These Romain DELPOUX
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3 1,891
1 author:
Romain Delpoux
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
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All content following this page was uploaded by Romain Delpoux on 07 November 2014.
THESE
Présentée en vue
d’obtenir le grade de
DOCTEUR
En
Romain DELPOUX
DOCTORAT DELIVRE PAR L’ECOLE CENTRALE DE LILLE
Titre de la thèse :
Thèse préparée au
Laboratoire d’Automatique, Génie Informatique et Signal
L.A.G.I.S.- École Centrale de Lille
Projet Non-A - INRIA Lille-Nord Europe
Ecole Doctorale SPI 072 (Lille I, Lille II, Artois, ULCO, UVHC, EC Lille)
2
Remerciements
Le travail de thèse présenté dans ce mémoire a été effectué au Laboratoire d’Auto-
matique Génie Informatique et Signal (LAGIS) sous la direction de Monsieur Thierry
Floquet, Chargé de Recherche au CNRS, Habilité à Diriger des Recherches dans ce labo-
ratoire de l’Ecole Centrale de Lille.
Je tiens à remercier très vivement Thierry pour avoir accompagné mon travail durant
ces trois années de thèse au cours desquelles, au-delà de quelques difficultés, il a toujours
été présent au bon moment et m’a toujours prodigué de très bons conseils. Je tiens à lui
exprimer toute mon amitié et ma reconnaissance.
Mes remerciements s’adressent à tous les membres des équipes SyNer et Non-A, en
3
commençant par Jean-Pierre Richard pour son soutien, ses conseils, sa pertinence et sa
sympathie. Laurentiu et Alexandre pour toutes les discussions quotidiennes. Ils ont tou-
jours été ouverts à mes multiples questions quand je les sollicitais dans leur bureau.
C’est avec sympathie que je remercie tous les membres du LAGIS et de l’Inria. Je pense
particulièrement à Philippe Vanheeghe, directeur du LAGIS notamment pour ses nom-
breuses signatures, mais également Christine, Brigitte, Marie-Bénédicte, Hilaire, Gilles,
Jacques et Patrick toujours disponibles.
Enfin, je termine en remerciant Solveig, mon amie, pour m’avoir soutenu et encouragé
pendant ces trois années, mes parents, Christophe et Blandine, mes sœurs, Pauline, Alice,
Justine et Clémence pour m’avoir accompagné tout au long de ses années d’études et mon
grand-père, Marcel, pour ses conseils et ses corrections. Je remercie également tous mes
amis.
4
Table des matières
Notations 11
Introduction 13
5
Table des matières
6
3.3.5 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.4 Identification en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.4.1 Paramètres électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.4.1.1 Méthode algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.4.1.2 Modes glissants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.4.1.3 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . 103
3.4.2 Paramètres mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.4.2.1 Méthode algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.4.2.2 Modes glissants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.2.3 Résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
7
Table des matières
Bibliographie 159
8
Table des figures
9
Table des figures
3.17 Estimation en ligne par modes glissants des paramètres R et K avec varia-
tions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.18 Estimation en ligne de l’inertie par la méthode algébrique. . . . . . . . . . 109
3.19 Estimation en ligne du couple par modes glissants. . . . . . . . . . . . . . . 109
10
Notations
n n!
– = Cnk = est le cœfficient binomial, défini pour tout entier naturel
k k!(n − k)!
n est tout entier naturel k inférieur ou égal à n.
– m = max(a1 , a2 , ..., an ) renvoie le plus grand nombre de la série de nombres a1 , a2 , ..., an .
– n = MOY (a1 , a2 , ..., an ) renvoie la valeur moyenne de la série de nombres a1 , a2 , ..., an .
– d = deg(f ) renvoie le degré de la fonction f .
– s est l’opérateur deZLaplace.
+∞
– L (f (t)) = F (s) = e−st f (t)dt est la transformée de Laplace de la fonction f .
0−
11
Notations
12
Introduction
Contexte
Ce travail de doctorat a été préparé à l’École Centrale de Lille, au sein de l’équipe
SyNer (Systèmes Non linéaires et à Retards) du Laboratoire d’Automatique, Génie Infor-
matique et Signal (LAGIS - UMR CNRS 8219). Il s’inscrit dans le cadre du projet Non-A
(Non-Asymptotic estimation for online systems) soutenu par l’INRIA (Institut National
de Recherche en Informatique et Automatique). Ce travail a été réalisé sous la direction
de M. Thierry Floquet, Chargé de recherche au CNRS, habilité à diriger des recherches
au LAGIS.
Les activités de recherche des équipes SyNer et Non-A se situent dans le cadre géné-
ral de l’estimation et de la commande des processus. Elles développent notamment une
théorie de l’estimation bâtie autour de l’algèbre différentielle et du calcul opérationnel,
pour une grande part, mais aussi de techniques à grands gains (modes glissants, commu-
tations...). Ces deux approches conduisent notamment à l’estimation en temps fini.
Les travaux de cette thèse concernent les systèmes non linéaires plats. En considérant
cette classe de systèmes, des algorithmes d’identification, d’observation et de commande
ont été développés. Nous nous sommes alors intéressés à l’application de tels algorithmes
sur des systèmes électromécaniques tels qu’un palier magnétique et plus particulièrement
un Moteur Synchrone à Aimants Permanents (MSAP). Les deux bancs d’essais étant dis-
ponibles au laboratoire, tous les résultats présentés ont été appliqués expérimentalement.
Problématique
Les MSAP sont largement utilisés dans l’industrie pour le suivi de trajectoires, spé-
cialement dans les applications de fabrication pour les machines-outils ou encore en robo-
13
Introduction
Afin d’améliorer les performances de tels moteurs, la commande en boucle fermée avec
un capteur de position ayant une précision suffisante a été introduite. Celle-ci permet de
remédier aux inconvénients cités ci-dessus. Le modèle du MSAP est un système possé-
dant la propriété de platitude, c’est-à-dire que toutes les variables d’états et les entrées
peuvent être exprimées en fonction des sorties plates et de leurs dérivées successives. Un
système plat est équivalent à un système linéaire commandable, cette propriété facili-
tant notamment la planification de trajectoire hors ligne. En contre partie, la commande
en boucle fermée nécessite une bonne connaissance du modèle du moteur [Goeldel 1984]
et [Engelmann 1995], ainsi que ses paramètres. En présence d’un capteur de position, on
peut citer les articles de [Blauch 1993], [Kim 2002] et [Nahid Mobarakeh 2001] concernant
l’identification des paramètres. Dans la littérature, on trouve également différentes lois
de commande pour des asservissements en position ou en vitesse. On citera par exemple
les méthodes de linéarisation entrée/sortie [Bodson 1993], de passivité associée à la pla-
titude [Sira-Ramírez 2000] et par modes glissants [Zribi 2001], [Laghrouche 2003], [Nol-
let 2008], [Defoort 2009].
14
seulement pour l’identification des réactances d et q. D’autres méthodes d’identification
en ligne sont présentées dans [Bolognani 1997] et [Lee 2004]. Cependant [Bolognani 1997]
fournit uniquement des simulations, alors que dans [Lee 2004], la résistance du stator et
la constante contre-FEM sont idientifiées. Dans [Ichikawa 2004], [Ichikawa 2006] et [Yo-
shimi 2010], l’identification est réalisée dans le repère d − q. La position nécessaire pour la
transformation d − q est estimée sur la base des paramètres identifiés. Ce type de struc-
ture peut fonctionner en pratique, mais les garanties de stabilité et de convergence sont
absentes. En ce qui concerne les lois de commande sans capteur, différentes approches
ont été traitées. On peut, par exemple, mentionner les vues d’ensemble de [Johnson 1999]
et [Schroedl 2004] traitant respectivement des moteurs "brushless" et des MSAP. Parmi
les approches les plus courantes, on trouve la méthode d’injection de hautes fréquences
( [Jang 2004] et [Zhu 2009]), les approches basées sur des observateurs, comme le filtre
de Kalman étendu, ( [Bolognani 2001] et [Bendjedia 2012]), les observateurs linéaires
( [Son 2002]), ou non linéaires ( [Poulain 2008], [Ortega 2011] et [Khlaief 2011]), les obser-
vateurs interconnectés adaptatifs ( [Hamida 2012]) ou encore les observateurs par modes
glissants [Ezzat 2010], [Kim 2011] et [Fiter 2010].
Objectif de la thèse
Le travail présenté dans ce manuscrit traite de l’identification, l’estimation et la com-
mande de MSAP basées sur les méthodes développées au sein des équipes SYNER et
Non-A. Nous étudierons la méthode algébrique pour l’identification des paramètres ainsi
que les modes glissants pour l’identification des paramètres, l’estimation des états du sys-
tème et la commande. Ces techniques seront alors appliquées au MSAP pour différents
objectifs.
15
Introduction
Organisation
Ce mémoire est organisé de la façon suivante :
16
d−q, mais dans ce cas, la position mesurée n’est pas nécessaire pour l’obtenir. Finalement,
le banc d’essai utilisé pour les expérimentations est présenté.
La conclusion fait état des thèmes abordés dans ce manuscrit, permettant de dégager
des axes de recherches pouvant contribuer à compléter les travaux présentés dans cette
thèse.
17
Introduction
Journaux
– R. Delpoux, M. Bodson et T. Floquet - Parameter estimation of permanent magnet
stepper motors without position or velocity sensors - IEEE Transaction on Control
Systems Technology (soumis).
– R. Delpoux et T. Floquet - On-line parameter estimation of a magnetic bearing -
Asian Journal of Control (soumis).
Conférences internationales
– R. Delpoux, M. Bodson et T. Floquet - Parameter estimation of permanent ma-
gnet stepper motors without position or velocity sensors - 2012 American Control
Conference, Montreal, Canada, Juin 2012.
– R. Delpoux, M. Bodson et T. Floquet - Joint identification of stepper motor parame-
ters and of initial encoder offset - 16th IFAC Symposium on System Identification,
Bruxelles, Belgique, Juin 2012.
– R. Delpoux et T. Floquet - On-line parameter estimation of a magnetic bearing
- 19th Mediterranean Conference on Control and Automation, Corfu, Grèce, Juin
2011.
Conférences nationales
– R. Delpoux, M. Bodson et T. Floquet - Estimation des paramètres d’un moteur
pas-à-pas sans capteur mécanique - 7ième Conférence internationale Francophone
d’Automatique, Grenoble, France, Juillet 2012.
– R. Delpoux et T. Floquet - Estimation en ligne de paramètres d’un palier magnétique
- 4èmes Journées Doctorales MACS, Marseille, France, Juin 2011.
18
Chapitre 1
Outils et Méthodes
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.2 Généralités sur la méthode algébrique . . . . . . . . . . . . . . 20
1.2.1 Structure générale des estimateurs . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2.2 Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.3 Généralités sur les modes glissants . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3.2 Algorithmes glissants d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . 28
1.4 Méthodes d’identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.4.1 Méthodes d’identification hors ligne . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.4.2 Méthodes d’identification en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.1 Introduction
L’objectif de ce premier chapitre est de définir toutes les notions nécessaires à la
compréhension de ce travail. Dans le cadre de cette thèse, nous nous intéressons aux
problèmes d’identification, d’estimation, et de commande de systèmes électromécaniques
non linéaires. Cette thématique demande l’utilisation d’outils spécifiques dans le domaine
de l’Automatique.
Les deux principaux outils utilisés sont la méthode algébrique et les modes glissants.
Ce sont des outils “non asymptotiques”, au sens où la convergence des algorithmes utilisés
est obtenue en temps fini, contrairement aux notions asymptotique et exponentielle, qui
19
Chapitre 1. Outils et Méthodes
impliquent la convergence des trajectoires du système vers un état d’équilibre stable sur
un horizon infini.
Ces outils seront utilisés pour l’identification des paramètres, permettant d’affiner le
modèle utilisé et le rendre le plus proche possible du système réel. L’estimation des états du
système permet d’obtenir des variables inconnues, voire même de supprimer des capteurs,
entraînant un gain de place et de coût. Finalement, nous montrons des techniques de
commandes de systèmes non linéaires robustes vis-à-vis de perturbations.
20
1.2. Généralités sur la méthode algébrique
Dans le domaine de l’automatique, ces méthodes ont permis de traiter les problèmes
suivants :
– estimation des paramètres [Mboup 2007a], [Morales 2010],
– estimation des retards [Belkoura 2009], [Ibn Taarit 2011]
– différentiation numérique [Mboup 2009], [Riachy 2010], [Riachy 2011]
– détection de changements brusques [Belkoura 2010], [Fliess 2010b], [Tiganj 2010],
– commande sans modèle [Fliess 2009], [Fliess 2010a]
– ...
Les techniques algébriques ont également montré leur efficacité dans divers domaines
industriels. On citera notamment :
– commande de véhicules [Villagra 2009], [Yu 2009], [Join 2008a], [D’Andrea No-
vel 2010],
– application aux systèmes électromécaniques [Gédouin 2009], [Eckhardt 2008], [Del-
poux 2011], [Michel 2010],
– communication sécurisée [Zheng 2008], [Neves 2006], [Sira-Ramírez 2006],
– traitement d’images et de videos [Yu 2010a], [Yu 2010b], [Join 2008b], [Fliess 2005a],
[Fliess 2005b],
– ...
1.2.1.1 Perturbations
21
Chapitre 1. Outils et Méthodes
ν−1 d
ν d
structurée. La multiplication à gauche par l’opérateur νs +s ∈ k(s) , indé-
ds ds
pendant de γ, annihile cette perturbation.
Dans le contexte de systèmes linéaires invariants dans le temps (LTI), en dépit du fait
que les signaux contiennent des perturbations, l’objectif est de se ramener à un système
entrée/sortie de la forme
X X
aj y (i) (t) = bi u(i) (t), (1.1)
j i
dj i
Π= s,
dsj
h
!
dh (x(s)y(s)) X h dh−j (x(s)) dj (y(s))
= , (1.2)
dsh j=0 j ds h−j ds j
et la relation :
l!
sl−k , si 0 < k ≤ l,
(l − k)!
dk (sl )
= 0, si 0 < l < k, (1.3)
dsk
(−1)k (k − l − 1)! l−k
s , si l < 0 < k.
(−l − 1)!
La dérivation par rapport à s dans le domaine opérationnel se traduit par une mul-
tiplication par −t dans le domaine temporel, et la multiplication par s correspond à la
dérivation dans le domaine temporel. Un estimateur constitué de multiplications par si ou
i est un entier positif n’est pas désirable. En effet, la dérivation amplifie les composantes
hautes fréquences, donc la contribution du bruit. Une solution est de rendre l’estimateur
22
1.2. Généralités sur la méthode algébrique
propre, en multipliant les deux membres de l’expression par s−ν où ν est un entier plus
grand que i. Dans ce cas, la mise en œuvre peut se faire avec le seul opérateur intégral.
Il reste alors à revenir dans le domaine temporel pour réaliser l’algorithme d’estimation.
Pour cela, on utilise les formules suivantes :
Z Z
1 dk Y (s)
L −1
= ... (−τ1 )k y(τ1 )dτ1 ...dτl , l ≥ 1, (1.4)
sl dsk
Z Z Z t
(t − τ1 )l−1 y(τ1 )
... y(τ1 )dτ1 ...dτl = dτ1 . (1.5)
0 (l − 1)!
L’association de ces deux équations donne :
Z t
1 dj F (s) (t − τ )i−1 (−τ )j f (τ )
L −1
= dτ. (1.6)
si dsj 0 (i − 1)!
dn x(t)
,
dtn
où seulement x(t) est mesuré. On compare en parallèle les transformations dans le domaine
temporel et dans le domaine opérationnel.
23
Chapitre 1. Outils et Méthodes
Temporel Opérationnel
dn x(t)
sn X(s) − sn−1 f (0) − . . . − f n−1 (0)
dtn
Multiplication par une fonction C n+1 : Elimination des conditions initiales :
dn x(t) dn dn n
×tn → tn → n s X(s)
dtn dsn ds
Manipulations algébriques :
Application de la formule de Leibniz (1.2) :
n n−j n
X n d (s ) dj (X(s))
j dsn−j dsj
j=0
24
1.2. Généralités sur la méthode algébrique
25
Chapitre 1. Outils et Méthodes
où fTf (u) = f (t − Tf u). Il est important de noter que la fonction g(τ ) est indépendante du
temps t. Par conséquent, cette fonction peut être calculée hors ligne, ce qui est appréciable
dans les applications en temps réel. De plus, l’intégrale sur l’intervalle de temps [0, 1] est
un filtre entrée-sorties classique très facile à programmer.
Nous supposerons ici que les procédés sont cadencés à une fréquence d’échantillonnage
régulière ayant une période d’échantillonnage Ts telle que Tf = MTs avec M le nombre
de points de la fenêtre. De plus, Wm et tm = mTs /Tf , m = 0, . . . , M, sont les poids et les
abscisses associées. On utilise la méthode numérique suivante :
Z 1 M
X
h(t)dt ≈ Wm h(tm ).
0 m=0
Z 1 M
X
g(τ )fTf (1 − τ )dτ ≈ Wm gm fM −m , (1.8)
0 m=0
Ts
W0 = WM = , et Wm = Ts , m = 1, . . . , M − 1.
2
26
1.3. Généralités sur les modes glissants
1.3.1 Généralités
ẋ = f (x) + g(x)u,
(1.9)
27
Chapitre 1. Outils et Méthodes
Cet ensemble de glissement suppose que la surface et ses dérivées successives s’annulent
exactement : on dit que le glissement est idéal. Dans ce cas, contrairement aux modes
glissants d’ordre un, on souhaite annuler la surface S(t, x), mais aussi les r − 1 premières
dérivées successives. En pratique, étant donné les imperfections, le régime de glissement
n’est obtenu que dans un proche voisinage de la surface de glissement, on parle alors de
régime de glissement réel. Un mode glissant réel permettra, si le pas de calcul est à pas
variable majoré par τ , d’obtenir la précision de convergence suivante [Emel’yanov 1996] :
Une large gamme d’applications utilisant les modes glissants, pour l’observation, la
commande ou l’identification, pour des applications en mécanique, robotique ou ma-
chines électriques peut être trouvée dans la littérature : [Bartolini 2003], [Butt 2008],
[Canale 2008], [Defoort 2008], [Drakunov 2005], [Floquet 2003], [Martinez 2008], [Pi-
sano 2008], [Riachy 2008].
Dans la littérature, les algorithmes “glissants” sont principalement d’ordre 2. L’en-
28
1.3. Généralités sur les modes glissants
S2 = {x ∈ Rn : S = Ṡ = 0}.
où
Il est supposé qu’il existe des constantes positives S0 , km , KM , C0 telles que, pour tout
x ∈ Rn et |S(t, x) < S0 |, les inégalités suivantes soient vérifiées :
(
0 < km ≤ |ϕ(t, S, Ṡ| ≤ KM ,
(1.11)
|φ(t, S, Ṡ)| < C0 .
Les conditions ci-dessus sont peu restrictives, elles supposent seulement que les fonc-
tions sont bornées et que la fonction en facteur de la commande doit être suffisamment loin
de zéro (il existe un voisinage autour de zéro ne contenant aucune valeur de ϕ(t, S, Ṡ)). Ces
conditions sont systématiquement vérifiées sur un ensemble compact avec des fonctions φ
et ϕ continues, où ϕ est non nul.
Les systèmes de degré relatif égal à 1 peuvent être traités à l’aide de l’algorithme du
Super Twisting [Levant 1993], [Levant 2001]. Cet algorithme d’ordre 2 est très couramment
utilisé car la loi de commande est continue et ne requiert aucune information sur la dérivée
de S. La loi de commande est définie comme suit :
avec : (
u̇1(S) = −αsgn(S),
1 (1.13)
u2(S) = −λ|S| 2 sgn(S).
Les conditions de convergence en temps fini sur l’ensemble de glissement S ont tout d’abord
29
Chapitre 1. Outils et Méthodes
C0 4C0 αKM + C0
α> et λ2 ≥ 2 . (1.14)
km km αkm − C0
Nous démontrons ici une preuve de stabilité en temps fini de l’algorithme basée sur
l’utilisation d’une fonction de Lyapunov. Pour les systèmes de degré relatif égal à 1, on
a:
Ṡ = ust . (1.15)
p22
avec k1 = Π(2|p3 | + ǫ) et k2 = Π , pour tout ǫ > 0.
ǫ
Donc : " #!
T T k1 0
V̇ ≤ |ψ1 | ψ −1
M P + PM + ψ. (1.19)
0 k2
30
1.4. Méthodes d’identification
KM
λm > 4 ,
S0
C0
λm > , (1.21)
km
KM λ m C0
λM > +2 ,
km km
où
0 < km ≤ |ϕ(t, S, Ṡ)| ≤ KM and |φ(t, S, Ṡ)| < C0 ,
qui garantissent la convergence en temps fini vers l’ensemble de glissement S2 [Levant 1993].
La convergence en temps fini de cet algorithme basée sur une fonction de Lyapunov est
donnée dans [Orlov 2009].
31
Chapitre 1. Outils et Méthodes
précision l’évolution du système. Elle permet notamment de minimiser les erreurs lors
du calcul de la commande. Les paramètres nominaux sont généralement fournis par le
constructeur du processus, mais ne sont pas forcément précis. Il se peut aussi que ces
paramètres varient avec le temps (par exemple en cas d’usure). Ces paramètres sont
alors identifiés sur la base des mesures obtenues et du modèle (statique ou dynamique) du
processus. Il est donc important en fonction des données disponibles d’adapter la stratégie
à utiliser, en considérant le bruit affectant les mesures.
Il existe des techniques basées sur la minimisation d’une erreur, en utilisant les mé-
thodes par moindres carrés (LS, RLS...), ou des observateurs. On se référera à [Söders-
tröm 1989], [Landau 1993] pour un état de l’art sur la question. Ces observateurs peuvent
être à convergence asymptotique (observateur de Luenberger étendu, et observateur de
Kalman étendu...), ou en temps fini (observateurs par modes glissants...). Une alternative
est l’identification par la méthode algébrique. Dans le cadre de ce travail, nous utilisons la
méthode d’identification par moindres carrés pour identifier les paramètres hors ligne. La
convergence de tels algorithmes est garantie, et permet d’identifier une valeur initiale des
paramètres pour la commande. Afin d’évaluer les paramètres en temps réel, nous avons
comparé les méthodes d’identification basées sur la méthode algébrique et sur les observa-
teurs par modes glissants. Dans ce paragraphe, nous présentons seulement les outils que
nous utiliserons dans la suite de ce manuscrit.
Les méthodes d’identification par moindres carrés sont classiques. L’objet de ce para-
graphe est de définir les notations utilisées dans les chapitres suivants. L’estimation par
moindres carrés est une méthode de régression linéaire. C’est un concept commun en sta-
tistique. Son origine est attribuée à Gauss (1809), qui a utilisé de telles techniques pour
calculer les orbites des planètes [Söderström 1989].
La régression linéaire est le type de modèle paramétrique le plus simple. Elle correspond
à une équation du type :
y[n] = W T [n]Pnom , (1.22)
32
1.4. Méthodes d’identification
Une solution pour trouver P à partir de (1.22) serait de choisir le nombre de mesures
N, égal au nombre de paramètres à déterminer. On obtient W, une matrice carrée. Si cette
matrice est non singulière, le système d’équation (1.22) est facilement résolu pour P .
En pratique, le bruit, les perturbations et les erreurs de modélisation donnent de
bonnes raisons d’utiliser un nombre de données supérieur au nombre d’inconnues. Quand
W > n, le système d’équations linéaires (1.22) devient surdéterminé (il existe donc une
infinité de solutions).
L’équation de l’erreur (1.23) est formée en soustrayant les sorties mesurées aux sorties
estimées en utilisant :
e[n] = W T [n]P − y[n]. (1.23)
Par définition, l’erreur résiduelle Re est égale à la somme des normes au carré sur un
intervalle [N0 , N1 ] :
N1
X
Re (K) = ||e[n]||2
n=N0
N1 (1.24)
X
= (W T [n]P − y[n])T (W T [N]P − y[n]).
n=N0
L’estimation par moindres carrés vise à minimiser l’erreur résiduelle. L’estimée est
obtenue en posant la dérivée de Re par rapport à P égale à zéro, entraînant :
N1
!−1 N1
!
X X
P = W [n]W T [n] W [n]y[n] . (1.25)
n=N0 n=N0
Dans certains cas, une paramétrisation linéaire peut être obtenue, mais seulement avec
un ensemble de paramètres P qui ne sont pas indépendants les uns des autres. Dans ce
cas, on définit un vecteur minimal de paramètres indépendants générant le vecteur P .
Bien qu’on puisse identifier le vecteur P en utilisant un algorithme par moindres carrés,
le problème est souvent mal conditionné et les éléments du vecteur ne répondent pas aux
contraintes entre les paramètres.
Lorsque les paramètres dans le modèle non défini sont rationnellement liés à l’ensemble
minimal de paramètres, la sur-paramétrisation peut être traitée à l’aide de la théorie de
33
Chapitre 1. Outils et Méthodes
N1
X 2
Re (Pmin ) = y(n) − W T (n)P
n=N0 contraintes
(1.26)
T
= Ry − 2RW yP | contraintes + (P T RW P )| contraintes ,
où
N1
X
Ry , y T (n)y(n), (1.27)
n=N0
N1
X
RW y , W T (n)y(n), (1.28)
n=N0
N1
X
RW , W T (n)W (n), (1.29)
n=N0
l’indice «contraintes» indiquant que les contraintes liées aux éléments de P doivent être
utilisées pour éliminer les variables supplémentaires de la sur-paramétrisation. Le mini-
mum de (1.26) est obtenu en résolvant l’équation :
∂Re (Pmin)
πi (Pmin ) , = 0, (1.30)
∂Pmin, i
pour i = 1...m, où m est le nombre de paramètres inconnus dans Pmin , et πi (Pmin ) sont
des polynômes dépendant des éléments de Pmin . Pour un problème des moindres car-
rés standard, les dérivées de Re sont linéaires par rapport à Pmin, de telle sorte que la
résolution de (1.30) est simple. Dans le cas plus général considéré ici, les πi sont des po-
lynômes dépendant des m paramètres inconnus. Par conséquent, la solution du problème
des moindres carrés sur-paramétrisés nécessite la résolution de m équations polynomiales
avec m variables.
Résoudre des équations polynomiales par l’intermédiaire des résultantes : une procé-
dure systématique pour résoudre les équations polynomiales peut être obtenue par une
théorie de l’élimination qui utilise la notion de résultant. Un ensemble de polynômes est
obtenu, où chaque équation a un paramètre de moins que la précédente. A la fin, un
polynôme est obtenu avec un seul paramètre et ses racines peuvent être calculées (nu-
mériquement). La solution est alors insérée dans l’équation polynomiale précédente et le
paramètre suivant peut être calculé. Chaque paramètre est ainsi obtenu étape par étape,
34
1.4. Méthodes d’identification
n
X
i
πj (Pmin ) = Pmin,α πj,i ({Pmin}\{Pmin,α }), (1.31)
i=0
Xm
i
πk (Pmin ) = Pmin,α πk,i ({Pmin}\{Pmin,α }).
i=0
πj,0 0 ... 0 πk,0 0 ... 0
.. .. .. .. .. .. ..
π
j,1 . . . . . . .
. .. .. .. ..
.. . . 0 . . 0
. .. . .
. . πj,0 πk,m−1
. .
πk,0
MSylvester
, .. .. ..
. (1.32)
πj,n πj,1 πk,m . . .
.. ..
.. .. ..
0 . . 0 . . .
.. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . . πk,m−1
0 ... 0 π 0 ... 0 πk,m
j,n
Ce polynôme résultant est nul pour l’ensemble optimal de paramètres et est indépendant
de Pmin,α . La procédure est répétée pour tous les polynômes et tous les paramètres jusqu’à
ce qu’il ne reste plus qu’un polynôme avec un seul paramètre. Les calculs requis pour
réaliser ces opérations sont simples, mais deviennent rapidement lourds. Dans le cadre
de ce travail, les calculs sont réalisés symboliquement à l’aide de Maple. La procédure à
suivre est expliquée pour un cas concret dans l’Annexe B.
35
Chapitre 1. Outils et Méthodes
L’identification des paramètres pour des systèmes linéaires invariants dans le temps à
l’aide de l’approche algébrique introduite dans le paragraphe 1.2 a fait l’objet de plusieurs
publications. On citera par exemple [Ushirobira 2011], [Mboup 2009], [Gensior 2008],
[Rudolph 2008], [Tian 2008], [Trapero 2007]. Les expressions analytiques obtenues ne sont
pas uniques. Dans ce paragraphe, une forme générale est décrite pour des systèmes ayant
une perturbation de forme polynomiale par rapport au temps. D’autres perturbations
structurées (sinusoïdales par exemple) peuvent être considérées, mais nous nous limiterons
à ce type de perturbations. Dans [Fliess 2003b], [Fliess 2008b] la notion d’identifiabilité est
révisée du point de vue de l’algèbre différentielle pour des systèmes ayant des perturbations
structurées.
On considère la relation entrée/sortie avec perturbations :
n
X m
X
(i)
ai y = bi u(i) + Π, (1.34)
i=0 i=0
Théorème 1.1 L’expression des paramètres inconnus a0 , ..., an−1 , b0 , ...bm de l’équation
(1.34) est donnée par :
â0 −Fn,1 [y(t)]
. ..
..
" # .
−1
ân−1 F1a − F1b −Fn,n [y(t)]
b̂ = F − F
−F
,
(1.35)
0 2a 2b n,n+1 [y(t)]
.
. ..
. .
b̂m −Fn,n+m+1 [y(t)]
avec
F0,1 [y(t)] . . . Fn−1,1 [y(t)]
.. .. ..
F1a =
. . . ,
F0,n [y(t)] . . . Fn−1,n [y(t)]
36
1.4. Méthodes d’identification
F0,1 [u(t)] . . . Fm,1 [u(t)]
.. .. ..
F1b =
. . . ,
F [u(t)] . . . Fm,n [u(t)]
0,n
F0,n+1 [y(t)] . . . Fn−1,n+1 [y(t)]
.. .. ..
F2a =
. . . ,
F [y(t)] . . . Fn−1,n+m+1 [y(t)]
0,n+m,1
F0,n+1 [u(t)] . . . Fm,n+1 [u(t)]
.. .. ..
F2b =
. . . ,
F0,n+m+1 [u(t)] . . . Fm,n+m+1 [u(t)]
κ+n Rt
X ci,j 0 (t − τ )γ (−τ )j f (τ )dτ
Fi,p [f (t)] = ,
j=n−i
γ!
γ = κ + 2n + p − i − j − 1,
!
κ+n (κ + i)!
ci,j = ,
j (i + j − n)!
Preuve Les expressions obtenues dans le théorème 1.1 sont construites comme suit :
n
X
ai (si y(s) − si−1 y(0) − ... − y(0)(i−1) )
i=0
m κ (1.36)
X
i i−1 (i−1)
X ci
= (s u(s) − s u(0) − ... − u(0) + .
i=0 i=0
si
dκ+n κ
Π= s . (1.37)
dsκ+n
37
Chapitre 1. Outils et Méthodes
n κ+n
! !
X X κ+n (κ + i)!si+j−n dj (y(s))
ai
i=0 j=n−i j (i + j − n)! dsj
m κ+n
! ! (1.38)
X X κ + n (κ + i)!si+j−n dj (u(s)
= bi .
i=0 j=n−i j (i + j − n)! dsj
L’estimateur est rendu propre en multipliant chaque membre de (1.38) par s−(κ+n+p)
(p ∈ [1, P ]) : !
n κ+n
X X dj (y(s))
ci,j
ai
i=0 j=n−i
sκ+2n+p−i−j dsj
m κ+n
! (1.39)
X X ci,j dj (u(s)
= bi κ+2n+p−i−j j
,
i=0 j=n−i
s ds
où !
κ+n (κ + i)!
ci,j = .
j (i + j − n)!
n κ+n Rt !
κ+2n+p−i−j−1 j
X X ci,j
0
(t − τ ) (−τ ) y(τ )dτ
ai
i=0 j=n−i
(κ + 2n + p − i − j − 1)!
m κ+n R t
! (1.40)
X X ci,j 0 (t − τ )κ+2n+p−i−j−1(−τ )j u(τ )dτ
= bi .
i=0 j=n−i
(κ + 2n + p − i − j − 1)!
On obtient alors P relations liées aux paramètres qui conduisent à la forme (1.35).
Remarque 1.2 Ce théorème regroupe des résultats présents dans l’article [Mboup 2009]
et l’article [Tian 2008].
Remarque 1.3 On rappelle que les manipulations algébriques permettant d’obtenir (1.35)
ne sont pas uniques. Une méthodologie pour trouver des annulateurs minimaux ainsi que
des numérateurs différentiels ayant de bonnes propriétés une fois de retour dans le do-
maine temporel est décrite dans [Ushirobira 2012].
38
1.4. Méthodes d’identification
radial et de deux paliers axiaux. Il est similaire à celui présenté dans [Eckhardt 2004]. C’est
un système intrinsèquement instable avec des dynamiques fortement non linéaires. Pour ce
qui concerne la commande d’un tel processus on se référera aux travaux [Hsu 2003], [Eck-
hardt 2004], [Grochmal 2009], [Lévine 1996], [Löwis 2000] concernant la commande de
paliers magnétiques. Ceux-ci se fondent tous sur un modèle de fonctionnement précis, ce
qui justifie le besoin d’identification. Dans cette partie, nous présentons l’estimation de
paramètres du palier radial (Fig. 1.2).
Présentation du problème
Les paramètres recherchés dépendent de la géométrie et des matériaux du palier. Leur
estimation est importante car ils sont difficiles à calculer et sont susceptibles de varier
sensiblement au cours du temps. Le modèle mathématique s’appuie sur l’hypothèse d’un
corps rigide. Les équations dynamiques, peuvent s’écrire comme suit :
39
Chapitre 1. Outils et Méthodes
mŸ = Fy , (1.41)
mZ̈ = Fz , (1.42)
où Y et Z représentent les positions dans le plan du palier radial (avec les axes y et z).
Les forces Fy et Fz représentent respectivement la résultante des forces appliquées dans
les directions y et z. L’arbre a une masse m. Les forces résultantes dans le plan (y, z) sont
données par la superposition des forces générées par les électro-aimants :
" # " # F1
Fy sin α1 sin α2 sin α3
= F2 .
(1.43)
Fz cos α1 cos α2 cos α3
F3
Les angles qui apparaissent dans (1.43) indiqués sur la Figure 1.2. Les forces magnétiques
individuelles peuvent être modélisées par (k ∈ {1, 2, 3}) :
i2k
Fk = λk " #T " #2 , (1.44)
sin αk Yb
σ −
cos αk Zb
où p∗ (t) représentent les perturbations sur chaque axe. En utilisant les équations (1.45),
40
1.4. Méthodes d’identification
3
X py (t)
Ÿ = λk uy,k + , (1.47)
k=1
m
3
X pz (t)
Z̈ = λk uz,k + , (1.48)
k=1
m
avec :
sin(αk )i2k
uy,k = " #T " #2 ,
sin αk Yb
m σ −
cos αk Zb
et :
cos(αk )i2k
uz,k = " #T " #2 .
sin αk Yb
m σ −
cos αk Zb
Ces deux équations dépendent des entrées mesurées et des accélérations dans le plan. Les
paramètres λk sont les paramètres à identifier à partir des mesures de Y et Z, ceci malgré
les perturbations py et pz .
Les équations (1.47) et (1.48) sont des relations entrées/sorties similaires à (1.34). Les
trois paramètres à estimer étant présents dans (1.48), on utilisera cette équation pour
les estimer. Cette relation a trois entrées, n = 2, m = 0. Le choix d’une perturbation
constante implique κ = 1. Le théorème 1.1 est appliqué à l’équation (1.48) pour ces trois
paramètres inconnus (c’est-à-dire P = 3), menant à :
h i λ̂1 −F2,1 [Z(t)]
−Fb1 − Fb2 − Fb3 λ̂2 = −F2,2 [Z(t)] , (1.49)
λ̂3 −F2,3 [Z(t)]
avec
41
Chapitre 1. Outils et Méthodes
F0,1 [uZ,∗(t)]
Fb∗ =
F0,2 [u Z,∗ (t)] ,
F0,3 [uZ,∗(t)]
3 Rt
X ci,j 0
(t − τ )γ (−τ )j f (τ )dτ
Fi,p [f (t)] = ,
j=2−i
γ!
γ = 4 + p − i − j,
!
3 (1 + i)!
ci,j = ,
j (i + j − 2)!
où p ∈ {1, 2, 3}.
On définit le vecteur : Λ = [λ1 λ2 λ3 ]T . L’équation (1.49) permet d’obtenir les
expressions des estimations des paramètres λ̂1 , λ̂2 et λ̂3 :
∆P Λ̂ = ∆Q, (1.50)
−F2,1 [Z(t)]
∆Q = −F2,2 [Z(t)] . (1.52)
−F2,3 [Z(t)]
Remarque 1.4 On peut noter qu’au temps t = 0, les matrices et les vecteurs utilisés pour
calculer les estimations sont nuls. Les paramètres sont alors indéterminés. Par conséquent
la formule doit être calculée, non pas au temps t = 0, mais plus tard, pour t = ǫ avec
42
1.4. Méthodes d’identification
ǫ > 0 et petit.
Ainsi, le vecteur de paramètres est estimé comme suit :
(
“valeur arbitraire” pour t ∈ [0, ǫ[,
Λ̂ =
∆P −1 ∆Q pour t ∈ [ǫ, ∞[.
Mise en œuvre
Dans le paragraphe précédent, les expressions des estimations ont été développées en
supposant les perturbations constantes. Néanmoins, ce n’est physiquement pas réaliste.
On a vu qu’il y avait deux sources de perturbations :
– la première est due aux simplifications et aux erreurs de modélisation, peut être
considérée comme constante si les signaux sont intégrés sur une courte fenêtre glis-
sante. Pour cela, la méthode d’intégration présentée dans la section 1.2.2 est appli-
quée.
– les perturbations harmoniques avec une fréquence proche de la fréquence de rotation
sont rejetées en utilisant un filtre passe-bas. Le filtre utilisé est similaire a celui
présenté dans [Trapero 2007]. Le numérateur et le dénominateur résultant de chaque
estimation de paramètres sont filtrés comme suit :
F (s)n(t)
λ̂k,f (t) = , (1.54)
F (s)d(t)
ωn2
où F (s) = .
s2 + 2ζωn + ωn2
Résultats expérimentaux
Le palier magnétique considéré a quelques paramètres connus qui sont : la masse du
rotor m = 6.7(kg) et la longueur de l’entrefer nominal σ = 5 · 10−4 [m]. La commande
est réalisée avec une commande de courant dans la boucle interne, et une commande de
position dans la boucle extérieure. La boucle interne s’appuie sur le modèle électrique
des bobines du palier, la boucle extérieure sur le modèle mécanique d’un corps rigide
(1.45)-(1.46). La commande choisie est une commande de suivi de trajectoire basée sur
la platitude, comme décrit dans [Löwis 2000]. La trajectoire de référence est ellipsoïdale
avec Y ∗ = rY cos(ωt) et Z ∗ = rZ sin(ωt), rY = 30.10−6(m) et rZ = 70.10−6 (m). L’arbre
tourne à une vitesse angulaire autour de 3000 tours/min, c’est-à-dire ω = 100π(rad/s).
L’estimateur est programmé de façon discrète, avec une période d’échantillonnage de
1.10−4(s). Le choix de la fenêtre de glissement n’est pas direct. La fenêtre doit être
43
Chapitre 1. Outils et Méthodes
suffisamment longue pour atténuer le bruit, mais pas trop longue pour que l’hypothèse
d’une perturbation constante reste vraie. L’expérience montre qu’une fenêtre de glisse-
ment Tf = 0.02s donne de bons résultats. La valeur initiale de λk,0 = 4.0.10−6 (Nm2 /A2 )
est fixée arbitrairement. Le filtre F (s) est choisi avec ζ = 0.707 et wn = 15rad/s.
Au départ de l’expérimentation, la commande utilise la valeur initiale et arbitraire λk,0
de t = 0 à t = te , te étant l’instant où les paramètres sont identifiables. L’estimateur,
connecté en parallèle avec le système, estime les paramètres λ̂k en temps réel sur l’inter-
valle (ǫ, te ]. Lorsque les valeurs estimées deviennent constantes, les valeurs initiales λk,0
sont remplacées pas les valeurs estimées.
Le matériel informatique est une carte dSpace 1103. La loi de commande est program-
mée en C et est connectée à l’unité électro-mécanique à travers le logiciel Control Desk.
Les courants sont générés par trois amplificateurs linéaires à courant continu qui génèrent
les trois entrées de commande indépendantes.
Les paramètres à estimer sont donc d’abord fixés à λk,0 = 4.0.10−6 Nm2 /A2 (valeur no-
−6
x 10
λ̂1 (t)(en Nm2 /A2 )
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
temps (en s)
−6
λ̂2 (t)(en Nm2 /A2 )
x 10
5
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
temps (en s)
−6
λ̂3 (t)(en Nm2 /A2 )
x 10
5
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
temps (en s)
44
1.4. Méthodes d’identification
40
Y ∗ , Y (en µm)
20 Y∗
0 Y
−20
−40
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
eY (en µm)
eY
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
5
p̂Y (en N)
p̂Y
0
−5
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
Z ∗ , Z (en µm)
50 Z∗
0 Z
−50
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
eZ (en µm)
eZ
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
p̂Z (en N)
p̂Z
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
Afin de vérifier la précision des estimations, on observe les trajectoires et les per-
45
Chapitre 1. Outils et Méthodes
40
Y ∗ , Y (en µm)
20 Y∗
0 Y
−20
−40
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
eY (en µm)
eY
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
5
p̂Y (en N)
p̂Y
0
−5
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
Z ∗ , Z (en µm)
50 Z∗
0 Z
−50
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
eZ (en µm)
eZ
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
10
p̂Z (en N)
p̂Z
0
−10
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
temps (en s)
turbations avant et après estimation. La Figure 1.4 montre l’évolution des axes y et z
avant l’identification, tandis que la Figure 1.5 montre l’évolution après l’identification.
46
1.4. Méthodes d’identification
80 Désirée 80
Mesurée
60 60
40 40
20 20
Z (en µm)
Z (en µm)
0 0
−20 −20
−40 −40
−60 −60
−80 −80
−80 −60 −40 −20 0 20 40 60 80 −80 −60 −40 −20 0 20 40 60 80
Y (en µm) Y (en µm)
Le résultat le plus évident est sur la perturbation. Une estimation de cette dernière est
obtenue en utilisant l’observateur de perturbation donné dans [Löwis 2000]. L’amplitude
de la perturbation est au moins trois fois plus petite après identification qu’avant. Ceci
traduit une réduction conséquente des incertitudes de modélisation et montre l’efficacité
de l’algorithme. On peut remarquer également le bon comportement de ce dernier malgré
la faible grandeur des paramètres recherchés. Concernant le suivi de trajectoire, l’amélio-
ration est relativement reamquable. Les erreurs sur le suivi de trajectoire sont légèrement
inférieures et plus régulières lorsque les paramètres sont bien estimés. Le comportement
n’est pas réellement différent mais ce n’est pas surprenant : la loi de commande compense
les perturbations, elles-même estimées par un observateur. En estimant la perturbation,
l’observateur prend en considération les erreurs de modélisation. Finalement, le dernier
graphe (Figure 1.6) donne une idée du suivi de trajectoire le long des axes (y, z) avant et
après identification.
Cet exemple illustre la théorie, ainsi que la mise en œuvre d’une procédure d’identifica-
tion par la méthode algébrique. En effet, les résultats expérimentaux montrent l’efficacité
et la possibilité d’appliquer ce genre d’identification sur des procédés réels malgré un faible
temps de calcul disponible, la période d’échantillonnage étant de 0.1ms.
47
Chapitre 1. Outils et Méthodes
L’identification des paramètres en ligne peut aussi être réalisée à partir d’observateurs
par modes glissants. Cette approche a fait l’objet de plusieurs publications, notamment
[Alwi 2008], [Floquet 2006], [Iqbal 2011], [Spurgeon 2008].
On considère un système non linéaire de la forme :
Pour le système (1.55), un observateur par modes glissants est défini par :
où la fonction χ est une injection de sortie discontinue par modes glissants d’ordre deux.
Le degré relatif du système détermine le choix de l’algorithme par modes glissants utilisé.
On a vu précédemment par exemple que l’algorithme du Super Twisting pouvait être
utilisé pour les systèmes de degré relatif à 1.
Il est important de noter que l’observateur ne dépend pas des paramètres à estimer.
Les dynamiques des erreurs d’observation e = x − x̂ sont données par :
ė = ẋ − x̂˙
(1.58)
= αT (p)ξ(x, u, t) − χ(x − x̂).
Les algorithmes utilisés garantissent la convergence en temps fini vers la surface de glis-
sement, entraînant e = ė = 0 et donc :
48
1.5. Conclusion
L’estimation des fonctions αi est alors exprimée en fonction des états et des paramètres
connus :
α̂T (p) = ξ(x, u, t)−1 χ(x − x̂). (1.60)
1.5 Conclusion
Le cadre théorique de ce travail a été présenté dans ce chapitre. Nous avons montré
différentes approches permettant d’aboutir à l’identification, l’estimation et la commande
de systèmes non linéaires.
Nous avons présenté les généralités concernant la méthode algébrique. Dans le cadre
de ce travail, nous nous sommes intéressés à cette méthode pour l’identification des pa-
ramètres. Un exemple d’application aux paliers magnétiques présenté dans ce chapitre
montre l’efficacité de ces méthodes. En ce qui concerne l’estimation des dérivées, le lecteur
pourra s’intéresser aux travaux publiés dans [Liu 2008], [Mboup 2009] et [Riachy 2010]
entre autres. Concernant les modes glissants, cet outil est utilisé pour l’identification
de paramètres et l’estimation des états du système en utilisant des observateurs, mais
également pour la commande. Les performances de ces techniques seront montrées ex-
périmentalement sur le MSAP. Nous avons également traité l’identification par moindres
carrés, celle-ci permet d’obtenir une identification hors ligne des paramètres du système.
Ces paramètres pourront servir de valeurs de référence ou nominales.
Il faut noter que dans ce chapitre, seule la méthode algébrique est présentée sur le
palier magnétique. L’identification par moindres carrés ainsi que l’identification par modes
glissants auraient pu être appliquées sur cet exemple, mais une comparaison plus détaillée
des trois méthodes sera réalisée dans les chapitres suivants sur le MSAP.
Avant cela, le moteur à aimants permanents utilisé est présenté dans le chapitre sui-
vant.
49
Chapitre 1. Outils et Méthodes
50
Chapitre 2
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.2 Principe de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.3 Équations dynamiques des moteurs à aimants permanents . . 53
2.3.1 Équations électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.3.2 Équations mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3.3 Équations de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.4 Différents repères pour la modélisation . . . . . . . . . . . . . 56
2.4.1 Rappel sur le modèle dans le repère d − q . . . . . . . . . . . . 56
2.4.2 Modèle dans le nouveau repère f − g . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.4.3 Modélisation dans le cas où L2 est négligeable . . . . . . . . . . 60
2.5 Analyse du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.5.1 Commandabilité et observabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.5.2 Platitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.6 Planification de la trajectoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.6.1 Position θr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.6.2 Courant direct idr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
2.7 Présentation du banc d’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
51
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
2.1 Introduction
Ce chapitre a pour but de rappeler quelques fondamentaux sur les MSAP. Une fois
le principe de fonctionnement présenté, nous nous attarderons sur la modélisation du
moteur. Nous présenterons ici une approche de modélisation assez détaillée prenant en
compte les harmoniques du moteur dans le repère tournant a − b. Une fois ce modèle
obtenu, il sera réécrit dans deux repères différents. Le premier changement de repère est
le changement classique utilisé pour les machines tournantes, c’est-à-dire le modèle dans
le repère tournant d − q. Nous introduirons ensuite un nouveau repère, qui a l’avantage
d’avoir les mêmes propriétés que le repère d − q, sans la nécessité de la mesure de positon.
Nous nommerons ce repère le repère tournant de référence f − g. À partir de ce modèle,
et des différents repères, certaines propriétés du moteur seront rappelées, telles que la
commandabilité, l’observabilité et la platitude. Basé sur ces propriétés, une trajectoire de
référence pour le moteur sera proposée. Finalement, la dernière partie sera dédiée à la
présentation du banc d’essai utilisé pour les expérimentations.
a a a
ia ia ia
ib ib ib
N
b b b
N
N
S
S
S
a) ia = I, ib = 0 b) ia = I, ib = I c) ia = 0, ib = I
Le principe des moteurs à aimants permanents est assez simple. Seules les bobines
sont alimentées. Le champs créé par les enroulements oriente le rotor qui est constitué
par des aimants. La Figure 2.1 représente un moteur ayant un rotor bipolaire et un stator
comportant une paires de pôles. Les phases a et b sont portées par des enroulements
opposés. La présence de courants dans les phases oriente le rotor. On définit un “pas”
élémentaire θp comme étant le déplacement angulaire du rotor lorsque l’alimentation est
52
2.3. Équations dynamiques des moteurs à aimants permanents
commutée d’une phase à la suivante. Nous obtenons pour cette structure θp = 90◦ . Ceci
correspond au passage de la Figure 2.1.a à la Figure 2.1.c. Les demi-pas sont obtenus
en alimentant deux phases à la fois (Figure 2.1.b). De nombreux moteurs sur le marché
utilisent ce genre de structure.
où Ψa et Ψb sont les flux magnétiques dans les enroulements a et b, va et vb sont les tensions
appliquées aux enroulements, ia et ib sont les courants, et R est la résistance totale de
l’enroulement. En considérant un rotor à np paires de pôles, les flux magnétiques totaux
sont supposés être de la forme :
" # " #
Ψa ia
= L(θ) + Ψ0 D(θ), (2.2)
Ψb ib
où :
" #
L0 + L2 cos(2np θ) L2 sin(2np θ)
L(θ) = , (2.3)
L2 sin(2np θ) L0 − L2 cos(2np θ)
et :
" #
cos(np θ)
D(θ) = , (2.4)
sin(np θ)
53
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
θ est la position angulaire du rotor, L0 est l’inductance moyenne d’un enroulement, étant
donné que le moteur tourne, L2 est la variation moyenne-à-crête de l’inductance, et Ψ0
est la contribution de l’aimant permanent au flux de la phase a quand θ = 0.
Les équations électriques obtenues à partir de l’expression des flux deviennent :
" # " # " #
d ia va − Ria ∂L(θ) ia ∂D(θ)
L(θ) = − ω − Ψ0 ω , (2.5)
dt ib vb − Rib ∂θ ib ∂θ
On obtient alors :
" # " # " # " #
d ia va − Ria ∂L(θ) ia − sin(np θ)
L(θ) = − ω − Kω , (2.7)
dt ib vb − Rib ∂θ ib cos(np θ)
dω
J = CT , (2.8)
dt
où J est le moment d’inertie total des masses en rotation ramené sur l’arbre moteur et
CT représente l’ensemble des couples appliqués au moteur (frottements visqueux, couple
de charge, couple électromagnétique). Soit :
CT = −fv ω − Cr sgn(ω) + τe ,
54
2.3. Équations dynamiques des moteurs à aimants permanents
ce qui donne :
– Puissance électrique :
On pose : " #
(·)a
(·)ab = ,
(·)b
et : " #
R 0
[R] = .
0 R
La puissance électrique est donnée par la formule suivante :
T
Pel = vab iab
T
dΨab
= [R]iab + iab
dt
T T
T diab T T dL(θ) (2.11)
= iab [R]iab + L(θ) iab + iab iab
dt dt
T
∂D(θ)
+Ψ0 ω iab ,
∂θ
T T
diab 1 T dL(θ)
Pel = iTab [R]iab
+ T
L(θ) iab + iab iab
dt T 2 Tdt
1 T ∂L(θ) ∂D(θ) (2.12)
+ ωiab iab + Kω iab
2 ∂t ∂θ
1d T
= iTab [R]iab + iab L(θ)iab + ωτe .
2 dt
55
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
Pem = τe ω
T 1d T (2.13)
= vab iab − iTab [R]iab − iab L(θ)iab .
2 dt
où :
56
2.4. Différents repères pour la modélisation
" #
∂U(θ) − sin(np θ) cos(np θ)
= nP . (2.18)
∂θ − cos(np θ) − sin(np θ)
Alors :
tandis que :
" # " #
Ψd id
= U(θ)L(θ)U T (θ) + Ψ0 U(θ)D(θ)
Ψq iq
" # " #
id Ψ0
= L(0) + , (2.20)
iq 0
où :
" #
L0 + L2 0
L(0) = . (2.21)
0 L0 − L2
did
Ld = vd − Rid + np ωLq iq ,
dt
diq
Lq = vq − Riq − np ωLd id − Kω, (2.22)
dt
où :
Ld = L0 + L2 , Lq = L0 − L2 . (2.23)
Le couple est :
57
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
h i ∂D(θ)
τe = Ψ0 id iq U(θ)
∂θ " #
1h i ∂L(θ) T id
+ i iq U(θ) U (θ) . (2.24)
2 d ∂θ iq
Après simplifications :
Les moteurs synchrones à réluctances sont tels que K = 0. Le modèle considéré ici
englobe tout ces cas. La transformation (d − q) est avantageuse car les tensions et les
courants sont constants à vitesse constante.
58
2.4. Différents repères pour la modélisation
tandis que :
" # " #
Ψf Ld id + Ψ0
= U (δ)
Ψg Lq iq
" # " # " #
Ld 0 T if cos(np δ)
= U (δ) U (δ) + Ψ0
0 Lq ig − sin(np δ)
" #
if
= L(−δ) + Ψ0 D(−δ). (2.29)
ig
" # " # !
d if vf − Rif + np ωΨg dδ ∂D(−δ)
= L−1 (−δ) + , (2.30)
dt ig vg − Rig − np ωΨf dt ∂θ
et le couple est :
Dans cette section, nous avons présenté le modèle du MSAP dans trois repères diffé-
rents. Ces trois repères sont représentés schématiquement sur la Figure 2.2.
59
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
b
q ib
f
vb RL
d
g
θ
a
ia
va
Sur certains moteurs, notamment les moteurs à pôles lisses, on suppose que la varia-
tion de l’inductance L2 est négligeable par rapport à L0 et on pose L = L0 . À partir
des équations (2.7) et (2.9), on obtient le modèle du MSAP dans le repère fixe (a − b)
couramment utilisé :
dia
L = va − Ria + Kω sin(np θ),
dt
L b
di
= vb − Rib − Kω cos(np θ),
dt (2.32)
dω
J = K(−ia cos(np θ) + ib sin(np θ)) − fv ω − Cr sgn(ω),
dt
dθ
= ω.
dt
60
2.5. Analyse du système
ẋ = f (x) + gu + p, (2.35)
avec
1 1
(−Ria + Kω sin(np θ)) 0
L L
1 1
(−Rib − Kω cos(np θ)) , g = 0
f (x) =
L L,
ω 0 0
1
(K(−ia sin(np θ) + ib cos(np θ)) − fv ω) 0 0
J
0
0
p= .
0
C
r
− sgn(ω)
J
61
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
Commandabilité
La commandabilité locale des systèmes non linéaires est définie dans [Hermann 1977].
Si l’algèbre d’accessibilité de Lie du système est de rang plein, alors le système est loca-
lement commandable.
À partir de l’équation (2.35), on décompose la matrice g de la manière suivante :
1 0
L 1
g1 = 0 et g2 = L .
0 0
0 0
On calcule alors :
0
R
g3 , [f, g2 ] = L2 ,
0
K
− cos(np θ)
JL
et :
K2
sin(np θ) cos(np θ)
L2 J
2 2
R K 2
3
− 2 cos(np θ)
g4 , [f, g3 ] =
L LJ ,
K
cos(n p θ)
Kn JL
p KR fv K
ω sin(np θ) − cos(n p θ) − cos(np θ)
JL JL2 J 2L
on a alors :
1 K2
0 0 sin(np θ) cos(np θ)
L
L2 J
2
1 R R K2 2
0 2 3
− 2
cos(n p θ)
[g1 , g2 , g3, g4 ] = L L L LJ ,
0 K
0 0 cos(np θ)
JL
K Knp KR fv K
0 0 − cos(np θ) ω sin(np θ) − cos(n p θ) − cos(np θ)
JL JL JL2 J 2L
qui est de rang 4, ∀x ∈ R4 , donc de rang plein. Le système est localement commandable.
Observabilité
L’observabilité est montrée dans ce paragraphe dans le but de réaliser la commande
sans capteurs. On souhaite observer la position et la vitesse du moteur à partir des équa-
62
2.5. Analyse du système
tions électriques. Dans ce cas, les sorties sont les mesures des capteurs disponibles soit ia
et ib . Les entrées sont les tensions appliquées au moteur va et vb .
T
x = [ia , ib , θ, ω] ,
les états,
T
y = [ia , ib ] , les sorties,
u = [v , v ]T , les entrées.
a b
avec :
1
(−Ria + Kω sin(np θ)) 1
L L 0
1 1
(−Rib − Kω cos(np θ)) 0
f (x) = L , g = ,
L
ω 0 0
1
(K(−ia sin(np θ) + ib cos(np θ)) − fv ω) 0 0
J
0
" #
0
ia
p= et h(x) = .
0 ib
C
r
− sgn(ω)
J
Le système est observable si l’algèbre des dérivées de Lie est de rang plein (de rang 4
dans ce cas) [Hermann 1977].
63
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
On calcule alors :
1 0 0 0
dh1
0 1 0 0
dh2
= R Knp ω .
dh − 0 cos(np θ) K sin(np θ)
3 L L
dh4
R Knp ω
0 − sin(np θ) −K cos(np θ)
L L
qui est de rang plein si la vitesse ω est non nulle. Par conséquent, le système ayant comme
sorties ia et ib est observable à condition que la vitesse soit non nulle. Il est donc possible
d’observer la position θ et la vitesse ω à partir des tensions d’entrée et des courants
mesurées, si la vitesse est non nulle.
2.5.2 Platitude
L’objectif de commande du MSAP est la poursuite d’une trajectoire de référence. Pour
cela, nous utilisons la notion de platitude [Fliess 1995], définie comme suit.
appelée sortie plate, telle que l’état et l’entrée du système s’expriment en fonction de
celle-ci et de ses dérivées en nombre fini sous la forme :
(
x = φ(z, ż, . . . , z (q) ),
u = φ(z, ż, . . . , z (q+1) ).
64
2.5. Analyse du système
θ = ydq,1 ,
ω = ẏdq,1 ,
id = ydq,2 ,
1
iq = (J ÿdq,1 + fv ẏdq,1 ) , (2.37)
K
np L
vd = Lẏdq,2 + Rydq,2 − ẏdq,1 (J ÿdq,1 + fv ẏdq,1 ) ,
K
JL (3) 1 Rfv
vq =
y + (Lfv + RJ) ÿdq,1 + + K + np Lydq,2 ẏdq,1 .
K dq,1 K K
La trajectoire de référence est alors définie simplement en imposant les sorties plates
de références, toutes les autres variables étant alors définies par :
dθr
ωr = ,
dt 2
1 d θr dθr
iqr = J 2 + fv ,
K dt dt (2.38)
didr
vdr = L + Ridr − np Lωr iqr ,
dt
vqr = L diqr + Riqr + np Lωr idr + Kωr .
dt
On a ainsi le modèle de référence dans le repère tournant d − q :
didr
L = vdr − Ridr + np Lωiqr ,
dt
di
L qr
= vqr − Riqr − np Lωidr − Kωr ,
dt (2.39)
dωr
J = Kiqr − fv ωr ,
dt
dθr
= ωr .
dt
65
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
où " #
cos(np δ) − sin(np δ)
U(δ) = . (2.41)
sin(np δ) cos(np δ)
On déduit de cette transformation que les sorties plates du MSAP dans le repère f − g
sont Yf g = (yf g,1 , yf g,2) = (θ, if cos(np δ) + ig sin(np δ)). On réécrit toutes les variables du
système en fonction des variables plates. Les variables θ et ω restent inchangées :
(
θ = yf g,1 ,
(2.42)
ω = ẏf g,1 ,
Les courants if et ig sont exprimés de la façon suivante :
" #
if yf g,2
= U(θ − θr ) 1 , (2.43)
ig (J ÿf g,1 + fv ẏf g,1 )
K
(2.44)
66
2.6. Planification de la trajectoire
dθr
ωr = ,
dt 2
1 d θr dθr
igr = J 2 + fv ,
K dt dt (2.45)
dif r
vf r = L + Rif r − np Lωr igr ,
dt
vgr = L digr + Rigr + np Lωr if r + Kωr .
dt
Le modèle de référence dans le repère tournant de référence f − g est également
identique :
dif r
L = vf r − Rif r + np Lωigr ,
dt
L digr
= vgr − Rigr − np Lωif r − Kωr ,
dt (2.46)
dωr
J = Kigr − fv ωr ,
dt
dθr
= ωr .
dt
Dans la section suivante, une trajectoire de référence est proposée, étant donné que la
trajectoire de référence est identique dans les deux repères, on proposera la trajectoire de
référence dans le repère d − q.
2.6.1 Position θr
L’asservissement du moteur est réalisé notamment à partir de la position, la vitesse
et l’accélération du moteur. Afin de générer une trajectoire lisse, il est suffisant que la
trajectoire de référence de ces trois variables aient une pente nulle à l’origine et à l’extré-
mité. Dans ce but, il faut choisir les huit contraintes de bord, sur la position, la vitesse,
l’accélération, mais également sur la dérivée de l’accélération. L’objectif étant faire tour-
67
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
ner le moteur d’une position initiale θr (ti ) = θri à une position finale θr (tf ) = θrf , en
garantissant les dynamiques sur la vitesse et l’accélération désirées, les contraintes sont
donc choisies telles que :
θr (ti ) = θri ; θr (tf ) = θrf ;
θ̇ (t ) = 0; θ̇r (tf ) = 0;
r i
(2.47)
θ̈r (ti ) = 0; θ̈r (tf ) = 0;
(3)
θr (ti ) = 0; θ̇r(3) (tf ) = 0.
avec :
t − ti
∆(t) = .
tf − ti
Afin d’obtenir les cœfficients de ce polynôme, il faut dériver l’équation (2.48) trois fois
pour obtenir l’équation de la vitesse, l’accélération et la dérivée de l’accélération. On a
alors quatre équations à résoudre à chaque bord, soit huit équations, pour huit cœfficients.
Ce système de huit équations pour huit inconnues est résolu à l’aide de Mapple. On obtient
les huit cœfficients suivants :
Tous les asservissements dans ce manuscrit suivront une telle position de référence.
Afin de montrer au mieux les performances des lois de commande proposées, nous défi-
nissons une trajectoire de référence dont la vitesse sera d’abord positive puis négative, ce
qui aura pour effet d’illustrer les performances des algorithmes lorsque la vitesse est très
faible et nulle. Pour cela, l’équation (2.48) est appliquée deux fois avec des contraintes
de positions initiale et finale différentes donnant la trajectoire de référence représentée
sur la Figure 2.3. La première partie de la trajectoire démarre avec une position nulle
(θi sur la Figure), pour atteindre une position intermédiaire positive (θm sur la Figure).
La vitesse sera alors positive. Afin de générer une vitesse négative, l’équation (2.48) est
appliquée une nouvelle fois afin de ramener la position du moteur à zéro (θf sur la Figure).
La trajectoire de référence utilisée dans ce mémoire montre effectivement qu’il n’y a ni
68
2.6. Planification de la trajectoire
discontinuités ni pics.
1
Position
θi = 0 θm
0.5 θf = 0
0
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps
1
θ̇m = 0 θ̇f = 0
Vitesse
0
0
θ̇i = 0
−1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps
Accélération
1 θ̈m = 0
00
−1 θ̈i = 0 θ̈f = 0
dω
J = Kiq − fv ω − Cr sgn(ω). (2.49)
dt
Le couple peut être commandé en fonction de iq . Afin d’obtenir un couple maximal, c’est-
à-dire iq maximal, il est souhaitable de choisir un courant direct inférieur ou égale à 0. Le
courant direct sera alors choisi nul, sauf lors de l’identification en ligne, car un courant
69
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
direct nul pose des problèmes d’inversion de matrices. À ce propos, on pourra se référer
à [Verl 1998] où une trajectoire est définie afin de maximiser le couple.
Le moteur : celui utilisé est un moteur Turbo Disc P850 - Portescap. Son rotor
est composé d’un aimant ayant la forme d’un disque fin qui est magnétisé de façon axiale
(voir la Figure 2.6). Les caractéristiques données par le constructeur avec les enroulements
branchés en série sont les suivantes :
Le codeur de position : la postion est mesurée avec un codeur GA 240 de IVO
industries. C’est un codeur optique absolu monté en bout d’arbre. Il a une précision 13
bits - 8192 points soit de l’ordre de 7.67.10−4rad. Il est codé en code binaire.
70
2.7. Présentation du banc d’essai
Ordinateur
Carte dSpace
DS 1104
Cr θ ω
va va Moteur
Capteurs de
vb courants vb Pas à Pas
ib ia
71
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
2.8 Conclusion
Le modèle du moteur à aimants permanents décrit dans ce chapitre a été donné dans
différents repères. Une fois les équations établies dans le repère fixe a − b, nous avons
rappelé le modèle dans le repère d − q. Cette transformation est couramment utilisée pour
les moteurs à aimants permanents (et moteurs synchrones en général), car les tensions
et les courants sont constants à vitesse contante (plutôt que les hautes fréquences des
variables de phase). De plus, ce modèle reflète le rôle du courant de quadrature iq pour
déterminer le couple. Cependant la transformation d − q, basée sur la position n’est pas
utilisable dans le cadre d’applications sans capteur mécanique. Pour cela, nous avons
mis au point un nouveau repère. Ce repère utilise une position de référence au lieu de la
position mesurée. Lorsque cette position de référence tend vers la position réelle, ce repère
tend vers le repère d − q. Nous avons donc les propriétés avantageuses du repère d − q,
sans avoir besoin de la position. De plus, ce repère à l’avantage d’être valide même si la
position de référence n’est pas exactement égale à la position réelle. Ces différents modèles
nous permettront de développer des algorithmes utilisant les capteurs mécaniques dans un
premier temps, puis sans capteur mécanique ensuite. Ces résultats seront respectivement
72
2.8. Conclusion
73
Chapitre 2. Modélisation des moteurs synchrones à aimants permanents
74
Chapitre 3
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.3 Commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
75
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
3.1 Introduction
76
3.2. Identification hors ligne
qui sont linéaires par rapport aux paramètres, de sorte que l’algorithme standard des
moindres carrés est applicable afin d’identifier les paramètres R, Ld , Lq et K. On considère
l’équation (1.22) :
y1 [n] = W1T [n]Pnom,1 , (3.2)
77
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
À nouveau, l’équation (3.3) est linéaire par rapport aux paramètres, tel que l’algorithme
des moindres carrés peut être appliqué pour obtenir l’estimation de fv et Cr .
Les résultats de l’identification en utilisant cette procédure à deux étapes sont donnés
dans la Table 3.1. Afin de vérifier la cohérence des résultats, la Figure 3.1 décrit l’évolution
du vecteur de sortie de (3.1) en fonction de ω, ainsi que l’ajustement de l’algorithme
des moindres carrés (c’est-à-dire W1T (n)P1 , où P1 est l’estimation des paramètres par
les moindres carrés). On utilise le jeux de données décrit ci-dessus. Les composantes du
vecteur de sortie (les tensions vd and vq ) ont un aspect déchiqueté dû au fait que différents
couples de tensions peuvent donner la même vitesse en régime permanent. Ces valeurs
multiples sont volontairement appliquées pour augmenter la richesse des données. La
correspondance des moindres carrés avec les données sur la figure est très bonne.
Le résultat de l’ajustement de l’équation mécanique équation (3.3) est montré sur la
78
3.2. Identification hors ligne
Figure 3.2. Dans ce cas, la variable de sortie est le couple noté y2 . La figure montre de
très bons résultats bien que quelques effets non modélisés soient visibles. Ces effets n’ont
pas une très grande importance car ils sont généralement compensés en boucle fermée.
Paramètres Identification
R(ω) 2.86
L0 (mH) 10.2
L2 (mH) −0.52
K(Nm.A−1 ) 0.26
fv (Nms/rad) 2.37.10−4
Cr 0.0752
J(kg.m2 ) 3.18.10−4
10
vd
vd , v̂d (en V )
0 v̂d
−10
−20
−30
0 20 40 60 80 100 120
ω en rad.s−1
30
vq
vq , v̂q (en V )
20 v̂q
10
−10
0 20 40 60 80 100 120
ω en rad.s−1
79
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
y2
y2 , ŷ2 (en Nm)
ŷ2
0.2
0.1
0
0 20 40 60 80 100 120
ω en rad.s−1
L’inertie J n’affecte pas les dynamiques en régime permanent et est le seul paramètre
qui nécessite la mesure d’une réponse en régime transitoire. À partir des estimations K̂,
fˆv , et Ĉr obtenues en régime permanent, l’équation mécanique dans le repère d − q peut
s’écrire sous la forme :
h i h i
dω
K̂iq + np (L̂d − L̂q )id iq − fˆv ω − Ĉr sgn(ω) = J , (3.4)
| {z dt | {z }
} | {z }
y3 W3 Pnom,3
qui est linéaire par rapport au paramètre J à identifier. Un échelon de tension est appli-
qué au moteur pour obtenir une accélération significative dω/dt, qui est nécessaire pour
obtenir l’inertie. L’accélération angulaire peut être reconstruite de différentes manières.
On pourrait utiliser par exemple des différentiateurs algébriques ou par modes glissants.
Cependant, dans ce cas, les calculs sont réalisés hors ligne, l’accélération angulaire peut
être reconstruite à partir de la vitesse en utilisant l’équation aux différences (la différence
de vitesse sur une période d’échantillonnage) :
Ω(k) − Ω(k − 1)
Ω̇(k) = . (3.5)
T
Le signal résultant est filtré à l’aide d’un filtre passe-bas pour réduire le bruit causé
par cette méthode de dérivation. Expérimentalement, un filtre Butterworth du troisième
ordre est utilisé avec une fréquence de coupure à 500Hz. La fonction filtfilt de Matlab
80
3.2. Identification hors ligne
est utilisée pour ne pas introduire de retards. Notons qu’en général, la vitesse doit être
reconstruite à partir de la position en utilisant une méthode similaire. Cependant, le banc
d’essai utilisé pour les expériences présentées dans ce travail possède un tachymètre en
plus du codeur. Il n’est donc pas nécessaire de procéder ainsi.
Lorsque l’échelon de tension change, la vitesse varie rapidement, ce qui donne le profil
d’accélération représenté sur la Figure 3.3. La réponse présente des pics correctement
atteints par l’ajustement par moindres carrés. La valeur de l’inertie est reportée dans la
Table 3.1.
0.4
y3
y3 , ŷ3 (en N.m)
0.2 ŷ3
−0.2
−0.4
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
temps (en s)
81
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
soient suffisamment faibles de telle sorte que la position se cale à la valeur désirée. Dans
la littérature, la calibration de l’angle a été traitée de différentes façons. On citera par
exemple [Jung 1998], où la procédure proposée ne permet pas d’identifier les paramètres
en même temps que l’offset. Dans [Konghirun 2005] l’approche proposée utilise un QEP
(Quadrature Encodeur Pulse) mais elle ne s’applique pas à tous les codeurs. Dans ce pa-
ragraphe, nous montrons qu’une estimation jointe des paramètres du moteur de l’offset
est possible en utilisant un algorithme simple, les moindres carrés.
a
δ θd
θ0
Stator
N
S
S
b′ b
N
N
S
Rotor
a′
Figure 3.4 – Représentation du moteur à l’alimentation.
Ceci nous amène à la transformation (2.27) avec δ constant. On obtient alors les équations
électriques du moteur en présence d’un offset dans le repère f − g (2.30). En régime
82
3.2. Identification hors ligne
où :
" # L0 + L2 cos(2np δ) −L2 sin(2np δ) " #
Ψf if
=
−L2 sin(2np δ) L0 − L2 cos(2np δ)
Ψg ig
" #
sin(np δ)
+K . (3.8)
cos(np δ)
avec :
" #
vf [n]
y4 [n] = ,
vg [n]
if [n] ig [n]
np ω[n]if [n] −np ω[n]ig [n]
−n ω[n]i [n] 0
p g
W4 [n] = ,
0 np ωi f [n]
ω[n] 0
0 ω[n]
h iT
Pnom,4 = p1 p2 p3 p4 p5 p6 .
83
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
et
p5
arctan /np si ĉ > 0,
p6
si
π/2np ŝ = 1,
−π/2np si ŝ = −1,
arctan p5 − π /n
p si ĉ < 0,
δ= p6 (3.10)
et ŝ > 0,
p5
arctan + π /np si ĉ < 0,
p 6
et ŝ < 0,
q q
où ĉ = p6 / p5 + p6 , ŝ = p5 / p25 + p26 sont respectivement les estimations de cos(np δ) et
2 2
sin(np δ).
Résultats expérimentaux
Les expérimentations sont réalisées de la même façon que pour l’identification dans le
repère d−q à la différence que la position réelle n’étant pas connue, les tensions appliquées
sont les tensions vf et vg . En raison de la stabilité du moteur en boucle ouverte, la vitesse
converge malgré l’offset de position. Afin d’évaluer les résultats, l’identification est réalisée
d’abord sans considérer l’offset, ce qui nous ramène à l’identification réalisé dans la section
3.2.1, puis en considérant cet offset.
La Figure 3.5 décrit l’évolution du vecteur de sortie en fonction de la vitesse ω, qui est
le même dans les deux cas. Les composantes du vecteur de sortie sont les tensions vf and
vg . Les courbes vertes montrent l’ajustement par moindres carrés lorsque l’offset n’est pas
estimé, tandis que les courbes rouges représentent l’ajustement en considérant l’estimation
de l’offset. La figure montre que les données collent parfaitement lorsque l’offset est inclus
mais pas dans l’autre cas. Les valeurs estimées sont données dans la Table 3.2. Celle-ci
montre également que l’identification sans considérer l’offset est mauvaise, tandis que les
résultats de l’identification utilisant l’estimation de l’offset sont proches de ceux obtenus
−1.08
dans le repère d − q. L’angle estimé lors de cette expérience est δ = rad = −1.24◦ ,
50
soit 62 degrés électriques.
84
3.2. Identification hors ligne
10
vf
sans δ
vF , v̂F (V )
0
avec δ
−10
−20
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
ω (en rad.s−1 )
30
vg
sans δ
vG , v̂G (V )
20
avec δ
10
−10
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
ω (en rad.s−1 )
85
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
cédure rapide est alors suffisante. De plus, en présence d’un couple résistant élevé, il n’est
pas forcément possible de faire tourner le moteur sur une gamme de vitesse suffisamment
étendue. Dans ce paragraphe, nous montrons que seulement quatre jeux de données à
faibles vitesses sont suffisants pour identifier l’offset.
En négligeant le terme L2 , on obtient alors les équations électriques du moteur en
présence d’un offset dans le repère f − g, soit l’équation (2.34) sous la forme suivante :
L dif = vf − Rif + Kω sin(np δ) + np Lωig ,
dt (3.11)
dig
L = vg − Rig − Kω cos(np δ) − np Lωif .
dt
En considérant que les paramètres R, L et K sont connus, cette équation est linéaire
par rapport à l’offset à estimer, et peut être réécrite sous la forme (1.22) :
avec :
" #
vf [n] − Rif [n] + np Lω[n]ig [n]
y5 [n] = ,
vg [n] − Rig [n] − np Lω[n]if [n]
" #
−Kω[n]
W5 [n] = ,
Kω[n]
h iT
Pnom,5 = p5 p6 ,
où δ est déterminé par les conditions (3.10) de façon à ce que l’algorithme des moindres
carrés soit applicable.
Résultats expérimentaux
Lors de cette procédure, seulement un paramètre constant est recherché, l’offset. Dans
ce cas, quatre jeux de données sont suffisants pour l’identification. La procédure d’initia-
lisation, lorsque tous les autres paramètres sont connus, est très rapide. On utilise quatre
couples de tension vf et vg menant à des vitesse vitesses égales à 3, 6, −3 et −6rad.s−1
(approximativement). Il n’est pas nécessaire de couvrir toute la gamme de vitesse car
l’offset ne varie pas en fonction de la vitesse. Les résultats sont comparés à l’initialisation
utilisant la “méthode par alignement” présenté dans l’introduction de cette section, le
courant sur la phase a étant généré en appliquant une tension va = 10V .
Initialisation sans couple résistant additionnel
86
3.2. Identification hors ligne
Dans un premier temps, l’identification est réalisée sans ajouter de couple résistant
afin d’avoir une valeur de référence de l’offset. En appliquant une tension va = 10V , on
obtient un angle de 0.069rad soit un angle de 3.95°. Sachant que le moteur a 50 dents,
il y a donc un écart de 7.2° entre chaque dent. Avec l’algorithme des moindres carrés, on
obtient un angle de 0.067rad soit 3.84°. La Figure 3.6 représente le vecteur de sortie y de
(3.12) (en bleu), son identification en utilisant le paramètre identifié par moindres carrés
(en vert), et en utilisant le paramètre identifié par alignement (en rouge). On observe sur
cette figure que les trois courbes sont très proches, reflétant une bonne identification du
paramètre avec chacune des deux méthodes.
2
y5,1 (en V )
y5,1
0 ŷ5,1,1
ŷ5,1,2
−2
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8
ω en rad.s−1
4
y5,2 (en V )
2 y5,2
0 ŷ5,2,1
−2
ŷ5,2,2
−4
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8
ω en rad.s−1
87
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
10
θ∗ (en rad)
θr
5 θ1
θ2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
temps (en s)
ω∗ (en rad.s−1 )
5
ωr
0 ω1
ω2
−5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
temps (en s)
88
3.3. Commande
2
y5,1 (en V ) y5,1
0 ŷ5,1,1
ŷ5,1,2
−2
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8
ω en rad.s−1
4
y5,2 (en V )
2 y5,1
0 ŷ5,2,1
−2
ŷ5,2,2
−4
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8
ω en rad.s−1
6
θ∗ (en rad)
4 θr
2 θ1
0 θ2
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
temps (en s)
ω∗ (en rad.s−1 )
6
4 ωr
2 ω1
ω2
0
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
temps (en s)
d’un couple résistant important. À l’inverse, la “méthode par alignement” ne permet pas
la convergence de la position vers la valeur désirée lorsque le couple est trop important.
3.3 Commande
Sur la base des paramètres estimées précédemment et de l’alignement du codeur de
position, une loi de commande pour le MSAP est présentée dans cette section. La com-
mande est développée pour l’asservissement en position du moteur. Dans cette section,
89
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
la loi de commande choisie est une loi par modes glissants d’ordre 2 appliquée dans le
repère d − q (ce qui est possible puisque la position est ici mesurée). Afin de réaliser cette
commande, il faut tout d’abord définir l’erreur de poursuite.
1
ėd = v d + µ1 (e),
L (3.14)
(3) K fv 1
eθ = v q + µ2 (e) + 2 Ċr ,
JL J J
où :
1
µ1 (e) = (−Red + np L(eω eq + eω iqr + eq ωr )) ,
L (3.15)
K fv
µ2 (e) = − (Req + np L(eω ed + eω idr + ed ωr ) + Keω ) − 2 (Keq − fv eω ).
JL J
90
3.3. Commande
on doit réaliser une loi de commande pour le suivi de position et une loi pour le suivi
du courant direct. La commande développée dans cette section s’appuie sur les résultats
de [Nollet 2008]. Cependant, quelques modifications sont réalisées afin de l’améliorer.
Un algorithme par modes glissants d’ordre 1 serait suffisant dans ce cas puisque le
degré relatif est 1. Cependant le phénomène de chattering serait plus important si la
commande discontinue était appliquée directement à la dérivée temporelle du courant.
On propose alors une commande d’ordre 2 afin que l’action discontinue soit appliquée sur
la dérivée seconde.
Afin d’assurer le suivi du courant direct, on choisit la variable de glissement suivante :
Sd = ed . (3.16)
1
Ṡd = ėd = v d + µ1 (e). (3.17)
L
où :
1
µ1 (e) =(−Red + np L(eω eq + eω iqr + eq ωr )) , (3.18)
L
La commande apparaissant dans la première dérivée, le système est de degré relatif 1 par
rapport à la variable de glissement. On utilise alors l’algorithme du Super Twisting qui
ne nécessite que la connaissance de ed .
On définit d’abord un retour statique v d :
1
v d = −µ1 (e) + ust(Sd ). (3.19)
L
1
S̈d = u̇st = −αsgn(Sd ) − λ|Sd |−1/2 Ṡd . (3.20)
2
91
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
−Q1 = M T P + P M (3.22)
tr(M) = −λ,
(3.23)
det(M) = α.
Dans le paragraphe 1.3.2, nous avons présenté l’algorithme du Twisting pour traiter les
systèmes de degré relatif égal à deux. Dans [Nollet 2008], l’algorithme du Twisting échan-
92
3.3. Commande
tillonné est utilisé. Cet algorithme ne nécessite pas la dérivée par rapport au temps de la
variable de glissement, mais il utilise la différence de la variable sur une période d’échan-
tillonnage. Cette différence est très sensible au bruit de mesures.
L’entrée v q est, quant à elle, définie par :
K k
v q = − (Keq − fv eω ) − µ2 (e) + wt (Sθ , Ṡθ ). (3.26)
JL J
On a alors :
S̈θ = φ1 (t) + wt (Sθ , Ṡθ ), (3.27)
avec :
k fv 1 dCr
φ1 (t) = − − 2 Cr sgn(ω) − sgn(ω). (3.28)
J J J dt
Pour garantir la convergence en temps fini vers la surface Sθ = 0, les conditions (1.21)
permettent de conclure que λm et λM doivent vérifier :
k fv 1 dCr
λm > − 2 Cr − ,
J J J dt max
(3.29)
k fv 1 dCr
λM > λm + 2 − 2 Cr − .
J J J dt max
Dans le paragraphe précédent, nous avons présenté une commande par modes glissants
d’ordre 2. Celle qui est présentée fait appel à la dérivée première de la surface de glisse-
ment, donc à l’accélération. Or l’accélération n’est pas mesurée sur le banc d’essai. Afin
d’appliquer cette commande, on utilise un observateur pour estimer cette accélération.
Celui-ci utilise l’équation mécanique (2.33) du moteur dans le repère d − q :
dω
J = Kiq − fv ω − Cr sgn(ω). (3.30)
dt
93
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
considérant cette perturbation comme étant une variable d’état augmentée définie par :
Cr
dω = − sgn(ω),
J
ẋω = Aω xω + B ω uω + dω ,
(3.31)
yω = Cω xω ,
h iT K
où xω = ω dω , uω = iq et
J
fv " #
0
− 1 1 h i
Aω = J , Bω = , dω = 1 dCr
et C ω = 1 0 .
0 0 0 sgn(ω)
J dt
fv
ω̂˙ = − ω̂ + uω + χω (ω − ω̂) + lω (ω − ω̂), (3.32)
J
où : h iT
x̂ω = ω̂ dˆω ,
" 1
#
λω |yω − ŷω | 2 sgn(yω − ŷω )
χω (yω − ŷω ) = ,
αω sgn(yω − ŷω )
" #
lω
lω = .
0
94
3.3. Commande
menant à la dynamique :
La loi de commande décrite dans la section 3.3.2 est utilisée, basée sur l’estimation
de l’accélération obtenue par l’observateur décrit dans la section 3.3.3. Le système com-
plet, observateur-commande, étant non linéaire, le principe de superposition n’est pas
applicable. La convergence de l’observateur et de la loi de commande pris séparément
n’impliquent pas la convergence du système complet. On considère les lois de commande
(3.19) et (3.26), les entrées de commande dépendant des mesures et des variables estimées
par l’observateur. Dans ce cas, la seule variable modifiée est la dérivée de la variable de
glissement définie pour le suivi de position, par :
˙
Ŝθ = k ėθ + ê¨ω , (3.36)
˙ fv dCr
Ŝθ = keω + (− − lω )ǫyω + ǫdω ± + ẇst,2 (ǫdω ),
J dt
Les dynamiques des états du système complet incluant les erreurs de suivi ainsi que
l’erreur d’estimation :
95
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
1 1
(−Red + np L(eω eq + eω iqr + eq ωr )) vd
1 L L
(−Req − np L(eω ed + eω idr + ed ωr ) − Keω ) 1
L vq
1 L
1
(Leq − fv eω ) ± Cr
. (3.37)
Ξ̇ = J +
J
eω
0
fv
wst,1 (ǫyω )
− − lω ǫyω + ǫdω
J 1 dCr
0 ± + ẇst,2 (ǫdω )
J dt
Montrer que le système est borné en temps fini est suffisant pour prouver la stabilité
exponentielle du système complet. L’observateur converge vers zéro en temps fini indé-
pendamment de la loi de commande. Ceci implique que lorsque l’observateur a convergé,
la loi de commande définie dans la section 3.3.2 se comporte de la même façon. Il est
alors seulement nécessaire de prouver que pendant le transitoire lié à la convergence de
l’observateur, le temps que l’observateur converge, le système complet (3.37) reste borné.
Le système complet dépend alors des états du système, de la trajectoire désirée et des
entrées de commandes :
Selon les hypothèses physiques, les courants id , iq et les perturbations sont bornés. De
plus, les algorithmes du Twisting et du Super Twisting sont également bornés.
Le système peut être réécrit comme Ξ̇ = f (Ξ) + g.
Par conséquent, en incluant toutes les dominations dans le système complet, on obtient
l’inégalité :
||Ξ̇|| ≤ Q||Ξ|| + g, (3.39)
96
3.3. Commande
g
||Ξ(t)|| ≤ ||Ξ(0)|| exp(Ct) + exp(Ct − 1), (3.41)
Q
où C est une constante positive. Par conséquent, ceci montre que le système d’état complet
Ξ est borné en temps fini, ce qui prouve la stabilité exponentielle du système complet.
50
Positions (en rad)
40
θr
θ
30
20
10
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
0.02
Erreurs (en rad)
eθ
0.01
−0.01
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Figure 3.10 – Position de référence et position mesurée (haut), erreur de position (bas).
97
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
50 ωr
Vitesse (en rad)
ω
0
−50
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
1
Erreur (en rad.s−1 )
eω
0.5
−0.5
−1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Figure 3.11 – Vitesse de référence et vitesse mesurée (haut), erreur de vitesse (bas).
98
3.3. Commande
50
−50 ω̇r
ω̂˙
−100
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
0.6
idr
Courants d (en A)
0.4 id
0.2
−0.2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
1
iqr
Courants q (en A)
0.5 iq
0
−0.5
−1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
99
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
et :
1 R K
Γ1 = , Γ2 = , Γ3 = .
L L L
L’équation (3.42) s’écrit alors sous la forme :
di
d = Γ1 vd − Γ2 id + ωq ,
(3.43)
dt
di
q = Γ1 vq − Γ2 iq − ωd − Γ3 ω.
(3.44)
dt
Dans ce paragraphe, nous présentons une approche permettant d’identifier les para-
mètres du moteur en ligne à l’aide de l’identification algébrique présentée dans le para-
graphe 1.4.2.1.
Plusieurs manipulations permettent d’identifier les trois paramètres. On propose ici
d’identifier les paramètres en générant deux équations à partir de (3.43) et une dernière
100
3.4. Identification en ligne
à partir de (3.44) permettant ainsi d’obtenir trois équations pour trois inconnues.
did
Afin d’appliquer le Théorème 1.1, on considère l’équation (3.43) telle que soit
dt
une entrée d’ordre 1 et ωq d’ordre 0. vd et id sont les sorties d’ordre 0. Il n’y a pas de
perturbations ici, soit κ = 0. Finalement P = 2 est le nombre d’inconnues. L’estimateur
s’exprime sous la forme :
" #" # " #
−F0,1 [vd (t)] F0,1 [id (t)] Γ1 −F1,1 [id (t)] + F0,1 [ωq (t)]
= . (3.45)
−F0,2 [vd (t)] F0,2 [id (t)] Γ2 −F1,2 [id (t)] + F0,2 [ωq (t)]
h iT
On définit le vecteur Γ̂ = Γ̂1 Γ̂2 Γ̂3 . Les équations (3.45) et (3.46) sont réécrites
ensemble sous la forme :
∆P Γ̂ = ∆Q, (3.47)
−F1,1 [id (t)] + F0,1 [ωq (t)]
∆Q =
−F1,2 [id (t)] + F0,2 [ωq (t)] .
(3.49)
−F1,1 [iq (t)] + F1,1 [ωd (t)]
101
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
Finalement, les paramètres estimés L̂, R̂ et K̂ sont obtenus par les relations :
1 Γˆ2 Γˆ3
L̂ = , R̂ = et K̂ = .
Γ̂1 Γˆ1 Γˆ1
On obtient la dynamique des erreurs, en fonction des paramètres à estimer, des va-
riables mesurées et des injections de sortie :
(
ε̇id = Γ1 vd − Γ2 id + χid (εid ),
(3.54)
ε̇iq = Γ1 vq − Γ2 iq − Γ3 ω + χid (εiq ).
Le réglage des gains des algorithmes du Super Twisting permet de garantir la conver-
gence en temps fini des erreurs vers 0. En régime glissant, on obtient alors εi = ε̇i = 0
102
3.4. Identification en ligne
N = DP, (3.56)
Lorsque la matrice D est inversible soit id ω 6= 0, l’estimation des paramètres P̂ est obtenue
par :
P̂ = D −1 N, (3.57)
et :
1
L= , R̂ = LΓ̂2 , et K̂ = LΓ̂3 .
Γ1
103
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
104
3.4. Identification en ligne
R, R̂ (en Ω) 8
6 R
4
R̂
2
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
0.02
L, L̂ (en H)
L
0.01
L̂
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
K, K̂ (en Nm.A−1 )
0.6 K
0.4
K̂
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
dω
J = Kiq − fv ω − Cr sgn(ω). (3.59)
dt
Lorsque une charge est ajoutée au moteur, les frottements sont très faibles par rapport
au couple résistant. De plus, on a vu lors de l’identification hors ligne, que des effets non
modélisés apparaissaient lors de l’identification des paramètres fv et Cr . On propose ici
de considérer le couple τe introduit dans l’équation (2.25) comme des perturbations. Les
paramètres que l’on désire identifier sont donc l’inertie J et le couple τe .
105
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
8
R, R̂ (en Ω)
6 R
R + ∆R
4
R̂
2
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
0.02
L, L̂ (en H)
L
0.01
L̂
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
K, K̂ (en Nm.A−1 )
0.6 K
K + ∆K
0.4
K̂
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
On obtient l’équation :
dω
J = K̂iq + τe , (3.60)
dt
où K̂ est l’estimation de K obtenue à l’aide de l’équation électrique.
N’ayant pas d’informations sur le couple τe , l’identification dans ce cas permet seule-
ment d’identifier l’inertie. Le couple sera annihilé en étant considéré comme constant sur
la fenêtre glissante. La méthode est donc valide si celui-ci ne varie pas trop rapidement
dω
au cours du temps. L’équation (3.60) est telle que est une sortie d’ordre 1, K̂iq est
dt
une entrée d’ordre 0 et τe est une perturbation considérée constante, soit κ = 1 et P = 1.
106
3.4. Identification en ligne
R, R̂ (en Ω) 5
R
R̂
0
0 1 2 3 4 5 6
K, K̂ (en Nm.A−1 )
temps (en s)
K
0.5
K̂
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
Figure 3.16 – Estimation en ligne par modes glissants des paramètres R et K sans
variation.
R, R̂ (en Ω)
R
5
R̂
0
0 1 2 3 4 5 6
K, K̂ (en Nm.A−1 )
temps (en s)
K
0.5
K̂
0
0 1 2 3 4 5 6
temps (en s)
Figure 3.17 – Estimation en ligne par modes glissants des paramètres R et K avec
variations.
107
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
N’ayant qu’une équation, il n’est pas possible d’utiliser les modes glissants sur celle-ci
uniquement afin d’identifier l’inertie et le couple simultanément. Nous utilisons dans ce
cas les modes glissants pour estimer seulement le couple τe . L’observateur est construit à
partir de l’équation (3.60) :
dω̂ K̂
= iq − χω (ω − ω̂), (3.63)
dt J
où χ est le terme à estimer en utilisant un algorithme du Super Twisting :
ε = ω − ω̂. (3.65)
1
ε̇ = − τe + χω (εω ). (3.66)
J
Le couple
résistant est considéré borné
et dérivable. Sa dérivée est également considérée
dCr
bornée c’est-à-dire < ΠCr . En choisissant les gains du Super Twisting correc-
dt max
tement, on obtient la convergence en temps fini sur l’ensemble de glissement {ε = ε̇ = 0},
conduisant à :
τ̂e = Jχω . (3.67)
Dans ce paragraphe, les estimations sont réalisées de la même façon que les identifica-
tions des paramètres électriques. Ici, nous avons utilisé le frein à poudre pour ajouter un
couple résistant. N’ayant pas de capteurs pour mesurer le couple appliqué au moteur sur le
banc, on ne peut cependant pas connaître le couple réel appliqué. Pour ces identifications,
l’objectif est de montrer l’estimation de l’inertie et du couple résistant. Sachant que le
couple résistant change de signe en fonction de la vitesse, la trajectoire est identique, ici,
à la trajectoire définie dans la commande, c’est-à-dire avec une vitesse positive les deux
108
3.4. Identification en ligne
x 10
5
J
Jˆ
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Finalement, le couple estimé par modes glissants est représenté sur la Figure 3.19. Nous
n’avons pas d’élément de comparaison. Cependant on peut constater que le changement de
signe est bien présent au moment où le moteur change de sens. Ce couple estimé pourrait
être utilisé dans la commande afin d’être compensé.
0.2
τ̂e (en N)
−0.2 τ̂e
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Dans cette section, nous avons étudié l’identification en ligne des paramètres du MSAP
en présence de capteurs mécaniques. Nous avons comparé deux méthodes, algébrique et
par modes glissants. Ces expériences montrent que les deux méthodes peuvent être utiles
en fonction des situations, voire complémentaires. Ceci est parfaitement illustré ici par
l’identification des paramètres mécaniques. L’inertie est identifiable indépendamment du
109
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
couple par la méthode algébrique. En utilisant cette estimation, le couple peut à son tour
être identifié par les modes glissants. On pourrait également exploiter ceci pour identifier
les paramètres électriques.
3.5 Conclusion
Les résultats obtenus dans ce chapitre considèrent que la mesure des capteurs de
mécaniques (position et vitesse) est accessible.
Afin de réaliser la commande du moteur, les paramètres ont été identifiés préalablement
hors-ligne. En utilisant l’algorithme des moindres carrés, tous les paramètres du moteur
sont identifiables à partir du modèle dans le repère d − q. Le repère d − q est avantageux
pour l’identification car les courants et les tensions sont contants à vitesse constante. La
plupart des paramètres sont identifiables en régime permanent, à l’exception de l’inertie
qui a été identifiée en régime transitoire.
À partir de ces paramètres nominaux, nous avons considéré une commande par modes
glissants d’ordre 2. Cette commande nécessite la connaissance de l’accélération qui n’est
pas mesurée. Celle-ci a alors été estimée par un observateur par modes glissants égale-
ment. Les résultats expérimentaux montrent un suivi de position très précis. De plus, la
commande utilisée montre que les algorithmes utilisés limitent le phénomène de réticence,
souvent considéré comme un inconvénient dans l’utilisation des modes glissants. De plus,
les fonctions signes habituellement utilisées dans ce genre d’algorithme ont été remplacées
par des fonctions sigmoïdes plus lisses et qui réduisent aussi cet effet.
Les paramètres étant susceptibles de varier au cours du temps, la dernière partie de ce
chapitre a été consacrée à l’identification des paramètres en ligne. Ici, nous avons comparé
deux approches différentes permettant ces identifications. Chaque méthode a ses avantages
et ses inconvénients. La méthode algébrique est capable d’identifier plus de paramètres
qu’il n’y a d’équations, en considérant que les paramètres sont constants sur la fenêtre de
glissement. Les modes glissants (dans l’état actuel des choses) ne permettent d’identifier
qu’un nombre de paramètres égal au nombre d’équations, mais ils s’avèrent très efficaces
lorsque les paramètres varient. De plus les modes glissants sont plus adaptés en présence
de perturbations inconnues. La seule hypothèse est que la dérivée de la perturbation soit
bornée, ce qui est souvent le cas en pratique. À l’inverse, la méthode algébrique est utile
lorsque les perturbations peuvent être annihilées. Les modes glissants sont plus simples à
mettre en place, robustes par rapport à une plus large classe de perturbations et moins
long à exécuter en temps réel, en opposition avec les fenêtres glissantes de la méthode
110
3.5. Conclusion
algébrique, qui utilise des boucles en programmation qui sont plus longues à calculer en
ligne.
111
Chapitre 3. Identification et commande en présence de capteurs mécaniques
112
Chapitre 4
Sommaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
4.2 Identification hors ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.1 Identification des paramètres en utilisant les mesures en régime
permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
4.2.2 Identification de l’inertie en régime transitoire . . . . . . . . . . 121
4.3 Commande sans capteur mécanique . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.3.1 Observateur par modes glissants sans capteur mécanique . . . . 124
4.3.2 Commande basée sur l’observateur . . . . . . . . . . . . . . . . 130
4.3.3 Stratégie en boucle ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
4.3.4 Résultats Expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.1 Introduction
Le problème de la commande sans capteur a largement été abordée dans la littérature.
Celui de l’identification, quant à lui, a reçu peu d’attention, alors que les lois de commande
reposent sur la connaissance du modèle et des paramètres du moteur. Dans un premier
temps, nous nous intéresserons ici à l’identification des paramètres du moteur sans capteur.
Une nouvelle méthode d’identification des paramètres du moteur sans capteur de position
ni de vitesse sera présentée dans ce chapitre. En comparaison avec les approches existantes,
113
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
on montrera que cette nouvelle méthode a l’avantage : (i) d’identifier tous les paramètres
électriques ainsi que les paramètres mécaniques, (ii) de proposer des algorithmes dont
la convergence est garantie, les résultats analytiques étant validés expérimentalement.
Finalement, cette procédure d’identification sera réalisée dans le repère f − g présenté
précédemment.
L’approche sans capteur présentée dans ce chapitre sera basée sur des observateurs
par modes glissants utilisant les équations électriques du moteur dans le repère f − g.
À partir des tensions d’entrées et des courants mesurés, la contre-fem sera estimée. Cet
observateur a l’avantage d’être robuste aux variations de paramètres et, en comparaison
avec les observateurs par modes glissants d’ordre 1, de réduire le phénomène de réticence.
À partir de l’estimation de la contre-fem, la position et la vitesse seront alors reconstruites.
Ces estimations seront appliquées à la commande présentée dans le chapitre précédent
exprimée dans le repère f − g.
où I = i2a + i2b est le courant de crête en régime permanent, Imax est le courant limite,
Vmax est la tension limite, et k est un gain ajustable. Cette loi de commande est utilisée
pour maximiser les courants et les tensions tout en respectant les limites. Comme cette
méthode ne tient pas compte des capteurs de position et de vitesse ou d’une estimation de
114
4.2. Identification hors ligne
ces variables, nous désignerons cet algorithme de commande par la commande en boucle
ouverte.
Lorsque le moteur est commandé en boucle ouverte, on peut supposer que ωr ≃ ω tant
que le moteur conserve son synchronisme. Cette condition peut être facilement vérifiée
sans capteur parce que la perte de synchronisme se manifeste par un blocage de l’arbre
du moteur et/ou de considérables vibrations. De plus, même si ω oscille autour de ωr à
cause des perturbations de couple, le calcul de la moyenne des données sur une période de
temps supprime l’effet de ces oscillations, de telle sorte qu’on peut supposer que ωr = ω.
Par la suite, dans cette section, ω sera remplacée par ωr dans les équations.
Pour réaliser cette identification, la commande en boucle ouverte est appliquée avec
différentes valeurs de ωr , qui augmentent lentement de ωr = 0 à la vitesse maximum
accessible. Pour chaque valeur de ωr , pour laquelle le régime permanent peut être obtenu,
les variables sont enregistrées sur un court intervalle de temps, la moyenne sur cet intervalle
représente un point de données pour l’identification.
On trace Figure 4.1 les vitesses (moyennes) atteintes et la vitesse de référence pour
l’identification. Elle montre que les vitesses moyennes suivent en effet parfaitement les
vitesses de référence, lorsque la loi de commande en boucle ouverte (4.1) est utilisée.
Comme le montre cette figure, il y a un segment de vitesse entre 14 et 28 rad/s représenté
en pointillés sans points de données. Entre ces valeurs, le moteur perd son synchronisme
et se bloque, à cause de la résonance. En revanche, des vitesses bien au-delà de la région de
résonance peuvent être atteintes tant que la vitesse de référence est lentement augmentée
sans s’attarder dans cette région.
La commande en boucle ouverte est utile pour l’identification, mais en-deçà de ce
qui serait souhaitable pour une commande sans capteur. En particulier, il serait souhai-
table qu’une loi de commande sans capteur basée sur l’estimation des paramètres puisse
fonctionner dans la région de résonance et puisse atteindre de plus grands profils d’accé-
lérations.
Comme pour l’identification dans le repère d−q, quasiment tous les paramètres peuvent
être identifiés en régime permanent dans le repère f −g, laissant l’identification de l’inertie
pour une procédure particulière. En régime permanent, les variables dans le repère f − g
115
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
100
ωr
80
ω
ωr , ω en rad.s−1
60
40
20
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
nombre d’échantillons
Etant donné que la position de l’arbre est inconnue, les paramétrisations linéaires appa-
rentes dans le repère d − q ne peuvent pas être utilisées dans le repère f − g. Une solution
différente doit être utilisée.
Considérant (4.2)2 + (4.3)2 , on obtient :
Les équations (4.5) et (4.6) sont indépendantes de la position et fournissent des paramé-
trisations linéaires. Cependant, les paramètres R et L apparaissent ainsi que R2 et L2 .
On note que la résistance peut être identifiée à partir de (4.5) ou (4.6), permettant deux
116
4.2. Identification hors ligne
méthodes différentes.
avec :
y6 [n] = vf2 [n] + vg2 [n], (4.8)
2(vf [n]if [n] + vg [n]ig [n])
−(i2f [n] + i2g [n])
W6 [n] = −2np ωr [n](vf [n]ig [n] + vg [n]if [n]) , (4.9)
−n2p ωr2 [n](i2f [n] + i2g [n])
ωr2 [n]
R p1
2
R p2
Pnom,6 = L = p3 . (4.10)
L2 p
4
K2 p5
La représentation est linéaire par rapport aux paramètres, mais elle est sur-paramétrée
avec :
p2 = p21 et p4 = p23 . (4.11)
y7 [n] = vf [n]if [n] + vg [n]ig [n] − R̂(i2f [n] + i2g [n]), (4.12)
h i
T
W7 [n] = ωr2 [n] |ωr [n]| , (4.13)
117
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
" #
fv
Pnom,7 = . (4.14)
Cr
Ici l’algorithme des moindres carrés standard est applicable.
Les estimations des paramètres sont reportées dans la Table 4.1. On observe que les
valeurs des paramètres estimées sont proches de celles obtenus dans le repère d − q. La
Figure 4.2 illustre le comportement du vecteur de sortie y6 [n] en fonction de ωr , ainsi que
W6T [n]P6 en fonction de ωr . L’estimation est proche de la sortie mesurée.
500
400
y6 , ŷ6 (en V 2 )
300
200
100
y6
ŷ6
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
ωr en rad.s−1
118
4.2. Identification hors ligne
10
y7 , ŷ7 (en W )
5
0
y7
ŷ7
−5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
ωr en rad.s−1
h i
W8 [n]T = i2f [n] + i2g [n] ωr2 [n] |ωr [n]| , (4.16)
R
Pnom,8 = fv
,
(4.17)
Cr
L’équation (4.5) peut être écrite sous la forme d’une équation linéaire en utilisant R̂,
l’estimation de R obtenue dans la première étape, de telle sorte que l’ajustement par
moindres carrés suivant soit obtenu :
119
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
−2np ωr [n](vf [n]ig [n] − vg [n]if [n])
W9 [n] =
−n2p ωr2 [n](i2f [n] + i2g [n]) ,
(4.19)
ωr2 [n]
L p
2 1
Pnom,9 =
L = p2 .
(4.20)
K2 p3
p2 = p21 . (4.21)
Ici aussi, nous utilisons la théorie de l’élimination pour résoudre cette identification. Dans
ce cas, il y a moins de contraintes que dans l’estimation précédente. Les résultats de
l’identification sont reportés dans la Table 4.1. Les paramètres identifiés sont proches de
ceux identifiés dans le repère d−q en utilisant le capteur de position. La Figure 4.4 montre
la variable de sortie y8 [n], qui est la puissance absorbée par le moteur. L’ajustement par
moindres carrés est excellent. De plus, la puissance est positive contrairement à l’approche
précédente.
25
y8
20 ŷ8
y8 , ŷ8 (en W )
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
ωr en rad.s−1
120
4.2. Identification hors ligne
400
y9 , ŷ9 (en V 2 )
300
200
100 y9
ŷ9
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
ωr en rad.s−1
Sans capteur, le couple produit par le moteur ne peut pas être directement calculé
à partir des courants. Afin de contourner ce problème, la méthode discutée dans cette
section est basée sur un calcul de puissance plutôt que par un calcul du couple. Plus
exactement, la puissance électrique convertie en puissance mécanique est :
Ld 2
Pem , va ia + vb ib − Ri2a − Ri2b − ia + i2b . (4.22)
2 dt
Le terme inductif transitoire n’est pas forcement nul comme en régime permanent, mais
il est faible dans les expériences à venir, et sera donc négligé.
dω
Pkin , Jω , (4.24)
dt
Pf = fv ω 2 + Cr |ω|. (4.25)
121
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
L’inertie peut alors être calculée avec un algorithme des moindres carrés, ou simplement :
Pem − Pf
Jˆ = . (4.26)
ω(dω/dt)
Utiliser (4.26) pour identifier l’inertie est difficile, car en utilisant la commande en
boucle ouverte, seuls de faibles niveaux d’accélérations peuvent être atteints. Dans ce cas,
la puissance électromécanique convertie est principalement égale à la puissance perdue
par frottements (Pem ≃ Pf ) et dω/dt ≃ 0. Une solution serait d’utiliser l’estimation des
paramètres électriques pour développer une loi de commande sans capteur, obtenir des
accélérations plus élevées et utiliser une méthode similaire à celle réalisée dans le repère
d − q. Cependant, on montre qu’en utilisant une expérience soigneusement conçue, il est
possible d’identifier l’inertie même avec la commande en boucle ouverte utilisée pour les
autres expérimentations.
122
4.2. Identification hors ligne
où la moyenne est calculée sur [t1 , t2 ] et P̂f est une estimation de la puissance de frotte-
ment. P̂f aurait pu aussi être obtenue en utilisant le cœfficient de frottements obtenu en
régime permanent. Alternativement, les expérimentations discutées ici utilisent la formule
d’interpolation :
(t − t1 )
P̂f = Pf,1 + (Pf,2 − Pf,1 ) . (4.30)
(t2 − t1 )
100
ωr , ω en rad.s−1
80
60
40 ωr
ω
20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
temps (en s)
123
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
−4
x 10
ˆ Jˆmean en kg.m2
6
Jˆ
ˆ
Jmean
4
0
J,
−2
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35
temps (en s)
Les équations électriques du moteur dans le repère f − g données par le système (2.34)
sont rappelées :
L dif = vf − Rif + Kω sin(np ∆θ) + np Lωr ig ,
dt (4.31)
di
L g = vg − Rig − Kω cos(np ∆θ) − np Lωr if .
dt
124
4.3. Commande sans capteur mécanique
ẋf g = Af g xf g x + uf g + df g ,
(4.32)
yf g = Cf g xf g ,
T
T 1 1
où xf g = [if ig ] , uf g = (vf − Rif ) (vg − Rig ) et
L L
" # " # K " #
0 np ωr df ω sin(np ∆θ) 1 0
= LK
Af g = , df g = et Cf g = .
−np ωr 0 dg − ω cos(np ∆θ) 0 1
L
Les tensions perturbatrices df g sont introduites par les aimants permanents. Un observa-
teur par modes glissants d’ordre 2 est construit. Sachant que les modes glissants d’ordre 2
agissent sur la variable de glissment et sa première dérivée, le modèle (4.32) est réécrit sous
une forme augmentée, où les tensions perturbatrices sont les variables d’état augmenté à
estimer par l’observateur :
ẋf g = Af g xf g + Bf g uf g + df g
(4.33)
yf g = Cf g xf g ,
où xf g = [if ig df dg ]T et :
" # " #
A I2×2 I2×2 h i
Af g = , Bf g = , Cf g = I2×2 02×2 et
02×2 02×2 02×2
02×1
K
df g
= (ω̇ sin(np ∆θ) + np ω∆ω cos(np ∆θ))
.
L
K
− (ω̇ cos(np ∆θ) − np ω∆ω sin(np ∆θ))
L
L’observateur par modes glissants est construit en remplaçant les tensions perturba-
trices par la matrice d’injection de sortie χf g (yf g − ŷf g ) à définir. Une partie linéaire
stabilisante Lf g (yf g − ŷf g ) est également introduite. Elle a l’avantage de réduire les bruits
de mesures et la réticence introduite par les modes glissants. L’observateur est donc défini
125
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
par :
x̂˙ f g = Af g x̂f g + Bf g uf g − χf g (yf g − ŷf g ) − Lf g (yf g − ŷf g ),
(4.34)
ŷf g = Cf g x̂f g .
Les variables de glissement if − îf et ig − îg ont un degré relatif égal à 1 par rapport aux
injections de sorties. Ces dernières sont donc définies par l’algorithme du Super Twisting :
1
λf |if − îf | 2 sgn(if − îf )
1
λg |ig − îg | 2 sgn(ig − îg )
χf g (yf g − ŷf g ) =
.
αf sgn(if − îf )
αg sgn(ig − îg )
ǫdg dg − dˆg
À partir des équations (4.32) et (4.34), les dynamiques des erreurs sont données par :
126
4.3. Commande sans capteur mécanique
ǫ̇f = 0,
ǫ̇g
= 0,
K (4.36)
ǫ̇df = 0 = (ω̇ sin(np ∆θ) + np ω∆ω cos(np ∆θ)) − αf sgn(ǫf ),
L
K
= − (ω̇ cos(np ∆θ) − np ω∆ω sin(np ∆θ)) − αg sgn(ǫg ).
ǫ̇dg = 0
L
Soit :
K
dˆf = ω sin(np ∆θ), (4.37a)
L
K
dˆg = − ω cos(np ∆θ),
(4.37b)
L
ω̇
αf sgneq (ǫf ) = dˆf − np dˆg ∆ω,
(4.37c)
ω
ω̇
αg sgneq (ǫg ) = dˆg + np dˆf ∆ω,
(4.37d)
ω
où α∗ sgneq (ǫf ) avec ∗ ∈ {f, g} représente les injections de sorties équivalentes obtenues
après filtrage.
Estimation de la position :
À partir des équations (4.37a) et (4.37b), l’estimation ∆θest de ∆θ est donnée par :
non définie si ω=0
!
dˆf
1
arctan si ĉ > 0,
dˆg
np
π/2np si ŝ = 1,
−π/2np si ŝ = −1,
! !
∆θest = 1 ˆ
df (4.38)
arctan −π si ĉ < 0,
dˆg
np
et ŝ > 0,
! !
1 dˆf
arctan +π si ĉ < 0,
np dˆg
et ŝ < 0,
127
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
q q
ˆ
où ĉ = dg / df + dg , ŝ = df / dˆ2f + dˆ2g sont respectivement les estimations de cos(np ∆θ)
ˆ2 ˆ2 ˆ
et sin(np θ).
La valeur de sortie de la
fonction arctan calculée à l’aide de (4.38) prend des valeurs
π π
dans l’intervalle − , , menant à une sortie discontinue. La variable ∆θest est donc
np np
2π
calculée modulo . Il faut donc vérifier que l’erreur entre la position et la position de
np
référence reste dans cet intervalle. Si l’erreur sort de cet intervalle, il faut alors ajouter
π
±2 pour compenser l’erreur. Une procédure est programmée pour compter ces “sauts”.
np
L’entier k est incrémenté si l’estimation sort de l’intervalle par la borne supérieure et
décrémenté à l’inverse. Un tel algorithme est sensible au bruit de mesures : un “saut”
causé par le bruit pourrait être interprété par le passage à un autre intervalle. Cependant,
l’algorithme du Super Twisting utilisé pour cet estimation joue le rôle d’un filtre et fournit
une estimation continue de ∆θest . De cette estimation, la position est reconstruite par :
π
θest = θr + ∆θest + 2k . (4.39)
np
Reconstruction de la vitesse :
À partir des équations (4.37a) et (4.37b) l’estimation de la vitesse peut également être
reconstruite. Le module de la vitesse peut être calculé comme étant :
q
|ωest | = dˆ2f + dˆ2g . (4.40)
Remarque 4.1 L’équation (4.41) n’est pas définie pour dˆ2f − dˆ2g = 0, soit ω = 0 ou
π π
np ∆θ = + γ avec γ ∈ N. Expérimentalement, l’indétermination de ∆ωest est éliminée
4 2
en posant :
128
4.3. Commande sans capteur mécanique
π π
∆ωest (k) si θest 6= + γ et |ωest| =
6 0,
∆ωest (k) = 4 2
∆ωest (k − 1) sinon.
Afin d’appliquer la commande par modes glissants d’ordre 2 présentée dans le chapitre
3, on propose de construire un observateur pour estimer l’accélération. Pour cela on réécrit
l’équation mécanique dans le repère f − g, en remplaçant la position et la vitesse par leurs
estimations présentées dans le paragraphe précédent :
1
ω̇ = (K(if sin(np ∆θest ) + ig cos(np ∆θest ) − fv ωest − Cr sgn(ωest )) . (4.43)
J
Cr
dωest = − sgn(ωest).
J
h iT K
où : xωest = ωest dωest , uωest = (if sin(np ∆θest ) + ig cos(np ∆θest )) et
J
fv " #
0
− 1 1 h i
Aωest = J , B ωest = , dωest = 1 dCr et C ωest = 1 0 .
0 0 0 sgn(ωest )
J dt
129
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
x̂˙ ωest = Aωest x̂ωest + Bωest uωest + χωest (yωest − ŷωest ) + lωest (yωest − ŷωest ),
(4.45)
ŷωest = Cωest x̂ωest ,
où : " 1
#
λωest |yωest − ŷωest | 2 sgn(yωest − ŷωest )
χωest (yωest − ŷωest ) = ,
αωest sgn(yωest − ŷωest )
" #
lω
lωest (yωest − ŷωest ) = .
0
L’erreur d’observation est définie par :
" # " #
ǫyωest yωest − ŷωest
ǫωest = xωest − x̂ωest = = , (4.46)
ǫdωest dω − dˆω
est est
menant à la dynamique :
ǫ̇ωest = ẋωest − x̂˙ ωest = (Aωest − lωest Cωest ) ǫωest + dωest − χωest (ǫyωest ). (4.47)
En faisant l’hypothèse que le cœfficient de friction de Coulomb est dérivable, et que la dé-
dCr
rivée de Cr est bornée c’est-à-dire < ΠCr où ΠCr est une constante positive ,
dt max
la convergence en temps fini de l’observateur en boucle fermée est garantie en choisissant
les gains αωest , λωest , et lωest vérifiant les conditions de la fonction de Lyapunov (1.19).
Donc après un temps fini, on a ǫ̇ωest = ǫωest = 0, ce qui conduit à une estimation de
l’accélération ω̇est . On note par la même occasion que le cœfficient de friction de Coulomb
est aussi estimé.
On a proposé une solution pour l’estimation de la position, la vitesse et l’accélération
du moteur. On adapte maintenant la commande par modes glissants présentée dans le
Chapitre 3 dans le repère f − g, en utilisant ces estimations.
La loi de commande présentée dans la section 3.3 a été conçue dans le repère d − q en
supposant que la position était connue. Afin de traiter le cas sans capteur mécanique, la
commande est transposée dans le repère tournant de référence f − g. Le repère d − q reste
130
4.3. Commande sans capteur mécanique
néanmoins plus simple à manipuler que le repère f − g car il permet de s’affranchir des
termes sinusoïdaux. On peut ensuite passer dans le repère f − g sans difficulté. Afin de
passer du repère d − q au repère f − g, on rappelle les transformations (2.40) et (2.40) :
où : " #
cos(np δ) − sin(np δ)
U(δ) = . (4.49)
sin(np δ) cos(np δ)
On a vu aussi que lorsque le repère f − g était utilisé en supposant θr comme position de
référence à suivre, la trajectoire de référence était identique à celle dans le repère d − q,
soit l’équation (2.46). Les erreurs de suivi sont définies dans ce repère par :
if cos(np eθ ) + ig sin(np eθ ) − if r
T
−if sin(np eθ ) + ig cos(np eθ ) − igr
ef g = [ef , eg , eω , eθ ] =
.
ω − ωr
θ − θr
Les lois de commande utilisées sont les lois de commande (3.19) et (3.26) définies dans le
Chapitre 3 pour la commande avec capteurs dans le repère d−q. Ces lois sont transformées
dans le repère f −g, en utilisant les variables estimées à l’aide des observateurs. On définit
les erreurs entre les valeurs estimées et la valeur de référence par :
ξ = [ξf , ξg , ξω , ξθ ]T , (4.51)
131
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
avec
ξf if cos(N(θest − θr )) + ig sin(N(θest − θr )) − if,r
ξg −if sin(N(θest − θr )) + ig cos(N(θest − θr )) − ig,r
ξ =
,
(4.52)
ω ωest − ωr
ξθ θest − θr
et
µ̂′1 (e) = 1
(−Rξf + NL(ξω ξg + ξω ig,r + ξg ωr )) ,
L (4.56)
K f
µ̂′2 (e) = − (Rξg + NL(ξω ξf + ξω if,r + ξf ωr ) + Kξω ) − v (Kξg − fv ξω ).
JL J2
La loi de commande et les observateurs présentés sont non linéaires. Le principe de sé-
paration n’est donc pas valide. Dans le paragraphe suivant, nous allons étudier la stabilité
de la commande et de l’observateur ensemble.
Les dynamiques des états du système complet incluant les erreurs de suivi ainsi que
les erreurs d’estimation :
132
4.3. Commande sans capteur mécanique
R 1
− ef + np (eω eg + eω ig,r + eg ωr ) vf
L
L
R K
1
− eg + np (eω ef + eω if,r + ef ωr ) − eω
vg
L L L
1 1
(Keg − fv eω ) ± Cr
J
J
e3 0
−lf ǫf + np ωr ǫg
wst,1 (ǫf )
Ξ̇ = + , (4.58)
−np ωr ǫf − lg ǫg
wst,1 (ǫg )
K
L (ω̇ sin(np eθ ) + np (eω + ωr )eω cos(np eθ )) ẇst,2 (ǫf )
K
− (ω̇ cos(n e ) − n (e + ω )e sin(n e ))
p θ p ω r ω p θ
ẇst,2 (ǫg )
L
fv wst,1 (ǫyωest )
(− − lωest )ǫyωest + ǫdg
1 dCr
J
± + ẇst,2 (ǫyωest )
0 J dt
où :
1
ω̇ = (K(if sin(−Neθ ) + ig cos(−Neθ )) − fv (eω + ωr ) − Cr sgn(eω + ωr )) .
J
133
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
De façon similaire :
q
L ˆ2 ˆ2
" # " # " # ± df + dg " #
ξω ωest ωr K ! ωr
= − =
1 dˆf − θ .
(4.61)
ξθ θest θr − arctan r
N dˆg
Après substitution dans le système (4.58), des équations de commande v f et v g (4.53) avec
les expressions (4.59) et (4.61) des erreurs entre les variables estimées et les variables de
référence, on obtient un modèle dépendant seulement des états, de la trajectoire désirée
et des entrées de commande :
Ξ̇ = F (Ξ, Γr , wst,1(ǫf ), wst,1 (ǫg ), ẇst,2 (ǫf ), ẇst,2 (ǫg ), wst,1 (ǫyωest ), ẇst,2(ǫyωest )). (4.62)
Sans perte de généralités, on peut assumer que la trajectoire de référence choisie Γr est
bornée. On a donc, en utilisant (4.59) :
(
ξf = O(ǫf + ef ),
(4.63)
ξg = O(ǫg + eg ).
Les hypothèses physiques permettent de dire que les courants if et ig et leurs estimations
îf et îg sont bornées menant à des erreurs de courants ef et eg et des erreurs d’estimation
ǫf et ǫg bornés. De ce fait, les variables d’erreurs ξf et ξg sont bornées. De plus, les
algorithmes du Twisting et du Super Twisting sont bornés.
Le système peut s’écrire sous la forme Ξ̇ = f (Ξ) + g. Ainsi, en incluant toutes les
dominations dans le système complet, on obtient l’inégalité :
134
4.3. Commande sans capteur mécanique
g
||Ξ(t)|| ≤ ||Ξ(0)|| exp(Ct) + exp(Ct − 1), (4.66)
Q
Imax est le courant maximum, Vmax est la tension maximum. v est appliqué au moteur en
utilisant la transformation va = v cos(Nθref ) et vb = v sin(Nθref ).
Lorsque le moteur est commandé en boucle ouverte, on peut supposer que ωr ≃ ω tant
que le moteur conserve son synchronisme.
135
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
Générateur de
Trajectoire
Variables plates
if,ref θref
Boucle Ouverte
Trajectoire
vf va θ
Autres vg ab vb MSAP
Variables if ia ω
vref ig ib
xref Commande fg
+ MG
−
|ωlim |
if
ig
θ
x ωest
est Observateurs
ω̂˙ est
La position et la vitesse sont estimées à partir de l’observateur (4.35). Afin que ces
dernières soient correctement reconstruites, on doit montrer que l’observateur converge
correctement. Les Figures 4.9 et 4.10 donnent l’allure des courants if et ig et de leurs
estimations îf et îg . La figure montre que les courants estimés sont proches des courants
mesurés. Les erreurs d’estimations ǫf et ǫg sont inférieures à 0.01A.
if et îf (en A)
1
0.5
if
0
îf
−0.5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
0.02
ǫf (en A)
ǫf
0
−0.02
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
136
4.3. Commande sans capteur mécanique
ig et îg (en A) 1
ig
0.5
îg
0
−0.5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
0.02
ǫg (en A)
ǫg
0
−0.02
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
K K
Les contres-fem df = ω sin(np ∆θ) et dg = − ω cos(np ∆θ) ainsi que leurs esti-
L L
mations dˆf et dˆg sont représentées Figure 4.11. On constate que les entrées inconnues
de l’observateur sont correctement reconstruites. Les résultats présentés montrent bien
la convergence de l’observateur, de telle sorte que la position et la vitesses puissent être
reconstruites.
df (en V )
200 df
0 dˆf
−200
−400
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
dg (en V )
500 dg
0 d̂g
−500
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
137
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
1
cos(np ∆θ)
0 c
ĉ
−1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
1
sin(np ∆θ)
0 s
ŝ
−1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
∆θ = θ − θr
0.02
0 ∆θ
−0.02 ∆θest
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
La position estimée est reconstruite en utilisant (4.39) où k est égal à zéro. Le résultat
de l’estimation est tracé Figure 4.13. La figure montre également la position de référence
et la position mesurée. De nouveau, la position estimée est tracée seulement lorsque le sys-
tème est commandé en boucle fermée. En boucle ouverte, la position est égale à l’intégrale
de la vitesse de référence plus la position initiale, qui est nulle au début de l’expérience
et égale à la dernière valeur estimée ensuite.
La position estimée est tracée en vert sur la Figure 4.13. Sur le deuxième graphe de la
figure, on montre l’erreur entre la position mesurée et la position estimée. L’erreur estimée
138
4.3. Commande sans capteur mécanique
est inférieure à 0.01rad, ce qui est très bien. La courbe bleue représente les performances
en boucle fermée et on observe que l’erreur de poursuite en boucle fermée est inférieure
à 0.02rad. Ce qui signifie que sur trois tours, la position est suivie avec une très bonne
précision (erreur inférieure à un degré).
Positions (en rad)
20 θr
θ
θest
10
eθ
Erreurs(en rad)
0.02
ǫθ
−0.02
Figure 4.13 – Position de référence, position mesurée et position estimée (haut), erreur
de suivi de position et erreur d’observation de la position (bas).
La vitesse estimée est tracée Figure 4.14. Cette figure montre la vitesse de référence
(rouge), la vitesse mesurée (bleu) et la vitesse estimée (vert) dans le premier graphe et,
dans le second graphe, l’erreur ǫω entre la vitesse mesurée et la vitesse estimée (vert), et
l’erreur de suivi de vitesse eω (bleu). L’expérimentation montre que le moteur atteint une
vitesse de 20rad.s−1 avec une précision autour de 1rad.s−1.
Finalement l’accélération est filtrée par un filtre passe-bas en utilisant un filtre dis-
cret d’ordre trois (Butterworth). Le résultat d’estimation est tracé avec l’accélération de
référence Figure 4.15.
Remarque 4.3 Il est important de rappeler que le moteur utilisé dans les expérimenta-
tions a un nombre de pôles élevé (np = 50), ce qui limite la vitesse du moteur. Dans la
littérature, le nombre de pôles des machines utilisées est généralement bien plus faible. Par
139
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
Vitesses (en rad.s−1 )
20 ωr
10 ω
ωest
0
−10
−20
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
2
Erreurs(en rad.s−1 )
eω
1 ǫω
−1
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Figure 4.14 – (haut) Vitesse de référence, vitesse mesurée et vitesse estimée, (bas) erreur
de suivi de vitesse et erreur d’observation de vitesse.
Accélérations (en rad.s−2 )
50
ωr
ω̂˙ est
−50
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
temps (en s)
Les résultats présentés dans cette section montrent l’efficacité de l’approche proposée.
140
4.4. Conclusion
4.4 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté deux approches permettant d’identifier les para-
mètres du moteur hors ligne sans capteur mécanique. Dans chacun des cas, l’identification
a été développée sur la base des équations du modèle. Les données ont été obtenues en
utilisant le moteur en boucle ouverte, ce qui est possible avec ce type de moteur, bien que
certaines plages de vitesses soient interdites et l’accélération limitée. Dans ce chapitre,
nous avons montré que les informations recueillies étaient suffisantes pour déterminer
tous les paramètres du modèle. De plus, les résultats obtenus sans capteur sont proches
de ceux obtenus en utilisant les capteurs mécaniques dans le chapitre précédent. Cette
identification fournit les paramètres initiaux du moteur.
Par la suite, nous avons proposé une approche de commande sans capteur du moteur
en utilisant les capteurs de courants seulement. Le modèle est exprimé dans le nouveau
repère tournant de référence f −g. En utilisant un observateur par modes glissants d’ordre
2, la position, la vitesse et l’accélération sont estimées. La position estimée est la position
relative. Il est possible de connaître seulement la position entre deux dents. Cependant, en
partant d’une position initiale connue, l’algorithme est capable de reconstruire la position.
La position initiale peut être obtenue de plusieurs façons différentes. Notamment, pour
des applications industrielles, cette position est connue à l’aide de capteurs sur la chaîne.
Toutefois, ces capteurs ne peuvent pas être utilisés dans la commande. Les expériences
montrent de bons résultats. En utilisant les variables observées, la loi de commande par
modes glissants est capable de suivre la trajectoire désirée avec des erreurs faibles. De
plus l’algorithme utilisé permet d’obtenir le signe de la vitesse. En comparaison avec
la commande avec capteurs présentée dans le chapitre précédent, la vitesse maximale
atteinte est inférieure, mais les performances sont meilleures qu’en boucle ouverte. De
plus, la commande proposée à l’avantage d’être robuste aux perturbations.
141
Chapitre 4. Identification et commande sans capteur mécanique
142
Conclusions et Perspectives
Synthèse :
Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à la modélisation du MSAP.
Les équations dynamiques ont été exprimées dans trois repère différents. Dans un prémier
temps dans le repère fixe a − b, mais ce repère est rarement utilisé pour la synthèse de
commande car les variables de phases varient à hautes fréquences (np fois la vitesse de
rotation). Afin de remédier à cet inconvénient le modèle a été exprimé dans un repère
tournant d − q. Cependant ce repère n’est pas adapté à la commande sans capteur car
la position mesurée est nécessaire pour l’obtenir. Nous avons alors introduit un nouveau
repère que l’on appelle le repère f − g. Ce dernier présente les mêmes avantages que le
repère d − q, mais il est adapté pour une perspective de commande sans capteur. Contrai-
rement au modèle d − q, la position mesurée n’est pas nécessaire pour obtenir ce modèle.
Il est obtenue à partir d’une position de référence à définir.
143
Conclusions et Perspectives
144
méthode algébrique, et celle par modes glissants. On peut conclure que les deux méthodes
présentent chacune des avantages et des inconvénients. Chacune d’elle ne peut pas être
utilisée dans les mêmes situations. La méthode algébrique est plus difficile à mettre en
place et a un temps de calcul plus long. Le calcul de la fenêtre d’intégration peut poser des
problèmes pour la réalisation en temps réel. Cependant, elle est très efficace en présence de
perturbations inconnues mais constantes (ou variant lentement dans le temps) et lorsque
le nombre de paramètres est supérieur au nombre d’inconnues. Les modes glissants, sont
quant à eux très simples à mettre en place, mais ils ne permettent pas d’identifier plus
de paramètres que d’équations, ni d’identifier avec la technique employée, certains para-
mètres en présence de perturbations. Ils se révèlent cependant très utiles pour identifier
ces perturbations. On peut donc conclure que ces techniques pour l’identification peuvent
s’avérer complémentaires.
Perspectives :
Ce manuscrit présente les résultats des travaux réalisés au cours de mon Doctorat. Ce
travail a permis de résoudre un certain nombre de problèmes, mais également de relever
d’éventuelles ouvertures, un certains nombre d’entre elles étant en cours d’étude.
L’identification de l’angle d’offset a été présenté hors ligne. Cette identification a été
utilisée dans le but d’initialiser le codeur utilisé pour mesurer la position. Les outils pré-
sentés dans ce manuscrit ont montré qu’on est capable d’identifier les paramètres en ligne.
Une identification de l’offset en ligne permettrait de détecter une erreur ou une panne du
codeur. Cette erreur pourrait alors être corrigée ou la mesure de position pourrait être
remplacée par son estimation sans capteur, permettant d’assurer le bon fonctionnement
du moteur.
Au cours du manuscrit, un terme linéaire a été ajouté dans les observateurs. Il a pour
effet de réduire le phénomène de réticence introduit par les modes glissants. On peut
remarquer que ce terme n’a pas été ajouté dans les lois de commande par modes glis-
sants. L’introduction de ce terme linéaire devrait avoir le même effet sur la commande.
Ceci aurait pour conséquence de réduire l’amplitude de la commande. On pourrait ainsi
atteindre notamment des vitesses plus élevées.
L’identification des paramètres par modes glissants a montré que la structure utili-
145
Conclusions et Perspectives
sée ne permettait pas d’identifier plusieurs paramètres à partir d’une seule équation. La
structure utilisée agit sur la première dérivée par rapport au temps de la variables de
glissements. Une structure plus adapté, agissant sur la deuxième dérivée par rapport au
temps permettrait d’identifier deux paramètres simultanément. On pourrait notamment
identifier les trois paramètres des équations électriques simultanément.
La commande sans capteur réalisée dans ce manuscrit utilise le repère f − g, qui est
calculé à partir de la position de référence. Nous avons vu que ce repère peut être dérivé,
soit à partir de cette position de référence, soit à partir d’une estimation de la position.
Il serait ainsi intéressant de développer cette commande en utilisant une estimation de
la position. En effet, le repère resterait proche du repère d − q même si l’erreur entre la
position de référence et la position réelle devenait considérable.
Les expérimentations ont été réalisées sur un moteur pas-à-pas, qui possède notam-
ment un grand nombre de dents. Une comparaison des résultats sur un moteur ayant moins
de dents serait profitable. Dans la modélisation, nous avons développé les équations en
modélisant L0 , inductance moyenne d’un enroulement et L2 , variation moyenne-à-crête
de l’inductance. Lors de l’identification, nous avons montré que L2 était très faible devant
L0 . Nous l’avons alors négligée dans le reste du manuscrit. Il semblerait intéressant de dé-
velopper des algorithmes applicables à des moteurs dans lesquels cette simplification n’est
pas possible, comme par exemple les moteurs synchrones à aimants permanents intérieurs.
Il serait également opportun de s’intéresser à d’autres types de moteurs synchrones, voire
asynchrones.
146
Annexe A
Afin de comprendre le principe des modes glissants, il est intéressant de s’attarder sur
la commande par modes glissants d’ordre 1. Ce rappel est extrait de [Floquet 2000] et pour
plus de détails, il est recommandé de s’y reporter. Pour plus de simplicité, la classe de
systèmes considérée ici sera mono-entrée et affine en entrée. Tous les résultats présentées
peuvent être généralisés à des systèmes de la forme ẋ = f (x, u) [Sira-Ramírez 1989] et au
cas multivariable.
A.1 Définition
On considère le système nonlinéaire, affine en entrée :
ẋ = f (x) + g(x)u,
(A.1)
S(t, x) = 0,
S Ṡ < 0, (A.2)
147
Annexe A. Modes glissants d’ordre 1
S(t, x) = 0 ∀t,
∂S (A.4)
[f (x) + g(x)ue ] = 0.
∂x
où K est une constante positive et sgn est la fonction signe tel que :
−1
si x < 0,
∀x ∈ R, sgn(x) = 0 si x = 0,
1 si x > 0.
148
A.3. Dynamiques en régime de glissement idéal
∂S
étant non nul sur Rn , cela implique que l’on peut exprimer m états en fonction des (n-
∂x
m) autres. Ainsi, en régime glissant, les dynamiques évoluent sur un espace d’état réduit
dont la dimension est (n − m)
A.4 Exemple
Afin de mieux comprendre la commande par modes glissants d’ordre un, il est intéres-
sant de l’appliquer à un exemple.
Soit un système régi par les équations suivantes (double intégrateur) :
(
ẋ1 = x2 ,
(A.9)
ẋ2 = u + p(t),
S = x1 + kx2 = 0. (A.10)
149
Annexe A. Modes glissants d’ordre 1
20
15
10
−5
−10
−15
−20
−20 −15 −10 −5 0 5 10 15 20
10
8
8
6 5
6
4
4
2 0
2
0 0
−2 −5 −2
−4
−4
−6
−6 −10
−8
−8
−10
−10 −15
−60 −40 −20 0 20 40 60 80 −15 −10 −5 0 5 10 15 20 25 30 35
0 2 4 6 8 10 12 14 16
la commande. On retrouve clairement les deux phases, la phase d’approche (en temps fini)
et la phase de glissement. Lors de la phase de glissement on observe des commutations à
très haute fréquence.
Etude de la stabilité La surface de glissement étant choisie et il est important de
la rendre attractive. (A.10), est une surface du premier ordre, définissant la dynamique
du système, où k est est la constante de temps de la dynamique équivalente en régime de
glissement. Prenons la surface :
S = x1 + kx2 . (A.11)
Pour des perturbations p nulles, lorsque les trajectoires du système évoluent exactement
sur la surface, ṡ = 0, ceci implique :
x2
ueq = − , (A.13)
k
150
A.4. Exemple
1.5
1
u=U
0.5
−0.5
u=−U
−1
Ṡ = k(Usgn(S) + p) (A.16)
On a alors :
S Ṡ < −|S|kU < 0. (A.17)
La condition d’attractivité est ainsi vérifié, permettant de garantir l’existence d’un régime
de glissement. Il est cependant intéressant de noter que la condition (A.2) n’est pas suffi-
sante pour assurer une convergence en temps fini vers la surface. En effet, si on reprend
151
Annexe A. Modes glissants d’ordre 1
x2
u=− − kS,
k
on obtient :
Ṡ = −kS.
qui assure la convergence en temps fini vers S = 0, étant donné que par intégration :
ce qui montre que le temps te requis pour atteindre la surface, partant d’une condition
initiale S(0), est bornée par :
|S(0)|
te ≤ . (A.20)
η
Si on considère la perturbation, la condition est alors vérifiée si on prend :
η
U > |p|max + , (A.21)
k
152
A.4. Exemple
non modélisés, ceci pouvant même conduire à l’instabilité. De plus, les oscillations posent
un problème au niveau mécanique pouvant provoquer une usure prématurée, ainsi que des
pertes énergétiques non négligeables au niveau des circuits de puissances électriques. De
nombreuses recherches traitent ce problème. Une méthode simple pour limiter cet effet
est de remplacer la fonction “signe” par des fonctions “sigmoïdes” plus lisses.
Une autre solution pour remédier au phénomène de réticence est basée sur les modes
glissants d’ordre supérieur, traités dans le paragraphe 1.3.
153
Annexe A. Modes glissants d’ordre 1
154
Annexe B
Théorie de l’élimination
Cette annexe décrit avec plus de détails l’identification des paramètres utilisant la
théorie de l’élimination.
Le problème est de maximiser :
N1
X
Re (Pmin) = ky(n) − W (n)P k2 , (B.1)
n=N0
N
X
Re (Pmin ) = ky(n) − W (n)P k2
n=1 P2 =P12
(B.3)
T
= Ry − 2RW y P |P2 =P12
+(P T RW P )|P2=P12 ,
∂Re (Pmin)
π1 (Pmin ) , = 0,
∂P1
∂Re (Pmin)
π2 (Pmin ) , = 0,
∂P3
qui sont des polynômes dépendant des paramètres P1 et P3 . Les degrés des polynômes
sont donnés Table B.1
155
Annexe B. Théorie de l’élimination
deg en P1 deg en P3
π1 (Pmin ) 1 2
π2 (Pmin ) 1 3
r1 (P3 ) = Res(π1 , π2 , P1 ),
de telle sorte que r1 (P3 ) soit un polynôme en P3 . Les degrés sont reportés Table B.2. En
deg en P1 deg en P3
r1 (P3 ) 0 3
L K E 2 (Pmin)
Solution 1 0.07160 0.26758 1.7772e + 09
Solution 2 0.00246 0.26758 6.8341e + 05
Solution 3 0.01048 0.26758 1.6839e + 03
Le plus petit carré de l’erreur est obtenu pour la troisième solution. Le vecteur de
sortie et l’estimation pour chacune des solutions candidates sont tracés sue la Figure B.1.
On observe que la bonne solution est la plus proche des données mesurées.
156
400
300
200
y (in V 2 )
100
0 y
−100 Solution 1
−200
Solution 2
Solution 3
−300
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
ω in rad.s−1
157
Annexe B. Théorie de l’élimination
158
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Contribution à l’identification, l’estimation et la commande de MSAP.
Résumé : Ce travail concerne l’identification, l’estimation et la commande sans capteur mécanique de
Moteurs Synchrones à Aimants Permanents (MSAP).
Dans un premier temps, la modélisation du MSAP est réalisée dans le repère fixe a − b. Ce modèle
est ensuite réécrit dans deux repères différents : le repère d − q, couramment utilisé pour les machines
tournantes et un nouveau repère f − g, avantageux dans le cadre d’applications sans capteur. Il présente
des propriétés similaires à celles du repère d-q, sans nécessiter l’utilisation d’un capteur de position.
Afin de valider le modèle expérimentalement, une identification par moindres carrés hors ligne avec
capteurs, a été réalisée. Cette démarche permet d’obtenir un jeu de paramètres nominaux. Une approche
similaire a été appliquée au moteur en enlevant la dépendance des capteurs mécaniques dans le repère
f − g. Sachant que les lois de commande sans capteur dépendent fortement des paramètres, il a été est
important de tous les identifier sans la présence de capteurs mécaniques.
La synthèse de la commande a été réalisée en considérant la propriété de platitude du MSAP. Pour
cela, l’application des modes glissants d’ordre deux, permet de garantir la stabilité malgré des perturba-
tions interne ou externe. Un observateur (par modes glissants également) permettant d’estimer l’accélé-
ration, nécessaire pour calculer la variable de glissement, a été réalisé. Les expérimentations ont donné de
très bons résultats. Basée sur les tensions et les courants, la réalisation d’observateurs par mode glissant,
permet de supprimer les capteurs mécaniques. Les estimations de la position et de la vitesse sont alors
utilisables dans la commande. Les résultats expérimentaux sont très prometteurs. Bien que la vitesse
atteinte sans capteur soit inférieure à la vitesse atteinte avec capteurs, le suivi de trajectoire a une bonne
précision.
Finalement, des algorithmes d’identification des paramètres en ligne avec capteurs ont été développés.
L’identification à l’aide de la méthode algébrique comparée à celle effectuée par modes glissants permet
de conclure que les deux méthodes présentent chacune des avantages et des inconvénients et peuvent
s’avérer complémentaires.
Mots clés : MSAP, commande sans capteur, identification des paramètres, modes glissants, approche
algébrique, platitude.
Contribution to PMSM identification, estimation and control.
Abstract :
This work deals with sensorless identification, estimation and control for Permanent Magnet Syn-
chronous Motors (PMSM). In a first phase, the PMSM modeling is realized in the fix a − b frame. This
model is then rewritten in two different frames : the d − q frame, commonly used for rotating machine
and a new frame called f − g, advantageous in sensorless applications. It presents similar properties than
the d − q frame, without the use of mechanical sensor.
In order to experimentally validate the model, an identification, using off-line least squares algorithm
in the presence of sensors, is performed. This approach provides a set of nominal parameters. A similar
procedure is applied to the motor without mechanical sensors in the f − g frame. Since the sensorless
control laws are highly dependent on the parameters, it is important to be able to identify the parameters
without mechanical sensor.
The control design is realized based on the flatness properties of the PMSM. Therefore, the second
order sliding mode application ensures the stability despite parametric uncertainties or external perturba-
tions. A sliding mode observer is designed to estimate the acceleration, necessary to compute the sliding
variable. The experimental results show very good performances. Based on voltages and currents, the
design of observers allows to remove the mechanical sensors. The position and velocity estimation are
then used for the control. The experimental results are very promising. Although the reached velocity is
lower than the velocity reached using sensors, the trajectory tracking provides a good accuracy of the
trajectory tracking.
Finally, on-line parameters identification algorithms have been developed. The identification using
algebraic method compared to the one realized with sliding modes leads to the conclusion that each
method presents advantages and drawbacks but can eventually be complementary.
Keywords : PMSM, sensorless control, parameters identification, sliding modes, algebraic approach,
flatness.