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O. INTRODUCTION

L' espace Grand Kasaï a été le théâtre des conflits armés Kamuina
Nsapu de 2016 à 2019.

Né d'une étincelle, ce conflit a viré en incendie, occasionnant


plusieurs violations des droits de l'homme. Et ce, en dépit des
instruments juridiques tant nationaux qu'internationaux qui
protègent les droits de l'homme.

Quelles sont les raisons profondes de ce conflit ? Comment ce conflit


s'est-il intensifié ? Quelle partie a le plus bafoué les droits de
l'homme ? Comment restaurer la paix dans cette contrée après ces
bouleversements ? Telles sont les questions auxquelles nous
répondrons dans le présent travail.

Dans le respect de la démarche juridique, cette réflexion gravitera


autour de deux points : Les violations des droits de l'homme pendant
la rébellion Kamuina Nsapu (I) et la justice transitionnelle comme
moyen pour consolider la paix dans l'espace Grand Kasaï (II).

I. LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME PENDANT LA


RÉBELLION KAMUINA NSAPU

1. Récit de la génèse de la rébellion Kamuina Nsapu

Tout a commencé dans le village Kamuina Nsapu dans le territoire de


Dibaya dans la province du Kasaï central en 2016, Jean-Pierre Mpandi
"Kamuina Nsapu" venu de l'Afrique du Sud, s'autoproclame chef et
demande au gouvernement provincial de le légitimer, c'est-à-dire le
reconnaitre comme chef coutumier. N'ayant pas obtenu satisfaction
à ses desiderata, il décide de former une milice pour renverser le
gouverneur Alex KANDE MUPOMPA. Il se mit à recruter enfants,

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jeunes et vieux dans sa milice, en faisant la campagne suivante :


Combattons pour la libération de notre pays, défendons nos terres
contre l'ennemi.

L'ennemi selon lui, c'est le gouvernement régulièrement établi qui ne


travaille pas dans l'intérêt du peuple.

Ces miliciens baptisés, c'est-à-dire ayant pris la potion dite


d'invincibilité et d'invulnérabilité, combattaient avec des armes de
chasse et armes blanches. Ils semèrent la panique dans ce village où
ils saccagaient tout ce qui appartenait à l'Etat.

Dans l'optique de rétablir la paix, le gouverneur de province déploie


une force policière.

Le 12 août 2016 , des policiers envahissent le domaine du Kamuina


Nsapu et le tuent d'une balle dans le ventre, lors d'un affrontement
qui fait dix-neuf morts (onze policiers et huit opposants). Les
partisans de Jean-Pierre Mpandi sont qualifiés par le gouverneur de «
terroristes », qui qualifie le comportement de ses troupes de «
légitime défense ».

Le cadavre du chef est émasculé et exposé au stade des Jeunes à


Kananga, puis il est enterré sur ordre du gouverneur Alex Kande
Mupompa en un lieu tenu encore aujourd'hui secret.

Dans le camp des adeptes de Kamuina Nsapu, la vendetta


commence.

Jean-Pierre Mpandi n'ayant pas été inhumé de manière rituelle, ses


partisans le considèrent toujours vivant.

Il sied de noter que le gouvernement central congolais est accusé par


la population de ne pas remplir son rôle au Kasaï, obligeant celle-ci à
se tourner préférentiellement vers les chefs coutumiers. Marie-Ange

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Mushobekwa , ministre congolaise des droits de l’homme, reconnaît


elle-même une «défaillance grave » des services publics dans cette
région. Les évêques du Kasaï estiment que « l’État n’arrive pas à
assurer aux citoyens les services de base comme la sécurité sociale,
les soins de santé, l’hygiène, l’eau potable, l’électricité, l’école et
l’habitat. L’impunité est généralisée. La sécurité des personnes et de
leurs biens est aléatoire, avec les intimidations, les pillages, les viols,
les déplacements des communautés et les massacres que nous
connaissons. Les institutions républicaines ne sont pas souvent au
service du Peuple »

2. Élargissement de la Rébellion

Le combat se poursuit dans le village Kamuina Nsapu et ses environs,


civils et militaires sont tués et enterrés dans des fosses communes.

Le conflit s'étend à l'ensemble du Grand Kasaï (anciennes provinces


du Kasaï- Occidental et du Kasaï-Oriental ) et touche aussi les
provinces du Kasaï-Central , de Lomami et de Sankuru.

En effet, il y avait un aspect ethnique au conflit: les rebelles étaient


pour la plupart des Luba et avaient sélectivement tué des non-Luba.
Le journaliste congolais Bruno Kasonga Ndunga Mule n'hésite pas à
qualifier ce conflit de « premier génocide du XXI e siècle ».

Une première expédition punitive est menée à Kananga par la milice


et ses alliés, en septembre 2016, conduisant à l'incendie de
nombreux bâtiments administratifs ou représentant symboliquement
l'État.

La répression Police-militaire est très violente, faisant 117 morts lors


de 17 affrontements, selon Ban Ki-moon , alors Secrétaire général des
Nations unies , qui accuse les soldats d'avoir « ouvert le feu sans
discrimination contre des civils ».

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Une des caractéristiques des rebelles est de compter de nombreux


enfants soldats , certains âgés de huit ans, voire de cinq ans
seulement. Beaucoup de femmes sont également partie prenante
des attaques contre les symboles étatiques. D'autre part, les
partisans du droit local coutumier obéissent à une forme rituelle de
combat, lançant des « attaques mystiques » uniquement les jeudis et
vendredis, en souvenir de l'attaque contre leur chef mort.

Enfin, au sein de ce groupe, l'ingestion d'une potion appelée « le


baptême » est censée donner à ses bénéficiaires l'invulnérabilité face
aux balles. Les partisans du droit coutumier mènent la plupart de
leurs attaques avec des armes blanches, des bâtons, voire des armes
à feu fatices, en bois.

Ce mouvement est alors appelé "Politico-mystique ". Rapidement, le


conflit s'étend géographiquement et, de lutte entre un pouvoir
central et des factions autonomistes, se double d'un conflit
interethnique . En effet, la répression a été en partie directement
menée par l' armée , mais aussi par une milice « Bana Mura » triée
sur le volet et composée de personnes des ethnies Tchokwé , Pende
et Tetela.

De surcroît, le général Éric Ruhorimbere , chef des opérations


militaires au Kasaï, est un rwandophone , et il est donc perçu par les
Kasaïens comme un « étranger ».

3. Massacre et exactions de l'armée

Parmi les officiers supérieurs chargés de la répression, plusieurs ont


été impliqués dans d'autres conflits congolais sanglants et à ce titre
soupçonnés ou accusés de précédents massacres entre 1997 et 2013.
Lors des attaques des milices Kamuina Nsapu, les militaires ont

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parfois riposté au lance-roquettes. Certains observateurs notent que


les massacres de population dans le Nord-Kivu baissent très
fortement alors qu'ils augmentent dans le Kasaï ; ils attribuent ces
variations au déplacement de troupes habituées des exactions, et
notamment à celui du général Akili Muhindo.

En 2017, le nombre de victimes mortes du fait du conflit est estimé à


trois mille. Dans les cinq provinces touchées, quarante-deux fosses
communes ont été mises au jour début 2017 , dont dix-neuf à
Tshimbulu. Au mois d'août de la même année, le nombre de fosses
communes exhumées est porté à 80. Les 29 et 30 mars 2017 , 186
personnes âgées de 3 à 70 ans (recensement effectué par des ONG
locales), sont tuées par l'armée et la police à Nganza, un faubourg de
Kananga.

Le 12 mars 2017 , deux experts de l'ONU , Zaida Catalán et Michael


Sharp , sont décapités et enterrés, dans une région contrôlée par le
812 e régiment de l'armée.

Rapidement, les soupçons se tournent vers des miliciens Kamuina


Nsapu ; le 21 juillet 2017 , le procès instruisant cet assassinat,
organisé à Kananga, voit comparaître quatre accusés ; un témoin,
Jean-Bosco Mukanda, joue un rôle particulièrement important.

Parallèlement à ce procès, les Nations unies choisissent de mener


une enquête indépendante. Une deuxième enquête indépendante
est menée par Radio France internationale ; celle-ci remet au moins
partiellement en cause la version de M. Mukanda ; le procès,
interrompu le 17 octobre 2017 , ne reprend que le 27 août 2018. Le
14 septembre 2018, Jean-Bosco Mukanda est arrêté ; il est inculpé
pour le meurtre des deux experts le 11 février 2019.

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Certains groupes des rebelles, se réclamant de l'héritage de Kamuina


Nsapu, ne se plient pas aux coutumes de combat traditionnelles et
utilisent des armes à feu.

De plus, lors de leur arrivée dans une région, ils y proscrivent l'école
et le travail, même celui de la terre, brûlent les édifices religieux,
réquisitionnent la nourriture et réquisitionnent les enfants pour en
faire des soldats. Ils se créent des « tribunaux » expéditifs où les
condamnés sont aussitôt exécutés. Aussi, l'arrivée de ces groupes
amène souvent la fuite des habitants dans la forêt, certaines
personnes restant cachées pendant plusieurs mois. Même le départ
des miliciens est vécu comme un traumatisme, car l'arrivée de
l'armée est parfois suivie de représailles contre la population civile.

Toujours en 2017, à Luebo , un des chefs de la rébellion, Kalamba


Kambangoma, condamne une femme et un jeune homme à avoir
publiquement un rapport sexuel (alors qu'ils sont étrangers l'un à
l'autre) puis à être tués à coups de machette. La femme tenait un
restaurant itinérant sur la route allant de Luebo à Mweka et est
accusée d'avoir servi aux rebelles un « plat interdit » (des haricots
contenant du poisson, ce qui aurait rompu leurs charmes de
protection).

Quant au jeune homme, il s'agit du fils de la rivale de la principale


accusatrice. Toute la scène est filmée et diffusée sur les réseaux
sociaux, faisant réagir les Congolais scandalisés. Les cadavres sont
décapités et les têtes des victimes exposées durant deux jours,
jusqu'à l'arrivée de la Croix-Rouge qui leur donne une sépulture
décente. Anaclet Tshimbalanga, connaisseur des pratiques
coutumières du Kasaï, relève que ce crime est inédit dans les
pratiques Kamuina Nsapu, où l'inceste comme la peine de mort sont
prohibés.

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4. Atteintes au droit international humanitaire et aux Droits de


l'homme

Les conflits armés, s'ils ne peuvent pas être éradiqués, doivent,


néanmoins, être humanisés, tel est l'objet du droit international
humanitaire.

Selon le droit international humanitaire, même en temps de guerre,


tout n'est pas permis.

Il existe une limitation à la violence des hommes. Ainsi, le droit


international humanitaire formule un ensemble de règles qui visent à
protéger certains biens, certaines catégories de personnes ne
participant pas ou plus aux hostilités, et interdit certaines méthodes
ou moyen de combat.

Lors du mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu dans l'espace


Grand Kasaï, ce droit a été bafoué, plus précisément dans le sac de la
commune de Nganza.

Deux incidents particulièrement sérieux se sont déroulés les 14-15 et


les 28-30 mars 2017 à Nzanga, commune de la ville de Kananga dans
la province du Kasaï central, dont la responsabilité incombe en
grande partie aux forces de défense et de sécurité, en particulier aux
FARDC.

Dans la nuit du 14 au 15 mars 2017, les FARDC ont lancé une attaque
planifiée sur les trois biota (foyer initiatique où brûle un feu sacré) de
Nzanga où dormaient des centaines ( environ 200 par tshiota )de
miliciens Kamuina Nsapu, en majorité des enfants. Elles ont ouvert le
feu et fait usage de lance-roquettes contre les miliciens pendant leur
sommeil. Les militaires ont ensuite achevé des enfants blessés,
parfois à l'arme blanche.

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Ils ont entassé la plupart des cadavres dans des camions avant de les
emporter, rendant le nombre de victimes difficile à déterminer. Des
témoins estiment qu'entre 40-100 miliciens auraient perdu la vie
dans l'un des trois biota.

Les 28-30 mars 2017, des tentatives de désarmement des miliciens


avaient été mises en œuvre sans succès par les autorités provinciales.
Le vice-gouverneur Justin Milongo accompagné de ses ministres
Mupompa, Donatien Balekelayi, Albert Usotshika, et consort, furent
pourchassés par les miliciens à Nzanga. Pendant ce temps, le
gouverneur Alex Kande était bloqué à Kinshasa.

A la suite de cet échec, les forces de défense et de sécurité ont lancé


une opération de grande envergure dite "porte-à-porte ". L'
opération a duré plusieurs jours. Les FARDC sont entrés dans des
maisons des habitants, en détruisant les portes et ont tiré
indistinctement sur des hommes, femmes et enfants de tous les âges
en raison de leur sympathie présumée avec le mouvement Kamuina
Nsapu. Elles ont fait un carnage en s'apprenant directement à la
population.

Des corps ont été enterrés par les habitants dans des fosses
communes et d'autres ont été transportés dans des camions par les
FARDC pour être enterrés dans des fosses communes vers l'Académie
militaire. Un témoin a identifié 51 personnes qui auraient été tuées,
un autre a participé au ramassage des corps dans le quartier Nganza-
Nord a comptabilisé au moins 50 personnes tuées de tous âges, y
compris des bébés et des femmes enceintes. La MONUSCO a
également documenté le cas du viol d'une fille de 12 ans.

Ces attaques ont été inhumaines du fait que les principes du droit
international humanitaire n'étaient pas respectés. Notamment le
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principe de distinction qui dispose que les parties au conflit doivent,


en tout temps, séparer nettement les civils des combattants et les
attaques ne doivent être dirigées que contre les combattants.

Et pourtant, le sac de Nganza a été une remise en cause de ce


principe dans la mesure où les FARDC sont entrées dans les maisons
des habitants et ont tiré indistinctement sur des hommes, des
femmes et enfants de tout âge.

Le principe de limitation des moyens et des méthodes de la guerre, il


signifie que la guerre totale n'est jamais licite. Or, ce qui s'était passé
en Nzanga était en quelque sorte la traduction de l'adage : "tout ce
qui passe au canon, il faut tirer ".

Au regard de ce qui précède, il y a lieu de noter que les droits de


l'homme ont été gravement foulés au pied pendant la rébellion
Kamuina Nsapu.

Environ 5 000 (estimation de l'ONU en août 2018 ) ont perdu la vie,


des milliers de déplacés, des centaines de femmes violées, des
milliers de biens détruits et des champs pillés. Tel est le bilan de ce
mouvement.

Vu le nombre très élevé de victimes, le recours à la justice


transitionnelle s'impose en tant que mécanisme de restauration de la
paix.

II. LA JUSTICE TRANSITIONNELLE : MOYEN POUR CONSOLIDER LA


PAIX DANS L' ESPACE GRAND KASAÏ

L' objectif principal de la justice transitionnelle est de recréer une


société assise sur des bases saines de justice et d'égalité entre les
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citoyens et tenant compte de réconcilier les hommes avec leur


histoire par la lutte contre l'impunité et la réparation des dommages
subis par les victimes.

La justice transitionnelle est également basée sur la conviction que


l'exigence de justice n'est pas un absolu mais qu'elle doit au contraire
être équilibrée avec le besoin de la paix, de démocratie, de
développement économique et de l'Etat de droit. Elle reconnait
également les limitations concrètes particulières liées à l'aptitude de
certains Gouvernements à adopter des mesures de justice
spécifiques. Elle considère en revanche, que dans un pays dont le
contexte s'àmeliore, le Gouvernement est supposé chercher en
bonne foi à remédier aux injustices passées occasionnées par les
précédentes restrictions.

La justice transitionnelle repose sur quatre piliers à savoir :

 le droit de savoir ,

 le droit à la justice,

 le droit à la réparation et

 le droit aux garanties de non-répétition

La justice transitionnelle ne plaide pas en faveur d'une justice


rétroactive à n'importe quel prix ni d'un maintien de la paix au
détriment du droit à la justice des victimes, mais insiste plus
précisément sur une mise en balance de différents objectifs
contradictoires conformément au droit international, aux avantages
et contraintes locales et à la prise de décisions sensées et justes. Elle
ne doit pas être conçue comme justice au rabais ou un substitut de
justice classique, mais plutôt comme une méthodologie appropriée
aux difficultés spécifiques liées à la commission de violations
massives de droits de l'homme. Cette méthodologie pourra être
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utilisée dans des contextes variés, y compris par des démocraties


établies souhaitant gérer le legs de violations commises dans un
passé parfois lointain. Le troisième et dernier trait distinctif de la
justice transitionnelle est l'accent mis sur une approche centrée sur la
victime lorsqu'il s'agit de prendre des mesures concernant un passé
violent, à la fois en ce qui concerne le processus et les résultats.

La légitimité des mécanismes de la justice transitionnelle est en


grande partie évaluée par la manière dont les victimes s'y opposent
ou les soutiennent et dans la mesure où ils sont capables d'y
participer et d'en bénéficier.

Quid de l'effectivité de la justice transitionnelle ?

Concernant la mise en œuvre de la justice transitionnelle, le


bâtonnier honoraire du Kasaï Central, Dominique Kambala, a révélé
que sur les 200 cas de violation des droits de l'homme documentés
dans le cadre du conflit armé dit insurrection Kamuina Nsapu, seuls
17 cas sont pris en charge par la justice.

Sur les 200 cas, M. Kambala indique que 17 incidents jugés graves ont
été classés pour être pris en charge par la justice.

De ces 17 cas, il faut notamment épingler le meurtre des experts de


l'ONU dont le procès se déroule à Kananga depuis 4 ans.

Faisant une comparaison entre le rapport mapping des Nations-Unies


et le rapport de l'équipe des experts internationaux sur la situation
des droits de l'homme au Kasaï, le bâtonnier honoraire a proposé
qu'un plaidoyer soit mené pour la justice en faveur des victimes du
conflit du Kasaï.

Il est également à noter une faible réponse de la justice congolaise


dans le cadre des violations des droits de l'homme au Kasaï dont le

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rapport des experts internationaux cite parmi les auteurs, les FARDC,
la milice Kamuina Nsapu et la milice Bana Mura.

Dans le but de renforcer l'effectivité de la justice transitionnelle, le


mois dernier, le gouverneur de la province du Kasaï-central John
Kabeya Shikayi a créé une Commission pour la Justice, la Paix et la
Réconciliation; parmi les douze personnes nommées dans cette
commission figurent les noms du bâtonnier honoraire Dominique
KAMBALA et de la professeure Joséphine BITOTA Rectrice de la
prestigieuse Université Notre-Dame du Kasayi au sein de laquelle
nous avons le plaisir d'évoluer.

V. CONCLUSION

Dans cette réflexion il a été question d'une part de démontrer les


violations des droits de l'homme, qui se sont produites pendant les
conflits armés que nous avons autrement appelés "rébellion Kamuina
Nsapu" dans l'espace Grand Kasaï de 2016 à 2019.

Il ne fait l'ombre d'aucun doute que cette rébellion a occasionné


plusieurs pertes en vie humaine, des violences sexuelles, des
tortures, etc. Ce qui implique que les auteurs de ces exactions
répondent de leur actes.

D'autre part, nous avons établi qu'en considérant le nombre très


élevé de victimes, la justice classique devient limitée, il est donc
évident que la justice transitionnelle est la mieux adaptée pour non
seulement consolider la paix dans cette contrée, mais aussi et surtout
réparer les préjudices causés aux victimes.

Nous inscrivant dans la même logique que J. MOLTMAN, nous


estimons que les droits de l'homme sont des appuis juridiques et
politiques sur la voie de l'humanisation et de l'unification, mais aussi
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à concevoir comme un processus inachevé et historiquement


inachevable. Ils sont efficaces dans la mesure où tous les hommes
sont prêts à les réaliser pour d'autres et pour eux-mêmes.

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