Cours Fiscalité Internationale 5 Mai 2022

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Fiscalité Internationale

ISCAE 2022
Les sources de la fiscalité internationale
1) Les sources de droit interne
• La Constitution (Ex. Article 80).
• Les traités
• Les conventions fiscales
o bilatérales (Ex. convention Mauritanie-Tunisie 1999)
o Multilatérales (Ex. Convention EUMA 1994)
• Les lois (Ex. CGI, Code des Douanes, Code des investissements)
• Les règlements.
• La doctrine administrative fiscale.
1) Les sources de droit conventionnel
2) Les sources des institutions internationales
Le problème de la double imposition
• La fiscalité internationale repose sur les règles développées en
matières en réponse au problème de la double imposition.
• Le problème principal qui fait naitre le besoin en conventions
bilatérales ou multilatérales était essentiellement la question de
double imposition internationale.
• On distingue deux types de double imposition:
1) La double imposition juridique;
2) La double imposition économique.
La double imposition juridique
• L’application d’impôts comparables dans deux (ou plusieurs) Etats au
même contribuable, pour le même fait générateur et pour des
périodes identiques.

4 Identités
Même: 1) revenu; 2) type d’impôt; 3) contribuable; 4) période

Exemple:
• Une personne perçoit des salaires qui sont taxés dans deux Etats
différents.
La double imposition économique
• Soumettre le même revenu à deux impôts, ou plus, de même nature
entre les mains de personnes différentes.
• Soumettre deux personnes juridiquement distinctes à la même
nature d’impôts dans plus d’un Etat à raison du même revenu.

Exemple:
• Un dividende taxé au niveau de la société ET du
bénéficiaire.
L’approche territoriale vs. l’approche globale
• L’approche territoriale consiste à appréhender seulement les revenus
et bénéfices réalisés sur le territoire national.
• L’approche territoriale permet, de par le droit interne des Etats,
d’éviter unilatéralement la double imposition internationale.
• L’approche globale consiste à soumettre à l’impôt sur le revenu ou à
l’impôt sur les sociétés le revenu ou le bénéfice mondial.
• L’approche globale abouti dans la plupart des cas à une double
imposition des revenus ou bénéfices, dans le sens où le même revenu
ou bénéfice est soumis, deux fois au moins, à la même nature
d’impôt, une première fois dans l’Etat de la source et une deuxième
fois dans l’Etat de la résidence du bénéficiaire.
Régime fiscal Examples

Source / - Territorialité de l’impôt: Les bénéfices passibles de


l’approche l’impôt sur les sociétés sont déterminés en tenant

Les territoriale compte uniquement des bénéfices réalisés dans


les entreprises exploitées en Mauritanie ainsi que
ceux dont l’imposition est attribuée à la Mauritanie

régimes
par une convention internationale relative aux non
doubles impositions.
- L’IS est un impôt sur le profit qui est généré

fiscaux
localement, il doit donc être imposé localement
- Les bénéfices réalisés par les filiales des
entreprises à l’étranger ne sont pas prises en
compte dans le calcul de l’IS.

Résidence / - L’IS prend en compte le bénéfice mondial consolidé


l’approche d’une entreprise.
globale - Le résident fiscal est imposé quelque soit le lieu ou
le revenu est généré.
Le domicile fiscal
• Foyer d’habitation ou le lieu de leur séjour principal.
• Lieu d’exercice de l’activité professionnelle principale.
• Le lieu du centre des intérêts économiques: le lieu où le il effectue ses
principaux investissements et où il possède le siège de ses affaires
Le régime fiscal mauritanien
• Le droit fiscal mauritanien retient le principe de la territorialité.
• Article 5: Les bénéfices passibles de l’impôt sur les sociétés sont déterminés
d’après les règles fixées aux articles 7 et suivants en tenant compte
uniquement des bénéfices réalisés dans les entreprises exploitées en
Mauritanie ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée à la Mauritanie par
une convention internationale relative aux non doubles impositions.
• Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux
non doubles impositions, sont réputées exploitées en Mauritanie:
a) les entreprises résidentes en Mauritanie, c’est-à-dire les entreprises dont le
siège social ou le lieu de direction effective est situé en Mauritanie ;
b) les entreprises non-résidentes disposant d’un établissement stable en
Mauritanie.
Le régime fiscal mauritanien… suite
• le lieu d'exploitation des entreprises détermine en principe -
sous réserve des dérogations résultant notamment de
l'application des conventions internationales- l'imposition des
bénéfices passibles de l'impôt sur les sociétés.
• Les activités situées dans un pays étranger ne sont pas soumis
à l'impôt
• La règle: entreprises exploitées en Mauritanie.
• L’exception: imposition est attribuée à la Mauritanie par une convention
internationale
La territorialité de l’IS en droit fiscal mauritanien
La territorialité de la TVA
L’impôt sur les traitements et salaires
Les conventions fiscales internationales
• Les conventions fiscales vise à:
o Eliminer les doubles impositions
o Lutter contre la fraude et l’évasion fiscales internationals
• Les solutions au problème des doubles impositions .
a) Exonération.
b) Déduction de l’impôt payé dans l’autre Etat
c) Division du produit de l’impôt / répartition de la matière imposable
Primauté relative des conventions
internationales sur le droit interne
• L’article 80 de la Constitution prévoit que “les traités ou accords
régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord
ou traité, de son application par l'autre partie ».
• Une fois ratifiée, une convention fiscale internationale acquiert une
autorité supérieure à celle des lois internes dès lors qu’elle est
appliquée réciproquement
Le principe de non-aggravation
• Lorsque l’imposition instituée par la loi interne est plus favorable au
contribuable non-résident que l’imposition qui résulte de la
convention, c’est la loi interne qui s’applique.
• La règle de non-aggravation implique que les dispositions d’une
convention fiscale de non double imposition ne doivent pas faire
obstacle à l’application des dispositions fiscales de droit commun, qui
peuvent être des dispositions de droit interne spécifiques à
l’impositions des non-résidents, lorsque elles sont plus favorables au
contribuable.
Le principe de non-discrimination
• Le principe de non-discrimination interdit toute discrimination fondée sur
la nationalité en matière fiscale et implique que, sous condition de
réciprocité, à situation égale, les ressortissants d’un Etat signataire de la
convention ne peuvent être traités moins favorablement que les nationaux.
• L’impôt appliqué aux nationaux et aux étrangers se trouvant dans une
situation identique doit revêtir la même forme, que ses modalités
d’assiette et de liquidation doivent être semblables, sont taux égal et que
les formalités relatives à l’imposition (déclaration, paiements, délais, etc..)
ne peuvent être plus onéreuses pour les étrangers que pour les nationaux.
• Dérogation: Réserver les déductions pour charges de famille aux seuls
résidents.
Modèle d’une
convention
fiscale
internationale
Les procédés techniques de suppression des
doubles impositions
1. L’exonération
• Exonération intégrale
• Exonération avec progressivité
1. La déduction (imputation)
• Déduction intégrale
• Déduction partielle
1. La répartition de la base imposable
L’exonération
• l’Etat de résidence n’assujetti pas à l’impôt les revenus qui sont
imposable, selon la convention, dans l’Etat de la source des revenus. Il
peut être convenu dans le cadre des conventions de non doubles
impositions soit une exonération intégrale soit une exonération avec
progressivité.
L’éxonération intégrale
• Il s’agit de la forme la plus simple est qui consacre le plus le principe
de l’élimination des doubles impositions. Elle consiste à exonérer
totalement dans l’Etat de la source ou celui de la résidence, les
revenus considérés pour ne pas tenir compte pour la détermination
du revenu ou bénéfices imposables.
Exemple exonération intégrale
• Une personne dispose d’un revenu total de 20.000 MRU dont 15.000 MRU
proviennent de son Etat de résidence R et 5.000 MRU d’un autre Etat S. Le
taux d’impôt dans l’Etat R et 50% pour un revenu de 20.000 MRU et 40%
pour un revenu de 15.000 MRU (taux progressif).
• Dans l’Etat S le taux d’impôt est de 20% pour un revenu de 5.000 MRU.
• Impôt perçu dans l’Etat R = 15.000 × 40% = 6.000 MRU
• Impôt perçu dans l’Etat S = 5.000 × 20% = 1000 MRU
• Total = 7.000 MRU
• En absence de convention, l’Etat R aurait perçu un impôt de 20.000 × 50% =
10.000 MRU
• Et l’Etat S aurait perçu un impôt de 1.000 MRU
L’exonération avec progressivité
• Cette méthode n’est utilisée en pratique que dans l’Etat de la
résidence. Elle consiste à tenir compte des revenus de source
étrangères normalement exonérés dans l’Etat de la résidence de part
les conventions de non double imposition, pour déterminer le taux
effectif d’imposition correspondant aux revenus imposables.
• Pour ce faire l’Etat de la résidence calcule le taux d’imposition
applicable au revenu global, en tenant compte des revenus exonérés :
l’impôt dû sera obtenu par application de la formule suivante :

Impôt sur le revenu global × revenu imposable


Revenu global
Exemple / exonération avec progressivité
• En prenant les données chiffrées de l’exemple précédent :
• Calcule de la cotisation de base au niveau de l’Etat R = 20.000 × 50% =
10.000 MRU.
• Calcule de l’impôt exigible dans l’Etat R = 10.000 × 15.000/20.000 =
7.500 MRU
• L’impôt dû dans l’Etat S demeure inchangé par rapport à l’application de la
méthode de l’exemption intégrale.
La déduction (imputation)
• La déduction de l’impôt payé dans l’Etat de la source comme procédé
d’élimination de la double imposition peut, elle aussi, être intégrale
ou partielle.
La déduction intégrale
• Cette approche consiste à déduire, intégralement l’impôt payé dans
l’Etat de la source de celui dû dans l’Etat de la résidence :
• l’impôt à la charge du contribuable est normalement le même que
celui du si on appliquait l’approche de l’exonération mais le montant
de l’impôt à recouvrer par le trésor de l’Etat de la résidence peut
tendre vers la baisse notamment par rapport à l’approche de
l’exonération avec progressivité.
• Il s’agit d’une approche qui n’est pas en fait utilisée par les
conventions de non double imposition.
Exemple / déduction intégrale
Une personne dispose d’un revenu total de 20.000 MRU dont 15.000 MRU
proviennent de l’Etat de résidence R et 5.000 MRU de l’autre Etat S.
Le taux de l’impôt applicable dans l’Etat R est de 30% pour un revenu de
20.000 MRU, dans l’Etat S, le taux d’impôt est de 40% pour un revenu de
5.000 MRU.
L’impôt calculée dans l’Etat R = 20.000 × 30% = 6.000 MRU
L’impôt payé dans l’Etat S = 5.000 × 40% = 2.000 MRU
L’impôt du par le contribuable dans l’Etat R = 6.000 – 2.000 = 4.000 MRU.
La déduction partielle
• Cette approche consiste à calculer l’impôt sur le revenu global y
compris donc celui de source étrangère et à déduire de l’impôt dû,
l’impôt payé dans l’Etat de la source dans la limite de l’impôt dû dans
l’Etat de la résidence correspondant aux revenus de source
étrangères, et ce par application de la formule suivante :

Impôt sur le revenu global × revenu de source étrangère


Revenu global
Exemple / déduction partielle
On reprendra les données chiffrées de l’exemple précédant.
L’impôt calculer dans l’Etat R = 20.000 × 30% = 6.000 MRU
L’impôt correspondant au 5.000 MRU de source étrangère s’élève donc a
5.000 × 30% = 1.500 MRU
L’impôt payer dans l’Etat S = 5.000 × 40% = 2.000 MRU
L’impôt exigible dans l’Etat R = 6.000 – 1.500 = 4.500 MRU.
Convention de non double Iimposition
Mauritanie-France
• Signée le 15 novembre 1967 et entrée en vigueur le 1er mars 1969

• Champs d’application:
- Impôts sur les revenus,
- Impôts sur les successions,
- Droits d'enregistrement
Lieu de domicile d’une personne physique
1) Lieu de foyer permanant d’habitation (le centre des intérêts vitaux,
c'est-à-dire le lieu avec lequel les relations personnelles sont les
plus étroites)
Lorsqu'il n'est pas possible:
2) dans celui des Etats contractants où elle séjourne le plus longtemps
3) En cas de séjour d'égale durée dans les deux Etats, elle est réputée
avoir son domicile dans celui dont elle est ressortissante.
4) Si elle n'est ressortissante d'aucun d'eux, les autorités
administratives supérieures des Etats trancheront la difficulté d'un
commun accord
Lieu de domicile d’une personne morale
1) Le domicile des personnes morales est au lieu du siège social
statutaire ;
2) Pour les groupements de personnes physiques n'ayant pas la
personnalité morale c’est au lieu du siège de leur direction effective
3) Le terme " établissement stable " désigne une installation fixe
d'affaires où une entreprise exerce tout ou partie de son activité.
L’article de non-discrimination
Objet relatif aux impôts sur le revenu
1) éviter les doubles impositions qui pourraient résulter, pour les personnes dont
le domicile fiscal est situé dans l'un des Etats contractants, de la perception
simultanée ou successive dans cet Etat et dans l'autre Etat contractant des
impôts visés au paragraphe
2) Les revenus des entreprises industrielles, minières, commerciales ou
financières ne sont imposables que dans l'Etat sur le territoire duquel se trouve
un établissement stable.
3) Lorsqu'une entreprise possède des établissements stables dans les deux Etats
contractants, chacun d'eux ne peut imposer que le revenu provenant de
l'activité des établissements stables situés sur son territoire.
4) Les revenus provenant de l'exploitation de navires ou d'aéronefs, en trafic
international, ne sont imposables que dans l'Etat contractant où se trouve le
domicile fiscal de l'entreprise
Lieu d’imposition Dérogation Référence

Salaires, traitements et Lieu de domicile Emploi exercé dans l’autre Etat sauf en Article 22
rémunérations similaires fiscale cas de séjour moins de 183 jour ou si
l’employeur n’est pas domicilié.
Professions libérales Lieu de domicile Une base fixe pour l’exercice de ces Article 23
fiscale activités dans l’autre Etat

Pensions et rentes viagères Lieu de domicile Article 21


fiscale

Revenus des prêts, dépôts et comptes Lieu de domicile Un établissement auquel se rattache la Article 19
de dépôts fiscale du créancier créance

Revenus des biens immobiliers et L’Etat où les biens Article 9


exploitations agricoles sont situés

Revenus des entreprises industrielles, L’Etat sur le Si l’entreprise dispose d’un


minières, commerciales et financières territoire duquel se établissement stable dans les deux
trouve un Etats, chacun d’eux ne peut imposer que
établissement le revenu provenant de l’activité de l’ES
stable situé sur son territoire.
Exemples
Exemple Lieu d’imposition

Une société industrielle immatriculée en France. Son siège de direction


se situe en France. Elle dispose d’une usine, un bureau et un site de
stockage et de livraison de ses produits en Mauritanie. Déterminer le
lieu d’imposition des revenus tirés des activités de la société en
Mauritanie.
Un cabinet d’expertise comptable qui a son siège social statutaire en
France. Il dispose d’une installation fixe d'affaires en Mauritanie utilisée
aux seules fins de fournitures d'informations relatives aux appels d’offres
des marchés de prestations intellectuelles.
Une société commerciale qui a son siège social statutaire en Mauritanie
octroi un prêt à sa succursale qui se situe en France. Déterminer le lieu
d’imposition des revenus tirés de cette créance.

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