Chapitre II1

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Chapitre II Danger du courant électrique

Chapitre II :
Danger du courant électrique

II.1 Le réseau électrique


Le courant électrique est produit dans les centrales électriques (hydroélectriques, nucléaires,…..)
par des alternateurs.
Pour limiter les pertes par effet joule, la tension alternative produite est transportée vers les lieux
d’habitation par des lignes à haute tension de 200000 à 500000 volts puis par des lignes moyennes tension.
Avant d’être distribuée aux usagers, elle est abaissée de 20000V à 220V par des transformateurs.
Trois types d'électricité responsable d'accidents humains
 l’électricité domestique de basse tension (220 volts [V] monophasés et 380 V triphasés) présente dans
l’environnement urbanisé ;
 l’électricité industrielle haute (trains 1200 à 30000 v en continu) et basse tension (TPG 750 Volts en
continu) ;
 l’électricité naturelle, dont la foudre est la forme majeure. Elle peut libérer en quelques millisecondes 10 à
25 000 ampères (A) sous une tension de 10 à 100 millions de volts en quelques millisecondes . La foudre
est responsable de 10 à 20 décès par an en France, dix fois plus aux USA.
 < 1000 V = basse tension : accidents domestiques (55 %), 1/3 d'enfants.
 > 1000 V = haute tension accidents de travail (45 %), morbidité majeure, 25 à 71 % d’amputations,
séquelles neurologiques et psychologiques très invalidantes fréquentes.

II.2 Du courant mais pas trop


Les effets de l'électricité dépendent du courant et de son trajet. Un courant électrique, c'est des
électrons qui s'entrechoquent. Dans le corps, ce phénomène se produit naturellement. Pour commander les
muscles, lire, écouter, toucher ou même penser, notre cerveau reçoit et émet des signaux électriques et
chimiques. De plus notre cœur possède des cellules spéciales produisant des impulsions électriques
nécessaires à son fonctionnement.
D'ailleurs, les médecins enregistrent cette électricité : c'est l'électroencéphalogramme, pour le
cerveau ou l'électrocardiogramme pour le cœur. Mais s'il produit son propre courant électrique, le corps
humain ne peut pourtant pas supporter l'électricité délivrée par le secteur.
 Le corps humain et sa conductivité
Le corps humain est un mauvais conducteur (il donnerait un résultat négatif avec le test de
conductivité) mais il n’est pas totalement isolant et peut quand même être parcouru par un courant
électrique (vous pouvez voir le cours de 5eme sur les conducteurs et isolants).

II.3 Les principaux effets du courant électrique sur l'homme


II.3.1 Contraction, fibrillation
Un trop fort courant, à partir de 20 milli ampère, et le système neuro musculaire est perturbé : tous
les muscles se contractent, au risque de bloquer la respiration et de causer la mort par asphyxie.
Un courant encore plus fort, 100 à 300 mA, et les cellules du cœur s'emballent. Les petites
contractions rapides de ce muscle sont inefficaces pour irriguer le corps. c'est la fibrillation cardiaque, dont
les effets sont presque toujours irréversibles, même en quelques secondes.
II.3.2 Brûlures
Brûlures électriques de la peau et des yeux (en cas d'arc électrique) mais aussi des organes internes
(nécrose des muscles, thrombose des petits vaisseaux...).

II.4 Volts ou Ampères


On a coutume de dire que ce n’est pas la tension (volts) qui tue, mais plutôt l’intensité (ampères)
Les deux sont liées par la loi d’Ohm. Le facteur décisif est la résistance du corps humain, essentiellement
variable selon :
 Les individus

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 L’humidité de la peau
 Et le « circuit » qu’emprunte le courant dans le corps.
Si la résistance est telle que le courant dépasse la valeur de 10 ou 20 mA (milli ampère) alors la
mort peut survenir. On peut toucher par exemple une source de tension de 12 V capable de débiter des
centaines d’ampères sans danger car alors le courant dans le corps reste faible.

II.4.1 Effet des ampères sur le corps


Ce qu’il faut savoir également, c’est que le courant qui traverse le corps humain (75 % d’eau) est
dangereux suivant son intensité :
 Le seul de perception du courant électrique s'établit à partir de 0.5 à 3 mA suivant les individus
 A ≃ 10 mA le courant alternatif devient dangereux, ce seuil n'existe pas en continu
 30 mA ~ est une intensité potentiellement mortelle, la respiration devient impossible !
 50 à 75 mA ~ peut engendrer une fibrillation ventriculaire irréversible
 Enfin, 1 A traversant le corps humain engendre un décès quasiment instantané !

Fig.II.1 Seuils de danger du courant électrique Fig.II.2 : Seuils de danger du courant électrique
Alternatif continu

Les seuils de danger du courant continu sont légèrement décalés par rapport au courant alternatif
et pour d’autres indéterminés.
Bien que le risque de fibrillation cardiaque soit 3,75 fois plus petit, les brûlures sont plus profondes.
Les moments de la mise sous tension et la coupure du courant sont les plus dangereux. De plus, le passage
du courant continu dans le corps humain provoque un phénomène d’électrolyse.

II.5 Les conséquences sur le corps humain


Comme pour un récepteur classique, le corps humain, lorsqu’il est soumis à une tension, est
parcouru par un courant électrique.

II.5.1 Ordre de gravité des effets du courant électrique


II.5.1.1 Électrisation ou électro-traumatisme
Effet physiologique et physiopathologique dû au passage du courant électrique à travers
l’organisme lorsqu’il y a eu contact direct ou indirect avec une pièce sous tension.
II.5.1.2 Électrocution
Mort immédiate consécutive au passage du courant électrique dans le corps.

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Fig.II.3 Electrocution

II.5.2 Nature de l’effet du courant électrique

Fig.II.4 effet du courant électrique

II.6 Les effets physiopathologiques du courant électrique


II.6.2.1 Effets excitomoteurs
En 1786, Galvani (physicien italien) découvrit que les muscles d’une grenouille écorchée se
contractaient au passage d’un courant électrique. Le courant électrique qui circule dans le corps humain va
commander la contraction des muscles à la place du cerveau, que ce soient ceux des membres ou de la cage
thoracique. Les effets excitomoteurs sont dûs à l’action directe du courant sur les muscles ou sur les nerfs
lors du passage du courant (secousse électrique) : contraction musculaire avec inhibition ou projection,
tétanisation des muscles respiratoires, fibrillation ventriculaire.
II.6.2.2 Effets thermiques
 Brûlures électrotechniques
Elles sont dues à l’énergie dissipée lors du passage du courant dans l’organisme qui atteint
particulièrement les muscles.
Les brûlures sont plutôt localisées aux mains pour les accidents en basse tension, multiples et
étendues pour les accidents en haute tension
 Brûlures indirectes par arc
Elles sont dûes également à l’effet joule produit lorsqu’un arc s’est formé ; elles se localisent le plus
souvent sur les mains et le visage.
 Brûlures par contact
Elles sont dûes à l’échauffement d’un élément conducteur parcouru par un courant électrique.
II.6.2.3 Inhibition des centres nerveux
Dû au passage d’un courant par le bulbe rachidien (partie inférieure du tronc cérébral), l’inhibition
des centres nerveux (arrêt respiratoire et/ou cardiaque) ne peut avoir lieu que si un courant très important

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passe par le bulbe, ce qui est très rare.


II.6.2.4 Tétanisation
Il s’agit d’un phénomène réversible. C’est une contraction musculaire involontaire de certains
muscles. Le courant alternatif en Europe, de 50 périodes par seconde, tétanise les muscles, car 40
excitations par seconde suffisent pour établir une tétanie parfaite.
II.6.2.5 Fibrillation cardiaque
Une fibrillation est le trouble du rythme cardiaque le plus commun perçu par
une arythmie cardiaque. Pouvant passer inaperçue sans causer de symptôme, elle est souvent associée à des
palpitations, des évanouissements, des douleurs thoraciques ou une insuffisance cardiaque congestive. Il
faut distinguer la fibrillation auriculaire (ou atriale) de la fibrillation ventriculaire.

Fig.II.5 Schéma pour la fibrillation auriculaire sur base d'un rythme cardiaque normal:

Dans la fibrillation auriculaire, les ondes P, qui représentent la dépolarisation des oreillettes, sont
absentes.
 Fibrillation auriculaire:
La fibrillation auriculaire est l'arythmie cardiaque la plus fréquente dans la pratique clinique. Elle
est une maladie caractérisée par des battements atriaux non coordonnés et non organisés, produisant un
rythme cardiaque rapide et irrégulier (rythme cardiaque irrégulier). Les problèmes de fibrillation peuvent
être gérés par un défibrillateur cardiaque.
 Fibrillation ventriculaire:
La fibrillation ventriculaire est rapportée à un trouble du rythme cardiaque qui présente
une morphologie rapide (plus de 250 battements par minute), irrégulière et chaotique et conduit
irréversiblement à la perte totale de contraction cardiaque, avec un manque total de pompage du sang et
donc à la mort du patient.
Le seul traitement efficace est la défibrillation, qui consiste à donner un choc électrique de courant
continu qui dépolarise simultanément tout le cœur, provoquant à la suite et après une pause, une activité
électrique normale ou au moins efficace. L'efficacité de ce traitement diminue avec le passage des minutes.
S'il est provoqué tôt (avant cinq minutes), le taux de survie est de 49-75% et descend chaque minute par 10-
15%.
I.7 Paramètre d’influence du courant humain
Les différentes réactions physiopathologique rencontres
lorsqu’un courant électrique traverse le corps dépendent du plusieurs
facteurs :
 Z : Impédance du corps humain ;
 Uc : tension appliquée au corps, tension de contact ;
 Ic : courant qui circule dans le corps humain, courant de choc ;
 t : temps de passage du courant dans le corps ;
 La pression de contact ;
 La fréquence du courant ;
 Le trajet du courant.
Fig.II.6 Paramètre d’influence du courant
humain

Les règles de sécurité des personnes imposées par la norme NFC 15-100 sont établies à partir des

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trois relations t = f(Ic), t = f(Uc) et R = f(Uc).


II.7.1 L’intensité du courant par rapport au temps de passage
Lors d’une électrisation, les deux paramètres majeurs, à prendre en compte, sont la valeur du
courant (IC) qui traverse le corps humain et temps (t) de passage de ce courant.
Le courant qui traverse le corps humain est dépendant de deux autres paramètres (car I = U / R) :
 la tension UC appliquée au corps ;
 la résistance R du corps.
La courbe ci-dessous montre comment ces quatre paramètres sont interdépendants.
Fig.II.7 Zones temps-courant des effets du courant alternatif (15 Hz à 100 Hz) sur des personnes.

Cette courbe donne quatre zones de risques :


 zone 1 : habituellement aucune réaction.
 zone 2 : habituellement aucun effet physiologique dangereux.
 zone 3 : habituellement aucun dommage organique. Probabilité de contractions musculaires et de
difficultés de respiration, de perturbations réversibles dans la formation et la propagation des impulsions
dans le cœur, y compris la fibrillation auriculaire et des arrêts temporaires du cœur sans fibrillation
ventriculaire augmentant avec l’intensité du courant et le temps.
 zone 4 : en plus des effets de la zone 3, possibilité de la fibrillation ventriculaire augmentant jusqu’à
environ 5% (courbe C2), jusqu’à environ 50% (courbe C3) et plus de 50% au-delà de la courbe C3,
augmentant avec l’intensité et le temps, des effets pathophysiologiques tels qu’arrêts du cœur, arrêt de la
respiration, brûlures graves pouvant se produire.
II.7.2 La résistance en fonction de la tension
II.7.2.1 Modélisation électrique du corps humain
L’homme peut être modélisé comme un condensateur de quelques centaines de picofarads (pF) en
série avec une résistance de quelques kΩ. Au moment de la décharge, ce sont les éléments électriques R, L, C
du circuit de décharge qui vont en déterminer les caractéristiques : temps de montée, durée, valeur de
crête…

Fig.11

Fig.II.8 Modélisation du corps humain Fig.II.9 variation du résistance en fonction de la tension


L'impédance de la peau varie pour chaque individu en fonction, essentiellement, des paramètres
suivants :

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 la température de la peau ;
 la surface et la pression de contact ;
 la tension de contact ;
 l'état d'humidité et de sudation de la peau ;
 le temps de passage du courant ;
 l'état physiologique de la personne ;
 la morphologie de l'individu ;
 le trajet du courant dans le corps humain.

La résistance du corps humain évolue suivant beaucoup de paramètres (tension, conditions


atmosphériques, anatomie, conditions physiques, etc.). Sa valeur peut être évaluée entre quelques kilo ohm
et quelques mégohms
La caractéristique ci-dessus donne les variations de cette résistance en fonction de la tension de
contact, et de l’état de la peau.
II.7.3 Les tensions de sécurité !
Comme il n'est pas très raisonnable de calculer une équation, même simple, lorsque l'on doit
travailler en présence d'une tension électrique, la norme a défini 3 tensions de sécurité, 6 valeurs en réalité,
du fait de la moindre dangerosité du courant continu lisse

Fig.12

Locaux secs Locaux humides Locaux immergés


50 V~ ♦ 120 Vcc lisse 25 V~ ♦ 60 Vcc lisse 12 V~ ♦ 25 Vcc lisse

Fig.II.10 Tension de securité dans différente milieu

II.8 Domaines de tension


Les domaines de tension conformément aux dispositions des codes de sécurité et par référence à la
législation en vigueur.
Selon la valeur de la tension (valeur efficace dans le cas du courant alternatif), les installations
électriques sont classées comme suit :

Ttable 1 Durée maximale de la tension de contact Uc en


fonction du temps de coupure normalisé
Tension limite UL = 25 V Tension limite UL = 50 V

Uc(V) t(s) CA t(s) CC Uc(V) t(s) CA t(s) CC


25 5 5 <50 5 5
50 0,48 5 50 5 5
75 0,30 2 75 0,60 5
90 0,25 0,80 90 0,45 5
110 0,18 0,50 120 0,34 5
150 0,12 0,25 150 0,27 1
230 0,05 0,06 220 0,17 0,40
280 0,02 0,02 280 0,12 0,30
CA : courant alternatif 350 0,08 0,20
CC : courant continu 500 0,04 0,10

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Fig.II.12 Durée maximale de la tension de contact Uc en fonction du temps de coupure normalisé

Table 2 Domaine de tension

II.9 La Très Basse Tension (TBT)


Dans le domaine de
tension TBT (Très basse tension)
en courant alternatif (Tension
inférieure ouégale à 50 Volts) on
peut discerner 3 types de
raccordement :
 TBTS : Très basse tension de sécurité
(ou séparation)
 TBTP : Très basse tension de protection
 TBTF : Très basse tension fonctionnelle

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