Cours de Decision D'invest Et de Financement DR Kuipou m1 Finance
Cours de Decision D'invest Et de Financement DR Kuipou m1 Finance
Cours de Decision D'invest Et de Financement DR Kuipou m1 Finance
1-OBJECTIF DU COURS
Par opposition à la finance de marché tournée vers le fonctionnement, l’organisation et la réalisation des
opérations sur les marchés financiers, la finance d’entreprise procédant de l’intérieur de celle-ci, porte sur
l’ensemble des décisions des entreprises qui ont, à terme, des implications financières sur la valeur de la firme
pour ses actionnaires. Ces décisions sont traditionnellement réparties en deux grands axes:
-les décisions d’investissement, relatives à l’emploi des fonds de l’entreprise, dans la réalisation de projets ;
-les décisions de financement, relatives à la collecte des fonds nécessaires à la réalisation du programme
d’investissement, complétées par les décisions de rémunération des apporteurs de fonds, notamment les
actionnaires, via la distribution de dividendes.
Les décisions d’investissement sont chronologiquement les premières décisions stratégiques à prendre,
puisque ce sont elles qui déterminent les financements nécessaires et les risques auxquels l’entreprise aura à
faire face. Leur pertinence dépend de la capacité de l’entreprise à bien définir sa politique de croissance (choix
entre investissements de modernisation, de maintenance, d’expansion, voire carrément, désinvestissement) et
à bien prévoir les flux qui risquent d’être générés par le projet, le but ultime étant de savoir s’il faut défendre,
améliorer ou abandonner des positions concurrentielles face aux changements raisonnablement prévisibles de
l’environnement.
Les décisions d’investissement, par les besoins et les ressources qu’elles induisent, entraînent, à leur tour, des
choix concernant la politique financière de l’entreprise, concrètement, sa politique d’endettement et sa
politique de dividendes. Dans ce sens, l’entreprise doit essentiellement veiller à mobiliser les ressources
adéquates en les combinant de sorte à ce que la société ait une structure financière optimale tant du point de
vue du coût des ressources, que du ratio d’endettement. Mais elle doit également, veiller à protéger le capital
de la société afin d’éviter les problèmes de dilution du pouvoir lors des augmentations de capital et à définir
une politique cohérente de distribution des dividendes qui assure une rémunération correcte et stable aux
actionnaires, tout en laissant un autofinancement suffisant à l’unité.
De par leur impact sur la viabilité de l’entreprise, les décisions d’investissement et de financement constituent
en fait, des décisions stratégiques, qui doivent être prises dans le cadre d’une politique générale puis financière,
préalablement définies, en termes d’objectifs de croissance, de rentabilité et d’autonomie financière, trois
objectifs qui supposent, chacun, la résolution d’un problème en soi, mais surtout la résolution des problèmes
d’incompatibilité qui manquent rarement de surgir entre les trois.
En soi, la croissance pose le problème de l’adéquation des moyens financiers aux objectifs économiques; la
rentabilité renvoie au problème de la rentabilité économique par rapport au coût de capital mais également au
problème de la rentabilité financière des actionnaires et à leur rémunération; enfin, l’indépendance traduit le
problème de la structure du passif (rapport dettes / fonds propres) et de son impact sur le pouvoir des
actionnaires.
Ciblés en même temps, ces trois objectifs se révèlent souvent incompatibles. A titre d’exemple, une croissance
Rapide risque de se faire au détriment de l’indépendance ou de la rentabilité des fonds propres ; inversement,
la recherche d’une rentabilité élevée peut limiter la croissance si elle est combinée à une volonté
d’indépendance... Une entreprise financièrement saine est une entreprise qui aura réussi à trouver le juste
équilibre entre ces trois objectifs et sa valeur sera le reflet de ses succès ou échecs dans chacun de ces trois
domaines. Les entreprises qui investissent dans des projets rentables, qui présentent une structure financière
équilibrée et qui assurent une politique de distribution correcte qui ne se fait pas au détriment du
2-PLAN DU COURS
CHAPITRE N°1 : LA DECISION D’INVESTISSEMENT EN SITUATION DE CERTITUDE ET DE
PERFECTION DES MARCHES DE CAPITAUX
CHAPITRE N°2: LES DECISIONS D’INVESTISSEMENT EN SITUATION DE RISQUE ET
D’INCERTITUDE
CHAPITRE N°3 : LA DECISION DE FINANCEMENT ET LE COUT DU CAPITAL
CHAPITRE N°4 : LA THEORIE DE LA STRUCTURE FINANCIERE DE LA FIRME : LA POLITIQUE
DE L’ENDETTEMENT
CHAPITRE N°5 : LA THEORIE DE LA STRUCTURE FINANCIERE DE LA FIRME : LA POLITIQUE
DES DIVIDENDES
CHAPITRE N°6 : LE FINANCEMENT PAR CREDIT-BAIL
3-BIBLIOGRAPHIE
•OUVRAGES
ALBOUYM., Finance : investissement, financement, acquisitions -Economica, 3e édition, 2010.
BREALEY R. et MYERS S., Principes de gestion financière des entreprises -International Mc Graw Hill,
8eédition, 2006.
CHARLES A.,Le financement des entreprises –Economica, 2009.
CHARREAUX G., Finance d'entreprise –EMS Editions, 2e édition, 2000.
DEGOS J-G. et GRIFFITHS S., Gestion financière : de l’analyse à la stratégie -Organisation, 2e édition, 2011.
HOUDAYER R., Evaluation financière des projets –Economica -3e édition, 2008.
MEYE F. O., Evaluation de la rentabilité des projets d'investissement : méthodologie pratique. L'Harmattan,
2007.
SOLOMON E., The theory of financial management -Columbia University Press, 1963.
VERNIMMEN P., Finance d’entreprise -Dalloz, 12e édition, 2014.
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ARTICLES
ARDITTIF. et LEVYH.,The weighted average cost of capital as a cutoff rate: a critical analysis of the classical
textbook weighted average-Financial Management, volume 6, n°3, 1977, pages 24-34.
DURAND D., Costs of debt and equity funds for business: trends and problems of measurement - Conference
on Research in Business Finance, National Bureau of Economic Research, New York, 1952, pages 215-247.
Principes de décision:
Pour décider d’accepter ou de refuser un projet d’investissement, on compare le TRI à un taux minimum
souvent appelé taux d’acceptation ou de rejet. Si le TRI dépasse le seuil fixé, le projet est accepté, sinon, il est
rejeté.
Quand la décision concerne plusieurs projets qui s’excluent mutuellement, on garde bien entendu, celui qui
présente le TRI le plus élevé.
III.2.3. L’indice de profitabilité du projet (Ip)
L’indice de profitabilité (IP) mesure la rentabilité induite par 1€ de capital investi. On travaille sur l’avantage
relatif (pas l’avantage absolu). C’est le rapport de la somme des FNT ou CFN actualisés et l’investissement
initial :
IP = ∑CFN (1+i)⁻t / I(0)
Principes de décision:
- Si IP > 1 : le projet est rentable ;
- Si IP = 1 : on récupère la mise de fonds placé à un taux T ;
- Si IP <1 : le projet doit être rejeté car il n’est pas rentable.
Remarque : L’IP est un critère alternatif des critères temporels
IV. Le classement de projets particuliers
1. Le choix du critère à utiliser pour opérer le classement
- La VAN est retenue lorsque l’objectif est de maximiser l’avantage absolu ;
- L’IP est retenu lorsque l’objectif est de maximiser l’avantage relatif ;
- Le TRI retenu lorsque l’objectif est de maximiser de la rentabilité globale du projet ;
- Le DRCI, lorsqu’on considère le risque de liquidité au détriment de la rentabilité pure.
Principe de décision :
L’entreprise doit réaliser tous les projets indépendants dont le RAE est positif. Si elle a le choix entre plusieurs
projets mutuellement exclusifs, elle préférera le projet dont le RAE est le plus élevé.
Remarque: Dans certains secteurs d’activité, l’étude de la rentabilité d’un investissement peut dépasser les
incontournables, délai de récupération et VAN pour inclure d’autres critères spécifiques. On cite à titre d’exemple,
le taux d’occupation des chambres ou des salles de restaurant dans les hôtels, la contribution des ventes ou des
bénéfices au mètre carré dans la grande distribution..
Comparer ces deux projets selon le critère de la VAN puis selon le critère du RAE, en supposant que le taux
d’actualisation est de 12%
Application 5 : On considère un projet nécessitant un investissement initial de 100 000fcfa et générant les
bénéfices nets annuels ou FNT sur quatre ans suivants : 20 ; 50 ; 40 et 30.( en milliers de fcfa).
Calculer la VAN globale, le TRI global et IP global de ce projet puis dire s’il est rentable ou acceptable
Application 6
Pour un investissement de 800 000 francs les cash-flows suivants ont été estimés :
1ère Année : 500 000 francs
2ème Année : 300 000 francs
3ème Année : 200 000 francs
4ème Année : 100 000 francs
Juger de l’opportunité de cet investissement au taux d’actualisation de 15% (Veuillez utiliser les
quatre méthodes en avenir certain)
Cette situation révèle un paradoxe : nous partons d’un taux d’actualisation ajusté par rapport au risque supposé
constant, et nous aboutissons pourtant, à un résultat qui prouve que les coefficients d’équivalence avec le
risque sont décroissants dans le temps (et non pas constants), ce qui signifie que le risque est croissant (et non
constant), dans le temps. La méthode du taux d’actualisation ajusté, échoue donc, à tenir compte
convenablement de l’évolution du risque dans le temps, ce qui permet de conclure à la supériorité théorique
de l’approche par les équivalents certains
III. Choix d’investissement en avenir risqué.
La résolution des problèmes de choix d’investissement en avenir risqué se fait par le recours :
-soit aux méthodes probabilistes;
-soit aux arbres de décision.
III.1. Les méthodes probabilistes.
En avenir risqué, les cash-flows futurs éventuels sont associés à des probabilités de réalisation, formant des
distributions de probabilités qui permettent de disposer de plusieurs critères de mesure de la rentabilité et du
risque d’un projet. Classiquement, on calcule l’espérance mathématique et l’écart type (ou la variance) de la
VAN. On peut également calculer à partir de ces deux indicateurs, un critère synthétique, appelé coefficient
de variation.
III.1.1. L’espérance mathématique E(VAN)
L’espérance mathématique de la VAN se définit de la manière suivante :
E(VAN) = ∑ ( )( + ) −
Elle mesure la VAN espérée du projet, c'est-à-dire la richesse moyenne qu’il devrait procurer à l’entreprise.
Si elle est positive, le projet devrait être adopté sinon il devrait être rejeté.
III.1.2. L’écart type (σ)
Le risque d’une distribution de probabilités se mesure traditionnellement par l’écart type (σ) ou la variance (V).
En matière de choix d’investissement, il donne une indication sur le degré de variation des cash-flows :
Exercices d’Application
Application 1 :
1°-On considère un projet p1 de bêta 1,2. Sachant que le taux sans risque est de 6% et que le marché offre une
rémunération de 13%, calculer le taux de rentabilité minimal que doit offrir le projet pour être acceptable.
2°-L’investisseur accepte de financer en plus du projet p1, un second projet p2 d’un bêta de 1,5.
En supposant que cet investisseur répartit ses fonds à raison de 70 % sur le projet p1 et de 30% sur le projet
p2, quel est le risque global qu’il court et quelle est la rentabilité minimale qu’il exigera désormais? Interpréter.
Application 2 :
Une entreprise a un projet d’investissement lié à son domaine d’activité et autofinancé. Son beta serait égale
à 1,50 et son rendement espéré est de 12%. En outre, le rendement espéré du portefeuille est de 9% (rendement
du marché) et le taux de rendement sans risque est de 6%.
a-Le projet est acceptable lorsque le rendement espéré est supérieur au rendement exigé, ce projet est-il alors
acceptable ? Justifier
b-Calculer la prime de risque du marché et celle du projet
Application 3:
Considérons un projet d’investissement qui nécessite une dépense initiale de 10.000 et qui génère chaque
année 5.000, durant trois ans. Le taux net du risque est de 4%, mais on s’attend à ce que le risque augmente
avec le temps, de sorte que nous ayons les coefficients d’équivalence de certitude suivants :
La décision d’investir étudiée dans les trois chapitres précédents, est directement rattachée à la décision de
financement : une fois les projets rentables identifiés, l’entreprise doit décider du moyen de financement
qu’elle va employer parmi tous ceux qui existent. Ce choix dépend d’une part du coût de la source choisie et
d’autre part des possibilités de financement laissées à la firme étant donnée sa structure financière actuelle
(rapport dettes/fonds propres).
I. Sources et modes d’évaluation des coûts des financements à long terme
I.1. Les différentes sources de financement à long terme.
L’entreprise peut avoir recours à plusieurs sources de financement, qui sont globalement classées en :
-sources de financement par fonds propres : il peut s’agir soit de l’autofinancement, soit des augmentations de
capital;
-et autres sources de financement : on trouve dans cette catégorie une grande diversité de financements
possibles tels que les dettes, les subventions reçues, le crédit-bail ou leasing, les financements mezzanines...
I.1.1. Le financement par fonds propres.
Les bailleurs de fonds concernés ici, sont les actionnaires. Ils sont appelés «créanciers résiduels», car le revenu
qui leur revient, est constitué par les flux économiques retirés des investissements, diminués de l’ensemble
des payements contractuels promis à toutes les autres catégories de bailleurs de fonds, soient essentiellement:
-les intérêts dus aux banquiers et aux obligataires ;
- les loyers dus aux leasers ;
-les quotes-parts sur les subventions d’investissement obtenues de la part de l’Etat et réintégrées dans l’état
de résultat.
En contrepartie de ce risque, les actionnaires bénéficient d’un pouvoir de contrôle sur la politique menée par
les dirigeants, matérialisé par un droit de vote aux assemblées générales.
Notons cependant, que tous les actionnaires ne sont pas identiques, puisqu’il existe outre les actions ordinaires,
offrant un droit au dividende et un droit au vote :
-des actions à dividende prioritaire (ADP) : les porteurs de ces titres bénéficient d’un avantage de rendement
sous forme d’un dividende prioritaire (payable avant toute autre affectation du bénéfice distribuable) qui ne
peut être inférieur au premier dividende des actions ordinaires, ni à un montant fixé lors de l’émission de
l’ADP.
Toutefois, en contrepartie du dividende prioritaire, ces actionnaires perdent le droit de vote aux assemblées
générales ;
-des certificats d’investissement (CI) : ils représentent les droits pécuniaires attachés à l’action, les droits de
vote et de présence au niveau des assemblées générales étant représentés par des certificats de droit de vote
(CDV) émis à part. La création de certificats d’investissement peut résulter soit du fractionnement d’actions
existantes, soit d’une augmentation du capital.
Créés pour permettre aux entreprises d’augmenter leurs fonds propres tout en limitant la dilution du pouvoir,
ces titres démunis de droit de vote, offrent souvent à leurs détenteurs, une rémunération supérieure à celle
d’une action ordinaire, en guise de compensation de la perte du pouvoir de contrôle. Toutefois, en matière de
valorisation, il est difficile de généraliser en disant que ces titres sont systématiquement plus chers que les
actions ordinaires, du seul fait qu’ils offrent une rémunération plus élevée et moins incertaine: ce serait en
effet ignorer la valeur du droit de vote et la décote de liquidité sur les marchés boursiers qui caractérise souvent
ces titres moins demandés que les actions ordinaires.
Si cette opération est répétée à l’infini (n ∼>∞), il n’y a plus lieu de parler de prix de revente et l’investisseur
reçoit indéfiniment des dividendes, de telle sorte que :
La formule que nous venons d’écrire, est en fait complexe, car elle implique une incertitude à plusieurs
niveaux : une incertitude sur les cash-flows futurs (les dividendes anticipés), une incertitude sur le taux
d’actualisation, et enfin une incertitude sur le prix de revente quand la durée de détention de l’action est finie.
En définitive, seul P0 est connu.
Pour résoudre ces difficultés, plusieurs hypothèses simplificatrices ont été émises par différents chercheurs,
qui ont été à l’origine de plusieurs modèles d’évaluation des dividendes. Nous en considérerons trois, qui sont:
-le modèle de Gordon et Shapiro(1956) ;
-le modèle d’Ezra Solomon(1963) ;
-et le modèle de Georges Bates (1960).
II.1.1. Le modèle de Gordon et Shapiro.
Afin de lever l’incertitude qui pèse sur les dividendes futurs, Gordon et Shapiro supposent que les dividendes
de l’entreprise ont un taux de croissance, g, constant (et une politique de distribution régulière) :
Cette écriture met en évidence les deux composantes du coût des fonds propres, à savoir :
-une composante explicite qui est le rendement anticipé de l’action (D1/ P0);
-et une composante implicite, généralement plus importante, qui correspond à la croissance anticipée des
dividendes (g).
La formule de Gordon et Shapiro peut être exprimée en fonction des bénéfices de la manière suivante, en
notant d, le taux de distribution (constant) des bénéfices, Bt :
Le modèle de Georges Bates, est le modèle le plus général de tous les modèles d’évaluation du coût des fonds
propres par les méthodes d’actualisation des dividendes. Seulement, cette complexité, fait que l’expression de
P0 contient plusieurs inconnues, qui sont : g1, g2 ,..., gn ; d1, d2,...dn et kc. Pour résoudre l’équation, il faut
réduire le nombre d’inconnues en supposant que:
-le taux de distribution des bénéfices, dt, est constant = d ;
-le taux de croissance des bénéfices, gt, est constant = g.
Or, cette simplification réduit finalement le modèle de Bates à celui de Gordon et Shapiro
Si n ∼>∞ et si g < kc, cette formule se simplifie pour donner : PER0= d.(1 + g) / (kc-g)
Cette formule permet d’obtenir de manière explicite les variables déterminantes du PER d’une société; plus
précisément, le PER est une fonction :
-croissante du taux de croissance des bénéfices;
-croissante de la capacité de distribution des dividendes, c’est à dire la rentabilité des investissements;
-et décroissante du taux d’actualisation, c’est à dire du risque de la société.
A partir de cette expression du PER, nous pouvons tirer l’expression du coût des fonds propres, kc :
Ainsi, le coût de la dette est indépendant du montant emprunté et correspond au taux d’intérêt, la rentabilité
exigée par la banque prêteuse.
III.2. Coût d’un emprunt indivis en présence d’imposition.
Nous allons compliquer ici la situation précédente, en supposant que l’entreprise est imposable à l’impôt sur
les sociétés (IS) au taux τ. Dans ce cas, étant donné que l’entreprise paie des intérêts qui sont comptabilisés
en charges, son bénéfice imposable va être diminué du montant des intérêts. Ainsi, l’entreprise ne paye pas en
réalité i.D0, mais plutôt, i.D0.(1 -τ).
Par conséquent :
Conclusion, en présence d’impôts, le coût de la dette de l’entreprise diminue. Il devient par ailleurs, différent
de la rentabilité exigée par la banque
Cette équation est problématique dans le sens où, outre kd, l’annuité a est inconnue ; il faut donc en déterminer
la valeur... Pour ce faire, on procède par itération, de la manière suivante :
Notons que dans ce cas, le coût de l’endettement pour l’entreprise, kd’, n’est plus égal au taux de rendement
exigé par les bailleurs de fonds, kd.
EXEMPLES D’APPLICATION
Application 1:
Les caractéristiques de la société S ont été les suivantes durant les cinq dernières années :
Informations liées à l’exploitation
Application 2: Une société a dégagé un bénéfice par action de 4frs au titre du dernier exercice. Elle devrait
connaître un taux de croissance des bénéfices de 8%. Elle compte en outre, distribuer en permanence 30% de
ses bénéfices. L’action de cette entreprise se vend en bourse à 25 frs.
A quel prix faudrait-il vendre cette action dans 5 ans, dans le cadre du modèle de Gordon et Shapiro pour en
retirer sur la période, une rentabilité annuelle de 17,50%?
Application 3: Un investisseur compte acheter des actions de la société S. Son conseiller financier lui indique
que ces actions rapportent actuellement un dividende de 2frs par an, et qu’elles connaissent un taux de
croissance de 8% qui durerait encore durant les 5 prochaines années; par la suite, ce taux devrait retomber
pour se stabiliser à 3%.
Sachant que cet investisseur exige une rentabilité de 15 %, à quel prix achètera-t-il les actions de la société S?
Application 4 : On considère une société qui a un coût de fonds propres de 14% et qui prévoit :
-un taux de croissance des bénéfices de 15% pendant 2 ans avec un taux de distribution de 20% chaque année;
-un taux de croissance des bénéfices de 12% avec un taux de distribution de 25% les 3e et 4e années;
-et un taux de croissance de 9 % la 5e année avec un taux de distribution de 30%.
Sachant par ailleurs, que le bénéfice à la date 0 est de 3frs par action et que l’action de la société cote 45,800
frs, déterminer le PER de revente de l’action au bout des 5 ans.
Application 5 : La société S a émis un emprunt obligataire de 100.000 titres, amortissable par annuités
constantes, sur une durée de 10 ans. Les caractéristiques de cet emprunt sont les suivantes :
-valeur nominale par titre : 10 frs
-valeur d’émission par titre : 9,5 frs
-valeur de remboursement par titre : 10,5 frs
-taux d’intérêt nominal : 11%
Sachant par ailleurs, que la société S subit des frais d’émission par titre de 150 millimes et qu’elle est
exonérée de l’impôt sur les sociétés au titre de ses bénéfices :
1°-Calculer le nombre et le montant des titres remboursés la première année.
2°-Calculer le montant de l’annuité constante.
Conclusion:
Le cas à retenir, est celui où les dettes forment la quasi-totalité des capitaux de l’entreprise (c.à.d. C ∼>0).
Dans ce cas, l’entreprise tend vers une structure optimale, mais ne l’atteint jamais, car aucune entreprise ne
peut être exclusivement financée par des dettes. Conclusion, il n’existe pas de structure financière optimale
finie, selon la théorie du bénéfice net.
Cette transformation de V2, nous permet de mettre en évidence deux termes distincts :
-X.(1 -τ), un terme aléatoire qui correspond exactement sur le marché à la rémunération des actionnaires de la
société S1 ;
-et kd.D.τ, un terme certain relatif aux économies d’impôts obtenues grâce au choix de la société S2 de se
financer par des dettes.
Sur un marché en équilibre, c’est à dire sur un marché où il ne doit pas exister d’opportunités d’arbitrage :
-X.(1 -τ) doit être rémunéré par le même taux que celui exigé par les actionnaires de la société S1, kc1τ = k1τ;
-et kd.D.τ ne peut être rémunéré qu’au taux certain kd : sur un marché parfait, il n’existe qu’un taux d’intérêt
unique et constant, kd.
Donc, sur un marché en équilibre, nous devons nécessairement avoir l’égalité suivante :
où, le gain provenant de l’endettement, D.τ, est appelé «économie d’impôt» perpétuelle. D.τ étant un terme
positif, nous pouvons conclure, qu’en présence d’imposition, la valeur de la firme est une fonction croissante
de l’endettement, ce qui signifie inversement que le coût du capital en présence d’imposition est une fonction
décroissante de L.
III.5.2. Détermination des différents coûts en présence d’IS.
En reconsidérant les deux sociétés S1 et S2, leurs différents coûts de capitaux sont :
On en conclut que le coût des fonds propres demeure une fonction croissante de l’endettement (kc2τ> kc1τ) même
lorsqu’on se place dans le cadre d’une économie imposée.
III.5.3.2. Variation du CMP du capital en fonction de l’endettement.
Nous savons que le CMP du capital d’une société endettée et imposée est k2τ’ :
Cette équation prouve que le coût moyen pondéré du capital n’est plus indépendant de la structure du capital
: il est en réalité, une fonction décroissante du levier d’endettement L.
Ainsi, même si l’endettement n’est plus neutre, il n’existe toujours pas selon M.M. de structure financière
optimale pour l’entreprise. On retrouve ainsi, le résultat de la théorie du bénéfice net qui stipule que toute
firme soit s’endetter au maximum possible, sans pour autant parvenir à atteindre une valeur minimale finie au
niveau de son coût du capital.
III.5.5. Critique de la théorie de M.M. (1963)
La théorie de M.M. de 1963 met l’accent sur l’effet positif de l’endettement (amélioration de la rentabilité des
fonds propres, kcτ), mais oublie qu’un excès d’endettement est en même temps générateur de charges
financières importantes, pouvant conduire l’entreprise à la faillite.
Ainsi, la formulation correcte de la valeur de la firme devrait être plutôt la suivante :
V2 = V1 + D.τ
-le «coût» de la faillite potentielle
Cette expression signifie que plus l’entreprise s’endette, plus sa valeur augmente, mais qu’à partir du moment
où le coût de faillite dépasse les économies d’impôts, elle a tout intérêt à ne plus s’endetter davantage, comme
le montre le graphique suivant
Ce schéma est non seulement plus réaliste que la version de M.M. de 1963, mais il implique surtout qu’il
existe bel et bien une structure financière optimale, L*, correspondant à un endettement maximal et définissant
nécessairement, un coût de capital minimal.
IV.La théorie traditionnelle (pas important)
La théorie traditionnelle, doit son appellation au fait qu’elle a précédé toutes les autres théories en matière de
structure financière. Malgré ce fait, elle demeure la théorie qui décrit le mieux le comportement des entreprises
et des marchés financiers, tels qu’ils sont observés dans la réalité. Alors que les deux théories précédentes font
des hypothèses sur la relation qui existe entre kc, kd, k et le levier L, hypothèses qu’ils essaient de justifier
théoriquement, la théorie classique, part au contraire de fonctions proches de celles réelles, c’est à dire de
comportements raisonnables, pour en déduire les conséquences sur la valeur de la firme.
Ainsi, pour :
-0 <L <L1 : les prêteurs considèrent que le niveau de l’endettement est raisonnable; ils exigent donc une
rémunération kd, constante par rapport à L;
-L > L1 : les prêteurs perçoivent une aggravation du risque financier encouru par la firme, du fait de
l’augmentation de ses charges financières. Ils exigeront donc, une rémunération de plus en plus élevée.
IV.2. Le comportement des actionnaires vis à vis de l’endettement.
Pour décrire le comportement des actionnaires, la théorie traditionnelle propose une analyse voisine à celle
faite au niveau de l’attitude des prêteurs : les actionnaires sont sensibles à l’augmentation de l’endettement, et
exigent en contrepartie de ce risque supplémentaire, un rendement plus élevé pour leurs capitaux. Partant de
ce principe, plusieurs versions ont été offertes par la théorie financière, pour décrire le comportement des
actionnaires.
IV.2.1. Première formulation.
Elle est identique à l’analyse faite au niveau du comportement des prêteurs : jusqu’à un certain niveau
d’endettement jugé raisonnable, les actionnaires ne réagissent pas à l’augmentation de l’endettement dans la
structure financière de l’entreprise, mais au-delà de ce niveau, toute endettement supplémentaire leur devient
néfaste et les pousse à exiger une rentabilité plus élevée, comme le montre le schéma suivant :
Pour :
Ce schéma traduit le comportement d’actionnaires très averses au risque puisque ces derniers réagissent
immédiatement à toute augmentation de l’endettement.
IV.2.3. Troisième formulation.
Proposée par Ezra Solomon, cette formulation distingue trois stades d’évolution de kc:
-1ère zone : pour des niveaux d’endettement modérés tels que 0 <L <L2, le coût des fonds propres, kc , est
constant;
-2e zone : pour un niveau d’endettement tel que L2< L <L2’, les actionnaires commencent à réagir à
l’accroissement de l’endettement, et exigent une rémunération croissante en fonction du levier. Cependant,
comme l’accroissement du risque est modéré, le coût kc n’est qu’une fonction linéaire de L;
-3e zone : pour L > L2’, les actionnaires jugent qu’un seuil critique a été franchi, et augmentent par conséquent
sans cesse, leurs exigences en matière de rendement, à mesure que L s’élève. La rémunération kc qu’ils
exigent, est alors une fonction croissante plus que linéaire de L.
Cette 3e formulation du coût des fonds propres se présente donc comme suit :
Conclusion : Il s’avère au vu de tous les développements précédents, qu’il n’est pas aisé de donner une
réponse précise mais surtout définitive, au problème d’existence d’une structure de financement optimale.
Selon la théorie dans le cadre de laquelle on se place, les résultats sont tout à fait différents, voire
contradictoire.
Exemples d’application
Application 1: On considère une entreprise dont les caractéristiques sont les suivantes :
-Résultat d’exploitation : X = 1 200
-Niveau d’endettement : D = 1 000 au taux de 8%
-Coût actuel des capitaux propres : 14%
Sachant que la société n’est pas imposée au titre de ses bénéfices :
1°-Déterminer la valeur des fonds propres de cette société sur le marché. En déduire le coût moyen pondéré
(CMP) du capital et la structure financière correspondante.
Application 2: Deux sociétés A et B appartenant à la même classe de risque se caractérisent comme suit :
Chaque société distribue la totalité de son bénéfice. On admet en outre, la théorie de Modigliani et Miller en
l’absence d’impôt.
1°-Un investisseur possède 800 actions B. A-t-il avantage à conserver ses titres, ou à les arbitrer contre des
actions A, en empruntant de manière à obtenir le même ratio d’endettement que la firme B?
2°-Calculer pour chaque société, le coût moyen pondéré du capital et celui des fonds propres.
3°-a/ En admettant que le cours de l’action A soit un prix d’équilibre, quel doit être le cours de l’action B pour
que l’ensemble du marché soit en équilibre?
b/ Indiquer les taux de capitalisation de chaque titre pour les deux sociétés. Commenter
D’après l’équation ci-dessus, Vt dépend directement de D't, et pourrait par ailleurs en dépendre indirectement
s’il se trouve que les termes Vt+1 ou ∆Nt.Pt+1, sont eux aussi, fonctions de D' :
1er terme : Vt+1
Nous avons :
Ainsi, Vt+1 ne dépend que des décisions de distribution des dividendes, des périodes t+1, t+2... Il est par
conséquent, indépendant de D't, variable représentant le dividende de la période t.
Parvenus à ce stade, M.M. concluent que la valeur de la firme est bien indépendante de sa décision de
distribution de dividendes sur cette même période. Mais ils poussent plus loin encore leur raisonnement, et
finissent par trouver que la valeur de la firme n’est en fait affectée ni par le dividende de l’année considérée,
ni par les décisions relatives aux dividendes futurs. En effet, nous avons :
Ainsi, M.M. parviennent à prouver que la valeur de la firme ne dépend que de ses bénéfices et de ses
investissements, et qu’elle est tout à fait indépendante de sa politique de distribution.
Remarque : Dans le cas particulier, où le taux de rentabilité, kt, exigé par le marché est constant, la valeur de
l’entreprise devient :
P0 étant le prix d’une action, la valeur de la société s’obtient en multipliant ce prix par le nombre d’actions
émises, ce qui ne change rien à la détermination du taux de rétention optimal par la dérivation de P0 par rapport
à b : ∂P0/ ∂b.
III.2.1. Le modèle de Gordon (1963).
Dans son modèle, Gordon continue à supposer comme l’a fait Ezra Solomon, que :
-H1 : le coût des fonds propres (kc) est constant ;
-H2 : le taux de rentabilité des investissements (r) est également constant.
Ainsi, selon Gordon, la valeur de la firme est fonction du taux de rétention (ou de distribution
(d = 1 -b)), ce qui prouve bien l’existence d’une politique de dividendes optimale.
1er cas : r > kc ⇒∂P0/ ∂b > 0
Dans ce cas, le taux de rendement des capitaux investis dans l’entreprise est plus élevé que le taux de
rendement offert par le marché sur ce même genre d’investissements. Les actionnaires ont donc tout intérêt à
ce que l’entreprise applique un taux de rétention de 100%, et par conséquent à ce qu’elle ne distribue jamais
de dividendes. C’est dans ces conditions qu’elle atteint sa valeur maximale.
2e cas : r < kc ⇒ ∂P0/ ∂b < 0
A l’inverse du cas précédent, le taux de rétention optimal, est ici de 0%, et le taux de distribution des
dividendes, de 100%. Ainsi, les actionnaires ont intérêt à obtenir le maximum de dividendes possibles pour
pouvoir les réinvestir à un taux plus élevé sur le marché.
3e cas : r = kc ⇒∂P0/ ∂b = 0
Dans ce cas, l’entreprise se trouve dans une situation où ses actionnaires sont totalement indifférents entre
recevoir ou non des dividendes : il y a donc absence d’une politique de dividendes optimale.
Conclusion : Il est clair d’après cette analyse, que nous nous trouvons devant des situations extrêmes qui
contredisent la réalité des marchés financiers, puisqu’en pratique, la majorité des firmes choisissent de
distribuer une partie strictement comprise entre 0 et 100% de leurs bénéfices. Il est donc nécessaire de renoncer
aux hypothèses restrictives du modèle de Gordon afin d’obtenir des résultats plus crédibles.
Conclusion : Aussi bien les modèles théoriques que les régressions empiriques, échouent à donner une
réponse définitive et irréfutable à la question de l’existence ou non d’une politique de dividendes optimale.
Le problème reste donc, entièrement posé.
Cette figure désigne le déroulement de l’opération de leasing entre les trois intervenants, les numéros figurant
correspondants aux étapes suivantes :
(1)- Choix du matériel ; (2)- Contrat de leasing ; (3)- Commande du matériel ; (4)- Livraison; (5)- Règlement
du prix ; (6)- Paiements des loyers.
B. Crédit-bail opérationnel
Appelé aussi renting, c’est une opération de location d’une période plus courte de l’ordre de trois ans
ou moins, dont la durée de la location est inférieure a la durée de vie économique du bien, ce qui ne permet
pas un amortissement intégral du bien. Habituellement une valeur résiduelle de bien financé apparait en fin de
contrat. Le contrat de ce type de leasing ne peut pas assortir d’une option d’achat ou d’une promesse de vente.
1- Crédit fournisseur :
C’est l’octroi de délais de paiement. Les délais de règlement accordés (généralement de 30 à 90 jours) par
les fournisseurs constituent une forme de crédit inter-entreprises qui permet de financer partiellement le
BFR, car il compense en partie le délai accordé aux clients de l’entreprise.
Bien que cette option ne nécessite pas de formalités, l’entreprise risque d’être dépendante de ses
fournisseurs. En outre, le fournisseur court lui-même le risque d’insolvabilité de son client. Le coût de
l’utilisation du crédit client est celui de la perte des escomptes de règlement liés au paiement comptant.
2- Escompte d’un effet de commerce :
Il s’agit d’un crédit accordé par une banque permettant de recevoir à l’avance le montant d’une créance
client. Il consiste à négocier cet effet avant son échéance.
EXEMPLE D’APPLICATION
EXERCICE 1 : Le responsable de la société X vous demande de le conseiller sur le choix de financement
d’un investissement de 2 000 000fcfa très rentable pour lequel il est possible :
-Soit d’augmenter le Capital.
- Soit de conclure un contrat de crédit-bail.
Le projet est amortissable linéairement sur 4 ans.
Le coût total de crédit-bail est de durée de 4 ans et donne lieu à des redevances trimestrielles de 160 000fcfa
chacune. En admettant que l’augmentation du Capital n’entraîne pas de frais et que :
-Le taux d’actualisation est de 10%.
- L’impôt sur société est de 30%.
1-Determiner le montant de financement par le crédit-bail (prendre VRn= 849 000)
2-Faire le choix de financement en fondant votre choix sur les décaissements réels entrainés par chacune des
sources de financement envisagées.
EXERCICE 2 : Pour financer un matériel de 300 000 amortissable en dégressif sur 5 ans, une entreprise a le
choix entre :
- Emprunt de 240 000 ; Taux d’intérêt de 10% ; Remboursable en 5 ans par annuités constantes et un
autofinancement de 60 000.
-Crédit-bail sur 5 ans ; loyer annuel égale à 80 000. En reconnaissant le taux actualisé de 6% et l’impôt sur
société de 30%.
Quel choix doit être effectué en se basant sur les sorties de fonds réels entraînées par chacune des formules.