Les Suppositoires Cours Corrigé

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LES SUPPOSITOIRES

PLAN
Introduction
Objectifs
I-Définition
II- Mode d’action
III-Excipients
IV-Fabrication
 Notion de facteur de déplacement
 Détermination du facteur de déplacement
V-Préparation proprement dite
VI-Appareillage
VII- Contrôle galénique
VIII- Autres formes galéniques administrées par voie
rectale
Conclusion
Historique

 Les suppositoires sont des préparations pharmaceutiques très


anciennes ;
 Préparations prescrites par les médecins grecs.
 A l’origine, constituées par un support sans activité propre (métal,
morceaux de racines ou de tiges) et recouvert de substances
médicamenteuses).
 A partir de 1886 la Pharmacopée indique le mélange du
médicament avec l’excipient ;
 Autrefois et pendant longtemps les suppositoires ne furent utilisés
qu’en vue d’une action locale.
 Par ailleurs, notons qu’ils sont prescrits en vue d’une action
générale.
 Enfin, La voie rectale constitue une voie d’administration aussi
étendue que les voies orale et parentérale.
I- Définition (Pharmacopée Européenne 6ème édition)

« Les suppositoires sont des préparations unidoses solides.


Leur forme, volume et consistance sont adaptés à
l’administration par voie rectale.
 Ils contiennent une ou plusieurs substances actives
dispersées ou dissoutes dans une base appropriée qui est,
suivant le cas, soluble ou dispersible dans l’eau ou fond à la
température du corps.
 Ils peuvent également contenir, si nécessaire, d’autres
excipients tels que des agents diluants, absorbants,
tensioactifs, lubrifiants, des conservateurs antimicrobiens
et des colorants autorisés par l’Autorité compétente. »
II- Mode d’action

1-Action mécanique

Elle est due à l’éveil d’un reflexe de défécation provoqué par la


présence d’un corps étranger dans le rectum.

2-Action locale

Celle-ci peut être une action anti hémorroïdale ou encore une


action antiparasitaire (contre les oxyures par exemple).
3- Action systémique

 c’est la plus recherchée ; le principe actif doit alors passer


dans la circulation générale.

 Les veines hémorroïdales supérieures se déversent dans


la veine porte et dirigent donc les principes actifs vers le
foie,

 les veines hémorroïdales moyennes et inferieures les


amènent (PA) directement dans la circulation générale par
une veine iliaque et la veine cave inferieure.
 l’action générale obtenue par l’administration rectale,
bien qu’elle ne semble pas permettre de détourner à
100% la barrière hépatique, permet néanmoins
d’obtenir dans des différents cas une action plus rapide
que celle obtenue par la voie orale.
Veine cave inferieure

Veine
porte

Veine
iliaque Veine hémorroïdale
supérieure

Veine hémorroïdale
moyenne
Veine
Rectum hémorroïdale
inferieure
Absorption par voie
rectale
III-Excipients

Les qualités essentielles des excipients pour suppositoires sont :

 Innocuité et bonne tolérance par la muqueuse rectale

 Inertie vis-à-vis des médicaments incorporés.

 Consistance convenable ; il ne doit être ni trop mou, ni trop cassant.

 Rétraction suffisante pour faciliter le démoulage.

 Libération rapide et totale du principe actif dans le rectum. Soit par


dissolution ou dispersion dans le milieu liquide de l’ampoule rectale

 Bonne conservation (Stabilité).


1-TRIGLYCÉRIDES

 Beure de cacao :
 (1ère utilisation BAUME 1762)
 C’est le premier excipient fusible à avoir été utilisé,
 solide et suffisamment dur à la température ordinaire pour
permettre une manipulation facile.
 mauvaise conservation ; excipient qui rancit facilement.
 il ne permet pas l’incorporation de solutions aqueuses
 rétraction insuffisante par refroidissement ce qui rend difficile le
démoulage immédiat des suppositoires.
 Beure de cacao

 Il présente naturellement une plage de fusion et de


solidification comprise entre 32 et 35 C°, cependant
celle-ci n’est caractéristique que de la forme cristalline
stable β,
 Les autres α, β ҆ métastables possèdent chacune une
plage de fusion et de solidification différente, plus faible.

 Un chauffage trop intense, se manifestant par une


surfusion et une solidification très lente suffit à
provoquer le passage à l’une des deux formes
métastables α, β ҆ ,il peut être responsable de
changement de leur aspect et rend difficile le démoulage
immédiat des suppositoires.
 Huiles hydrogénées
 En mélangeant des huiles naturelles et en réglant le degré
d’hydrogénation, on obtient des produits cireux
ressemblant aux beures de cacao et fondant aux environs
de 33-37°C ;

 Ils ont l’avantage de s’oxyder moins facilement que le


beurre de cacao ; on ne peut y incorporer directement des
solutions aqueuses ;

 Parmi les huiles végétales hydrogénées décrites dans la


Pharmacopée Européenne, on trouve l’huile de soja
hydrogénée et l’huile de coton hydrogénée. Ces huiles
extraites de graines sont raffinées, hydrogénées et
désodorisées.
 Glycérides hémi-synthétique solides

 Ces excipients sont des huiles hydrogénées mais contiennent


une certaine quantité de mono et diglycerides qui permettent
l’incorporation de petites quantités de solutions aqueuses de
médicaments.

 Ils sont obtenus à l’issu de deux types de réaction :


l’estérification d’acides gras avec du glycérol et
l’interestérification de corps gras naturels hydrogénés.

 Ils sont largement utilisés en milieu industriel, car plus


pratiques et plus facile à manipuler.

 NB/ ces excipients fondent dans le rectum à


température inferieur ou voisine à 37°C.
2-EXCIPIENTS HYDROSOLUBLES

 Les suppositoires hydrophiles utilisent soit des mélanges


gélatineux constitués de gélatine, eau et glycérol, soit des
polyéthylène-glycols.

 Ce sont des excipients solubles ou dispersibles dans le liquide


rectal aqueux.
 Macrogols (PEG : polyéthylène-glycols)

 ont une consistance suffisante pour être mis sous forme des
suppositoires.

 La dispersion des principes actifs est due à la dissolution et


non à la fusion de l’excipient (se fond à T>40°)

 Ils on l’avantage de ne pas poser des problèmes de


conservation à la chaleur ; mais ils sont peut utilisés du fait
qu’ils présentent de nombreux inconvénient :

*L’incompatibilité avec un certain nombre de principes actifs.


*L’action irritante sur la muqueuse rectale.

Les plus couramment utilisés sont les PEG 300, 400,1500 et


4000, généralement en mélange pour obtenir la consistance
désirée.
 Glycérine solidifiée

 Elle est formée d’un mélange en proportions variables de


gélatine, d’eau et de glycérol, la glycérine solidifiée est
également connue sous la dénomination de
« masse triple ». (10g - 40g - 60g respectivement)
 C’est un mélange à consistance de gel,

 Les mélanges gélatineux gélatine- glycérine sont


principalement utilisés dans le cas des suppositoires
laxatifs.
3-Essai des excipients pour suppositoires

Essais physiques

 Point de fusion : important pour les excipients insolubles dans


l’eau puisque ils doivent fondre assez rapidement dans le
rectum.
 Point de solidification : celui-ci est intéressant à connaitre
pour déterminer les conditions de fabrication.
 Viscosité : elle est déterminée à 40±0.5°C.
 Dureté : doit être suffisante à la température ordinaire.
 Densité : il est important qu’elle soit constante pour un
excipient donné puisque la répartition se fait en volume.
Essais chimiques
 Indice d’acide : doit être aussi faible que possible.
 Indice de saponification
 Indice d’iode : faible pour les huiles hydrogénées.
 Indice d’hydroxyle : important pour les excipients
hydrogénés hydrophiles et hydrodispersibles ; il rend
compte de l’hydrophilie ; il conditionne la rapidité de la
prise en masse.
 Insaponifiable :
 Indice de peroxyde : c’est une caractéristique de l’état de
conservation.

Essais physiologiques
on vérifie la tolérance des excipients par la muqueuse
rectale. Après administration répétée à un animal, la
muqueuse rectale doit rester absolument saine.
IV-Fabrication

 Les suppositoires se préparent par coulée d’une masse fondue dans


des alvéoles ; il nécessite donc une répartition volumétrique du
mélange (principe actif-excipient);

 Le problème est de savoir quelle est la quantité exacte d’excipient à


ajouter à une dose de principe actif pour remplir exactement le
volume du moule utilisé ?!.
 Cas où le principe actif et l’excipient ont la même
densité :
Ils occupent donc le même volume pour la même masse.
La quantité d’excipient est déterminée par différence de
masse.

Masse de suppositoire  dose de principe actif = masse


d’excipient

Exemple :
PA 0.10 g
excipient q.s.p un suppositoire de 2 g.
La formule sera
PA 0.10 g
excipient 1.90 g
 Cas le plus général où le principe actif et l’excipient ont des
densités différentes :
Ils occupent donc des volumes différents pour le même poids :

La détermination de la masse d’excipient est donnée par la


formule suivante :
M=F – (f×S)
M : quantité totale d’excipient à utiliser en gr.
F : contenance du moule pour le nombre de suppositoires à
fabriquer.
f : facteur de déplacement du principe actif.
S : quantité de médicament pour le nombre de suppositoires à
fabriquer.
Cas de plusieurs principes actifs :
M=F – (f 1×S 1+ f2×S2+ f3×S3+ ………. + fn × Sn ).
 Définition du facteur de déplacement : f

c’est le nombre de grammes d’excipient déplacé par 1 gramme de


principe actif.

Exemple:
Phénobarbital sodique………..0,1gr
Beurre de cacao………………….qsp 2gr

 préparer 10 suppositoires ; f =0,62


M= 20-(0,62×1=
Formule unitaire :
Phénobarbital sodique………..0,1gr
Beure de cacao…………………1,93gr
 Facteur de déplacement inconnu :

la détermination de la quantité d’excipient à mettre en jeu peut


être déterminée de la façon suivante (voie expérimentale) :

 1ère méthode :

 Réaliser une série de suppositoires à base d’excipient seul


(calibrage de moule) ; peser et noter le poids Xgr.

 Réaliser une série de suppositoires à base du principe actif et


d'excipient (20%-80%) ; peser et noter le poids Y gr.

f=x- (y-0,2y)/ 0,2 y


 2ème méthode :

 Réaliser une série de suppositoires à base d’excipient seul


(calibrage de moule) ; peser et noter le poids Xgr.

 Réaliser une série de suppositoires à base du principe


actif P gr et d’excipient ; peser et noter le poids Y gr.
f=x-(y-p)/p
V-Préparation proprement dite

 Fusion contrôlée de l’excipient T≤ 40°, dans l’industrie on a


recours à des fondoirs (récipient à double enveloppe dans lequel
circule de la vapeur chauffée).

 Incorporation du PA divisé et tamisé, soit par dispersion


ou dissolution sous agitation.
 Homogénéisation : dans des mélangeurs en acier inoxydable
dont la température est parfaitement réglée.

 Toujours sous agitation lente et régulière, Coulée de la


masse dans les alvéoles appropriés (des moules métalliques,
des moules – emballages en matière plastique).
Coulée : à une température aussi voisine que possible du point de
solidification.
 Refroidissement dans des armoires frigorifiques ou tunnels
frigorifiques.

NB/ Le refroidissement : ne doit pas être brutal , car la masse


peut devenir cassante .

 Retrait de la chaine de froid , racler le surplus puis démouler.


VI-Appareillage

 L’officine : moules manuels ; moules semi automatiques


 L’industrie : fondoirs ; moules emballages (acétate de cellulose, en
chlorure de polyvinyle, en polyéthylène.)
VII-Contrôle galénique

1-Contrôle organoleptique

 Aspect homogènes en surface et en profondeur.


 Surface unie, lisse et brillante.
 Absence de fissuration.
 Absence de sédimentation, agglomération du PA et absence
de cheminée.
 Absence de cristallisation de PA en surface. la partie basale
doit être bien plane.
2-Contrôle physique

 Uniformité de poids

 Les poids individuels et le Poids moyen sont déterminés sur


20 suppositoires.

 Les poids individuels doivent se trouver dans les limites de


plus ou moins 5% du poids moyen avec cependant une
tolérance de deux suppositoires de plus ou moins 10%.
 Résistance à la rupture des suppositoires

 Cet essai est destiné à déterminer dans des conditions définies


la résistance à la rupture des suppositoires lipophiles, mesurée par
la masse nécessaire pour provoquer leur rupture.

 Les suppositoires sont généralement conditionnés en blister en


plastique ou aluminium. Pour ouvrir ces conditionnements, il faut
appliquer une force équivalente à une masse égale
approximativement à 2 kg.

 Ainsi, les suppositoires doivent résister à au moins 2 kg lors de ce


test.
 Le suppositoire est placé entre deux mâchoires dans une chambre

dont la température est contrôlée à 25°c.

 La mâchoire supérieure qui repose sur le suppositoire pèse 600 g.

 L’opérateur place une masse de 200 g sur la tige attachée à la mâchoire


supérieure toutes les minutes jusqu’à l’écrasement de la forme
pharmaceutique.

 La résistance mécanique RE du suppositoire est exprimée en kilogramme


 Essai de désintégration des suppositoires:
Cet essai est destiné à déterminer la plus ou moins grande
Aptitude des suppositoires ou des ovules à se ramollir ou se
désagréger, en milieu liquide, dans le temps prescrit.

 l’appareil décrit par la pharmacopée se compose d’un cylindre


à paroi épaisse (verre ou matière plastique) à l’intérieur
duquel sont fixées, à l’aide de trois crochets, deux plaques de
métal inoxydable percées de trous de 4 mm de diamètre.
 Ces deux plaques ont un diamètre de 50 mm et sont à 30 mm
l’une de l’autre, Entre les deux plaques, on met un
suppositoire.
 On opère avec trois appareils simultanément. Les appareils
sont placés dans de l’eau à 36± 1 °C et retournés toutes les 10
min.

 Le temps de désagrégation (dissolution ou fusion) ne doit pas


dépasser 30 min pour les suppositoires à excipients gras et
60 min pour les excipients hydrosolubles.
 Temps de ramollissement des suppositoires lipophiles

 Cet essai est destiné à déterminer le temps de


ramollissement des suppositoires lipophiles.

 Déterminer le temps nécessaire à un suppositoire pour se


ramollir jusqu’à n’offrir aucune résistance à une masse de
30±0,1 gr, placée au-dessus de celui-ci ;
 L’ensemble est placé dans un tube contenant de l’eau à
36,5°c ;
le suppositoire doit être entièrement ramolli en moins de
20 min.
 Essais chimiques

 ce sont les essais d’identification et de dosage des principes


actifs et éventuellement des excipients.

 Essais physiologiques

 Réaliser lors d’une mise au point d’une nouvelle formule.


Ce sont les tests de biodisponibilité et la vérification de la
bonne tolérance du suppositoire par la muqueuse.
VIII– Autres formes administrées par voie rectale

1 – Capsules rectales

 Ce sont des capsules molles de forme légèrement allongée,


contenant le principe actif dispersé dans un excipient pâteux
ou liquide.
 Leur avantage est de contenir le principe actif avec précision
et de bien se disséminer dans l’ampoule rectale.
 Inconvénients : mode de fabrication très délicat (méthode
par soudure et injection simultanée).
2– Lavements

il existe deux sortes :


 Lavements évacuateurs :

 Ils contiennent des substances émollientes (huile ou


glycérine) et des principes purgatifs (sulfate de sodium…).
 Ce sont des solutions aqueuses de grand volume. Il existe des
« microlavements » ; tubes de pommade de 5 à 10 ml,
unidoses, contenant un laxatif dont l’action attire l’eau dans
l’ampoule rectale et provoque la liquéfaction des matières
fécales.

 Lavements nutritifs ou médicamenteux :


 Ce sont des lavements « à garder ». Généralement, on leur
adjoint une substance qui empêche les contractions
intestinales.
3 – Pommades rectales

Les pommades rectales présentées en récipients unidoses sont


destinées aux traitements locaux au niveau du rectum où elles
restent plus longtemps que les suppositoires.

4 - Formes nouvelles

 Un polymère hydrogel présenté sous forme de pessaire ou de


suppositoire, gonfle et libère le principe actif de façon
contrôlée.
 Un système bioadhésif, sous forme de suppositoire, devient
après insertion une crème bioadhésive à libération prolongée.
CONCLUSION

L’administration rectale d’un médicament est une méthode


thérapeutique largement utilisée.

Le suppositoire représente la forme rectale la plus répandue.


La mise au point d’une formule pour suppositoires est une
étude initiale qui revêt une importance capitale.

Avant de préparer un suppositoire, il faut connaitre la dose


du PA, la quantité d’excipient à employer,
CONCLUSION

 Ceci nécessite une détermination précise du facteur de


déplacement afin d’aboutir à une exactitude de dosage des
suppositoires.

 On peut alors affirmer que le suppositoire n’est pas une forme


pharmaceutique obsolète mais une forme en évolution
constante grâce aux recherches qu’elle continue de susciter.

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