Les Regitres Litteraires

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LES REGITRES LITTERAIRES

DEFINITION

Un registre littéraire est un ensemble de procédés utilisés par le narrateur pour créer un effet ou une
émotion sur le lecteur. (nous pouvons également parler de tonalité : le ton du texte)

Il existe plusieurs registres littéraires. Ainsi, pour déterminer le ton d'un texte, faut-il relever plusieurs
caractéristiques (champs lexicaux ; figures de style ; adverbes ; adjectifs ; etc.)

Il ne faut pas confondre le registre littéraire avec les registres de langue (niveau de langue :
soutenu/courant/familier)

LES REGISTRES LITTERAIRES

LE REGISTRE LYRIQUE :
Définition :

C'est l'expression des sentiments personnels du narrateur (joie ; regret ; tristesse ; nostalgie ; etc.) =
utilisation de «je».

Caractéristiques :

Première personne (marque de subjectivité)

Champ lexical des sentiments

Ponctuation (insister sur les sentiments)

Mobilisation des sens

Figure de style (correspondance entre l'état d'me du narrateur et la perception des choses)

Exemple :

[J'avais peut-être six ans. Ma mémoire était une cire fraîche et les moindres événements s'y
gravaient en images ineffaçables. Il me reste cet album pour égayer ma solitude, pour me prouver
à moi-même que je ne suis pas encore mort.

A six ans j'étais seul, peut-être malheureux, mais je n'avais aucun point de repère qui me permît
d'appeler mon existence : solitude ou malheur.] chapitre 1

LE REGISTRE PATHETIQUE :

Définition :

C'est la présentation d'une situation douloureuse qui a pour but de susciter des émotions fortes chez
le lecteur et en particulier la pitié et la compassion.

Caractéristiques :

Champ lexical de la douleur ; du désespoir ; de la tristesse ; etc.

Figure de style (hyperbole ; etc.)


Interjection (hélas ; oh ; etc.)

Ponctuation fortes

Exemple :

[Mon père resta silencieux, les paupières baissées. Brusquement, un claquement sonore me fit
sursauter dans mon lit, me tira un gémissement de douleur. Ma mère s'était appliqué sur les joues
ses deux mains avec la force du désespoir. Elle s'assit à même le sol, s'acharna sur son visage, se
griffa, se tira les cheveux sans proférer une parole. Mon père se précipita pour lui retenir les mains.
Ils luttèrent un bon moment. Ma mère s'écroula face contre terre.] Chapitre 9

LE REGISTRE TRAGIQUE :

Définition :

C'est la présentation d'une situation qui n'a pas de solution sauf une fin tragique (mort ; folie ;
divorce ; etc.). Il a pour but d'émouvoir le lecteur (spectateur) à travers l'expression de l'angoisse et
du désespoir face à la fatalité. Le lecteur s'identifie alors au personnage (catharsis)

Caractéristiques :

Niveau de langue soutenu (au thétre)

Figure de style (hyperbole ; chiasme ; métaphore ; gradation ; accumulation ; etc.)

Champ lexical de la souffrance ; du désespoir ; de la mort ; de la fatalité ; etc.

Interjection (hélas ; oh ; etc.)

Ponctuation fortes

Exemple :

[Rahma, la femme du fabricant de charrues, qui était sortie ce matin accompagnée de sa fille
Zineb, dans l'intention de se rendre au quartier Kalklyine pour assister à un baptême, revint tout
en pleurs. Elle se mit à se lamenter depuis l'entrée de la maison, à s'administrer des claques
sonores sur les joues.

- Malheur! Malheur à moi! Je suis la plus misérable des mères ; je ne pourrai jamais survivre à cette
douleur. Personne ne pourra soulager ma peine.] Chapitre 3

LE REGISTRE COMIQUE :

Définition :

C'est la présentation d'une situation qui provoque le rire du lecteur à travers l'humour, la parodie, le
burlesque, l'ironie, etc. Plusieurs raisons peuvent donc, pousser un narrateur à vouloir susciter le rire
du lecteur.

Amuser et divertir

Se moquer et critiquer

Dédramatiser une situation grave


Caractéristiques :

Jeux de mots

Quiproquos

Ironie

Figures de style

Exemple :

[J'ai gardé un vif souvenir de cette femme, plus large que haute, avec une tête qui reposait
directement sur le tronc, des bras courts qui s'agitaient constamment.] Chapitre 2

LE REGISTRE COMIQUE :

Définition :

Il a pour but de critiquer et dénoncer violemment une société, un système, une croyance ou une
institution à travers la provocation du rire. Il est donc dérivé du comique.

Caractéristiques :

Ironie

Figures de style

Exemple :

[En arrivant devant le catafalque, Lalla Aïcha et mère se mirent à appeler à grands cris le saint à
leur secours. L'une ignorant les paroles de l'autre, chacune lui exposait ses petites misères, frappait
du plat de la main le bois du catafalque, gémissait, suppliait, vitupérait contre ses ennemis. Les
voix mon¬taient, les mains frappaient le bois du catafalque avec plus d'énergie et de passion. Un
délire sacré, s'était emparé des deux femmes.] Chapitre 2

LE REGISTRE IRONIQUE :

Définition :

C'est l'un des procédés de la satire. Il a pour but de se moquer indirectement d'une personne ou
d'une idée afin de critiquer. Il consiste essentiellement en un décalage entre ce qui est dit et ce qui
est pensé.

Caractéristiques :

Figures de style (antiphrase ; antithèse ; oxymore ; hyperbole ; litote ; etc.)

Explication illogique (absurde)

Exemple :

[La femme du fabricant de charrues trouva spirituel d'ajouter:

- Lalla Zoubida, ton fils ira loin, il se prend déjà pour un roi !] Chapitre 8

LE REGISTRE POLEMIQUE :
Définition :

C'est un débat argumentatif vif à propos d'une idée donnée. L'émetteur cherche à travers des
arguments logique ou affectif, à emporter l'adhésion du récepteur.

Caractéristiques

Arguments

Vocabulaire montrant l'avis de l'émetteur

Lexique de l'émotion

Marques de la première et de la deuxième personne.

Exemple :

[- Les marchands ne pourraient-ils pas te faire crédit? Tu es connu honorablement.

- Jamais je ne m'abaisserai jusqu'à mendier du coton à l'un de ces voleurs. Je ne veux pas non plus
du misérable salaire d'un ouvrier. Je suis un montagnard et un paysan. La saison de la moisson
commence à peine, on embauche des moissonneurs. J'irai travailler aux environs de Fès.

-Tu oserais m'abandonner avec un enfant malade ?

- Préférerais-tu mourir de faim ? Aimerais-tu devenir un objet de pitié pour tes amies et tes
voisines? Je serai à deux jours de marche de la ville. Sidi Mohammed ira mieux demain. Fais-lui une
soupe à la menthe sauvage; couvres-le bien afin qu'il transpire abondamment. Aujourd'hui, il a
moins de fièvre que la nuit dernière.] Chapitre 9

Des extraits tirés de « la boîte à merveilles » :

A. Le registre lyrique : « ... la campagne parée comme un bouquet, sentait le miel. Les

oiseaux se répondaient d’un buisson à une branche. Les femmes couraient pieds nus dans

l’herbe, barbotaient dans le ruisseau, chantaient des cantilènes à ravir le cœur. » page 63

B. Le registre ironique : « grande niaise ! depuis quand les chats raffolent-ils le miel ? un chat

avec un turban de soie serait la chose la plus ridicule du monde. Une fille aussi bête que

Zineb ne peut rien trouver d’amusant dans sa pauvre cervelle. » page 71

C. Le registre fantastique : « ma mère avait laissé la clef sur la porte de la chambre. J’entrai.

Les objets ne me reconnaissaient plus, ils m’opposaient un visage hostile. Ils s’amusèrent

à m’effrayer, ils se transformaient en monstres, redevenaient objets familiers,

empruntaient de nouveaux masques de bêtes d’apocalypse » page 79

D. Le registre tragique : « tout à l’heure, après les ablutions rituelles, il sera vêtu pour la

dernière fois de blanc. Des hommes le porteront sur leur tête sur une confortable civière

en bois de cèdre et iront l’enfouir dans la terre humide. La terre se refermera pour
l’éternité sur sidi Mohamed ben Tahar, le coiffeur » page 88

E. Le registre pathétique : « lalla Aicha, pour toute réponse, enfouit son visage dans ses

mains et éclata en sanglots. Son corps fut secoué de violents spasmes. La douleur

l’étranglait par moments. Ma mère lui entoura les épaules de ses deux bras et se mit à

sangloter avec elle. Lalla aicha s’arrêta. Les joues encore luisantes de pleurs, le nez

humide... » page 171

F. Le registre satirique : j’ai gardé un vif souvenir de cette femme, plus large que haute, avec

une tête qui reposait directement sur le tronc, des bras courts qui s’agitaient

constamment. Son visage lisse et rond m’inspirait un certain dégoût. Je n’aimais pas

qu’elle m’embrassait. Quand elle venait chez nous, ma mère m’obligeait à lui baiser la

main parce qu’elle était chérifa, fille du prophète, parce qu’elle avait connu la fortune et

qu’elle était restée digne malgré les revers du sort. Une relation comme lalla aiche flattait

l’orgueil de ma mère. » page 23/24

G. Le registre laudatif : « moi j’aimais mon père. Je le trouvais très beau. La peau blanche

légèrement dorée, la barbe noire, les lèvres rouge corail, les yeux profonds et sereins,

tout en lui me plaisait. Mon père, il est vrai, parlait peu et priait beaucoup... » page 58

Texte 03

La fatigue envahit mes membres. Je me sentis triste et seul. Non ! Je ne voulais pas dormir, je ne
voulais pas pleurer.

Moi aussi, j’avais des amis. Ils sauraient partager ma joie. Je tirai de dessous le lit ma Boîte à
Merveilles. Lyrique

Texte 04

« Elle compare le mari de Rahma à un âne qui aurait trop mangé de son, et celui de Fatma Bziyoua
à un rat inquiet. » Comique

Les clous, les boutons de porcelaine, les épingles et les perles changés en princesses, en esclaves,
en jouvenceaux, pénétrèrent dans ce palais, jouèrent de douces mélodies, se nourrirent de mets
raffinés, organisèrent des séances d’escarpolette, volèrent dans les arbres pour en croquer les
fruits, disparurent dans le ciel sur l’aile du vent en quête d’aventures” Fantastique
Texte 11

« Ce matin, je me sentais capable de bonté, d’indulgence, j’étais d’une générosité sans bornes. Je
pardonnais à Zineb, dans mon for intérieur, toutes les misères qu’elle m’avait fait subir; je
pardonnais à son chat qui était revenu après s’être débarrassé de son collier, ma belle chaîne d’or,
je pardonnais aux mardis d’être des jours trop longs, à la baguette de cognassier de mordre si
souvent la chair fragile de mes oreilles, je pardonnais aux jours de lessive d’être particulièrement
froids et tristes, je pardonnais tout au monde ou du moins à ce que je connaissais du monde. »
lyrique

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