Cours Droit de La Comptabilité Publique 2023 2

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UNIVEERSITE DE YAOUNDE II-SOA

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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES

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DEPARTEMENT DE DROIT PUBLIC INTERNE

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COURS DE DROIT DE LA COMPTABILITE


PUBLIQUE

Cour dispensé par :


Dr. Jean – Jacques Christian MEMONO
Chargé de cours en droit public
Expert consultant au Programme Supérieur de Spécialisation en
Finances Publiques (PSSFP)
Chef service du Contentieux de l’Université de Yaoundé II
Courriel : [email protected] / [email protected]
Tél : 690 62 94 44 / 675 18 26 23

Avril – Mai 2023

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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

- BAHOUGNE (Louis) et CAMUS (Aurelien), Droit de la


comptabilité publique, Paris, PUF, 2020.

- BARILARI (André), Les contrôles financiers comptables


administratifs et juridictionnels des finances publiques, Paris,
LGDJ, 2003, 180p.

- OWONA NDOUGUESSA (Frand Landry), Le bréviaire des


finances publiques camerounaises – contribution à l’intelligibilité
des lois du 11 juillet 2018, Yaoundé, Afrédit, 2020, 273p.

- DAMAREY (Stéphanie), Droit de la comptabilité publique,


Lextenso Editions, 2017, 142p.

- CATTEAU (Damien), Droit budgétaire et comptabilité publique.


LLF et GBCP. 2017-2018, 4e éd., Hachette supérieure, 2017, 168p.

- ANTOINE (Joseph), Lexique thématique de la comptabilité.


Dictionnaire spécialisé et explicatif, Bruxelles, éditions DE
BOECK Université et explicatif, 2008, 489p.

- PETIT (Serge), La responsabilité pénale des agents des trois


fonctions publiques, Paris, berger-Levrault, Février 2001, 370p.

- Conseil d’État, La responsabilité pénale des agents publics en cas


des infractions non intentionnelles, Études du Conseil d’État, Paris,
La documentation française, 1996, 197p.

- BOUVIER (Michel) (Dir.), Réforme des finances publiques,


démocratie et bonne gouvernance, Actes de la première université
de printemps de finances publiques du Groupement Européen de

2
Recherches en Finances Publiques (GERFIP), Paris, LGDJ, 2004,
396p.

- MEDE (Nicaise) (dir.), Constitutions et documents financiers.


Espaces UEMOA, vol. II, L’harmattan Sénégal, 2018, 480p.

- Étude en l’honneur de Loïc PHILIP. Constitution et finances


publiques, Ed. économica, 2005, 622p.

- DOUAT (Étienne) BADIN (Xavier), Finances publiques, 3e éd


mise à jour, Paris, PUF, 2006, 485p.

- BOUVIER (Michel), Les Finances Publiques, LGDJ, 2019.

- BAUDU (Aurélien), Droit des finances publiques, Dalloz, 2015,


839p.

- Guide didactique de la directive N°01/11-UEAC-190-CM-22 du 19


décembre 2011 relative aux lois de finances au sein de la
communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC).

- Guide didactique de la directive n°02/11-UEAC-190-CM-22


relative au règlement général de la comptabilité publique.

- Guide didactique de la directive N°04/2011-UEAC-190-CM-22 du


19 décembre 2011 relative à la nomenclature budgétaire de l’État.

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OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES.

Suivant l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du


citoyen de 1789, « la société a le droit de demander compte à tout agent
public de son administration ». La comptabilité publique poursuit ainsi
une triple finalité. C’est non seulement un outil d’information financière de
l’État, mais aussi un important mécanisme de sa gestion et de son contrôle.
Si le droit budgétaire répond à une logique ex anté de prévision, le droit de
la comptabilité publique tend vers une finalité ex post. C’est dire qu’il
organise la mise en œuvre des crédits budgétaires et la réalisation des
recettes de manière à pouvoir en retracer l’usage et rendre compte.

Globalement le droit de la comptabilité publique est l’ensemble des


règles qui organisent la production de l’information financière permettant
ainsi :

1. De saisir, de classer, d’enregistrer et de contrôler les données des


opérations budgétaires, comptables et de trésorerie afin d’établir des
comptes réguliers et sincères ;
2. De présenter des états financiers reflétant une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat à la date de
clôture de l’exercice budgétaires de l’ensemble des personnes
publiques ;
3. De contribuer au calcul du coût des actions ou des services ainsi
qu’à l’évaluation de leur performance.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE.

Sans véritablement s’affirmer comme une discipline autonome,


l’enseignement du cours du droit de la comptabilité publique se justifie à la
fois par sa filiation et sa contextualisation. En effet, ce cours peut être
qualifiée de « droit sectoriel » en raison de son rattachement à deux
disciplines fondamentales du droit public liées au fonctionnement de l’État
(finances publiques, droit administratif). Par ailleurs, son actualité se
justifie par le dynamisme de son évolution historique. Celle – ci se situe
dans la mouvance générale d’importation des méthodes de gestion à succès
du secteur privé ou marchand vers le secteur public. Depuis plusieurs
dizaines d’années, un rapprochement des règles de la comptabilité publique
et de la comptabilité privée peut être observé. Ce transfert de technologies
juridiques est résumé au travers de l’expression « New public
management ».

Dans l’optique de garantir une meilleure intelligibilité du discours, la


présente introduction va s’articuler autour de trois points majeurs : la
définition et les principales articulations du droit de la comptabilité
publique (I), ses sources (II) et son évolution historique (III).

I- LA DÉFINTION ET LES PRINCIPALES


ARTICULATIONS DU DROIT DE LA
COMPTABILITÉ PUBLIQUE.

Le droit de la comptabilité publique fait l’objet d’une double


définition : l’une au sens strict, l’autre au sens large.

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- Stricto sensu, le droit de la comptabilité s’appréhende comme
l’ensemble des règles relatives à la tenue des comptes de
l’ensemble des personnes publiques. En se positionnant comme la
suite du droit budgétaire, il se présente comme la discipline
juridique dont l’objectif est de rassembler les mécanismes
nécessaires à l’entrée en vigueur effective de la loi de finances
(acteurs et procédures d’exécution de la dépense publique) ;
- Lato ou latissimo sensu, le droit de la comptabilité publique
s’assimile à l’ensemble des règles juridiques déterminant les
obligations et les responsabilités des ordonnateurs et comptables,
en plus des règles d’exécution des recettes et dépenses des
personnes publiques. En retenant cette définition, cette discipline se
confond ainsi au droit des comptes publics (acteurs, procédures
d’exécution, reddition et certification des comptes).

Il existe quatre types de comptabilités :

- La comptabilité budgétaire chargée de retracer l’exécution des


recettes et des dépenses autorisées par le budget ;
- La comptabilité générale qui retrace l’ensemble des opérations
financières de l’État, l’évolution de son patrimoine et sa situation
financière ;
- La comptabilité d’analyse des coûts destinée à analyser et
connaitre les coûts de chacune des différentes actions de chaque
programme ;
- La comptabilité des matières, titres et valeurs destinée à décrire
les existants des biens mobiliers et immobiliers, des stocks et des
valeurs inactives.

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Ces comptabilités sont différentes de la comptabilité nationale qui
est un cadre comptable harmonisé au niveau mondial, construit pour
fournir des informations macroéconomiques utiles pour déterminer les
politiques économiques.

De ce qui précède, le droit de la comptabilité publique a pour objet la


production de l’information financière pour une meilleure compétitivité de
l’ensemble des organismes publics. Cette information est destinée soit à
l’usage externe de l’entité publique concernée (communication
financière), soit à un usage interne (gestion et amélioration de la
performance).

II- LES SOURCES DU DROIT DE LA COMPTABILITÉ


PUBLIQUE.
 LES SOURCES NATIONALES

- Loi n°2007/06 du 26 décembre 2007 portant régime financier de


l'État.
- Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement général de la
comptabilité publique ;

- Loi N°2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État


et des autres entités publiques ;

- Loi N°2018/011 du 11 juillet 2018 portant code de transparence et de


bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au
Cameroun ;

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- Décret N°2020/375 du I7 juillet 2020 portant règlement général de la
comptabilité publique (c’est le document fondamental du droit de
la comptabilité publique. Il est à la fois le symbole de la
codification d’un droit administratif, mais aussi l’expression
d’un droit sectoriel des finances publiques).

 LES SOURCES COMMUNAUTAIRES.

- La directive n°01/11/UEAC-190-CM-22 relative aux lois de


finances en zone CEMAC.

- Guide didactique de la directive N°01/11-UEAC-190-CM-22 du 19


décembre 2011 relative aux lois de finances au sein de la
communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC).

- Guide didactique de la directive n°02/11-UEAC-190-CM-22 relative


au règlement général de la comptabilité publique.

- Guide didactique de la directive N°04/2011-UEAC-190-CM-22 du


19 décembre 2011 relative à la nomenclature budgétaire de l’État.

 LES SOURCES INTERNATIONALES.

Il s’agit ici, des normes comptables internationales du secteur public.


Elles sont l’œuvre d’un comité créé par la Fédération internationale des
experts-comptables (IFAC). Il s’agit respectivement des Normes IPSAS
(International public sector accounting standard) qui ont succédé en 2001
aux « Normes IAS » (International accounting standards) fixé par le

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Conseil des normes comptables internationales du secteur public (IPSAS
Board), dans le cadre plus général de IASCF (International accounting
standards committe foundation). Ces standards internationaux en matière
comptable ont pour objectif d’améliorer la qualité de l’information
financière et comptable des entités du secteur public, pour permettre des
décisions d’allocation de ressources fondées sur l’information fiable et
ainsi améliorer la transparence financière et la responsabilité des acteurs
publics. Selon William GILLES, « les normes comptables ont pour
objectif d’améliorer la qualité de l’information comptable des
administrations publiques ». C’est sans doute la raison pour laquelle la
matière atteint tous les niveaux du processus budgétaire.

III- L’ÉVOLUTION HISTORIQUE DU DROIT DE LA


COMPTABILITÉ PUBLIQUE AU CAMEROUN.

La nécessité d’édicter des règles pour assurer la régularité des


opérations budgétaires et comptables est une exigence ancienne. Au
Cameroun précisément, la comptabilité publique au lendemain de
l’indépendance et l’unification était régie par l’ordonnance n°02/OF/4 du
07 février 1962 les modes de présentation, les conditions d’exécution du
budget de la République du Cameroun, de ses recettes, de ses dépenses et
de toutes les opérations s’y rapportant. Ce texte remplaçait le décret
français du 30 décembre 1912 sur le régime financier des colonies. La
comptabilité issue de cette ordonnance était embryonnaire malgré
l’avènement du premier plan comptable de l’État en 1967 (comptabilité de
caisse, tenue des comptes en partie simple, réseau comptable centralisé
avec le directeur du trésor comme seul comptable public assignataire).
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Seuls les comptes administratifs et la loi de règlement étaient produits. En
1997, la déconcentration du réseau comptable (création de 12 postes
comptables) et l’adoption d’une comptabilité en partie double
constitueront des avancées notables. Réforme consolidée en 2011 par
l’adoption de six directives portant cadre harmonisé des finances publiques
en zone CEMAC. Celles – ci vont être transposées dans notre juridique
interne par le décret n° 2020/375 du I7 juillet 2020 portant règlement
général de la comptabilité publique. Grâce aux innovations induites par ce
nouveau dispositif normatif, la comptabilité publique devient désormais un
véritable outil d’aide à la prise de décision en matière financière.

PLAN DU COURS

Ière PARTIE : LES ACTEURS DU DROIT DE LA COMPTABILITÉ


PUBLIQUE
Chapitre I : les organes d’exécution de la loi des finances.
Section I : les organes à compétence spécialisée.
Section II : les organes bénéficiant des crédits.
Chapitre II : les agents d’exécution de la loi des finances
Section I : leur identification : l’ordonnateur et le comptable.
Section II : l’organisation rationnelle des fonctions des agents.

IIIème PARTIE : LES PROCÉDURES D’EXÉCUTION DES


DÉPENSES PUBLIQUES.
Chapitre I : les opérations d’exécution de la loi des finances.
Section I : l’exécution du budget.
Section II : la gestion de la trésorerie.

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Chapitre II : le contrôle de l’exécution de la loi des finances
Section I : le contrôle non juridictionnel.
Section II : le contrôle juridictionnel.

IIIème PARTIE : LA REDDITION ET LA CERTIFICATION DES


COMPTES PUBLICS.
Chapitre I : la reddition des comptes publics.
Chapitre II : la certification des comptes publics.

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PARTIE I : LES INSTITUIONS D’EXECUTION DE LA LOI
DE FINANCES.

Deux catégories d’institutions importantes sont ici prises en compte :


les organes (chapitre I) et les agents (chapitre II).

- CHAPITRE I : LES ORGANES D’EXECUTION DE LA LOI


DE FINANCES.

L’exécution de la loi des finances interpelle deux grandes catégories


d’organes : les organes à compétence spécialisées (section I) et les organes
destinataires de crédit (section II).

SECTION I: LES ORGANES À COMPÉTENCE


SPÉCIALISÉES.

La compétence spécialisée ici porte sur la matière financière.


Interviennent alors dans ce cadre que les institutions de l’État ayant
pour mission principale de cordonner l’exécution (I) et les institution
sectorielle dans l’exécution (II).

I- L’institution de coordination de l’exécution.

L’exécution de la loi des finances s’opère sous la coordination


générale du ministre des finances. Suivant l’article 63 de loi N°2018/012
du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État et des autres entités, il
est responsable, en liaison avec les autres ministres sectoriels, de la bonne

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exécution de la loi de finances et du respect des soldes budgétaires. Il est
l’ordonnateur principal du budget de l’État. C’est la personne ayant qualité
pour prescrire l’exécution des recettes et des dépenses inscrites au budget
de l’État. Le ministre chargé des finances est ordonnateur principal unique
des recettes du budget général, des comptes spéciaux du Trésor, à
l’exception des comptes d’affectation spéciale (l’article 37 de la directive
relative aux lois de finances), et de l’ensemble des opérations de trésorerie
et de financement. Il prescrit l’exécution des recettes, constate les droits de
l’État, liquide et émet les titres de créances correspondants. Il est aussi
ordonnateur principal des crédits des programmes de son ministère. Ce
dernier prend toutes les disposition nécessaires pour que la loi de
finances produise effectivement tous les effets juridiques escomptés.

En droit camerounais, cette autorité est investie dans l’exercice de


ses fonctions à la suite d’une nomination par le Président de la
république chef de l’État (voir article 12 de la constitution camerounaise).
Ses attributions en matière financière sont généralement définies par ce
dernier. Ainsi, la loi de finances promulguée, le ministre de finances
adopte dès le début de l’année la circulaire portant exécution du
budget de l’État et des entités publiques. Cet acte juridique marque en
réalité l’entrée en vigueur effective de la loi de finances. Il interpelle par
son contenu les agents publics intervenant dans le processus d’exécution
du budget pour leur donner les orientations spécifiques à prendre en
compte à cet effet.

II- Les institutions financières à compétence sectorielle.

Plusieurs institutions rattachées au ministère des finances participent


à l’exécution de la loi de finances en fonction de leurs compétences. Il
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s’agit notamment : de la Direction Générale du Budget (DGB) , de la
Direction Générale des Impôts (DGI), la Direction Générale des
Douanes (DGD), la Direction Générale du Trésor, de la coopérations
financière et monétaire du trésor, de la coopération financière et
monétaire (DGTCFM) ; de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA)
et de la Société de Recouvrement des Créances (SRC).

Deux catégories peuvent être aussi retenues pour opérer une


classification de toutes ces institutions sectorielles en matière financière. Il
s’agit d’une part des institutions sectorielles sous tutelle du MINFI (B) et
d’autre part des institutions sectorielles sous l’autorité hiérarchique du
MINFI (A).

A- Les institutions sectorielles sous l’autorité hiérarchique du


MINFI.

Il s’agit ici des directives générales du Ministère des finances :

- La Direction Générale du Budget : placée sous l’autorité d’un


directeur général du budget, cette institution parmi ses missions la
préparation administrative technique des projets de la loi des finances. À
cela s’ajoute le suivi et l’évaluation des différents crédits ouverts dans la
loi des finances pour le compte des chapitres budgétaires.

- La Direction Générale des Impôts : placée sous l’autorité d’un


directeur général des Impôts, cette institution assure les missions de
prélèvement, de collecte et de recouvrement des différentes recettes
fiscales dues par les contribuables au profit de l’État.

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- La Direction Générale des Douanes : placée sous l’autorité d’un
directeur général des douanes, elle assure dans le cadre de ses missions le
prélèvement des recettes fiscales douanières dues par le contribuable
dans le cadre des opérations d’importations et d’exportations.

- La Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière


et Monétaire : placée sous l’autorité d’un DG du trésor, elle assure dans
le cadre de ses missions la protection du patrimoine de l’État. Elle assure
également les opérations de compatibilités : comptabilité budgétaire,
générale, analytique des coûts et de valeurs.

B- Les institutions sectorielles sous tutelle.

Érigées en établissements publics, ces institutions sont notamment


entre la CAA et la SRC :

- La CAA : placée sous l’autorité d’un Directeur Général, cette


institution bénéficie d’une autonomie administrative et financière. Elle a
pour principal mission de procéder à l’apurement de la dette inhérente
et extérieure de l’État.

- La SRC : placée sous l’autorité d’une DG, cette institution


bénéficie d’une autonomie administrative et financière. Elle a pour
mission principal d’assurer le recouvrement des créances de l’État.

SECTION II : LES ORGANES BÉNÉFICIANT DES CRÉDITS.

Les crédits ouverts par la loi des finances sont affectés à des
institutions centralisées (I) et à des institutions décentralisées (II) sur le
territoire de l’État.

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I- Les institutions centralisées.

ces institutions se distinguent parmi les organes ou pouvoirs


publics constitutionnels d’une part et les différents départements
ministériels d’autre part :

- Les organes ou pouvoirs publics constitutionnels sont bénéficiaires


de crédits ouverts par l’autorisation parlementaire. Ce sont la Présidence
de la République, l’Assemblée Nationale, le Sénat, la Cour Suprême, le
Conseil Économique et Social, le Conseil Constitutionnel. Dans la loi des
finances, ces différents organes correspondent au chapitre budgétaire
organes constitutionnels.

Les crédits budgétaires qui leurs sont octroyés sont gérés de


manière autonome et spéciale de part les missions de souveraineté qu’ils
accomplissent.

Les départements ministériels autant que chaque régime


budgétaire dans la loi de finance sont plutôt assujettis à une règle
ordinaire de la comptabilité publique. Il ressort alors que pour
l’exécution de crédits ouverts qui leurs sont affectés, il n’existe pas
ici de règles dérogatoires.

II- Les institutions décentralisées bénéficiaires de crédits.

De part sa forme unitaire décentralisée, les CTD sont assujettis


aux règles de la comptabilité publique, les communes et éventuellement
les régions bénéficient de tout un régime financier spécial suivant les
termes de la loi du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État, des
autres Entités et du Code des Collectivités territoriales du 24 décembre

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2019. Il en n’est de même des Établissements publiques régis par la loi
du juillet 2017.

CHAPITRE 2 : LES AGENTS D’ÉXÉCUTION DE LA LOI DE


FINANCES.

L’exécution de la loi de finances ne peut être effective sans les


institutions mais aussi et surtout, sans les hommes investis des fonctions
précises. Celles-ci correspondent à des agents auxquels des compétences
spécifiques sont reconnues. Ils exercent leurs différentes fonctions en droit
public financier selon une rationalité particulière.

L’étude qui leur est consacrée ici, se rapporte d’une part à leur
identification (section 1) et d’autre part, à l’organisation de leurs fonctions
(section 2).

SECTION 1 : L’IDENTIFICATION DES AGENTS.

Suivant les termes de la loi n°2018/012 du 11 juin 2018 portant


régime financier de l’État et des autres entités publiques, trois catégories
d’agents publics, participent à l’exécution à savoir : l’ordonnateur (I), le
contrôleur financier (II) et le comptable public (III).

I- L’ordonnateur.

Deux considérations sont ici importantes à savoir : le statut (A) et les


attributions de l’ordonnateur (B).

A- Le statut de l’ordonnateur.
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Suivant l’article 4 du décret n°2020/375 du 07 juillet 2020 portant
règlement général de la comptabilité publique, est ordonnateur, toute
personne ayant qualité pour prescrire l’exécution des recettes et des
dépenses inscrites au budget de l’État, ou des autres entités concernées.
C’est une personne ayant qualité, au nom de l’État, d’une CTD ou d’un
établissement public, pour contracter, constater une créance ou une dette,
ou encore pour ordonner, soit le recouvrement d’une créance, soit le
paiement d’une dette. Il jouit de ce fait d’importantes fonctions
administratives ayant un certain nombre de répercussions financières par
rapport à la loi de finances. Deux modes d’accès au statut d’ordonnateur
peuvent être identifiés.

D’une part, la nomination proprement dite intervenant par un


acte administratif d’un supérieur hiérarchique (exemple : la
nomination des doyens de facultés et d’universités publiques par le
Président de la République).

D’autre part, l’élection démocratique d’un maire choisi parmi


tant d’autres. L’ordonnateur exerce donc ses fonctions pour un temps
bien déterminé.

B- Les fonctions de l’ordonnateur.

L’ordonnateur participe à l’exécution de la loi de finances en prenant


des actes administratifs liés aux dépenses publiques et aux recettes
publiques. De manière générale, ils procèdent aux engagements,
liquidations et ordonnancements des dépenses inscrites au budget. La
liquidation et l’ordonnancement sont concomitants et doivent intervenir
immédiatement après la certification du service fait. Les ordonnateurs

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émettent les ordres de mouvement affectant les biens et matières de l’État.
Ils veillent, sous leur propre responsabilité, à la tenue de la comptabilité
auxiliaire des matières, valeurs et titres de l’État et participent ainsi à la
tenue de la comptabilité générale de l’État sous le contrôle du comptable.

L’ordonnateur reste cependant, accrédité par dépôt de leurs


signatures auprès des comptables publics assignataires des opérations de
recettes et de dépenses inscrites au budget dont ils prescrivent l’exécution.

Les actes de ces derniers (engagement, liquidation et


ordonnancement) sont retracés dans la comptabilité budgétaire permettant
de suivre le déroulement des opérations budgétaires et d’effectuer le
rapprochement avec les écritures des comptables publics.

Les ordonnateurs disposent d’un pouvoir d’initiative discrétionnaire,


dans le cadre défini par l’autorité budgétaire en matière de dépenses. Ils
décident librement de leur opportunité afin d’assurer le fonctionnement des
services publics. Cette liberté disparait pour les principaux postes de
dépenses (Les dépenses de personnel, qui sont des dépenses sans
ordonnancement préalable) et les charges de la dette. Cette liberté se
manifeste par la non-obligation d’engager la dépense ou la possibilité de
l’engager à un niveau moindre que celui autorisé par la loi de finances.

Pour les opérations d’exécution de la dépense publique, on distingue


trois catégories d’ordonnateurs : les ordonnateurs principaux, les
ordonnateurs délégués (chef des administrateurs auquel on compte
assigner des compétences précises).

En matière d’exécution de recette publique, l’ordonnateur prend


les actes administratifs relatifs à la constatation d’une créance de l’État, la

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liquidation de la recette et l’ordonnancement de la dépense et
l’ordonnancement de la recette.

Toutefois, on peut spécialement penser à une catégorie d’ordonnateur


principal, les chefs de département ministériel qui auraient expressément
reçu une autorisation de la part du ministre de finance, pour procéder au
recouvrement des recettes publiques.

II- Le contrôleur financier.

C’est l’opération de vérification, par un agent public, de la régularité


budgétaire d’une dépense publique antérieurement à ses engagements et
ordonnancements. Il est un maillon important dans la chaine d’exécution
de la dépense publique. Il est nommé par le ministre des finances et ne peut
être révoqué que par celui-ci.

C’est une innovation dans la loi n°2018/012 du 11 juillet 2018 : il a


existé des contrôleurs en droit financier camerounais dans le cadre des
décrets, mais aucune loi sur le droit financier ne faisait mention de leurs
attributions jusqu’à ce dernier texte.

Dans l’exercice de ses compétences, le contrôleur financier


participe l’engagement en matière d’exécution de la dépense publique. En
réalité, lorsque l’ordonnateur prend l’acte de d’engagement de la dépense,
le contrôleur financier vérifie, s’assure de l’existence de l’autorisation
d’engagement et des crédits des paiements de ladite dépense. En d’autres
termes, il s’assure de la disponibilité et la soutenabilité de ceux-ci par
rapport à la dépense engagée. Il appose son visa favorable ou défavorable
selon les cas suivant la disponibilité ou l’indisponibilité des crédits par
rapport à l’engagement d’une dépense publique.

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NB : le contrôleur financier se présente alors comme conseiller de
l’ordonnateur de dépense publique.

III- Le comptable public.

Deux points méritent ici l’attention il s’agit du statut du comptable


(A) et ses attributions (B).

A- Le statut du comptable public.

Est comptable public tout agent public régulièrement habilité à


effectuer, à titre exclusif et au nom de l’État ou des autres entités
publiques, des opérations de recettes, de dépenses ou de maniement de
titres, soit au moyen de fonds et valeurs dont il a la garde, soit par virement
interne d’écritures, soit par l’intermédiaire d’autres comptables. Au regard
du décret n°2020/375 du 07 juillet 2020 portant règlement général de
la comptabilité publique, est comptable public toute personne nommée en
cette qualité par le ministre des finances. On dit alors que le comptable
public est agent accrédité à un poste comptable.

On distingue ainsi plusieurs catégories de comptables :

 Les comptables deniers et valeurs : les comptables deniers et


valeurs sont des personnes habilitées au maniement et à la conservation des
fonds publics, des valeurs qui sont des valeurs de portefeuille, bons, traites,
obligations, rentes et actions de société.

 Les comptables d’ordre : les comptables d’ordre sont ceux qui


centralisent et présentent dans leurs écritures et leurs comptes les
opérations financières exécutées par d’autres comptables. Toutefois, les

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fonctions de comptable d’ordre ne sont pas incompatibles avec celles de
comptable deniers et valeurs.

Chaque catégorie de comptable ainsi définie peut être qualifiée de


comptable principal ou secondaire comme c’est le cas au Cameroun ou de
comptable supérieur ou subordonné, de comptable centralisateur ou non
centralisateur.

Le comptable supérieur est le comptable qui a sous son autorité


hiérarchique un ou des comptables subordonnés. Le comptable principal
est le comptable qui rend directement ses comptes à la Chambre des
comptes.

Il a sous sa responsabilité des comptables secondaires. Le comptable


centralisateur est celui qui centralise les opérations des comptables
inférieurs non centralisateurs.

Les comptables des administrations financières des Impôts et des


Douanes sont des fonctionnaires ou agents ayant qualité de comptables
deniers et valeurs, chargés en particulier du recouvrement d’impôts, de
droits, de redevances et de recettes diverses, ainsi que des pénalités fiscales
et des frais de poursuite dans les conditions fixées par le Code Général des
Impôts et le Code des Douanes.

Les comptables des administrations financières peuvent être


organisés en réseaux de postes comptables comprenant des comptables
supérieurs ou subordonnés, principaux ou secondaires, distincts du réseau
du Trésor dans les conditions fixées par les réglementations nationales. Les
opérations des comptables des administrations financières sont centralisées
dans les écritures du Trésor.

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B. Les attributions du comptable public.

Le comptable public intervient dans l’exécution des recettes


publiques, l’exécution de la dépense publique, la conservation des fonds et
du patrimoine public.

En matière d’exécution de la dépense publique, le comptable


public procède à l’acte matériel du paiement de la dette publique.

Cependant avant tout acte de paiement, le comptable opère un


contrôle pour s’assurer de la régularité de la dépense ordonnée par
l’ordonnateur. Il s’assure du service fait.

Dans le cadre de l’exécution des recettes, le comptable public


procède à l’acte matériel de recouvrement de celles-ci. Cependant il doit
s’assurer au préalable que ladite recette a été régulièrement autorisée par
l’autorité compétente.

De manière plus détaillé, il est chargé de :

 La prise en charge et le recouvrement des rôles, titres de


perception, bulletins de liquidation et ordres de recettes non fiscales qui lui
sont remis par un ordonnateur, des créances constatées par un contrat ou un
marché public, un titre de propriété ou tout autre titre ou acte dont il assure
la conservation ainsi que l’encaissement des droits au comptant et des
recettes de toute nature que les administrations publiques sont habilitées à
recevoir ;

 Le visa, la prise en charge et le règlement des dépenses, soit sur


ordre émanant d’un ordonnateur accrédité, soit au vu des titres présentés

23
par les créanciers, soit de sa propre initiative, ainsi que la suite à donner
aux oppositions et autres significations;

 La garde et la conservation des fonds, valeurs, titres et matières


appartenant ou confiés à l’État ou aux autres administrations publiques ;

 Le maniement des fonds et les mouvements des comptes de


disponibilités ;

 La conservation des pièces justificatives des opérations et des


documents de comptabilité ;

Sous l’autorité du ministre chargé des finances, les comptables


directs du Trésor, principaux ou secondaires, exécutent toutes opérations
budgétaires, de trésorerie et de financement de l’État, des budgets annexes
et des comptes spéciaux du Trésor.

Les comptables publics peuvent avoir sous leur autorité des


régisseurs de recettes et/ou d’avances. Ces régisseurs de recettes et/ou
d’avances sont habilités à exécuter des opérations d’encaissement ou de
décaissement. Ils sont personnellement et pécuniairement responsables de
leurs opérations.

Le comptable public de rattachement a l’obligation de contrôler sur


pièces et sur place les opérations et la comptabilité des régisseurs. Il est
personnellement et pécuniairement responsable des opérations des
régisseurs dans la limite des contrôles qui lui incombent. Les modalités de
création, de fonctionnement des régies de recettes et des régies d’avances,
ainsi que les conditions de nomination des régisseurs sont fixées par les
règlementations nationales. Les régies d’avances doivent être plafonnées

24
quant à leur montant et être limitées aux menues dépenses ayant un
caractère répétitif et urgent.

Les comptables publics sont accrédités auprès des ordonnateurs ainsi


que, le cas échéant, des autres comptables publics avec lesquels ils sont en
relation par dépôt de leurs actes de nomination. Ils peuvent déléguer leurs
pouvoirs à un ou plusieurs mandataires ayant qualité pour agir en leur nom
et sous leur responsabilité. Sauf dérogation autorisée par le ministre chargé
des finances, le mandataire doit être choisi parmi les agents du poste. Le
mandataire est accrédité dans les mêmes conditions que le comptable
titulaire.

Il exerce également un contrôle en matière de recettes. Il s’agit


respectivement :

 D’autorisation de percevoir les recettes, dans les conditions


prévues, pour l’État et chaque catégorie d’administrations
publiques, par les lois et règlements ;

 De la mise en recouvrement et de la liquidation des créances ainsi


que de la régularité des réductions et des annulations de titres de
recettes.

En matière de dépenses, on peut avoir le contrôle de la qualité de


l’ordonnateur ou de son délégué, et de l’assignation de la dépense o de la
validité de la créance, portant sur :

 La justification du service fait, résultant de la certification délivrée


par l’ordonnateur et confirmée par le contrôleur financier ainsi que
des pièces justificatives produites ;

25
 L’intervention préalable des contrôles, autorisations, approbations,
avis ou visas réglementaires ;

 La production des justifications et, le cas échéant, du certificat de


prise en charge à l’inventaire ;

 De l’application des règles de prescription et de déchéance ;

 Du caractère libératoire du règlement incluant le contrôle de


l’existence éventuelle d’oppositions, notamment de saisies-arrêts
ou de cessions.

En matière de patrimoine, le contrôle :

 De la prise en charge à l’inventaire des actifs financiers et non


financiers acquis ;

 De la conservation des droits, privilèges et hypothèques des


immobilisations incorporelles et corporelles.

Les comptables publics procèdent à l’arrêt périodique de leurs


écritures dans les conditions fixées par la réglementation comptable en
vigueur. Au 31 décembre de chaque année, ils procèdent obligatoirement à
l’arrêt de toutes les caisses publiques. À cette date, il est établi un procès-
verbal constatant et détaillant l’état de l’encaisse et des valeurs ainsi que
celui des comptes de dépôts justifiés par un état de rapprochement. Un acte
du ministre chargé des finances fixe les modalités relatives à
l’organisation, au déroulement, au délai de dépôt, d’exploitation et de
publication des rapports de ces opérations de contrôle.

26
SECTION 2: L’ORGANISATION RATIONNELLE DES
FONCTIONS DES AGENTS.

Les missions accomplies par les agents dans l’exécution de la loi des
finances obéissent à une répartition rationnelle des tâches. Ces derniers
sont encadrés par le principe de la séparation des ordonnateurs et
comptable (I) même si on y observe quelques dérogations (II).

I- Le principe de la séparation des ordonnateurs et comptables.

Suivant quelques considérations, le principe de la séparation des


ordonnateurs et comptables doit être étudié à travers sa signification (A) et
son application (B).

A- La signification de la séparation.

Le principe de la séparation d’ordonnateur et du comptable n’est ni


un principe à valeur constitutionnel, ni à valeur législative ni un principe
général du droit (CE 22 février 2008, syndicat national des services du
trésor-FO, n° 295281) mais un principe à valeur réglementaire qui permet
la perméabilité entre l’ordonnateur et le comptable.

Dans sa conception traditionnelle, ce principe résulte de deux


préoccupations essentielles.

D’une part la sécurité dans la gestion des fonds publics (le principal
objet de cette séparation est d’assurer un contrôle de la régularité des
recettes et des dépenses afin d’éviter les malversations financières. Il

27
garantit ainsi au comptable l’indépendance nécessaire dans l’exercice de
son contrôle destiner à garantir la sincérité et la fidélité des comptes dont il
a la charge).

D’autre part de la division rationnelle du travail (Il conduit ainsi à la


répartition fonctionnelle des services en fonction des différents stades
d’exécution des opérations).

Dérivée de la suite logique de la séparation des pouvoirs comme en


droit constitutionnel, la séparation des ordonnateurs et comptables est
consacrée en droit camerounais par les articles 7 à 9 du décret n°2020/375
du 07 juillet 2020 portant règlement général de la comptabilité
publique.

Suivant sa signification, la qualité de l’ordonnateur doit strictement


être distinguée de la qualité de comptable public dans l’exécution des
finances publiques. D’avantage, il est interdit une usurpation de fonction
de comptable publique par ordonnateur et inversement.

B- L’application de la séparation.

La règle de la séparation entre les ordonnateurs et les comptables


publics présente une certaine particularité dans son application. Le décret
de 2013 crée des incompatibilités dans la mise en œuvre de ce principe, il
est fait interdiction pour un ordonnateur d’avoir comme comptable
publique dans sa structure administrative, une personne avec laquelle il
partage un lien de parenté.

Cependant dans l’application de ce principe, la loi n°2018/012 du 11


juillet 2018, portant régime financier de l’État et les autres entités

28
publiques, donne la possibilité à un agent de cumuler les fonctions de
contrôleur financier et de comptable public.

Il n’existe pas de lien hiérarchique entre l’ordonnateur et le


comptable public. Ainsi à l’exception des dérogations précitées, la
méconnaissance de ce principe fait courir à son auteur des sanctions.

II- Les dérogations au principe de la séparation.

Les règles de la séparation entre ordonnateur et comptable public


peuvent être l’objet de quelques dérogations. Outre les dérogations
normatives (A), l’on peut évoquer les dépenses effectuées sans
ordonnancement (B).

A- Les dérogations normatives.

Ce sont des opérations financières qui sont exercées sur la diligence


d’un ordonnateur, sous réserve d’une information et validation a posteriori
par un comptable public. Il s’agit des régimes d’avance et des régimes de
recette.

-Les régimes d’avance, ce sont des dépenses publiques exécutées à


l’initiative de l’ordonnateur par un régisseur et à l’avance. Il enregistre,
sous réserve de la transmission posteriori de l’état des dépenses au
comptable assignataire.

-Les régimes de recette, il s’agit du recouvrement en urgence d’un


ensemble de recette sous la diligence de l’ordonnateur par un régisseur de
recette. Les opérations d’encaissement effectuées en urgence par le

29
régisseur de recette doivent être transmisses posteriori au comptable
assignataire pour enregistrement.

B- Des dépenses effectuées sans ordonnancement.

Dans le cadre de l’exécution de certaines dépenses, le formalisme lié


à l’intervention de l’ordonnateur peut être écarté. Ainsi les comptables
publics peuvent procéder à l’écoulement des prestations sans avoir besoin
qu’un acte d’ordonnancement pris par l’ordonnateur n’intervienne. Il en est
de même des dépenses salariales.

30
DEUXIÈME PARTIE : LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI DE
FINANCES

Mettre en œuvre la loi de finance revient à déclencher l’effectivité de


ses effets juridiques. Suivant cette considération, deux catégories doivent
être prises en compte : les opérations d’exécution et la loi de finances
(chapitre 1) et les opérations de contrôle de l’exécution de la loi de
finances (chapitre 2).

CHAPITRE I : LES OPÉRATIONS D’ÉXÉCUTION DE LA LOI DE


FINANCES.

Exécuter la loi de finances conduit à dégager deux catégories


d’opérations que sont : les opérations budgétaires (section 1) et les
opérations de gestion de la trésorerie (section 2).

SECTION 1 : L’EXÉCUTION DU BUDGET.

Constitué de l’ensemble des prévisions, de dépenses et des recettes


contenues dans la loi de finances, le budget général de l’État n’est qu’un
document fictif qui relève d’une vision à court terme (annuel). Celui-ci a
vocation à devenir réelle à travers la réalisation de toutes les dépenses et
recettes annoncées. Ainsi distingue-t-on l’exécution de dépenses publiques
(I), de l’exécution des recettes publiques (II).

31
I- L’exécution des dépenses publiques.

La mise en œuvre de la dépense publique obéit à quatre étapes :


l’engagement (A), la liquidation (B), l’ordonnancement (C) et le paiement
(D).

A- L’engagement de la dépense publique.

Relevant de la compétence de l’ordonnateur en tant


qu’administrateur, l’engagement de la dépense peut se présenter comme un
acte administratif unilatéral par lequel l’administration crée à sa charge une
dette qu’elle entend solder suivant une échéance précise. Cette opération
constitue l’administration comme un débiteur. (L’ouverture des
candidatures dans les postes d’emploi, le lancement d’un marché public).

L’acte d’engagement est contrôlé par le contrôleur financier. Celui-ci


s’assure au moins du respect par l’ordonnateur de l’autorisation
d’engagement c’est-à-dire la limite supérieure du montant de la dépense
pouvant être engagée.

B- La liquidation de la dépense publique.

Opération réalisée sous la diligence de l’ordonnateur, la liquidation


de la dépense publique consiste aux calculs mathématiques du montant
global de la dépense engagée, en considération des estimatifs prévus par
l’autorisation budgétaire.

32
C- L’ordonnancement de la dépense publique.

Relevant de la compétence de l’ordonnateur, l’ordonnancement se


présente ici comme l’acte par lequel l’administration atteste de
l’accomplissement du service fait.

Elle ordonne alors au comptable public de passer au paiement de la


dépense.

D- Le paiement de la dépense publique.

Étape exclusive sous la compétence du comptable public, le


paiement consiste pour celui-ci d’apprécier la dette de l’administration. Il
s’agit pour le comptable public de faire transiter les fonds correspondant au
montant de la dette de la caisse publique de l’État vers le patrimoine de
l’administré.

Toutefois, avant de procéder à une telle transaction, le comptable


public opère la certification administrative ayant préalablement été mise en
œuvre par l’ordonnateur. Il contrôle alors les crédits de paiement c’est-à-
dire la limite supérieure ou maximale du montant de la dépense pouvant
être ordonnancée. Il contrôle également le service fait.

NB : le comptable public peut refuser de procéder au paiement de la


dépense publique ordonnancée. Cependant, l’ordonnateur peut procéder au
contournement de ce refus en prenant un acte administratif appelé ordre de
réquisition qui fait injonction au comptable public de procéder au
paiement. Dans une telle situation, la responsabilité du comptable public
est alors déchargée et endossée par l’ordonnateur.

33
II- L’exécution des recettes publiques.

Quatre mouvements d’ensemble doivent ici être pris en considération :


l’émission d’un titre de créance, la liquidation de la créance,
l’ordonnancement et le recouvrement de la créance.

A- L’émission d’un titre de créance.

Il s’agit ici pour l’ordonnateur d’adopter un acte administratif par


lequel il constate l’existence d’une créance bénéficiant au patrimoine
public à l’endroit d’un administré. À titre d’exemple cet acte peut se
traduire par l’émission d’un avis de mise en recouvrement en matière
fiscale

B- La liquidation de la créance.

La constatation du droit de créance de l’État par l’ordonnateur


nécessite une évaluation mathématique de son montant. C’est ce qu’il
convient de retenir comme étant la liquidation. En matière fiscale par
exemple, il s’agit d’appliquer à la matière imposable le taux d’imposition
retenu par la loi.

C- L’ordonnancement de la créance.

C’est l’étape à l’occasion de laquelle l’ordonnateur donne l’ordre u


comptable public de procéder au recouvrement de la recette ou créance de
l’État.

34
D- Le recouvrement de la créance.

Après ordonnancement, la créance publique a vocation à être


recouvré. Cette opération consiste pour le comptable public à faire transiter
l’argent du patrimoine de l’administré vers la caisse publique. Il convient
d’observer alors que le paiement en nature encore appelé dation en
paiement est en principe interdit à l’initiative de l’administré.

Avant de procéder au recouvrement, le comptable public doit


s’assurer de l’existence effective de la créance en droit.

SECTION 2 : LA GESTION DE LA TRÉSORERIE

Comment se gère la fortune publique ? C’est à cette préoccupation


que s’évertue de répondre le décret n°2020/375 du 07 juillet 2020
portant règlement général de la comptabilité publique. Deux points
méritent l’attention ici : le trésor public (I) et les missions de celui-ci (II).

I- Le trésor public.

Institution chargée d’administrer le patrimoine public, le trésor


public dépend de la direction générale du trésor, de la coopération
monétaire et financière rattachée au MINFI. Il assure ses missions en
collaboration avec le ministère des domaines et des affaires foncières. Ce
sont particulièrement les agents formés dans le cadre de l’administration
des régies financières à l’ENAM, en particulier dans la branche du trésor
qui sont investis des missions au sein du trésor public.

Ils répondent tous devant le MINFI puisqu’ils sont nommés par


celui-ci. On y retrouve des agents comptables, des percepteurs, les
receveurs municipaux, les trésoriers payeurs généraux.

35
Le trésor public peut dans certains cas particuliers s’entourer de
services, de personnes physiques ou morales pour assurer la collecte et la
conservation des fonds publics. Ces collaborateurs sont alors appelés les
correspondants du trésor.

II- Les missions du trésor public.

Quelques missions importantes incombent au trésor public :

-L’évaluation de la fortune publique : il s’agit d’identifier et de


dénombrer en les classant tous les biens meubles et immeubles en
numéraire et en valeurs qui font partie du patrimoine de l’État et des autres
entités publiques ;

-La conservation de la fortune publique : il s’agit d’assurer la


protection et l’administration des transactions qui s’applique sur les biens
publics. Ainsi dans ce cadre, le trésor public doit pouvoir identifier les
mouvements d’entrée et de sortie des biens publics.

Le trésor assure alors les opérations de banque de l’État en


conservant la fortune publique, mais aussi en organisant les mouvements
de prêt et d’emprunt.

36
CHAPITRE 2 : LE CONTRÔLE D’EXÉCUTION DE LA LOI DES
FINANCES
La transparence et la bonne gouvernance comme lignes de conduite
dans la gestion des finances publiques camerounais impliquent une
vérification de la régularité des opérations menées. Ayant pour référence
l’exécution de la loi des finances, ce contrôle se décline suivant deux
mouvements importants : le contrôle non juridictionnel de la loi des
finances et le contrôle juridictionnel de l’exécution de la loi des finances.

SECTION 1 : LE CONTRÔLE NON JURIDICTIONNEL DE


L’EXÉCUTION DE LA LOI DES FINANCES

S’il est non juridictionnel, le contrôle de la gestion financière de l’État


se fait par l’administration (I) et le parlement (II).

I- Le contrôle administratif des finances publiques.

Le contrôle administratif s’effectue conformément à l’article 83 de


loi N°2018/012 portant régime financier de l’État et des autres entités
publiques. Ce dernier vise à s’assurer de la bonne gestion ou de la
mauvaise gestion des finances publiques pendant l’exécution de la loi de
finance et après l’exécution de cette dernière.

Pendant l’exécution de la loi de finance, le contrôleur financier et le


comptable public chacun à son niveau de compétence veillent à la
régularité de toutes les étapes et opérations relatives à l’exécution du
budget et à la gestion de la trésorerie. Ils donnent alors leurs avis favorable
ou défavorable selon les cas.

37
Après l’exécution de la loi de finances, le contrôle administratif se
fait non seulement par la réalisation des audits des comptes publics mais
également par l’intervention d’organes administratifs spécialisés dans le
contrôle à savoir : le CDEF, le CONSUPE, l’ANIF (traquer le blanchiment
d’argent), CONAC

II- Le contrôle politique ou parlementaire.

L’exécution de la loi de finance n’échappe pas au contrôle des


parlementaires (article 35 de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996,
article 85 de loi N°2018/012 portant régime financier de l’État et des autres
entités publiques, article 41 de la loi N°2018/011 portant code de
transparence et de bonne gouvernance). Deux mécanismes sont mis en
contribution en droit camerounais pour s’acquérir de la gestion opérée par
les comptables public et les ordonnateurs :

-Le contrôle par la question de confiance et la motion de


censure : la question de confiance et la motion de censure sont certes deux
mécanismes de mise en jeu de la responsabilité de gouvernement mais ne
doivent pas être confondus. La question de confiance est la procédure par
laquelle le gouvernement engage lui - même sa responsabilité devant le
parlement, en lui demandant d’approuver l’ensemble ou l’un des points
déterminés de sa politique, faute de quoi il démissionnera. Il en va
autrement de la motion de censure qui, quant à elle, est faite plutôt à
l’initiative du parlement.

-La loi de règlement : autre catégorie de loi de finances, la loi de


règlement dresse le bilan exhaustif des opérations financières

38
effectivement réalisées pour le compte d’une année budgétaire écoulée et
prescrit des orientations pour la préparation du budget de l’année à venir.

En aval, l’on ne peut omettre d’évoquer le contrôle citoyen des


finances publiques (articles 47 à 50 de la loi N°2018/011 du 12 juillet 2018
portant code de transparence et de bonne gouvernance). En effet,
l’information régulière du public sur les grandes étapes de la politique
budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers est désormais
organisée dans un souci pédagogique et d’objectivité. La presse, les
partenaires sociaux et d’une façon générales tous les acteurs de la société
civile sont encouragés à participer à la diffusion de ces informations, ainsi
qu’au débat public sur la gouvernance et la gestion des finances publiques.
Un guide budgétaire synthétique leur est d’ailleurs destiné pour cette fin.

SECTION 2: LE CONTRÔLE JURIDICTIONNEL DE


L’EXÉCUTION FINANCIERE.

Les juges ne sont pas spectateurs dans le contrôle de l’exécution de la


loi des finances. Suivant la lecture combinée des articles 83 de la loi
N°2018/012 portant régime financier de l’État et 40 de la loi N°2018/011
portant code de transparence, on retrouve de manière active le contrôle
exercé par les juridictions de compte (I), administratives (II) et judiciaire
(III).

I- Le contrôle par la juridiction des comptes.

La juridiction des comptes au Cameroun se présente comme la


structure constituée de tribunaux régionaux des comptes et de la chambre
des Comptes de la Cour Suprême. Encore non effectifs jusqu’à nos jours,
les tribunaux régionaux des comptes consacrés par la loi du 29 décembre
39
2006 voient leurs attributions provisoirement exercées per la chambre des
comptes de la cour suprême. Cette dernière, assure conformément à la loi
du 21 avril 2003 la certification des comptes des comptables publics de
l’État, des établissements publics, des CTD, des entreprises publiques.

Ainsi, les comptes de l’État et les comptes de gestion des comptables


publics principaux sont produits à la Chambre des comptes au plus tard
trois mois après la clôture de l’exercice. En cas de retard, des amendes
peuvent être infligées aux comptables par la Chambre des Comptes.

La responsabilité des comptables publics se trouve engagée en cas de


:

 Constatation de déficit de caisse ou de manquant en deniers ou en


valeur ;

 Défaut de recouvrement de recette ;

 Paiement irrégulier d’une dépense en manquement aux obligations


de contrôles

 Paiement irrégulier d’une indemnisation mise à la charge de l’État


du fait du comptable public :

Dans ce cas, la juridiction des comptes, après avoir entendu le


comptable intéressé, prend un arrêt qui fixe le montant que le comptable
devra verser à l’État, en tenant compte du montant du préjudice ainsi que
des circonstances de l’infraction. Elle peut en outre, en fonction de la
gravité de la faute commise, imposer une amende au comptable défaillant,
dans la double limite du montant visé à l’alinéa précédent et d’une année
de salaire du comptable intéressé. Les comptables publics ne sont ni
personnellement ni pécuniairement responsables des erreurs commises
40
dans l’assiette et la liquidation des produits qu’ils sont chargés de
recouvrer (affaire commune BIWONG bulu).

La gestion de fait entraîne, pour son auteur déclaré comptable de fait


par la Chambre des Comptes, les mêmes obligations et responsabilités que
la gestion patente pour le comptable public. Les comptables publics ne sont
pas tenus de déférer aux ordres irréguliers qui engagent leur responsabilité
personnelle et pécuniaire, sauf réquisition émanant de l’ordonnateur
principal.

La responsabilité pécuniaire d’un comptable public peut aussi être


mise en jeu par une décision de débet de nature administrative. Les arrêtés
de débet produisent les mêmes effets et sont soumis aux mêmes règles
d’exécution que les décisions juridictionnelles. Ils sont susceptibles de
recours

 La cessation de la fonction du comptable public et de la


libération des garanties.

La cessation de fonction d’un comptable public est prononcée dans


les mêmes formes que sa nomination. Hormis le cas de décès ou d’absence
irrégulière, la cessation de fonction d’un comptable public donne lieu à
l’établissement d’un procès-verbal de remise de service.

La libération des garanties constituées par un comptable public ne


peut intervenir que dans les conditions suivantes :

 Pour les comptables principaux : après arrêts définitifs de quitus


rendus par la Chambre des comptes sur les différentes gestions dont ils
avaient la charge jusqu’à leur cessation de fonction ou par intervention de

41
la prescription acquisitive conformément aux dispositions de l’article 77 de
la Directive portant loi de finances ;

 Pour les comptables secondaires : après obtention du certificat de


décharge délivré par le Directeur chargé de la comptabilité publique, sur
avis des comptables principaux auxquels ces comptables secondaires sont
rattachés ;

 Le certificat de décharge est délivré dans un délai fixé par les


réglementations nationales. Il permet uniquement d’accorder la libération
des garanties, mais n’emporte pas de conséquences quant à l’appréciation
de la responsabilité éventuelle du comptable secondaire ;

 La libération des garanties est accordée par décision du ministre


chargé des finances sur proposition du directeur chargé de la comptabilité
publique, après constatation que les conditions prévues ci-dessus sont
réunies.

II- Le contrôle par la juridiction administrative.

Constitué des tribunaux administratifs régionaux et de la chambre


administrative de la cour suprême, la juridiction administrative au
Cameroun participe au contrôle de l’exécution de la loi de finance. Elle
intervient pour connaitre des recours en annulation pour excès de pouvoir
dirigé contre les actes administratifs qui auraient une incidence sur
l’exécution budget ou la gestion de la trésorerie. Elle connait également
des recours en indemnisation des préjudices causés par les actes
administratifs liés à une exécution financière.

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III- Le contrôle par la juridiction judiciaire.

Le juge judicaire généralement requis dans le contrôle de l’exécution


des finances publiques c’est le juge pénal ou répressif. Ce dernier
intervient pour la sanction des infractions de deniers publics ou d’atteinte à
la fortune publique.
NB : Lorsque l’infraction de détournement de deniers publics porte
sur un montant supérieur ou égal à 50.000.000f CFA le TCS (Tribunal
Criminel Spécial) est la juridiction judiciaire exceptionnelle conviée pour
la sanction des délinquants.

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