Courants de Pensées
Courants de Pensées
Courants de Pensées
Le paradigme (modèle économique) change au fur et à mesure des siècles car la théorie économique actuelle ne
permet plus d’appréhender la réalité
1) Les scolastiques :
A) le cadre
La pensée scolastique se développe pendant l’époque féodale. C’est la révolution médiévale : l’économie est
dynamique, accroissement de la production agricole va de pair avec une augmentation de la population européenne.
Les villes se développe et devient des centres d’échanges.
B) l’économie
Les scolastiques repensent la théologie grecque avec la pensée chrétienne : les biens matériels permettent la
réalisation du plan divin. L’économie n’existe pas en tant que tel, on parle de l’économie de Dieu. les valeurs sont les
suivantes : droit à la propriété privé , échange de bien régit par la justice commutative (déterminer une égalité entre
des biens car une personne doit recevoir l’ équivalent de ce qu’ il donne ) , les marchandises doivent s’ échanger à
leur juste prix ( c’ est le travail qui détermine le prix ) , l’ intérêt est interdit (car on ne peut vendre ce qui appartient
à Dieu )
2) les mercantilistes
A) Le cadre
La pensée mercantiliste se développe pendant la renaissance : C’est la rupture avec l’ordre naturel divin : la
libération de l’économie de Dieu. De plus, il y ‘a la naissance des états nations
B) L’économie
Il prône un état puissant intervenant dans l’économie du pays. Pour les mercantilistes, le développement
économique passe par l’enrichissement des nations grâce au commerce extérieur qui permet des rentrées d’or et
d’argent : il y’ a création d’une classe de marchand et grâce à la colonisation (l’esclavage se développe). Les
mercantilistes prônent le protectionnisme (pour favoriser les exportations et minimiser les importations. Le cout du
travail est à son minimum pour assurer la compétitivité des entreprises à l’export (dumping).
3) Les physiocrates
A) Le cadre
L’école physiocratique s’est développée en France avec pour maître à penser, François Quesnay (1694-1774). Le
régime de cette époque est la monarchie et les physiocrates sont proches du pouvoir (Quesnay est le médecin du roi
Turgot) .La physiocratie signifie le « gouvernement de la nature ». Les physiocrates se sont définis comme des «
philosophes économistes ».
B) L’économie
En réponse aux mercantilistes, les physiocrates affirment que l’État n’a pas à intervenir dans l’économie et la
richesse est la terre et non les métaux. L’économie est gouvernée par des lois naturelles analogues aux lois
physiques. Les physiocrates estiment que seuls les paysans produisent de la richesse. Ils pratiquent le laisser-faire.
Les propriétaires fonciers vivent du surplus dégagé par les agriculteurs. Quant aux artisans et ouvriers, ils ne font que
transformer des produits qui proviennent de la nature et forment donc une « classe stérile »
4) Les classiques
A) Le cadre économique et historique
La pensée classique se développe lors de la révolution industrielle.
B) Economie et principes
Théorie de la valeur-travail : comment est déterminée la valeur d’un bien ?
Smith distingue la valeur d’usage d’une marchandise de sa valeur d ‘échange. Par exemple, l’eau est très utile à la vie
(valeur d’usage élevée), mais sa valeur d’échange est très faible. C’est l’inverse pour l’or dont la valeur d’usage est
faible mais dont la valeur d’échange est grande. Pour Smith c’est la quantité de travail commandé qui est à la base
de la valeur d’échange: une marchandise vaut ce qu’elle a coûté en quantité de travail. Pourquoi ? Car ce que tous
les biens échangeables ont en commun, c’est d’être obtenus grâce au travail : il est difficile de trouver de l’or, il faut
employer beaucoup de travail, sa valeur d’échange est donc élevée, au contraire de l’eau. Ricardo reprend la théorie
de Smith mais à la différence qu’il ne s’agit pas de travail commandé mais de travail incorporé qui comprend le
travail direct (quantité de travail nécessaire à la production d’un bien) et le travail indirect (la quantité de travail
présente dans les outils de production et les consommations intermédiaires). Pour Say la valeur d’un bien se
détermine par son utilité.
Division du travail : Plus la division du travail (spécialisation des taches est poussée) est poussée, plus le produit
obtenu sera obtenu de façon efficace. Adam Smith montre à travers l’exemple de la manufacture d’épingle que la
division du travail favorise la croissance de la productivité du travail. Le cout unitaire de la production baisse
(économie en échelle). L’entreprise qui augmente ses profits peut alors baisser ses prix. La consommation augmente
et donc la production et accentue la division du travail. C’est le phénomène de déversement chez Smith. Pour Smith,
la richesse de la nation est la division du travail. Taylor met en place cette théorie, Ford l’applique avec
l’organisation scientifique du travail. Le travail à la chaine peut entrainer la fatigue des travailleurs donc baisse de la
production et donc refus du travail. Ricardo crée la théorie des avantages comparatifs : Un pays devra se spécialiser
dans les secteurs dans lesquels il a un avantage comparatif, c’est à dire ceux pour lesquels sa productivité, comparée
à celle des autres pays est relativement la plus élevé. Il montre surtout que l’échange international améliore la
situation de tous ceux qui y participent (fondement libre-échange).
Théorie de la main invisible : Pour Smith Les hommes sont guidés par la recherche de leur intérêt personnel
(hédonisme). Il dit qu’en laissant les individus agir selon leur intérêt personnel, le bien-être général est assuré. Dans
le cadre de la concurrence, La poursuite de l’intérêt personnel mène à l’échange, celui-ci à la spécialisation et donc
à la prospérité générale. Smith prône le libre-échange.
Prix, concurrence : Le prix « naturel d’un bien est le prix de production. Il ne coïncide pas forcément avec le prix de
marché auquel il est échangé. Sur le marché, le prix est fixé en fonction de l’offre et la demande. Smith explique que
La concurrence a pour effet d’ajuster le prix du marché au prix naturel. Si le prix de marché d’un bien est trop élevé
par rapport à son prix naturel, il va automatiquement redescendre et inversement. La concurrence permet ainsi une
autorégulation du marché.
La loi des débouchés : Say souligne « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits. On résume souvent
sa thèse en disant que l’offre crée sa propre demande : La monnaie ne joue aucun rôle essentiel dans le système
économique, les produits s’échangeant contre des produits ; La loi des débouchés conduit donc à mettre l’accent sur
l’offre et à considérer que dans les conditions de la concurrence, il ne peut y avoir de crise générale et durable de
surproduction. La crise de 1929 tue la loi des débouchés car c’est une crise de la demande. Keynes s’attaque à la loi
des débouchés mais elle a été considérée comme une loi de vérité.
La théorie quantitative de la monnaie : Pour les classiques la monnaie n’est qu’un voile. Elle est neutre. La monnaie
n’est qu’une unité de mesure. Ce n’est pas une réserve de valeur : Ce n’est qu’un intermédiaire des échanges et des
transactions. L’offre de monnaie dépend de la banque centrale : elle est complètement exogène (qui se forme à
l’extérieur) car la quantité de monnaie émise n’est pas le fruit de la production et des échanges. Pour eux, la
monnaie est indépendante de la sphère réelle : Elle est neutre car elle ne sert qu’à déterminer le niveau général des
prix. Say souligne que la monnaie est une marchandise et que toute espèce de marchandise se rend là où on en a
besoin. Il postule que la monnaie n’a pas de rôle réel : Cela signifie que seule la production d’un bien va donner au
producteur une certaine quantité de donnée qi va lui permettre de consommer ou d’épargner : l’offre crée sa propre
demande.
Equation TQM : M*v = p*T. avec M la masse monétaire, v est la vitesse de circulation de la monnaie (c’est le nombre
de fois que la monnaie change de mains), p est le prix et Y le nombre de transactions. V et T étant considéré comme
des variables indépendantes, toute augmentation de la quantité de monnaie se traduit par une augmentation des
prix. La TQM a pour objectif principal de diffuser l’idée que la monnaie est un instrument d’échange mais pas un
instrument de réserve de valeur : La monnaie est neutre, toute variation de la quantité de monnaie entraine une
modification des prix mais n’influe pas sur le niveau de production. L’inflation serait donc n phénomène uniquement
monétaire, ses causes ne sont que monétaires et elle n’a aucune influence sur l’économie réelle. La demande de
monnaie est fonction croissante du prix des transactions et donc du prix de la production : La TQM considéré que la
hausse des prix s’explique par la hausse de la quantité de monnaie et qu’elle n’a aucun effet sur la sphère réelle de
l’économie, sur la production
Répartition des revenus : les classiques distinguent trois sortes de revenus issus de la production : les salaires, les
profits et les rentes. Le salaire « naturel » est celui qui permet de subsister sur la base des prix naturels. Une
redistribution intervient ensuite par le paiement d’impôts, d’intérêts et des salaires des travailleurs
« improductifs ». Les économistes classiques considère que seule la production matérielle est une production
véritable et que les producteurs de services sont rémunérés par transfert de revenus issus de la production.
Les principes de bases des capitalistes : Ils prônent la non-intervention de l’état dans la vie économique pour que la
société soit plus juste et plus égalitaire. L’état doit se contenter des fonctions régaliennes. Ils prônent la liberté
individuelle et liberté d’entreprendre permettant l’accumulation de richesses. Les classiques sont partisans du
« laisser faire, laisser-passer » c’est le libre-échange. Le capitalisme est autorégulé par les lois naturelles et par la
concurrence. Les lois économiques sont naturelles et la nature détermine un ordre social.
Malthus : Malthus s’oppose à la loi des débouchés de Say. Il dit que trop d’épargne est un danger pour la croissance
économique car trop d’épargne diminue les débouchés (consommation). Keynes soutient cette théorie. Malthus est
connu pour la loi de la population : La population augmente plus vite que la nourriture donc si il y’ a surpopulation
donc il y’ a appauvrissement. Les 4 solutions sont : le contrôle des naissances, encourager les mariages tardifs,
supprimer les lois sur les pauvres, augmenter le niveau d’éducation. Le malthusianisme est le fait d’essayer de
limiter la progression de la population.
Les taux d’intérêt : Pour les classiques, l’individu est confronté à un choix entre la consommation immédiate et
l’épargne celle-ci étant défini comme une consommation différée. L’individu ayant une préférence pour le présent, il
ne choisit de ne reporter dans le futur sa consommation que s’il reçoit une compensation qui est le taux d’intérêt ;
L’épargne dépend donc du taux d’intérêt. Dans cette perspective, on dit que le taux d’intérêt « rémunéré
l’abstinence » qui est le « prix du temps », « la récompense de l’attente », l’expression de la « préférence pour le
présent »
L’Etat : Pour les classiques, le rôle de l’état doit être limité aux fonctions régaliennes. Il s’agit donc d’un état
gendarme. Au cœur de cette approche se trouve l’idée que les mécanismes de marché sont suffisants pour garantir
un fonctionnement harmonieux de l’activité économique et pour assurer la conciliation des intérêts privés avec
l’intérêt général : « la main invisible » d’Adam Smith. Toutefois certains auteurs classiques ne sous estiment pas
l’importance de certaines interventions publiques notamment en matière d’infrastructure publique et d’éducation
tant qu’elles présentent un intérêt pour la société et qu’elles relèvent du domaine publique et non privé.
Le chômage classique : Pour les classiques, l’équilibre économique s’accompagne du plein emploi des facteurs de
production, travail et capital. Le chômage durable ne peut exister puisque il y’ a autorégulation du marché . Par
conte il peut exister un déséquilibre provisoire ou « chômage classique » qui résulte d’un niveau trop élevé des
salaires o plus généralement des entraves à la flexibilité du marché du travail. Une insuffisante flexibilité du prix du
travail, donc du salaire, à la baisse, par les règlementations, comme le SMIC, et le pouvoir des syndicats allié à une
insuffisante capacité de production des entreprises, expliquée d’ ailleurs par le niveau trop élevé des rémunérations
qui grève la rentabilité du capital, donc des investissements conduit à ce chômage classique. Les entreprises sont
conduites à renoncer à l’exploitation de certains équipements et à leur extension. C’est donc l’insuffisance de
rentabilité qui engendre le chômage classique.
Théorie de la rente: Ricardo répond à la question de la rente rocardienne : Logiquement les paysans commencent
par exploiter les meilleures terres. La hausse de la population les contraint à se tourner vers des terres moins
productives. Les rendements agricoles tendent donc à baisser. Les prix agricoles doivent s’aligner sur les couts de
production des terres les moins bonnes. Les possesseurs de bonnes terres s’enrichissent (rente foncière) mais
surtout les prix agricole augmentent ce qui accroit le salaire, réduit les profits et freine l’accumulation, donc la
croissance. Cela mène à un état stationnaire.
5) La théorie marxiste (1867- tome 1 du capital)
Marx dit toutes société est avant tout une super structure (tout ce qui relève de l’idéologie, religion philosophie, art,
droit politique) et cette superstructure est déterminée par l’infrastructure ou le mode de production.
La lutte des classes : Marx s’oppose à la théorie libérale en démontrant que l’organisation capitaliste de la société
aboutit à l’exploitation de la population par les détenteurs des moyens de production. La société se divise donc en
deux grandes classes qui s’affrontent : le prolétariat qui détient la force de travail, et la bourgeoisie, qui détient le
capital. L’exploitation est tendue possible par le fait que les prolétaires n’ont à vendre que leur force de travail pour
subsister, qui pour être mise en œuvre dépend entièrement des moyens de productions détenus par les bourgeois
capitalistes. Ce qui distingue le bourgeois du prolétaire c’est que seul le premier détient la propriété privée des
moyens de production. Marx s’intéresse aux modes de production capitaliste qu’il critique. Il remet en cause la
propriété privé des moyens de production. Pour lui, l’histoire humaine est l’histoire de la lutte des classes. Il oppose
le capitaliste (qui possède les moyens de production au prolétaire (qui n’a que sa force de travail à offrir).
La plus-value : Marx démontre que la force de travail ( seule source de valeur ) n’ est pas payée par le capitaliste à sa
valeur d’ usage , c’ est à dire au prorata de la valeur qu’ elle a permis de créer , mais marchandises comme les autres
, à sa valeur d’ échange , le salaire (qui correspond au temps de travail exigé pour produire ) . Le capitaliste récupère
à son profit la différence qui constitue la plus-value ou encore surtravail. Les salariés sont donc exploités. Si la
journée de travail est de 8 heures et que l’entretien de la force de travail équivaut à 5 heures de travail, la plus-value
dégagée est donc de 3 heures. Pourquoi les salaires ne sont – ils pas plus élevés ? (question toujours d’actualité).
Marx dit que le capitalisme permet aux bourgeois (production) d’accaparer une partie de la richesse produite par les
prolétaires (travailleurs). La plus-value est le temps de travail supplémentaire entre la durée effectif du travail et le
temps de travail nécessaire à la production ou reproduction de la force de travail. Plus-value = Durée effectif – force
de travail.
Valeur travail : Marx pense comme les classiques que la valeur d’un bien est déterminée par le travail et le travail est
le seul producteur de valeur
L’armée de réserve : Contrairement aux classiques pour qui le marché est stable et ses lois naturelles, Marx montre
que le capitalisme est un système instable en évolution permanente du fait des méthodes de production. Ce
changement incessant n’a qu’un but : économiser le travail. De sorte que même si la production augmente, les
besoins en travail diminuent (par les gains de productivité) et le chômage augmente, constituant ainsi « une armée
industrielle de réserve » faisant en permanence pression à la baisse sur les salaires. La condition essentielle de
l’exploitation est donc l’appropriation de la plus-value.
Baisse tendancielle du taux de profit : profit = pl. / (c+ v) = (pl. /v)/ ((c/v) +1). Pl : plus-value, C : capital constant (les
machines, travail mort), V : capital variable (qui crée de la valeur). Le taux de profit : pl. /v est le taux de plus-value
ou le taux d’exploitation (gardé par le capitaliste) ; c/v est la composition organique du capital (valeur des machines
que divisent la valeur des salaires). Le taux de profit est le rapport entre le bénéfice réalisé (la plus-value, pl) et le
capital investi (C+V). Le capitalisme étant instable et cherchant sans cesse à augmenter sa productivité, les
capitalistes investissent toujours plus de capital constant (C) pour un volume donné de capital variable (V). Il en
découle une hausse du rapport C/V qui condit à faire baisser le taux de profit. La loi à baisse tendancielle du taux de
profit exprime que la hausse de la composition organique c/v tend à faire baisser le taux de profit des capitalistes.
Cette loi n’ est que tendancielle pour Marx car d( autres effets entrent en jeu pour contrecarrer la baisse du taux de
profit , comme l’ augmentation du taux d’ exploitation pl/V en allongeant la durée de travail pour un même salaire (
si les ouvriers travaillent 9h , la plus value dégagée est maintenant de 4h ) . En somme seul le travail vivant est à l’
origine de la plus-value mais la concurrence entre capitalistes conduit à une hausse de la part du travail mort par
rapport au travail vivant, ce qui à terme limite les possibilités d’augmentation de plus-value.
Les crises du capitalisme : Du fait de la concurrence, le prix des marchandises diminue, il faut donc réduire le cout de
travail, il faut aussi parallèlement avoir plus de profit et acheter des machine. Donc seule la concentration (réduction
des entreprises) permettra à la fois de réduire le cout du travail et d’avoir plus de profit. Cependant la baisse des
salaires va entrainer une paupérisation des prolétaires. On aura donc des crises de surproduction /sous
consommation d’intensité croissante qui déclencheront l’effondrement naturel du capitalisme .En effet, la
surproduction entraine une baisse des prix et la faillite des entreprises les moins performantes ; cela aura pour
conséquence la concentration industrielle. Marx parle aussi de crise de rentabilité du fait de la dégradation
inéluctable du taux de marge (marge sur le CA : profit). Il met en évidence une crise d’efficacité (ne pas obtenir le
résultat souhaité).
Passage au socialisme : Puisque le système capitaliste repose sur l’exploitation des prolétaires, et que celle-ci n’est
possible que par la propriété privée, Marx préconise le passage à la propriété collective des moyens de production
qui permettra d’abolir l’exploitation ce qui se traduit par l’avènement du socialisme, transition vers le communisme.
« A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonistes de classes, surgit une association
ou le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».
6) Le courant Néoclassique :
Né en 1870 et est toujours dominant aujourd’hui. Il s’intéresse aux comportements individuels et non aux
comportements sociétaux.
Le calcul de la marge chez les consommateurs : les consommateurs cherchent à maximiser leur utilité, compte tenu
de la contrainte de leur revenu. En fait, les consommateurs sont placés perpétuellement devant des choix à
effectuer entre plusieurs biens (ici les biens X et Y). Compte tenu de la contrainte de revenu, si le consommateur
décide d’acheter plus de biens X, il devra renoncer à une certaine quantité de biens Y. La variation du prix des biens
X et Y (que l’on qualifie d’effet de substitution) ou la variation du revenu (effet revenu) desserre ou resserre la
contrainte qui pèse sur le consommateur.
Effet substitution : si le prix du bien X augmente, à revenu constant, le consommateur devra diminuer sa
consommation de bien X ou modifier sa combinaison de biens (X, Y).
Effet revenu : Si le revenu augmente, le consommateur pourra augmenter sa consommation de bien X, de bien Y ou
des deux (X, Y).
En utilisant le calcul de la marge, les néoclassiques ont montré que l’utilité marginale, qui représente la valeur à
laquelle le consommateur estime le bien, est décroissant en fonction des quantités consommées. Ainsi l’utilité totale
croit, mais l’accroissement de la dernière unité (utilité marginale) est de plus en plus faible pour les biens qui
existent en quantité illimitée (ceci est illustré par le principe de satiété du consommateur).
Le calcul de la marge chez les producteurs : Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de la
contrainte de leur fonction de production. Cette fonction de production est dite à facteurs substituables (c’est à dire
que le producteur recherche la meilleure combinaison de travail et de capital). Toutefois, la théorie néoclassique
admet qu’à court terme, seul le facteur travail parvient à s’adapter (le facteur capital à besoin d’un certain temps
d’adaptation). Le prix du marché résulte de l’égalisation entre le cout marginal et l’utilité marginal, qui appréhendée
du point de vue du producteur, prend le nom de recette marginale. A long terme le prix du marché est égal au
minimum du cout moyen et le profit pur égal à 0. Les facteurs de production (travail, capital) sont rémunérés en
fonction de leur productivité marginale. Ainsi le salaire réel est égal à la productivité marginale du travail.
Le modèle de marché : la représentation de la pensée néoclassique passe par le modèle d’une économie de marché.
Le marché est le lieu de rencontre de l’offre et la demande qui réagissent en fonction du prix. L’équilibre partiel
(équilibre sur un seul marché) est opposé à l’équilibre général (équilibre sur plusieurs marchés).
Equilibre partiel (Alfred Marshall) : Il s’obtient au point de rencontre entre l’offre et la demande sur un seul marché
par exemple celui des biens et services pour chaque consommateur. La demande est une fonction décroissante du
prix et l’offre, une fonction croissante du prix. L’équilibre conduit à un optimum : Optimum de Pareto, situation dans
laquelle on ne peut améliorer la satisfaction d’un individu sans détériorer celle d’au moins un autre. Autrement dit,
les échangistes sont satisfaits à l’équilibre et il n’y a plus de possibilité d’échange. L’équilibre avec un système de prix
unique aboutit ainsi à la maximisation des satisfactions pour l’ensemble des agents économiques. L’existence de
marchés de CPP, associée à l’hypothèse de rationalité économique des producteurs, garantit l’obtention d’un
optimum de Pareto. C’est à dire d’une allocation optimale des ressources. Cet optimum garantit la maximisation du
surplus du consommateur et celui du producteur.
Equilibre général (Walras) : Selon Walras, c’est la formation d’un prix d’équilibre sur chacun des marchés existants.
La théorie néoclassique identifie 4 marchés : marché des biens et services, du travail, des capitaux et de la monnaie.
Les agents économiques sont à la fois demandeurs et offreurs sur l’ensemble des marchés (ainsi les ménages
demandent des produits sur le marché des biens, offrent leur force de travail sur le marché du travail, demandent
des actifs financiers sur le marché des capitaux demandent de la monnaie. La théorie néoclassique insiste sur
l’interdépendance des 4 marchés en précisant (grâce aux égalités comptables emplois ressources des agents) que
l’équilibre sur les marchés du travail de la monnaie et des capitaux permet de conclure que le marché des biens et
services est également en équilibre.
Equilibre General : Equilibre (Marché Bien&service) = Equilibre (Marché capitaux + marché travail + marché
monnaie)
En conséquence de la loi de SAY, l’offre étant globalement égale à la demande, la loi de Walras nous indique que si
n-1 marchés sont en équilibre le nième l’est aussi. Toutefois le rôle de la monnaie assimilée à un bien est limité.
La théorie néoclassique est normative dans la mesure où les équilibre ne sont pas ce qui est mais ce qui doit être. Il
faut donc modifier le réel dans le sens des hypothèses du modèle à savoir les conditions de la CPP.
7) Courant Keynésien :
A partir de la crise de 1929, Keynes deviendra l’économiste le plus connu du XXème siècle. Il fut l’instigateur des
politiques d New Deal de Roosevelt avant la 2d guerre mondiale et de la plupart des politiques des pays développées
entre 1946 et la fin des années 1970. Ses idées ont encore beaucoup de force aujourd’hui, notamment depuis la
crise financière de 2008, devenue crise économique et sociale mondiale, remettant en cause la domination des
marchés financiers sur l’économie.
Keynes estime qu’une régulation spontanée des marchés n’est pas possible. L’état doit intervenir au-delà de son rôle
de gendarme : Il doit être un état providence.
Demande effective : Keynes s’oppose à l’approche microéconomique des néoclassiques et raisonne de maniéré
macroéconomique. La théorie générale présente le fonctionnement du système économique pris dans son
ensemble , c’ est à dire en considérant les revenus globaux , les profits globaux , la production globale , l’ emploi
globale , l’ épargne et l’ investissement global et non pris isolément.
Dans ce circuit, ce n’est donc pas l’offre qui crée la demande mais la demande qui constitue le point de départ. Selon
lui, tout part de la demande effective, celle qui est prévue par les entrepreneurs, les anticipations de la demande
globale. Elle va déterminer la production mise en œuvre qui elle-même déterminera le niveau d’emploi. Le niveau
d’emploi va définir le revenu des ménages et la production mise en œuvre, l’investissement. Revenu des ménages et
investissement seront responsables de la demande effective. L’équilibre n’est ni évident ni naturel sur les marchés
comme le prétendaient les classiques.
Réfutation de la loi de Say : La théorie générale s’attaque à la loi de Say « l’offre crée sa demande (qui suppose
implicitement que le système économique fonctionne à pleine capacité) et au rôle stabilisateur des marchés. Une
telle théorie serait incapable d’étudier les problèmes se rapportant au chômage involontaire et au cycle
économique. Les crises économiques (surproduction, chômage) sont synonymes d’une défaillance des marchés et de
la loi de l’offre et de la demande. Une solution au problème serait une intervention de l’état c’est à dire ne
substitution du public au prix : passage de l’état gendarme à l’état providence. Cette intervention de l’état s’effectue
au travers de politique économique.
Monnaie n’est pas neutre : A court terme la théorie quantitative de la monnaie est fausse. Elle est acceptable à long
terme, une fois que les prix ont pu s’ajuster. Keynes disait : « Le long terme est un horizon peu intéressant. A long
terme nous serons tous morts. Les économistes n’apportent rien si en pleine tempête tout ce qu’ils trouvent à dire,
c’est une fois l’orage passée, la mer se calme »
A court terme une hausse de la quantité de monnaie provoque la baisse des taux d’intérêts donc la hausse de
l’investissement. La quantité e monnaie est la variable indépendante la plus importante de toutes puisqu’ elle est
commandée par les autorités. Pour Keynes, la monnaie n’est pas forcément dépensée, elle est conservée car il
n’existe aucun placement parfaitement sûr et la monnaie a l’avantage d’être liquide. Ainsi les déséquilibres peuvent
être durables entre l’offre et la demande simplement parce que l’épargne n’est pas nécessairement investie,
contrairement à la loi de Say. Ainsi la somme des revenus distribués lors de la production ne revient pas
intégralement sous forme de demande aux entreprises. Il peut y avoir une surproduction durable en raison de la
fuite dans le circuit liée à la thésaurisation (principe de précaution). L’offre ne crée pas une demande strictement
égale en valeur.
L’incertitude : Contrairement au modèle classique ou l’enchainement des cases et effets suit un schéma rationnel
donc prévisible, tout n’est pas prévisible dans l’approche keynésienne. En effet les décisions économiques doivent
tenir compte de l’avenir, ce qui pose problème car l’incertitude interdit le calcul. Le futur ne se déduit pas
automatiquement du passé. D’ où l’importance du rôle de l’état pour faire face aux incertitudes.
Analyse de la demande effective : Le renversement le plus évident est la mise en évidence des déséquilibres
intrinsèques entre l’offre et la demande. Keynes juge donc essentiel d’analyser les facteurs qui agissent sur la
demande effective, fonction de l’investissement des entreprises et de la consommation. Ainsi , le volume réel de la
production ( croissance , richesse ) et de l’ emploi ( travail et revenu pour tous ) dépend , non de la capacité de
production ou du niveau préexistant des revenus ( approche classique , certitude) , mais des décisions courantes de
produire , lesquelles dépendent des décisions d’ investir et de l’ estimation actuelle des montants de la
consommation courante et future ( incertitude) . La demande effective se définit comme une anticipation de la
demande globale à venir faite par les entrepreneurs.
Dès que l’on connait la propension à consommer et à épargner, on peut calculer le niveau des revenus et le niveau
de la production et de l’emploi qui assurent l’équilibre du profit.
La théorie générale insiste sur le rôle joué par l’investissement. Il peut constituer le remède spécifique au chômage,
au moins à court terme. Mais l’analyse de court terme ne doit pas être confondue avec la thérapie de long terme.
« Le remède spécifique au chômage, c’est l’accroissement de la consommation laquelle est la finalité de l’activité
économique et non l’augmentation de l’investissement qui n’en est que le moyen »
L’ investissement est par nature instable : Il résulte en effet des prévisions sur la rentabilité du capital ou efficacité
marginal du capital ( comportement des entrepreneurs ) et du taux d’ intérêt lequel dépend en partie du
comportement des ménages ( demande de monnaie ) et de leur préférence pour la liquidité , et de l’ état ( rôle sur l’
offre de monnaie par le biais de la banque centrale sur les établissements de crédits) .
Le rôle de L’état :
Keynes stipule que le chômage est le résultat d’une insuffisance de la demande effective. L’état peut agir sur les
deux composantes de la demande globale :
- Sur la consommation : l’état peut augmenter les revenus disponibles en réduisant la fiscalité. Plus
directement l’état peut accroitre sa propre consommation (la consommation publique).
- Sur l’investissement : En réduisant les taux d’intérêts, l’état va réduire le cout des emprunts pour les
ménages et le cout de financement des investissements pour les entreprises. Dans les faits, l’action de l’état
se traduira par une politique budgétaire expansive (Dépenses > Recettes), plus précisément l’état va
chercher à augmenter ses investissements publiques. L’impact sur l’économie sera plus que proportionnel,
c’est ce que l’on appelle l’effet multiplicateur.
Le multiplicateur Keynésien :
Toute augmentation des dépenses publique entraine celle de la production et celle des revenus distribués, ce qui
permet de nouvelles dépenses privées si bien qu’au final la production aura augmenté bien plus que les dépenses
publiques de départ. A chaque fois seule une fraction des revenus nouveaux est dépensée : cette fraction est la
propension marginale à consommer, rapport de la hausse de la consommation à la hausse du revenu. L’effet
multiplicateur est d’ autant plus fort que cette propension à consommer est élevée.
Exemple : Dans n contexte d’économie fermée (retenu par Keynes) ou la propension marginale à consommer serait
de 0.75 (stable dans le temps), si l’ «état procédé à un investissement supplémentaire de 100 milliards d’euros, nous
aurions les enchainements suivants : Les commandes de l’état vont augmenter la production des entreprises
concernés de 100 milliards. Celles-ci vont distribuer des revenus pour le même montant sous forme de revenus :
salaires, dividendes … Les 100 milliards perçus par les ménages généreront une hausse de la consommation de
100*0.75 = 75 milliards. Cela va stimuler la production des entreprises des biens de consommation à hauteur des 75
milliards… Le processus va se poursuivre jusqu’ à ce que l’effet devienne négligeable.
Pour Keynes l’épargne correspond à une fuite. La réduction des fuites repose sur une baisse de l’épargne. Il faut
aussi noter qu’une réduction d’impôt ou une hausse des prestations sociales nt également un effet multiplicateur
mais inférieur : En effet celles- ci accroissent simplement le revenu disponible des ménages sans agir sur la
production. En économie ouverte il faudrait introduire deux nouvelles variables : les exportations et les
importations. Ces dernières constitueraient la deuxième source de fuite après l’épargne.
La théorie économique de Keynes d’inscrivait dans une vision globale de la société, ou il se demandait ce que
l’homme pourrait faire de sa liberté, une fois dégagée de l’emprise des préoccupations économiques.