Corrige - PC3 MarkovLoisStationnaires 2020 21
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1. Il s’agit d’une marche aléatoire réfléchie sur N. En prenant une suite (Zn )n≥1 de v.a. i.i.d. telle que P(Z1 =
1) = p = 1 − P(Z1 = −1), on peut l’écrire comme la récurrence aléatoire
1 + Zn+1
Xn+1 = 1{Xn >0} (Xn + Zn+1 ) + 1{Xn =0} .
2
Les termes non nuls de P sont P (k, k + 1) = p et P (k, k − 1) = 1 − p pour k ≥ 1, ainsi que P (0, 0) = 1 − p et
P (0, 1) = p. L’irréductibilité est claire : pour 0 ≤ k < `, on a Pk (X`−k = `) = p`−k > 0 et P` (X`−k = k) =
(1 − p)`−k > 0.
2. L’équation de mesure invariante µ = µP se développe en
(
µ(0) = (1 − p)µ(0) + (1 − p)µ(1) ,
µ(k) = pµ(k − 1) + (1 − p)µ(k + 1) , k ≥ 1.
p
La première équation donne µ(1) = 1−p
µ(0) et une récurrence élémentaire montre que de façon générale
k
p p
∀k ≥ 1 µ(k) = µ(k − 1) = µ(0).
1−p 1−p
Remarque : la chaîne (Xn ) est en fait réversible pour cette mesure stationnaire µ ; en effet, pour i ≥ 0, on a
i i+1
p p
µ(i)P (i, i + 1) = µ(0) × p = µ(0) × (1 − p) = µ(i + 1)P (i + 1, i).
1−p 1−p
3. La chaîne étant irréductible, il y aura au plus une mesure de probabilité stationnaire π, laquelle doit vérifier
la relation de récurrence ci-dessus et sommer à 1, i.e.
∞ ∞ k
X X p
π(k) = π(0) = 1.
1−p
k=0 k=0
Ceci implique tout d’abord p < 1/2, auquel cas la loi invariante π est donnée par
k
1 − 2p p
∀k ≥ 0 π(k) = ,
1−p 1−p
autrement dit c’est la loi géométrique de paramètre (1 − 2p)/(1 − p), avec la convention selon laquelle T suit
une loi géométrique de paramètre r ∈ ]0, 1[ si T est à valeurs dans N et, ∀k ∈ N, P(T = k) = r(1 − r)k .
4. Si T suit une loi géométrique de paramètre r, alors E[T ] = (1 − r)/r puisque
∞ ∞
X X 1−r
E[T ] = kP(T = k) = r(1 − r) k(1 − r)k−1 = .
r
k=0 k=1
Dans notre cas, r = (1−2p)/(1−p), le nombre moyen de personnes en régime stationnaire vaut donc p/(1−2p).
Exercice 2 (Support d’une mesure de probabilité invariante).
Soit (Xn )n≥0 une chaîne de Markov sur un espace d’états E dénombrable de matrice de transition P =
(P (x, y))x,y∈E ; rappelons la notation Tx := inf{n ≥ 0 : Xn = x} pour tout x ∈ E.
1. (a) Montrer que pour toute paire d’états (x, y) on a
X X
P n (y, x) = Py (Tx < ∞) P n (x, x) .
n≥0 n≥0
Autre méthode : Nx := n≥0 1{Xn =x} vérifie Ey [Nx ] = n≥0 P n (y, x), et la propriété de Markov forte
P P
donne
Ey [Nx ] = Ey [Nx 1{Tx <∞} ] = Ey [1{Tx <∞} ]Ex [Nx ] = Py (Tx < ∞)Ex [Nx ] .
(b) Dans le cours, nous avons vu que x est transitoire si et seulement si
X n
Ex [Nx ] = P (x, x) < ∞.
n≥0
n
Comme limn→∞ P (y, x) = 0 (la série converge), alors π(x) = 0 par convergence dominée.
Autre méthode : en utilisant le théorème de Fubini et la première question,
X X X n X X n
π(x) = π(y) P (y, x) = π(y)Py (Tx < ∞) P (x, x) ,
n≥0 y∈E n≥0 y∈E n≥0
donc X X
π(x) = Pπ (Tx < ∞) P n (x, x) < ∞ ,
n≥0 n≥0
1. Soit Un pour n ≥ 1 une suite i.i.d. de v.a. uniformes sur [0, 1], indépendante de X0 . Alors
Donc P0 (T0+ = ∞) = limk→∞ P0 (T0+ > k) vaut 0 si et seulement si bk → 0 quand k → ∞, auquel cas la
chaîne est récurrente. Sinon elle est transitoire.
(b) En utilisant une égalité classique (obtenue par le théorème de Fubini) puis le résultat ci-dessus,
X X
E0 [T0+ ] = P0 (T0+ > k) = bk .
k≥0 k≥0
P
Donc la chaîne est récurrente positive si et seulement si k≥0 bk < ∞.
1
Remarque : dans le 1/4h python, an = 1 − (n+2) α pour α > 0 et, comme expliqué, il est facile de montrer
que la chaîne est récurrente si et
P seulement si α ≤ 1. Pour voir à quelle condition elle est récurrente positive,
i.e. à quelle condition la série bn est convergente, on peut par exemple remarquer que bn+1 /bn = an et
appliquer la règle de Raabe-Duhamel. On en déduit qu’il y a récurrence positive si et seulement si α < 1.
Exercice 4 (Marche aléatoire symétrique dans Z2 ).
Soit (Xn , n ≥ 1) une suite de variables aléatoires à valeurs dans Z2 , indépendantes, de même loi et dont la
normePest de carré intégrable. On suppose que X1 a même loi que −X1 . On pose S0 = 0 et, pour n ≥ 1,
n
Sn = k=1 Xk . Ainsi définie, (Sn , n ≥ 0) est bien sûr une chaîne de Markov.
1. Montrer que P(S2n = 0) = x∈Z2 P(Sn = x)2 .
P
2 2 2 2
2 2
2
x2 = (x1 , x2 ) ∈ Z , on note |x| = x1 + x2 et Bn = x ∈ Z : |x| < 2E |Sn | . Calculer
2. Pour
E |Sn | et en déduire que Card(Bn ) ≤ n/C pour une certaine constante C.
3. Montrer que
!2
1 X 1 X
P(Sn = x) ≤ P(Sn = x)2 .
Card(Bn ) Card(Bn )
x∈Bn x∈Bn
4. Montrer que P(S2n = 0) ≥ C/4n, puis en déduire que (Sn , n ≥ 0) est une chaîne de Markov récurrente.
Corrigé :
1. On a [
{S2n = 0} = ({Sn = x} ∩ {S2n − Sn = −x}) ,
x∈Z2
PN 2
si i=1 λi = 1 avec λi ∈ [0, 1] car x 7→ x est convexe. Ici λi = 1/Card(Bn ) et N = Card(Bn ).
Présenté autrement, si on note g(x) = P(Sn = x) et que Un suit la loi uniforme sur Bn , alors
!2
1 X 1 X
P(Sn = x) = E[g(Un )]2 ≤ E[g(Un )2 ] = P(Sn = x)2 .
Card(Bn ) x∈B Card(Bn ) x∈B
n n
4. Par l’inégalité de Markov, on a P |Sn |2 ≥ 2E[|Sn |2 ] ≤ 1/2, d’où l’on déduit que
Il vient, pour n ≥ 1,
X X 1 C
P(S2n = 0) = P(Sn = x)2 ≥ P(Sn = x)2 ≥ P(Sn ∈ Bn )2 ≥ .
Card(Bn ) 4n
x∈Z2 x∈Bn
P
On a donc n∈N∗ P(Sn = 0) = +∞ et la chaîne de Markov est récurrente.