Analyse Tactique Et techniqueFB

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FOOTBALL

UTILISATION DU JEU EN DEVIATION

Analyse tactique et technique

A.LEMOINE

1999
II

INTRODUCTION

I) NATURE DU PROBLEME…………………………………………………..………………….p 3
I.1 : L'aspect stratégique……………………………………………..……………..…..p 3
I.2 : L'aspect tactique………………………………………………….……………….p 3
I.2.1 : L'espace………………………………………………..………………….p 3
I.2.2 : Le temps….…………………………………………………………..…....p 4
I.2.3 : La création d'incertitude………………………………………………..….p 4
I.2.3.1 : L'incertitude liée aux NPB……………………………………….p 4
I.2.3.2 : L'incertitude liée aux PB…………………………………………p 5

II) LES HYPOTHESES…………………………………………………………………………….p 5

III ) METHODOLOGIE DE L'OBSERVATION ………………………………………………..p 6


III.1 : Nature des plans………………………………………………..………………...p 6
III.2 : Matériel utilisé……………………………………………….………………….p 6
III.3 : Nombre de séquences étudiées……………………………..…………………….p 7
III.4 : Les outils d'analyse………………………………………..……………………...p 7
III.4.1 : L'Indice de Potentiel Offensif………………………..………………….p 7
III.4.2 : L'Indice d'Espace Utilisable……………………………………………...p 8
III.4.3 : Les grilles d'analyse……………………………………………………...p 8

IV ) RESULTATS
IV.1 : L'aspect stratégique :…………………………………………………………….p 9
IV.1.1 : L'efficacité du jeu en déviation………………………………………...p 9
IV.1.2 : Création du un contre un……………………………………………… p9
IV.2 : Classification des attaques……………………………………………………….p 9
IV.2.1 : L'attaque de Type1……………………………………………………..p 10
IV.2.2 : L'attaque de Type2……………………………………………………..p 12
IV.2.3 : L'attaque de Type3……………………………………………………..p 13
IV.3 : L'aspect tactique…………………………………………………………………p 14
III
IV.3.1 : Le gain d'espace………………………………………………. p 14
IV.3.1.1 : Espace de construction………………………………. p 14
IV.3.1.2 : Espace de réalisation………………………………….p 15
IV.3.2 : Le gain de temps……………………………………………….p 17
IV.4 : Les différents mouvements.
IV.4 : Les différents mouvements………………………………………p 17
IV.4.1 : Les mouvements du ballon………………………………p 18
IV.4.2 : Les mouvements des joueurs…………………………….p 18
IV.4.3 : Les mouvements des joueurs et du ballon………………..p 20
IV.5 : La production d'incertitude………………………………………………p 20
IV.5.1 : L'incertitude événementielle des N.P.B………………….p 20
IV.5.2 : L'incertitude événementielle liée au P.B…………………p 22
IV.6 : La phase de pré-déviation……………………………………………….p 22
IV.6.1 : La rétention d'information……………………………….p 22

V ) CONCLUSION…………………………………………………………………………………p 23

V.1 : Vérification des hypothèses……………………………………………………p 23


V1.1 : Hypothèse 1………………………………………………….…………p 23
V.1.2 : Hypothèse 2……………………………………………………………p 25
V.1.3 : Hypothèse 3……………………………………………………………p 26
V.1.4 : Hypothèse 4……………………………………………………………p 26
V.2 : L'intérêt du jeu en déviation……………………………………………………p 27

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE
1
INTRODUCTION

Une analyse globale de l'évolution des sports collectifs durant les vingt dernières années met en évidence

l'importance grandissante de la vitesse comme facteur déterminant de la performance du joueur et de l'équipe.

Entendue comme facteur d'exécution permettant à l'athlète de se déplacer le plus rapidement possible ou prise

en compte comme une nécessité du traitement de l'information dans le domaine cognitif, la vitesse devient

incontournable.

Le football, quant à lui, offre un champ d'investigations concernant la vitesse qui n'a été exploré que par

quelques auteurs. M.Dugrand1 jette les bases d'une théorie du jeu en passes rapides, il suggère que l'utilisation

du jeu en déviation est une possibilité d'utiliser l'ensemble des ressources dont dispose le joueur. Il étudie la

notion de vitesse de transmission de balle (V.T.B). A.Laurier 2 insiste sur les notions de 1-2 et 1-2-3 qui sont

pour lui des facteurs d'accélération du jeu et de modification du jeu. J. Mercier3 aborde indirectement le thème

quand il décrit des entraînements où les joueurs pratiquent des séquences de jeu en une touche de balle.

C.Bjurwill4 analyse de façon beaucoup plus fine le phénomène de jeu en une touche et il associe les aspects

technique et tactique. L'auteur insiste sur le fait que le jeu en déviation est l'avenir du jeu de football.

C'est cette voie que nous voulons suivre en étudiant l'association des deux notions que sont la vitesse et la

résolution de problèmes tactiques. En d'autres termes, comment ce concept, qui pour nous est significatif de

progrès, peut-il s'inclure dans une démarcher mêlant l'activité cognitive (analyse de la situation ) et la réalisation

motrice (habileté ) ?

En football, pour attaquer rapidement, il faut diminuer le nombre de touches de balle5. Pour le profane, ceci est

une évidence Pour le spécialiste cela l'est beaucoup moins. En effet cette forme de jeu que nous appellerons

pour plus de commodité “Jeu en déviation” ou "Jeu en une touche6" nécessite de la part des joueurs une

maîtrise et une organisation de nombreux paramètres. Nous en citerons trois.

L'aspect psychologique : Ce choix de jeu va à l'inverse de ce qui est généralement enseigné dans les

écoles de football. On y apprend à conserver la balle, on y développe la conduite et le dribble davantage que le

1
M.DUGRAND, Football, de la transparence à la complexité, 1989, p 49-66.
2
A.LAURIER Football, culture tactique et principes de jeu, 1985. Pour l'auteur le 1-2 (une/deux) est l'équivalent du passe et va au
Basket-ball et Hand bail. Le joueur en possession du ballon prend appui sur un joueur libre, celui-ci lui redonnant la balle en une touche.
Le 1-2-3 (une / deux / trois) C'est un 1-2 fait pour donner la balle à troisième joueur inclus dans la combinaison tactique.
3
J. MERCIER, Au carrefour des méthodes, 1981, p330.
4
C.BJURWILL, "Read and react: the excellency of the football player", in Science and Football N 07, 1993, p.15.

5
A.LAURIER, op-cit, p.43. “l'efficacité d'une équipe est Inversement proportionnelle au nombre de touches de balle de chacun de ses
joueurs.
6
La touche de balle ou contact avec le ballon.
2

jeu en déviation. Aller dans cette voie c'est souvent aller contre les habitudes des joueurs.

L'aspect technique limiter les touches de balle pour aller vers la déviation ( un seul contact) n'est pas un

geste facile. S'il semble épuré et peu spectaculaire7, Sa brièveté cache une habileté très importante. il faut dans

un seul contact allier précision et vitesse. A ce titre la déviation se rapproche de la passe en volley-ball.

L'aspect tactique: c'est celui que nous développerons. Dans le cadre du football moderne où les

systèmes de jeu sont de plus en plus resserrés et difficiles à dépasser, l'utilisation de la vitesse semble être une

solution prometteuse. Les grands dribbleurs ont disparu8 et la solution individuelle n'existe quasiment plus. Le

surnombre offensif est de plus en plus hypothétique dans la mesure où les schémas de jeu ne proposent plus

qu'un voire deux attaquants “nominaux”. Il faut alors créer collectivement un déséquilibre favorable à la ligne

d'attaqué. Notre propos est donc d'analyser les effets du jeu cri déviation sur un système défensif organisé.

7
C'est la somme des déviations qui confère à l'action son aspect exceptionnelle. Les Brésiliens des années 1970 excellaient dans ce
domaine.
8
Garrincha et Pelé ( Brésil), R.Magnusson ( Suède ), R.Maillard ( France).
3
I ) NATURE DU PROBLEME.

I.1 ASPECT STRAT‫ة‬GIQUE.

L'habileté, “le génie” des joueurs, l'heureuse coïncidence sont souvent des explications données à ces

combinaisons tactiques qui voient les attaquants dépasser une ligne défensive restée figée. L'expression.“ ils

jouent les yeux " fermés " revient souvent, certains allant même jusqu'à parler de la magie du football. Nous

pensons au contraire qu'il faut prendre des informations et analyser la situation avec beaucoup de pertinence

afin d'y participer avec efficacité.

Nous supposons que loin d'être inorganisée, l'équipe va au contraire combiner des opérations 9 pour

atteindre son objectif qui est le tir. Pour nous Ces opérations sont des réponses motrices anticipées pue le

joueur exécute afin d'être en cohérence avec l'ensemble de ses partenaires dans le cadre plus large de la

combinaison tactique. Nous chercherons à comprendre ces modalités d'organisation.

I.2 : L' ASPECT TACTIQUE.

En nous référant aux principes généraux des sports collectifs définis par J. F Gréhaigne et J. Roche 10

nous allons dégager trois grands thèmes d'analyse des phénomènes tactiques observés.

I.2.1: L'espace.

E1 Les espaces de construction : Ils sont situés devant la cible, généralement dans un demi terrain, et ils

permettent aux avants d'élaborer la combinaison tactique visant à la mise en position de tir d'un partenaire. Ils

mêlent attaquants et défenseurs.

E2 : Les espaces de réalisation. Dans les limites réglementaires fixées par la lot du hors jeu, c'est

l'espace dont va disposer le tireur pour frapper au but.

I.2.2 : Le temps.

Jouer vite

Le football moderne intègre cette notion et JF Grehaigne11 caractérise les attaques rapides par un

nombre restreint d'échanges ( 3 à 4 passes ) et par un temps minimum (4 à 7 secondes ) pour les effectuer.

Des observations faites au cours de la Coupe du Monde 1994 12 nous éclairent sur la brièveté des attaques ainsi

que sur leur efficacité. Nous Constatons que 71% des buts sont marqués en moins de 14 secondes.

9
Dictionnaire Hachette;~ 1988. Définition de la stratégie. “Art de combiner des opérations pour atteindre un objectif”.
10
J. F GREHAIGNE, J. ROCHE, “ Quelques questions à propos du football”, in Education physique des APS des APS 199O, p64 -72.

11
J. F GREHAIGNE, “Analyse des mouvements précédant un but en football ”, in Science et Motricité N012, 1990,
p.41-53.
12
Voir Annexes. TabA,p.1.
4

Jouer en mouvement

La notion de mouvement est à envisager à trois niveaux pour le Porteur de Balle quand il entre en

possession du ballon pour le jouer, en déviation pour les receptionneurs potentiels qui tentent de multiplier les

appels de balles dans la construction de leurs démarquages afin de se rendre disponibles ( appui / soutien), et

enfin le ballon soumis à une succession de déviations qui lui imposent un mouvement une vitesse.

I.2.3 : La création de l'incertitude.

J.P.Famose13 décrit trois formes d'incertitudes : événementielles (que va-t-il arriver 7), temporelle (à quel

moment? ) et spatiales ( où cela va-t-il se passer? )-

I.2.3.1: L'incertitude liée aux Non Porteurs de Balle.

Les receptionneurs potentiels par leur nombre, leurs mouvements et les différentes directions des appels

provoquent l'incertitude chez le défenseur. La vitesse de transmission du ballon réduit d'autant le temps de

traitement de l'information pour l'amère.

I.2.3.2 : L'incertitude liée au PB.

L'incertitude événementielle14 est créée par l'attaquant qui a le choix entre trois possibilités: poursuivre le

jeu en 'me touche, conserver le ballon et le conduire, ou bien tirer (que va44l arriver?). il peut aussi cacher cette

intention le plus longtemps possible C à quel moment?) enfin il peut dissimuler le destinataire de la passe (vers

qui?)

II) HYPOTHESES.

A la lumière de ce cadre de référence nous émettrons les hypothèses suivantes

H1 Le jeu en déviation est une structure de jeu organisée basée sur u tilisation d'opérations tactiques

identifiables.

H2 Le jeu cri déviation permet un gain de temps et espace non rattrapable par les défenseurs.

H3 : Le jeu en déviation nécessite un mouvement permanent des attaquants et du ballon.

H4 : Le jeu en déviation fait peser sur les défenseurs une charge d'information importante qui les rend

tributaires des initiatives des attaquants. L'attaque asservit la défense

13
cité par BRAIDA J. P, PIZZINATO.A “Prise de décision et activité de résolution de problèmes dans les sports
d'opposition ”, Activités physiques et sportives, efficience motrice et développement de la personne, Grenoble,
AFRAPS 1990, p.185.
14
J. P STEIN, "Planification et réalisation de l'action dans les situations sportives d'opposition", in Neurosciences du sport, 1987, p.15.
L'incertitude événementielle concerne la nature d'un événement.
5

III ) METHODOLOGIE DE L'OBSERVATION.

Cette étude a été faite à partir d'une analyse outillée et détaillée de séquences de jeu issues du

championnat de France de 1ère division de football. Le support choisi est l'image vidéo.

III.1 : Nature des plans.

Les images utilisées ont été filmées le plus souvent à partir des tribunes du stade et montrent le terrain

de profil. Les caméras sont et' général à une distance qui peut varier entre 70 et 120 m de l'action en train de se

déroulent La distance importante n'est pas un problème grave dans la mesure où la qualité des prises de vue

permet une observation fine des comportements. Les séquences retenues sont en tout cas celles qui ne

présentent pas de changement de plan ou d'effet de zoom, car ceci a des effets secondaires négatifs quant à

l'observation et la validité des données recueillies. En effet la disparition ou l'apparition d'un joueur pendant le

déroulement de la combinaison de jeu perturbe l'analyse. Le mouvement des joueurs ne peut être significatif

que sur la totalité de la séquence et donc sur la totalité de l'observation du rapport de forces.

III.2 Matériel utilisé.

Le magnétoscope est de marque JVC, type HR-S47OOMS et il permet une lecture de la bande vidéo

image par image. Sachant qu'une seconde équivaut à 25 images il nous est possible d'avoir le déplacement

des joueurs tous les 40 centièmes de seconde en avançant la bande pas à pas. Cela nous semble être un

intervalle suffisant pour étudier les comportements moteurs observables du joueur en action.

III.3 : Nombre de séquences étudiées.

Le jeu en déviation à l'intérieur d'un match n'apparaît pas avec une fréquence régulière Après une

première observation très générale de 30 séquences, nous conservons un échantillon de 12 actions

significatives.

III.4: Les outils d'analyse

S. Harris et T.Reilly15 ont déterminé deux indices. dont l'un mesure le potentiel offensif d'une équipe et

l'autre l'espace laissé libre au porteur de balle.

III.4.1 : L'indice de Potentiel Offensif ( I.P.O )

Mesuré à différents moments de l'attaque (début et fin), il permet de mettre et' évidence "les contributions

personnelles de chaque joueur aux mouvements tactiques et stratégiques" 16. il s'énonce de la façon suivante:

Ci17 = A(12-D) / 11 (D) + [ (D-6) / 11 ]3


15
S. HARRIS et T.REILLY, "Space, teamwork, and attacking succes in soccer", Science and Football, 1988, p.322.L'étude est faite à
partir de l'analyse de 180 actions offensives issues de observation de 24 matches des meilleures équipes européennes on 1980.
16
ibid1 p 323.
17
Le facteur (12-D)I1 1 a pour fonction de prendre on compte la différence d'opposition entre une situation de deux et celle de neuf
6

où A est égal au nombre d'attaquants et D représente le nombre de défenseurs.

Nous calculerons ce coefficient offensif pour les phases de jeu retenues dans notre étude et nous

comparerons nos chiffres aux données illustrant des attaques "non" particulières (fig.1, p.8).

Figure 1: Répartitions des Indices Offensifs en fonctions de la réussite de l'attaque

Actions Finales D'attaques

Indice C1 Indice C2 Différence C2-C1

Tirs cadrés 0.434 0.497 0.063

Tirs non cadrés 0.394 0.390 -0.004

Pas de Tirs 0.349 0.316 -0.033

Source : Tableau établi à partir des données établies par S. Harris et T.Reilly (1988, p.325).

III.4.2 : L'indice d'espace utilisable (I.E.U) (Fig.2.p.8)

Il permet de mettre en évidence la distance entre le défenseur le plus proche et le porteur de balle

pendant les phases de construction et celle de réalisation.

Figure 2 : Espace du tireur au moment de la frappe au but

Phase de construction Phase de Réalisation

Tirs cadrés 3.27+- 1.61 m 2.62 +- 2.52 m

Tirs non cadrés 3.21 +- 1.50 m 2.77 +- 2.59 m

Pas de Tirs 2.44 +- 1.58 m 0.93 +- 2.42 m

Source Tableau établi à partir des données établies par S. HARRIS et T.REILLY (1988,p.325)

III.4.3 : Les Grilles d'analyse

Nous utiliserons des critères observables macroscopiques ( Annexes Tab. B, p.II et Annexes Tab.D, p IV ) qui

serviront de base dans un premier temps à l'analyse du rapport de forces et à la compréhension des

phénomènes qui s'y produisent Puis dans un second temps nous utiliserons des critères plus “microscopiques”

( Annexes Tab.C, p.III et Annexes Tab.E, p.V) afin d'envisager les processus mis enjeu par les joueurs.

contre neuf.
Le facteur [ D-6 / 11 ] est une valeur définie empiriquement par les auteurs et qui a pour rôle de moduler les valeurs extrêmes prise par A
/ D quand le nombre des défenseurs est soit très bas ou à l'inverse très élevé. Les auteurs montrent que plus Ci est très grand et plus le
potentiel d'attaque est important.
7

IV) RESULTATS.

IV.1 : L'aspect stratégique.

IV.1.1: L'efficacité du jeu en déviation.

L'indice de potentiel offensif est d'autant plus grand que la ligne offensive est et' situation peu

avantageuse en TI (3 contre 8 ou 3 contre 6 ) et qu'elle réussit à dépasser les défenseurs pour arriver à tirer en

T2. La moyenne des 12 actions observées18. est de 0.440  0.26 (Fig.3, p.9). Ce chiffre prouve que le potentiel

offensif du jeu en déviation est important Si on le compare avec celui donné par Harris et Reilly qui est de

0.06319. Mais cet indice, ainsi que le calcul des différentes valeurs de Ci2, vont mettre en évidence d'autres

phénomènes non étudiés par les différents auteurs.

Figure 3 Indice de potentiel offensif.

Ci1 Ci2 Différence

Etude Harris &Reilly 0.434 0.497 0.063

Notre Etude 0.341 0.781 0.440

IV.l.2 Création du un contre un.

Neuf actions sur douze20. s'achèvent par un tir au but effectué par un joueur libre de tout marquage. Dans

la majorité des cas ( 75 % ), le jeu en une touche de balle permet de mettre un Partenaire en situation la plus

favorable de tir c'est-à-dire seul face au gardien de but.

IV.2 : Classification des attaques. L'espace des opérations.

L'observation fait apparaître que les actions de jeu en déviation se distribuent en trois classes qui sont

caractérisées principalement par leur organisation spatiale. Cette classification des attaques est déterminée par

le positionnement initial des deux lignes offensive et défensive. La situation topographique et le nombre de

défenseurs présents à l'origine de l'action imposent aux attaquants une manœuvre d'approche spécifique

inscrite dans un espace dynamique et délimité.

- l'espace géophysique : il est constant et fixé par les 'imites physiques du terrains les lignes de

touches, les lignes de sortie de but, l'emplacement des buts. Cet espace est construit par le joueur et il sait à

tout moment Se repérer par rapport aux différents indicateurs physiques. Son positionnement géographique est

18
Voir Annexes Tab.F, p.I.
19
Leur étude ne portait pas sur des attaques spécifiques à une touche de balle.
20
Voir Annexes Tab.F, pI.
8

la base de l'élaboration d'un autre espace qui lui sera dynamique.

- l'espace opératoire : c'est celui que va devoir construire le joueur et dans lequel l'attaque va se

développer. il est tributaire du placement des défenseurs ( adversaires ), du placement des autres attaquants,

de la variation de la ligne d'avantage et du respect de la loi du hors-jeu. C'est un espace induit qui est inclus

dans l'espace géophysique.

Notre étude nous a permis de définir trois types d'espace opératoires et donc trois types d'organisation

d'attaque en une touche qui s'inscrivent dans ce cadre spatio-temporel.

IV.2.1: L'attaque de TYPE I dans l'axe profond. 3 cas

Figure 4: Mise en poursuite des défenseurs

Légende

Ballon

Défenseur
Axe de l'attaque
Attaquan
t

IV.2.1.1 : L'aspect spatial.

L'attaque est caractérisée par le fait que les avants dépassent les arrières dans un "couloir " de jeu situé

en plein axe du terrain. Cet espace de jeu est à peu près de la largeur de la surface de réparation soit 25 à 30

mètres. L'axe général de l'attaque est dirigé vers l'avant; c'est-à-dire vers le but. Cette forme se rapproche le

plus de la contre-attaque.

IV.2.1.2 : L'aspect temporel.

Les avants sont toujours en avance par rapport aux arrières dans le sens où ils occupent l'espace libre

vers le but avant le défenseur. Cette action se faisant dans les limites imposées par le respect de la règle du

hors-jeu.

IV.2.1.3 : L'aspect événementiel.

L'axe général de l'attaque est vers le but, mais le cheminement du ballon vers le futur tireur est une

succession de passes obliques / avant par rapport à la cible visant à prendre la défense à contre pied. Les
9

défenseurs se retrouvent assez rapidement en poursuite.

IV.2.l.4 : Les opérations. Ce sont celles qui permettent une perforation axiale grâce à une

circulation contradictoire du ballon. Ce qui revient à faire pour le joueur les actions suivantes: donner le ballon

d'un côté et aller de l'autre avec un axe général de course orienté vers la cible.

IV.2.2 : L'attaque de TYPE 2 : Transversale. 5 cas.

Figure 5 : Défenseurs pris à revers.

Légende

Ballon

Défenseur

Attaquan
t

IV.2.2.1 : L'aspect spatial.

L'attaque est caractérisée par un déroulement qui s'effectue de l'espace latéral du terrain vers l'axe du

but. Elle "balaie" la grande largeur du terrain et s'étire sur environ 40 à 60m. L'axe général de l'attaque est

transversal. Le sens des passes contrairement au Type 1 est univoque, niais celles-ci sont faites le plus

souvent dans le dos des défenseurs ou à contre sens de leurs courses.

IV.2.2.2 L'aspect temporel.

Les avants sont toujours en avance par rapport à l'arrière car ils profitent d'un avantage spatial

conséquent et du contre pied général imposé à la ligne défensive.

IV.2.2.3 : L'aspect événementiel.

L'observation fait apparaître que ces combinaisons tactiques sont le plus souvent marquées par des

prises de décisions tardives ayant fait l'objet d'un "camouflage" important L'utilisation des feintes, ici plus

qu'ailleurs, est un facteur déstabilisant pour l'arrière.

IV.2.2.4 : Les opérations.

Ce sont l'ensemble des actions qui permettent un déséquilibre transversal de la défense en prenant les

arrières à revers. Les avants donnent la balle vers l'intérieur et dans le dos des défenseurs.
10

IV.2.3 : L'attaque de TYPE 3 Mixte. 4 cas

Figure 6: Nécessité de la passe en retrait.

Légende

Ballon

Défenseur

Attaquan
t

Passe

IV.2.3.1 : L'aspect spatial.

Cette combinaison de jeu et une touche de balle apparaît quand la défense est organisée à la fois sur la

largeur et sur la profondeur du terrain. L'attaque fait face à une densité défensive importante et son organisation

est celle que l'on retrouve souvent dans le cas d'attaques placées quand les avants n'ont d'avantage ni spatial

ni temporel au départ. Ce qui entraîne pour les attaquants d'être souvent pris en marquage individuel (au moins

au début de l'action). Par rapport aux attaques de Type l et de Type 2, les avants vont devoir "construire" leurs

espaces libres. Ce sont les seules attaques où il y a des passes en retrait (utilisation du soutien ), cela prouve

que les avants sont obligés de manœuvrer de façon plus complexe pour dépasser la ligne défensive.

IV.2.3.2 : L'aspect temporel.

Les attaques de Type3 durent un peu plus longtemps que les autres 21 21et cela s'explique par le fait que

les problèmes offensifs à régler sont plus nombreux et plus complexes. L'attaquant n'est pas toujours en

avance et il doit négocier des ballons en étant serré de près par un défenseur. Le gain de temps et d'espace est

souvent procuré par le jeu de corps qui permet la protection du ballon: le jeu dos au but.

IV.2.3.3: L'aspect événementiel.

Cet aspect est le plus développé et nous proposons deux sortes d'explications. D'abord, c'est dans le

Type3 que l'on trouve le plus de feintes exécutées par les joueurs. Ensuite c'est seulement dans cette

21
La moyenne de temps d'attaque pour le Type 3 est de 6"27 alors qu'il est de 4"93 pour le Type I et de 5"28 pour le Type 2.
11

configuration d'attaque que ta passe en retrait permet aux attaquants de construire le dépassement de

l'adversaire. Ceci laisse supposer que dans le cas d'une défense organisée et placée selon les deux axes du

terrain, la passe en retrait est un moyen de production d'incertitude supplémentaire en alternant l'espace avant

et l'espace arrière dans un temps très bref.

IV.2.3.4 : Les opérations. C'est l'ensemble des actions qui permettent la production d'une

alternative spatial subite avant / arrière / avant. Les joueurs recherchent un partenaire soutien qui jouera au

dessus de la défense adverse ou entre les arrières pour dépasser le bloc défensif.

IV.3 ) L'aspect tactique.

I.V.3.1 :Le gain d'espace

IV.3.1.1 Espace de construction.

Cette avance, que nous avons estimé (Fig.7, p.15 ) en moyenne à 3,42m 1,1822. est importante car elle

place l'attaquant en dehors de la zone d'intervention du défenseur que l'on peut situer à lm-1,50m. Au-delà de

cette distance l'arrière n'a pas les moyens techniques et physiques pour intervenir. Cela montre que le gain

d'espace de l'avant sur l'arrière est supérieur dans le jeu en déviation par rapport au jeu "normal" décrit par

Harris et Reilly23.

Figure 7 : Relevé des Indices d'Espace Utilisables.

Phase de construction Phase de Réalisation

Etude Harris & Reilly 3.27 m 2.62 m

Notre étude :moyenne 3.42 m 3.89 m

Différence 0.24 m 1.27 m

IV.3.l.2 Espace de réalisation

Nous avons noté que stratégiquement, le jeu en déviation permet de mettre un joueur seul face au

gardien de but. Nous pouvons caractériser cette position grâce à la moyenne de l'indice d'Espace Utilisable par

le tireur qui est de 3.89m24. Cet espace est important et donne au joueur une avance spatiale et temporelle telle

22
Voir Annexes Tab. G, p. I
23
S. HARRIS et T.REILLY, op.cit, p.325. Voir aussi le tableau p.63.
24
Les chiffres de la colonne Tir représentent la distance qui sépare le joueur du défenseur le plus proche au moment du tir.
12

qu'il va pouvoir "prendre le temps" de négocier son duel avec le gardien de but. L'observation des surfaces de

frappe utilisées au moment du tir corrobore cette affirmation puisque 75% des tirs sont effectués de l'intérieur

du pied25 et l'avant place le ballon hors de portée du gardien de but. Les 25% de tirs restant sont des volées et

correspondent à des actions de Type3, làdifférence spatiale est la plus petite et où le tireur a le moins de temps

pour préparer son action finale. il privilégie alors la force à la précision.

Nous pensons que le gain d'espace en général est le facteur le plus important dans le jeu en déviation.

Pour vérifier cette l'hypothèse nous ferons l'analyse statistique de l'indice d'Espace Utilisable ( I.E.U). Nous

supposons que la valeur de cet indice D suit une distribution normale (Fig.8, p.16 ) et obéit à une loi de

probabilité théorique uniforme. L'ensemble des valeurs collectées (48 ) allaient de 0.50m à 8.00m avec une

moyenne m = 3.16 et d'écart type =1.79.

Figure 8 : Courbe de distribution de la variable D

- Vérification de l'hypothèse : De manière théorique nous dirons que Si D est supérieure à 1,50m, alors

l'arrière n'est plus en mesure d'avoir une action défensive efficace. Plus la probabilité P(d) d'avoir une distance

supérieure à l,50m sera grande et plus notre hypothèse sera vérifiée à l'intérieur de notre échantillon. Pour

effectuer le calcul nous utiliserons le tableau de répartition de la loi normale réduite donnée par Parlebas &

Cyffers26. Soit le calcul suivant:

P(d)> 1,50 = 1- [(1,50-3,16)/1,79] =1-P( - 0,927) = P(d) = 0,821.

Nous pouvons dire alors que la probabilité que la distance D soit supérieure à 1,50m dans notre

échantillon est égale à 82%.

IV.3.2:Le gain de temps.

Les résultats (Fig.9, p.17 ) montrent que le jeu en déviation est à classer parmi les attaques les plus

25
Voir Annexes Tab. G, p.I.
26
P.PARLEBAS & B.CYFFERS, Statistique appliquée au A.P.S., 1992, p.343.
13

rapides ( < à 9sec ) et que le nombre de passes nécessaires pour tirer est bien en accord avec la classification

établie pendant la Coupe du Monde 199427. Mais nos observations permettent aussi de montrer que dans

85,71% des actions, l'attaquant est dans l'espace libre, où va arriver le ballon avant l'arrière (Fig.10, p17).

Cet avantage temporel ne fait que s'accentuer grâce à l'utilisation du jeu en déviation. La brièveté des

combinaisons de jeu ( A31 = 5"53 ) alliée à une circulation rapide de la balle ne permettant pas aux défenseurs

de s'organiser collectivement et individuellement pour tenter de s'opposer à la ligne d1attaque. Le jeu des

avants s'apparente à une recherche permanente de prise d'avance temporelle.

Figure 9 : le gain de temps

Type1 Type3 Type3 Moyenne

A30 : Temps total de l'attaque 5"90 8"94 9"75 8"46

A31 : temps de la combinaison en une 4"93 5"28 6"27 5"53

touche

A32 : Nombre de déviations 5 3 4 4

Figure 10 : Moments de l'occupation des espaces libres

Type1 Type3 Type3 Moyenne

A33 : le NPB est dans l'E.L avant le

Défenseur

Oui 13 15 14 85.71 %

Non 0 2 5 14.29 %

TOTAL 13 17 19 100,00 %

IV : Les différents Mouvements.

IV.4.1 : Le mouvement du ballon.

La vitesse : le critère A42 (Fig. 13, p 19 ) montre que l'ensemble des joueurs accélère le déplacement du

ballon quand ils entrent en contact avec lui. La frappe de balle faite par un joueur en mouvement amplifie la

vitesse du ballon qui est déjà importante.

La direction : Nous constatons que 78,38% des passes effectuées (Fig.11, p.18) sont faites en oblique

par rapport à l'axe du but. Ce qui veut dire que la déviation de balle impose au ballon une nouvelle direction le
27
Fédération Française de Football, Coupe du monde 1994, Analyses et Enseignement, p.7.
14

plus souvent opposée à celle d'origine (de façon contradictoire). Cela peut se traduire par un mouvement de

zigzag ou de va et vient qui, produit à une vitesse importante, crée chez le défenseur un déséquilibre et fait

basculer le rapport de forces de façon irrémédiable et' faveur des attaquants. Nous pensons que la circulation

de balle dans le jeu en passes rapides ne peut pas être axial, mais qu'elle doit chercher systématiquement à

prendre à contre pied Carrière qui n'a plus alors la possibilité d'intervertir.

Figure 11 : Orientation des passes dans le jeu en déviation.

T1 T2 T3 TotalType %

A201 : Vers l'oblique dans l'axe du 0 1 3 4 10.81 %

but.

A202 : en oblique par rapport au but. 10 11 8 29 78.38 %

A203 : En retrait par rapport au but. 0 0 4 4 10.81 %

TOTAL des passes effectuées 10 12 15 37 100 %

IV.4.2 : Le mouvement des joueurs.

Si nous associons les deux critères A33 ( fig.10, p.17 ) et A41 ( fig.12, p.19 ), ils nous renseignent sur le

fait que le joueur en mouvement est aussi et avance sur l'arrière. De ce fait l'avant pose deux types de

problème à l'arrière. D'abord son mouvement lui garantit une avance temporelle sur le défenseur, il décide et

agit avant. Ensuite les informations captées par le défenseur sont plus fugitives et ainsi plus difficiles à traiter.

L'image nous montre bien les problèmes auxquels sont confrontés les arrières et les réponses inadéquates

qu'ils produisent. Nous verrons par la suite qu'en plus ces informations peuvent aussi être complexes28.

IV.4.3 : Le mouvement des joueurs et du ballon: L'espace avant

Le critère A43 (Fig. 12, p.19 ) est particulièrement édifiant à ce sujet dans la mesure où 100% des

passes qui sont effectuées dans les actions en une touche de balle le sont dans l'espace avant du futur

possesseur. Cela veut dire que la passe permet au jeu de continuer à s'accélérer et que le joueur recevant un

ballon devant lui est incité à poursuivre ce mouvement vers la cible.

28
JP.FAMOSE, "Analyse de la difficulté informationnelle et description des tâches motrices." In
15

Figure 12 : Les mouvements des joueurs et du ballon.

T1 T2 T3 %
A40 : la balle est en mouvement pendant l'action. 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A41 :Les joueurs sont en mouvement 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A42 : Le P. B accélère le mouvement du ballon 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A43 : La balle est donnée dans l'E avant du joueur 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A43 : l'E désigne l'espace avant.

I.V.5 : La production d'incertitude.

IV.5.1 : L'incertitude événementielle des Non Porteurs de Balle.

Figure 13 : Les différentes forme d'incertitude

A50 : Les joueurs N.P.B font plusieurs appels de T1 T2 T3 Moyenne


Combien en moyenne. 1.6 1.44 1.7 1.5
balle.
A51 : Les joueurs P. B utilisent des feintes
oui 0 4 7 29.73 %
non 10 8 8 70.27 %
A52 : Les joueurs N.P.B utilisent des feintes. 0 2 4 16.22 %

On suppose en général que pour perturber la défense adverse, les avants vont multiplier les appels de

balle. On s'aperçoit en fait que dans le jeu en déviation, le nombre d'appels n'est pas Si important que cela

puisqu'il ne varie qu'entre 1 et 2 (A50). Cela veut dire que c'est davantage la nature des appels ( soudaineté,

direction, origine ) que leur nombre qui va créer un problème chez les défenseurs.

IV.5.1.1 : le démarquage

Figure 14 : Les caractéristiques du démarquage

A10 : Le démarquage est caractérisé par : T1 T2 T3 Total Moyenn


A101 : sa vitesse de course.
T3 e
A102 : son origine ( dos des défenseurs )
A103 : sa soudaineté.
A104 : l'utilisation de l'espace libre.
TOTAL des appels de balle effectués.
Notre étude nous permet d'avancer que le démarquage plus que dans les autres types d'attaques, se doit

d'être soudain et imprévisible. il y a deux possibilités liées à la position de l'attaquant par rapport aux
16

défenseurs. Soit l'avance que possède la ligne offensive sur la ligne défensive permet à des avants de se

positionner dans le dos des arrières et donc de pouvoir faire un appel de balle aussi soudain qu'invisible, soit

l'attaquant est dans le champ de vision de l'arrière, mais l'instantanéité du démarrage le rend incontrôlable et

concourt à augmenter le retard de la ligne défensive. Dans certaines actions le destinataire du ballon est connu

par les attaquants et les défenseurs29, mais l'avance spatiale et temporelle rend l'intervention de ces derniers

impossible. Nous pensons mettre et' évidence ici la complexification de la prise d'information pour le défenseur.

En effet la brièveté du temps de lecture des signaux émis par l'attaquant et le changement immédiat d'espace

ou d'orientation du jeu (dus à la déviation) empêchent l'arrière de programmer une réponse motrice juste car

celle-ci va se trouver en décalage temporel avec l'action de l'attaquant qui lui est en avance. Il semble que le

temps de traitement de l'information du joueur soit dans ce cas trop long par rapport à ta vitesse du jeu. Ceci est

confirmé par l'observation de l'action défensive (Fig. 15, p.20).

Figure 15 : Actions défensives.

D25 : Les défenseurs tentent une action T1 T2 T3 %


Oui 0 4 33.34 %
non 3 5 0 66.66 %
%%

IV.5.2 : L'incertitude événementielle liée au Porteur de Balle.

Qu'elles soient produites par le porteur de balle A5 bu le non porteur de balle A52, les feintes concourent

à complexifier la prise d'information du défenseur. Leurs apparitions sans être négligeables, respectivement

30% et 16 % ( Fig. 13, p.19), ne sont pas non plus abondantes et nous pensions en observer davantage. Cela

prouve que la notion de feinte30 est insuffisante pour expliquer ce qui se passe et nous préférons utiliser le

concept de rétention d'information de la part de l'avant vis-à-vis du défenseur.

I.V.6 : la phase de Pré-déviation.

IV.6.1 : La rétention d'information.

Nous nommerons ce moment Phase de Pré-déviation et nous la caractériserons de la façon suivante . (Fig.17, p 21).

Figure 17 : la production d'incertitude

A80 : La Phase de pré-déviation T1 T2 T3 Moyenn


A801 : Le joueur ralentit sa course. 2 4 7 46.43 %
e
29
C'est le cas dans les attaques de Type1.
30
B.GUIGNEDOUX , "La feinte, apport et corrélation avec l'action tactique", Mémoire Insep, 1970, p.14. il cite L.HERR en disant que "
la feinte a pour but de tromper l'adversaire sur la réalité de l'action entreprise" et il ajoute elle peut être définie comme l'enchaînement
dans la forme et le rythme de deux éléments techniques".
17
A81 : Le joueur masque son intention 5 4 6 53.57 %
A82 : le joueur produit une feinte 1 3 3 25.00 %

Les pourcentages font références au nombre total d'actions sur le ballon pendant les 12 actions.

L'attaquant réduit sa vitesse de course ( A801 = 46,43%) et attire vers lui l'arrière afin de le

“fixer ” un court instant Ce moment est un face à face fugitif pendant lequel l'attaquant met le défenseur dans le

doute en masquant ses intentions et donc en développant l'incertitude chez l'arrière. La neutralité corporelle fait

surgir chez le défenseur une impossibilité à prendre une décision d'intervention rapide, l'obligeant à des calculs

probabilistes qui retardent ou interdisent la programmation de son action. Tyldesley et Bootsma 31 expliquent que

le défenseur prend des informations en privilégiant le côté droit de l'adversaire la hanche (60%), les épaules

(55%) et enfin le pied de frappe (30%). Nos observations confirment ce constat et nous dirons que l'attaquant

en privilégiant une attitude "neutre" dans son positionnement corporel, laisse croire à l'arrière qu'il va soit

prendre possession du ballon soit le frapper. L'attitude préparatoire aux deux gestes est similaire et l'arrière ne

peut pas à coup sûr décider de ce que va faire l'attaquant.

Plus que les feintes qui restent l'exception et qui sont peut être réservées aux joueurs plus habiles, cet

aspect du jeu en déviation semble à la portée d'un maximum de joueurs et ceci quel que soit leur âge.

V ) CONCLUSIONS.

V.1 : Vérification des Hypothèses.

V.1.1 : Hypothèse 1.

L'analyse macroscopique des différentes actions offensives permet de proposer, en l'état actuel de nos

connaissances, une classification en trois types d'attaque. En nous référant à P.Parlebas32 nous dirons que la

stratégie est " la prévision par le joueur de la succession de ses actions d'une part en fonction des exigences

de la situation matérielle et d'autre part en réponse aux comportements éventuels des autres participants ”.

Ceci nous permet d'avancer que le jeu en une touche de balle loin d'être un phénomène inorganisé et un

pur produit du hasard est au contraire une suite d'opérations tactiques33 pendant

Lesquelles le joueur agit à la fois d'un point de vue cognitif et moteur.

La difficulté à mener ces opérations vient du fait qu'il s'agit de stratégies collectives où plusieurs

partenaires (les joueurs ayant la balle) doivent coordonner et anticiper leurs actions face à un autre bloc

31
Tyldesley et Bootsma " Prise de décisions dans les situations sportives", in Psychologie et pratiques sportives 1992, p.178
32
P.PARLEBAS, "Analyse mathématique élémentaire d'un jeu sportif", Mathématique et sciences humaines, N°47, 1974, p.13.
33
Pour nous, c'est la somme d'opérations tactiques qui va constituer la combinaison tactique telle que l'a définit
L.TEODORESCO, " Principes pour l'étude de la tactique commune aux jeux collectifs et leur corrélation avec la
préparation des équipes et des joueurs", Actes du colloque de Vichy, 1965, p.125.
18

antagoniste (les défenseurs).

La nécessaire lecture du jeu et la reconnaissance de la situation (les exigences matérielles) doit être

collective et simultanée afin que les joueurs puissent "prévoir une successions d'actions" visant à dépasser le

bloc adverse tout ai envisageant des modifications en réponses à des changements de comportements

adverses. Cette dernière dimension semble assez peu probable car le temps requis par les attaques en une

touche ne semble pas permettre des réajustements intra-opératoires et c'est peut être une des causes de

l'échec de certaines d'entre elles.

L'observation prouve que les joueurs ne s'inscrivent pas par hasard dans une opération tactique et que

leur participation momentanée à la combinaison s'inscrit dans une logique de compréhension collective du jeu.

Les signaux délivrés par les partenaires et les adversaires sont significatifs et déclencheurs d'un processus. Il

semble que le premier joueur engageant l'action (le starter) émette un signal opérant pour ses partenaires

( première déviation, ou passe appuyée après une conduite).

Nous pensons que la vitesse donnée à h balle (son accélération ) ainsi que sa direction de

cheminement ( contradictoire à la précédente) sont les facteurs déclenchant des opérations successives des

différents partenaires.

La fréquence d'apparition de réponses identiques de la part des attaquants confrontés à une même

situation, montre que le joueur utilise alors des combinaisons tactiques et donc, comme le souligne

L.Teodoresco34, un cheminement organisé du ballon et des joueurs. Ce n'est pas le fruit du hasard, mais de

l'expertise.

Si cette organisation des attaques se confirme par une étude plus détaillée, nous pensons pouvoir faire

apparaître les principes de construction et donc dégager un cornus de connaissances qui sera une aide pour

les éducateurs de football.

V.1.1.1 : Les attaques de Type1.

Si la finalité de toutes les attaques, qu'elles soient ai déviation ou non, est d'arriver le plus près possible

de la cible, il est fréquent de dire qu'il faut pour y arriver passer par les “ailes35 ” du terrain.

Notre étude prouve que l'on peut aussi y arriver par l'axe, car les attaques de Typel sont limitées dans un

espace de 30m qui passe par le rond central. Du début à la fin de l'action, les avants, par une vitesse

supérieure et un gain d'espace, s'engouffrent dans la zone la mieux protégée en théorie par l'adversaire. Sans

remettre en question les principes d'écartement du jeu, nous voyons que dans certaines circonstances très
34
L.TEODORESCO, op-cit, p27.
35
Aile ou extérieur : termes qui définissent l'espace latéral le long des lignes de touches.
19

précises le jeu dans l'axe du terrain est possible.

V.1.1.2: Les attaques deType3.

L'analyse montre que dans le cas de défenses regroupées et denses, l'alternance avant / arrière dans le

mouvement du ballon est un moyen systématique de poser un problème au arrières. En s'appuyant à la fois sur

la vitesse et le changement de plan du ballon, le bloc des arrières est soit fissuré soit pris à revers.

V.l.2 : Hypothèse 2.

Le gain de temps au même titre que le gain d'espace sont des opérations tactiques produites par le

joueur inscrit dans la combinaison de jeu en une touche. La prise d'avance sur le défenseur se fait quand le

joueur n'est pas porteur de balle et qu'il sollicite le ballon pour participer au déroulement ultérieur de l'action.

Etant, avant l'autre, en possession du ballon, il peut garder l'initiative du jeu dans la mesure où le défenseur

est en retard pour intervenir. La succession des déviations amplifie ce phénomène (le retard s'accumule) et

dans les dernières ou avant dernières passes précédant le tir au but cet avantage spatio-temporel s'accentue et

devient irréversible pour le défenseur. Fort de cet acquis, la ligne offensive joue au futur alors que la ligne

défensive joue au passé, battue dans ses interventions.

Pour l'éducateur cette notion est intéressante car elle justifie sa demande auprès des joueurs d'aller le

plus souvent possible dans l'espace libre et donc se démarquer "intelligemment".

V.1.3 : Hypothèse 3.

L'étude prouve que le jeu en une touche de balle est un jeu de mouvements et de vitesse qui s

appréhende à deux niveaux celui des joueurs et celui du ballon. Dans les deux cas l'objectif est identique

prendre de l'avance sur l'arrière pour lui interdire d'intervenir. L'observation des actions de jeu prouve que le

mouvement des joueurs est une nécessité absolue pour mener à son terme ce type de combinaison. Que ce

soit le porteur de balle ou le non porteur de balle, tous les joueurs impliqués sont en mouvement et ceci quel

que soit le type de l'attaque.

V.1.4 : Hypothèse 4.

La production d'incertitude événementielle est la somme de plusieurs phénomènes qui vont s

additionner dans le temps entraînant chez l'arrière une difficulté aiguë de lecture de l'information. Le

dédoublement des appels de balle, les feintes éventuelles et la volonté permanente des avants de masquer

leurs intentions provoquent chez le défenseur une incapacité provisoire à mobiliser ses structures cognitives de
20

traitement de l'information. Nous parlons des structures décisionnelles car nous constatons que l'arrière est

"bombardé" par un flux de signaux qui peut être complexe selon les situations, mais qui dans tous les cas arrive

Si rapidement que ses structures neurophysiologiques ne peuvent lui permettre un traitement efficace afin de

programmer une réponse qu'il connaît et qu'il maîtrise techniquement La question pour lui est alors quand et où

engager une parade et avec quel bénéfice? Nous voyons que la vitesse du jeu provoque des

dysfonctionnements chez l'arrière qui ne sont pas compensables pendant la combinaison tactique, celle-ci étant

beaucoup trop rapide.

H.T.A Whiting36 précise qu' " un des avantages de perturber le champ perceptif des adversaire, c'est

qu'en déchiffrant les indications, ils se trompent et donnent une réponse inadéquate". A la lumière de ce que

l'on sait sur la période réfractaire psychologique37, on estime actuellement que lorsque de telle réponses

inadéquates sont données, il faut plus longtemps que le temps de réaction normal 38 pour lancer une réponse

rectifiée. La phase de pré-déviation apparaît comme le moment clé de la confrontation attaquant / défenseur.

V.2 : L'intérêt du jeu en déviation

Envisagé sous un aspect tactique, nous pensons qu'il peut être le ciment d'une organisation

collective d'attaque très performante. Au contraire le jeu individuel où le partenaire ne sait pas toujours ce que

va faire le porteur de balle engagé dans u dribble, le jeu en déviation organisé et structuré supprime cette

incertitude pour le partenaire et apporte une sécurité dans les déplacements et les actions engagés.

Riche de signaux significatifs, il permet à l'ensemble des attaquants de s'inscrire dans une combinaison

tactique où l'anticipation et le gain d'espace sont primordiaux. L'attaque prend le dessus sur le système défensif

et l'assujettit à se déplacements parce que les avants produisent une telle somme d'incertitudes que le bloc

défensif est dépassé.

Ne plus être tributaires des arrières, prendre des initiatives, jouer au futur, voilà une piste de réflexion apporté

par le jeu en déviation.

36
H.T.A WHITING, Sports de balle et apprentissage, 1979, p.56.
37
Période réfractaire psychologique ou temps de réaction.
38
J. F STEIN, op-cit, 1987, p.20. il faut entre 100 et 200ms pour préparer une action. Une re-préparation requiert un temps
supérieur à la préparation initial.
I

ANNEXES

Tableau A : temps des actions de jeu ( 1994 )39.


Temps des < de 5 s 5à9s 10 à 14 s 15 à 19 s > à 20 s
actions
Efficacité 13 buts 16 buts 35 buts 8 buts 18 buts
Total cumulé 29 buts 64 buts 26 buts

Tableau F Indice de potentiel offensif


Début de l'action Fin de l'action
Att Def Ci1 Att Def Ci2 Différence
Match N° 4 3 8 0.142 1 1 0.966 0.764
Match N°11 4 8 0.188 1 1 0.906 0.718
Match N° 12 3 6 0.273 1 1 0.906 0.633
Match N° 1 5 7 0.325 1 1 0.906 0.581
Match N° 8 5 7 0.325 1 1 0.906 0.581
Match N° 10 5 7 0.325 1 1 0.906 0.581
Match N°5 4 6 0.364 1 1 0.906 0.542
Match N° 6 3 5 0.381 1 1 0.906 0.525
Match N° 9 4 9 0.141 1 2 0.406 0.265
Match N° 3 4 4 0.721 1 1 0.906 0.185
Match N° 7 4 6 0.364 1 2 0.406 0.043
Match N° 2 3 4 0.539 1 2 0.406 -0.133
Moyenne 4 6 0.341 1 3 0.781 0.440
Ecart type 0.76 1.5 0.16 0.00 0.43 0.22 0.27
Les résultats sont donnés dans l'ordre croissant.
Tableau G : relevé des Indices d'Espace Utilisé

Match N° Typ 140 2 3 4 5 Tir41 Action Déviation


e
6 I 2.5 3.00 2.30 4.50 3.08 2.60
11 I 1.5 3.30 6.00 3.00 3.45 3.60
3 I 5.50 4.50 2.00 6.50 3.50 4.40 4.63
3.64 3.61
2 II 2.00 3.50 0.50 2.00 2.75
12 II 2.00 4.80 3.70 3.50 3.40
1 II 0.50 4.00 8.00 4.00 4.13 4.17
7 II 7.00 3.00 2.60 4.20 5.00
5 II 9.00 2.80 2.50 11.00 6.33 4.77
4.03 4.02
9 III 1.80 2.50 0.50 1.00 0.40 1.24 1.45
10 III 2.90 0.40 2.20 3.00 2.13 1.83
8 III 1.00 2.40 6.00 2.00 4.00 4.50 3.32 3.08
4 III 3.50 1.00 3.50 4.30 6.00 3.66 3.08

Moyenne 3.89 3.42 3.33


Ecart Type 2.63 1.18 1.02

39
F.F.F, op-cit, p.19.
40
Les chiffres 1,2,3,4,5 donnent la valeur de la distance qui sépare le porteur de balle du défenseur le plus proche au moment de la
première déviation, de la deuxième déviation, etc…
41
Les chiffres de la colonne Tir représentent la distance qui sépare le joueur du défenseur le plus proche au moment du tir.
II
Tableau B: Grille d'analyse de l'attaque

PRINCIPES D'ATTAQUE CRITERES OFFENSIFS COLLECTIFS

A10 :Le joueur N.P.B a un démarquage42 qui est caractérisé par :


A1 A101 : sa vitesse de course.
Conserver la balle A102: son origine spatiale. (Dans le dos des défenseurs ?).
Progression et A103: sa soudaineté.
Conservation pour tirer. A104: l'utilisation de l'espace libre.

A20 :La balle est donnée dans une direction par rapport au jeu
A2 A201 : Axial vers le but.
Le gain d'espace A202: Oblique vers le but
TOPOLOGIE DE L'ATTAQUE A203: Retrait.

A30:Temps total de l'attaque.


A31 : Temps de la combinaison en une touche de balle
A3 A32: Nombre de passes pendant la combinaison en une touche
Le gain de temps I.V.J: Indice de Vitesse de Jeu. Rapport A31 / A32.
RYTHME DE L'ATTAQUE A33: Le joueur NPB est dans l'espace libre avant le défenseur

A40: La balle est en mouvement


A41 : Les joueurs sont en mouvement.
A4 A42 : Le joueur accélère le mouvement du ballon.
Aspect spatio-temporel A43 : La balle est donnée dans l'espace avant du futur
VITESSE DE L'ATTAQUE possesseur.

A50 : Le (s ) joueurs (s ) N.P.B font plusieurs appels de balle.


A5 A51 : Le joueur porteur de balle utilise des feintes.
Créer l'incertitude A52 : le joueur non porteur de balle utilise des feintes.
DEROULEMENT
EVENEMENTIEL

42
Au chapitre i nous avons caractérisé le démarquage par son intentionnalité, sa clarté et sa pertinence. Dans le cadre du jeu en
déviation, d'autres paramètres peuvent être dominants et nous espérons les mettre à jour.
III

Tableau C : Grille d'analyse individuelle de l'attaque

Que ce soit pour l'attaque ou pour la défense l'analyse microscopique est davantage
centré sur le joueur et les processus qu'il met enjeu pour s'inscrire dans une combinaison de
jeu en déviation.

PRINCIPES D'ATTAQUE CRITERES OFFENSIFS INDIVIDUELS

A50 : Surfaces de frappe utilisées dans la déviation


A501 : Intérieur du pied.
A502: Extérieur du pied.
Habileté technique A503: Coup de pied.
La déviation A51 : Orientation du corps au moment de la frappe:
A511 : vers le but.
A512: vers le destinataire.
A513:dos au but.

A60: Orientation du regard du joueur avant la frappe.


A601 : effectue des va et vient entre le jeu et la balle.
L'Anticipation A602: ne regarde que le jeu.
Le gain de temps A603:ne regarde que la balle. Au moment de la frappe
Le gain d'espace Au moment de la frappe
A604 : ne regarde que la balle.
A605 : ne regarde pas la balle
A61 : La pré-action.
A611 : Attitude préparatoire.

Création d'incertitude A80 : phase de “ pré- déviation ”.


évènementielle A801 : Diminution de la vitesse de course.
A81 : Le joueur porteur de balle masque son intention de
passe.
A82: Le joueur produit une feinte.
A83 :phase de “ post-déviation ”.

Les résultats de l'observation sont en Annexe 6.

Dans notre raisonnement la pré-action est incluse dans la phase de pré-déviation. La pré-action référence a la
notion d'anticipation, elle est caractérisée par une attitude préparatoire d'un geste technique précis et dénote le
choix définitif d'action du porteur de balle. La pré-déviation est une phase plus longue qui permet au joueur de
“préparer” l'adversaire, de l'appâter en multipliant les signes d' incertitude.
IV

Tableau D: Grille d'analyse de la défense

PRINCiPES CRITERES DEFENSIFS COLLECTIFS


DEFENSIFS
D1 D13 Les défenseurs se déplacent avant les
Opposition à la attaquants pour être dans les espaces libres.
progression des
adversaires dans le
temps
D24:Le bloc défensif est organisé selon
D241 l'axe transversal (largeur).
D242:l'axe longitudinal (profondeur).
D243:sur une seule ligne.
D244:sur deux lignes.
D2 D25: Le bloc défensif tente une action.
D253: en utilisant la règle du hors-jeu. D26 :
Opposition à la La D26 : la densité défensive se trouve :
progression des D263: il n'y a pas de densité défensive explicite.
adversaires dans l'espace D27 : Les défenseurs se déplacent les uns par rapport aux
autres pour combler les espaces.

D32 : Les défenseurs se placent en poursuite pour


D3 reconquérir la balle.
Prise d'initiative

Cette grille d'analyse va nous permettre d'observer les mouvements généraux et collectifs du bloc
défensif dans son opposition avec les lignes offensives. Son action est envisagée aux trois niveaux que sont le
temps, l'espace et la reprise de l'initiative. Si le jeu en déviation est un moyen efficace pour désorganiser les
blocs les plus compacts, nous allons l'évaluer grâce à la mesure de l'effet des actions entreprises
collectivement par les défenseurs Nous jugerons alors de l'efficacité tactique des moyens employés parles
arrières pour stopper les avants.
V

Tableau E : Grille d'analyse individuelle de la défense.

Le joueur et les processus mis enjeu.

PRINCIPES DEFENSIFS CRITERES DEFENSIFS INDIVIDUELS

D40: Interventions du défenseur:


D401 : à l'aide de gestes techniques défensifs
L'habileté défensive D402: en tentant une action désespérée.
La récupération du ballon D403: l'arrière commet une maladresse.
D404 :l'arrière commet une faute.
D50: Le défenseur est en phase de pré-action pour devancer
l'attaquant.
D51 : le défenseur est en mouvement
Opposition à la progression des D510 : vers la balle
adversaires dans l'espace et le D511 : vers le but.
temps D512 : vers l'adversaire.
Anticipation défensive D52 : l'arrière est figé.
D53 : l'arrière est au marquage.
D54 : l'arrière participe à la manœuvre du hors-jeu.
Réduction d'incertitude D60 : L'arrière est dans l'espace de jeu.
Prise d'initiative D601 : avant l'attaquant.
D602 : en même temps que l'attaquant.
D603 : après l'attaquant.

Nous observerons la capacité qu'a le défenseur à mobiliser ses ressources pour tenter d'enrayer l'action des

attaquants. Nous nous attacherons d'abord aux possibilités d'intervention directe sur l'adversaire ( gestes

techniques de l'arrière) qui sont déclenchées dans l'espoir de reprendre la balle. Puis nous analyserons la

participation individuelle du joueur aux mouvements tactiques de bloc défensif. Enfin nous examinerons la façon

dont l'arrière occupe l'espace dans son rapport avec l'attaquant. Cette étude des processus mis en jeu se fera à

partir des observables comportementaux manifestés par l'arrière dans les différentes situations auxquelles il

sera confronté.
VI

Tableau H: Les surfaces de frappe utilisées par le tireur.

Tableau H.1 : Type 1

MATCH Type Distance Surface


6 1 4.5 Intérieur
11 1 3.0 Intérieur
3 1 3.5 Intérieur
Moyenne 1 3.66 Intérieur

Tableau H.2 : Type 2

MATCH Type Distance Surface


2 2 0.5 Intérieur
12 2 3.7 Intérieur
1 2 4.0 Intérieur
7 2 2.6 Intérieur
5 2 11.0 Intérieur
Moyenne 2 4.36 Intérieur

Tableau H.3 : type 3

MATCH Type Distance Surface


9 3 0.4 Volée
10 3 3.0 Volée
8 3 4.5 Intérieur
4 3 6.0 Volée
Moyenne 3 3.47 Volée
VII
BIBLIOGRAPHIE

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