U.E. 4.2 S3 Soins Relationnels PIAZZI MANNINO SABRINA

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Institut de Formation en Soins Infirmiers du groupement de

Coopération Sanitaire du Pays d’Aix

Année universitaire 2020 – 2021


Promotion 53

U.E. 4.2 S3 : Soins Relationnels


Analyse d’une situation de soins en EHPAD
Référent du groupe : Mme MUNIER Blandine et Mme REYMOND Gersende

Cadre réservé à l’évaluateur

Présenté par :

Sabrina PIAZZI MANNINO

Remise des travaux : semaine 5


SOMMAIRE

Introduction Page 1

I. Présentation du contexte Page 1

1.1 Présentation de la structure Page 1

1.2 Présentation de la personne soignée Page 1 à 2

1.3 Description de la situation Page 2 à 4

II. Réflexion, Questionnement et concepts en lien avec la situation Page 4 à 5

2.1 La relation de confiance Page 5 à 6

2.2 L’authenticité/La congruence Page 6 à 7

2.3 Les mécanismes de défense Page 7 à 8

III. Analyse de la situation de façon anthropologique Page 8 à 9

Conclusion Page 9

Bibliographie Page 10
Introduction
Le soin, la relation, la relation de soin, la relation de confiance….tant de mots qui font
écho et qui nous paraissent évident voir facile à « appliquer ». Mais entre la théorie et la
pratique, qu’en est-il vraiment sur le terrain ? comment établir une relation de confiance
ou tout simplement, une relation, quand l’autre n’en veut pas ou du moins semble au
première abord ne pas en vouloir ? La situation à laquelle j’ai été confronté m’a mise en
difficulté dès mon premier stage et m’a posé nombres de questions. C’est pourquoi j’ai
décidé de l’analyser pour prendre du recul sur ce qui s’est passé dans un premier temps
mais aussi pour pouvoir améliorer ma posture professionnelle à l’avenir.

I) Présentation du contexte
1.1 Présentation de la structure
J’ai effectué mon premier stage de première année (Semestre 1) dans un EHPAD privé
(USLD) de 80 résidents situé à 20 minutes au sud d’Aix en Provence.
Dans cet EPHAD on y retrouve notamment des unités spécifiques comme une unité
Alzheimer composé de 11 chambres (Cantou) et un PASA (pôles d'activités et de soins
adaptés) qui a pour but d’accueillir durant la journée les résidents de l’EHPAD atteints
de la maladie d’Alzheimer ou apparentée souffrant de troubles modérés du
comportement. Des activités sociales et thérapeutiques y sont proposées dans un
environnement spécialement aménagé pour être rassurant et apaisant.

1.2 Présentation de la personne soignée


Cette patiente est entrée en USLD le 1 juin 2017, ses enfants vivant loin pour la plupart,
la pensaient plus en sécurité dans un hébergement spécialisé.
Mme A. est une patiente âgée de 90 ans, originaire de Paris et ancienne boulangère. Elle
est de religion témoin de jéhova.
Mme A a été marié 2 fois et a eu 8 enfants, 4 enfants de sa première union, divorce et ne
revoit plus ses enfants puis se remarie et a à nouveau 4 enfants de sa deuxième union dont
un fils décédé d’un accident de la route. Son deuxième mari était alcoolique et violent.
Mme A est une personne de forte corpulence, elle mesure 1M75, son IMC est de 34 ce
qui signifie que Mme A est en obésité modéré.
Elle se déplace en fauteuil roulant et est capable de faire sa toilette seule du haut de son
corps. Elle présente de léger trouble cognitif, des troubles thymiques d’ordre dépressif.
Au niveau comportemental, c’est une dame plutôt négative et critique aussi bien à
l’encontre de ses enfants que du personnel de l’établissement. Elle présente des difficultés
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pour créer des liens sociaux au sein de la structure, s’isole beaucoup dans sa chambre
malgré les sollicitations car elle n’apprécie pas trop la compagnie, les bruits environnants
qui peuvent subvenir comme les cris de certains résidents. Elle n’arrive pas à s’acclimater
à sa nouvelle vie et dit régulièrement qu’elle souhaite partir de l’EHPAD. Elle entretient
des difficultés relationnelles avec ses enfants et en particulier avec une de ses filles.
Au niveau salutaire, Mme A est une personne qui a été classé en GIR 2 ce qui signifie
que cette dame fait partie des personnes confinées au lit ou au fauteuil, dont les facultés
mentales ne sont pas totalement altérées, et qui ont besoin d’une prise en charge pour la
plupart des activités de la vie courante.
Elle souffre particulièrement de dépression, l’équipe essaie donc de la stimuler en lui
proposant des activités pour éviter le repli sur soi très présent chez cette dame. Mme A
souffre d’arthrose, d’érysipèle, d’hypothyroïdie, d’infections urinaires à répétition, de
thrombose veineuse profonde et de prolapsus anale. Elle est très souvent agitée durant la
nuit, elle entend de la musique et des voix.
Lors de ses soins, Mme A montre assez régulièrement aux personnels son
mécontentement qui est dû au turn over interne à l’équipe. En effet Mme A étant une
personne extrêmement pudique a beaucoup de mal à s’adapter aux nouvelles personnes
et à devoir se réhabituer à une nouvelle pratique du soignant mais aussi à devoir remontrer
son corps à des inconnus.

1.3 Description de la situation


La situation se déroule un matin lors de ma troisième semaine de stage. Ce jour-là, la
structure est en manque d’effectif au niveau des aides-soignants, on me demande alors de
faire la toilette de Mme A en plus des 3 personnes que je dois prendre en charge.
Ayant déjà vu Mme A et connaissant ses réticences concernant la toilette faite par une
autre personne que celles dont elle est habituée, je demande alors à l’équipe si Mme A va
être d’accord pour ça. L’équipe me répond qu’elle n’aura pas vraiment le choix car ils
vont être en retard sur les toilettes autrement. Je me dirige donc dans le couloir en
direction de la chambre avec une certaine appréhension sur la suite, je tape à la porte et
me présente à nouveau, Mme A est assise sur son lit, les cheveux ébouriffés et un air qui
en dit long sur son mécontentement de me voir débarquer dans sa chambre, moi la
stagiaire qu’elle n’a pas eu vraiment l’occasion de connaitre avant. Je me dirige vers elle
et lui demande si ça va, si elle a bien dormi (à vrai dire je me sens en fait un peu
décontenancée car je sais que Mme A est une résidente pas très « facile », qui a des
affinités particulières avec certains aides-soignants et que surtout, elle est très pudique et
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refuse tout soignant extérieur dont elle n’est pas habituée). Elle me répond vaguement
comme si ma présence l’ennuyait fortement, je la sens agacée. Je décide alors de lui
expliquer ma présence dans la chambre : « Mme A, je suis là pour vous aider à faire votre
toilette aujourd’hui car les aides soignant sont un peu débordés ce matin, si ça vous
dérange pas évidemment, sinon il faudra attendre un peu plus longtemps pour que
quelqu’un d’autre vienne vous la faire ce matin », Mme A me répond que c’est bon,
exceptionnellement elle veut bien que je me charge de sa toilette ce matin car elle n’aime
pas attendre. Je l’aide alors à passer du lit à son fauteuil percé et nous nous dirigeons dans
sa salle de bain et l’installe devant le lavabo. Là elle m’explique qu’elle n’a pas besoin de
moi pour le moment, qu’elle peut faire la toilette du haut seule et me demande de revenir
dans 10 minutes pour faire le bas du corps. A ce moment-là, alors que je pensais
maladroitement que Mme A était pleinement d’accord pour que j’intervienne dans sa
toilette, quand tout à coup, elle se retourne et me dit « Je vais partir si ça continu, on me
laisse tomber comme d’habitude…et pourquoi ils viennent pas me faire à moi et vous
envoient pas faire les autres ? », je comprends que le soin ne va pas bien se passer si nous
n’arrivons pas à communiquer et si je n’arrive pas à lui faire comprendre qu’on ne la
laisse pas de côté en m’envoyant, qu’elle est aussi importante que n’importe quel résident.
Je m’approche alors d’elle et je me dis qu’il faut que j’agisse comme j’aurais aimé qu’on
agisse avec moi, je m’accroupis devant elle et lui dit « Mme A, je sais que ce n’est pas
facile pour vous et je le comprends, c’est pas forcément facile pour moi non plus de
prendre la place de la personne qui s’occupe de vous habituellement mais aujourd’hui
exceptionnellement on m’a demandé de venir vous aider, on ne se connait pas encore
mais ça peut être un moment que l’on peut prendre pour le faire, je ne sais pas comment
vous procéder pour la toilette, il faudra juste me guider et m’expliquer les choses et ne
pas hésiter à me le dire si ça ne va pas »
Je vois alors son visage se décrisper un peu et perçois même une esquisse de sourire, elle
me répond alors que c’est d’accord et de repasser tout de même dans 10 minutes, je
m’exécute.
En revenant dans sa chambre environ 10 minutes après, elle me dit que c’est bon on peut
commencer la toilette du bas du corps, j’essaie alors de la faire participer un maximum
dans la réalisation du soin, lui demande régulièrement si ça va, nous commençons à parler
ensemble, je lui pose des questions sur sa vie, ses enfants, les activités qu’elle pratique
dans la structure…je m’aperçois tout de même qu’elle garde une certaine retenue et que
certains sujets la mettent mal à l’aise, de tout évidence elle n’aime pas parler d’elle ou en
tout cas elle ne veut pas trop m’en dire. En voulant nettoyer ses fesses sur la chaise percée,
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je m’aperçois qu’elle a de gros hémorroïdes je la préviens alors que je risque de lui faire
mal en nettoyant et que j’en suis désolée d’avance, elle me regarde alors d’un air que je
ne saurais qualifier et me réponds que c’est gentil de penser à elle, que d’habitude les
autres soignants ne s’en préoccupent pas, ce à quoi je ne lui réponds pas. En la rhabillant,
elle s’aperçoit qu’elle a sali un peu la douche avec des excréments et s’en excuse à
plusieurs reprises, je lui explique que ce n’est pas grave et qu’elle n’a pas à être désolé,
elle me répond que c’est peut-être pas grave pour moi mais ça l’est pour elle et surenchérit
en me disant « vous savez, c’est dur la vieillesse… » avec un air mélancolique, ce à quoi
devant son émotion, je n’arrive pas encore à répondre ni même la rassurer, je me sens
démuni à ce moment-là. Nous finissons l’habillage, je lui mets ses chaussettes et ses
chaussures, elle se transfère sur son fauteuil roulant, je lui demande alors si elle veut que
je la descende en salle, elle me répond que ce n’est pas la peine qu’elle est très bien là
seule, je m’approche vers elle et lui demande si à l’occasion cela la dérangerais si je venais
discuter avec elle pour qu’on puisse se connaitre un peu mieux, elle reste un peu abasourdi
par cette demande sur le moment mais après quelques seconde je vois de la joie sur son
visage et me dit alors que c’est volontiers. Je quitte alors la chambre et continue le reste
de mes toilettes.

Lors des échanges de groupes j’ai fait le choix de recentrer mon questionnement sur une
problématique unique qui est :

En quoi une meilleure connaissance du patient au niveau biologique psychologique


et social peut améliorer ou non le déroulé du soin ?

II) Réflexion, questionnements et concept en lien avec la situation


Même si une année s’est écoulée entre ce premier stage et ce devoir, je m’en souviens
comme si c’était hier.
En effet, cette personne en situation de vulnérabilité qui s’en remettait à moi pour l’aider
à pallier à un certain handicap dans son autonomie et sa prise en charge m’a posé nombres
de questions, à tel point qu’aujourd’hui encore subsiste des interrogations :
Dans un premier temps vis à vis de ma place :
Quelle est ma place au milieu de tous ces soignants ?
Est-elle légitime pour cette dame ?

Puis dans un dernier temps vis-à-vis de la patiente :


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Comment me positionner sans brusquer la résidente ?
Comment lui donner confiance en moi en si peu de temps ?
Comment prendre soin de la patiente quand celle-ci n’est pas réceptive à ma venue?

C’est pourquoi j’ai voulu revenir sur certains points de cette situation en m’appuyant de
concept ci-dessous :

2.1 La relation de confiance


Avant toute chose, il me semble essentiel de définir ce qu’est une relation puis ce qu’est
la confiance pour comprendre le sens et les valeurs de ses deux mots.
Relation vient du mot latin « relatio » qui est l’action de rapporter un fait, un témoignage
ou encore : lien, rapport.
Selon le Petit Robert, c’est « tout ce qui, dans l’activité d’un être vivant, implique une
interdépendance, une interaction dès lors qu’une modification de l’un entraîne une
modification de l’autre ».
Selon A.Manoukian et A Massebeuf « La relation est une rencontre entre deux personnes
au moins, c'est-à-dire deux caractères, deux psychologies particulières et deux histoires.
».
Confiance vient de confier du latin condidere : cum, "avec" et fidere "fier". C’est le fait
de remettre quelque chose de précieux à quelqu'un, en se fiant à lui et en s'abandonnant
ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi.
On comprend bien là l’importance de ce mot qui devient alors la base de toute relation
saine et pérenne. La confiance n'est cependant pas automatique, elle se gagne au cours
d'échanges et de preuves.
En tant que professionnel de santé, on constate que la relation soignant-soigné s’établi
réellement lors de la mise en confiance, lorsque le patient apprend à nous connaitre, et
lorsque celui-ci est parvenu à nous évaluer. En effet la notion de confiance renvoie au
sentiment de sécurité, de celui qui se fie à quelqu'un. Alors comment pouvons-nous
demander à un patient de se sentir en sécurité, de se fier à nous alors qu’il ne nous connait
pas ?
Dans cette situation, il était difficile pour Mme A de me faire confiance et de se sentir en
sécurité physique et morale, moi la stagiaire là depuis seulement 3 semaines. Comment
la rassurer et lui permettre d’accéder à un bout de moi en tant que personne et pas
seulement en tant que soignant pour faire en sorte qu’elle me laisse l’aider pour son soin

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de façon plus sereine ? Comment établir cette fameuse relation de confiance en aussi peu
de temps ?
Je n’avais pas d’autres choix à ce moment-là que de me montrer authentique avec elle
pour qu’elle puisse voir en toute neutralité qui j’étais car après tout la relation soignant-
soigné vise avant tout le bien-être et la santé tant physique que moral.

2.2 L’authenticité/La congruence


Congruence vient du mot latin congruentia qui signifie accord, conformité. La congruence
est une des qualités principales à avoir pour une personne selon le thérapeute Carl Rogers.
Selon Carl Rogers, la congruence est la « capacité à être correctement en contact avec la
complexité des sentiments, des pensées, des attitudes qui sont en train de circuler en lui
tandis qu’il cherchera à suivre à la trace les pensées, les sentiments de son client ».
L’aidant manifeste alors sa capacité de demeurer lui-même dans ses échanges avec la
personne soignée.
Je me rappelle de ces mots prononcés par Mme A après sa toilette, que c’était gentil de
penser tout au long du soin à elle et que par habitude les autres soignants d’après elle ne
s’en souciaient plus. J’avais donc dans un certain sens, accompli ce que je m’étais fixé en
évitant ce côté « blindage » et en essayant de garder au maximum cette notion d’empathie
mais surtout d’humaniser ce soin rendu si banal en ne montrant alors que « moi » ma
personne dans sa globalité.
La toilette n’est pas un soin anodin, il est un moment privilégié entre le soignant et le
soigné en effet il est souvent initiateur d’une entrée en relation, parfois même selon son
déroulé d’une relation de confiance. Il était important pour elle et moi à ce moment-là
que nos barrières tombent et que nos caractères se rencontrent, que l’on se connaissent
mais aussi qu’on s’apprivoise, car il ne suffit pas d’arriver avec son statut de soignant
pour être accepté comme tel et pouvoir établir une relation, c’est le regard et le respect de
l’autre qui nous instaure dans notre rôle. De plus, Mme A est une personne relativement
autonome et dynamique qui conserve des facultés cognitives et qui a donc pleinement
conscience de ce qui se passe en elle et autour d’elle durant ses soins, elle s’assure de
mon intégrité et par là même si je vais être un soutien pour elle.

2.3 Les mécanismes de défense


On a coutume de dire que le corps est bien fait, moins de dire que l’inconscient aussi et
pourtant. L’inconscient, le conscient qu’est-ce que c’est ? Nous sommes dotés de facultés
spirituel parfois insoupçonné, comme le fait que sans y réfléchir nous prenons des
6
décisions ou en tout cas sans y avoir réfléchi de façon consciente. Comment alors parler
du conscient et du subconscient sans parler du grand psychanalyste Freud ? En effet pour
Freud la conscience est défini « comme le lieu des pensées et émotions rationnelles, et
l'inconscient comme celui de l'irrationnel ». Cette théorie a été remise en question par les
psychologues cognitifs contemporains pour qui « les deux types de processus coopèrent
pour répondre aux exigences de notre espèce ». En effet, au niveau de notre corps,
l’inconscient joue un rôle par exemple sur notre respiration qui est incontrôlée, ou sur
l’apprentissage de notre mémoire sans qu’on ne s’en rende compte. L’inconscient est
notre garde du corps au quotidien, il est le protecteur de notre intégrité physique, il nous
permet de mettre en place des automatismes, des réflexes salvateurs.
Pour nous protéger des différents agresseurs extérieurs et afin de prémunir l’individu
d’une éventuelle souffrance, l’inconscient à mit en place des mécanismes de défenses.
Pour Laplanche et Pontalis : « les mécanismes de défense constituent l’ensemble des
opérations dont la finalité est de réduire, de supprimer toute modification susceptible de
mettre en danger l’intégrité et la constance de l’individu biopsychologique. Ils prennent
souvent une allure compulsive et opèrent au moins partiellement de façon inconsciente ».
Ihilevich et Gleser décrivent cinq styles de défense suffisamment généraux pour inclure
tous les mécanismes identifiés dont :
« Se tourner contre l'objet : Dans ce style, les conflits internes et les menaces externes
sont gérées par une attaque excessive et inappropriée dirigée contre la source réelle ou
présumée du danger perçu. Cette stratégie remplace l'expérience de se sentir menacé par
celle de menacer, ce qui crée une illusion de pouvoir qui soutient le bien-être du sujet.
Des défenses comme l'identification à l'agresseur et le déplacement appartiennent à ce
style défensif ».
Dans cette situation Mme A est agressive, plusieurs raisons à cela :
- Elle ne se sent pas bien dans sa peau, dans ce corps qu’elle ne reconnait plus.
- Elle se retrouve dans une institution où elle pense qu’on ne prend pas en compte
ses considérations.
- Les règles institutionnelles mettant en conflit ses valeurs, ses droits morales et
sociales.
- Un passé douloureux, 2 mariages ratés, des enfants qu’elle ne revoit plus, une fille
avec qui elle est en conflit, un enfant décédé…
Sa douleur est palpable, Toutes ces raisons peuvent étayer son retrait sur soi quotidien,
son isolement vis-à-vis des autres résidents et son agressivité sur le personnel soignant
qui démontrent bien ici les styles de défense : identification à l’agresseur et le
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déplacement. En effet on ne sait pas à quel degré cela affecte son subconscient mais il est
évident que les traumatismes vécus au cours de sa vie, influent sur ses réactions
d’aujourd’hui et qu’ici le personnel soignant notamment peut représenter une sorte de
défouloir.

III) Analyse de la situation de façon anthropologique

L’analyse de cette situation m’a poussé à aller plus loin dans mes recherches afin de
mieux connaitre la place de nos ainés dans différentes cultures. En effet la culture
influence considérablement notre manière de penser et d’interagir entre génération.

Au détour de recherche je me suis aperçu que plus le pays était industrialisé moins l’image
de la personne âgée était positive. En effet dans nos pays occidentaux, personnes âgées
rime avec maladie, dégénérescence, laideur du corps, déclin….ce qui est clairement en
opposition avec l’image que veut véhiculer la société de la beauté et la jeunesse à tout
prix ainsi que de la performance. La personne âgée nous renvoie alors une chose
inéluctable : la vieillesse et la mort qui nous attend.

En résumé, dans nos pays occidentaux « Pour qu'elles constituent une véritable force
dynamique dans la société, les personnes âgées doivent, en outre, pouvoir bénéficier
d'une formation continue, y compris aux nouvelles technologies, et des opportunités
d'emploi sur le marché du travail. A cet égard, l'accent a également été mis sur le fait
qu'une vieillesse réussie dépend des choix faits dans la jeunesse. Pendant toute sa vie,
l'individu doit veiller à préserver sa santé physique et mentale, conserver ses biens
familiaux et sociaux, prendre soin d'épargner et actualiser ses compétences
professionnelles si nécessaire, afin d'assurer son bien-être jusqu'à la vieillesse ».

Tant disque dans les pays non industrialisés, le rapport avec la vieillesse est au plus juste,
il est respecté. En Afrique et en Asie par exemple où les « vieux » sont considérés comme
des sages bienveillants, où leur mort est vécu comme une perte inestimable. Il n’est alors
pas question de biens à léguer mais plutôt de savoir et de sagesse transmise.

On peut par ailleurs constatés un nombre moindre de personnes âgées noir en EHPAD
que de blancs. Les enfants préférant souvent prendre soin eux-mêmes de leurs parents,
mettre une personne âgée en institut est perçu pour eux comme une démission de la
famille ou de la société.

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Conclusion

Pour conclure, ce travail m’a permis de comprendre une situation qui me semblait
complexe et qui sur le moment m’échappait. Il m’a permis aussi de comprendre à l’aide
de concept ce qui a été mis en jeu à ce moment-là et de pouvoir analyser la situation de
façon plus détaché, sous un œil plus professionnel et de prendre du recul quant à celle-ci.
Les échanges lors des groupes de paroles m’ont permis d’étoffer mon sujet et d’y voir
pour certains aspects, des éléments de façons plus clairs et d’avoir aussi le ressenti des
autres étudiants sur ce qui m’a posé problème.
D’innombrables facteurs à mon sens sont à prendre en considération en ce qui concerne
la notion de relationnelle, il s’agit avant tout de respect de la personne, de son intégrité,
de conserver ce qu’elle est avec ses croyances et ses valeurs profondes. En effet se mettre
à la place de cette personne qui a eu une vie, une histoire, une jeunesse et dont le temps
est passé certes mais y a laissé des marques plus ou moins profondes quels soient physique
ou psychologique. Ces hommes et ces femmes qui ont perdus parfois leur mari/ femmes,
parfois même des enfants, qui étaient autrefois à notre place, beau, avec une totale
jouissance de leur corps et de leurs vies et qui se retrouvent dans un corps qu’ils ne
reconnaissent plus et qu’ils subissent pour certains. En tant que futur soignante je voudrais
avoir toujours à l’esprit ce devoir et cette situation enrichissante qui donne tout son sens
à la phrase suivante d’un de nos formateurs de l’IFSI : « il faut prendre toujours en compte
le patient dans sa fonction holistique si vous voulez devenir un bon soignant »

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Bibliographie

Moodle GCSPA Aix en provence, Cours S2 : « 4.2 S2 Intro à la relation de soin.pdf »


https://www.lepsychologue.be/articles/congruence-acceptation-empathie.php
https://www.eneo.be/images/analyses/2012/2012-
06_les_attitudes_par_rapport_aux_aines_en_fonction_des_cultures.pdf
Moodle GCSPA Aix en provence, Cours S2 : « 4.2 S2 Relations de soin difficile »
https://www.pourlascience.fr/sd/neurosciences/notre-inconscient-controle-nos-
comportements-7786.php
Cairn : concepts les mécanismes de défense.pdf
https://www.un.org/press/fr/1999/19991005.ag935.html

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