Dewalque 37911200 2017
Dewalque 37911200 2017
Dewalque 37911200 2017
de Walque, Cyril
ABSTRACT
Le transport de vélos par des particuliers sur de longues distances se fait actuellement principalement
en voiture. De nombreux systèmes permettant d’attacher des vélos à l’extérieur d’un véhicule existent
sur le marché, ainsi que des housses de protection pour préserver ceux-ci des intempéries. La société
SnakeSkin, fondée par M. Floymont et M. Théate, prévoit de concevoir et produire des housses de
protection de vélo haut de gamme pour leur transport en voiture. Ayant déjà un prototype (figure 1), ils sont
intéressés à l’étude du transport d’un vélo de course muni d’une de leurs bâches, attaché à un porte-vélo
venant se fixer sur le dispositif d’attelage de la voiture. Leur but est de pouvoir quantifier les efforts que
subit le porte-vélo, ainsi que d’avoir une estimation de la traînée additionnelle que provoque le transport
de ce vélo bâché. Ce mémoire vise donc à calculer les forces et moments en jeu, et à analyser l’influence
qu’ont plusieurs paramètres choisis sur ces efforts. Premièrement la distance entre le vélo et la voiture.
Les porte-vélos sur le marché ont souvent plusieurs positions disponibles pour fixer le vélo. Quel impact
la distance entre la voiture et le vélo a-t-elle ? Trois positions sur le porte-vélo ont été mesurées sur
un modèle existant et sont étudiées. Ensuite la vitesse de la voiture : Comment la diminution de celle-
ci impacte-t-elle les forces subies par le vélo et la voiture ? Enfin à quel point le modèle de la voiture
influence-t-il les résultats ? L’étude s’est p...
de Walque, Cyril. Aérodynamique d’une voiture transportant un vélo muni d’une housse de protection. Ecole
polytechnique de Louvain, Université catholique de Louvain, 2017. Prom. : Jeanmart, Hervé ; Duponcheel,
Matthieu. http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:10584
Le dépôt institutionnel DIAL est destiné au dépôt DIAL is an institutional repository for the deposit
et à la diffusion de documents scientifiques and dissemination of scientific documents from
émanant des membres de l'UCLouvain. Toute UCLouvain members. Usage of this document
utilisation de ce document à des fins lucratives for profit or commercial purposes is stricly
ou commerciales est strictement interdite. prohibited. User agrees to respect copyright
L'utilisateur s'engage à respecter les droits about this document, mainly text integrity and
d'auteur liés à ce document, principalement le source mention. Full content of copyright policy
droit à l'intégrité de l'œuvre et le droit à la is available at Copyright policy
paternité. La politique complète de copyright est
disponible sur la page Copyright policy
Promoteur(s)
Hervé J EANMART, Matthieu D UPONCHEEL
Lecteur(s)
Vincent L EGAT, Bruno D EHEZ
Ce travail conclut mes études d’ingénierie civile, et il me paraît important de remercier les
personnes qui ont permis son aboutissement.
Tout d’abord je tiens à remercier M. Jeanmart (TFL, IMMC, EPL, UCL), qui m’a aidé à
mener à bien ce projet depuis le début de l’année. Ses conseils et ses remarques sur mon travail
se sont toujours révélés pertinents, ce qui m’a permis de ne pas avancer à l’aveugle dans mon
mémoire.
Ensuite je voudrais remercier M. Duponcheel (TFL, IMMC, EPL, UCL), pour le temps qu’il
m’a accordé tout au long de l’année afin de répondre à mes questions techniques sur les simulations
numériques. Son expérience en la matière, ainsi que ses conseils m’ont permis un gain de temps
considérable.
Merci aussi à M. Floymont et M. Theate (SnakeSkin), qui ont proposé ce sujet de mémoire à
mes promoteurs.
Les moyens de calcul ont été fournis par le Consortium des Équipements de Calcul Intensif
(CÉCI), financé par le Fonds de la Recherche Scientifique de Belgique (F.R.S.-FNRS) sous la
convention n◦ 2.5020.11. Je tiens donc à les remercier pour m’avoir accordé leur confiance.
Merci aussi à M. Berger (TFL, IMMC, EPL, UCL) pour sa gestion des licences Fluent sur les
clusters du CÉCI. Il s’est en effet assuré que chacun puisse avoir à sa disposition le nombre de
licences désiré, ce qui n’était pas chose aisée.
Enfin, un merci tout particulier à ma famille pour son soutien et son travail de relecture.
I
Table des matières
Introduction 1
1 Outils 3
1.1 ANSYS Fluent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Équations de Navier-Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Modèle k − ω standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Étude de l’écoulement en 2D 7
2.1 Modélisation des corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Domaine de simulation et maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4.1 Influence de la position du porte-vélo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4.2 Influence de la vitesse de la voiture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5 Convergence spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.6 Analyse des couches limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.7 Investigation de la traînée totale en 2D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3 Étude de l’écoulement en 3D 26
3.1 Modélisation des corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2 Domaine de simulation et maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.4 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.4.1 Comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.5 Analyse des couches limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.6 Convergence spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4 Comparaison entre 2D et 3D 37
Conclusion 40
Bibliographie 41
II
Introduction
Le transport de vélos par des particuliers sur de longues distances se fait actuellement princi-
palement en voiture. De nombreux systèmes permettant d’attacher des vélos à l’extérieur d’un
véhicule existent sur le marché, ainsi que des housses de protection pour préserver ceux-ci des
intempéries.
Ce mémoire vise donc à calculer les forces et moments en jeu, et à analyser l’influence qu’ont
plusieurs paramètres choisis sur ces efforts.
Premièrement la distance entre le vélo et la voiture. Les porte-vélos sur le marché ont souvent
plusieurs positions disponibles pour fixer le vélo. Quel impact la distance entre la voiture et le
vélo a-t-elle ? Trois positions sur le porte-vélo ont été mesurées sur un modèle existant et sont
étudiées.
Enfin à quel point le modèle de la voiture influence-t-il les résultats ? L’étude s’est penchée sur
trois types de véhicules différents :
— Un SUV 1 (Audi SQ5 2013).
— Une citadine (VW Golf 2016)
— Une berline (Toyota Corolla 2016)
Afin d’étudier l’écoulement autour des corps que sont la voiture et la housse de protection,
des simulations en deux dimensions ont tout d’abord été réalisées avec le logiciel ANSYS Fluent.
Peu chères en temps de calcul, elles permettent une première étude des efforts en jeu par unité
de profondeur.
Des simulations en trois dimensions ont ensuite été produites avec le même logiciel. Celles-ci
sont beaucoup plus coûteuses mais elles produisent des résultats beaucoup plus réalistes.
1
Figure 1 – Prototype de housse de protection SnakeSkin
2
Chapitre 1
Outils
Tous les calculs numériques de ce mémoire ont été réalisés via les outils proposés dans "ANSYS
Workbench 2016" pour la simulation de fluides. Les programmes utilisés sont :
— DesignModeler pour définir la géométrie du domaine de simulation
— ANSYS Meshing pour mailler le domaine par éléments finis
— ANSYS Fluent pour effectuer le calcul
— CFX-Post pour la visualisation des résultats (post-processing)
Cela donne les équations de Navier-Stokes incompressibles, écrites sous la forme convective,
avec P = ρp et ν la viscosité cinématique :
∇·u=0
∂u
+ (u · ∇)u = −∇P + ν∇2 u
∂t
3
Cela fait 4 équations (une pour la conservation de la masse et trois pour la quantité de mouvement)
pour 4 inconnues (P et u = (u, v, w)). Le problème est donc solvable directement. Un programme
intégrant directement ces équations fait de la "DNS" (Direct Numerical Simulation).
1.1.2 Turbulence
Faire de la DNS demande de résoudre toutes les échelles de l’écoulement, jusqu’à l’échelle de
Kolmogorov (l’échelle à laquelle les plus petits vortex dissipent leur énergie cinétique en chaleur).
Au vu de la taille du domaine simulé et de la puissance de calcul disponible, les maillages générés
sont trop grossiers pour résoudre celles-ci.
Fluent résout donc l’écoulement avec les équations RANS (Reynolds Averaged Navier-Stokes).
Celles-ci permettent de résoudre l’écoulement sur de plus grosses mailles en modélisant la turbu-
lence qui n’est pas capturée par le maillage.
L’idée est de moyenner temporellement les équations de Navier-Stokes sur un intervalle de temps
T (proche de l’échelle temporelle des turbulences), puis de remplacer chaque variable par sa
moyenne et sa partie variatoire u = ū + u0 , ū = ū(x, t) et P̄ = P̄ (x, t).
1 T
Z
ū(x, t) = u(x, t)dt
T 0
Cela donne les équations RANS instationnaires :
∇ū = 0
∂ ū
+ (ū · ∇) · ū = −∇P̄ + ν∇2 ū − R(u0 , u0 )
∂t
Avec, si u = (u, v, w)
u¯02 u¯0 v 0 u0¯w0
En pratique, les écoulements ont un spectre de fréquence très large, il est donc très difficile de
séparer distinctement deux échelles de temps. Le temps T est donc un temps virtuel, qui n’est
pas contrôlable, ce qui peut avoir un effet sur la solution.
Ces équations ont quand même été utilisées car elles permettent un maillage bien plus grossier
que d’autres méthodes plus précises (comme les LES par exemple), et donc un gain de temps de
calcul considérable pour les nombreuses simulations à effectuer.
∂ ūi ∂ ∂ P̄ ∂ 2 ūi ∂ 0 0
+ ūi u¯j = +ν − uu
∂t ∂xj ∂xi ∂xj ∂xj ∂xj i j
4
Figure 1.1 – Représentation des différentes échelles de temps d’un écoulement
Par cette démarche de moyennisation, tous les effets de la turbulence sont repris dans le
terme R(u0 , u0 ) = ∂x∂ j u0i u0j , le tenseur de contrainte de Reynolds. L’hypothèse de Boussinesq[2]
est appliquée pour relier ce terme au champ de vitesse ū, à une viscosité turbulente µt et à
02 02 02
l’énergie cinétique spécifique de la turbulence k = u2 + v2 + w2 .
µt ∂ ūi ∂ u¯j 2
u0i u0j = − ( + ) + kδij
ρ ∂xj ∂xi 3
Ce problème possède donc 4 équations pour 6 inconnues (P̄ , ū = (ū, v̄, w̄), k et µt ). Deux
équations doivent donc être ajoutées pour clore le problème.
Le modèle k − ω (basé sur les travaux de Wilcox [3]) ajoute deux équations supplémentaires
pour l’énergie cinétique de la turbulence k et son taux de dissipation spécifique ω[s−1 ], aussi
appelé la fréquence de la turbulence [2]. :
∂ ∂ ∂ ∂k
(ρk) + (ρkui ) = Γk + Gk − Yk
∂t ∂xi ∂xj ∂xj
∂ ∂ ∂ ∂ω
(ρω) + (ρωui ) = Γω + Gω − Yω
∂t ∂xi ∂xj ∂xj
Avec :
ρk
µt =
ω
∂
Le changement temporel de l’énergie cinétique de turbulence k ( ∂t (ρk)) est donc du à la
∂
convection de celle-ci ( ∂x i
(ρkui )), sa diffusion ( ∂x∂ j Γk ∂x
∂k
j
), sa génération (Gk ) et sa dissipation
(Yk ).
5
L’hypothèse du modèle k − ω est que le taux de dissipation spécifique ω de la turbulence se
comporte de manière similaire, avec le même type de termes.
Les différents termes de l’équation ont étés multipliés par des variables de l’écoulement choisies
pour que les unités correspondent et des constantes adimensionnelles, qui sont réglées pour que
les résultats soient au plus proche de la réalité.
Gk = µt S 2
∂ u¯
∂ u¯i
Avec S = 2Sij Sij , et Sij = 12 ∂xji + ∂x
p
j
le tenseur des contraintes du fluide.
La dissipation de k, pour un écoulement incompressible, est calculée par :
Yk = ρβ ∗ fβ ∗ kω
Avec β ∗ = 0.09 et
1 si χk ≤ 0
fβ ∗ = 2
1+680χk2 si χk > 0
1+400χk
1 ∂k ∂ω
Où χk = ω 3 ∂xj ∂xj
Yω = ρβfβ ω 2
Avec β = 0.072, et
1 + 70χω
fβ =
1 + 80χω
Ωij Ωjk Ski 1 ∂ u¯i ∂ u¯j
Où χω = (β ∗ ω)3
, avec Sij défini plus tôt et Ωij = 2 ∂xj − ∂xi la vorticité du flux moyen.
Fluent résout donc les 4 équations RANS et les deux équations du modèle k − ω, pour les 6
inconnues (P̄ , ū = (ū, v̄, w̄), k et ω). Le problème est donc clos.
6
Chapitre 2
Étude de l’écoulement en 2D
La plus grande partie de la bâche de vélo est fine, seule l’avant est plus élargi à cause du
guidon. La housse de protection du vélo en 2D a donc été choisie comme la coupe de celle-ci au
niveau de la selle.
La structure du porte-vélo a été négligée. L’impact de la géométrie de celui-ci sur les efforts
calculés n’est pas assez grand pour justifier le paiement d’un maillage beaucoup plus fin autour
de celui-ci. Les roues ont aussi été négligées, car leur présence en 2D impliquerait l’absence
d’écoulement en dessous de la voiture.
La housse de protection est considérée dans tous les simulations comme une paroi rigide, car la
prise en compte de son battement impliquerait de générer un nouveau maillage à chaque pas de
temps de simulation, ce qui augmenterait énormément le temps de calcul. En effet sur un seul
processeur il faut un peu plus de 2 minutes pour générer un maillage d’environ 60 000 éléments,
alors qu’un pas de temps sur ce maillage est calculé toutes les 0.25 secondes.
La hauteur du domaine, ainsi que la distance devant et derrière la voiture ont été trouvées de
manière itérative afin de s’assurer qu’elles n’interfèrent pas dans le résultat final. Le domaine a
donc été agrandi jusqu’à ce que les résultats (les efforts calculés sur la voiture et le porte-vélo)
convergent. Cette démarche est développée dans la section 2.5.
La hauteur est de 27m (16.5 fois la hauteur du SUV) et les distances devant et derrière la voiture
sont respectivement de 13.5m et 45m (2.9 et 9.7 fois la longueur du SUV).
7
Figure 2.1 – Profils utilisés et géométries 2D décalquées
8
Un maillage type est visible sur les figures 2.3 et 2.4.
Premièrement, les éléments s’agrandissent progressivement lorsqu’ils s’éloignent de la voiture.
Les variables de l’écoulement sont en effet bien plus importantes à capturer précisément près des
corps, où les forces calculées agissent, que près des bords du domaine.
Ensuite, une couche d’inflation est imposée près du vélo et de la voiture (figure 2.4). Des mailles
régulières suivant avec précision les corps sont très importantes pour bien capturer les couches
limites qui vont se développer dans cette zone.
La taille des mailles sur la limite des corps, ainsi que l’agrandissement progressif de celles-ci
lorsqu’elles s’éloignent de la voiture a été trouvé de manière itérative, afin que la solution converge
(développé dans la section 2.5).
9
2.3 Simulation
Le vélo bâché a été placé derrière chaque voiture à trois distances différentes, qui représentent
de manière réaliste les trois positions possibles du vélo sur le porte-vélo. Elles sont respectivement
à 245, 425 et 605 mm du coffre de la voiture. Les voitures sans vélo ont aussi été simulées, afin
de mesurer l’ajout de traînée qu’entraîne la présence du vélo bâché.
Les simulations sont nommées selon le modèle de la voiture et la distance entre le coffre de
celle-ci et la bâche du vélo.
Une simulation nommée dans les résultats "SUV 245" est donc le cas du vélo derrière le SUV, à
une distance de 245mm de celui-ci.
Pour toutes les simulations, la vitesse de l’écoulement est fixée à l’entrée de l’écoulement, ainsi
que sur le haut et le bas du domaine, et la pression est fixée à la sortie de l’écoulement.
La valeur du pas de temps (∆t) dans les simulations instationnaires est un paramètre très
important pour la justesse de la solution. Il a donc été choisi avec soin pour garantir que le
nombre de courant respecte cette condition en tout point du maillage (avec ∆x la largeur d’une
maille) :
V ∆t
CF L = <1
∆x
Cette condition fait que le transport de l’information portée par l’écoulement ne dépasse par la
grandeur d’une maille en un pas de temps.
Il apparaît après plusieurs tests que la vitesse maximale de l’écoulement se situe près de la liaison
entre le pare-brise et le toit des voitures, où elle est égale à environ (selon les voitures) 76 m/s. À
cet endroit les mailles de la simulation ont une largeur d’environ 6.25 mm, ce qui fait :
∆x
∆t = < 8.5 · 10−5
V
Un pas de temps de 7.5 · 10−5 a donc été choisi pour toutes les simulations. Chaque simulation
a été initialisée avec le domaine entier ayant une même vitesse horizontale de 120 km/h. Les
variables de turbulences ont initialement des valeurs calculées grâce aux relations proposées par
Fluent [7].
À chaque pas de temps, les forces horizontales (traînées) s’appliquant sur la voiture et sur la
bâche de vélo, la force verticale (portance) sur la bâche, ainsi que le moment de force que doit
soutenir le porte-vélo si le vélo est attaché au niveau de ses roues ont été sauvegardés.
10
2.4 Résultats
2.4.1 Influence de la position du porte-vélo
SUV
Trainée subie par le porte vélo (SUV) Portance subie par le porte vélo (SUV)
1000 250
0.245 m 0.245 m
0.425 m 200 0.425 m
800 0.605 m 0.605 m
150
600 100
Portance [N/m]
Trainée [N/m]
50
400
0
200 −50
−100
0
−150
−200
−200
−250
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 2.6 – Force horizontale subie par le porte- Figure 2.7 – Force verticale subie par le porte-
vélo derrière le SUV vélo derrière le SUV
−100 900
Trainée [N/m]
−200 800
−300 700
−400 600
−500 500
−600 400
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
300
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
11
Citadine
Trainée subie par le porte vélo (Golf) Portance subie par le porte vélo (Golf)
1000 250
0.245 m 0.245 m
0.425 m 200 0.425 m
800 0.605 m 0.605 m
150
600 100
Portance [N/m]
Trainée [N/m]
50
400
0
200 −50
−100
0
−150
−200 −200
−250
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 2.11 – Force horizontale subie par le Figure 2.12 – Force verticale subie par le porte-
porte-vélo derrière la citadine vélo derrière la citadine
−100
Trainée [N/m]
800
−200
700
−300
600
−400
500
−500
400
−600
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
300
Temps [s] 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
12
Berline
Trainée subie par le porte vélo (Berline) Portance subie par le porte vélo (Berline)
1000 250
0.245 m
200 0.425 m
800 0.605 m
150
600 100
Portance [N/m]
Trainée [N/m]
50
400
0
200 −50
−100
0
−150
0.245 m
0.425 m −200
−200
0.605 m
−250
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 2.16 – Force horizontale subie par le Figure 2.17 – Force verticale subie par le
porte-vélo derrière la berline porte-vélo derrière la berline
−100
Trainée [N/m]
800
−200
700
−300
600
−400
500
−500
400
−600
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
300
Temps [s] 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
13
Comparaison
Tous les efforts mesurés sur les écoulement 2D sont à multiplier par la profondeur des corps.
Voici (figures 2.5, 2.10 et 2.15) les contours de vorticité après trois secondes de simulation des
voitures à 120km/h, où l’écoulement a un comportement oscillatoire régulier. Comme attendu, la
vorticité est la plus grande dans les couches limites. Cette couche de vorticité se détache ensuite
de la voiture, vient heurter le porte-vélo et forme ensuite les vortex de Von Karman dans son
sillage.
Les figures 2.6, 2.11 et 2.16 représentent le comportement temporel de la force horizontale
subie par le porte-vélo (sa traînée). Les figures 2.7, 2.12 et 2.17 la force verticale (sa portance) et
les figures 2.8, 2.13 et 2.18 le moment de force que subit le porte-vélo. L’évolution de la traînée
totale, l’addition de celle de la voiture et du vélo, est présente sur les figures 2.9, 2.14 et 2.19.
C’est cette force que la voiture devra contrer.
Tous les diagnostics sont périodiques. Toutes les simulations ont une fréquence comprise entre
5.1 Hz et 5.4 Hz, elle dépend très peu du cas simulé.
Les figures 2.20, 2.21, 2.22 et 2.23) comparent tous les résultats en 2D. Les différentes simulations
se répartissent sur l’axe des abscisses, tandis que les résultats sont représentés sur l’axe des
ordonnées. Pour tous les représenter sur la même figure, des "boxplots" ont été utilisés. La barre
rouge est la moyenne du signal, qui oscille entre les extrémités des pointillés noirs. La boîte
bleue représente les quartiles du signal, ce sont donc les valeurs dans lesquelles il reste 50% du
temps (l’analyse des quartiles est moins intéressante que celle de l’amplitude et de la moyenne
du signal).
Le comportement de la force verticale appliquée sur le vélo (figure 2.20) est similaire pour tous
les cas, avec une moyenne proche de zéro (de -30 N/m à 25 N/m). L’amplitude des oscillations
dépend du modèle de la voiture. En effet, celle-ci est plus petite pour le SUV que pour la citadine,
qui est elle-même plus petite que celle de la berline. L’amplitude de la portance augmente aussi
avec la distance entre le vélo bâché et la voiture.
La force horizontale subie par le vélo (figure 2.21) est déjà plus intéressante. Elle est en effet
beaucoup plus sensible au cas simulé.
Premièrement la traînée de la housse de protection du vélo augmente plus celle-ci est loin de la
voiture. Cela paraît logique car plus le vélo est proche, plus il est englobé dans le sillage propre
de la voiture, il rencontre donc des vitesses d’écoulement moindres, ce qui fait que la différence
de pression entre la surface avant et arrière de la bâche est plus petite.
Ensuite le modèle de la voiture influe grandement sur la force horizontale que va subir le porte-vélo.
Derrière le SUV, la moyenne est proche de zéro (elle est même négative pour la position la plus
proche, entraînant un effet d’aspiration de la voiture sur la bâche), alors que derrière la berline,
le porte-vélo doit soutenir une force de l’ordre de 700 N/m. C’est dû à la forme spécifique de la
berline, dont l’arrière est beaucoup plus bas que les deux autres modèles. L’écoulement vient
donc heurter beaucoup plus violemment la bâche, augmentant donc la traînée de celle-ci.
La figure 2.22 compare le moment de force que subit le porte-vélo. Un moment négatif pousse
le vélo bâché à s’écarter de la voiture, alors qu’un positif le rapproche de celle-ci. Le vélo tend à
s’éloigner de la voiture dans toutes les simulations, sauf lorsqu’il est le plus proche du SUV, où
l’effet d’aspiration discuté précédemment est présent.
14
Portance
200
150
Force verticale subie par le vélo [N/m]
100
50
−50
−100
−150
−200
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 2.20 – Force verticale subie par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 2D
Trainée
800
700
600
Force horizontale subie par le vélo [N/m]
500
400
300
200
100
−100
−200
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 2.21 – Force horizontale subie par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 2D
Le moment, comme la traînée est de plus en plus fort au fur et à mesure que le vélo s’éloigne
de la voiture. La traînée est en effet aussi plus grande, elle entraîne donc un moment de force
supérieur. Le moment de force minimal à 120 km/h est de l’ordre de 5N m/m derrière le SUV,
−53N m/m derrière la citadine et −264N m/m derrière la berline. Les efforts que doit supporter
le porte-vélo, autant en traînée qu’en moment de force, sont donc bien supérieurs pour la berline
que pour les deux autres modèles.
La figure 2.23 compare la traînée totale de toutes les simulations. Pour la berline, l’ajout du
vélo derrière la voiture est clairement très défavorable à son aérodynamisme, ce qui paraît logique.
La présence de la bâche implique une augmentation de 56% de traînée pour la meilleure des
15
positions. Le haut de la bâche du vélo dépasse la hauteur du coffre, ce qui fait que sa surface
normale équivalente dans l’écoulement est plus grande, ce qui entraîne une traînée supérieure.
Pour le SUV et la citadine, les résultats sont surprenants. L’ajout d’un vélo bâché derrière ces
voitures semble entraîner une diminution de la traînée de celles-ci. Le SUV passe d’une moyenne
de 700 N/m à un moyenne proche de 550 N/m de force horizontale appliquée par l’écoulement,
ce qui équivaut à une diminution de l’ordre de 21% ! La citadine, elle, passe de 710 N/m à moins
de 600 N/m si le vélo est placé proche du coffre, soit une diminution de 15%.
Ces résultats surprenants sont discutés dans la section 2.7.
100
−100
Moment [Nm/m]
−200
−300
−400
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 2.22 – Moment de force subi par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 2D
850
800
750
700
Trainée totale [N/m]
650
600
550
500
450
400
SUV seul SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf seule Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline seuleBerline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 2.23 – Traînée totale du véhicule pour tous les cas simulés en 2D
16
2.4.2 Influence de la vitesse de la voiture
Selon la section précédente, les efforts les plus grands sont rencontrés lors du transport du vélo
par une berline. Les résultats disent aussi qu’un conducteur voulant minimiser sa consommation,
ainsi que réduire au maximum les efforts subis par le porte-vélo, placera le vélo dans la position
la plus proche de la voiture. C’est donc le cas "berline 245" qui va être analysé. Est-il intéressant
pour la berline d’aller moins vite afin de diminuer significativement sa traînée et les efforts repris
par le porte-vélo ?
Trainée subie par le porte−vélo pour différentes vitesses Portance subie par le porte−vélo pour différentes vitesses
200
800
150
700
100
600
Portance [N/m]
Trainée [N/m]
50
500
0
400
−50
300
−100
200
−150
90 km/h 100 km/h 110 km/h 120 km/h 90 km/h 100 km/h 110 km/h 120 km/h
Figure 2.24 – Traînée du vélo pour différentes Figure 2.25 – Portance du vélo pour diffé-
vitesses rentes vitesses
−100
−150
−200
Moment [Nm/m]
−250
−300
−350
−400
−450
90 km/h 100 km/h 110 km/h 120 km/h
Figure 2.26 – Moment de force subi par le porte-vélo pour différentes vitesses
Tout d’abord la fréquence des efforts change en fonction de la vitesse. Plus celle-ci est grande,
plus la fréquence augmente. A 90 km/h les efforts ont une fréquence de 4.43 Hz alors qu’à 120
km/h elle est à 5.40 Hz. En 30 km/h de différence, la fréquence a donc augmenté de 1 Hz environ.
Ces valeurs peuvent être utiles dans le cadre d’études en fatigue du porte-vélo.
17
Ensuite, la vitesse influe très peu sur la moyenne des forces verticales (figure 2.25). Celle-ci
reste toujours proche de zéro, mais l’amplitude de la force grandit. En effet elle double quasiment
entre 90km/h et 120km/h. Cette amplitude reste cependant faible vis-à-vis des autres efforts que
sont la traînée et le moment de force que subit le vélo.
La force horizontale (figure 2.24), elle, augmente clairement avec la vitesse. La force moyenne
que doit contrer l’attache du porte-vélo est de 332 N/m à 90km/h, alors qu’elle atteint les 580
N/m à 120km/h, soit une augmentation de 74.7% en 30 km/h de différence. L’évolution de
cette force est quasi linéaire entre ces vitesses. En toute généralité la traînée d’un objet évolue
quadratiquement avec la vitesse de l’écoulement. Cette apparente linéarité peut être due au
manque de points (seules 4 vitesses différentes ont été testées).
La figure 2.27 représente la traînée totale du véhicule, qui est l’addition de la traînée de la
voiture et du vélo. Pour chaque vitesse, la voiture sans et avec vélo derrière a été simulée, afin de
comparer l’influence de la présence du vélo sur l’aérodynamisme de la voiture. Plus la berline
va rapidement plus la valeur absolue de la traînée additionnelle due au vélo bâché est grande.
Cependant l’addition relative (divisée par la traînée de la voiture seule à cette même vitesse) est
quasi constante, allant de 52.6% à 55.3% pour les vitesses simulées.
Aller à une vitesse moindre réduit donc significativement les efforts que doit soutenir le porte-
vélo, mais ne change quasi pas l’incrément en pourcentage que représente la présence du vélo sur
la traînée totale, et donc la consommation du véhicule.
+ 55.3%
700
+ 54.8%
600
Trainée [N/m]
+ 53.8%
500
+ 52.6%
400
300
200
90 sans vélo | 90 avec vélo | 100 sans vélo | 100 avec vélo | 110 sans vélo | 110 avec vélo | 120 sans vélo | 120 avec vélo
Vitesse [km/h]
18
2.5 Convergence spatiale
Les maillages des différentes simulations ont été affinés afin que la solution converge spatiale-
ment. Cela veut dire qu’elle ne change pas (avec une tolérance choisie) si le maillage est affiné.
La solution devient donc indépendante de celui-ci.
Les tailles des éléments sur la voiture et la bâche de vélo ont été progressivement affinées, ainsi
que le taux d’accroissement des éléments lorsqu’ils s’éloignent de ces corps. Avec des éléments de
6 mm (0.13% de la longueur du SUV) sur la bâche de vélo et l’arrière de la voiture, grandissant
jusque 12.5 mm sur le capot, avec un taux de croissance de 1.04 pour les mailles s’éloignant des
corps, les maillages produits font de 60 000 à 70 000 éléments. La figure 2.28 compare la solution
sur ce maillage et sur un maillage dont la taille des éléments sur la voiture et le vélo ont tous
étés divisés par deux, ce qui conduit à un nombre bien plus élevé d’éléments (environ 120 000).
Leurs moyennes (lorsque le signal devient périodique) diffèrent de 0.9 Nm/m et leur amplitude
de 9 Nm/m, soit 0.6% et 6% de l’amplitude du moment, ce qui est acceptable pour une étude
macroscopique comme celle-ci.
La taille du domaine (hauteur, longueur devant et derrière la voiture) a aussi été trouvée de
manière itérative, jusqu’à ce que l’augmentation de ces distances ne change plus les résulats de
manière significative. La figure 2.29 montre le moment de force appliqué sur le porte-vélo lorsque
chaque distance est augmentée. La moyenne et l’amplitude du moment lorsque le domaine est
agrandi varient de moins de 10 Nm/m par rapport au domaine choisi (qui est de 13.5m devant la
voiture, 45m derrière et 27m de haut), ce qui équivaut à 7.7% de l’amplitude du moment.
Comparaison du moment de force derrière le SUV (245) Comparaison du moment de force appliqué sur le porte−vélo pour différentes tailles de domaines
300
300
Domaine choisi
60 000 éléments
250 + 13.5 m devant
250 120 000 éléments
+ 10 m en haut
+ 20 m derrière
200 200
150 150
Moment [Nm/m]
100 100
50 50
0 0
−50 −50
−100 −100
−150 −150
−200 −200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 3
Temps [s]
Figure 2.28 – Moment de force derrière le Figure 2.29 – Moment de force derrière le
SUV (245) pour différents maillages SUV (245) pour différentes tailles de domaine
19
2.6 Analyse des couches limites
Une couche limite se traite avec des variables spécifiques. Celles-ci permettent de percevoir le
comportement de la couche limite à une très petite échelle, car les gradients sont très grands.
Tout d’abord la force de cisaillement de l’écoulement sur la frontière (fixe) du domaine.
∂u
τwall =
∂y y=0
Le modèle k − ω utilisé requiert une capture fine des couches limites, car aucun traitement
spécifique près du mur ("Wall functions") n’est utilisé. Selon le guide théorique de Fluent, [2], il
est conseillé d’avoir un premier point de maillage dans la zone 1 (laminaire) de la couche limite,
soit avec y + < 5. τwall étant un résultat de la simulation, des itérations ont été faites sur la
hauteur de la première couche du maillage au dessus de chaque frontière afin de respecter cette
condition. La figure 2.30 montre l’évolution du y + sur une frontière, avec un maximum proche de
2.8. Cela correspond à une hauteur de la première couche de maillage de 3 · 10−5 m, soit 7.5 · 10−6
fois la longueur du SUV. L’épaisseur de la première couche est constante sur tout le toit de la
voiture, les variations visibles sur cette figure sont donc dues à un τwall qui varie.
20
Figure 2.31 – Profil de vi-
tesse dans la couche limite
sous le SUV
Figure 2.32 – Capture de la couche limite par le maillage
La figure 2.31 montre le champ de vitesse de l’écoulement au fur et à mesure qu’il s’éloigne
de la voiture. Pour pouvoir l’analyser de manière pertinente, il faut recourir aux variables des
couches limites définis plus haut. La figure 2.32 montre l’évolution de la vitesse adimentionnelle
u+ en fonction de la distance au mur (adimentionnelle aussi). La couche laminaire est clairement
visible pour y + < 5, où u+ = y + , et la couche logarithmique pour y + > 30, la ligne droite sur le
graphe représentant bien l’évolution logarithmique de u+ par rapport à y + , comme prédit par la
théorie de Prandtl sur les couches limites turbulentes.
Avoir un premier point de maillage si petit demande d’avoir énormément d’éléments dans la
couche limite, car avoir des mailles voisines ayant des tailles trop différentes peut mener à des
soucis numériques. Le y + du premier point de maillage a donc été augmenté tant que l’incidence
de ce changement sur les efforts calculés reste faible. Les résultats sont quasi égaux (voir figure
2.33 pour la traînée de la voiture, mais c’est pareil pour tous les efforts) pour un premier point
de maillage jusqu’à y + moyen aux environs de 10.
Toutes les simulations 2D ont donc un premier point de maillage à y + de 10 en moyenne car les
différences des efforts que ressent la voiture ou le vélo est négligeable au niveau macroscopique.
Cela entraine un nombre de point de maillage bien inférieur, et donc une vitesse de calcul plus
élevée.
Comparaison de la trainée du SUV pour différents maillages
y+ moyen = 10.1
1000
y+ moyen = 2.2
900
Trainée [N/m]
800
700
600
500
21
2.7 Investigation de la traînée totale en 2D
Les résultats obtenus en 2D concernant la traînée totale du SUV et de la citadine paraissent
fort étonnants. En effet ils laissent supposer qu’ajouter un vélo muni d’une housse de protection
derrière ces voitures augmente leur aérodynamisme. Le cas du SUV avec le vélo à 245 mm de
son coffre est ici investigué plus en profondeur.
Tout d’abord l’amplitude de la traînée totale est plus faible lorsqu’un vélo est placé à l’arrière.
Cela s’explique par le fait qu’un écoulement oscille entre le coffre et le vélo (voir figures 2.37 et
2.38). Lorsque l’air a une vitesse très faible dans cette zone, une grande pression est présente
entre le vélo et la voiture. Elle applique une force sur le vélo et la voiture, mais dans un sens
opposé (figure 2.35), et vice-versa lorsqu’une dépression est entre les deux (figure 2.36), lorsque
la vitesse de l’écoulement est maximale. Comme le montre la figure 2.34, chaque maximum de la
traînée du vélo correspond à un minimum de la traînée de la voiture, et inversement. L’espace
entre la voiture et le vélo joue donc un rôle de d’"amortisseur" au niveau de la traînée totale.
800
Trainée [N/m]
600
400
200
−200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
Figure 2.35 – Contours de pression : traînée Figure 2.36 – Contours de pression : traînée
minimum pour la voiture et maximum pour le maximum pour la voiture et minimum pour le
vélo vélo
22
Figure 2.37 – Champ de vitesse entre le vélo Figure 2.38 – Champ de vitesse entre le vélo
et le coffre à t = 2.06s et le coffre à t = 3s
Pour découvrir pourquoi la moyenne de la traînée totale en 2D est plus petite avec que sans
vélo, la résultante de force horizontale appliquée sur la voiture a d’abord été séparée en deux
parties (voir figure 2.39). Celle qui s’applique sur l’arrière de la voiture (en rouge) et celle qui
s’applique sur tout le reste (en vert).
800
600
Trainée [N/m]
400
Arrière de la voiture avec vélo
Arrière de la voiture sans vélo
Avant de la voiture avec vélo
200
Avant de la voiture sans vélo
−200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
23
Voici la comparaison de la traînée de chaque partie, pour le cas avec et sans vélo (figure 2.40).
La traînée de l’avant de la voiture est quasi identique pour les deux cas. La différence des traînées
vient donc du comportement de l’écoulement à proximité du coffre. Celle-ci est bien moins grande
lorsqu’un vélo est présent derrière la voiture, et cette différence n’est pas compensée par l’ajout
de traînée sur le vélo (dont la moyenne est même négative pour ce cas, voir figure 2.21).
Le sillage de chaque simulation (figure 2.41 et 2.42) ont été analysés plus en profondeur. La
zone de sillage considérée est limitée par le rectangle en transparence et la moyenne de la valeur
absolue de la vorticité a été calculée dans celui-ci, afin d’avoir une idée de la force des vortex créés
dans chaque sillage. Les vortex dans le sillage du SUV sans vélo sont plus intenses. L’énergie de
ces vortex vient directement des forces de frottements du véhicule, car seuls la voiture et le vélo
produisent de la vorticité dans leurs couches limites. Cela confirme donc le fait que la traînée est
plus grande pour le SUV sans vélo qu’avec.
Une explication possible de ces résultats contre-intuitifs serait que la bâche de vélo en 2D agit
sur l’écoulement d’une manière similaire au coffre de la berline. Celui-ci redescend en effet pour
que l’air quitte moins abruptement la voiture, ce qui entraine des vortex moins énergétiques dans
le sillage et donc une meilleure pénétration dans l’air. En effet, les lignes de courant redescendent
bien de manière continue entre le vélo et la voiture (voir figures 2.43 et 2.44), et quittent donc
moins abruptement le véhicule.
24
Figure 2.43 – Lignes de courant autour du SUV avec vélo
25
Chapitre 3
Étude de l’écoulement en 3D
Les différentes voitures ont été grossièrement modélisées sur base de l’extrusion des profils
décalqués en 2D, retravaillés pour ressembler un maximum au modèle original en 3D.
Les dimensions principales sont respectées, mais les détails (comme les rétroviseurs par exemple)
ont été lissés. Une modélisation trop réaliste de la voiture aurait demandé un maillage très fin à
des endroits sans intérêt dans le cadre de notre étude, augmentant ainsi énormément le temps de
calcul. À titre d’exemple les roues ont été modélisées par des cylindres car l’écoulement complexe
derrière chaque enjoliveur nécessiterait un maillage très fin à cet endroit, alors que l’impact de
cet écoulement sur les efforts que subit le porte-vélo est négligeable.
La géométrie du porte-vélo a aussi été négligée, pour les mêmes raisons qu’en 2D.
26
Figure 3.3 – Modélisation 3D de la berline et Figure 3.4 – Modélisation 3D du SUV et du
du vélo vélo
En 3D, les maillages sont limités par le nombre d’éléments. Une simulation de 3 secondes
d’écoulement à 5 millions d’éléments prend 3 jours et demi sur 8 processeurs du CÉCI, et 12
simulations sont à faire (sans compter les analyses de convergence). Si les tailles d’éléments de
nos maillages 2D sont simplement reportées en 3D, les maillages atteignent de 20 à 40 millions
d’éléments, ce qui représente un effort de calcul beaucoup trop grand. Les maillages 3D produits
ont donc de 5 à 6 millions d’éléments, et sont donc beaucoup moins convergés spatialement
(voir section 3.6). Les éléments ont des arêtes qui vont de 1 à 3 cm sur la voiture et la bâche
de vélo (soit de 0.2% à 0.6% de la longueur du SUV), et leur taux d’accroissement est de 1.12.
La première couche d’inflation, pour capturer la couche limite, est à 1.8 mm de frontière (soit
3.9 · 10−4 fois la longueur du SUV).
27
Figure 3.6 – Coupe longitudinale d’un maillage 3D
3.3 Simulation
Les mêmes paramètres de simulation ont été utilisés en 2D qu’en 3D, à l’exception du pas
de temps qui est de 1.25 · 10−4 s, car le maillage est plus grossier à l’endroit où la vitesse est
maximale.
28
3.4 Résultats
SUV
0.245 m 0.245 m
30 400
0.425 m 0.425 m
0.605 m 0.605 m
20 300
10
200
Portance [N]
Trainée[N]
0
100
−10
0
−20
−100
−30
−200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 3.9 – Force verticale subie par le porte- Figure 3.10 – Force horizontale subie par le
vélo derrière le SUV porte-vélo derrière le SUV
50
900
0 850
Moment de force [Nm]
800
Trainée totale [N]
−50
750
−100
700
−150 650
29
Citadine
0.245 m 0.245 m
30 400
0.425 m 0.425 m
0.605 m 0.605 m
20 300
10
200
Portance [N]
Trainée[N]
0
100
−10
0
−20
−100
−30
−200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 3.14 – Force verticale subie par le Figure 3.15 – Force horizontale subie par le
porte-vélo derrière la citadine porte-vélo derrière la citadine
800
Trainée totale [N]
−50
750
−100
700
−150 650
600
−200
550
−250
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
500
Temps [s] 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
30
Berline
0.245 m
30 400
0.425 m
0.605 m
20 300
10
200
Portance [N]
Trainée[N]
0
100
−10
0
−20
0.245 m
−100
0.425 m
−30 0.605 m
−200
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s] Temps [s]
Figure 3.19 – Force verticale subie par le Figure 3.20 – Force horizontale subie par le
porte-vélo derrière la berline porte-vélo derrière la berline
800
Trainée totale [N]
−50
750
−100
700
−150 650
600
−200
550
−250
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
500
Temps [s] 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
31
3.4.1 Comparaison
Les figures 3.8, 3.13 et 3.18 montrent l’écoulement autour des véhicules après 3 secondes, avec
les lignes de courant colorées par la vitesse de l’air. Pour le SUV et la citadine, l’écoulement est
très complexe entre la voiture et le vélo, ainsi que derrière celui-ci. Les lignes de courant forment
à ces endroits des structures très complexes, des vortex. L’écoulement est moins complexe pour
la berline, où un flux d’air s’installe entre la voiture et le vélo.
Les contours de pression sont aussi dessinés sur les corps. La pression est maximale sur le devant
de la voiture, et minimale entre le toit et le pare-brise, où la vitesse est la plus grande. Sur le vélo
derrière la berline, et dans une moindre mesure derrière la citadine, une grande pression en haut
de la bâche est observable, car l’écoulement vient frapper le corps. Ce phénomène n’apparaît pas
derrière le SUV, car celui-ci est beaucoup plus grand, protégeant donc mieux le vélo de l’air.
Les autres figures montrent l’évolution temporelle des efforts subis par le porte-vélo. Ceux-ci
ont, pour toutes les simulations, un spectre fréquentiel beaucoup plus large que les efforts calculés
en 2D. Ils sont en effet très "bruités", et ne convergent pas (en 3s de simulation) vers un signal
périodique. Leur comportement est cependant devenu quasi indépendant de l’échantillon temporel
pris après deux secondes, et peuvent donc être analysés de manière fiable.
De manière similaire à l’analyse 2D, des boxplots ont été utilisés (figures 3.23, 3.24, 3.25 et
3.26) pour pouvoir comparer les moyennes et amplitudes des efforts étudiés.
10
−5
Force [N]
−10
−15
−20
−25
−30
−35
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 3.23 – Force verticale subie par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 3D
La moyenne de la portance du vélo (figure 3.23) est très faible, elle ne dépasse en effet les 22 N
en valeur absolue pour aucun cas. L’amplitude de cette force dépend beaucoup du modèle de
voiture. En effet, elle est quasi deux fois plus grande derrière le SUV que derrière la citadine,
et quatre fois pour la berline. Contrairement aux simulations 2D, il n’est pas aussi évident que
l’amplitude de la portance grandit avec la distance entre le vélo et la voiture.
La figure 3.24 compare la force horizontale (traînée) que subit le vélo pour les différents cas.
Comme pour les simulations 2D la traînée augmente avec la distance entre le vélo et la voiture,
et elle varie énormément avec le modèle choisi. Un effet d’aspiration est observable pour toutes
les distances derrière le SUV, poussant le vélo vers le coffre avec jusque 70N de force. Cet effet
d’aspiration semble s’annuler près des 605mm entre le coffre et le SUV.
32
Force horizontale subie par le porte−vélo
350
300
250
200
150
Force [N]
100
50
−50
−100
−150
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 3.24 – Force horizontale subie par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 3D
Pour la citadine, le fait de placer son vélo sur la position la plus éloignée du coffre fait augmenter
la traînée moyenne de 170% par rapport à la position la plus proche. Pour la berline, cette
augmentation est de 132%. Pour la pire position derrière le SUV, la force horizontale subie par
le vélo augmente de 516%. Elle reste cependant très faible.
À la position optimale, la force horizontale moyenne que doit compenser le porte-vélo est de
−11.5 N derrière le SUV, 75.3 N derrière la citadine et 154.1 N derrière la berline.
50
0
Moment [Nm]
−50
−100
−150
−200
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 3.25 – Moment de force subi par le porte-vélo pour tous les cas simulés en 3D
Le moment de force (figure 3.25), comme dans les simulations 2D, diminue (et donc augmente
la propension du vélo à s’écarter de la voiture) au plus la distance bâche-coffre augmente. L’effet
d’aspiration est toujours observable derrière le SUV, avec un moment moyen quasi nul à 605 mm
de la voiture. Pour la citadine, le fait de mettre le vélo à 605 mm du coffre au lieu de 245 mm
augmente le moment de force de 82%. Pour la berline, cette augmentation est de 74%. Mettre le
vélo à le pire position derrière le SUV augmente le moment de force de 718% (il reste cependant
très faible). Pour la meilleure position, le moment de force moyen que subit le porte-vélo est de
4.4 Nm derrière le SUV, −73.7 Nm derrière la citadine et −120.6 Nm derrière la berline.
33
Trainée totale (Voiture + vélo)
850
800
Trainée totale [N]
750
700
650
600
550
SUV seul SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf seule Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline seuleBerline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 3.26 – Trainée totale du véhicule pour tous les cas simulés en 3D
La figure 3.26 compare la traînée totale des véhicules pour toutes les simulations 3D. L’ajout
d’un vélo bâché à l’arrière entraîne pour toutes les voitures une traînée supérieure, contrairement
aux résultats des simulations 2D, ce qui paraît plus réaliste.
Pour la citadine et la berline, placer le vélo au plus proche de la voiture minimise la traînée,
alors que pour le SUV, la troisième position apparaît comme la plus aérodynamique.
Dans la meilleure des trois configurations, le SUV subit une traînée supplémentaire moyenne
de 3.6% par rapport au cas sans vélo, la citadine de 9.2% et la berline de 17.2%, alors que dans la
pire configuration, cette traînée supplémentaire est de 5.6% pour le SUV, 20.5% pour la citadine
et 25.2% pour la berline.
Les résultats montrent donc que la distance coffre-vélo qui minimise les efforts repris par le
porte-vélo maximise aussi l’aérodynamisme du véhicule dans son ensemble.
34
3.5 Analyse des couches limites
Le nombre d’éléments étant très fort limité, les simulations 3D ont un y + de l’ordre de 100 à
leur premier point de maillage. La figure 3.27 montre l’évolution de la vitesse adimensionnelle
en fonction de la distance de la frontière. Le maillage semble avoir capturé une couche limite
laminaire jusqu’à y + = 230, et vient ensuite la zone logarithmique. Ces résultats sont étonnants
car la zone laminaire est censée (comme en 2D) finir vers y + = 5, et la zone logarithmique
commencer vers y + = 30, donc avant même le premier point de maillage. La couche limite n’est
donc pas bien résolue, comme attendu. L’impact de cette non-résolution sur les efforts calculés
est discuté dans la section 3.6.
35
3.6 Convergence spatiale
Comme expliqué dans la section 3.2, la puissance de calcul limite le nombre d’élément du
maillage 3D à des valeurs entre 5 et 6 millions. Une simulation avec plus d’éléments à cependant
été faite pour voir l’impact qu’un raffinement du maillage a sur les résultats obtenus. La couche
limite, ainsi que le maillage surfacique de la voiture et de la bâche ont donc été raffinés, menant
à un maillage quasiment deux fois plus dense.
Force horizontale derrière le SUV (245) pour différents maillages Force horizontale derrière le SUV (245) pour différents maillages
0 5 millions d’éléments
10 millions d’éléments
−20
−20
−40
−40
Traînée [N]
−60
Traînée [N]
−60
−80
−80
−100
−100
−120
−120
−140
5 millions 10 millions
−140
2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps [s]
Contrairement aux analyses 2D, les efforts calculés ont des différences notables lorsque le
maillage est raffiné (figure 3.28). Cependant le comportement des efforts calculés est similaire.
La moyenne de la trainée est plus petite d’environ 14 N (−16%) pour le maillage plus fin. Des
valeurs d’erreurs relatives très similaires sont trouvées pour la portance (−18%) et le moment
de force (−16%). L’ajout relatif de traînée totale est de +2.9% lorsque le maillage est raffiné,
comparé à +3.6% obtenus avant, soit une erreur de −0.7%.
Des différences similaires sont donc très probables dans les autres simulations.
36
Chapitre 4
Comparaison entre 2D et 3D
Les efforts calculés dans une simulation en deux dimensions sont par mètres de profondeur.
Multiplier les forces et moments calculés en 2D sur le vélo par sa longueur (1.71m), ainsi que la
traînée de chaque voiture par sa propre largeur devrait donc produire des résultats proches de
ceux calculés en 3D. La figure 4.1 compare les traînées calculées du SUV (seul) à titre d’exemple,
mais les autres efforts produisent des graphes très similaires à celui-ci.
1800 2D
3D
1600
1400
Trainée [N]
1200
1000
800
La première chose qui saute aux yeux est la différence d’amplitude des efforts entre les résultats
2D et 3D. La traînée calculée en 2D varie entre 930 et 1640 N quatre fois par seconde, alors que
celui calculé en 3D, qui oscille entre 750 et 800 N, est beaucoup plus stable. Cette différence
énorme entre amplitudes calculées en 2D et en 3D se retrouve dans toutes les simulations, pour
tous les efforts calculés. Mais qu’en est-il des moyennes de ces signaux ? Les figures 4.2, 4.3, 4.4
et 4.5 les comparent, et les différences ne sont pas négligeables.
37
Moment de force subi par le porte vélo
100 2D
3D
0
Moment de force [Nm]
−100
−200
−300
−400
−500
−600
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 4.2 – Comparaison du moment de force moyen en 2D et 3D pour tous les cas
Portance du vélo
60
2D
50 3D
40
30
20
Portance [N]
10
−10
−20
−30
−40
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Trainée du vélo
1400
2D
3D
1200
1000
800
Trainée [N]
600
400
200
−200
SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 4.4 – Comparaison de la traînée moyenne du vélo en 2D et 3D pour tous les cas
Comme mentionné dans la section 3.4.1, la traînée totale du véhicule est bien plus réaliste en
3D qu’en 2D. Il paraît en effet peu réaliste que l’ajout d’un vélo muni d’une housse de protection
derrière un SUV ou une citadine augmente sa pénétration dans l’air, et donc diminue sa traînée.
De plus, les simulations en deux dimensions semblent toujours surestimer cette traînée totale,
comme la figure 4.5.
38
Trainée totale (voiture + vélo)
1500
2D
3D
1000
Trainée totale [N]
500
0
SUV seul SUV 245 SUV 425 SUV 605 Golf seule Golf 245 Golf 425 Golf 605 Berline seuleBerline 245 Berline 425 Berline 605
Figure 4.5 – Comparaison de la traînée totale moyenne en 2D et 3D pour tous les cas
Il peut donc être conclu que l’écoulement étudié, pour tous les cas simulés, est trop complexe
que pour être approximé à un écoulement en deux dimensions. Les géométries des voitures et de
la housse de protection du vélo ne sont pas assez larges et ne permettent donc pas l’hypothèse
d’une profondeur infinie. En deux dimensions, l’air entre la voiture est contraint à sortir vers le
haut ou le bas, alors qu’en trois dimensions il peut contourner la bâche par tous ses côtés, ce qui
limite énormément les efforts que subit le porte-vélo.
39
Conclusion
Lors du transport d’un vélo muni d’une housse de protection derrière une voiture, un écoulement
instationnaire se forme. Celui-ci applique une force verticale (portance), horizontale (traînée) et un
moment de force sur le porte-vélo. La présence du vélo augmente aussi la traînée totale du véhicule.
Voici un tableau quantifiant ces différents efforts lorsque le vélo est mis à la position optimale
(minimisant les forces et moments) derrière chaque voiture. Un moment positif ayant tendance à
rapprocher le vélo de la voiture et un moment négatif à l’en éloigner, une traînée positive tire le
vélo en arrière et une portance positive pousse celui-ci vers le haut.
Premièrement, le modèle de la voiture influe énormément sur les efforts en jeu, comme le montre
ce tableau. Les efforts sont les plus faibles derrière le SUV, qui est plus grand. Un effet d’aspiration
est même observable derrière celui-ci, contrairement à la citadine et la berline.
La présence du vélo derrière chaque voiture diminue toujours son aérodynamisme, allant d’un
impact très modéré pour le SUV à une traînée supplémentaire conséquente pour la berline.
La berline semble donc la moins adaptée au transport d’un vélo bâché. En plus d’avoir de gros
efforts à soutenir par le porte-vélo, son ajout relatif de traînée totale la fera consommer plus.
Ensuite, les différentes positions proposées sur les porte-vélos ont une grande incidence sur les
efforts que doit soutenir le porte-vélo. Pour la berline et la citadine la position optimale est celle
qui est la plus proche du coffre de la voiture, alors que pour le SUV c’est la plus éloignée. Le fait
de mettre le vélo à la position la plus éloignée au lieu de la plus proche fait augmenter la force
horizontale et le moment de force que subit le porte-vélo de respectivement 170% et 82% pour
la citadine, ainsi que 132% et 74% pour la berline. Mettre le vélo au plus proche du SUV fait
augmenter la force horizontale de 516% et le moment de 718%, ces efforts restant très faibles.
Pour ces "pires" positions, l’ajout relatif de traînée totale du véhicule monte à 5.6% pour le SUV,
20.5% pour la citadine et 25.2% pour la berline.
Ces résultats sont le fruit de simulations qui ne sont pas parfaitement convergées spatialement,
ce qui fait qu’une erreur de plus de 18% est possible sur les efforts, et 0.7% sur l’ajout relatif
de traînée totale. Cette erreur ne prend pas en compte les approximations engendrées par les
géométries approximatives des véhicules et l’hypothèse de la bâche rigide.
Dans un autre registre, ce travail a permis de se rendre compte qu’un écoulement aussi complexe
que celui-ci ne peut être étudié uniquement avec des simulations en deux dimensions. Celles-ci,
même si elles permettent des résultats rapides, ne produisent pas de résultats assez réalistes.
40
Bibliographie
41
Rue Archimède, 1 bte L6.11.01, 1348 Louvain-la-Neuve www.uclouvain.be/epl