Analyse Tactique Et techniqueFB
Analyse Tactique Et techniqueFB
Analyse Tactique Et techniqueFB
A.LEMOINE
1999
II
INTRODUCTION
I) NATURE DU PROBLEME…………………………………………………..………………….p 3
I.1 : L'aspect stratégique……………………………………………..……………..…..p 3
I.2 : L'aspect tactique………………………………………………….……………….p 3
I.2.1 : L'espace………………………………………………..………………….p 3
I.2.2 : Le temps….…………………………………………………………..…....p 4
I.2.3 : La création d'incertitude………………………………………………..….p 4
I.2.3.1 : L'incertitude liée aux NPB……………………………………….p 4
I.2.3.2 : L'incertitude liée aux PB…………………………………………p 5
IV ) RESULTATS
IV.1 : L'aspect stratégique :…………………………………………………………….p 9
IV.1.1 : L'efficacité du jeu en déviation………………………………………...p 9
IV.1.2 : Création du un contre un……………………………………………… p9
IV.2 : Classification des attaques……………………………………………………….p 9
IV.2.1 : L'attaque de Type1……………………………………………………..p 10
IV.2.2 : L'attaque de Type2……………………………………………………..p 12
IV.2.3 : L'attaque de Type3……………………………………………………..p 13
IV.3 : L'aspect tactique…………………………………………………………………p 14
III
IV.3.1 : Le gain d'espace………………………………………………. p 14
IV.3.1.1 : Espace de construction………………………………. p 14
IV.3.1.2 : Espace de réalisation………………………………….p 15
IV.3.2 : Le gain de temps……………………………………………….p 17
IV.4 : Les différents mouvements.
IV.4 : Les différents mouvements………………………………………p 17
IV.4.1 : Les mouvements du ballon………………………………p 18
IV.4.2 : Les mouvements des joueurs…………………………….p 18
IV.4.3 : Les mouvements des joueurs et du ballon………………..p 20
IV.5 : La production d'incertitude………………………………………………p 20
IV.5.1 : L'incertitude événementielle des N.P.B………………….p 20
IV.5.2 : L'incertitude événementielle liée au P.B…………………p 22
IV.6 : La phase de pré-déviation……………………………………………….p 22
IV.6.1 : La rétention d'information……………………………….p 22
V ) CONCLUSION…………………………………………………………………………………p 23
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
1
INTRODUCTION
Une analyse globale de l'évolution des sports collectifs durant les vingt dernières années met en évidence
Entendue comme facteur d'exécution permettant à l'athlète de se déplacer le plus rapidement possible ou prise
en compte comme une nécessité du traitement de l'information dans le domaine cognitif, la vitesse devient
incontournable.
Le football, quant à lui, offre un champ d'investigations concernant la vitesse qui n'a été exploré que par
quelques auteurs. M.Dugrand1 jette les bases d'une théorie du jeu en passes rapides, il suggère que l'utilisation
du jeu en déviation est une possibilité d'utiliser l'ensemble des ressources dont dispose le joueur. Il étudie la
notion de vitesse de transmission de balle (V.T.B). A.Laurier 2 insiste sur les notions de 1-2 et 1-2-3 qui sont
pour lui des facteurs d'accélération du jeu et de modification du jeu. J. Mercier3 aborde indirectement le thème
quand il décrit des entraînements où les joueurs pratiquent des séquences de jeu en une touche de balle.
C.Bjurwill4 analyse de façon beaucoup plus fine le phénomène de jeu en une touche et il associe les aspects
technique et tactique. L'auteur insiste sur le fait que le jeu en déviation est l'avenir du jeu de football.
C'est cette voie que nous voulons suivre en étudiant l'association des deux notions que sont la vitesse et la
résolution de problèmes tactiques. En d'autres termes, comment ce concept, qui pour nous est significatif de
progrès, peut-il s'inclure dans une démarcher mêlant l'activité cognitive (analyse de la situation ) et la réalisation
motrice (habileté ) ?
En football, pour attaquer rapidement, il faut diminuer le nombre de touches de balle5. Pour le profane, ceci est
une évidence Pour le spécialiste cela l'est beaucoup moins. En effet cette forme de jeu que nous appellerons
pour plus de commodité “Jeu en déviation” ou "Jeu en une touche6" nécessite de la part des joueurs une
L'aspect psychologique : Ce choix de jeu va à l'inverse de ce qui est généralement enseigné dans les
écoles de football. On y apprend à conserver la balle, on y développe la conduite et le dribble davantage que le
1
M.DUGRAND, Football, de la transparence à la complexité, 1989, p 49-66.
2
A.LAURIER Football, culture tactique et principes de jeu, 1985. Pour l'auteur le 1-2 (une/deux) est l'équivalent du passe et va au
Basket-ball et Hand bail. Le joueur en possession du ballon prend appui sur un joueur libre, celui-ci lui redonnant la balle en une touche.
Le 1-2-3 (une / deux / trois) C'est un 1-2 fait pour donner la balle à troisième joueur inclus dans la combinaison tactique.
3
J. MERCIER, Au carrefour des méthodes, 1981, p330.
4
C.BJURWILL, "Read and react: the excellency of the football player", in Science and Football N 07, 1993, p.15.
5
A.LAURIER, op-cit, p.43. “l'efficacité d'une équipe est Inversement proportionnelle au nombre de touches de balle de chacun de ses
joueurs.
6
La touche de balle ou contact avec le ballon.
2
jeu en déviation. Aller dans cette voie c'est souvent aller contre les habitudes des joueurs.
L'aspect technique limiter les touches de balle pour aller vers la déviation ( un seul contact) n'est pas un
geste facile. S'il semble épuré et peu spectaculaire7, Sa brièveté cache une habileté très importante. il faut dans
un seul contact allier précision et vitesse. A ce titre la déviation se rapproche de la passe en volley-ball.
L'aspect tactique: c'est celui que nous développerons. Dans le cadre du football moderne où les
systèmes de jeu sont de plus en plus resserrés et difficiles à dépasser, l'utilisation de la vitesse semble être une
solution prometteuse. Les grands dribbleurs ont disparu8 et la solution individuelle n'existe quasiment plus. Le
surnombre offensif est de plus en plus hypothétique dans la mesure où les schémas de jeu ne proposent plus
qu'un voire deux attaquants “nominaux”. Il faut alors créer collectivement un déséquilibre favorable à la ligne
d'attaqué. Notre propos est donc d'analyser les effets du jeu cri déviation sur un système défensif organisé.
7
C'est la somme des déviations qui confère à l'action son aspect exceptionnelle. Les Brésiliens des années 1970 excellaient dans ce
domaine.
8
Garrincha et Pelé ( Brésil), R.Magnusson ( Suède ), R.Maillard ( France).
3
I ) NATURE DU PROBLEME.
L'habileté, “le génie” des joueurs, l'heureuse coïncidence sont souvent des explications données à ces
combinaisons tactiques qui voient les attaquants dépasser une ligne défensive restée figée. L'expression.“ ils
jouent les yeux " fermés " revient souvent, certains allant même jusqu'à parler de la magie du football. Nous
pensons au contraire qu'il faut prendre des informations et analyser la situation avec beaucoup de pertinence
Nous supposons que loin d'être inorganisée, l'équipe va au contraire combiner des opérations 9 pour
atteindre son objectif qui est le tir. Pour nous Ces opérations sont des réponses motrices anticipées pue le
joueur exécute afin d'être en cohérence avec l'ensemble de ses partenaires dans le cadre plus large de la
En nous référant aux principes généraux des sports collectifs définis par J. F Gréhaigne et J. Roche 10
nous allons dégager trois grands thèmes d'analyse des phénomènes tactiques observés.
I.2.1: L'espace.
E1 Les espaces de construction : Ils sont situés devant la cible, généralement dans un demi terrain, et ils
permettent aux avants d'élaborer la combinaison tactique visant à la mise en position de tir d'un partenaire. Ils
E2 : Les espaces de réalisation. Dans les limites réglementaires fixées par la lot du hors jeu, c'est
I.2.2 : Le temps.
Jouer vite
Le football moderne intègre cette notion et JF Grehaigne11 caractérise les attaques rapides par un
nombre restreint d'échanges ( 3 à 4 passes ) et par un temps minimum (4 à 7 secondes ) pour les effectuer.
Des observations faites au cours de la Coupe du Monde 1994 12 nous éclairent sur la brièveté des attaques ainsi
que sur leur efficacité. Nous Constatons que 71% des buts sont marqués en moins de 14 secondes.
9
Dictionnaire Hachette;~ 1988. Définition de la stratégie. “Art de combiner des opérations pour atteindre un objectif”.
10
J. F GREHAIGNE, J. ROCHE, “ Quelques questions à propos du football”, in Education physique des APS des APS 199O, p64 -72.
11
J. F GREHAIGNE, “Analyse des mouvements précédant un but en football ”, in Science et Motricité N012, 1990,
p.41-53.
12
Voir Annexes. TabA,p.1.
4
Jouer en mouvement
La notion de mouvement est à envisager à trois niveaux pour le Porteur de Balle quand il entre en
possession du ballon pour le jouer, en déviation pour les receptionneurs potentiels qui tentent de multiplier les
appels de balles dans la construction de leurs démarquages afin de se rendre disponibles ( appui / soutien), et
enfin le ballon soumis à une succession de déviations qui lui imposent un mouvement une vitesse.
J.P.Famose13 décrit trois formes d'incertitudes : événementielles (que va-t-il arriver 7), temporelle (à quel
Les receptionneurs potentiels par leur nombre, leurs mouvements et les différentes directions des appels
provoquent l'incertitude chez le défenseur. La vitesse de transmission du ballon réduit d'autant le temps de
L'incertitude événementielle14 est créée par l'attaquant qui a le choix entre trois possibilités: poursuivre le
jeu en 'me touche, conserver le ballon et le conduire, ou bien tirer (que va44l arriver?). il peut aussi cacher cette
intention le plus longtemps possible C à quel moment?) enfin il peut dissimuler le destinataire de la passe (vers
qui?)
II) HYPOTHESES.
H1 Le jeu en déviation est une structure de jeu organisée basée sur u tilisation d'opérations tactiques
identifiables.
H2 Le jeu cri déviation permet un gain de temps et espace non rattrapable par les défenseurs.
H4 : Le jeu en déviation fait peser sur les défenseurs une charge d'information importante qui les rend
13
cité par BRAIDA J. P, PIZZINATO.A “Prise de décision et activité de résolution de problèmes dans les sports
d'opposition ”, Activités physiques et sportives, efficience motrice et développement de la personne, Grenoble,
AFRAPS 1990, p.185.
14
J. P STEIN, "Planification et réalisation de l'action dans les situations sportives d'opposition", in Neurosciences du sport, 1987, p.15.
L'incertitude événementielle concerne la nature d'un événement.
5
Cette étude a été faite à partir d'une analyse outillée et détaillée de séquences de jeu issues du
championnat de France de 1ère division de football. Le support choisi est l'image vidéo.
Les images utilisées ont été filmées le plus souvent à partir des tribunes du stade et montrent le terrain
de profil. Les caméras sont et' général à une distance qui peut varier entre 70 et 120 m de l'action en train de se
déroulent La distance importante n'est pas un problème grave dans la mesure où la qualité des prises de vue
permet une observation fine des comportements. Les séquences retenues sont en tout cas celles qui ne
présentent pas de changement de plan ou d'effet de zoom, car ceci a des effets secondaires négatifs quant à
l'observation et la validité des données recueillies. En effet la disparition ou l'apparition d'un joueur pendant le
déroulement de la combinaison de jeu perturbe l'analyse. Le mouvement des joueurs ne peut être significatif
que sur la totalité de la séquence et donc sur la totalité de l'observation du rapport de forces.
Le magnétoscope est de marque JVC, type HR-S47OOMS et il permet une lecture de la bande vidéo
image par image. Sachant qu'une seconde équivaut à 25 images il nous est possible d'avoir le déplacement
des joueurs tous les 40 centièmes de seconde en avançant la bande pas à pas. Cela nous semble être un
intervalle suffisant pour étudier les comportements moteurs observables du joueur en action.
Le jeu en déviation à l'intérieur d'un match n'apparaît pas avec une fréquence régulière Après une
significatives.
S. Harris et T.Reilly15 ont déterminé deux indices. dont l'un mesure le potentiel offensif d'une équipe et
Mesuré à différents moments de l'attaque (début et fin), il permet de mettre et' évidence "les contributions
personnelles de chaque joueur aux mouvements tactiques et stratégiques" 16. il s'énonce de la façon suivante:
Nous calculerons ce coefficient offensif pour les phases de jeu retenues dans notre étude et nous
comparerons nos chiffres aux données illustrant des attaques "non" particulières (fig.1, p.8).
Source : Tableau établi à partir des données établies par S. Harris et T.Reilly (1988, p.325).
Il permet de mettre en évidence la distance entre le défenseur le plus proche et le porteur de balle
Source Tableau établi à partir des données établies par S. HARRIS et T.REILLY (1988,p.325)
Nous utiliserons des critères observables macroscopiques ( Annexes Tab. B, p.II et Annexes Tab.D, p IV ) qui
serviront de base dans un premier temps à l'analyse du rapport de forces et à la compréhension des
phénomènes qui s'y produisent Puis dans un second temps nous utiliserons des critères plus “microscopiques”
( Annexes Tab.C, p.III et Annexes Tab.E, p.V) afin d'envisager les processus mis enjeu par les joueurs.
contre neuf.
Le facteur [ D-6 / 11 ] est une valeur définie empiriquement par les auteurs et qui a pour rôle de moduler les valeurs extrêmes prise par A
/ D quand le nombre des défenseurs est soit très bas ou à l'inverse très élevé. Les auteurs montrent que plus Ci est très grand et plus le
potentiel d'attaque est important.
7
IV) RESULTATS.
L'indice de potentiel offensif est d'autant plus grand que la ligne offensive est et' situation peu
avantageuse en TI (3 contre 8 ou 3 contre 6 ) et qu'elle réussit à dépasser les défenseurs pour arriver à tirer en
T2. La moyenne des 12 actions observées18. est de 0.440 0.26 (Fig.3, p.9). Ce chiffre prouve que le potentiel
offensif du jeu en déviation est important Si on le compare avec celui donné par Harris et Reilly qui est de
0.06319. Mais cet indice, ainsi que le calcul des différentes valeurs de Ci2, vont mettre en évidence d'autres
Neuf actions sur douze20. s'achèvent par un tir au but effectué par un joueur libre de tout marquage. Dans
la majorité des cas ( 75 % ), le jeu en une touche de balle permet de mettre un Partenaire en situation la plus
L'observation fait apparaître que les actions de jeu en déviation se distribuent en trois classes qui sont
caractérisées principalement par leur organisation spatiale. Cette classification des attaques est déterminée par
le positionnement initial des deux lignes offensive et défensive. La situation topographique et le nombre de
défenseurs présents à l'origine de l'action imposent aux attaquants une manœuvre d'approche spécifique
- l'espace géophysique : il est constant et fixé par les 'imites physiques du terrains les lignes de
touches, les lignes de sortie de but, l'emplacement des buts. Cet espace est construit par le joueur et il sait à
tout moment Se repérer par rapport aux différents indicateurs physiques. Son positionnement géographique est
18
Voir Annexes Tab.F, p.I.
19
Leur étude ne portait pas sur des attaques spécifiques à une touche de balle.
20
Voir Annexes Tab.F, pI.
8
- l'espace opératoire : c'est celui que va devoir construire le joueur et dans lequel l'attaque va se
développer. il est tributaire du placement des défenseurs ( adversaires ), du placement des autres attaquants,
de la variation de la ligne d'avantage et du respect de la loi du hors-jeu. C'est un espace induit qui est inclus
Notre étude nous a permis de définir trois types d'espace opératoires et donc trois types d'organisation
Légende
Ballon
Défenseur
Axe de l'attaque
Attaquan
t
L'attaque est caractérisée par le fait que les avants dépassent les arrières dans un "couloir " de jeu situé
en plein axe du terrain. Cet espace de jeu est à peu près de la largeur de la surface de réparation soit 25 à 30
mètres. L'axe général de l'attaque est dirigé vers l'avant; c'est-à-dire vers le but. Cette forme se rapproche le
plus de la contre-attaque.
Les avants sont toujours en avance par rapport aux arrières dans le sens où ils occupent l'espace libre
vers le but avant le défenseur. Cette action se faisant dans les limites imposées par le respect de la règle du
hors-jeu.
L'axe général de l'attaque est vers le but, mais le cheminement du ballon vers le futur tireur est une
succession de passes obliques / avant par rapport à la cible visant à prendre la défense à contre pied. Les
9
IV.2.l.4 : Les opérations. Ce sont celles qui permettent une perforation axiale grâce à une
circulation contradictoire du ballon. Ce qui revient à faire pour le joueur les actions suivantes: donner le ballon
d'un côté et aller de l'autre avec un axe général de course orienté vers la cible.
Légende
Ballon
Défenseur
Attaquan
t
L'attaque est caractérisée par un déroulement qui s'effectue de l'espace latéral du terrain vers l'axe du
but. Elle "balaie" la grande largeur du terrain et s'étire sur environ 40 à 60m. L'axe général de l'attaque est
transversal. Le sens des passes contrairement au Type 1 est univoque, niais celles-ci sont faites le plus
Les avants sont toujours en avance par rapport à l'arrière car ils profitent d'un avantage spatial
L'observation fait apparaître que ces combinaisons tactiques sont le plus souvent marquées par des
prises de décisions tardives ayant fait l'objet d'un "camouflage" important L'utilisation des feintes, ici plus
Ce sont l'ensemble des actions qui permettent un déséquilibre transversal de la défense en prenant les
arrières à revers. Les avants donnent la balle vers l'intérieur et dans le dos des défenseurs.
10
Légende
Ballon
Défenseur
Attaquan
t
Passe
Cette combinaison de jeu et une touche de balle apparaît quand la défense est organisée à la fois sur la
largeur et sur la profondeur du terrain. L'attaque fait face à une densité défensive importante et son organisation
est celle que l'on retrouve souvent dans le cas d'attaques placées quand les avants n'ont d'avantage ni spatial
ni temporel au départ. Ce qui entraîne pour les attaquants d'être souvent pris en marquage individuel (au moins
au début de l'action). Par rapport aux attaques de Type l et de Type 2, les avants vont devoir "construire" leurs
espaces libres. Ce sont les seules attaques où il y a des passes en retrait (utilisation du soutien ), cela prouve
que les avants sont obligés de manœuvrer de façon plus complexe pour dépasser la ligne défensive.
Les attaques de Type3 durent un peu plus longtemps que les autres 21 21et cela s'explique par le fait que
les problèmes offensifs à régler sont plus nombreux et plus complexes. L'attaquant n'est pas toujours en
avance et il doit négocier des ballons en étant serré de près par un défenseur. Le gain de temps et d'espace est
souvent procuré par le jeu de corps qui permet la protection du ballon: le jeu dos au but.
Cet aspect est le plus développé et nous proposons deux sortes d'explications. D'abord, c'est dans le
Type3 que l'on trouve le plus de feintes exécutées par les joueurs. Ensuite c'est seulement dans cette
21
La moyenne de temps d'attaque pour le Type 3 est de 6"27 alors qu'il est de 4"93 pour le Type I et de 5"28 pour le Type 2.
11
configuration d'attaque que ta passe en retrait permet aux attaquants de construire le dépassement de
l'adversaire. Ceci laisse supposer que dans le cas d'une défense organisée et placée selon les deux axes du
terrain, la passe en retrait est un moyen de production d'incertitude supplémentaire en alternant l'espace avant
IV.2.3.4 : Les opérations. C'est l'ensemble des actions qui permettent la production d'une
alternative spatial subite avant / arrière / avant. Les joueurs recherchent un partenaire soutien qui jouera au
dessus de la défense adverse ou entre les arrières pour dépasser le bloc défensif.
Cette avance, que nous avons estimé (Fig.7, p.15 ) en moyenne à 3,42m 1,1822. est importante car elle
place l'attaquant en dehors de la zone d'intervention du défenseur que l'on peut situer à lm-1,50m. Au-delà de
cette distance l'arrière n'a pas les moyens techniques et physiques pour intervenir. Cela montre que le gain
d'espace de l'avant sur l'arrière est supérieur dans le jeu en déviation par rapport au jeu "normal" décrit par
Harris et Reilly23.
Nous avons noté que stratégiquement, le jeu en déviation permet de mettre un joueur seul face au
gardien de but. Nous pouvons caractériser cette position grâce à la moyenne de l'indice d'Espace Utilisable par
le tireur qui est de 3.89m24. Cet espace est important et donne au joueur une avance spatiale et temporelle telle
22
Voir Annexes Tab. G, p. I
23
S. HARRIS et T.REILLY, op.cit, p.325. Voir aussi le tableau p.63.
24
Les chiffres de la colonne Tir représentent la distance qui sépare le joueur du défenseur le plus proche au moment du tir.
12
qu'il va pouvoir "prendre le temps" de négocier son duel avec le gardien de but. L'observation des surfaces de
frappe utilisées au moment du tir corrobore cette affirmation puisque 75% des tirs sont effectués de l'intérieur
du pied25 et l'avant place le ballon hors de portée du gardien de but. Les 25% de tirs restant sont des volées et
correspondent à des actions de Type3, làdifférence spatiale est la plus petite et où le tireur a le moins de temps
Nous pensons que le gain d'espace en général est le facteur le plus important dans le jeu en déviation.
Pour vérifier cette l'hypothèse nous ferons l'analyse statistique de l'indice d'Espace Utilisable ( I.E.U). Nous
supposons que la valeur de cet indice D suit une distribution normale (Fig.8, p.16 ) et obéit à une loi de
probabilité théorique uniforme. L'ensemble des valeurs collectées (48 ) allaient de 0.50m à 8.00m avec une
- Vérification de l'hypothèse : De manière théorique nous dirons que Si D est supérieure à 1,50m, alors
l'arrière n'est plus en mesure d'avoir une action défensive efficace. Plus la probabilité P(d) d'avoir une distance
supérieure à l,50m sera grande et plus notre hypothèse sera vérifiée à l'intérieur de notre échantillon. Pour
effectuer le calcul nous utiliserons le tableau de répartition de la loi normale réduite donnée par Parlebas &
Nous pouvons dire alors que la probabilité que la distance D soit supérieure à 1,50m dans notre
Les résultats (Fig.9, p.17 ) montrent que le jeu en déviation est à classer parmi les attaques les plus
25
Voir Annexes Tab. G, p.I.
26
P.PARLEBAS & B.CYFFERS, Statistique appliquée au A.P.S., 1992, p.343.
13
rapides ( < à 9sec ) et que le nombre de passes nécessaires pour tirer est bien en accord avec la classification
établie pendant la Coupe du Monde 199427. Mais nos observations permettent aussi de montrer que dans
85,71% des actions, l'attaquant est dans l'espace libre, où va arriver le ballon avant l'arrière (Fig.10, p17).
Cet avantage temporel ne fait que s'accentuer grâce à l'utilisation du jeu en déviation. La brièveté des
combinaisons de jeu ( A31 = 5"53 ) alliée à une circulation rapide de la balle ne permettant pas aux défenseurs
de s'organiser collectivement et individuellement pour tenter de s'opposer à la ligne d1attaque. Le jeu des
touche
Défenseur
Oui 13 15 14 85.71 %
Non 0 2 5 14.29 %
TOTAL 13 17 19 100,00 %
La vitesse : le critère A42 (Fig. 13, p 19 ) montre que l'ensemble des joueurs accélère le déplacement du
ballon quand ils entrent en contact avec lui. La frappe de balle faite par un joueur en mouvement amplifie la
La direction : Nous constatons que 78,38% des passes effectuées (Fig.11, p.18) sont faites en oblique
par rapport à l'axe du but. Ce qui veut dire que la déviation de balle impose au ballon une nouvelle direction le
27
Fédération Française de Football, Coupe du monde 1994, Analyses et Enseignement, p.7.
14
plus souvent opposée à celle d'origine (de façon contradictoire). Cela peut se traduire par un mouvement de
zigzag ou de va et vient qui, produit à une vitesse importante, crée chez le défenseur un déséquilibre et fait
basculer le rapport de forces de façon irrémédiable et' faveur des attaquants. Nous pensons que la circulation
de balle dans le jeu en passes rapides ne peut pas être axial, mais qu'elle doit chercher systématiquement à
prendre à contre pied Carrière qui n'a plus alors la possibilité d'intervertir.
T1 T2 T3 TotalType %
but.
Si nous associons les deux critères A33 ( fig.10, p.17 ) et A41 ( fig.12, p.19 ), ils nous renseignent sur le
fait que le joueur en mouvement est aussi et avance sur l'arrière. De ce fait l'avant pose deux types de
problème à l'arrière. D'abord son mouvement lui garantit une avance temporelle sur le défenseur, il décide et
agit avant. Ensuite les informations captées par le défenseur sont plus fugitives et ainsi plus difficiles à traiter.
L'image nous montre bien les problèmes auxquels sont confrontés les arrières et les réponses inadéquates
qu'ils produisent. Nous verrons par la suite qu'en plus ces informations peuvent aussi être complexes28.
Le critère A43 (Fig. 12, p.19 ) est particulièrement édifiant à ce sujet dans la mesure où 100% des
passes qui sont effectuées dans les actions en une touche de balle le sont dans l'espace avant du futur
possesseur. Cela veut dire que la passe permet au jeu de continuer à s'accélérer et que le joueur recevant un
28
JP.FAMOSE, "Analyse de la difficulté informationnelle et description des tâches motrices." In
15
T1 T2 T3 %
A40 : la balle est en mouvement pendant l'action. 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A41 :Les joueurs sont en mouvement 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A42 : Le P. B accélère le mouvement du ballon 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A43 : La balle est donnée dans l'E avant du joueur 13 17 19 100 %
non 0 0 0 0%
oui
A43 : l'E désigne l'espace avant.
On suppose en général que pour perturber la défense adverse, les avants vont multiplier les appels de
balle. On s'aperçoit en fait que dans le jeu en déviation, le nombre d'appels n'est pas Si important que cela
puisqu'il ne varie qu'entre 1 et 2 (A50). Cela veut dire que c'est davantage la nature des appels ( soudaineté,
direction, origine ) que leur nombre qui va créer un problème chez les défenseurs.
IV.5.1.1 : le démarquage
d'être soudain et imprévisible. il y a deux possibilités liées à la position de l'attaquant par rapport aux
16
défenseurs. Soit l'avance que possède la ligne offensive sur la ligne défensive permet à des avants de se
positionner dans le dos des arrières et donc de pouvoir faire un appel de balle aussi soudain qu'invisible, soit
l'attaquant est dans le champ de vision de l'arrière, mais l'instantanéité du démarrage le rend incontrôlable et
concourt à augmenter le retard de la ligne défensive. Dans certaines actions le destinataire du ballon est connu
par les attaquants et les défenseurs29, mais l'avance spatiale et temporelle rend l'intervention de ces derniers
impossible. Nous pensons mettre et' évidence ici la complexification de la prise d'information pour le défenseur.
En effet la brièveté du temps de lecture des signaux émis par l'attaquant et le changement immédiat d'espace
ou d'orientation du jeu (dus à la déviation) empêchent l'arrière de programmer une réponse motrice juste car
celle-ci va se trouver en décalage temporel avec l'action de l'attaquant qui lui est en avance. Il semble que le
temps de traitement de l'information du joueur soit dans ce cas trop long par rapport à ta vitesse du jeu. Ceci est
Qu'elles soient produites par le porteur de balle A5 bu le non porteur de balle A52, les feintes concourent
à complexifier la prise d'information du défenseur. Leurs apparitions sans être négligeables, respectivement
30% et 16 % ( Fig. 13, p.19), ne sont pas non plus abondantes et nous pensions en observer davantage. Cela
prouve que la notion de feinte30 est insuffisante pour expliquer ce qui se passe et nous préférons utiliser le
Nous nommerons ce moment Phase de Pré-déviation et nous la caractériserons de la façon suivante . (Fig.17, p 21).
Les pourcentages font références au nombre total d'actions sur le ballon pendant les 12 actions.
L'attaquant réduit sa vitesse de course ( A801 = 46,43%) et attire vers lui l'arrière afin de le
“fixer ” un court instant Ce moment est un face à face fugitif pendant lequel l'attaquant met le défenseur dans le
doute en masquant ses intentions et donc en développant l'incertitude chez l'arrière. La neutralité corporelle fait
surgir chez le défenseur une impossibilité à prendre une décision d'intervention rapide, l'obligeant à des calculs
probabilistes qui retardent ou interdisent la programmation de son action. Tyldesley et Bootsma 31 expliquent que
le défenseur prend des informations en privilégiant le côté droit de l'adversaire la hanche (60%), les épaules
(55%) et enfin le pied de frappe (30%). Nos observations confirment ce constat et nous dirons que l'attaquant
en privilégiant une attitude "neutre" dans son positionnement corporel, laisse croire à l'arrière qu'il va soit
prendre possession du ballon soit le frapper. L'attitude préparatoire aux deux gestes est similaire et l'arrière ne
Plus que les feintes qui restent l'exception et qui sont peut être réservées aux joueurs plus habiles, cet
aspect du jeu en déviation semble à la portée d'un maximum de joueurs et ceci quel que soit leur âge.
V ) CONCLUSIONS.
V.1.1 : Hypothèse 1.
L'analyse macroscopique des différentes actions offensives permet de proposer, en l'état actuel de nos
connaissances, une classification en trois types d'attaque. En nous référant à P.Parlebas32 nous dirons que la
stratégie est " la prévision par le joueur de la succession de ses actions d'une part en fonction des exigences
de la situation matérielle et d'autre part en réponse aux comportements éventuels des autres participants ”.
Ceci nous permet d'avancer que le jeu en une touche de balle loin d'être un phénomène inorganisé et un
pur produit du hasard est au contraire une suite d'opérations tactiques33 pendant
La difficulté à mener ces opérations vient du fait qu'il s'agit de stratégies collectives où plusieurs
partenaires (les joueurs ayant la balle) doivent coordonner et anticiper leurs actions face à un autre bloc
31
Tyldesley et Bootsma " Prise de décisions dans les situations sportives", in Psychologie et pratiques sportives 1992, p.178
32
P.PARLEBAS, "Analyse mathématique élémentaire d'un jeu sportif", Mathématique et sciences humaines, N°47, 1974, p.13.
33
Pour nous, c'est la somme d'opérations tactiques qui va constituer la combinaison tactique telle que l'a définit
L.TEODORESCO, " Principes pour l'étude de la tactique commune aux jeux collectifs et leur corrélation avec la
préparation des équipes et des joueurs", Actes du colloque de Vichy, 1965, p.125.
18
La nécessaire lecture du jeu et la reconnaissance de la situation (les exigences matérielles) doit être
collective et simultanée afin que les joueurs puissent "prévoir une successions d'actions" visant à dépasser le
bloc adverse tout ai envisageant des modifications en réponses à des changements de comportements
adverses. Cette dernière dimension semble assez peu probable car le temps requis par les attaques en une
touche ne semble pas permettre des réajustements intra-opératoires et c'est peut être une des causes de
L'observation prouve que les joueurs ne s'inscrivent pas par hasard dans une opération tactique et que
leur participation momentanée à la combinaison s'inscrit dans une logique de compréhension collective du jeu.
Les signaux délivrés par les partenaires et les adversaires sont significatifs et déclencheurs d'un processus. Il
semble que le premier joueur engageant l'action (le starter) émette un signal opérant pour ses partenaires
Nous pensons que la vitesse donnée à h balle (son accélération ) ainsi que sa direction de
cheminement ( contradictoire à la précédente) sont les facteurs déclenchant des opérations successives des
différents partenaires.
La fréquence d'apparition de réponses identiques de la part des attaquants confrontés à une même
situation, montre que le joueur utilise alors des combinaisons tactiques et donc, comme le souligne
L.Teodoresco34, un cheminement organisé du ballon et des joueurs. Ce n'est pas le fruit du hasard, mais de
l'expertise.
Si cette organisation des attaques se confirme par une étude plus détaillée, nous pensons pouvoir faire
apparaître les principes de construction et donc dégager un cornus de connaissances qui sera une aide pour
Si la finalité de toutes les attaques, qu'elles soient ai déviation ou non, est d'arriver le plus près possible
de la cible, il est fréquent de dire qu'il faut pour y arriver passer par les “ailes35 ” du terrain.
Notre étude prouve que l'on peut aussi y arriver par l'axe, car les attaques de Typel sont limitées dans un
espace de 30m qui passe par le rond central. Du début à la fin de l'action, les avants, par une vitesse
supérieure et un gain d'espace, s'engouffrent dans la zone la mieux protégée en théorie par l'adversaire. Sans
remettre en question les principes d'écartement du jeu, nous voyons que dans certaines circonstances très
34
L.TEODORESCO, op-cit, p27.
35
Aile ou extérieur : termes qui définissent l'espace latéral le long des lignes de touches.
19
L'analyse montre que dans le cas de défenses regroupées et denses, l'alternance avant / arrière dans le
mouvement du ballon est un moyen systématique de poser un problème au arrières. En s'appuyant à la fois sur
la vitesse et le changement de plan du ballon, le bloc des arrières est soit fissuré soit pris à revers.
V.l.2 : Hypothèse 2.
Le gain de temps au même titre que le gain d'espace sont des opérations tactiques produites par le
joueur inscrit dans la combinaison de jeu en une touche. La prise d'avance sur le défenseur se fait quand le
joueur n'est pas porteur de balle et qu'il sollicite le ballon pour participer au déroulement ultérieur de l'action.
Etant, avant l'autre, en possession du ballon, il peut garder l'initiative du jeu dans la mesure où le défenseur
est en retard pour intervenir. La succession des déviations amplifie ce phénomène (le retard s'accumule) et
dans les dernières ou avant dernières passes précédant le tir au but cet avantage spatio-temporel s'accentue et
devient irréversible pour le défenseur. Fort de cet acquis, la ligne offensive joue au futur alors que la ligne
Pour l'éducateur cette notion est intéressante car elle justifie sa demande auprès des joueurs d'aller le
V.1.3 : Hypothèse 3.
L'étude prouve que le jeu en une touche de balle est un jeu de mouvements et de vitesse qui s
appréhende à deux niveaux celui des joueurs et celui du ballon. Dans les deux cas l'objectif est identique
prendre de l'avance sur l'arrière pour lui interdire d'intervenir. L'observation des actions de jeu prouve que le
mouvement des joueurs est une nécessité absolue pour mener à son terme ce type de combinaison. Que ce
soit le porteur de balle ou le non porteur de balle, tous les joueurs impliqués sont en mouvement et ceci quel
V.1.4 : Hypothèse 4.
additionner dans le temps entraînant chez l'arrière une difficulté aiguë de lecture de l'information. Le
dédoublement des appels de balle, les feintes éventuelles et la volonté permanente des avants de masquer
leurs intentions provoquent chez le défenseur une incapacité provisoire à mobiliser ses structures cognitives de
20
traitement de l'information. Nous parlons des structures décisionnelles car nous constatons que l'arrière est
"bombardé" par un flux de signaux qui peut être complexe selon les situations, mais qui dans tous les cas arrive
Si rapidement que ses structures neurophysiologiques ne peuvent lui permettre un traitement efficace afin de
programmer une réponse qu'il connaît et qu'il maîtrise techniquement La question pour lui est alors quand et où
engager une parade et avec quel bénéfice? Nous voyons que la vitesse du jeu provoque des
dysfonctionnements chez l'arrière qui ne sont pas compensables pendant la combinaison tactique, celle-ci étant
H.T.A Whiting36 précise qu' " un des avantages de perturber le champ perceptif des adversaire, c'est
qu'en déchiffrant les indications, ils se trompent et donnent une réponse inadéquate". A la lumière de ce que
l'on sait sur la période réfractaire psychologique37, on estime actuellement que lorsque de telle réponses
inadéquates sont données, il faut plus longtemps que le temps de réaction normal 38 pour lancer une réponse
rectifiée. La phase de pré-déviation apparaît comme le moment clé de la confrontation attaquant / défenseur.
Envisagé sous un aspect tactique, nous pensons qu'il peut être le ciment d'une organisation
collective d'attaque très performante. Au contraire le jeu individuel où le partenaire ne sait pas toujours ce que
va faire le porteur de balle engagé dans u dribble, le jeu en déviation organisé et structuré supprime cette
incertitude pour le partenaire et apporte une sécurité dans les déplacements et les actions engagés.
Riche de signaux significatifs, il permet à l'ensemble des attaquants de s'inscrire dans une combinaison
tactique où l'anticipation et le gain d'espace sont primordiaux. L'attaque prend le dessus sur le système défensif
et l'assujettit à se déplacements parce que les avants produisent une telle somme d'incertitudes que le bloc
Ne plus être tributaires des arrières, prendre des initiatives, jouer au futur, voilà une piste de réflexion apporté
36
H.T.A WHITING, Sports de balle et apprentissage, 1979, p.56.
37
Période réfractaire psychologique ou temps de réaction.
38
J. F STEIN, op-cit, 1987, p.20. il faut entre 100 et 200ms pour préparer une action. Une re-préparation requiert un temps
supérieur à la préparation initial.
I
ANNEXES
39
F.F.F, op-cit, p.19.
40
Les chiffres 1,2,3,4,5 donnent la valeur de la distance qui sépare le porteur de balle du défenseur le plus proche au moment de la
première déviation, de la deuxième déviation, etc…
41
Les chiffres de la colonne Tir représentent la distance qui sépare le joueur du défenseur le plus proche au moment du tir.
II
Tableau B: Grille d'analyse de l'attaque
A20 :La balle est donnée dans une direction par rapport au jeu
A2 A201 : Axial vers le but.
Le gain d'espace A202: Oblique vers le but
TOPOLOGIE DE L'ATTAQUE A203: Retrait.
42
Au chapitre i nous avons caractérisé le démarquage par son intentionnalité, sa clarté et sa pertinence. Dans le cadre du jeu en
déviation, d'autres paramètres peuvent être dominants et nous espérons les mettre à jour.
III
Que ce soit pour l'attaque ou pour la défense l'analyse microscopique est davantage
centré sur le joueur et les processus qu'il met enjeu pour s'inscrire dans une combinaison de
jeu en déviation.
Dans notre raisonnement la pré-action est incluse dans la phase de pré-déviation. La pré-action référence a la
notion d'anticipation, elle est caractérisée par une attitude préparatoire d'un geste technique précis et dénote le
choix définitif d'action du porteur de balle. La pré-déviation est une phase plus longue qui permet au joueur de
“préparer” l'adversaire, de l'appâter en multipliant les signes d' incertitude.
IV
Cette grille d'analyse va nous permettre d'observer les mouvements généraux et collectifs du bloc
défensif dans son opposition avec les lignes offensives. Son action est envisagée aux trois niveaux que sont le
temps, l'espace et la reprise de l'initiative. Si le jeu en déviation est un moyen efficace pour désorganiser les
blocs les plus compacts, nous allons l'évaluer grâce à la mesure de l'effet des actions entreprises
collectivement par les défenseurs Nous jugerons alors de l'efficacité tactique des moyens employés parles
arrières pour stopper les avants.
V
Nous observerons la capacité qu'a le défenseur à mobiliser ses ressources pour tenter d'enrayer l'action des
attaquants. Nous nous attacherons d'abord aux possibilités d'intervention directe sur l'adversaire ( gestes
techniques de l'arrière) qui sont déclenchées dans l'espoir de reprendre la balle. Puis nous analyserons la
participation individuelle du joueur aux mouvements tactiques de bloc défensif. Enfin nous examinerons la façon
dont l'arrière occupe l'espace dans son rapport avec l'attaquant. Cette étude des processus mis en jeu se fera à
partir des observables comportementaux manifestés par l'arrière dans les différentes situations auxquelles il
sera confronté.
VI
Bibliographie générale
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des APS, Châtenay-Malabry, AEEPS, 1990, p. 150.
GUIGNEDOUX.B, La feinte apport et corrélation avec l'action tactique, Mémoire INSEP, Paris, 1970.
PARLEBAS.P, “Analyse mathématique élémentaire d'un jeu sportif”, Mathématiques et sciences humaines,
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