Delanoue LaCGTet 1983
Delanoue LaCGTet 1983
Delanoue LaCGTet 1983
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(1) I1 y eut six morts et au moins une trentaine de blesses. La greve s'^tant
gEndralisde aprbs cet affrontement, un accord fut signd entre les reprdsentants
des cheminots et Ie gouvernement gendral. Cf. J. SURET-CANAW, L'Ere coloniale
Paris, Editions sociales, 1964. N. BERNARDDUQUENET, z LeS debuts du syndicalis-
me au SdndgaI au temps du Front populaire >, Le Mouvement social, octobre-
decembre 1977, p. 5458; Y. PERSON, z Le Front populaire au Sdndgal (n7.ai 193S
octobre 1938) >, Le Mouvement sociat, avrilduin 1979, p. 98.
arrlcalns:
1) les syndicats africains appartiennent a la CGT, participen
ses congres. La CGT prend en outre le relais de la FSM dans l'org
nisation de la solidarite internationale envers les luttes des trav
leurs africains;
2) les syndicats africains sont directement representes aux congres
de la FSM. Abdulaye Diallo, du Soudan << fransais >>, est l'un des vice-
presidents de la FSM au meme titre qu'Alain Le Leap, pour la CGT.
3) Deux comites de coordination sont organises:
AOF-Togo et AEF-Cameroun. La CGT participe a leurs reu
(en general Marcel Dufriche), mais ce sont les Africains qui deci
I1 me sera permis de dire que certaines de leurs decisions ne
dereIlt pas toujours avec les veeux de la direction de la CGT.
Ces rapports CGT-Syndicats africains respectent l'autonom
Africains, organisent la cooperation syndicale franco-africai
mettent la libre expression africaine sur le plan international.
Ajouterai-je que les rapports personnels sont en general f
nels et amicaux ? Plus d'une fois j'ai rencontre des deldgues afri
enchantes de leur accueil lors des congrbs de la CGT ou de le
jour dans des familles fransaises.
Ces formes d'organisation ont ete valables un temps, mais un
temps seulement, jusqu'a l'annde 1956) de nouvelles perspectives afri-
caines s'esquissant dds 1954, ce qus n'a pas toujours etd compris par
des militants de la CGT et de la FSM.
(5) A noter que si la scolarisation est tres faible dans les territoires islamises
celle-ci est nettement plus elelrde dans les territoires << animistes >>. Les missions
catholiques, protestantes, s'y sont implantEes et ont organisF des ecoles privees.
Le Congo, le Gabon, sont nettement plus scolarises que le Niger ou le Senegal.
(6) Plus d'une fois des camarades africains m'ont signald la prdsence de poli-
ciers venant z attendre > les delezues de la CGT dans les adroports. Un rapport
de filature me concernant fut meme rpublie, vers 1950, sous le titre z Delanoue
l'Africain >, dans une petite revue antl-communiste dphdmbre dirigFe par un ex-
rddacteur du Peuple, L'Ecote et la D#mocratie. Rapport exact pour ltemploi du
temps, absolument errone pour le reste.
(7) Rende Jung a publie, sous le pseudonyme < Andree Clair <, des livres des-
tines aux enfants et faisant connaltre l'Afrique, le Niger en particulier.
(8) Au Congres mondial organisd par la FSM a Vienne en 1953, Birama Traore
parla au nom du Syndicat des agriculteurs du Soudan fransais. Voici un extrait
de son intervention: z A la rdcolte de 1951, les paysans soudanais prdsentbrent
plus d'arachides que le commerce n'en cherchait. Devant la surproduction, les
compagnies coloniales firent baisser les prix. De la sorte les paysans soudanais
ne purent vendre que le quart de leur production d'arachides et ne la vendirent
qu'3 des prix derisoires. En outre l'arachide ayant ete plus cultivee que les cdrda-
les, plusieurs regions du Soudan ont connu la famine. >>
Dix ans plus tard il en sera bien autrement et l'on pourra parler
du role (considerable) des syndicats et de l'apport des intellectuels
dans le mouvement d'emancipation de l'Afrique noire de colonisation
fransaise.
(en substance): plutat que de discQurir sur les Droits de l'Homme, Monsieur E...
ferait beaucoup mieux d'insister sur la necessite de payer les impots...
(11) Cite dans Histoire du Sdndgat et de 'Afrique par Iba DER THIAM et Nadiour
N'DIAnsE (Nouvelles editions africaines, Dakar-Abidjan).
(12) 50 CGT, 11 CFTC, 10 autonomes: 85 % des travailleurs organises etaient
i la CGT.
(14) De chaque cote du fleuve les formes du colonialisme etaient bien diffe-
rentes. A Brazzaville les vendeuses noires du magasin << Printania >> avaient des
salaires inferieurs a ceux des vendeuses << blanches >>, mais les syndicalistes afri-
cains pouvaient prendre l'aperitif en ma compagnie aux terrasses des principaux
cafes. A Ldopoldville les Africains ne pouvaient entrer dans le hall des grands
hotels. Boukambou ne put m'accompagner lorsque Je dus changer des francs
fransais en francs congolais. Passee une certaine heureJ les Africains devaient
quitter le quartier << europeen )>.
(15) Par exemple Gueye Abdulaye vice-president de la Federation internatio-
nale syndicale de l'Enseignement (FISE), departement professionnel de la FSM.
Il devlnt l'un des secretalres de 1'UGTAN. Dans ce cas, la desaffiliation fut essen-
tiellement formelle) la Federation des enseignants d'Afrique noire (FEAN) etant
a invitee > aux reunions au lieu d'etre affiliee.
A noter que les instituteurs et professeurs africains appartenant a la FISE
n'6taient pas X la CGT. Apres la dEcision du bureau politique du PCF prescrivant
aux enseignants communistes de militer dans les syndicats autonomes exclusive-
ment (d l'exception de l'enseignement technique), la FEN-CGT se desintegra.
(16) On peut consulter la brochure Considerations sur la loi4adre dans les
territoires d'Outre-Mer de Ray AUTRA, inspiree par les iournees d'etude de l'Union
ddmocratique dahomeenne (I6DA) les 7 et 8 juillet 1f56 (PortoNovo, Dahomey)
bien avant les decrets d'application.
Conclusion
Or, dds 1951 en Afrique, c'est bien l'iIlddpendance qui est a l'ordre
du jour, et aussi l'autonomie des unions CGT, corollaire syndical a
l'indEpendance politique, et prealable necessaire. I1 faut noter a ce
sujet que les partisans de l'autonomie ntont jamais l'intention de
rompre totalement avec la CGT} ils reclament tous (ou presque) l'affi-
liation directe a la FSM, ils ne sont pas des << traltres scissionnistes
de la CISL >.
Des lors, la ConfErence de Bamako et la creation des Comites de
Coordination n'ont pas longtemps suffi i satisfaire les aspirations
le plus simple est celui des rapports entre le TIJC britannique et les
syndicats d'Afrique. Si l'attitude tres souple du TUC - souplesse
ressemblant parfois i une relative indifference-nta pas directe-
ment encourage l'integration dans l'activite rlationaliste des mou-
vements syndicaux, elle a cependant facilitd une teIle operation.
L'etape de la rupture entre le syndicalisme local et celui de la metro-
pole a dtd dvitde.
t@] Au contraire, l'existence de rapports hibrarchiques entre le
syndicalisme metropolitain et celui des territoires coloniaux a
conduit ces detniers h passer par la phase de contestation et de rejet
de tels liens (6).
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