Examen1-ipeit-2019-corrigé

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Corrigé de l’examen n◦1 de Maths I

Problème 1: Étude de trois normes sur R[X].


Partie I :
m
X n
X
1. Pour tout P ∈ R[X] tels que P = ak X k , Q = bk X k et ∀ λ ∈ R, on a
k=0 k=0
(?) kP kc = 0 ⇔ ∀ k ∈ J0, mK, |ak | = 0 ⇔ ∀ k ∈ J0, mK, ak = 0 ⇔ P = 0
(?) kP k∞ = 0 ⇔ ∀ t ∈ [−1, 1], |P (t)| = 0 ⇔ ∀ t ∈ [−1, 1], P (t) = 0 ⇔ P = 0, car si P
s’annule sur [−1, 1], alors P admet une infinité de racines, donc c’est le polynôme nul.
(??) kλ P kc = max |λ ak | = max |λ|.|ak | = |λ|. max |ak | = |λ| kP kc
06k6m 06k6m 06k6m

(??) kλ P k∞ = sup |λ P (t)| = sup |λ| |P (t)| = |λ| sup |P (t)| = |λ| kP k∞
t∈[−1,1] t∈[−1,1] t∈[−1,1]
n
X n
X
(? ? ?) Soient P, Q ∈ R[X], il existe alors n ∈ N tel que P = ak X k , Q = bk X k , ainsi
k=0 k=0
∀ k ∈ J0, nK, |ak +bk | 6 |ak |+|bk | 6 kP kc +kQkc , d’où kP +Qkc = max |ak + bk | 6 kP kc +kQkc
06k6n

(? ? ?) D’autre part,∀ t ∈ [−1, 1], |P (t) + Q(t)| 6 |P (t)| + |Q(t)| 6 kP k∞ + kQk∞ , par suite
kP + Qk∞ 6 kP k∞ + kQk∞
(?), (??) et (? ? ?) montrent que k.kc et k.k∞ sont des normes sur R[X].

2. (a) Supposons qu’il existe M > 0 tel que ∀ P ∈ R[X], kP kc 6 M.kP k∞ , alors en particulier,
n
X
∀ n ∈ N, kPn kc 6 M.kPn k∞ . Or, Pn = (1 − X 2 )n = (−1)k Ckn X 2k , donc
k=0
kPn kc = max Ckn . Ainsi, on aura C1n 6 max Ckn 6 M. kPn k∞ = M , par suite
06k6n 06k6n | {z }
=1
∀ n ∈ N, n 6 M : impossible.
(b) Supposons de même qu’il existe M > 0 tell que ∀ P ∈ R[X], kP k∞ 6 M.kP kc et posons
Pn = 1 + X + ... + X n , pour tout n ∈ N. On a alors, kPn k∞ = n + 1 et kPn kc = 1, donc
on aura : pour tout n ∈ N, n + 1 6 M , ce qui est impossible.
Z 1
3. Soit ϕ : P 7→ P (t) dt.
−1

(a) ϕ est une application linéaire (simple).


Z 1 Z 1
De plus, pour tout P ∈ R[X], |ϕ(P )| 6 |P (t)| dt 6 kP k∞ dt = 2 kP k∞ .
−1 −1
Donc ϕ est continue de (R[X], k.k∞ ) −→ R.
(b) Supposons que ϕ est continue sur (R[X], k.kc ), alors il existe M > 0 tel que
∀ P ∈ R[X], |ϕ(P )| 6 M.kP kc (∗)
n
X
On considère la suite (Pn )n∈N , où Pn = X 2k . Pour tout n ∈ N, kPn kc = 1, de plus
k=0
n Z 1 n
X X 2
ϕ(Pn ) = t2k dt = . Donc, par (∗) on aura :
k=0 −1 k=0
2k + 1

1
n
X 2 X 2
∀ n ∈ N, 6 M : impossible, car la série est à termes positifs et
k=0
2k + 1 n>0
2n + 1
 
2 1
diverge ∼ > 0 donc sa suite de sommes partielles tend vers +∞.
2n + 1 +∞ n

4. Soit ψ : P 7→ P ( X2 ).

(a) ψ est linéaire, car ∀ P, Q ∈ R[X], ∀ λ ∈ R, ψ(λ P + Q) = λ P ( X2 ) + Q( X2 ) = λψ(P ) + ψ(Q).


n n
X X Xk ak
De plus, ∀ P ∈ R[X], tel que P = ak X k , on a kψ(P )kc = ak k = max k .
k=0 k=0
2 06k6n 2
c
ak
Or, ∀ k ∈ 6 |ak | 6 kP kc d’où kψ(P )kc 6 kP kc ∀ P ∈ R[X], ψ est donc continue
2k
de (R[X], k.kc ) −→ (R[X], k.kc ).
(b) On considère l’application φ : P 7→ P (2X), alors ∀ P ∈ R[X], φ ◦ ψ(P ) = ψ ◦ φ(P ) = P ,
donc ψ est bijective de R[X] dans R[X] et ψ −1 = φ.
Xn 1
(c) ∀ n ∈ N∗ , on pose Pn = . On a : kPn kc = −→ 0, donc la suite (Pn )n converge vers
n n n→+∞ n n
2 X
0 dans (R[X], k.kc ). Par ailleurs, ψ −1 (Pn ) = Pn (2X) = , donc
n
2n en ln 2
kψ −1 (Pn )kc = = −→ +∞ Ainsi, ψ −1 n’est pas continue en 0, donc non
n n n→+∞
continue de (R[X], k.kc ) dans (R[X], k.kc ).

5. Remarquons que : A = {P ∈ R[X]/ ϕ(P ) = 1}

(a) ϕ est continue de (R[X], k.k∞ ) −→ R, A = ϕ−1 ({1}) et {1} est un fermé de R, donc A
est un fermé de (R[X], k.k∞ ). On en déduit que A = A.
(b) Supposons que Å 6= ∅, et soit P0 ∈ Å, alors il existe r > 0 tel que B(P0 , r) ⊂ A. On
considère alors le polynôme P = P0 + 2r , on a donc kP − P0 k∞ = 2r < r par suite
Z 1 Z 1
P ∈ B(P0 , r), donc P ∈ A. Or, P (t) dt = P0 (t) dt + r = 1 + r 6= 1 : absurde.
−1 −1
Ainsi Å = ∅, ce qui donne Å 6= A et par suite A n’est pas ouvert.
1
(c) On considère Pn = + n X, pour n ∈ N∗ .
Z 12 Z 1 Z 1
∗ 1
On a : ∀n ∈ N , Pn (t) dt = dt + n t dt = 1, par suite ∀n ∈ N∗ , Pn ∈ A.
−1 −1 2
| −1{z }
=0
1
Or, ∀n ∈ N∗ , kPn k∞ = + n −→ +∞. Ainsi, A n’est pas borné et par conséquent A
2 n→+∞
n’est pas compact.
(d) A est convexe, car pour tout λ ∈ [0, 1] et pour tous P, Q ∈ A, on a
Z 1  Z 1 Z 1
λ P (t) + (1 − λ) Q(t) dt = λ P (t) dt +(1 − λ) Q(t) dt = λ + (1 − λ) = 1,
−1 −1 −1
| {z } | {z }
=1 =1
Ainsi, A est connexe par arcs.

6. On considère maintenant la boule unité fermée B de (R[X], k.kc ).

2
(a) Pour tous n, m ∈ N, tels que n 6= m, kX n − X m kc = max(1, 1) = 1 .
Si n = m, kX n − X m kc = k0kc = 0 .
(b) Supposons que B est compacte, en remarquant que la suite (X n )n est à termes dans B,

alors on peut en extraire une suite X ϕ(n) n convergente vers ` dans B, ce qui entraine
lim X ϕ(n+1) − X ϕ(n) c = k`−`kc = 0 : impossible puisque ϕ est strictement croissante,
n→+∞
donc ϕ(n + 1) 6= ϕ(n), ce qui donne X ϕ(n+1) − X ϕ(n) c
= 1.

Partie II :

1. (a) Ep est un espace vectoriel de dimension finie, donc les normes k.kc et k.k∞ sont équiva-
lentes.
p
X
(b) Soit P ∈ Ep , avec P = ak X k
k=0
p p
X X
k
On a ∀ t ∈ [−1, 1], |P (t)| 6 |ak | |t| 6 |ak | 6 (p + 1) kP kc
k=0 k=0
donc kP k∞ 6 (p + 1) kP kc
Soit maintenant M > 0 vérifiant : ∀ P ∈ Ep , kP k∞ 6 M.kP kc (F), et montrons que
p + 1 6 M . Pour P = 1 + X + ... + X p on a kP k∞ = p + 1 et kP kc = 1, donc
d’après (F) on obtient p + 1 6 M , d’où le résultat.

2. (a) On va démontrer le résultat par récurrence double.


Le résultat est vrai pour n = 0 et n = 1.
Soit n ∈ N∗ , supposons que le résultat est vrai à l’ordre n − 1 et n et montrons qu’il est
vrai à l’ordre n + 1.
On a Tn+1 = 2XTn − Tn−1 , deg(Tn−1 ) = n − 1 et deg(XTn ) = n + 1,
donc deg(Tn+1 ) = deg(XTn ) = n + 1. D’autre part,
∀ θ ∈ [0, π], Tn+1 (cos(θ)) = 2 cos(θ)Tn (cos(θ)) − Tn−1 (cos(θ))
= 2 cos(θ) cos(nθ) − cos((n − 1)θ)
= cos((n + 1)θ) + cos((n − 1)θ) − cos((n − 1)θ)
= cos((n + 1)θ)
D’où le résultat à l’ordre n + 1
(b) L’application θ 7→ cos(θ) est une bijection de [0, π] sur [−1, 1], par suite
kTn k∞ = sup |Tn (t)| = sup |Tn (cos(θ))| = sup | cos(nθ)| = 1
t∈[−1,1] θ∈[0,π] θ∈[0,π]
Par ailleurs, (T0 , T1 , ..., Tp ) est une famille de p + 1 polynômes non nuls et échelonnés en
degré de Ep et dim(Ep ) = p + 1 , c’est donc une base de Ep , d’où pour tout P ∈ Ep , il
p
X
p+1
existe un unique (a0 , a1 , · · · , ap ) ∈ R tel que P = ak Tk .
k=0

3
π
1 π
Z Z 
(c) i. In,m = cos (nθ) cos (mθ) dθ = cos ((n + m)θ) + cos ((n − m)θ) dθ,
0 Z π 2 0
ainsi, si n = m = 0, In,m = dθ = π
Z π 0
1  π
- Si n = m 6= 0, In,m = cos (2nθ) + 1 dθ =
 2 0 2 π
1 1 1
- Si n 6= m, In,m = sin ((n + m)θ) + sin ((n − m)θ) = 0
2 n+m n−m 0
p
X
ii. P = an Tn , avec (a0 , a1 , · · · , ap ) ∈ Rp+1 , donc :
n=0
Z π Z π p
X
∀ k ∈ J0, pK, P (cos θ) cos (kθ) dθ = an Tn (cos θ) cos (kθ) dθ
0 0 n=0
| {z }
=cos(nθ)
p Z π
X
= an cos (nθ) cos (kθ) dθ
n=0 0
p
X
= an In,k = ak Ik,k
n=0
 π ak

Z π si k 6= 0
D’où P (cos θ) cos (kθ) dθ = 2
0 π a si k = 0
0
Z π
1 π
Z
2
Par suite, ∀ k ∈ J1, pK, ak = P (cos θ) cos (kθ) dθ, et a0 = P (cos θ) dθ.
π 0 π 0
iii. D’après l’inégalité de Cauchy-Schwartz, on a :
Z π 2 Z π  Z π
π 2 a2k 2 2

∀ k ∈ J1, pK, = P (cos θ) cos (kθ) dθ 6 P (cos θ) dθ cos (kθ) dθ
Z π 4 Z0 π Z π0 0
cos(2kθ) + 1 π
Or, cos2 (kθ) dθ = dθ = et P 2 (cos θ) dθ 6 π kP k2∞
0 0 2 √ 2 0
ce qui donne ∀ k ∈Z J1, pK, |ak | 6 2 kP k∞ .
1 π √
De plus, |a0 | = P (cos θ) dθ 6 kP k∞ 6 2 kP k∞ .
π 0 √
D’où, pour tout k ∈ J0, pK, |ak | 6 2 kP k∞ .
(d) On va démontrer le résultat par récurrence double.

- Le résultat est vrai pour n = 0, puisque kT0 kc = 1 6 (1 + 2)0

- Le résultat est vrai pour n = 1, puisque kT1 kc = 1 6 (1 + 2)1
- Soit n ∈ N∗ , supposons que le résultat est vrai à l’ordre n − 1 et n et montrons qu’il est
vrai à l’ordre n + 1.
√ √ √  √ 
On a : kTn+1 kc 6 2 kXTn kc +kTn−1 kc 6 2 (1+ 2)n +(1+ 2)n−1 6 (1+ 2)n−1 2 + 2 2 + 1
| {z } | {z }
=kTn kc √
=(1+ 2)2

D’où kTn+1 kc 6 (1 + 2)n+1 .
p
X
p+1
3. Soit P ∈ Ep , alors il existe (a0 , a1 , · · · , ap ) ∈ R tel que P = ak Tk . Donc, d’après (2.c)
k=0
p p √
X X √ √ k √ 1 − (1 + 2)p+1
et (2.d) : kP kc 6 |ak | kTk kc 6 2 (1 + 2) kP k∞ = 2 √ kP k∞
k=0 k=0
1 − (1 + 2)
√ 
Par suite, kP kc 6 (1 + 2)p+1 − 1 kP k∞

4
Partie III :
1
1. L’application h : t 7→ √ est continue sur ] − 1, 1[.
1 − t2
D’autre part, f est continue sur le compact [−1, 1] donc f est bornée, d’où l’existence de M > 0
f (t) M
tel que ∀ t ∈ [−1, 1], |f (t)| 6 M , ainsi ∀ t ∈] − 1, 1[, √ 6√ = M h(t) (z).
1 − t2 1 − t2
1 1 1 1
Or, h(t) ∼ √ √ , et t 7→ √ = 1 est intégrable sur ] − 1, 0] car 2 < 1, donc h
−1 2 1+t 1+t (1 + t) 2
1 1
est intégrable sur ] − 1, 0]. De même, h(t) ∼ √ √ = √ 1 , donc h est intégrable
1 2 1−t 2 (1 − t) 2
sur [0, 1[, par suite h est intégrable sur ] − 1, 1[, ce qui donne par (z) que f est intégrable sur
] − 1, 1[.
f (t)
2. L’application t 7→ √ est une fonction positive, continue et intégrable sur ] − 1, 1[,
1 − t2
Z 1
f (t)
et √ dt = 0, alors f est nulle sur ] − 1, 1[.
−1 1 − t2
Par continuité de f en −1 et 1, on obtient f (−1) = 0 = f (1).

3. On va montrer que < ., . > est un produit scalaire sur R[X].


- Pour tous P, Q ∈ R[X], < Q, P >=< P, Q >.
- L’application P → 7 < P, Q > est linéaire ( par linéarité de l’intégrale ), et comme < ., . > est
symétrique, alors < ., . > est bilinéaire.
Z 1
P 2 (t)
- Pour tout P ∈ R[X], < P, P >= √ dt > 0
−1 1 − t2
- D’après 2. si < P, P >= 0, alors t 7→ P 2 (t) est nulle sur [−1, 1], puisque c’est une fonction
continue positive sur [−1, 1]. Ainsi, le polynôme P admet une infinité de racines, donc P = 0.
p
l’application k.k2 : P 7→ kP k2 = hP, P i est alors la norme associée au produit scalaire
< ., . >, d’où le résultat.
Z 1
Tn (t) Tm (t)
4. Dans l’intégrale √ dt, on effectue le changement de variable t = cos θ = σ(θ).
−1 1 − t2
σ est une bijection C 1 strictement décroissante de ]0, π[ sur ] − 1, 1[, car σ 0 (θ) = − sin θ < 0 sur
√ √
]0, π[. On a dt = − sin θ dθ, 1 − t2 = 1 − cos2 θ = sin θ, d’où
Z 1 Z π Z π
Tn (t) Tm (t)
hTn , Tm i = √ dt = Tn (cos θ) Tm (cos θ) dθ = cos (nθ) cos (mθ) dθ = In,m
−1 1 − t2 0 0
π
Donc, hTn , Tm i = 0 si n 6= m , hTn , Tn i = si n 6= 0 et hT0 , T0 i = π
2

r
π
On en déduit : kTn k2 = pour n ∈ N∗ et kT0 k2 = π.
2
Z 1 Z 1
P 2 (t) 2 dt
5. (a) Pour tout P ∈ R[X], kP k2 = 2 √ dt 6 kP k∞ √ 6 kP k2∞ kT0 k22
1−t 2 1−t 2
√ −1 −1
D’où kP k2 6 kP k∞ kT0 k2 = π kP k∞ .

5
(b) On pose Pn = T1 + · · · + Tn pour tout n ∈ N∗ .
n

X π
i. Soit n ∈ N , pour tout k ∈ J1, nK, on a hPn , Tk i = hTi , Tk i = hTk , Tk i =
i=1
2
n r
X π nπ
Ainsi, kPn k22 = hPn , Pn i = hPn , Tk i = n et par suite kPn k2 = .
k=1
| {z } 2 2
π
=
2
Xn
ii. On a kPn k∞ 6 kTk k∞ = n d’après (II.2.b)
k=1
De plus, Tk (1) = Tk (cos 0) = cos(0) = 1 , donc Pn (1) = n ce qui donne que
n 6 kPn k∞ , d’où l’égalité.
r
kPn k∞ √ 2
(c) On remarque que = n −→ +∞
kPn k2 π n→+∞
k.k∞
donc n’est pas majorée sur R[X] \ {0} Ainsi les normes k.k2 et k.k∞ ne sont pas
k.k2
équivalentes.

Problème 2 : Autour de la série de Riemann de paramètre complexe.

(I). (1). Soit n0 ∈ N, comme f est de classeZ C 1 sur [n0 , +∞[ à valeurs dans C, alors pour tout entier
n
n > n0 + 1, une intégration par parties de f (t)dt, donne
n−1

Z n h in Z n Z n
0 0
f (t)dt = tf (t) − tf (t)dt = nf (n) − (n − 1)f (n − 1) − tf (t)dt.
n−1 n−1 n−1 n−1

Ainsi,
  Z n 0
xn = (n − 1) f (n) − f (n − 1) − tf (t)dt
Z n  n−1
 0
= n − 1 − t f (t)dt.
n−1

(2). Pour tout entier n > n0 + 1, et si n − 1 6 t 6 n alors −1 6 n − 1 − t 6 0, donc


Z n Z n
0 0
|xn | 6 |n − 1 − t||f (t)|dt 6 |f (t)|dt.
n−1 n−1

Z n n Z n
0 0
X
(3). Pour tout entier n > n0 + 1, posons vn = |f (t)|dt, alors vk = |f (t)|dt,
n−1 k=n0 +1 n0
Z +∞
0 0
or f est intégrable sur [n0 , +∞[ équivaut à |f (t)|dt converge, soit C la valeur de cette intégrale,
Z x n0
0
alors C = lim |f (t)|dt et donc pour toute suite (xn )n d’éléments de [n0 , +∞[ qui tend vers +∞,
x→+∞ n
Z xn 0  X n 
0
C = lim |f (t)|dt, en particulier pour xn = n. Ainsi, vk converge vers C ⇔ la série
n→+∞ n0 n
k=n0 +1
X X
vn converge et donc par critère de domination des séries à termes positifs, la série |xn |
n>n0 +1 n>n0 +1

6
X
converge çàd la série xn converge absolument.
n>n0 +1
X Z +∞
(4). Il s’agit de montrer que la série f (n) et l’intégrale f (t)dt sont de même nature. Pour
n>n0 n0
tout entier n > n0 + 1,
n
X n
X Z k n
X Z n n
X
xk = f (t)dt − f (k) = f (t)dt − f (k) + f (n0 ).
k=n0 +1 k=n0 +1 k−1 k=n0 +1 n0 k=n0

X
Puisque la série xn converge absolument donc converge, alors à fortiori les suites de termes
n>n0 +1
Z n n
X
généraux f (t)dt et f (k) sont de même nature.
n0 k=n0
Z +∞ Z n
Ainsi, si f (t)dt converge, alors la suite de terme général f (t)dt converge par suite la série
X n0 n0

f (n) converge.
n>n0 Z n 
X
Réciproquement, si la série f (n) converge, alors la suite f (t)dt converge.
n>n0 n0 n
Pour tout x > n0 , on pose N (x) = E(x) la partie entière de x. On a :
Z x Z N (x) Z x
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt (i)
n0 n0 N (x)

Z N (x) Z n
et comme N (x) ∈ N avec N (x) > x − 1 alors lim f (t)dt = lim f (t)dt : finie (ii)
x→+∞ n0 n→+∞ n0
De plus, par une intégration par parties analogue à celle du (1)
Z x h ix Z x Z x
0 0
f (t)dt = (t − x)f (t) − (t − x)f (t)dt = (x − N (x))f (N (x)) − (t − x)f (t)dt.
N (x) N (x) N (x) N (x)

X 
Or, |x − N (x)| 6 1 et lim f (N (x)) = 0 car f (n) converge, donc lim f (n) = 0
x→+∞ n→+∞
n>n0
on en déduit que lim (x − N (x))f (N (x)) = 0 (iii)
x→+∞
D’autre part, ∀ t ∈ [N (x), x], |(t − x)f 0 (t)| 6 |f 0 (t)| et f 0 est intégrable
Z x sur [n0 , +∞[, donc
0
t 7→ (t − x)f 0 (t) est intégrable sur [n0 , +∞[, ce qui donne lim (t − x)f (t)dt = 0 (iv)
x→+∞ N (x)

puisque lim N (x) = +∞
x→+∞
Z x Z +∞
D’après (i),(ii),(iii) et (iv) x 7→ f (t)dt admet une limite finie en +∞, par suite f (t)dt
X n0 n 0

converge lorsque la série f (n) converge.


n>n0
(II).
(1). (a) Pour tout s ∈ R, tel que s > 1, la série converge, ce qui donne un sens à l’existence de
+∞
X 1 1
son reste d’ordre n: Rn = s
. D’autre part, la fonction t 7→ s est décroissante, positive sur
k=n+1
k t

7
[1, +∞[ donc:
Z k+1
1 1 1 1 1 1
 ∀k > 1, si k 6 t 6 k + 1, alors 6 6 ⇒ 6 6 .
(k + 1)s ts ks (k + 1)s k ts ks
Z k
1 1 1 1 1 1
 ∀k > 2, si k − 1 6 t 6 k, alors s 6 s 6 s
⇒ s 6 s
dt 6 .
k t (k − 1) k k−1 t (k − 1)s
Z k+1 Z k
1 1 1
Donc, pour tout entier k > 2, on a s
dt 6 s 6 s
dt, puis en sommant cette inégalité de
k t k k−1 t
Z p+1 p Z p
1 X 1 1
k = n + 1 jusqu’à p, il vient, s
dt 6 s
6 s
dt. Puis, en faisant tendre p vers +∞,
n+1 t k=n+1
k n t
on obtient Z +∞ Z +∞
1 1
s
dt 6 Rn 6 dt.
n+1 t n ts
Z +∞ Z +∞ Z +∞
1 1 1 h 1 ix 1
Notons que s
dt ∼n→+∞ s
dt puisque s
dt = lim s−1
= ,
n t n+1 t n t x→+∞ (1 − s)t n (s − 1)ns−1
+∞ Z +∞
X 1 dt 1
on en déduit alors que Rn = s
∼n→+∞ s
= s−1
.
k=n+1
k n t (s − 1)n
X 1
(b). Soit s ∈ R, 0 < s < 1, alors s
diverge, de plus, en procédant comme précédement, pour
n>1
n
Z k+1 Z k
1 1 1
tout entier k > 2, partant de l’inégalité s
dt 6 s 6 s
dt, il vient en sommant de k = 2
k t k k−1 t
Z n+1 n Z n
1 X 1 1
à n, que dt + 1 6 6 dt + 1. Ainsi,
2 ts k=1
k s
1 t s

n
1 1 X 1 1 1
s−1
− s−1
+ 1 6 s
6 s−1
− + 1,
(1 − s)(n + 1) (1 − s)2 k=1
k (1 − s)n (1 − s)

1 1 1
or, 0 < s < 1 donc s−1
→ +∞ qd n → +∞, donc s−1
+ 1 = o( ) qd
(n + 1) (1 − s)2 (n + 1)s−1
1 1 1 1
n → +∞, de même + 1 = o( s−1 ) qd n → +∞, de plus s−1
∼n→+∞ s−1 , il en
(1 − s) n (n + 1) n
résulte que:
n Z n
X 1 dt 1
s
∼n→+∞ s
= .
k=1
k 1 t (1 − s)ns−1
Z k+1 Z k+1
1 1 1 1 1
RQ: De l’encadrement s
6 s
dt 6 s , on déduit que s
dt ∼ pour tout
(k + 1) k t k k t n→+∞ k s
s > 0, on applique ensuite le théorème de sommation des relations d’équivalence.
n
1 1 1 X 1
(c). Application: Pour tout entier n > 1, posons Sn = 1 + √ + √ ... + √ = 1/2
; somme
2 3 n k=1
k
1
partielle de la série de Riemann de paramètre ∈]0, 1[, donc, d’après (1).(b),
2  
√ √
1 √  1 Sn − ln(2) 2 n+o( n)
Sn ∼ 1 = 2 n, donc 0 6 un := = e−Sn ln(2) = e
n→+∞ (1 − 1/2)n 2 −1 2


 ln(n) o( n)  √
−2 n ln(2) 1− √ +√
2 n ln(2) n ln(2) ln(n) o( n)
ainsi n un = e , or − √ +√ −→ 0 , d’où
n ln(2) n ln(2) n→+∞

8
X 1
lim n2 un = 0 ce qui donne un = o( n12 ) , et converge; série de Riemann de paramètre
n→+∞ n→+∞
n>1
n2
X
2 > 1 donc par comparaison un converge.
n>1
1 1
(2). Soit s ∈ C, alors s = e−s ln(n) = e−Re(s) ln(n) = Re(s) ; série de Riemann de paramètre
X 1 n n X 1
réel Re(s) donc Re(s)
converge ssi Re(s) > 1, ainsi la série s
converge absolument sur le
n>1
n n>1
n
demi plan complexe des s ∈ C tels que Re(s) > 1.
(3).
(i). La fonction f : t → t−(1+iθ) est de classe C 1 sur [1, +∞[, en effet, f est dérivable sur [1, +∞[,
0 (1 + iθ) −(1+iθ) ln(t) 0
pour tout t > 1, f (t) = − e , et f est continue sur [1, +∞[ comme composée et
t
produit de fonctions continues.
0 0 0
Intégrabilité
√ de f sur [1, √ +∞[: |f | est continue sur [1, +∞[ car f l’est par ce qui précède, et
0 1 + θ2 − ln(t) 1 + θ2 1 1
|f (t)| = e = 2
= ( 2 ) or t 7→ 2 est intégrable sur [1, +∞[; car 2 > 1, ainsi,
0
t t t t
f est intégrable sur [1, +∞[.
(b). Pour tout x > 1, posons g(x) = xiθ = eiθ ln(x) .
. On suppose en premier lieu que θ > 0, soient (xn )n et (yn )n les suites d’éléments de [1, +∞[ définies
 2nπ   π + 2nπ 
par xn = exp et yn = exp 4 , alors lim xn = lim yn = +∞ et
θ θ n→+∞ n→+∞

√ √
π 2 2
g(xn ) = e2inπ = 1 → 1 qd n → +∞ et g(yn ) = ei( 4 +2nπ) = (1+i) → (1+i) qd n → +∞.
2 2

Alors, lim g(xn ) 6= lim g(yn ) donc, par la caractérisation séquentielle de la limite, x 7→ xiθ n’a
n→+∞ n→+∞
pas de limite en +∞.
0 0
. Si θ < 0, alors on considère les suites (xn )n et (yn )n définies par
π
0
 2nπ  0
 + 2nπ  0 0
xn = exp − et yn = exp − 4 , alors xn → +∞ et yn → +∞ quand n → +∞.
θ √ θ
0 0 2 0 0
D’autre part, g(xn ) → 1 et g(yn ) → (1 − i), donc lim g(xn ) 6= lim g(yn ), donc x 7→ xiθ
2 n→+∞ n→+∞
x 7→ Zxiθ n’a pas de limite en +∞.
x Z +∞
1 1  iθ
(c). f (t)dt = 1 − iθ , or, par (3.b) x 7→ x n’a pas de limite en +∞, donc f (t)dt
1 iθ x 1
diverge.
0
(d). La fonction f est de classe C 1 sur [1, +∞[ et à valeurs dans C, et sa dérivée f est intégrable sur
Z +∞
X 1
[1, +∞[ d’après (3.a) donc d’après le résultat de la partie (I), la série et f (t)dt sont
n>1
n1+iθ 1
X 1
de même nature, or par (3.c) cette dernière diverge donc est divergente.
n>1
n1+iθ

Z x Z x cos ln(t)
(4). (a) Pour x > 1, notons G(x) = g(t)dt = dt. On effectue le changement
1 1 t
dt
de variable u = ln(t), alors du = , si t = 1 alors u = 0 et si t = x alors u = ln(x), d’où
t

9
Z x Z ln(x)
g(t)dt = cos(u)du. Il s’en suit que ∀k ∈ N,
1 0

  Z (2k+1) π2 h i(2k+1) π2
(2k+1) π2
G e = cos(u)du = sin(u) = (−1)k .
0 0

π
(b). La suite (zk )k de terme général e(2k+1) 2 est à termes positifs et tend vers +∞, et par (4.a)
G(zk ) = (−1)k qui n’a pas de limite quand k → +∞. En effet, (G(z2k ))k et (G(z2k+1 ))k convergent
vers deux limites différentes qui sont respectivement 1 et −1, par suite lim G(x) n’existe pas, donc
x→+∞
Z x Z +∞
lim g(t)dt n’existe pas, d’où g(t)dt diverge.
x→+∞ 1 1

0 1   1  
(c). g est de classe C 1 sur [1, +∞[ et pour tout t ∈ [1, +∞[, g (t) = − 2 sin ln(t) − 2 cos ln(t) ,
t t
0 2 1
donc ∀t > 1, g (t) 6 2 , or la fonction t 7→ 2 est intégrable sur [1, +∞[, donc par domination
0
t t
g est intégrable sur [1, +∞[.
0
(d). On dispose d’une fonction g qui est de classe C 1 sur [1, +∞[ et telle que sa dérivée g est intégrable
 
Z +∞ X X cos ln(n)
sur [1, +∞[ donc d’après le résultat de la partie (I), g(t)dt et la série g(n) =
1 n>1 n>1
n
 
Z +∞ X cos ln(n)
sont de même nature, or par (4.b) g(t)dt diverge donc diverge.
1 n>1
n
1 cos(ln(n)) sin(ln(n))
(5). Pour tout n ∈ N∗ , = e− ln(n) e−i ln(n) = −i .
 n1+i  n n
 X 1  X cos ln(n) X 1
Ainsi Re = est une série divergente par (4.d) et donc la série
n>1
n1+i n>1
n n>1
n1+i
diverge , on retrouve alors 3.d pour la valeur θ = 1.

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