Methodologie Besoin Res Ter CF
Methodologie Besoin Res Ter CF
Methodologie Besoin Res Ter CF
Décembre 2023
Dans le cadre du projet EnRezo et de la
directive européenne pour l’efficacité
énergétique, le Cerema produit une
cartographie des besoins de chaleur et de
froid de l’ensemble des bâtiments des
secteurs résidentiel et tertiaire en France
hexagonale.
L’estimation des besoins de chaleur et de froid est réalisée sur l’ensemble de la France
hexagonale pour les bâtiments des secteurs résidentiel et tertiaire. Afin d’anticiper
l’évolution des besoins futurs, l’estimation a été réalisée pour le climat actuel et le climat
futur (horizon 2050).
Conclusions
Les Fichiers fonciers sont complets pour le secteur résidentiel, et malgré quelques lacunes
pour le secteur tertiaire, elles sont précises et détaillent le secteur d’activité qui est un
indicateur nécessaire au calcul des besoins (cf. page 10).
Le choix est donc fait d’utiliser la BDTOPO en complément des Fichiers fonciers pour
identifier et caractériser les bâtiments tertiaires non soumis à taxe foncière.
Sur chaque TUP, on compare donc la surface de plancher présente dans les Fichiers
fonciers et celle estimée à partir de la BDTOPO Bâtiment afin de mettre en avant les
surfaces manquantes dans les Fichiers fonciers. Une classification des TUP en fonction de
la différence entre ces surfaces est mise au point.
La suite décrit comment les surfaces de bâtiments sont estimées sur chaque TUP.
surface_ff_slocal : surface totale des parties d’évaluations sur la TUP quelque soit
l’usage (tertiaire, résidentiel, industriel, dépendances...)
surface_ff_slocal = slocal
surface_ff_res = stoth
Au préalable, les bâtiments de la BDTOPO sont filtrés afin de retirer les bâtiments
d’une emprise au sol de moins de 50 m², les constructions légères, les bâtiments à
usage principal « Religieux », « Agricole » ou « Annexe » ainsi que les bâtiments
présents sur une zone industrielle (ie. sur une zone d’activité et d’intérêt de
catégorie « Industriel et commercial » et de nature différente de « Divers
commercial »).
La surface est calculée à partir de l’aire de l’emprise au sol à laquelle 40% sont
retirées pour retirer la surface au sol des murs, les surfaces de bâtiments non
chauffées (locaux techniques, cages d’escalier...) et les surfaces surestimées à cause
des formes de bâtiment complexe.
Soit le nombre d’étage du bâtiment est connu, sinon une hauteur d’étage de 4m par
défaut est prise :
VALIDATION DE LA MÉTHODE
Les surfaces estimées par la présente méthode sont comparées aux surfaces nationales
estimées par le CEREN (chiffres en milliers de m²).
CEREN
Tertiaire
(2021)
Tertiaire
1011 1150
+14%
Résidentiel
Résidentiel
2707
3084
Cerema
En comparant les surfaces précédemment calculées, chaque TUP est étiquetée avec une
méthode de calcul. Les Fichiers fonciers étant exhaustifs pour le secteur résidentiel, la
BDTOPO est uniquement utilisée pour déterminer les besoins de bâtiments contenant des
activités tertiaires. Pour les bâtiments à usage mixte résidentiel/tertiaire et devant être
estimés en utilisant la BDTOPO, les besoins tertiaires sont estimés en retranchant la surface
de résidentiel (estimée par les Fichiers fonciers) à la surface totale du bâtiment.
Cinq classes de TUP sont donc à envisager en fonction des secteurs présents sur la TUP et
du jeu de données à utiliser :
N 1 N 2 N 3
Résidentiel Tertiaire Résidentiel et tertiaire
Fichiers fonciers Fichiers fonciers Fichiers fonciers
N 4 N 5
Tertiaire Résidentiel et tertiaire
BDTOPO BDTOPO
Note : La classification est effectuée dans l’ordre des classes. Si les conditions permettent à une TUP d’être dans
plusieurs classes, la première classe qui a été affectée est conservée.
La condition « surface_ff_res > 1000 AND surface_ff_ter > 1000 » se justifie par
le fait que l’estimation des surfaces dans la BDTOPO comporte une forte incertitude qui
est d’autant plus visible pour les grands bâtiments. Ainsi, si les Fichiers fonciers estiment
une surface de tertiaire de plus de 1000 m², on suppose qu’il ne manque pas de bâtiment
sur la TUP.
Les Fichiers fonciers sont utilisés pour estimer plus de 90% des bâtiments :
Nombre de
Nombre de Besoins en Besoins en
bâtiments par
TUP chaleur froid
TUP
N 1
17 810 milliers 2.3 millions 264 TWh 18 TWh
Résidentiel
Fichiers fonciers (90 %) (83 %) (60 %) (35 %)
N 2
386 milliers 0.67 millions 44 TWh 11 TWh
Tertiaire
Fichiers fonciers (1.9 %) (2.4 %) (10 %) (21 %)
N 3
801 milliers 1.6 millions 71 TWh 10 TWh
Résidentiel et tertiaire
Fichiers fonciers (4 %) (5.8 %) (16 %) (19 %)
N 4
66 milliers 0.19 millions 9 TWh 2 TWh
Tertiaire
BDTOPO (0.3 %) (0.7 %) (2 %) (4 %)
N 5
695 milliers 2.2 millions 49 TWh 11 TWh
Résidentiel et tertiaire
BDTOPO (3.5 %) (8 %) (11 %) (21 %)
filtre : logh = t
jannath : année de construction. Par défaut, si l’année de construction n’est pas connue,
l’année de construction est affectée à AP_2013, car à partir de 2012, les logements sont
conçus pour moins consommer de chaleur, cela évite donc de surévaluer le besoin
typeact : type d’activité, variable renommé « secteur » avec bureaux (BUR), santé
(SAN), enseignement (ENS), cafés hôtels restaurants (CHR), habitat communautaire
(HAB), commerces (COM), sports culture loisirs équipements collectifs (SCLE).
Les secteurs d’activité ci-dessus sont ceux du CEREN. Ils manquent toutefois de
précision pour estimer les besoins des patinoires, des piscines (besoins énergétiques
spécifiques) et des hébergements de loisirs (taux de vacance important).
La base de données ZAI de la BDTOPO est utilisée pour préciser l’usage de ces
bâtiments : le secteur d’activité est mis à jour pour les locaux de Fichiers fonciers de
ces secteurs d’activités(1) et qui intersectent une ZAI correspondante(2).
Cela fait donc trois nouveaux secteurs d’activités nommés ‘PAT’, ‘PISC’ et ‘CAMP’
Conditions supplémentaires
Pour l’ensemble des données sélectionnées, deux précautions sont également prises en
retirant les locaux dont la géolocalisation n’est pas complétée, si leur surface est nulle ou
s’ils sont dans des villes fantômes (cela concerne les communes dont le code INSEE de la
commune est 55050, 55139, 55239, 55307, 55039, 55189).
De plus, les ZAI ne couvrent pas l’ensemble des bâtiments. Le travail d’attribution
d’un secteur d’activité se fait donc en trois étapes. Une table de correspondance
entre les caractéristiques des ZAI et les secteurs d’activité du CEREN (élargis en
incluant les patinoires, piscines et hébergements de loisirs) a été créée au préalable.
Les bâtiments dont l’emprise est incluse dans l’emprise des ZAI se voient attribuer
le(s) secteur(s) d’activité associé(s) à la/aux ZAI.
Les bâtiments dans lesquels est inclue une ZAI fictive se voient attribuer le secteur
d’activité associé à la ZAI.
Étant donné la nature des ZAI présentes dans la base de données, les bâtiments
sans secteurs d’activité après les étapes 1 et 2 sont majoritairement des bureaux ou
des commerces. De plus, d’après l’étude de l’ADEME, les bureaux et commerces
sont les branches du secteur tertiaire qui consomment le plus d’énergie. Par défaut,
on attribue donc à ces bâtiments le double secteur d’activité ‘BUR’ et ‘COM’, pour
obtenir un ratio moyen entre ces deux secteurs.
ÉTAPE 4 - retrait des bâtiments sans ZAI s’il n’y a pas de données FF
Tous les bâtiments de la BDTOPO estimés par les méthodes n 4 et n 5 (cf. page 7) qui
n’intersectent pas de ZAI et qui sont sur des TUP qui ne recensent pas de surface
tertiaire ou résidentielle dans les Fichiers fonciers sont supprimés. Ces bâtiments
sont majoritairement des hangars, des préaux de gares, etc.
On utilise les Degrés Jours Unifiés hiver (base 18 C) fournis par Météo France. Pour
s’affranchir de la variabilité climatique d’année en année, les DJU départementaux et
nationaux utilisés sont moyennés sur une période de 10 ans (2012-2022).
Régions plus
chaudes en été
Régions plus
froides en hiver
Pour prendre en compte ce phénomène physique, une étude scientifique produite par
l’Université d’Artois est utilisée. Elle étable une relation entre les DJU et la température TB
la plus basse ressentie en hiver :
Pour effectuer cette correction, nous choisissons l’IRIS comme granulométrie. L’objectif
est donc de trouver un lien entre le DJU à l’IRIS DJUIRIS et le DJU départemental mesuré à
la station météorologique DJUdept. L’altitude des stations météorologiques altidept est
fournie par Météo France et l’altitude au centroïde de chaque IRIS altiIRIS a pu être
calculée en utilisant le RGE Alti de l’IGN.
En combinant (1) et (2) , on obtient :
Pour deux zones avec des DJU différents, la consommation varie proportionnellement :
Ainsi le facteur de correction climatique s’exprime comme le rapport entre les deux DJU et
on obtient pour chaque IRIS :
Facteur de correction altimétrique =
fact_corr_altiIRIS = 1 - 0.65 * (altiIRIS - altidept) / DJUdept
Plusieurs critères vont changer dans les décennies à venir et influencer les besoins en
chaleur et en froid :
le climat
Ces critères ne sont pas tous facilement quantifiables et spatialisables, notamment ce qui
relève du parc bâti (rénovation et construction). La présente méthode s’appuie
majoritairement sur l’étude Transition(s) 2050, réalisée par l’ADEME en 2022, qui scénarise
l’atteinte de la neutralité carbone de notre pays selon quatre scénarios de référence :
Méthode « 2050 »
La méthode précédemment décrite, mise en œuvre pour estimer les besoins actuels, est
reprise dans son ensemble. Au vue des données disponibles, deux bases de données sont
adaptées au contexte futur :
• les ratios de consommation en chaleur et en froid,
• la correction climatique des besoins en chaleur pour corriger les ratios nationaux en
fonction du climat local et de son évolution.
Des ratios « 2050 » sont construits pour chacun des scénarios de l’ADEME (tendanciel, S1,
S2, S3 et S4) sur le même modèle que les ratios « actuels » afin de pouvoir réaliser les
correspondances avec les autres bases de données utilisées (cf. page 14).
La correction climatique « 2050 » est basée sur les DJU « 2050 » modélisés par
Copernicus. La modélisation fournit des DJU à une maille d’environ 20 km qui sont
ensuite agrégés à la maille départementale et nationale pour calculer le facteur de
correction climatique « 2050 ». (Le calcul se fait sur le même modèle que pour le climat actuel - cf.
page 12)
Afin d’uniformiser l’affichage des besoins, plusieurs agrégations sont réalisées, tout
d’abord à la TUP, car c’est la seule entité géographique sur laquelle il est certain de ne pas
avoir de doublon ou de manque étant donné la méthodologie mise en œuvre. Les besoins
à la TUP sont ensuite ventilés sur les bâtiments présents sur cette même TUP. A partir des
besoins des bâtiments, une agrégation est ensuite réalisée sur des carreaux de 100x100m.
A
Besoin du carreau =
B C
besoin A + besoin B + besoin C
D’après les données du SDES basées sur l’année 2022 (corrigées des variations
climatiques), les secteurs résidentiel et tertiaire consomment respectivement 473 TWh
et 265 TWh tous usages confondus. D’après le CEREN, la consommation d’ECS
correspond à environ 10% de la consommations globale des secteurs résidentiel et
tertiaire. Le chauffage représente environ 65% de la consommation globale dans le
résidentiel et 40% dans le tertiaire.
SDES
Tertiaire
(2023)
Tertiaire
132 TWh 123 TWh
-7 %
Résidentiel
Résidentiel
354 TWh
329 TWh
Cerema
CONTACT RELECTURE
[email protected] Luc Petitpain et Cindy Melfort