La Prevention Du Crime Guide de Planification Et D Evaluation
La Prevention Du Crime Guide de Planification Et D Evaluation
La Prevention Du Crime Guide de Planification Et D Evaluation
École de criminologie
Université de Montréal
LA PRÉVENTION DU CRIME
Août
1994
La prévention du crime… p 2
AVANT-PROPOS
du crime.
guide a vu le jour.
La prévention du crime… p 3
INTRODUCTION................................................... 4
INTRODUCTION
1.1 Définition
Prévenir un crime, c'est s'attaquer à ses causes; c'est faire en sorte qu'une
des conditions nécessaires du crime ne soit pas présente au moment où il aurait pu
être commis. L'intervention préventive prétend donc briser un des maillons
rapprochés de la chaîne causale qui aurait abouti au crime s'il n'avait été brisé.
Le terme cause est ici pris dans le sens large de tout ce qui influe sur la
probabilité d'un délit. Certaines causes sont liées au mode de vie et aux
caractéristiques de certains individus: leur habitude de faire l'école buissonnière,
leur fréquentation de camarades délinquants, leur impulsivité, le laisser-aller de
leurs parents... D'autres causes proviennent des circonstances qui conduisent ces
individus à espérer se procurer des plaisirs illicites faciles, rapides et sans risque
de sanction. L'être humain étant orienté vers un avenir plus ou moins proche, les
circonstances qui influent sur ses anticipations contribuent à la causalité de ses
actions. C'est en ce sens que la découverte par deux jeunes fugueurs d'une
automobile sport dont le moteur tourne au ralenti alors qu'il n'y a personne en vue
est une des causes du "joyride" qu'ils sont sur le point d'entreprendre.
Par opposition, les causes lointaines du crime sont les facteurs qui n'ont
qu'une influence indirecte et à long terme sur sa probabilité d'occurrence. De
nombreux délinquants ont été gravement négligés durant leur petite enfance: mère
abandonnée, trop jeune, isolée, pauvre et désemparée. Très souvent, ils sont issus
d'un sous-prolétariat dépendant et marginalisé. Il importe de lutter contre la
pauvreté, contre la dépendance, contre l'isolement social et contre la dissolution
des familles. Ce sont à de telles causes du crime que l'on s'attaque quand on mène
une politique de revenu garanti, de rénovation urbaine, de logement ou d'aide à
l'enfance. Ces politiques sont parfaitement défendables, mais elle poursuivent à
juste titre des objectifs autres - et souvent plus importants - que la prévention du
crime: faire reculer la pauvreté, créer des emplois... Par souci de rigueur et de
précision, nous délimitons, pour la prévention, un champ que nous voulons ni trop
ni trop peu étendu 3.
1.2 Classification
TYPES DE PRÉVENTION
1- Prévention situationnelle
dans les transports publics en Australie
Les facteurs qui exercent une influence à court ou à moyen terme sur les
prédispositions à la délinquance tombent sous cinq rubriques.
- Les insuffisances de la régulation et du lien social: parents absents,
indifférents, négligents, laissant l'enfant sans surveillance et sans discipline;
adolescents qui sont insuffisamment intégrés à leur milieu familial, scolaire ou
professionnel; troubles, inconduite et absentéisme scolaire, déracinement et
marginalité, (voir, par exemple, LeBlanc, 1994 et Fréchette et LeBlanc, 1987).
- La fréquentation de pairs délinquants, la co-délinquance, l'appartenance à
des réseaux délinquants ou criminels. (Reiss, 1988).
- Des besoins insatisfaits qui pourraient être comblés par des moyens
illégitimes: besoins d'argent pour payer des dettes ou pour satisfaire un désir
pressant, besoin d'action, de stimulation et d'excitation, frustration, désir de
vengeance...
Dire d'une mesure qu'elle est prometteuse ne signifie pas qu'elle peut être
efficace en toutes circonstances. C'est dire qu'elle a des chances de l'être à deux
conditions: d'abord quelle soit une solution appropriée au problème criminel que
l'on veut contrôler et ensuite qu'elle soit correctement mise en oeuvre.
1.4.1.1 La surveillance.
Les mesures et les systèmes pour percevoir et détecter les signes d'une
activité délinquante et pour ainsi augmenter les risques auxquels les délinquants
s'exposent.
- La surveillance par les personnes.
- Les équipements de surveillance.
- Les mesures de détection.
- L'amélioration de la visibilité des cibles potentielles et des accès.
(Voir Ekblom, 1986; Grandjean, 1988; Burrows, 1991; Clarke, 1992;
Pease, 1992; Poyner 1992; Scherdin, 1992; Van Andel, 1992; Reiss et Roth (eds),
1993; Willemse, 1994).
(Voir Landes, 1978; Clarke, 1992; Lester, 1993; Reiss et Roth (eds),
1993).
- Édicter dans l'école un code de vie clair pour assurer le respect de la personne et
des biens d'autrui;
- instaurer une discipline consistante et ferme assortie de sanctions équitables,
prévisibles et effectivement appliquées; sanctionner sans faiblesse les
comportements violents;
- organiser la médiation des conflits et l'arbitrage des différends;
- organiser des loisirs et des activités parascolaires;
- favoriser l'insertion scolaire, le sentiment d'appartenance des élèves en les
intégrant dans des écoles et des classes de taille restreinte sous la supervision d'un
titulaire qui connaît bien ses élèves et qui peut les suivre de près;
- lutter contre l'absentéisme, l'échec scolaire et l'abandon par un suivi
systématique des élèves permettant d'intervenir rapidement, de concert avec les
parents dès que des difficultés apparaissent;
- aider les élèves en difficulté à faire leurs devoirs.
(Voir Cusson, 1990; Olweus, 1991; Reiss et Roth (eds), 1993; Janosz et
Leclerc, 1993; Willemse, 1994).
1.4.2.3 Pour faciliter l'intégration des jeunes adultes sur le marché du travail, on
préconise de leur offrir des programmes de formation et d'orientation
professionnelle (Hope et Shaw, 1988; Curtis, 1988).
La prévention du crime… p 18
Pour qu'un projet de prévention ait des chances d'être efficace, il doit être
conçu et planifié selon les règles de l'art.
La planification d'un projet de prévention peut être découpée en cinq
opérations:
2.1 identifier et analyser le problème criminel à contrer;
2.2 se fixer des buts clairs, spécifiques et mesurables;
2.3 choisir des moyens qui auront des chances d'agir sur les causes
rapprochées du problème criminel ciblé;
2.4 obtenir une concentration suffisante des moyens;
2.5 mobiliser les partenaires.
Quelle que soit la source d'information, elle permet de déceler une ou des
anomalies (Ekblom, 1988). Une analyse plus approfondie permettra d'établir
jusqu'à quel point le problème est bien réel puis de le circonscrire.
2.1.3 Le degré de risque posé. Avec quelle fréquence le délit sous examen
risque-t-il d'être commis dans un proche avenir? Il s'agit d'estimer la probabilité
d'occurrence du délit en question. Cela peut se faire par l'analyse de l'incidence
des délits commis dans un passé récent. Cela exige un système d'enregistrement
rigoureux des délits commis: statistiques de police, questionnaire de victimisation,
ou de délinquance révélée, compilation des incidents notés sur un site...
2.1.4 Que savons-nous des auteurs de ces délits? Ont-ils des antécédents
criminels? Quel est leur âge? Quels sont leurs motifs? Quels lieux fréquentent-
ils (résidence, école, bar, magasin)? Quels trajets empruntent-ils pour atteindre
La prévention du crime… p 21
leurs cibles? Qui sont leurs complices et leurs réseaux? Ont-ils des habitudes qui
favorisent le contact avec leurs victimes et leurs cibles?
2.1.5 L'identification des victimes et des cibles. On veut savoir quels sont les
personnes, les biens et les informations confidentielles qui sont les plus exposés
pour ensuite déterminer ce qui devra être protégé en priorité. Dans les cas de
délits contre les biens, il sera utile d'identifier les avoirs les plus précieux et de
déterminer l'ampleur des préjudices qui seraient encourus en cas de vol ou de
méfait. Il peut aussi être utile de faire le profil des victimes: âge, habitudes de
vie, histoire de leur victimisation...
Il peut arriver que l'on découvre une cause assez précise du problème à
résoudre, comme on le voit dans l'exemple que voilà.
Une connaissance des moyens déjà mis en place pour contenir le problème
criminel sous examen est indispensable. Le but visé est d'identifier les forces et,
surtout, les faiblesses des dispositifs existants pour apporter les correctifs qui
s'imposeront.
La prévention du crime… p 23
Quand les délits sont commis dans des maisons, des commerces ou autres
lieux fermés, l'inspection de sécurité s'impose pour y découvrir les vulnérabilités.
En sécurité privée, on recommande d'identifier d'abord les cibles possibles d'une
attaque criminelle, d'estimer ensuite la probabilité de telles attaques et, enfin, de
découvrir les faiblesses du système de prévention en place. (National Crime
Prevention Institute, 1986; Hayes, 1991). Deux notions sont utiles dans la
recherche des défauts de la cuirasse d'un système de protection contre le crime: la
vulnérabilité et l'accessibilité.
Dans l'exemple qui suit, on eut recours à un moyen inédit pour découvrir
les vulnérabilités des protections contre le crime.
La prévention du crime… p 24
Trop souvent, les buts assignés aux projets de prévention sont et sans
grand rapport avec la prévention du crime au sens propre. En France, Robert
(1994, p. 56) dénonce les "maquillages qui permettent de faire financer des
La prévention du crime… p 25
Par opposition, la plupart des projets récents qui ont donné de bons
résultats se proposent des buts précis et modestes, comme on le voit dans ce qui
suit.
Après l'opération, on n'enregistra que deux vols: dans un cas, le voleur avait
dévalisé un commerçant non participant et, dans l'autre cas, un fermier
participant avait été la victime.
Il importe aussi de dire qui seront les personnes sur lesquelles portera
l'intervention. En prévention individuelle, on visera un groupe de sujets à risque
de délinquance alors qu'en prévention situationnelle, ce seront les victimes et les
victimes potentielles qui, le plus souvent, seront les bénéficiaires de la mesure.
Les personnes qui ont été victimisées dans un passé récent apparaissent de
plus en plus comme des cibles prioritaires de la prévention situationnelle. Cela
résulte de la découverte du phénomène des victimisations à répétition. Une
victimisation en annonce souvent une autre. Le Sondage canadien de
victimisation en milieu urbain, montre que les individus et les ménages qui ont été
La prévention du crime… p 28
Il est clair que certains individus et certains ménages sont sujets aux
victimisations à répétition: ils présentent des risques élevés d'être plusieurs fois
touchés par le crime probablement parce que certaines cibles apparaissent aux
délinquants plus accessibles, plus vulnérables et plus attirantes que d'autres. Ce
fait signale la présence d'un besoin auquel les criminologues pourraient répondre.
C'est précisément ce que les chercheurs et les intervenants du projet Kirkholt ont
décidé de faire.
La prévention du crime… p 29
C- Durant les cinq mois qui suivirent le début de l'implantation de ces mesures
(et de quelques autres), les taux de cambriolage baissèrent de 40%; ils chutèrent
de 58% durant l'année qui suivit.
(Voir Forrester et al., 1988; Pease, 1991; Archambault, 1994).
2.3 Des moyens pour peser sur une cause prochaine du crime.
Dans toute évaluation, on veut savoir quelle est précisément la mesure qui,
après examen, s'est révélée efficace ou non. C'est dire qu'il faut être explicite sur
la nature de la mesure qui subira le test de l'évaluation.
Le choix des moyens dépend d'abord du problème concret que l'on aura
documenté, puis du but que l'on se sera fixé. C'est ainsi que le choix entre des
mesures relevant de la prévention situationnelle ou individuelle découlera du
diagnostic du problème et de la réflexion sur les buts. Si la plupart des délits qui
préoccupent la communauté sont le fait d'un groupe bien identifié d'individus, on
préférera une intervention sur leur potentiel délinquant. Si le problème découle
des opportunités offertes, il sera, bien sûr, préférable de regarder du côté de la
prévention situationnelle.
La prévention du crime… p 30
Les principes actifs de la prévention individuelle les plus évidents sont les
suivants:
- l'insertion du délinquant potentiel dans un groupe dans lequel il subira une
pression à la conformité;
- la dissociation des sujets à risques de leurs pairs délinquants et le
démantèlement de leurs réseaux;
- le renforcement chez eux des contrôles intériorisés, l'élargissement de leur
horizon temporel et le développement de leurs habiletés sociales;
- la satisfaction, par des moyens légitimes, des besoins qu'ils ont tendance à
satisfaire par la délinquance.
Les campagnes de prévention dans les médias et dans les écoles donnent
des résultats décevants parce qu'elles ne réussissent pas à peser sur une cause
prochaine du crime. Sacco et Silverman (1981) ont montré qu'une campagne de
publicité à la radio n'eut que peu d'impact principalement parce que les victimes
potentielles qu'elle visait ne modifièrent pas leurs habitudes. Au terme de la
campagne, les sujets interrogés ne verrouillaient pas plus souvent leurs portes
qu'avant; ils n'allumaient pas plus leurs lumières, ils ne s'étaient pas procurés de
chien, etc. (Archambault, 1994). Comme les gens ne prenaient pas plus de
précautions qu'avant, on ne pouvait pas espérer que les occasions de vols
diminuent.
La prévention du crime… p 31
Les travailleurs de rue sont des animateurs qui, durant les années 1960 et
1970, étaient envoyés dans les quartiers à risques pour se faire accepter par les
gangs délinquants. Cela fait, ils étaient supposés aider les membres de gangs à
s'orienter vers des activités positives et à s'intégrer à la société. Cette formule fut
sans effet sur la délinquance. Il arriva même que les travailleurs de rue
renforçaient la cohésion des bandes sans pour autant réduire leur marginalité
(Klein, 1971; LeBlanc, 1991). Échouant à intégrer les membres des gangs à la
société globale, les travailleurs de rue n'intervenaient pas dans la chaîne causale
conduisant au crime.
C- Les critères de mise en oeuvre ont été dépassés: 40% des foyers sont
effectivement rejoints par les opérations 1, 2 et 3. L'évaluation s'appuie
principalement sur deux sondages de victimisation passés avant et un an après
l'intervention dans les secteurs visés (1,300 foyers). La moitié des foyers visés
ont bénéficié du programme; l'autre moitié étant le groupe de contrôle. Les
sondages permettent de déceler une baisse de 61% dans les cambriolages des
secteurs expérimentaux. Dans les secteurs-témoin, la baisse n'est que 5%. On
ne décèle pas de trace de déplacement vers les secteurs adjacents. Les
statistiques de police enregistrent une augmentation des taux de cambriolages
rapportés (le projet encourage les citoyens à rapporter) qui dissimule la
diminution réelle du nombre de délits. (Cirel et al., 1977; Linden et al., 1984;
Lindseys et Mc Gillis, 1986).
La prévention du crime… p 34
Les victimes récentes et les victimes potentielles ont aussi intérêt, pour des
raisons évidentes, à collaborer à prévenir le crime. C'est parce que les victimes de
cambriolages et leurs voisins immédiats ont participé au projet "Kirkholt" que
celui-ci connut le succès que nous savons (Forrester et al., 1988; Pease, 1992;
Archambault, 1994).
Introduction
Quels projets pourraient être évalués? Tout simplement, ceux qui méritent
de l'être parce qu'il est raisonnable d'en espérer un impact sur la criminalité
(Ekblom et Pease, 1994). Dans les écrits, deux types de démarches cohabitent:
l'évaluation a priori et a posteriori.
Il est rare que l'on n'ait strictement rien fait pour faire face à un problème
criminel quel qu'il soit: les victimes ont pris un minimum de précautions; la police
a fait enquête; la municipalité a amélioré l'éclairage... Cela signifie que la plupart
des projets de prévention ne font que rajouter une ou quelques mesures nouvelles
à ce qui se fait déjà. Par conséquent, dans la grande majorité des cas, on évalue
l'efficacité marginale d'un programme: est-ce que l'ajout de telles mesures
augmente le niveau d'efficacité des contrôles sociaux existants? Il est donc
logique d'adopter un devis de recherche évaluative fondé sur une comparaison
entre l'état de la criminalité avant que l'on intervienne et son état pendant ou après.
La mesure "avant" fournit une estimation de l'efficacité des solutions déjà en
place; la mesure "après" permet de vérifier si l'action préventive évaluée y ajoute
quelque chose. On comprend alors le constat fait par Lurigio et Rosenbaum
La prévention du crime… p 37
Pour donner au lecteur une idée concrète d'une évaluation d'un programme
de prévention de la criminalité, nous commençons par deux exemples. Ils ont été
choisis pour la simplicité de leur méthodologie.
La prévention du crime… p 38
AVANT APRÈS
Audiovisuel 124 94 33 24
Il faut savoir qu'entre 1981 et 1984, le volume des prêts augmente de 8% pour
les audiovisuels et de 25% pour les imprimés. Entre ces deux années, la baisse
des pertes est de l'ordre de 80% aussi bien pour les imprimés que pour les
audiovisuels.
(Scherdin, 1992).
La prévention du crime… p 39
(Surveillance (Rénovation)
policière)
Marché 1978 1982 1983 1984 1985
ouvert 54 21 45 33 12
(inter-
vention)
Marché 52 82 54 17 12
de vêtements
(zone
adjacente)
Figure 1
AB. Les plans à deux périodes rendent vraisemblable que la baisse observée
durant la période expérimentale soit le résultat des moyens de prévention mis en
place, mais rien ne garantit que la baisse observée soit imputable au programme
de prévention. Par contre, si le volume de criminalité baisse durant la période
expérimentale et augmente de nouveau lorsque les moyens de prévention cessent
d'être activés, il devient plus difficile de rester sceptique. On peut également
mettre sur pied un schéma évaluatif qui comporte plus d'une période
expérimentale (BAB) ou qui comporte deux périodes contrôles et deux périodes
expérimentales (ABAB). Ces plans d'évaluation sont appelés des schémas
d'évaluation à niveaux de base répétés.
La prévention du crime… p 43
criminalité avant et après la mise en place des caméras dans les quinze stations où
elles furent activées (Burrows, 1980). On compara aussi les stations
expérimentales et les stations contrôles.
Figure 3
terrain
expérimental: 45 40 30 45 20 20 15 25
secteurs
adjacents: 20 15 15 18 35 45 20 35
terrain
expérimental: 45 40 30 45 20 20 15 25
secteurs
adjacents: 20 15 15 18 5 8 10 9
doit être compris dans un sens assez large: toute infraction qu'un délinquant
pourrait choisir comme substitut du délit initialement envisagé.
On peut également tabler sur le fait que les délits mineurs et les tentatives
sont moins systématiquement rapportés à la police que les délits graves ou menés
à terme. Si le programme de prévention affecte le taux de reportabilité, on devrait
par conséquent s'attendre à ce que l'impact du programme de prévention sur ce
taux soit plus marqué pour les délits les moins graves et les tentatives. Le
programme peut être évalué favorablement s'il provoque une augmentation des
délits mineurs et inachevés mais qui s'accompagne d'une diminution des délits
graves.
La prévention du crime… p 48
Quelque soit le résultat d'une évaluation, il plaira aux uns et déplaira aux
autres. Les promoteurs du projet tiendront, bien sûr, à être confortés dans leurs
espérances; alors que ses adversaires voudront être confirmés dans leur
scepticisme. L'évaluateur a donc besoin d'une bonne dose d'indépendance d'esprit.
Pour être crédible, il ne saurait être totalement identifié au projet. Selon Robert
(1994, p. 64), "l'évaluateur doit être distinct de l'acteur, autrement dit, on ne peut
s'évaluer soi-même". Le praticien plongé dans l'action ne se défait que
difficilement de ses parti-pris et il est improbable qu'il dispose du temps
nécessaire pour mener à bien son évaluation. Son intérêt le pousse si évidemment
à conclure "mission accomplie" qu'il manquera de crédibilité aux yeux des
observateurs extérieurs.
L'évaluation n'a de sens que si ses conclusions sont connues. Pour cela,
elles doivent être accessibles. La diffusion des résultats des recherches
évaluatives est donc indispensable. Plus un rapport est court, plus il a de chances
d'être lu. Et il ne sera lu que s'il est publié sous une forme ou sous une autre: dans
une revue scientifique, dans un bulletin d'information ou dans tout autre média.
La prévention du crime… p 93
Introduction
Ce sont également les trois critères auxquels vont se référer les critiques
éventuels lorsqu'ils apprécieront la valeur intrinsèque du projet de prévention.
- L'efficacité du projet sera mise en doute s'il est possible de montrer que les
résultats ne sont pas attribuables à l'intervention, mais à d'autres facteurs
(effet de sélection, déplacement de la criminalité, régression statistique
vers la normale, etc.).
La cueillette des données doit être par conséquent conçue en anticipant les
critiques que le rapport aura, sans doute, à affronter. Il est préférable d'adopter
une stratégie aussi équilibrée que possible: faire face, même imparfaitement, aux
trois types de critiques plutôt que d'en contrer une de manière décisive, mais en
prêtant flanc aux deux autres.
4.1.1 Dans les sondages de victimisation, les questions posées concernent les
délits que les répondants ont subis au cours de l'année précédente.
Plusieurs auteurs ont écrit d'excellents bilans sur ces sondages:
Gottfredson et Hindelang, 1981; Sparks, 1981; O'Brien, 1985; Gove et
coll., 1985; en langue française, ont peut consulter les travaux de Killias et
al., 1987, 1990 pp.81-98. Nous disposons actuellement de trois sondages
de victimisation canadiens. Le premier date de 1982 et portait sur 7 villes
canadiennes, dont Montréal. Le deuxième sondage date de 1987 et
concerne l'ensemble de la population canadienne. Les données ont été
publiées en 1990 par V. Sacco et N. Johnston sous le titre Le sondage
canadien de victimisation (Ministère de la justice, Ottawa). Un sondage
plus récent a été réalisé en 1993 et ses résultats sont désormais disponibles
depuis le début de 1994. Un sondage international de victimisation,
incluant le Canada, a aussi été réalisé en 1989, (voir Van Dijk, Mayhew et
Killias, 1990).
prévention (sur les statistiques criminelles et leur utilisation ainsi que pour
comprendre les tendances de la criminalité au Québec, voir Ouimet, 1994
et Ouimet et Tremblay, 1993).10
10 Il est aussi possible de mesurer l'impact d'un programme par des indicateurs
indirects: le nombre de graffitis et de fenêtres brisées, pour la prévention du
vandalisme, le nombre de seringues abandonnées et de consultations pour
"overdose" pour la prévention de la toxicomanie, etc.
La prévention du crime… p 96
Les statistiques criminelles sont bien connues des policiers, des politiciens,
des criminologues et du grand public. Elles ne constituent cependant qu'un
sommaire quantitatif des données policières lesquelles se composent en réalité de
trois séries de documents: les rapports d'événements, les demandes d'intenter des
procédures de mise en accusation et les dossiers des enquêtes spécialisées. Les
rapports d'événements servent à compiler les statistiques sur les crimes connus et
réels (dans le jargon des statistiques policières un crime réel est une plainte
fondée). C'est dans les rapports d'événements que l'on trouve les narrations qui
relatent brièvement les circonstances du délit et les témoignages des protagonistes
impliqués. Les demandes d'intenter des procédures d'accusation (les DIP) sont les
données de base qui servent à compiler les statistiques sur les personnes accusées
et leur sexe. C'est dans les DIP que l'on trouve le détail des antécédents policiers
et les condamnations antérieures des prévenus. La troisième source de données
policières vient des dossiers des enquêtes spécialisées et des renseignements
criminels. Ces dossiers permettent d'étudier en détail les réseaux plus ou moins
structurés et organisés de délinquants, le milieu criminel en général et les marchés
criminels en particulier.
Autant les statistiques criminelles sont citées et utilisées par les médias et
les criminologues, autant les données criminelles de base (rapports d'événements,
DIP et dossiers d'enquête) sont peu exploitées. Bien entendu, les données
criminelles sont protégées par la Loi d'accès à l'information, mais les corps
policiers ainsi que la Commission d'accès à l'information permettent leur
utilisation pour fins de recherche.
Les données policières portant sur les rapports d'événements peuvent être
obtenues directement du corps de police concerné. Ainsi, lorsque le type de
données à obtenir a été identifié (par exemple, les introductions avec effraction
commis dans des résidences la nuit à l'intérieur du district 34), il est relativement
facile pour un analyste de la police d'obtenir la série sur une longue période (par
exemple, le nombre total de ces crimes pour chacun des mois au cours des deux
dernières années).
Pour les crimes contre la propriété, la nouvelle DUC nous renseigne sur la
cible visée (résidence, commerce, particulier), sur les types de biens volés (bijoux,
hi-fi, vêtements, armes etc.), sur la valeur totale des biens volés ou endommagés,
sur la marque de la voiture volée. Ces informations sont cruciales et peuvent être
exploitées encore davantage en les combinant à d'autres banques de données
(notamment les statistiques économiques sur les ventes au détail de tel ou tel
produit, hi-fi, bijoux).
Alors que, dans les crimes de violence, les victimes peuvent généralement
identifier leurs agresseurs, ce n'est pas le cas des délits contre les biens (où le délit
se commet lorsque la victime est séparée de son bien). Dans un projet de
prévention qui cible un délit de violence, on dispose ainsi d'informations sur les
victimes et les agresseurs. Malheureusement, dans un projet qui cible un délit
contre les biens, les informations sur les voleurs portent sur un échantillon de
prévenus dont on connaît mal la représentativité.
- les renseignements relatifs aux accusés. Les statistiques sur les accusés
sont les parents pauvres des statistiques policières. Néanmoins les
formules d'intenter des procédures contiennent généralement le détail des
antécédents policiers et judiciaires des prévenus (incluant les causes
pendantes). La proportion de récidivistes dans un bassin de délinquants
est un indicateur important pour apprécier une situation criminelle. La
nature des antécédents également. Par ailleurs, la nouvelle DUC contient
également des informations sur le nombre de suspects par délit (lorsque
ces suspects peuvent être identifiés par la victime ou un témoin) et le
nombre de victimes par délit. La proportion de délits impliquant des
victimes ou des suspects multiples est une information utile pour l'analyse
d'un problème criminel. Les projets de prévention gagneraient à présenter
des informations plus détaillées sur les caractéristiques des délinquants
ciblés. Les données policières pertinentes existent; elles sont
malheureusement sous-exploitées.
Les narrations des circonstances des délits que l'on trouve dans les
rapports d'événements policiers représentent une source encore inexploitée de
données qualitatives. Autant les statistiques policières font l'objet d'une
consommation massive, autant on néglige de réanalyser la partie qualitative, fort
instructive, des rapports d'événements rédigés quotidiennement, et le plus souvent
consciencieusement, par les policiers. Les déclarations des témoins consignées
verbatim, et la narration des faits des policiers constituent des mines de
renseignements. Nous suggérons que les projets de prévention redécouvrent les
données qualitatives contenues dans les rapports d'événements rédigés par les
policiers et procèdent éventuellement à leur analyse de contenu.
La prévention du crime… p 102
I- La surveillance.
1- La surveillance par les personnes:
. gardien de sécurité,
. patrouilleur de la police,
. concierge,
. chauffeurs d'autobus,
. vendeurs dans les magasins,
. dépanneurs,
. préposés,
. voisins organisés en "cocon".
. barrières,
. serrures,
. vitres anti-balles pour protéger les caissiers et surveillants,
. grilles.
. situer les arrêts d'autobus pour que des groupes de sujets à risque
(ex. écoliers du secondaire; habitués d'une taverne) ne convergent
spontanément vers des cibles intéressantes,
. Aménagement des centres commerciaux, des parcs pour éviter
cette même convergence.
4- Gérer les horaires pour limiter les convergences délinquants vers leurs
cibles ou leurs victimes:
. ajuster l'horaire des autobus à l'horaire de la fermeture des débits
de boisson; . dans les stades, organiser les arrivées et les départs
pour que les adversaires ne se rencontrent pas;
. faire partir de l'école les écoliers les plus jeunes une demi-heure
avant les plus âgés.
6- Radios dans les automobiles rendues inutilisables si elles sont volées sans
que l'on connaisse le numéro électronique pouvant les réactiver.
3- Rendre plus difficile les fraudes par cartes de crédit ou carte d'assurance
maladie en y incorporant la photographie du détenteur légitime.
I- En milieu scolaire
Les ouvrages qui ont été sélectionnés pour faire partie des références annotées
présentent entre autres ces caractéristiques:
D'autres ouvrages qui sont susceptibles d'intéresser les lecteurs qui s'apprêtent à
réaliser une recherche évaluative sont aussi listés à la fin des références annotées.
Dans cet excellent ouvrage portant sur les méthodes de recherche utilisées
en criminologie, l'auteur consacre un chapitre pour préciser davantage ce
qu'implique la dimension pratique de la recherche évaluative. Les thèmes,
présentés de façon condensée, touchent les types de recherche, les étapes à
suivre lors de l'étude, et les obstacles qui peuvent se rencontrer. L'auteur
prend soin de définir les termes et d'illustrer ses propos. Enfin, le lecteur
intéressé y trouvera des références assez spécifiques à la criminologie.
Notons que les autres chapitres de cet ouvrage demeurent également utiles,
car l'auteur traite des éléments essentiels à toute démarche de recherche en
criminologie comme les sources de données, les instruments de mesure,
les devis de recherche, etc.
La prévention du crime… p 109
HERMAN, J.L. (ed.) (1987). Series: Program Evaluation Kit. (2nd ed.). 9
volumes. Newbury Park, CA: Sage Publications.
1) EVALUATOR'S HANDBOOK
2) HOW TO FOCUS AN EVALUATION
3) HOW TO DESIGN A PROGRAM EVALUATION
4) HOW TO USE QUALITATIVE METHODS IN EVALUATION
5) HOW TO ASSESS PROGRAM IMPLEMENTATION
6) HOW TO MEASURE ATTITUDES
7) HOW TO MEASURE PERFORMANCE AND USE TESTS
8) HOW TO ANALYSE DATA
9) HOW TO COMMUNICATE EVALUATION FINDINGS
Mise à part cette qualité d'être rédigé en français, ce livre est en mesure de
faire efficacement le point sur une variété de devis de recherche, tant
expérimentaux que quasi expérimentaux. Les auteurs présentent la
démarche scientifique à suivre et les principaux instruments utilisables
afin de vérifier une hypothèse. Ce livre adopte donc une approche
générale, qui débordre le seul cadre des études évaluatives. Il offre des
exemples illustrés, et emploie un langage à la portée du praticien. Il plaira
à ceux qui désirent consulter un ouvrage concis.
Comptant parmi un des rares ouvrages sur le sujet à être rédigé en français,
cet ouvrage d'introduction constitue un outil fort utile aux praticiens qui
désirent effectuer une évaluation de programme. Il regroupe une série
d'articles qui visent à fournir des indications sur les aspects de la
planification et de la préparation de l'étude. Les auteurs ne négligent pas
pour autant de traiter des questions de méthodologie, tant quantitative que
qualitative, ainsi que des aspects pratiques de telles études. L'ouvrage a
cependant comme faiblesse d'être peu illustré, en termes de graphiques et
de figures.
La prévention du crime… p 110
PATTON, M.Q. (1990). Qualitative Evaluation and Research Methods. (2nd ed.).
Newbury Park, CA: Sage Publications, 532 pages.
La qualité de cet ouvrage vient principalement du fait qu'il est un des seuls
à être entièrement consacré à ce thème qu'est la méthodologie qualitative
en recherche évaluative. Il met l'emphase sur les aspects du «quand» et du
«comment» utiliser certaines méthodes qualitatives. Il satisfera ceux qui
prévoient réaliser une étude évaluative et qui désirent connaître davantage
ces méthodes. Les explications offertes sont claires, assez simplifiées et
illustrées. Cependant, pour un condensé, le lecteur aurait intérêt à
consulter le volume numéro 4 de la collection Program Evaluation Kit,
édité par J.L. Herman en 1987 (voir ci-haut).
LAB, S.P. (1992). Crime Prevention: Approaches, Practices and Evaluations. (2nd
ed.). Cincinnati, OH: Anderson Publishing, 327 pages.
Considérée comme étant une revue scientifique des plus excellentes, elle
porte spécifiquement sur l'évaluation de programme. Les articles qui y sont
publiés sont surtout orientés vers les méthodes quantitatives et les
approches formelles d'évaluation. Il n'en demeure pas moins que cette
revue intéressera le lecteur par la diversité d'études évaluatives de
programmes ou de projets qui y sont présentées, ainsi que d'autres articles
plus techniques. Publiée par Sage Publications à raison de six numéros par
année, elle rejoint une multitude de disciplines et ses articles sont reconnus
comme étant d'une grande qualité.
La prévention du crime… p 112
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