

On définit le moment d’inertie ou moment quadratique d’une section comme le degré


de résistance de cette section aux efforts extérieurs appliqués, en tenant compte de
la forme de cette section.
Par définition, les intégrales:

S’appellent moments d’inertie de la section A par rapport aux axes ox et oy,


respectivement, conformément à la figure 1.1. Ces expressions sont déduites de la
définition suivante.

Le moment d’inertie d’une surface infiniment petite par rapport à un axe éloigné de
cette surface est égal au produit de son aire par le carré de la distance à l’axe. Il est
toujours positif et s’exprimes-en

m4 (cm4, mm4).

L’intégrale:

S’appelle moment centrifuge ou produit d’inertie de la section A par rapport au


système xoy.

 Remarque

Les moments quadratiques Ix et Iy sont toujours positifs, tandis que le moment


produit Ixy peut être positif, négatif ou nul.

Exemple 1.5
Calculer les moments quadratiques par rapport aux axes o’x’ et o’y’ et le moment
produit pour le rectangle montré par la figure suivante.

EQUILIBRE STATIQUE
Une structure doit être statique, c’est à dire conserver sa position et sa forme malgré
des actions extérieures (chargements) qui tendent à la déplacer et la déformer. Il doit
donc y avoir équilibre statique entre ces actions extérieures et la résistance intérieure
de la structure.

La statique concerne toutes les actions extérieures à la structure (actions


extérieures sur la structure ou la partie de la structure qui est isolée). La
résistance des matériaux étudiera le comportement intérieur de la structure
(sollicitations, contraintes et déformations).

Le cours ci-dessous ne traitera que des problèmes situés dans le « plan ».

1. Notion de force, de couple de forces, de résultante.


11. Force, couple, résultante
Une force est une grandeur vectorielle qui possède une direction, un sens, une norme. (ex : la force
F, qu’il faut exercer pour soutenir la charge P de la fig. 1).

Un ensemble de forces peut se


réduire à une résultante (Fig 1
et 2) voir également ci-dessous.
Cette résultante peut également
avoir comme résultat une rotation
(ex : le desserrage d’un boulon
dans la fig3).
Les forces fournissent un couple
qui possède une direction
(axe de rotation), un sens,
une norme (moment).

Unité de force : le newton, N, le kilo. Newton (kN), le déca newton (daN)


Unité de moment : force x distance, soit par exemple N.m, daN.m, kN.m etc.…
Convention de sens (voir ci-contre).
On distinguera :
Les forces appliquées peuvent être des forces ponctuelles, des charges linéiques, des
charges surfaciques, des moments de forces.

Exercice : p = 1 kN/m², a = 8m, b= 6m, e = 0,5m


calcul de :
q charge linéique sur une solive
R1, résultante du plancher
R2, résultante d’une solive
F, action du sol sur structure

Règle : Pour transformer une charge surfacique en charge linéique on multiplie


la charge surfacique par la largeur de chargement (ou entraxe).

12. Les liaisons extérieures

Nous distinguerons 3 cas :


 l’appui simple : une inconnue de liaison
 le pivot : deux inconnues de liaison
 l’encastrement : trois inconnues de liaison

L’appui simple transmet une force, le pivot transmet deux forces,


l’encastrement transmet deux forces et un moment.

2. Equilibre statique.

Pour qu’un système matériel soit statique, il faut qu’il n’y ait aucun mouvement de
translation et de rotation.
Exemple : Effort appliqué au sommet du poteau = 1kN

L’équilibre statique est réalisé par

 RA (action de l’appui A sur le poteau) et


 MA (moment d’encastrement de l’appui A sur le poteau).

PROCEDURE DE L’ETUDE STATIQUE :

- Isoler le système matériel étudié


- Recenser les forces, forces résultantes ou moments résultants appliqués afin
de faire apparaître les inconnues recherchées.
 si le système est isostatique, nous pouvons résoudre le problème par
les règles de la statique.
 si le système est hyperstatique, nous devons faire appel à des
équations supplémentaires qui viendront de la résistance des
matériaux.
PFS (principe fondamental de la statique, exprimé ici dans le plan)

∑ force . extérieur /axe . OX =0


∑ force . extérieur /axe . OY =0
∑ moments forcesextérieure/axe .OZ =0

4. Approche des descentes de charges

L’établissement des modélisations est un des points clefs des calculs de


statique et de RDM. Une bonne analyse des descentes de charges est
primordiale, on évalue ainsi le « drainage » des efforts extérieurs (G, Q, S et W).

4.1. Attention aux unités.

Chargements surfaciques : kN/m², daN/m², N/m²


Chargements ponctuels : kN, daN, N
Chargements répartis (linéiques) : kN/m, N/m, daN/m, N/mm
Poids volumiques : kN/m3, daN/m3
Moment: kN.m, N.mm, daN.m
Contrainte : N/mm² (ou MPa)

Exemples :
 Une charge surfacique de 45 daN/m² = 450 N/m² = 0,45 kN/m²
 Un poids volumique de 340 daN/m3 = 3400 N/m3 = 3,4 kN/m3
 Un moment de 14 daN.m = 140 N.m = 140000 N.mm
4.2. Transformer le poids des matériaux en charge surfacique
Le matériau couvre l’ensemble de la surface : ex : tuiles, panneaux, isolants, plaque
de plâtre …
 Le poids est donné en charge surfacique, il n’y a pas de transformation à
effectuer :
Exemple : Poids surfacique des tuiles = 45 daN/m²
On pourra également écrire 0,45 kN/m²

 Le poids est donné en poids volumique, on multiplie le poids volumique par


l’épaisseur du matériau
Poids volumique Épaisseur
pv × ep

Exemple : Panneau PP de 19 mm sur un plancher,


Poids volumique du PP, 700 daN/m3
Charge surfacique = 700 daN/m3 x 0,019 m = 13,3 daN/m²
On pourra également écrire 0,133 kN/m²

 Le matériau ne couvre pas l’ensemble de la surface : ex : liteaux,


chevrons, pannes …

On connaît
La section, b,h
Le poids volumique du matériau, (pv)
L’entraxe (distance entre barres : liteaux, chevrons …)

On souhaite déterminer le poids de ce matériau en charge surfacique


On effectue la transformation suivante en faisant attention aux unités

b ×h × pv
e

Exemple :
Liteaux de 30 x 40 (mm) tous les 30 cm
Poids volumique du bois, 500 daN/m3
(On prendra 500 daN/m3 si l’on ne connaît pas la catégorie de résistance du
bois)

0 , 03 ×0 , 04 × 500 2
Charge surfacique= =2 daN /m
0 ,3

On pourra également écrire 0,02 kN/m²


Exemple :
Chevrons de 60 x 90 (mm) tous les 50 cm en C22
Poids volumique du bois, 4,10 kN/m3
(On prendra 500 daN/m3 si l’on ne connaît pas la catégorie de résistance du
bois)

0 , 06 × 0 ,09 × 4 , 1 2
Charge surfacique= =0,044 kN /m
0 ,5
On pourra également écrire 4,4 daN/m²

4.3. Prendre en compte le poids propre


 On vérifie une barre isolée soumise à de la flexion qui ne fait pas partie
d’une structure assemblée :

Ex : panne, chevrons, solives, poutres …


On connaît La section, b,h
Le poids volumique du matériau, (pv)

On détermine le poids propre par « mètre linéaire » b × h× pv

Exemple :

Chevron 60 x 90 (mm)
Poids volumique 500 daN/m3
Poids propre du chevron = 0,06 x 0,09 x 500 = 2,7 daN/m
On pourra écrire également 0,027 kN/m

Exemple :

Poutre porteuse en lamellé collé 115 x 550 (mm) GL24h


Poids volumique 3,80 kN/m3
Poids propre de la poutre = 0,115 x 0 ,550 x 3,8 = 0,218 kN/m
On pourra écrire également 21,8 daN/m

 On vérifie une barre isolée soumise à de compression ou traction qui ne


fait pas partie d’une structure assemblée : ex : poteau, barre de
contreventement.

On négligera le poids propre

 On vérifie une structure assemblée : ex : ferme, portique …


Le poids propre sera pris en compte automatiquement par le logiciel de calcul

4.Peut-on considérer des charges ponctuelles comme un chargement réparti ?


On assimilera un ensemble de charges ponctuelles à une charge répartie
lorsque :

- les charges ponctuelles sont de même intensité


- les charges ponctuelles possèdent le même entraxe
- les charges ponctuelles sont ≥• à 4 ou 5

Pour transformer des charges ponctuelles en une charge répartie

On appliquera la transformation suivante :


p=F/a
Exemple ci contre :
F = 1,2 kN
a = 1,50 m
F égale 1,2 kN tous les 1,50 m, donc p = 1,2 kN /1,50 m
= 0,80 kN/m

4.5. Transformer une charge surfacique en charge linéique (répartie)

 En utilisant la bande de chargement …

Bien comprendre la notion de bande de chargement et ses limites …

Nota : cette méthode s’applique lorsque le chargement est transmis par des pièces
discontinues (chevrons courts) ou des plaques continues de faible rigidité (panneaux,
bacs aciers …)

Si des chevrons sont écartés de 40 cm, leur bande de chargement = 40 cm. Chaque chevron
reprend 20 cm de chargement de chaque côté de son axe.
Si des solives sont réparties tous les 50 cm, leur bande de chargement = 50 cm. Chaque solive
reprend 25 cm de chargement de chaque côté de son axe.
Si des pannes sont réparties tous les 1,80 m, leur bande de chargement = 1,80 m. Chaque
panne reprend 0,90 m de chargement de chaque côte de son axe.
¿ chargement réparti exprimé en poids par m=la charge surfacique x entraxe

Pcharge .répartie =q surfacique × eentraxe


Démonstration :

Un solivage reçoit une charge surfacique q en kN/m².


Les solives sont espacées d’un entraxe e

La surface hachurée est reprise par la solive


La bande de chargement de la solive vaut e

La charge sur la solive vaut q × e ×l g

La charge que reçoit la surface hachurée de longueur 1m,


vaut : P= =q × e
lg

Remarque : Lorsque le chargement est transmis par des pièces continues de rigidité
importante cette méthode n’est pas tout à fait juste.

 Sans utiliser la bande de chargement

b) DESCENTE DE CHARGES REELLES…

Nota : cette méthode s’applique lorsque le chargement est transmis par des pièces
continues (chevrons longs) ou des plaques continues de forte rigidité (caissons
chevronnés …)

On cherche le chargement p sur la sablière.


Le chevron de longueur (a + b) est porteur d’un
chargement q en kN/m. Il transmet à la panne
sablière un chargement ponctuel F tous les
entraxes e (espacement des chevrons)
Le PFS du chevron (action ponctuelle du chevron
sur la sablièredonne
( a+b ) ( c +d )
F=q ×
2d

Le chargement p (charge linéique chevons sur la


F
sablière), P=
e
Application :

ép. entraxe des chevrons = 0,5 m


q sur chevron = 0,6 kN/m (chargement surfacique de 1,20 kN/m² x 0,5m)
a = 2 m et b = 0,6 m
Angle = 30°, donc c = 0,52 m et d =1,73 m

F = 0,6 (2,6 x 2,25)/(3,46) = 1,01 kN p sur la sablière = 1,01 / 0,5 =2 kN/m

Remarque :

Avec la méthode précédente par bande de chargement, on obtiendrait :


Bande de chargement de la sablière (a/2 + b) soit 1,6 m
p sur sablière = 1,20 kN/m² x 1,6 m = 1,92 kN/m

ON SOUS-ESTIME LE CHARGEMENT DE LA SABLIERE DE 4%


CETTE METHODE RESTE ACCEPTABLE

On cherche le chargement p sur la panne courante


centrale.
Le chevron de longueur est continu, il est porteur
d’un chargement qen kN/m. Il transmet à la panne
sablière un chargement ponctuel Ftous les
entraxes e (espacement des chevrons)
La recherche de l’action ponctuelle du chevron sur
la panne centraledonne :
F=q ×
10
8 ( )
a =1 ,25 × q ×a

Le chargement p (charge linéique chevron / panne


centrale),
F
P=
e
Application :

ép. entraxe des chevrons = 0,5 m


q sur chevron = 0,6 kN/m (chargement surfacique de 1,20 kN/m² x 0,5m)
a=2m

F = 0,6 (10/8 x 2) = 1,50 kN p sur la panne centrale = 1,50 / 0,5 =3 kN/m

Remarque :

Avec la méthode précédente par bande de chargement, on obtiendrait :


Bande de chargement de la panne centrale (a) soit 2 m
p sur sablière = 1,20 kN/m² x 2 m = 2,40 kN/m

ON SOUS-ESTIME LE CHARGEMENT DE LA PANNE DE 25%


CETTE METHODE N’EST PLUS ACCEPTABLE

Règle: Lorsque le chargement est transmis par une pièce continue de grande rigidité,
on considérera cette pièce sur trois appuis. La descente de charge sur l’appui central
égalera

F=1 ,25 × q charge. surfacique × aentraxes des supports


CHAPITRE 3 : - RDM (CONNAISSANCES DE BASE)

La statique permet la détermination des forces extérieures (chargements) agissant


sur un système assimilé à un solide indéformable. Toutefois du fait qu'aucun corps
n'est indéformable, la présence de ces forces extérieures fait naître entre les
particules des forces de cohésion (efforts internes ou sollicitations internes).

Il en résulte des contraintes (ou tensions) et des déformations qui ne doivent pas
devenir dangereuses.

A L’EC5, on vérifie que :

 les sections résistent : contraintes dans la section < résistance de la section


 les assemblages résistent : effort sur l’assembleur < résistance de
l’assembleur
 les déformations ne sont pas excessives : déplacement < déplacement
limite

1. EFFORTS INTERNES (SOLLICITATIONS INTERNES)

Il s’agit de déterminer les forces et moments qui agissent à l’intérieur du matériau et


en assurent la cohésion.

Dans le plan, on distinguera :

 Effort normal (N) : moins la 6 des forces à gauche normales à la section


(/Ox)
 Effort tranchant (T) : moins la 6 des forces à gauche tangentielles à la
section (/Oy)
 Moment fléchissant (Mfz) : moins la 6 des moments des forces ou couples à
gauche de la section (/Oz)

2. NOTIONS DE CONTRAINTE ET DE DEFORMATION

2.1. Contrainte

Contrainte de compression, de traction,


cisaillement

σ : Contrainte en N/mm²
F : Effort exercé en N
S : Surface d’application en mm²
F
σ=
S
Contrainte de flexion
σ : Contrainte en N/mm²
M f : Moment de flexion en N.mm
I GZMoment quadratique en mm
v : Ordonnée de la fibre neutre en mm
Mf
σ=
I GZ
v

2.2. Déformation

Pour les déformations, voir formulaire dans dossier technique. Soumis à une
contrainte, les matériaux se déforment. Cette déformation est dans un
premier temps proportionnelle à l'effort exercé, c'est la zone élastique, le
matériau reprend sa position initiale si l'on cesse d'exercer l'effort. Au delà, si l'on
augmente l'effort appliqué, on déforme définitivement le matériau, c'est la zone
plastique. Enfin, on arrive à la rupture.

Dans la zone élastique, la proportionnalité des déformations et des contraintes


est traduite par la loi de Hooke :

∆l
σ =E ×
l

σ , contrainte en N/mm²

Chaque matériau est qualifié par un module d'élasticité E, en N/mm², (On nomme
∆l
également E, module de déformation) , allongement relatif.
l

2.3. Comportement du bois en fonction de l’application des efforts extérieurs


par rapport aux fibres

Du fait de son anisotropie le bois ne se comporte pas de la même manière selon le


sens des fibres.

1 : Tractions axiale
2 : Compression axiale
3 : Cisaillement (tranchant)
4 : Compression transversale
5 : Traction transversale
6 : Flexion
2.4. Détermination des contraintes et des déformations

N effort normal
T effort tranchant
MF moment fléchissant
F effort exercé
Pour les déformations, voir formulaire dans dossier technique

3. MODELISATION DES STRUCTURES DANS LE PLAN

Un modèle, c’est :
- la géométrie (schéma, portée, entraxe)
- les liaisons extérieures (liaisons de la structure avec l’extérieur)
- les liaisons internes des barres entre elles (relaxations)
- les différentes hypothèses spécifiques au matériau (nature, humidité,
particularités)
- les chargements G, Q, S, W
- les combinaisons de chargements
Mais c’est aussi une réflexion avec :
- une analyse des modes de défaillance (structure, équilibre)
- une analyse des modes de déplacements
- une adéquation des combinaisons de chargements et des modes de
défaillance ou de déplacements

Exemple de modélisation :
p (G, P) G = 20 daN/m²
P = 150 daN/m²
L, portée 5,00 m
Entraxe 0,50 m
100 x 200 (mm) BM C22, H
%=15%

Analyse : Cette poutre sur deux appuis en flexion présente :


- les modes de défaillance suivants : résistance à la flexion en partie centrale,
résistance au cisaillement (effort tranchant) au droit de l’appui, résistance à
la compression transversale sur appui.
- Les modes de déplacements suivants : déformation verticale au centre de la
poutre

ACTIONS PERMANENTES (G) ET ACTIONS D’EXPLOITATION (Q)

1. CHARGES PERMANENTES G
Les charges permanentes concernent le poids propre total des éléments structuraux
et des éléments non structuraux y compris les équipements techniques.
Les éléments non structuraux sont :
- les toitures ;
- les revêtements de sol et les revêtements muraux ;
- les cloisons et les doublages ;
- les mains courantes, les barrières de sécurité, les parapets et les bordures ;
- les bardages ;
- les plafonds suspendus ;
- l'isolation thermique ;
- les équipements de pont ;
- les équipements techniques fixes
Les charges dues aux cloisons mobiles doivent être traitées comme des charges
d'exploitation.
A titre d’exemple, le tableau en annexe B, donne quelques valeurs de poids
volumique en daN/m².

2. CHARGES D’EXPLOITATION

Les charges d’exploitation sont les charges provoquées par l’occupation des locaux.
Les valeurs tiennent en compte :
- de l'usage normal que les personnes font des locaux ;
- des meubles et objets mobiles (cloisons mobiles, rangements, marchandises
des conteneurs, par exemple) ;
- des véhicules ;
Des événements rares prévus tels que concentrations de personnes ou de mobilier,
ou déplacement ou empilage d'objets susceptibles de se produire à l'occasion d'une
réorganisation ou d'un changement de décoration.
Les charges d'exploitation spécifiées dans cette partie sont modélisées par des
charges uniformément réparties, par des charges linéiques ou des charges
concentrées ou encore par des combinaisons de ces charges.
Le tableau en annexe A, décrit les différentes catégories de charges d’exploitation

qk Qk
Catégorie (kN)
(kN/m²)
A – HABITATION, RESIDENTIEL
Plancher 1,5 2
Balcon 2,5 2
Escalier 3,5 2
B – BUREAUX
Bureau 2,5 4
C – LOCAUX PUBLICS
C1 Locaux avec table (école, restaurant,…) 2,5 3
C2 Locaux avec sièges fixes (théâtre, cinéma,…) 4 4
C3 Locaux sans obstacles à la circulation (musée, salles d’exposition) 4 4
C4 Locaux pour activités physiques (dancing, salles de gymnastique,…) 5 7
C5 Locaux susceptibles d’être surpeuplés (salles de concert, terrasses,…) 5 4,5
D- COMMERCES
D1 Commerces de détails courants 5 5
D2 Grands magasins 5 7
E- AIRES DE STOCKAGE
E1 Surfaces de stockage (Entrepôts, bibliothèques,…) 7,5 7
E2 Usage industriel Cf. CCTP
H- TOITURES INACCESSIBLES (SAUF POUR L’ENTRETIEN) (*1)
si pente ” 15% + étanchéité 0.8 (*2) 1.5 (*3)
autres toitures 0 1.5 (*3)
I- TOITURES ACCESSIBLES
pour les usages des catégories A à D charges identiques à
la catégorie sde
l’usage
si aménagement paysager •3
L’approche réglementaire selon l’Eurocode 5

3.1 Généralités

3.1.1 Contenu de l’EN 1995 et autres normes

L’Eurocode 5 (EN 1995) est divisé en sous-parties. La partie 1-1 traite des règles
communes et des règles pour les bâtiments. La partie 1-2 des règles de calcul au feu
et la partie 2 des règles applicables aux ponts. Dans la partie 1-1, les sections les
plus importantes sont les suivantes :

Section 3 : Propriétés des matériaux


Section 6 : Etats Limites Ultimes (ELU)
Section 7 : Etats Limites de Service (ELS)
Section 8 : Assemblages par organes métalliques
L’EN 1995 en soit n’est pas auto-suffisant pour conduire un calcul de structure en
bois. De nombreuses données nécessaires sont définies dans d’autres normes
européennes. Par exemple, les valeurs des résistances caractéristiques pour le bois
massif sont données dans la norme EN 338. Toute la partie durabilité des bois et
traitement est traitée dans d’autres normes et l’EN 1995 y fait seulement référence.
La partie 9 de ce document donne une liste des principales normes qui
accompagnent l’Eurocode 5.

3.1.2 Les notations

L’Eurocode 5 utilise des notations spécifiques pour désigner les différentes variables
utilisées dans un calcul. On note f une résistance et, σ et τ les contraintes normale et
tangentielle engendrées par les sollicitations. Ensuite, trois indices peuvent être
mentionnés, séparés par des virgules, dans l’ordre :
 m, c, t, v ou r pour désigner de la flexion, de la compression, de la traction, du
cisaillement axial ou du cisaillement roulant, respectivement.
 0, 90 pour désigner l’orientation de la sollicitation par rapport au fil (de
parallèle pour 0 à perpendiculaire pour 90), et éventuellement un angle α pour
désigner un angle quelconque compris entre 0 et 90◦.
 k pour une valeur caractéristique et d pour une valeur de calcul.
Par exemple f m ,k représente la valeur caractéristique de la contrainte à la rupture en
flexion et f t , 0 ,d la valeur de calcul de la contrainte de rupture en traction parallèlement
au fil du bois.

3.2 Les résistances réglementaires

3.2.1 Résistances caractéristiques

Les normes NF EN 338 pour le bois massifs, NF EN 14080 pour le bois lamellé-collé
et NF EN 12369-1 pour les panneaux OSB donnent les valeurs caractéristiques des
résistances à la rupture pour les différentes sollicitations, mais aussi les valeurs
caractéristiques et moyennes des modules de déformation. Les Tableaux 8 et 9
donnent ces valeurs pour le BM et le Tableau 10 pour le BLC homogène. Il existe
aussi des BLC panachés pour lesquels la résistance des lamelles est choisie en
fonction de leur position dans la poutre. Les classes de résistance des BLC
panachés sont données dans le Tableau 4 de la NF EN 14080.

On rappelle que la valeur caractéristique (à 5% d’exclusion) d’une propriété est


définie comme la valeur vérifiée par au moins 95% des échantillons testés. Les
valeurs caractéristiques sont déterminées sur des pièces de bois dont l’humidité est
H=12%. Les valeurs caractéristiques sont données pour différentes classes de
résistance, notées CXk pour les résineux, DXk pour les feuillus et GL Xkh pour les BLC
homogènes. Dans ces notations, Xk représente la valeur caractéristique de la
résistance à la rupture en flexion f m ,k .

Les différentes grandeurs données sont les valeurs caractéristiques à 5% d’exclusion


de la résistance (en MPa) :

f m ,k À la flexion,
ft,0,k à la traction axiale,
f t , 90, k À la traction transversale,
f c ,0 , k À la compression axiale,
f c ,90 ,k À la compression transversale,
f c ,k Au cisaillement,

Les valeurs caractéristiques des modules d’élasticité (en MPa) :


Em ,0 ,mean Valeur caractéristique moyenne en flexion axiale,

Et ,0 , mean Valeur caractéristique moyenne en traction axiale,


Em ,0 , k Valeur caractéristique à 5% d’exclusion en flexion axiale,
Et ,0 , k Valeur caractéristique à 5% d’exclusion en traction axiale,
Em ,90 ,mean Valeur caractéristique moyenne en flexion transversal,
Et ,90 , mean Valeur caractéristique moyenne en traction transversal,

Gmean valeur caractéristique moyenne du module de cisaillement, et les masses


volumiques (en kg/m3) :
ρk Caractéristique à 5% d’exclusion,
ρmean Moyenne.

3.2.2 Résistances de calcul


Par rapport aux valeurs caractéristiques, les valeurs de calcul des résistances
intègrent :

(i) la variabilité intrinsèque au matériau, selon l’état limite considéré, au


travers du coefficient de sécurité partielγ M ,
(ii) l’environnement dans lequel sera l’élément et plus particulièrement son
humidité
Table 1 – Propriétés caractéristiques de résistance en MPa, de rigidité en GPa et de
masse volumique en kg/m3 des bois massifs (BM) résineux données par la NF EN
338

(iii) la durée d’application des charges pour prendre en compte le fluage,


(iv) (iv) l’effet de dimension pour les résistances en traction et flexion, au
travers du coefficient de hauteur kh.
(v) Les points (ii) et (iii) sont pris en compte au travers des facteurs de
modification des résistances kmod (ELU) et de déformation kdef (ELS). Ces
coefficients sont à déterminer en fonction de la classe de service et de la
classe de durée (uniquement kmod), définies ci-dessous. La valeur de calcul
fd d’une résistance ayant pour valeur caractéristique fk est alors

Table 2 – Propriétés caractéristiques de résistance en MPa, de rigidité en GPa et


de masse volumique en kg/m3 des bois massifs (BM) feuillus données par la NF
EN 338

Déterminée comme :

fk
f d=k mod . k h . Pour la flexion et la traction,
γM

fk
f d=k mod . Sinon.
γM

3.2.2.1 Coefficient de sécurité partiel γ M

Le coefficient de sécurité partiel pour les propriétés des matériaux est différent
selon la fiabilité du produit considéré. L’Eurocode 5 recommande d’adopter les
valeurs suivantes :

 Combinaisons fondamentales ELU :


• Bois massif : γ M =1 ,3
• Bois lamellé collé : γ M =1 ,25
Table 3 : Propriétés caractéristiques de résistance et de rigidité en MPa et de masse
volumique en kg/m 3 des bois lamellé-collé homogènes (GLh) données par la NF EN
14080. L’indice g fait ici référence au BLC, il sera souvent oublié dans les notations.
Le cisaillement roulant correspond à un cisaillement ayant ses deux composantes
perpendiculaires aux fibres du bois. Ce n’est pas le cas en flexion simple où au
moins une des composantes est dirigée selon l’axe des fibres (axiale).

Bois lamellé croisé (CLT) : γ M =1 ,3

 LVL, OSB :γ M =1 ,2
 Combinaisons accidentelles : γ M =1 ,0
 Combinaisons ELS : γ M =1 ,0
3.2.2.2 L’Eurocode 5 défini 3 classes de service, en fonction de
l’environnement dans lequel sera plongé l’élément :

• la Classe de service 1 correspond à un milieu protégé situé à l’intérieur


d’un bâtiment. La température de l’air ambiant est voisine de 20° C et
l’humidité de l’air ne dépasse 65% que quelques semaines par an. Cela
correspond à des pièces de bois dont l’humidité est comprise entre 7% et
13%.
• la Classe de service 2 correspond à un milieu extérieur non exposé. La
température de l’air ambiant est voisine de 20° C et l’humidité de l’air ne
dépasse 85% que quelques semaines par an. Cela correspond à des
pièces de bois dont l’humidité est comprise entre 13% et 20%.
• la Classe de service 3 correspond aux milieux extérieurs exposés,
conduisant à une humidité dans le bois supérieure à celle de la classe 2.
3.2.2.4 Facteur de modification des résistances : k mod

Le facteur de modification des résistances vient modifier les résistances


caractéristiques pour prendre en compte la durée des charges et l’exposition à
l’humidité de l’élément. Plus l’humidité sera élevée et plus la durée de chargement
sera longue, plus k mod sera faible. Pour une combinaison d’actions de durées
différentes (ce qui est toujours le cas), on adopte la valeur de k modla plus grande (ce
qui ne va pas dans le sens de la sécurité), c’est-à-dire celle qui correspond à l’action
de plus courte durée.

Table 4 – Définition des classes de durée de chargement.

Table 5 – Valeurs du coefficient de modification des résistances kmod en fonction de


la classe de service et de la classe de durée.
3.2.2.6 Facteur d’effet des dimensions : k h

La probabilité d’avoir un défaut dans une pièce de bois augmente avec la dimension
de cette pièce et notamment la dimension de sa section. L’Eurocode prend en
compte cette caractéristique et propose d’augmenter les valeurs caractéristiques en
flexion k het traction ft, 0,k pour les pièces de petites dimensions.

Pour le bois massif

[( ) ]
0, 2
150
k h=Min , 1.3 sih ≤ 150 mm
h

k h=1 sinon

Pour le bois lamellé-collé :

[( ) ]
0, 1
600
k h=Min , 1.1 si h ≤ 600 mm
h

k h=1 sinon

Dans les formules ci-dessus, h, en [mm], désigne la plus grande des dimensions de
la section de bois.

3.3 Critères à vérifier

A l’ELU, il s’agit de vérifier que les sollicitations de calculs σ d restent inférieures aux
résistances de calcul fd, soit
σd≤fd
3.3.1 Taux de travail de la section
σd
taux de travail=
fd
4 Vérification des sections de bois à l’ELU
Les formules qui suivent sont données pour des poutres droites à inertie constante.
On notera que les notations utilisées pour les axes de la section ne sont pas celles
adoptées par l’Eurocode 5. En effet, la plupart des problèmes étant plans, nous
adopterons les notations définies dans le plan où l’axe du moment principal (du seul
moment fléchissant en flexion simple) est l’axe z.
4.3 Flexion simple

4.3.1 Poutres à inertie constante

La flexion simple concerne de nombreuses pièces : solives, poutres et tous autres


éléments soumis à un chargement perpendiculaire à la fibre neutre. On parle de
flexion simple lorsque l’élément n’est soumis qu’à de la flexion dans un seul plan et
que l’effort normal est nul. C’est souvent le critère de déformation (voir la Partie 5)
qui est dimensionnant. La Vérification du cisaillement aux appuis est présenté dans
la section suivante.

On vérifiéra que :
σm, d
≤1
k crit . f m , d

 σ m ,d est la contrainte de flexion maximale, telle que

‖M fz‖
σ m ,d =
IG zz

v
 f m ,d la résistance de calcul à la flexion :
f m ,k
f d=k mod . k h . k sys .
γM

Dans les équations précédentes, M fz est le moment de flexion ultime, I G le moment


zz

quadratique de la section et v la distance entre l’axe neutre et les bords supérieur et


inférieur de la section.

Pour une section rectangulaire b×h,

3
bh h
IG = et v=
zz
12 2

Et Le coefficient d’effet système k sys est à prend en compte lorsque plusieurs


éléments fléchis sont connectés latéralement par un système de redistribution des
charges (cas des poutres supportant un plancher ou des fermes dont l’espacement
est inférieur à 1.20 m et dont les liteaux ou pannes jouent ce rôle de transfert de
charge). Dans ces cas, on prendra k sys=1.1
Le coefficient d’instabilité de déversement k crit prend en compte le risque de
déversement de la poutre. Dans le cas où le déplacement latéral de la face
comprimée est bloqué (platelage sur solives, volige sur chevrons), le risque de
déversement est évité et k crit =1 Dans les autres cas, on détermine k crit en fonction de
l’élancement relatif en flexion :
 Élancement relatif en flexion

λ rel. m=
√ f m ,k
σ m , crit
Où σ m ,crit est la contrainte de flexion critique déterminée en adoptant les valeurs de
rigidité à 5%. Pour une poutre rectangulaire en bois résineux (BM ou BLC), de
section b × h, on adoptera :
2
0 , 78 b
σ m ,crit = E m ,0 , k
h . l ef
La longueur éfficace l ef est définie à partir de la portée réelle l dans le Tableau ci-
dessous

On détermine ensuite k crit


k crit =1 pour λ rel, m ≤ 0.75
k crit =1.56−0.75 λrel ,m pour 0.75< λrel , m ≤ 1.4
2
k crit =1/ λ rel, m pour 1.4< λrel ,m
Remarque importante : il n’y a pas a priori de risque de déversement pour
les poutres de faible élancement vertical, c’est-à-dire tant que h < 6b.

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