Thése Doctorat MR Bouchekhou
Thése Doctorat MR Bouchekhou
Thése Doctorat MR Bouchekhou
Par
Hocine BOUCHEKHOU
Thème
Mr. Hicham ALLAG Prof. U. Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel Président
Mr. Mohamed Rachid MEKIDECHE Prof. U. Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel Rapporteur
Mr. Ali REZIG Prof. U. Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel Examinateur
Je tiens tout d’abord à adresser mes remerciements les plus sincères à mon directeur
de thèse, le professeur Mohamed Rachid MEKIDECHE de l’université Mohamed Seddik
Ben Yahia de Jijel pour avoir dirigé cette thèse. Je tiens particulièrement à le remercier
pour la liberté d’action qu’il m’a donnée à chaque étape de cette passionnante « aventure »
scientifique et aussi pour la confiance qu’il m’a accordée.
Ma gratitude va à Mr Jean LEVEQUE, professeur à l'Université de Lorraine, pour
m'avoir accueilli dans le laboratoire GREEN, et pour ses explications, sa disponibilité et
ses conseils.
Je tiens à remercier également Mrs Abderazek REZZOUG, Thierry LUBIN et Smail
MAZANI, respectivement professeur émérite et Maitres de conférences (laboratoire
GREEN), pour leur aide tout au long de mon stage par des discussions des plus
enrichissantes et pour leur bienveillante amabilité.
Mes remerciements vont à chacun des membres du jury d’avoir accepté de juger cette
thèse et de s’être déplacés pour assister à la soutenance de ce travail.
Mes remerciements et respects à Mr Hicham ALLAG, Professeur à l’université
Mohamed Seddik Ben Yahia de Jijel, pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de présider le
jury de cette soutenance.
Que Mrs Ahmed CHERIET professeur à l’université Mohamed Khider de Biskra,
Rabia MEHASNI professeur à l’université de Constantine, Youcef BOUTORA Maitre de
conférence à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou , Ali REZIG professeur à
l’université Mohamed Seddik Ben Yahia de Jijel : Examinateurs de cette thèse, trouvent
ici l’expression de mes vifs remerciements.
Je tiens à exprimer mes remerciements aux chercheurs, Ehsan Jamshidpour, Rada
Elhasan, Bashar Gony et Bastien Dolisy, du laboratoire GREEN.
Un grand merci à ma famille, en particulier, mes parents aujourd’hui disparus ; paix
à leur âme, à ma femme pour son soutien indéfectible, et à mes frères Abdelwahab,
Abderazek et mes chères sœurs pour leur amour fraternel.
Pour finir je tiens à remercier l’ensemble de mon entourage, en particulier, mes
collègues enseignants de l’université Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel.
Que tous ceux qui, de près ou de loin ont apporté une contribution aussi minime soit-
elle à ce travail, soient ici vivement remerciés.
Table des matières
i
Table des matières
Introduction Générale……...……………………………………………..……………….....1
Chapitre I……………………………………………………………...………………………4
I. Introduction ........................................................................................................................... 6
ii
Table des matières
I.8.2 Transport....................................................................................................................... 33
Chapitre II……………………………………...……………………………………………38
iii
Table des matières
Chapitre III…………………………………………………………………………………..59
Chapitre IV…………………………………………………………………………………..79
iv
Table des matières
IV.3.1 Application pour des longs conducteurs seuls alimentés en tension ......................... 89
Conclusion Générale…………………..………………………………………...................106
Bibliographie……………………………………………………………………….………109
v
Introduction Générale
1
Introduction Générale
Introduction Générale
Après plusieurs investigation et recherches qui s’étalaient sur plusieurs années, on peut
constater que du point de vue électrotechnique, le supraconducteur peut être utilisé pour
piéger un champ magnétique à cause de la présence des vortex largement définis en
microscopie. Il est par conséquence considéré, comme un dispositif d’écrantage du champ.
Avec le même aspect, on peut fabriquer ce qu’on appelle des aimants supraconducteurs
capables de délivrer des champs nettement supérieurs à ceux de tous les aimants permanents
traditionnels. Un autre rôle que peut jouer un supraconducteur est le diamagnétisme parfait,
pour lequel il repousse toute sorte de pénétration des champs magnétiques extérieurs. Cette
caractéristique est connue par le nom de l’effet Meisner.
Dans le domaine qui nous intéresse tellement dans cette thèse, celui de la conversion
électromécanique de l’énergie (moteur et générateur), les supraconducteurs conduisent à des
gains significatifs en termes de puissance massique et volumique. Suite aux topologies
conventionnelles, l’utilisation des supraconducteurs dans les machines électriques permet un
véritable saut technologique. Les supraconducteurs utilisés sous forme de fil au niveau des
machines électriques permettent d’augmenter l’amplitude de l’induction magnétique dans
l’entrefer. Par ailleurs, le développement des supraconducteurs massifs, notamment grâce à la
découverte des supraconducteurs à haute température critique (SHTC) en 1986, permet
d’envisager de nouvelles perspectives et de nouvelles topologies de machines électriques avec
des températures relativement élevées. Depuis plusieurs années, des laboratoires spécialisés
s’intéressent toujours à l’intégration des matériaux (SHTC) dans les machines électriques
tournantes. Leur but étant d’augmenter la compacité du moteur, c’est-à-dire, de diminuer le
rapport poids-puissance. C’est dans ce contexte que ce travail de thèse ait été proposé.
2
Introduction Générale
De ce fait, notre travail porte sur l’étude d’une structure de moteur entièrement
supraconductrice à réluctance variable, dont la partie fixe (inducteur) est dotée de bobines
supraconductrices créant le champ magnétique du stator, et la partie tournante (l’induit)
utilisant des pastilles supraconductrices (formes massives) comme écrans magnétiques pour
but d’écranter les lignes de champ.
Dans le deuxième chapitre, nous présentons un état de l’art sur les machines synchrones
supraconductrices notamment les machines à réluctances variables. Il y est mentionné en
détail, les différentes topologies existantes selon l’emplacement et le rôle de chaque élément
supraconducteur utilisé. Cette partie est consolidée par une présentation des techniques
technologiques englobant toutes les étapes de construction et de refroidissement.
L’étude d’une pastille SHTC soumise à un champ magnétique variable issu d’une
bobine de cuivre de taille relativement importante, fera l’objet de la première partie du
quatrième chapitre. Dans cette partie précise, nous adoptons une méthode semi-analytique
décrivant les interactions propres et mutuelles entre conducteurs ordinaires et
supraconducteurs. Tandis que dans la deuxième partie nous traitons l’interaction entre bobines
supraconductrices et supraconducteurs massifs. Le but de cette approche est d’étudier avec
précision les pénétrations des courants dans la pastille supraconductrice afin de concevoir les
limites du MSRV.
Nous terminerons notre travail par une conclusion générale et des perspectives.
3
Chapitre I
La Supraconductivité et Ses
Applications
4
Table des matières du chapitre I
I. Introduction ........................................................................................................................... 6
I.1 Supraconductivité ............................................................................................................... 6
I.2 Caractéristiques des supraconducteurs ............................................................................ 9
I.2.1 Grandeurs critiques ......................................................................................................... 9
I.2.2 Effet Meissner............................................................................................................... 10
I.2.3 Théorie BCS ................................................................................................................. 12
I.3 Types des supraconducteurs ............................................................................................ 13
I.3.1 Type I............................................................................................................................ 13
I.3.2 Type II .......................................................................................................................... 14
I.4 Températures critiques des supraconducteurs de type II ............................................ 15
I.4.1 Supraconducteurs à basse température critique (SBTC) .............................................. 15
I.4.2 Supraconducteurs à haute température critique (SHTC) .............................................. 17
I.5 Fabrication du ruban en BSCCO (1G) .......................................................................... 20
I.6 Mécanismes d’écrantage et de piégeage du champ dans les supraconducteurs.......... 22
I.6.1 Piégeage du champ magnétique dans les SHTC .......................................................... 22
I.6.2 Mécanisme d’écrantage du champ magnétique ............................................................ 24
I.7 Modèles macroscopiques des supraconducteurs ............................................................ 26
I.7.1 Modèle de la loi en puissance ....................................................................................... 26
I.7.2 Modèle de Bean ............................................................................................................ 27
I.7.3 Modèle de Kim ............................................................................................................. 28
I.7.4 Modèle exponentiel ...................................................................................................... 29
I.8 Applications des supraconducteurs à haute température critique............................... 29
I.8.1 Réseaux électrique ........................................................................................................ 29
I.8.2 Transport....................................................................................................................... 33
I.8.3 Machines électriques .................................................................................................... 34
I.8.4 Stockage de l’énergie ................................................................................................... 35
I.8.5 Applications dans les laboratoires ................................................................................ 36
I.9 Conclusion ......................................................................................................................... 38
5
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
I. Introduction
I.1 Supraconductivité
Le fil de cuivre est le plus souvent utilisé dans les fils conducteurs domestiques car la
résistance du cuivre est très faible. Cependant, le cuivre a même une résistance électrique
considérable surtout pour le cas d'un long fil. Une résistance électrique absolument nulle est le
phénomène surprenant (bizarre) qui a été observé dans certains matériaux, par le physicien
néerlandais Heike Kamerlingh Onnes en 1911 à l’université de Leiden, lorsqu'il refroidit le
mercure au-dessous d'une température critique caractéristique. Ce phénomène de la
mécanique quantique est appelé supraconductivité.
Une représentation de la variation de la résistance en fonction de la température d’un matériau
conventionnel (cuivre) et d’un supraconducteur est illustrée à la figure I.1.
6
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Matériau supraconducteur
0 Tc Température [Kelvin]
A très basse température (4.2 Kelvin), le mercure présente une faible valeur de
résistance d’environ 10-5 Ω (Fig. I.2). Il permet de conduire le courant électrique sans
résistance à condition que sa température soit inférieure à une certaine valeur appelée
température critique (Tc). Suite à cette découverte, Kamerlingh Onnes reçu le prix Nobel de
physique en 1913.
Résistance [Ω]
0,15
0,125
0,10
Hg
0,075
0,50
10-5Ω
0,025 à
Tc =4.2K
0,00
4 4,1 4,2 4,3 4,4
Température [K]
Figure I.2: Courbe de résistance d’un échantillon de mercure en fonction de la température.
7
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
pression),
Cuprates
Température critique [Kelvin]
HgBa2Ca2Cu3O8
145
Pnictures 138 K,
HgBa2Ca2Cu3O8
125 K, (1993)
125
TIxSrxBaxCuxOx
(1988) 110 K,
BiCaSrCu2O9
105
Découverte de la 92 K, (1987)
supraconductivité YBa2Cu3O7
85
Découverte de la 54 K,
supraconductivité 39 K, SmFeAsO
45
35 K, MgB2 ( 2008)
23 K,
LaBaCuO4 (2001) 26 K,
23 K, Nb3Sn
(1986)
25
(1973) (2006)
1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
Années
Figure I.3 : Evolution de la température critique des supraconducteurs au cours des années.
8
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
E
Etat Supraconducteur
Etat Normal
Ec
0 Jc J
9
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Densité de courant, J
Jc Région normale
Région supraconductrice
0 Tc Température, T
Hc
Champ magnétique, H
10
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
B B
11
Chappitre I La Supraaconductiviité et Ses Ap
pplications
La superrposition de
d toutes les paires d’électronns forme une onde quantiquee
macrroscopique (ou condensat) occupe tout le mattériau. Cettee onde colleective imposse à chacunn
de sees participaants d’avanccer à la mêême vitesse, de plus, elle
e est inseensible aux défauts duu
matéériau qui sonnt trop petiits pour la freiner
f doncc la résistannce électriquue a disparu
u. En effet,,
les éllectrons peuuvent passerr en ligne droite
d dans le matériau comme
c le m
montre la fig
gure I.9.
Figure I..9: Passage des électrons dans un supraconduucteur selon la théorie BCS.
B
« Sourrce : https:///tpe-supracconducteurss.webs.com »
122
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Les supraconducteurs peuvent être classés généralement suivant les valeurs critiques
des deux grandeurs ; la température (Tc) et le champ magnétique (Hc). Ces valeurs
représentent les seuils de transition de la phase du matériau supraconducteur à l’état normal.
Cette transition du matériau peut être directe (rapide) ou bien progressive. Cependant, deux
classes sont actuellement définies : supraconducteur de type I et de type II.
I.3.1 Type I
Les supraconducteurs de type I sont constitués de métaux purs ayant une température
critique inférieure à 10 K. L'effet Meissner ou diamagnétisme parfait caractérise le
comportement des supraconducteurs de type I en dessous du champ magnétique critique Hc et
aussi de la température critique (Tc). Au-dessus de Tc ou bien Hc, le matériau
supraconducteur devient normal et ne présente aucun empêchement vis-à-vis les lignes de
champ magnétique externe (Fig. I.10).
Les supraconducteurs de type I sont bien décrits par la théorie BCS définie
précédemment. Ces types de supraconducteurs ont eu une utilité pratique limitée car les
champs magnétiques critiques sont très faibles et l’état supraconducteur disparaît
soudainement à la température critique.
Le courant maximal pouvant être transporté par un supraconducteur de type I est appelé
intensité de courant critique Ic.
Champ magnétique, H
Etat Normal
Hc
Etat Diamagnétique
Tc Température, T
13
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
I.3.2 Type II
Les supraconducteurs de type II ont deux champs magnétiques critiques, Hc1 et Hc2,
figure I.11. Les supraconducteurs de type II expulsent complètement le champ magnétique de
l'intérieur lorsque H <Hc1 (effet Meissner). Lorsque la valeur du champ appliqué H est dans
l’intervalle entre Hc1 et Hc2 (Hc1<H< Hc2), des tubes à flux magnétique ou vortex pénètre
l'échantillon (Fig. I.12). Lorsque H est supérieur à Hc2, l'échantillon revient complètement à
l'état normal, à l'instar du supraconducteur de type I.
Champ magnétique, H
Etat Normal
Hc2
Etat Mixte
Hc
Hc1
Etat Diamagnétique
Tc Température, T
La figure I.12 explique le mécanisme de pénétration des lignes d’un champ magnétique
externe dans un supraconducteur de type II, dans le cas ou Hc1<H <Hc2. Pour cet intervalle du
champ, l’échantillon possède des régions normales et supraconductrices au même temps. Ces
régions normales cylindriques, appelées vortex ou fluxons, sont distribuées selon un motif
régulier appelé réseaux de fluxons. Chaque tourbillon laisse passer le champ magnétique
appliqué et est protégé des régions supraconductrices voisines par un vortex de courants
induits appelés super-courants. Les vortex peuvent être décrits comme de petits tubes de flux
magnétique pénétrant dans le matériau, ramenant le matériau dans son état non
supraconducteur où ils pénètrent. Tandis que le diamagnétisme parfait est maintenu par les
courants de surface sur les bords du matériau et par les vortex.
14
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Super-courant
Lignes de flux de pénétration
Champ appliqué
Région supraconductrice
Région normale
Figure I.12: Etat mixte dans un matériau supraconducteur « création des vortex ».
Les supraconducteurs de type II sont également caractérisés par une nouvelle phase
appelée état mixte entre le champ magnétique critique Hc1 et Hc2, comme le montre au dessus
(Fig. I.12). Donc, ils possèdent un certain nombre de phénomènes qui intéressent aussi bien
les physiciens que les mathématiciens appliqués.
NbTi
10K Tc=20 K
X X X X X
Nb3Sn MgB2 YBCO BSCCO
18K 40K 92K 110K
Figure I.13: Schéma de classement des supraconducteurs les plus connus industriellement
selon la température critique.
15
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
NbTi :
Le NbTi est parmi les matériaux SBTC les plus utilisés dans ce groupe [Gre92],
[Lee94], [Wil96]. Ce matériau présente une bonne propriété mécanique et il est bien
adapté à la production d’inductions magnétiques dans la gamme de 2 à 10T s’il est
refroidi à une température inferieur à 5 ou 6 K. Environ 1500 tonnes/an, est la production
mondiale de NbTi sous forme de fils composites multi-filamentaires stabilisés au cuivre
(Fig. I.14). Ce fil est principalement utilisé pour la réalisation d’aimants d’Imagerie par
Résonance Magnétique (IRM), en particulier pour l’imagerie médicale (des bobines
refroidies à 4.2 K sont nécessaires pour des inductions magnétiques de 0.5 à 4 T) [Mor00].
Nb3Sn :
Figure I.14: Formes des deux matériaux SBTC : Nb3Sn à droite et NbTi à gauche.
Généralement, les matériaux SBTC sont sous la forme filaire à l’exception du NbTi qui
est utilisé aussi sous la forme massive dans des cavités supraconductrices pour accélérateurs
des particules [Alh15].
Ces matériaux (NbTi et Nb3Sn) sont simples à utiliser pour fabriquer des bobines de fort
champ magnétique, de notre côté ils nécessitent beaucoup d’énergie pour les refroidir. Par
16
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
contre, ils sont disponibles en grande échelle avec des performances exceptionnelles qui
atteignent jusqu’a plus de 2000 A/mm2 sous un champ magnétique de 3 T [Alh15], [Ked17].
17
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Figure I.16: Illustration des structures cristallines des trois phases de BSCCO [Ima18]
La figure I.17, montre quelques formes de matériaux SHTC en YBCO et BSCCO. Les
pastilles sur la figue I.17a possèdent plusieurs formes ; carré, rectangulaire, cylindrique…
18
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
MgB2 :
Le diborure de magnésium est un matériau supraconducteur récemment découvert
par J. Akimitsu à l’Université Aoyama Gakuin au Japon (2001), avec une température
critique de 39 K [Nag01]. Selon cette valeur de température, il est considéré comme
même un matériau à haute température critique. Ce matériau peut être refroidi avec de
l’hélium gazeux, ce qui le rend plus pratique que les SBTC car il est très facile et peu
coûteux à produire et peut être façonné sous pratiquement toutes les formes (fil, ruban,
bulk..). Il reste que ce matériau possède une température de transition bien inferieure à
celle des matériaux SHTC (cuprates).
Les supraconducteurs en YBCO et BSCCO (cuprates les plus étudiés) ont des
températures critiques élevées supérieures à 77 K et peuvent être refroidis à l'azote liquide. En
raison de leurs valeurs critiques élevées, ces matériaux sont choisis pour la plupart des
machines et des aimants électriques à haute performance.
Pour la conception d’un moteur électrique dans cette thèse, ils sont considérés comme le
meilleur choix. Le tableau suivant regroupe les formes des supraconducteurs à haute
température critique les plus étudiés.
Formes de matériaux
filaire massive Dépôt
BSCCO x x -
majoritaire
YBCO x x x
majoritaire minoritaire
MgB2 x x -
majoritaire
Tableau I.1 : Différentes formes de SHTC les plus utilisés (BSCCO, YBCO et MgB2).
19
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
D’après le Tableau I.1, deux formes des matériaux SHTC sont majoritaires selon le type
de matériau (filaire ou massif). Les fils supraconducteurs peuvent être utilisés pour la
réalisation des câbles de transport d’énergie, des électro-aimants, ou bien des bobines des
machines électriques. Ces fils sont avantageux par rapport aux lignes conventionnelles (cuivre
ou aluminium), car elles peuvent transporter une grande quantité d’énergie avec de petites
sections d’un coté et avec moins de pertes résistifs (résistance nulle) d’un autre coté [Dol15].
2
Les SHTC peuvent faire passer environ 250 A/mm à l’azote liquide (77 K) sous un
champ propre et environ 750 A/mm2 à 30 K sous un champ magnétique de 3 T [Alh15].
Les formes massives des matériaux SHTC les plus utilisés sont des pastilles sous forme
d’aimants supraconducteurs et d’écrans magnétiques.
Les aimants massifs supraconducteurs ou « cryoaimants » sont des pastilles
supraconductrices aimantées. Un record actuel très intéressent, d’un point de vue scientifique,
dans ce domaine est de 17 T piégés dans une pastille d’YBCO refroidie à environ 29 K
(M.Tomita et M.Murakami en 2003) [Tom03]. Contrairement au cryoaimants, les écrans
magnétiques supraconducteurs fonctionnent comme des barrières de flux magnétique pour
moduler ou dévier les lignes de flux dans différents dispositifs électromagnétiques ;
particulièrement dans les machines électriques. Dans ce travail, on s’intéresse à cette propriété
des pastilles supraconductrices pour la conception de notre machine électrique.
Par rapport aux supraconducteurs à basse température, les cuprates sont beaucoup plus
difficiles à produire (fabrication), mais en raison des valeurs critiques élevées, en particulier
de la température, de nombreuses recherches sont en cours pour rendre le matériau plus
commercialisé sur le marché.
20
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
capsule d’argent qui est ensuite soumise à un processus d’étirage puis de laminage. Enfin,
l'ensemble est fritté à une température suffisante pour produire une croissance de grains
contrôlée du supraconducteur avec un degré d'alignement élevé entre les joints de grains dans
le plan ab, de sorte que la densité de courant critique Jc dans ce plan est supérieure de
plusieurs ordres de grandeur à celle de la direction de l'axe c.
La figure I.18 montre un diagramme des réactions qui se produisent pendant le
processus de frittage pour la formation du supraconducteur (BSCCO) avec un processus PIT
[Gri96].
Décomposition de Ca2PbO4
Inclusion de Pb dans Bi-2212
Nucléation de BiPb(2223)
à partir du liquide de transition
Le choix de l'argent en tant que matériau de support (les tubes et la gaine) est dû à la
bonne perméabilité à l'oxygène de ce métal. De plus, à la température de frittage, l’argent
constitue un bon gabarit pour la croissance des grains de matériau supraconducteur [Gri96].
La figure I.19 est une représentation schématique des étapes dans le processus PIT pour la
fabrication des rubans en Bi-2223.
21
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Figure I.19: Processus poudre en tube (PIT) pour la fabrication de ruban en BiPb(2223)
[Mar10]
Les supraconducteurs sous formes massives peuvent jouer de nombreux rôles dans les
applications industrielles comme les paliers magnétiques [Coo99], [Tom03] et les machines
tournantes à haute densité de puissance [Mcc98], [Stu04] car elles peuvent piéger ou
protéger une valeur élevée de champs magnétiques [Tom03], [Mur99] lorsqu’elles sont
considérées comme aimants supraconducteurs, de plus elles peuvent aussi expulsées des
lignes de champs extérieurs lorsqu’elles sont considérées comme écrans magnétiques [ ].
Les mécanismes de piégeage du champ ou bien l’aimantation sont basés sur le principe
de création des courants induits à l’intérieur d’une pastille supraconductrice par l’exposition
de cette dernière à un champ magnétique variable. Selon la nature de champ magnétique
appliqué et l’état de la pastille SHTC, différentes méthodes d’aimantation sont distinguées :
22
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
La figure I.20 présente les différentes étapes pour aimanter une pastille
supraconductrice selon les trois méthodes citées au dessus (FC, ZFC, PFM).
Dans l’étape 1 de la méthode de refroidissement sous champ, un champ magnétique
constant est appliqué à une pastille non supraconductrice (chaude). Cette dernière est
refroidie par la suite à une température inferieure à sa température critique (Tc) tout en
conservant la même valeur maximale du champ extérieur appliqué (l’étape 2). Ensuite, ce
champ magnétique diminue très lentement, peut prendre quelques heures [Tom03], afin
d’avoir un champ piégé dans la pastille quand le champ externe s’annule [Val07], [Kos95]. La
valeur du champ piégé dans la pastille SHTC ne dépasse pas la valeur maximale du champ
extérieur appliqué. Par conséquent, il faut augmenter suffisamment la valeur du champ
appliqué pour avoir un fort piégeage. Pour cela, une bobine de champ extérieur
supraconductrice est fortement conseillée.
Etape
H H H
-2-
H max H max
H max
Figure I.20: Tableau récapitulatif des méthodes d’aimantation d’une pastille SHTC
Pour la méthode de refroidissement hors champ, la pastille SHTC est refroidie sans la
présence d’un champ externe. Ensuite, la pastille refroidie est soumise à une augmentation
progressive du champ appliqué jusqu'à l’arrivée à sa valeur maximale (étape 2). Ce dernier
est diminué lentement jusqu'à l’annulation complète de sa valeur (étape 3).
23
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Dans la dernière méthode (aimantation par champ impulsionnel), la pastille est refroidie
en absence de champ magnétique (étape 1). Ensuite, une impulsion de courte durée (ordre de
quelques milli seconde) du champ extérieur est appliquée (étape 2). Selon la loi de Lenz, des
courants induits se développent à l’intérieur de la pastille pour s’opposer à la variation
(augmentation et diminution) de champ magnétique externe. La circulation de ces courants
induits dans la pastille produit autour de cette dernière un champ magnétique [Ain14],
[Ain15].
La méthode (FC) a donné les meilleurs résultats en termes de valeur de champ piégé. Il
est possible avec cette méthode d’obtenir une valeur d’induction de 17 T à 29 K [Tom03].
Cette valeur est inferieure de deux fois dans le cas de la méthode ZFC pour le même champ
appliqué [Che06]. L’inconvénient principal de cette méthode est la nécessité d’avoir des
bobines supraconductrices pour générer la forte valeur de champ magnétique.
24
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Mécanisme d’écrantage
H appliqué Etat SHTC
Happ
R1 : Courants induits
Hsat
Happ
Hsat
Etape -4- R1 : Courants induits
Pastille Froide
Temps
Dans l’étape -2-, le champ appliqué continue de croitre. Cela, ce traduit par une
augmentation de la région des courants induits (R2) par rapport à celui de R1(région
extérieure), et le système d’écrantage ce fait uniquement par la région Rs2 (région intérieure).
Dans ce cas, on rencontre une pénétration partielle des lignes de champ à la pastille (R2).
Le champ appliqué atteint la valeur de saturation de la pastille, donc des courants induits
couvrent pratiquement toute la région du massif sauf la petite région (Rs3) au centre. La
pastille perd ses propriétés d’écran car elle rencontre une pénétration totale des lignes de
champ. Par la suite, la pastille trouve son état de saturation à cause de forte valeur du champ
appliqué (dépasse suffisamment le champ de saturation).
Les supraconducteurs massifs, refroidis à champ nul, s'opposent aux variations du
champ magnétique externe. Dans notre travail, on s’intéresse à une structure de rotor d’une
machine synchrone utilisant le matériau supraconducteur pour diriger (guider) et concentrer le
champ magnétique.
25
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
(I.1)
Où
Ic (A) : le courant critique correspond à la valeur critique de la tension Ec (V/m).
26
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
0.0005
Mesures
Loi en puissance
Mesures
0.0004 Loi en puissance
0.0001 10-4V/m
-0.0001
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Courant (A)
Figure I.22 : Caractéristique E(I) des deux rubans Bi-2223 ; obtenue lors de mesures de
courant de transport à courant continu à 77 K et par loi en puissance (Eq. I.1).
La densité de courant critique Jc est ensuite calculée à partir de la valeur mesurée du courant
critique Ic:
(I.2)
Où :
S : la section transversale du noyau supraconducteur dans des conducteurs mono
ou multi-filamentaires.
Le modèle de Bean est le modèle macroscopique le plus utilisé pour les calculs
analytiques dans le cas des géométries simples. Ces derniers constituent des cas de tests pour
valider les modèles numériques. Ce modèle présente l’avantage d’être assez simple
mathématiquement dans le cas des développements analytiques. Par contre, la discontinuité
de ce modèle le rend peu utilisable dans les cas numériques. L’équation qui décrive le
comportement de supraconducteur selon ce modèle de Bean est illustrée comme suit :
0 (I.3)
27
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
0 (I.4)
D’après ce modèle, la densité de courant est égale soit à la densité de courant critique avec la
valeur positive ou négative soit à une valeur nulle, figure I.23.
-Jc
+Jc J
En réalité, le modèle de Bean n’est qu’un cas particulier d’un modèle dit de l’état critique. Ce
dernier prend en considération de plus la possibilité de la dépendance de Jc de l’induction
magnétique B ce qui se traduit par l’expression mathématique suivante (Eq. I.5) :
(I.5)
| |
| |
0 (I.6)
Dans les deux modèles précédents, modèle de la loi en puissance et de Bean, la densité
de courant est supposée constante même si le matériau est soumis à un champ magnétique
externe. Le matériau supraconducteur dans ce cas est considéré isotrope. Dans la réalité, la
densité de courant dépend fortement de l’orientation du champ externe et de l’induction
magnétique B. Kim et al. ont proposés une expression mathématique qui exprime Jc en
fonction de B.
(I.7)
| |
| |
28
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
| | (I.8)
| |
Les modèles de Kim et exponentiel sont employés pour les développements numériques. De
plus, le modèle de Kim est le plus utilisé pour la modélisation de Jc(B) [Tak94], [Lev95].
29
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Figure I.25: Câble supraconducteur LIPA (600 MW, 600 M, 138 KV), en 2008 à paris
« source : https://www.nexans.fr/eservice/France-fr »
30
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Le câble intègre des rubans supraconducteurs BSCCO-2223 produits par AMS (American
Superconductor Corporation).
Les composants SHTC, cœur du limiteur de courant, ont été développés et fabriqués par
Nexans à Hürth en Allemagne selon un procédé de moulage en fusion exclusif [Mal12]. Le
matériau SHTC est capable de changer considérablement sa résistance électrique de plusieurs
ordres de grandeur dans la plus courte période de temps. Un système à l'azote liquide est
généralement utilisé pour le refroidissement des équipements LCDS.
Aujourd'hui, plusieurs types de LCDS ont été mis au point, y compris résistifs normaux, flux
flow, réacteur à courant continu [Kim15], blindage magnétique inductif [kai01],
31
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
transformateur inductif [Cho11], noyau saturé [Jin97] et blocage du flux [Bad18] qui utilisent
supraconducteurs de spécification différente.
Figure I.27 : Transformateur SHTC développé par une équipe « New-Zealand /australien »
montrée lors de l'assemblage (1MVA, 11/0.4 KV)
32
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
GdBCO
2014 Japon 2 3 66/6.9 17.5/167 77 conducteur
YBCO
2014 New Zealand 1 3 11/0.4 30/1390 70 câble
I.8.2 Transport
La supraconductivité a trouvé aussi une grande place dans le domaine de transport est
spécialement pour les systèmes de lévitation des trains (la sustentation électrodynamique). Le
train à sustentation électrodynamique le plus rapide du monde est le Maglev au Japon. Ce
train lévite à plusieurs centimètres au-dessus de ses rails (entre 10 et 15 cm), sans contact,
grâce à une technologie utilisant de puissants champs magnétiques, créés par des bobines
supraconductrices placées et refroidies à bord du train (voir Fig. I. 28). D’un notre coté, des
électroaimants sont placés le long de la voie. Un courant est induit dans cette dernière lorsque
le train se déplace. La force résultante fait léviter le train.
Caractérisé par son mode de fonctionnement à lévitation sans contact, le train à lévitation
magnétique (Maglev) devrait être un moyen de transport idéal dans un avenir proche. En
raison de ses avantages non négligeables: vitesse élevée, faible pollution, faible bruit et
efficacité élevée, Maglev est étudié depuis plusieurs décennies dans plusieurs pays et des
résultats encourageants ont été obtenus ces dernières années [Lee06], [Jin12].
33
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Le tableau suivant regroupe les projets japonais réalisés et testés depuis 2003 ainsi que
le futur projet qui relie Tokyo à Osaka sur une distance d’environ 400 Km.
Tableau I.3: Les projets japonais sur le Maglev (de 2003 au futur)
34
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
On peut envisager théoriquement des SMES avec SHTc à densités volumiques d’énergie
environ 30 et 50 fois supérieures à celles des condensateurs actuels. Le REBCO (Rare Earth,
Barium, Copper Oxyde) déposé en couches minces, disponibles commercialement sous la
forme de rubans plats d'une centaine de microns d'épaisseur, est le supraconducteur le plus
performent à ce jour. Ce matériau est généralement utilisé à une température de 4.2 K (bain
d’hélium liquide), très inférieure à sa température critique (90 K), ce qui augmente sa capacité
de transport de courant électrique.
SQUID
36
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
Figure I.30 : Schéma de principe d’un SQUID (à gauche), et utilisation d’un squid pour
l’imagerie magnétique de l’activité cérébrale( à droite).
Bolomètre
Figure I.31: Schéma de principe d’un Bolomètre ; le thermomètre est à base des
supraconducteur.
37
Chapitre I La Supraconductivité et Ses Applications
valeur mésurable. Le supraconducteur est échauffé par le rayonnement, ce qui provoque une
transition du matériau de l’état suparaconducteur vers l’état normal (métal normal).
Les bolomètres sont utilisés dans de nombreuses expériences d’astrophysique ou
d’astroparticules.
I.9 Conclusion
38
Chapitre II
Machines Synchrones
Supraconductrices : Etat de l’Art
39
Table des matières du chapitre II
40
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
II.1 Introduction
La majorité de ces machines supraconductrices, à flux radial, ont été conçues pour des
applications marines ou éoliennes [Alh15]. De ce fait, la vitesse de rotation de ce type de
machine est relativement lente. La structure de ces machines est similaire à celle des machines
conventionnelles. Cependant, la partie tournante est réalisée à l’aide de matériaux
supraconducteurs. Parmi ces types de machines, on distingue ; les machines à pôles saillants
et les machines à réluctance variable.
41
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
a. Machines synchrones à pôles saillants
Figure II.1: Moteur SHTC (36.5 MW), produit par AMS pour la propulsion de navires.
42
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Le tableau suivant regroupe les moteurs synchrones supraconducteurs à pôles saillants
de 15 KW et plus, destinés à la propulsion marine, entre l’année 2000 et 2010.
Type de
Pays Organisme Puissance Référence
matériau
Allemagne Siemens 400 kW BSCCO [Fra03]
Etats-Unis /France AMSC & Alstom 5 MW BSCCO [Sni05,Woo05]
- Fuiji Electric
Japon - Japan motor 15 kW YBCO [Iwa07]
- Univ. de Kyushu
Etats-Unis AMS 36,5 MW SHTC [Gam11]
Converteam :
Angleterre/France Rugby 250 kW BSCCO [Mou10]
Nancy
Allemagne Siemens 4 MW BSCCO [Nic10]
Ces types de moteurs sont refroidis généralement par la circulation de gaz via le cœur
du rotor (condamnation d’une sortie d’arbre), donc les bobines supraconductrices sont
refroidies par conduction. D’après le tableau II.1, la majorité des moteurs supraconducteurs
sont réalisés avec le BSCCO à haute température critique (HTC), et ils sont refroidis à des
températures inférieures à celle de l’azote liquide (20 K - 45 K). Toutefois, des projets sont
lancés pour la conception est la réalisation de moteurs avec le YBCO 2G malgré qu’il est
difficile d’avoir des fils longs avec ce matériau [Iwa09].
Dans le cas des alternateurs synchrones supraconducteurs, la structure dominante est
constituée d’un induit fixe et un inducteur supraconducteur tournant (cryostat mobile). Les
inducteurs de ces alternateurs sont réalisés à l’aide de NbTi ou BSCCO (tableau II.2).
L’application envisagée pour les alternateurs SHTC à pôles saillants de forte puissance
est essentiellement la production d’énergie. Le tableau II.2 regroupe les différentes
réalisations de ces machines entre 1990 et 2010.
Type de
Pays Organisme Puissance Référence
matériau
Corée/Japon KERI, DEEE 30 KVA NbTi [Bai00, Chu02]
Corée KERI 3 kVA BSCCO [Jo02]
Etats-Unis General Electric (GE) 1.5 MVA BSCCO [Urb04]
Royaume-Unis Univ. de Southampton 100 kVA BSCCO [Alm08, Alm05]
Allemagne Siemens 4 MVA BSCCO [Nic07]
43
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
La compagnie allemande, Siemens, a proposé une génératrice à pôles saillants de 4
MVA avec une vitesse de 3600 tr/min dont l’inducteur en BSCCO est refroidi à l’aide de
l’hélium ou de néon gazeux [Nic07]. Cette machine bipolaire est destinée particulièrement à
des applications de production d’énergie au sain des navires, figure II.2.
Figure II.2: Banc d’essais d’une génératrice SHTC (4 MVA) produit par Siemens [Nic07].
44
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Le couple de la machine à réluctance est proportionnel à la différence des inductances
d'axe d et d'axe q, figure II.3, cette différence est liée aux perméabilités magnétiques suivant
les deux axes (transversal et longitudinal). Comme le rotor a une anisotropie géométrique, elle
apparaît une variation de réluctance qui fait que le rotor suit continuellement le champ
tournant (FMM) créé par le bobinage du stator [Ham09].
La différence entre les géométries a, b, c et d du rotor à la figure II.3 est dans le type de
matériau utilisé selon l’axe q. Dans une machine à réluctance variable classique, cette
différence est réalisée par le biais d’alternances entre des matériaux ferromagnétiques et
amagnétiques (aluminium, air) ou aimant comme le montre la figure II.3a, II.3b et II.3c
respectivement. Par contre dans la figure II.3d, l’alternance est faite à l’aide du matériau
ferromagnétique et de supraconducteur.
Dans les années 1990, Une série de moteurs à réluctance variable a été étudiée dans des
laboratoires par des chercheurs russes et allemands. Le stator de ces moteurs est
conventionnel (en cuivre) tandis que le rotor possède plusieurs topologies à base d’éléments
SHTC. La puissance de ces moteurs est entre 1 et 20 KW à 50 Hz [Osw99], [Kov00],
[Kov01]. Quelques années plus tard, cette puissance a atteint des valeurs remarquables 25
KW [Kov02], 100 KW [Kov06] et 200 KW [Osw05]. Ces moteurs utilisant des matériaux
SHTC sous la forme massive en BSCCO ou YBCO dans le rotor (fig. II.4) ont été testés avec
succès. Vers l’année 2010, un autre moteur supraconducteur à réluctance variable de 1.3 KW
a été testé en Ukraine avec succès [Prik09], dont le rotor est réalisé d’un matériau SHTC de
forme massive en MgB2.
45
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Acier
Acier Acier
Acier
Type « Zebra » avec des Type « Zebra » avec des Type « Pilz » avec deux Type « Zelz » avec trois
plaques larges en plaques fines en pastilles en pastilles en
BSCCO YBCO YBCO YBCO
(a) (b) (c) (d)
Les résultats de recherches avec les types de rotors, présentés à la figure II.4, montrent que les
meilleurs paramètres des moteurs à réluctance variable SHTC à puissance de sortie élevée
(100 kW et plus) peuvent être atteints pour le rotor de type «Zebra» [Kova02]. Ces nouveaux
types de moteurs SHTC avec éléments supraconducteurs sous forme des bulks YBCO dans le
rotor, fonctionnent à la température de l’azote liquide (77K), permettent d’augmenter le
rapport puissance-masse de 2 à 5 fois celle des moteurs conventionnels [Kova01].
Segments en YBCO
Arbre
Figure II.5: Design d’un Moteur à réluctance SHTC de 150 KW et 3000 tr/min (rotor
« Zebra » en YBCO) [Osw02].
46
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Le rotor de conception « Zebra » avec des plaques d’YBCO épais (Fig. II.5), améliore
l'effet de blindage et il est plus facile à fabriquer. Le stator en cuivre est en outre optimisé
pour le fonctionnement de rotor supraconducteur à réluctance refroidis à l’azote liquide. Les
résultats des essais sur ce moteur à réluctance supraconducteur à la température de l'azote
liquide présentent une densité de force et de couple spécifique par volume par un facteur
allant jusqu'à trois par rapport aux moteurs asynchrones conventionnels ou machines
synchrones à aimants permanents [Osw02].
Chu et Torii ont proposé un type de moteur synchrone à réluctance variable [Chu05]. Ils
ont étudié pour un même stator conventionnel en cuivre, quatre types de rotors : un rotor
saillant, un rotor en aluminium, un rotor en plastique et un rotor en DyBCO (bulk
supraconducteur), figure II.6. Chaque rotor a un diamètre de 38 mm et une longueur axiale de
35 mm, dans lequel les fentes en aluminium, en plastique ou en DyBCO occupent environ
37% du volume total du rotor.
(e) (f)
Figure II.6: Moteur synchrone à réluctance avec différentes structures du rotor : (a) rotor
saillant; (b) rotor avec aluminium; (c) rotor avec plastique; (d) rotor avec bulk en DyBCO ;
(e) stator conventionnel ; (f) dispositif expérimental [Chu05].
47
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Les quatre types de moteurs sont fabriqués et refroidis dans l’azote liquide (77 K). Le bulk en
DyBCO possède des propriétés diamagnétiques, les caractéristiques de sortie de ce type de
moteur sont améliorées. Il présente un couple d’environ 1,5 à 2 fois plus élevée que les autres
au même courant et pour deux valeurs de fréquences 25 et 50 Hz. Comme les pertes de
bobinage triphasé dans le stator sont très importantes, l'efficacité des quatre moteurs est
faible. Cependant, au même courant, l'efficacité du moteur en DyBCO est environ deux fois
plus grande que celle des autres.
Un autre moteur à réluctance variable supraconducteur de petite taille a été étudié par
Qiu et al [Qiu05]. Le moteur bipolaire de 150 W, est constitué d’un stator en cuivre et d’un
rotor avec bulk en YBCO. Une enquête expérimentale a été réalisée sur ce prototype de
moteur dans la température de l’azote liquide (77 K). Ce moteur présente une efficacité
supérieure et une taille réduite, comparant cela avec un moteur classique synchrone à
réluctance de même structure qui utilise l’aluminium comme barrière de flux dans le rotor.
Ces performances présentées, rendent ces moteurs très attractifs pour des applications telles
que les pompes cryogéniques et les entraînements à volant d'inertie.
Bulk en YBCO
Figure II.7: Moteur à réluctance variable supraconducteur : Rotor avec bulk en YBCO
[Qiu05]
Tous les tests du moteur ont été effectués à une fréquence fixe de 50 Hz. Le couple
maximal atteint par ce moteur est de 600 Nm, ce qui correspond à 188 kW à 3000 t/min. Cette
structure du moteur présente une efficacité supérieure à 90% avec un facteur de puissance
maximale entre 0,5 et 0,7. Les résultats expérimentaux indiquent que les performances de ces
moteurs à réluctance peuvent être encore améliorées, en particulier en ce qui concerne le
facteur de puissance. D'autre part, la puissance maximale atteinte est de loin supérieure à celle
des moteurs conventionnels. En tant que facteur caractéristique de la densité de puissance, on
utilise la densité de force associée à la surface active du rotor. La puissance maximale de 200
kW correspond à une densité de force de 6 N/cm2 (force par unité de surface de rotor). C’est
environ trois fois plus que dans les moteurs conventionnels de la même gamme de puissance
et à la même vitesse. Cette valeur spécifique indique également la forte dynamique de moteur
supraconducteur à réluctance qui est d'une importance critique pour certaines applications
industrielles.
49
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
II.2.2 Machines synchrones avec stators supraconducteurs
(a) (d)
(b) (c)
Figure II.9: Moteur synchrone supraconducteur 15 KW [Iwa07] ; (a) cryostats contient les
bobines de champ SHTC; (b) bobine SHTC en YBCO sous forme de piste de
course « recetrack »; (c) rotor conventionnel; (d) moteur complet.
50
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Désignation Valeur
Puissance nominale 15 KW
Vitesse de rotation 360 tr/min
Couple nominal 398 N.m
Nombre de pôles 08
Courant d’excitation 280 A
Température de fonctionnement 20-30 K
(a)
(b) (c)
Figure II.10: Moteur synchrone supraconducteur 7.8 KW [Xia11]; (a) rotor avec Bulks
SHTc; (b) forme de bobine SHTC ; (c) prototype expérimental de moteur SHTC.
51
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Tous les matériaux supraconducteurs dans ce moteur (Fig. II.10) sont refroidis à l'azote
liquide (77 K). Les bobines statoriques sont montées dans des fentes d’un matériau isolant et
non magnétique. Chaque phase, fabriquée sous la forme d’une bobine à crêpes, est répartie
dans des fentes espacées de 60 degrés.
Ce moteur supraconducteur à aimant permanent a été étudié expérimentalement en 2010
[Xia11]. L'aimantation à champ pulsé (PFM) est l’astuce utilisée pour l'aimantation des bulks
du rotor. Cette structure du moteur SHTC fournée un couple maximal de 49,5 Nm et une
puissance maximale de 7,8 kW (fréquence 50 Hz) avec une faible vitesse de rotation de
150tr/min [Hua13]. Le prototype expérimental du moteur SHTC est montré à la figure
II.10(c).
L’inducteur des machines synchrone reste toujours l’élément le plus conçu avec les
matériaux supraconducteurs. Nous avons vus précédemment que la plupart des inducteurs
réalisés sont de topologies identiques à ceux à pôles saillants dont les matériaux
conventionnels en cuivre ont été remplacés par des supraconducteurs massifs ou filaires. Dans
cette partie on va présenter de nouvelles topologies des inducteurs supraconducteurs des
machines synchrones.
Le GREEN en France est l’un des laboratoires qui s’intéressent particulièrement au
développement des nouvelles structures des machines supraconductrices. Selon le principe de
fonctionnement, ces machines SHTC sont dites : machines à barrière de flux.
Ces structures utilisent les propriétés d’écrantage des matériaux supraconducteurs
massifs pour moduler et concentrer un champ produit par des bobines alimentées par un
courant électrique, ce principe ressemble à celui des machines à réluctance variable.
Le premier concept de ces topologies est constitué de deux solénoïdes
supraconducteurs, avec de NbTi à basse température, alimentés par des courants continus
inversés (70 A) et des pastilles supraconductrices en YBCO insérées dans l’espace entre ces
deux solénoïdes, figure II.11(a). Le champ magnétique créé est modulé autour de l’inducteur
52
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
par les bulks SHTC. Cette conception basée sur le principe de concentration de flux a été
étudiée par [Mas03] [Ail06] et ensuite des essais d'un moteur synchrone (25 KW, 750 tr/min)
basé sur ce principe ont été réalisés au laboratoire GREEN à Nancy, figure II.11(b).
(a) (b)
53
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
(a)
(b) (c)
Les deux machines à barrière de flux, figure II.11 et II.12, présentent des topologies de
rotor atypique où la principale limite technologique à leur réalisation reste la conception de
pastilles supraconductrices de grandes tailles avec un haut niveau d’écrantage.
Les supraconducteurs ont été développés pour être utilisés dans des dispositifs de
grande puissance tels que les moteurs et générateurs comme nous avons vue précédemment.
Les supraconducteurs doivent satisfaire plusieurs exigences pour concurrencer les
conducteurs normaux actuellement utilisés (comme le cuivre).
L'utilisation d'un fil supraconducteur dans un système d'alimentation en courant
alternatif est toutefois compliquée par les interactions dissipatives qui se produisent lorsqu'un
supraconducteur subit des courants et / ou des champs magnétiques variant dans le temps.
54
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Cela se traduit par des pertes alternatives dues au mouvement des vortex de flux magnétiques
dans le matériau supraconducteur. La quantité totale d'énergie dissipée dans un
supraconducteur (pertes AC) est la somme des pertes de magnétisation et les pertes de courant
de transport. Ces deux types de pertes peuvent être subdivisées en divers composants qui
dépendent généralement du type de matériau supraconducteur utilisé et de la manière dont il
est présenté (masse, conducteur revêtu, ruban multi-filament, etc.).
Les pertes de magnétisation sont dues aux variations du champ magnétique dans lequel le
supraconducteur est immergé, tandis que les pertes de transport sont dues à la variation du
courant de transport dans le supraconducteur.
Les pertes en courant alternatif devraient être suffisamment faibles pour justifier
l'investissement supplémentaire dans le supraconducteur et l'équipement de refroidissement.
Généralement, ces pertes AC sont beaucoup plus faibles que les pertes résistives dans un
conducteur conventionnel dans les mêmes circonstances. Néanmoins, la prédiction des pertes
de courant alternatif est nécessaire pour une bonne conception et fonctionnement des
dispositifs électromagnétiques.
Tableau II.4: Répartition des machines SHTC réalisées depuis 1990 [Alh15] [Mal12].
Parmi les 80 types des machines supraconductrices réalisées (tableau II.4), 43% de ces
machines sont fabriquées à l’aide de matériaux supraconducteurs massifs dont 90% est en
YBCO massif, tandis que seulement environ 35% de ces machines sont fabriquées avec des
supraconducteurs filaires dont environ 85% en BSCCO, tableau II.5.
55
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Pourcentage d’utilisation
Type de matériau Totalité de Machines avec Machines avec
SHTC machines matériaux SHTC matériaux SHTC
réalisées massifs filaires
YBCO 43% 90%
BSCCO 4% 8%
Massif
MgB2 1% 2%
YBCO 9% 5%
BSCCO 35% 85%
Filaire
NbTi 5% 6%
Autre 3% 4%
Tableau II.5: Répartition des matériaux supraconducteurs utilisés dans la réalisation des
machines supraconductrices depuis 1990 [Alh15] [Mal12].
Type de fluide cryogénique Azote liquide Hélium liquide Hélium gazeux Néon
Pourcentage 23% 4% 32% 41%
Marge de température 63-77K 4.2K 20-40K 25-35K
A haute température critique, l’azote liquide représente une part importante dans le
système de refroidissement des machines électriques, du fait de sa simplicité de mise en
œuvre, de sa disponibilité et de son coût raisonnable.
La majorité des machines supraconductrices à pôle saillant reposent sur des systèmes
cryogéniques tournants pour leurs refroidissements. Ces derniers sont plus compliqués
comparant ceux-ci avec ceux à cryogénie fixe. Néanmoins, le refroidissement par immersion
de machine complète dans un bain d’azote reste une solution plus simple.
56
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
Plusieurs prototypes de machines synchrones supraconductrices ont été proposés et réalisés
que ce soit par des laboratoires ou des démonstrateurs industriels. On distingue des structures
conventionnelles avec ajout de matériau supraconducteur dans l’inducteur ou bien dans
l’induit ainsi que des structures ayant des nouvelles topologies.
Depuis 1990, la machines synchrone supraconductrice, particulièrement la machine à
réluctance variable, a trouvé un grand intérêt dans le domaine industriel. La prise en compte
des matériaux SHTC dans la partie tournante améliore efficacement les caractéristiques de
sorties de la Machine à RV, des moteurs à rotor supraconducteur avec des puissances plus de
200 KW ont été testés. Néanmoins, la recherche des topologies plus performantes à base des
matériaux supraconducteurs est toujours d’actualité.
Notre sujet de thèse s’inscrit dans ce sens, et qui concerne l'étude d'un moteur
supraconducteur à réluctance variable (MSRV), en recherchant d’une topologie de l’inducteur
et de l’induit à base des matériaux supraconducteurs. Le principe de rotor est basé sur la
capacité des supraconducteurs massifs à écranter le champ magnétique externe. Le stator est
conçu d’un bobinage supraconducteur pour but d’augmenter le champ magnétique tournant
dans l’entrefer de la machine. Donc nous allons proposer d’étudier un MSRV dont les
matériaux supraconducteurs serons employés à la fois dans l’induit et l’inducteur pour
améliorer les performances du moteur.
II.7 Conclusion
57
Chapitre II Machines Synchrones Supraconductrices :
Etat de l’Art
bien en régime alternatif (AC) . Néanmoins, il existe des conceptions à supraconducteurs
massifs et filaires ou même temps.
Dans la partie suivante de notre travail, nous intégrerons les matériaux
supraconducteurs massifs et filaires pour la conception d’un moteur synchrone à réluctance
variable. La partie tournante utilise des pastilles supraconductrices comme écran magnétiques
tandis que l’enroulement du stator est conçu à l’aide des rubans supraconducteurs.
58
Chapitre III
Etude d’un Moteur Supraconducteur
à Réluctance Variable
59
Table des matières du chapitre III
60
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
III.1 Introduction
est la configuration « zèbre » avec des éléments « bulk » en YBCO. Les résultats de test de
l’ensemble de ces moteurs avec des éléments SHTC montrent que dans le bain d'azote liquide
la puissance de sortie spécifique par unité de masse est quatre à cinq fois mieux que pour les
machines électriques conventionnelles. Cela a encouragé les recherches sur des nouvelles
topologies de ces moteurs et en particulier sur le rotor.
Les matériaux supraconducteurs dans les moteurs à réluctance variable remplacent les
matériaux amagnétiques dans le rotor, et ce, pour but d’augmenter l’inductance direct et de
diminuer l’inductance transversale, ce qui se traduit par une augmentation dans le rapport de
saillance et par conséquent dans la valeur du couple du moteur. Et comme nous l’avons
montré dans le chapitre I, un supraconducteur massif à HTC refroidi à une température
inférieure à sa température critique possède la propriété importante d’expulser toutes lignes de
champs magnétiques externes de sa surface. Selon ces principes, on va présenter une nouvelle
structure de rotor avec une pastille supraconductrice qui fonctionne comme un isolant
magnétique.
Les résultats de tests [Osw04] sur des MSRV montrent que l’utilisation des YBCO
massif dans la topologie de rotor et très efficace par rapport à celle de BSCCO massif
(chapitre II). Pour cela, nous choisissons une pastille supraconductrice en YBCO SHTC
comme matériau pour la conception du rotor de notre moteur.
63
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Notre pastille SHTC est placée dans une enceinte de champ magnétique créé par les
trois bobines supraconductrices du stator. Deux considérations pour le comportement de la
pastille sont alors possibles : un comportement diamagnétique parfait ou bien réel.
La figure III.1 montre le comportement de la pastille vis-à-vis un champ magnétique
externe. Le flux est repoussé de la surface de la pastille SHTC, sauf sur les bords. Ceci est dû
à la présence des courants de surface dans la pastille SHTC qui empêchent la pénétration du
champ magnétique externe lorsqu’elle est refroidie en dessous de sa température critique (voir
chapitre I). Le pourcentage de pénétration du flux à l'intérieur de la pastille supraconducteur
dépend des caractéristiques de matériau supraconducteur, de la température de
refroidissement et de l'amplitude du champ magnétique externe appliqué.
La figure III.1(a) représente les lignes de flux tout en assumant un comportement réel
(diamagnétique) de la pastille supraconductrice. Comparent cela avec la figure III.1(b)
montrant un comportement parfait où les lignes de flux sont totalement rejetées de la pastille
SHTC et sont tangentiels à sa surface. Dans notre étude, on va considérer que la pastille est
parfaitement supraconductrice (diamagnétique parfait), donc il n’y a pas de pénétration des
lignes de flux à l’intérieur du matériau.
Figure III.1: Comportement d’une pastille SHTC refroidie placée dans un champ externe :
(a) caractéristique réelle, (b) caractéristique parfaite.
64
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Dans le modèle de la machine, différents types de matériaux SHTC sont utilisés dans la
partie fixe et tournante du moteur (Fig. III.2). Dans la partie du stator, une structure simple
d'enroulement concentrique triphasé SHTC est considérée pour générer un champ magnétique
tournant dans l'entrefer du moteur. Les bobines de champ sont conçues avec des rubans en
BSCCO SHTC dans lesquelles un courant alternatif est appliqué dans chaque bobine de phase
((A-A '), (B-B') et (C-C ')). Ces bobines SHTC sont placées dans un matériau non magnétique
(matériau en fibres de verre), représenté par la région II. Dans la partie tournante, un seul
bulk en YBCO de matériau SHTC (région IV) est placé dans un cylindre ferromagnétique
(région III). La structure du MSRV présente un petit entrefer entre les régions II et III. Une
culasse magnétique (région I), jouant le rôle de barrière magnétique, est placée sur le
diamètre extérieur de l'enroulement du stator supraconducteur. La structure totale du MSRV
est refroidie dans un bain d’azote liquide à 77 K. Le système de refroidissement nous a
permis d'envisager un entrefer de faible épaisseur. Les paramètres géométriques (α, β et γ)
65
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
D’une façon globale, le bobinage concentrique est destiné pour les applications de
grande puissance, ou un nombre important de paire de pôles est nécessaire. Ce type de
bobinage permet d’éviter les courts circuits entre les trois bobines, ce qui simplifie la
construction du stator. La facilité de ce genre de répartition par rapport au type distribué peut
affirmer que ce genre de répartition se prête très facilement à l’insertion mécanisée des
enroulements dans les encoches correspondantes, ce qui implique le gain du temps, la
précision et la quantité. Ceci est particulièrement intéressant pour la fabrication des bobines
supraconductrices dont les caractéristiques de leurs matériaux impliquent fortement le choix
de ce type de bobinage.
Les types de bobinages connus ne sont pas tous réalisables par les rubans en BSCCO ;
une forme d'enroulement concentrique est bien adaptée en raison des caractéristiques
mécaniques des rubans HTC. L'enroulement du stator est composé de trois bobines identiques
(A-A'), (B-B') et (C-C') décalées avec le même angle électrique (120 degrés). Le tableau III.1
montre les spécifications du matériau de type BSCCO HTC produit par Sumitomo Electric
(type H) et American Supraconductor Corp [Aya08] [Par10].
Pour assurer la résistance mécanique à la flexion des bobines en BSCCO HTC, nous
avons choisi dans ce travail un rayon de courbure de 40 mm, tableau III.1. Selon ce choix, les
dimensions des bobines de stator ont été conçues en considérant un angle d'ouverture minimal
correspond à ce rayon de courbure. La valeur de l'angle α est directement liée aux paramètres
spécifiques du ruban BSCCO (largeur et épaisseur) et au choix de la taille globale de la
bobine.
Paramètre du ruban Valeur
Largeur 4.26 [mm]
Epaisseur 0.28 [mm]
Courant critique Ic à 77 K, champ propre 150 [A]
Rayon de courbure critique 40 [mm]
66
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
67
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
R
L
y
x
4xw
Coupe transversale
nxd
a) b)
Figure III.3: Croquis de la bobine de phase SHTC sous forme de piste de course: (a) coupe
de l’encoche du stator et (b) structure de la bobine SHTC.
Nous proposons dans notre étude une structure de stator selon les donnés de la bobine
supraconductrice, donc nous présentons une plus petite topologie possible du stator à
enroulement supraconducteur d’un MSRV. La valeur du rayon interne du stator a été calculée
avec la prise en compte du rayon de courbure de la bobine.
Dans notre étude nous présentons un prototype de rotor supraconducteur avec ajout
d’une seule pastille supraconductrice en YBCO au lieu de plusieurs éléments
supraconducteurs. La pastille supraconductrice est insérée dans un cylindre ferromagnétique,
et joue le rôle d’un écran supraconducteur (Fig. III. 4).
Généralement, le rotor des moteurs conventionnels à réluctance est composé de
matériaux magnétiques et non magnétiques. Par conséquent, deux inductances sont
considérées le long de l'axe direct et de l'axe en quadrature (LD et LQ). Sur la figure III. 4, la
différence entre LD et LQ (LD-LQ) affecte le couple électromagnétique. Il est possible
68
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Q
e
y
x
Flasque z
férromagnétique Cylindre férromagnétique Pastille SHTC l
69
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
La configuration totale du MSRV est composée d’un stator avec enroulement SHTC et
d’un rotor avec bulk SHTC. Pour évaluer les performances potentielles du moteur, une étude
numérique a été développée à l'aide du logiciel FEMM [Mee15].
Le tableau III.2 donne les paramètres géométriques du modèle bidimensionnel (2D) du
moteur supraconducteur à réluctance variable.
Différentes hypothèses ont été prises en compte dans le modèle de calcul 2D. Tout
d’abord, le moteur supraconducteur est supposé infiniment long suivant la direction de l’axe
« z » (Fig. III. 3 et Fig.III. 4). Par conséquent, les effets d’extrémités sont négligés. De plus, le
matériau ferromagnétique utilisé est supposé linéaire et de perméabilité relative constante et
élevée (µr >> 1), ce qui nous permet de négliger la saturation du matériau qui induit des pertes
par hystérésis affectant négativement la valeur de la puissance et de couple. Nous considérons
également que la pastille SHTC dans le rotor a un comportement diamagnétique parfait, de
sorte qu'une faible perméabilité relative est requise pour ce matériau (μr << 1).
Enfin, la perméabilité magnétique de la région II, figure III. 2, dans le stator est prise
égale à la perméabilité de l'air (µr = 1). Un courant sinusoïdal triphasé est appliqué aux
bobines SHTC du stator avec une fréquence de 50 Hz et une valeur de courant de 95 A.
La forme concentrique des bobines SHTC dans le stator convient mieux aux
caractéristiques de ruban SHTC en BSCCO. Cette configuration est facile à manipuler et peut
70
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
supporter des densités de courant importantes, mais généralement elle provoque des
vibrations dues aux ondulations de couple [Par06]. Une étude paramétrique avec le logiciel
FEMM a été envisagée afin d’obtenir une structure appropriée du rotor avec un minimum
d’ondulations. Les dimensions et le nombre de bulks SHTC dans le rotor ne sont pas choisis
au hasard, mais ils sont déterminés numériquement pour avoir la structure appropriée donnant
une valeur de couple maximale avec des ondulations minimales. Dans notre simulation, trois
topologies de rotor sont prises en compte:
b- Résultats de simulations
La structure complète du MSRV est représentée sur la figure (Fig. III. 5.a). Un maillage
d'éléments finis triangulaires est utilisé pour résoudre le problème 2D. Dans la figure III. 5(b),
les deux pôles de la machine sont représentés par la distribution des lignes de champ
magnétique. Nous avons observé que la masse supraconductrice (bulk) dans le rotor empêche
toute pénétration de lignes de flux dans sa région. Cela est dû au comportement
diamagnétique parfait de la pastille considérée dans notre simulation (une faible perméabilité
magnétique est considérée).
71
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
a) Maillage 2D de la machine
Figure III.5 : Simulation du MSRV : (a) maillage en 2D, (b) distribution des lignes du champ
magnétique.
Pour le calcul de couple, le logiciel FEMM est muni d’un code de calcul basé sur le
tenseur de Maxwell [Mee15] [Mcf88]. Le tableau III.3 montre la variation du couple et de ces
ondulations en fonction de l’angle d’ouverture « γ » de la pastille supraconductrice, qui
représente l’épaisseur du bulk.
Angle d’ouverture 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
du bulk (°)
Couple [Nm] 498.5 548 577.8 608 601.6 576.4 543.9 497.4 455.4 403.8
Ondulation % 17.2 14.6 10.95 3.5 8.19 15.2 22.59 29.7 37.13 43.7
72
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
800
Rotor(Ybco-Fer)
600 Rotor(Ybco-Air)
Rotor(Air-Fer)
Statique (Nm)
400
(Nm)
200
Couple torque
-200
Static
-400
-600
-800
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Mecanical angle
Angle mécanique (deg)
(deg )
Figure III.6: Couple statique en fonction de l’angle mécanique pour différentes topologies du
rotor: (YBCO-Fe), (YBCO-Air) and (Air-Fe).
La variation du couple dynamique en fonction de la position du rotor dans le MSRV
est illustrée à la Figure III. 7. La topologie (YBCO-Fer) du rotor SHTC a été adoptée pour le
calcul de ce couple. Une valeur moyenne de couple de 608 Nm avec un pourcentage
d’ondulations de 3,5% a été obtenue lors de notre simulation bidimensionnelle. Cette valeur
du couple a été générée, dans [Osw04], mais pour un moteur à réluctance variable avec rotor
SHTC mais de taille plus grande. Ce qui s’accorde avec notre objectif qui consiste à
concevoir un moteur de petite taille, de couple important avec faibles ondulations.
73
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
700
600
500
Torque (Nm)
Couple (Nm)
400
300
200
100
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Mechanical angle(deg)
(deg)
Angle mécanique
La majorité des travaux réalisés sur les types des moteurs synchrones supraconducteurs
sont caractérisés par un grand entrefer dû aux systèmes de refroidissement considérés, ce qui
implique une dégradation dans la valeur de la puissance du moteur. Dans notre travail, une
faible valeur d’entrefer du moteur est choisie. Pour valider notre choix (2 mm), nous avons
simulé notre moteur avec cinq paramètres géométriques de l’entrefer.
Le tableau III.3 regroupe les résultats de nos simulations, nous observons une
diminution des valeurs du couple moyen avec l'augmentation de l'épaisseur de l'entrefer. Une
valeur de 618 Nm est obtenue avec 1 mm mais seulement 549 Nm avec une épaisseur de 5
mm. Nous avons même présenté les valeurs de la puissance de sortie, correspondant aux
couples, en fonction de différentes épaisseurs de l'entrefer. La puissance est calculée à l'aide
de la formule suivante:
Pu C (3.1)
Dont:
2 f (3.2)
p
74
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Dont:
p : le nombre de paires de pôles ;
f : la fréquence du courant appliqué.
Designation Valeur
Epaisseur de l’entrefer [mm] 1 2 3 4 5
Couple [Nm] 618 608 588 569 549
Puissance [KW] 194.1 191 185 179 172.4
Dans ces conditions de fonctionnement (50 Hz et 77 K), nous avons présenté une
approximation des pertes AC dans l’enroulement statorique du moteur supraconducteur,
inspirée de la littérature [Str05].
75
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Les pertes AC totales sont composées de deux parties, des pertes d'aimantation causées
par le champ perpendiculaire sur les enroulements (la plus grande partie des pertes) et des
pertes de transport générées par le courant alternatif appliqué dans les enroulements SHTC.
La figure III.8 représente les pertes AC dues au courant de transport appliqué pour
quatre types différents de matériaux supraconducteurs [Str05] ; BSCCO en forme de fil et
ruban (BSCCO wire et tape) et YBCO en forme de bandes individuelle et empilées (YBCO
strip et stack). Ces pertes ont été calculées avec une méthode numérique et validées par les
résultats obtenus par Norris [Nor70].
Pertes AC (W/m)
Figure III.8: Pertes AC dues au champ propre à 50 Hz dans les quatre types de conducteurs
pour différentes valeurs du courant de transport. Le courant critique au champ propre pour
tous les conducteurs est de 150 A [Str05].
D’après la figure III.8, les pertes AC dans le ruban en BSCCO correspondant au courant
de transport de 95 A, sont environ 0.01 W/m. Dans le bobinage du stator supraconducteur,
chaque bobine de phase nécessite environ 280 m de longueur du ruban en BSCCO. Donc pour
une bobine de phase, on estime des pertes de puissance de 2,8 W. Et par conséquent, on
obtient 8,4 W de pertes pour les trois bobines du stator.
Pour l’estimation des pertes d’aimantation dues à l’application d’un champ magnétique
perpendiculaire sur le matériau supraconducteur, en absence du courant de transport, nous
considérons la figure III.9 suivante :
76
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
Pertes AC (W/m)
Figure III.9 : Pertes d’aimantation à 50 Hz dans les quatre conducteurs sous champ
magnétique perpendiculaire appliqué sans courant de transport. La solution analytique est
également présentée pour une bande supraconductrice de même épaisseur que les bandes
YBCO (1 µm) [Str05].
D’après la figure III.9, pour un champ magnétique perpendiculaire de 150 mT, les
pertes d’aimantation sont environs 3 W/m. Si on considère que les rubans de notre
enroulement subissent la même valeur de champ perpendiculaire, et en négligeant les effets
mutuelles entre les rubans, nous approximons les pertes d’aimantations dans les trois bobines
de phases à 2520 W.
Finalement, Les pertes AC totales dans l’enroulement statorique (pertes d’aimantation
et de courant de transport) sont estimées à 2528.4 W. Ces pertes représentent 1,3% de la
puissance de sortie délivrée par le MSRV.
III.7 Conclusion
77
Chapitre III Etude d’un Moteur Supraconducteur à Réluctance Variable
L'utilisation de matériaux SHTC dans les pièces de stator et de rotor a permis de réduire
de moitié le volume total par rapport à un moteur conventionnel ayant la même puissance de
sortie avec uniquement du matériau SHTC dans le rotor. Cette nouvelle conception
supraconductrice permet donc de produire des moteurs plus compacts.
La forme d'enroulement concentrique facilite la conception de la structure de stator et
nécessite moins de matériel par rapport à un enroulement distribué. De plus, la présence de
l'écran magnétique avec un matériau ferromagnétique (YBCO-Fer) dans la topologie du rotor
a multiplié par deux la valeur de couple par rapport à la topologie avec un matériau
uniquement SHTC (YBCO-Air) et offre une bonne protection mécanique pour la pastille
supraconductrice.
La structure proposée pour le moteur supraconducteur à réluctance variable possède une
faible épaisseur d'entrefer (2 mm) avec une valeur de puissance importante (191 KW). Ce
moteur peut atteindre des puissances plus élevées si nous surmontons l’handicap des limites
de tailles des bulks disponibles.
78
Chapitre IV
Etude des Performances de la
Pastille SHTC utilisée pour le
MSRV
79
Table des matières du chapitre IV
b- Calcul des inductances propres et mutuelles pour les éléments de la bobine et de la pastille
supraconductrice ............................................................................................................................ 85
IV.3.1 Application pour des longs conducteurs seuls alimentés en tension ...................................... 89
80
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
IV.1 Introduction
En générale, les moteurs électriques traités en 2D sont considérés comme des dispositifs
longs et non-axisymétriques. Aussi, le MSRV traité dans cette partie ne contienne pas de
parties ferromagnétiques. Avec l’idée d’avoir uniquement des corps conducteurs
81
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
amagnétiques, nous pouvons modéliser toute la machine par des conducteurs longs
magnétiquement couplés. Le calcul des paramètres électriques et des interactions ce fait de
façon totalement analytique. L’atout principal, est de décomposer l’ensemble du dispositif en
un nombre considéré de longs conducteurs ayant des sections transversales rectangulaires
dont le but est d’obtenir une matrice d’impédance complète contenant des résistances et des
inductances propres et mutuelles.
Ces paramètres, qui seront des valeurs constantes pour une même modélisation pour les
conducteurs ordinaires (bobines en cuivre), ne le sont pas pour les pastilles supraconductrices.
D’où la difficulté annoncée pour toute la modélisation.
L’idée adoptée, est d’intégrer une méthode itérative telle que celle du point fixe pour pouvoir
prendre en compte les changements surtout des résistances des éléments de la pastille
supraconductrice à chaque pas de temps.
Pour bien énoncé les étapes essentiels, nous proposons de traiter un problème de pastille
soumise à un champ magnétique variable issu d’une bobine longue.
Bobine de champ
en cuivre
82
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
R1 bob R2 bob R3 bob RN/2 bob R(N/2+1) bob R(N/2+2) bob R(N/2+3) bob RN bob
L1 bob L2 bob L3 bob LN/2 bob L(N/2+1) bob L(N/2+2) bob L(N/2+3) bob LN bob
Bobine longue
E1 E2
NB. La discrétisation peut être uniforme ou non selon le besoin. Pour le supraconducteur, il
est préférable que les éléments soient plus fins aux extrémités.
83
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Pour la bobine en cuivre, on suppose que la résistivité est constante. Par conséquence,
selon la loi d’Ohm l’expression de la résistance de la bobine en cuivre est :
L
Rbob bob (IV.1)
Sbob
Avec :
L : La longueur longitudinale de la bobine
bob : La résistivité du matériau
L
RSup Sup (IV.2)
S Sup
n 1
E J
Sup C 0 (IV.3)
JC J C
Avec :
J : La densité de courant dans le supraconducteur
Jc : La densité de courant critique
Ec : Le Champ électrique critique
ρ0 : La valeur initiale de la résistivité
84
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Plusieurs travaux de calcul des inductances propres et mutuelles ont été réalisés.
Commençant par [Hoe65] qui a développé le calcul des inductances propres et mutuelles entre
des fils filiformes, des rubans et des conducteurs massives parallélépipédiques. [Rue72], a mis
en œuvre le calcul des inductances dans des circuits complexe et a procédé à la résolution des
systèmes matriciels obtenus. Les travaux cités sont faits pour des structures
tridimensionnelles, il est facile d’obtenir les expressions en 2D à partir de celles en 3D.
Autrement dit, on trouvera la même chose pour ce qui est déjà fait en utilisant le calcul par la
distance moyenne géométrique (GMD) [Pau10] [Ant99] [Hig43].
2A
2B
2a
Q
2b
25 1 1 1 1 1
i j k l
ln D (1) f (U , V ) (IV.4)
12 24ab 4 AB i 0 j 0k 0l 0
Avec:
U 2V 2 U 4 V 4
f (U , V )
ln U V
2 2 U 3V
1 V
tan
UV 3 U
tan 1
(IV.5)
4 24 24 3 U 3 V
Avec:
U T 1 a 1 A
i j
(IV.6)
V Q 1 b 1 B
k l
85
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Dans ce cas, l'inductance mutuelle pour les deux conducteurs de longueur L est donnée par :
0 2L
Mp L ln 1 (IV.7)
2 D
0 2L 1
Lp L ln (IV.8)
2 a b 2
une fois que la densité de courant correspondante sera déterminée. Les expressions des
0 J U
1 1
Bx
4
1 i j
U ln U 2 V 2 2V tg 1
V
(IV.9)
i 0 j 0
0 J V
1 1
1
i j
By V ln U 2 V 2 2U tg 1 (IV.10)
4 i 0 j 0 U
U x 1 a
i
(IV.11)
V y 1 b
j
Les composantes du champ magnétique sont données par la relation B=µ0H, soit en enlevant
U
1 1
J
Hx
4
1
i 0 j 0
i j
U ln U 2 V 2 2V tg 1
V
(IV.12)
V
1 1
J
1
i j
Hy V ln U 2 V 2 2U tg 1 (IV.13)
4 i 0 j 0 U
86
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Après le calcul des valeurs des résistances et des inductances (self et mutuelles), nous
devons les mettre sous formes matricielles. En positions diagonales existent les résistances et
les self-inductances, par contre dans les autres emplacements des matrices, on place les
mutuelles. De ce fait, La matrice globale de résistances s’écrit :
0
Rtot R N bob (IV.14)
0 RM sup
Avec :
R1 bob 0
R N bob
(IV.15)
0 R N bob
R1 sup 0
RM sup
(IV.16)
0 RM sup
L N bob M
Ltot bob sup
Avec la matrice des inductances entre les conducteurs de la bobine seule, donnée par :
87
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Début
Non
Tant que err>eps
Oui
Calcul de : R M sup et Rtot t=t+dt
n 1
E J
M sup
C
J 0
Si t<tf
Oui
JC C
I
i 1
LTot
1
V R I dt I
Tot i i
Fin
I I N bob V V N bob
I M sup 0
J
I M sup
S M sup
err
Max I i 1 I i
Min I i 1
88
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Nous commençons par des conducteurs ordinaires seuls de longueur finie. Dans ce cas,
on n’aura pas besoin de la procédure itérative présentée en organigramme précédent. Nous
subdivisons le conducteur en plusieurs à petites sections rectangulaires, figure IV. 6.
I1 R1 L1
M12
R2 L2
I2
I I
Rn Ln
In
La tension E harmonique est appliquée entre les bornes du conducteur. La même tension
aussi est appliqué pour chaque subdivision (consideration parallele).
D’après les lois de KIRCHHOFF, on pourra écrire le système électrique en harmonique :
89
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
M
N
E R I j L I j Ip
i i i i pi
(IV.20)
p 1
pi
E Z *I (IV.22)
I inv ( Z ) * E Y * E (IV.23)
Figure IV. 8 : Numérotation choisie pour le stockage matriciel des paramètres électriques.
90
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Pour observer les distributions et l’influence des inductances mutuelles sur une seule
subdivision du conducteur, on choisit l’élément (1) et le (46). Le pas du maillage étant
régulier et la forme des sections carrés est identiques. Nous montrons sur les deux figures IV.
9 et IV. 10 les inductances propres et mutuelles pour ces deux éléments choisissent.
-5
x 10
11.5
10
9.5
8.5
7.5
7
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Nombre de conducteurs
-5
x 10
11.5
11 Inductance
Elément conducteur
L=[H] propre
N°46
10.5
10
9.5
8.5
7.5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Nombre de conducteurs
Pour l’élément (1) la première valeur représente l’inductance propre, c’est la valeur
maximale, ensuite en remarque une forme de scie pour les mutuelles car les autres brins
s’éloignent et retourne périodiquement pour chaque 10 valeurs (11, 21, 31 …), figure IV. 8 et
figure IV.9.
91
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Le traçage des inductances pour l’élément (46) représente une symétrie dont la valeur
propre est au milieu, figure IV.10. Les autres valeurs des inductances mutuelles présentent des
petits lobes pour chaque colonne de brins de conducteurs.
b- Résolution en harmonique
Figure IV. 11 : a) Composante imaginaire des courants pour chaque brin de conducteur
(200Hz), b) représentation graphique de la composante imaginaire des courants.
-3
x 10
0.1582 0.1582
1.8
0.1582 La partie réelle du courant 0.1582
I=[A] 1.6
0.1582
0.1582
0.1582 1.4
0.1582
0.1582 1.2
0.1582
0.1582 1
0.1582
0.1582 0.8
0.1582
0.1582 0.6
0.1582 0.1582
0.4
0.1582 fr=200Hz 0.1582
0.2
0.1581
0 20 40 60 80 100 0.5 1 1.5
-3
Nombre de conducteurs x 10
Figure IV. 12 : a) Composante réelle des courants pour chaque brin de conducteur (200Hz),
b) représentation graphique de la composante réelles des courants.
92
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Cette partie précise, pour laquelle on a traité le cas d’un seul conducteur ordinaire
alimenté par une tension harmonique, n’est qu’une petite introduction technique permettant la
compréhension et l’adaptation avec les notions des conducteurs longs magnétiquement
couplés. Nous aurons pu réaliser une étude paramétrique plus approfondie, mais nos objectifs
nous poussent à y aller vers l’insertion des matériaux supraconducteurs et la recherche de
l’originalité.
Nous reprenons le même dispositif représenté en figure IV.1 avec tous les paramètres
géométriques et électriques indiquées au tableau IV.1.
Désignation Valeurs
Densité de courant Je 2 ͯ 109 A/m2
Exposent n 30
Bulk
Température de fonctionnement 20 K
en YBCO
Largeur 40 mm
Epaisseur 15 mm
Diamètre extérieur 65 mm
Bobine
Diamètre intérieur 54 mm
En cuivre
Hauteur 400 mm
Comme abordé dans le premier chapitre sur l’étude bibliographique des matériaux
supraconducteurs, nous allons nous intéresser à la possibilité qu’offrent ces matériaux en
termes d’écrantage magnétique. En effet, lors d’un blindage où d’un piégeage de flux avec un
supraconducteur, la pastille supraconductrice crée naturellement des courants induits en
inverse dans le matériau afin de s’opposer à la variation du champ magnétique extérieur. En
implémentant notre algorithme et en assurant aussi la stabilité du supraconducteur à chaque
itération nous obtenons les pénétrations de courant partielles relatives aux valeurs de la
tension rampe appliquée (U= K.t, avec K=35,28V/s).
À la tension U=141.12 V correspondante au 4 seconde avec un pas de temps 0.001s et pour
un maillage régulier du domaine (Fig. IV.13), nous observons déjà une bonne symétrie de
pénétration du courant, figure IV.14. La pénétration est plus forte, si le champ magnétique
l’est aussi. Pour ces raisons, nous constatons que la pénétration en bas de la pastille est plus
forte qu’en haut, figure IV.14. Cela est confirmé par le tracé des chemins horizontaux des
densités de courants respectivement en bas, au milieu et en haut (Fig. IV.15).
93
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Figure IV.15: Densités des courants induites pour différents trajets horizontaux.
94
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
95
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Pour la simulation du MSRV avec cette approche intégrale, on applique dans les
bobines du stator une tension électrique correspondante à la valeur du courant utilisée dans la
simulation numérique précédente (chapitre III). Pour déterminer cette valeur, on alimente en
tension une seule phase (une bobine) du stator et on néglige les effets des deux autres bobines.
Ajoutant à cela, la pastille SHTC est considérée avec des propriétés identiques à ceux de l’air.
La distribution des densités de courant dans cette structure est montrée à la figure IV. 17.
Nous observons une densité de courant d’ordre 105 A/m2 dans la surface de la bobine
alimentée (Fig. IV.17). De plus, une faible valeur de J induite est constatée aux autres bobines
non alimentées. Cela est dû à l’effet de la bobine inductrice sur les autres bobines.
Après détermination de la valeur d’impédance on obtient la valeur du courant électrique
appliquée à la bobine. Nous aboutissons à une valeur de tension d’amplitude Vmax égale à
128,6 V correspondant à l’amplitude de courant de 95 A appliquée aux bobines SHTC (même
valeur de simulation numérique antérieur).
Figure IV.17: Densités du courant à la structure du moteur, avec l’alimentation d’une seule
bobine et en absence de la pastille supraconductrice.
Pour la simulation du comportement du moteur, nous alimentons les bobines avec une
tension triphasée équilibrée d’amplitude Vmax et avec une fréquence de 50 Hz. Les valeurs
des trois phases d’alimentation pour un temps de calcul de 0.0001 s sont regroupées dans le
tableau IV.2 et la représentation des allures des phases est illustrée à la figure IV.18.
96
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
Tableau IV. 2: Valeur des trois tensions de phases à l’instant (0.0001 s).
150
100
V1
50 V3
Tension(V)
V2
0
-50
-100
-150
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
t(s) -4
x 10
Figure IV.18: Représentation des trois tensions de phases d’alimentation des bobines.
Notre calcul est fait pour un temps de calcul de 0.0001s (soit cent fois le pas du temps),
nous considérons le modèle de la loi en puissance comme une loi de comportement de la
pastille supraconductrice avec une densité de courant critique (Jc) égale à 2.107 A/m2 et une
valeur de l’indice n égale à 30.
Après simulation, nous obtenons des densités de courants dans la structure du moteur,
figure IV.19 et figure IV.20. La représentation de ces densités est faite pour une position de la
pastille allant de 0° à 90° et avec un pas de 30°.
D’après ces figures (Fig. IV.19 et IV.20), nous observons une faible densité de courant
à la surface de la pastille (bulk). Donc une faible pénétration des lignes de champ dans le
matériau, ce qui implique que la valeur du champ autour de la pastille dépasse légèrement la
valeur du champ critique qui caractérise le bulk. Dans ce cas, on constate que la pastille
supraconductrice garde ses propriétés d’écrantage (caractéristiques réelles), car les lignes de
champ externe pénètrent partiellement la surface de la pastille de l’extérieur. La densité
maximale du courant sur la surface de la pastille (4,28.107A/m2) est observée pour une
position de 0° par rapport à l’axe horizontal. Dans cette position, les deux côtés de la pastille
97
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
sont très proches des bobines inductrices (V2 et V3) d’où s’explique l’influence intense du
champ magnétique (Fig. IV.19, 0°).
[m]
Sur la figure IV.19 et pour une position de 0°, La pastille est située entre les deux
bobines alimentées par des valeurs de tensions pratiquement identique mais de sens opposés,
tableau IV.2 (V2 et V3). Donc, les deux côtés de la pastille subissent des champs pratiquement
identiques. Pour cela, nous remarquons pratiquement une symétrie de la distribution des
densités de courant sur les deux côtés de la pastille (côté droit et gauche).
Une notre pseudo-symétrie par rapport à l’axe verticale de la distribution de J est
observée plus clairement à la partie basse située à 90°, figure IV.19. Les deux coins de cette
dernière sont exposés à des valeurs proches du champ, plus précisément les courants induits
98
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
au coin droit sont légèrement supérieurs, à cause du minime avantage de V3 par rapport à V2
(Tableau IV.2).
[m]
Pour les positions respectives (30° et 60°) de la pastille conformément aux figures IV.19
et IV.20, la valeur maximale de la densité J est pratiquement égale pour les deux situations
(environs 2,26 .107 A/m2). Sachant que la pastille du rotor est en mouvement, donc la densité
J n’est pas répartie de la même manière d’une position. De plus, la distribution de cette
densité n’est pas homogène sur la surface de la pastille, pour cela nous présentons à la figure
IV. 21 la variation de la densité J aux quatre côtés du contour limitant la surface rectangulaire
99
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
de la pastille (haut, bas, côté droit et côté gauche) pour différentes positions du rotor (de 0° à
180° avec un pas de 30°).
J[A/m2]
(a)
J[A/m2]
(b)
Figure IV.21: Densités du courant à la surface de la pastille pour différentes position du bulk:
(a) Haut ; (b) Bas.
100
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
(c)
107
1
0° 30° 60° 90° 120° 150° 180°
-1
Segment gauche
J[A/m2]
-2 de la pastille
-3
-4
-5
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
[m] 10-3
(d)
Figure IV.22: Densité du courant à la surface de la pastille pour différentes positions du
bulk :(c) Segment droit ; (d) Segment gauche.
Dans les figures IV.21 et IV.22, nous remarquons que les valeurs les plus intenses des
densités de courants se localisent dans les coins de la pastille, à proximité des bobines
inductrices. Nous confirmons à travers ces courbes que la densité du courant maximal sur la
101
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
surface de la pastille et pour les différentes positions du rotor est environs 4,26 .105 A/m2, la
même valeur observée aux figures IV.19 et IV.20. Nous remarquons aussi que la distribution
de J en haut de la pastille à 0° est identique à celle en bas à 180°. La même chose pour les
pairs (30°, 150°) et (60°,120°).
Nous somme convaincu, que la pastille est sensible à toute variation du champ
magnétique. Du coup, en gardant la valeur Vmax comme alimentation et toute les
considérations passées, sauf que la position qui est ramenée à (0°). Cette dernière est choisie
puisque elle présente la plus grande densité de courant à la surface de pastille par rapport aux
autres positions (voir figures au-dessus). Nous considérons de plus, trois valeurs différentes
de la densité de courant critique Jc (2.109 A/m2, 2.108 A/m2 et 2.106 A/m2). L’objectif de cette
simulation est de déterminer la densité Jc qui correspond mieux à notre pastille
supraconductrice ou bien pour un fonctionnement stable du moteur.
Les résultats de notre simulation sont affichés à la figure IV. 22. A la position choisie de
la pastille (0°) et dans le cas d’une densité de courant critique Jc égale 2.109 A/m2, on constate
que nous sommes dans une situation de pénétration très faible, particulièrement, sur le coin
droit et gauche en haut de la pastille (Fig. IV. 23). La densité de courant maximale observée
dans la pastille en valeur absolue est égale 6,07.108 A/m2. Dans le cas d’une densité de
courant critique Jc de 2.108 A/m2, on remarque une légère augmentation de pénétration sur
les mêmes endroits précédents, dont une valeur maximale d’environ 4.108 A/m2 est observée.
Dans ces deux cas, on constate que la pastille est dans un état d’écrantage parfait.
Contrairement à ces deux cas, une situation de pénétration différente est observée pour le cas
de Jc égale 2.106 A/m2. La pastille supraconductrice est soumise à une forte pénétration dans
les deux côtés droit et gauche. La valeur maximale enregistrée de J est 5,12.106 A/m2. On
conclu pour cette situation que la pastille à une capacité d’écrantage de champ très faible par
rapport aux autre cas surtout au bord de la surface, et elle garde sa propriété d’écrantage
uniquement au milieu de la surface.
Au-delà d’une densité de courant critique Jc égale 2.107 A/m2, la pastille ne subit pas
d’importantes pénétrations ce qui est toujours souhaitable pour le bon fonctionnement du
moteur. Par contre, pour les valeurs inferieurs, les pénétrations sont de plus en plus
importantes ce qui provoquent des disfonctionnements et des instabilités du moteur. Ces
pareils cas sont observés en appliquant la valeur de Jc égale à 2.106 A/m2, figure IV.23.
Pour garder aussi le bon fonctionnement du moteur nous pouvons agir de façon
importante sur la tension d’alimentation appliquée au niveau des phases ainsi que sur la
température de refroidissement.
102
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
10-3 J[A/m2]
6 0
4
-1
2
-2
0
-2 -3
-4
-4
-6
-8 -5
-10
-6
-0.045 -0.04 -0.035 -0.03 108
[m]
9 2
Jc =2.10 A/m J = [-6,07.108 5,51.107] A/m2
Figure IV.23: Densités du courant à la position de la pastille à 0°, avec trois différentes
valeurs de Jc ; (à gauche) vue complète, (à droite) zoom sur la pastille.
103
Chapitre IV Etude des Performances de la Pastille SHTC utilisée pour le MSRV
IV.4 Conclusion
104
Conclusion Générale
105
Conclusion générale
Conclusion générale
106
Conclusion générale
Afin de déterminer l’adéquation de la pastille SHTC avec le rotor, des calculs rigoureux
du couple et de ses ondulations ont été faites en considérant une forte densité de courant dans
les enroulements statoriques supraconducteurs.
Dans le chapitre quatre, une nouvelle approche analytique a été appliquée au MSRV
pour but de calculer les densités de courants induits dans la surface externe de la pastille
supraconductrice de rotor, afin de prédire les limites du ce matériau. Cette approche originale
est très bénéfique pour l’étude des matériaux supraconducteurs et en particulier les machines
électriques supraconductrices. Elle nous a permis de comprendre les limites de notre moteur.
Des résultats très intéressants ont été obtenus lors de la simulation du moteur avec cette
approche, notamment ce qui concerne la distribution des densités de courants induits dans la
pastille et le choix de la densité de courant critique de ce matériau supraconducteur.
Aussi, dans le cadre de cette étude, un moteur à réluctance entièrement supraconducteur
a été modélisé par la méthode des éléments finis en 2D (FEM). La conception proposée du
MSRV nous a donné une valeur du couple importante avec de faibles ondulations.
Nous constatons que l'introduction des matériaux SHTC dans les deux parties statorique
et rotorique a permis de réduire à moitié le volume total de la machine par comparaison à des
moteurs conventionnels avec des rotors SHTC ayant la même puissance de sortie. Cette
nouvelle conception permet donc de produire des moteurs plus compacts.
La forme d'enroulement concentrique facilite la conception de la structure de stator et
nécessite moins de matériaux par rapport à un enroulement distribué. De plus, la présence de
l'écran magnétique avec un matériau ferromagnétique (YBCO-Fer), dans la topologie du
rotor, a nettement amélioré la valeur du couple en le multipliant par deux par rapport à celui
de la topologie sans matériau ferromagnétique (YBCO-Air). En plus, elle offre une bonne
protection mécanique pour la pastille SHTC. Le faible pourcentage évalué des pertes dans
l’enroulement supraconducteurs du stator, confirme la qualité de la puissance de sortie
développée par notre conception du moteur SHTC.
La méthode semi-analytique appliquée au MSRV présente des résultats très
encourageants, notamment pour la prise en compte du comportement réel lors de la
modélisation des matériaux supraconducteurs et par conséquent, l’étude des machines
électriques supraconductrices.
Finalement, nous avons pu étudier un prototype du moteur synchrone supraconducteur à
réluctance variable avec ses avantages et ses inconvénients. Afin d’achever le
dimensionnement de cette structure, une suite possible à cette étude serait de faire des calculs
plus précis des pertes AC dues aux enroulements supraconducteurs. Pour ces raisons, les
107
Conclusion générale
108
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