Production D'énergié Électriqueouss

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 52

Production de l’énergie électrique

Généralité sur l’énergie

I.1 Introduction

Les ressources énergétiques disponibles dans la nature sont très variées, et peuvent se subdiviser en
deux catégories selon quelles sont épuisables ou non dans le temps. Alors, on distingue les énergies
renouvelables et les énergies épuisables. Ces dernières (charbon, pétrole, gaz, uranium) s’épuisent au
fur et à mesure de leur exploitation contrairement aux énergies renouvelables (hydraulique,
biomasse, solaire, éolien, géothermie, énergie des marées,…) qui seront disponibles encore à long
terme. Il faut noter que la nature délivre chaque année à la surface du globe terrestre des ressources
énergétiques renouvelables estimées à plus de 8000 fois la consommation humaine. Les énergies
renouvelables polluent peu l'environnement car elles dégagent moins de gaz à effet de serre et moins
de déchets. Elles permettent une production décentralisée adaptée aux ressources du site et encore
aux besoins des usagers locaux. De plus, elles présentent une meilleure autonomie énergétique.

Les besoins de l’Homme en énergie:

L'énergie est indispensable à la vie de tout le monde, peu importe quand et où ils sont.
Cela est particulièrement vrai en ce nouveau siècle, où les gens continuent à poursuivre un
haut niveau de vie. L’Homme sert au quotidien de l'énergie, pour satisfaire ses différents
besoins comme l’éclairage, le chauffage, le froid, la cuisson, la distraction, la communication
et l’information, transports des Hommes et des biens, dans l’agriculteur et dans l’industrie,

I.2 Les sources d’énergie

On désigne par énergies primaires les formes d’énergie telles quelles sont captées dans la nature.

Les principales ressources énergétiques sont résumées dans le tableau suivant :

Sources d’énergie Avantages Inconvénients


Fossiles :
 Pétrole  Production de COR2
 Gaz  Faciles à exploiter  Epuisable
 Charbon

1
Production de l’énergie électrique

 Moins cher aujourd’hui.  Epuisable


Nucléaire :  Moins de COR2R  Déchet radioactifs
 Risque d’accident
nucléaire.

Renouvelables:  Ne peuvent être


 Eau  Inépuisables à notre implantée de partout.
 Soleil (thermique et échelle.  Coût plus élevé.
photovoltaïque)  Peu ou non polluantes  Faible puissance.
 Vent  Fabrication recyclage
 biomasse (bois, des cellules
plantes...) photovoltaïque
 Géothermie

I.3 Chaine énergétique

Une quantité d’énergie qui passe du stade d’énergie primaire à celui d’énergie utile suit une série de
processus de transformations bien définies et de transports. Cette série de processus constitue une
chaîne énergétique.

I.4 Les formes d’énergie

On peut distinguer diverses formes d’énergie qui, peuvent se transformer l’une en l’autre; « formes
d’énergie libre (manifeste)» et « formes d’énergie stockée (potentielle) ».

I.4.1 Energies libres

Sont celles sous lesquelles apparaît l’énergie lorsqu’elle est utilisée. Si nous nous référons à notre
expérience quotidienne, nous pouvons distinguer quatre formes d’énergie libre (directement
perceptible).

 Le rayonnement, visible (lumière) ou invisible (ondes de radio, rayons X, etc.). Il s’agit,


fondamentalement du déplacement dans l’espace de particules, le plus souvent des photons se
propageant à la vitesse de la lumière (environ 300 000 km/s) ;
 La chaleur: un apport de chaleur conduit à une augmentation de température
(par exemple, un radiateur) et inversement (réfrigérateur) ;
 L’énergie cinétique, associée au mouvement.
 L’électricité. Pour des raisons pratiques, cette forme a vu un développement industriel
considérable. Ce n’est pas, à proprement parler, une énergie « visible » mais comme on sait
qu’il s’agit du déplacement d’un « courant électrique » (en fait des électrons) dans des
conducteurs, on peut qualifier de « libre » cette forme d’énergie.

Il existe des appareillages plus ou moins courants permettant de transformer l’une en l’autre ces
quatre formes d’énergie libre.

I.4.2 Energies stockées

2
Production de l’énergie électrique

S’il paraît difficile de stocker l’énergie sous forme de rayonnement ou de courant électrique (sauf
peut-être dans un circuit supraconducteur), il est envisageable, en revanche, de stocker l’énergie sous
forme de :

 Chaleur : l’énergie géothermique, constituée de la chaleur emmagasinée au sein de la Terre


dégagée par la radioactivité naturelle.
 Cinétique : le vent, dont l’éolienne capte l’énergie cinétique.

Par exemple, pour réduire votre facture d’électricité, vous pouvez utiliser de l’électricité pendant la
nuit, lorsque les kilowattheures sont moins chers, pour chauffer des briques et accumuler ainsi de la
chaleur, puis récupérer cette chaleur pendant la journée pour votre chauffage domestique.

En ce qui concerne l’énergie cinétique, le volant d’inertie d’un moteur représente un exemple de
stockage d’énergie sous cette forme (en fournissant de l’énergie pendant les temps morts de la
combustion, ce volant permet de pallier les à-coups).

C’est cependant sous forme d’énergie potentielle qu’il est, en général, plus intéressant de stocker
l’énergie. Le principe général est semblable à celui de l’exemple pris ci-dessus, celui de l’élastique de
la fronde : on accumule de l’énergie potentielle en faisant travailler une force « à l’envers » c’est-à-dire
dans le sens inverse de celui dans lequel elle s’exerce ; en laissant, ensuite, travailler cette force dans
son sens, l’énergie potentielle emmagasinée sera libérée.

 L’énergie gravitationnelle (la force de la pesanteur) peut trouver davantage d’applications


industrielles. Limitons-nous à deux exemples :
 L’horloge à poids, à qui l’on fournit de l’énergie en remontant le poids et qui l’utilise
ensuite au fil des jours pour vaincre les frottements des mécanismes;
 Le barrage hydroélectrique, dont le lac constitue une réserve disponible pour compléter, si
nécessaire, d’autres sources de production d’électricité.
 L’énergie chimique utilise les forces, de nature électromagnétique, reliant les atomes au sein
des molécules : en réarrangeant les atomes pour former de nouvelles molécules à partir des
molécules initiales, on fait travailler, dans un sens ou dans l’autre, les forces de liaison entre
les atomes, et on libère ou on stocke de l’énergie. Exemples: les stocks naturels que sont les
réserves de charbon, pétrole et gaz qui se sont constitués à partir du rayonnement solaire; et,
parmi les applications industrielles: l’essence utilisée par une voiture, la pile électrique ou la
batterie, etc.
 L’énergie nucléaire utilise les forces agissant entre les nucléons (protons et neutrons) des
noyaux atomiques. Là aussi, en réarrangeant différemment ces nucléons, on peut espérer faire
travailler ces forces, changer ainsi l’énergie interne et stocker ou libérer de l’énergie. En
pratique, seule une libération d’énergie nucléaire est réalisable industriellement, soit en
cassant de gros noyaux (fission), soit en assemblant de petits noyaux (fusion). Dans les deux
cas, l’énergie libérée est obtenue sous forme de chaleur. Seule l’énergie de fission a
aujourd’hui une application industrielle; la matière à la base de cette source d’énergie est
l’uranium (le thorium pourrait aussi être utilisé). L’énergie de fusion pourrait s’avérer
prometteuse à long terme si les difficultés techniques de sa mise en œuvre sont surmontées;
les matières à la base de cette source sont le deutérium (l’isotope rare de l’hydrogène) et le
lithium.

I.5 Transformations De L’énergie

3
Production de l’énergie électrique

I.5.1 Transformations des formes d’énergie libre

Comme nous l’avons vu, les quatre formes d’énergie libre sont l’énergie rayonnante, l’énergie
thermique (ou chaleur), l’énergie mécanique (ou cinétique) et l’énergie électrique. Cela fait douze
transformations susceptibles d’être réalisées : toutes sauf deux ont des applications dans la vie
courante ou dans l’industrie.

Figure 1: Les principales transformations des formes d’énergie libre

 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie thermique : elle est réalisée, par exemple,
par les capteurs de rayonnement solaire fournissant l’eau sanitaire pour une habitation ou
pour échauffer un fluide en vue d’une production d’électricité.
 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie mécanique: cette transformation est à
l’origine de la poussée de radiation qui fait que la queue des comètes est toujours à l’opposé
du Soleil. La force de cette poussée est faible et elle n’a pas trouvé d’application industrielle
(peut-être sera-t-elle un jour utilisée en astronautique).
 Transformation de l’énergie rayonnante en énergie électrique: cela est réalisé dans les
convertisseurs photovoltaïques, par exemple les panneaux solaires d’un satellite artificiel ou à
usage domestique.
 Transformation de l’énergie thermique en énergie rayonnante: c’est l’incandescence, c’est-à-
dire l’émission spontanée de rayonnement par les corps à une température non nulle et cela
d’autant plus que la température est élevée ; exemple: le rayonnement du Soleil, dont la
surface est à environ 6 000 ºC.
 Transformation de l’énergie thermique en énergie mécanique: c’est que ce réalisent la
machine à vapeur et, plus généralement, les turbines et moteurs thermiques, tels ceux des
voitures automobiles.
 Transformation de l’énergie thermique en énergie électrique: cette conversion directe est
réalisée dans les convertisseurs thermoélectriques (par exemple, les thermocouples utilisés
pour des mesures de température) et thermoïoniques. (Industriellement, on passe plus
souvent par l’intermédiaire de l’énergie mécanique, par exemple dans les centrales électriques
classiques ou nucléaires).
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie rayonnante : elle est observée dans le
bremsstrahlung (rayonnement de freinage ou rayonnement synchrotron) utilisé dans des

4
Production de l’énergie électrique

accélérateurs de particules pour créer un rayonnement intense de photons, tel Soleil à Saint
Aubin (Essonne) ; mais cette transformation n’a pas d’autre application industrielle.
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie thermique: cette transformation est
inévitable dans des frottements et des chocs ; elle est, par exemple, observée dans les freins qui
chauffent.
 Transformation de l’énergie mécanique en énergie électrique : ce sont les générateurs
électriques (dynamos, alternateurs) qui réalisent cette transformation.
 Transformation de l’énergie électrique en énergie rayonnante : cela se produit dans les
décharges (étincelles, éclairs) et l’électroluminescence (par exemple, les tubes à néon) ; on
remarquera que dans les lampes les plus usuelles (à incandescence), il y a un passage
intermédiaire par la chaleur.
 Transformation de l’énergie électrique en énergie thermique : c’est «l’effet Joule », c’est-à-dire
le dégagement de chaleur dans tout conducteur parcouru par un courant électrique; cet effet
correspond souvent à une perte, mais il peut aussi être recherché (radiateur électrique).
 Transformation de l’énergie électrique en énergie mécanique : c’est ce que réalisent les
moteurs électriques ; citons aussi la piézo-électricité qui est l’apparition de charges électriques
à la surface de certains cristaux mis sous contrainte et, inversement, leur déformation sous
l’action d’un champ électrique: ce dernier effet est utilisé dans les montres à quartz.

On remarquera que les transformations de l’électricité en d’autres formes d’énergie libre sont aisées :
c’est, avec la facilité du transport par câbles, la raison de l’utilisation intensive de cette forme
d’énergie dans les sociétés industrielles.

I.5.2. Libération de l’énergie stockée

 L’énergie gravitationnelle est celle emmagasinée par une masse placée à une certaine hauteur
dans un champ de pesanteur (gravitation); le plus souvent, il s’agit d’eau, soit retenue par un
barrage en altitude, soit prélevée sur le courant d’une rivière: c’est l’énergie hydraulique.
Cette énergie se transforme spontanément en énergie mécanique dès qu’on laisse descendre
cette masse; avec une turbine hydraulique, on récupère cette énergie mécanique pour la
convertir en électricité.
 L’énergie chimique (celle qui est emmagasinée au sein des molécules de la matière sous
forme de liaisons chimiques) peut être libérée sous toutes les formes d’énergie libre :
- Transformation en rayonnement: c’est la chimiluminescence, c’est-à-dire une émission de
lumière;
- Transformation en chaleur : c’est la combustion et la fermentation (combustion lente par les
organismes vivants);
- Transformation en énergie mécanique : l’explosion ;
- Transformation en électricité: piles et accumulateurs électriques (ces derniers pouvant être
rechargés, ce qui est la transformation inverse d’énergie électrique en énergie chimique) ; piles
à combustible.
 L’énergie nucléaire (celle qui est emmagasinée au sein des noyaux des atomes sous forme de
liaisons nucléaires entres les nucléons) ne peut être libérée, en l’état actuel des techniques, que
sous forme de chaleur.

I.5.3 stockage de l’énergie

Il n’est pas possible de transformer directement une forme d’énergie stockée en une autre: il faut

5
Production de l’énergie électrique

forcément passer par une forme d’énergie libre intermédiaire. Les passages d’une forme d’énergie
stockée vers une forme d’énergie libre ont été décrits au paragraphe précédent ; nous considérons ici
les transformations inverses d’une forme d’énergie libre vers une forme d’énergie stockée.

 Une pompe permet de hisser une certaine masse de fluide à une hauteur supérieure: elle
transforme de l’énergie mécanique en énergie gravitationnelle.
 Il est possible de stocker trois des quatre formes d’énergie libre en énergie chimique:

- Le rayonnement grâce à la photochimie, notamment la photosynthèse dans laquelle la chlorophylle


des plantes capte l’énergie du rayonnement solaire ;

- La chaleur grâce à la thermolyse (synthèse chimique prélevant de la chaleur dans les réactifs) ;
- L’électricité grâce à l’électrolyse, par exemple lors de la recharge d’une batterie d’accumulateurs.

 En revanche, nous ne savons pas, aujourd’hui, stocker de l’énergie sous forme d’énergie
nucléaire.

6
Production de l’énergie électrique

Historique de la production d’électricité


I.1 l’énergie au fil des temps

L’évolution de nos sociétés humaines est très étroitement liée à la découverte d’énergie. En apprenant
à maitriser le feu, la force du vent et de l’eau, à utiliser le bois, le charbon, le pétrole... les hommes ont
sans cesse cherche ́a ̀améliorer leur bien- être. Mais, selon la façon dont l’énergie est produite,
partagée ou utilisée, elle peut aussi être un facteur de régression.

Les premiers hommes ne pouvaient compter que sur leur force musculaire pour se déplacer, chasser,
façonner des objets et les transporter, construire leurs abris.

I.2 de la découverte du feu à eole : les premières sources d’énergie

Vers 400 000 avant notre ère, les hommes préhistoriques apprennent à utiliser du bois pour faire du
feu : ils peuvent désormais se chauffer, s’éclairer, faire cuire leur nourriture et éloigner d’eux les bêtes
sauvages ! Ce fut un progrès fondamental pour l’évolution de l’humanité́.

Au Néolithique, entre 9000 et 3300 ans avant notre ère, les hommes commencent à cultiver la terre et
domestiquent des animaux qui, pour certains, deviennent alors une source d’énergie pour tracter les
charrues, transporter les ressources... en facilitant ainsi le travail de tous les jours.

À la fin de cette période (3000 ans avant notre ère), une autre source d’énergie, la force du vent,
devient l’alliée des hommes : ils construisent les premiers bateaux à voile, permettant des échanges
fluviaux et maritimes de plus en plus lointains et la découverte de nouveaux horizons.

C’est 200 ans avant notre ère que les premiers moulins àvent apparaiss ent en Perse.

Durant toute l’Antiquité́, le Moyen-Age et jusqu’au XIX e siècle, si on fait abstraction de la force
P P

humaine, notamment à̀ travers l’esclavage, l’énergie mondiale consommée par l’humanité́ provient a
plus de 95% du bois. Elle est utilisée pour se chauffer, cuisiner, s’éclairer, cuire les poteries et forger
les métaux.

Mais avec l’utilisation massive du charbon de bois pour la métallurgie, la ressource à commencer à
s’épuiser dans certaines régions. Les hommes se sont alors tournés vers une nouvelle source
d’énergie: le charbon (bois fossilisé).

I.3 la révolution industrielle grâce à l’énergie

A la fin du XVIIIe siècle, le couple charbon- vapeur donne le coup d’envoi à la Révolution industrielle.
L’énergie devient ainsi disponible en plus grande quantité́ sur un même lieu. Il est alors possible de
faire fonctionner de nombreuses machines-outils, de faire avancer une locomotive, des bateaux
àvapeur...

Dès le début du XXe siècle, l’utilisation du gaz, du pétrole et de l’électricité́ change radicalement le
mode de vie des pays riches. Cela modifie également la vie de nombreux hommes dans les pays qui
possèdent des mines ou des gisements dans leurs sous-sols. L’innovation et la recherche se
poursuivent. En 1896, la radioactivité́ naturelle est découverte sur des sels d’uranium par le physicien

7
Production de l’énergie électrique

Henri Becquerel. Les premières centrales nucléaires ouvrent dans les années 1950.

A la même période, plusieurs pays décident de construire de grands barrages hydroélectriques et de


trouver des solutions pour utiliser la chaleur des eaux en sous-sol pour le chauffage et la production
d’électricité́ (géothermie). Dans les pays du Nord et dans les pays à forte croissance industrielle, la
consommation d’énergie ne cesse de croitre, les besoins sont en constante augmentation, on cherche à
exploiter toutes les énergies disponibles, parfois au mépris de l’environnement.

I.4 la nécessite d’une nouvelle politique énergétique

En effet, le défi est de taille : répondre aux besoins énergétiques croissants, voire exponentiels dans
certaines zones du monde, alors que les énergies fossiles se raréfient et que la sonnette d’alarme en
matière environnementale est tirée depuis plusieurs décennies. Nous savons que nous devrons
compter àl’avenir sur un bouquet énergétique regroupant plusieurs sources d’énergies : fossiles,
nucléaire, solaire, éolien, géothermie, hydraulique, biomasse, énergies marines...

 Les énergies fossiles

Les énergies fossiles sont produites à partir de la transformation de matières organiques


fossilisées : pétrole, gaz, charbon. Ces matières mettent des millions d’années à se constitué et
sont présentes en quantités limitées sur Terre. On parle aussi d’hydrocarbures. Leur
combustion dégage du dioxyde de carbone (COR2R) qui est le principal gaz à effet de serre,
responsable du changement climatique.

 Les énergies renouvelables

Ce sont des sources d’énergie inépuisables. La première d’entre elles est le rayonnement
solaire et les autres en découlent plus ou moins directement (vents, cycle de l’eau et courants
marins, fabrication de biomasse, etc.).

I.5 Bref historique sur la production de l’électricité :

La mise au point de la machine à vapeur (début de l’ère industrielle) leur a permis de disposer de
quantités d’énergie beaucoup plus grandes, avec les conséquences (positives et négatives) que l’on
connaît. Puis, après l’invention de la pile électrique par Alessandro VOLTA, de la dynamo par
GRAMME, de la lampe à incandescence par Thomas EDISON, vint l’ère de l’électricité.

Aujourd’hui, cette forme d’énergie est omniprésente dans notre vie quotidienne.

 1800 : Volta (Italien), invente la pile. Mais elle ne peut pas stocker de grosses quantités
d’électricité. La pile de Volta suscite un énorme intérêt dans le monde scientifique car le
courant électrique est alors un phénomène nouveau et inattendu. Grâce à elle, les
physiciens de l’époque peuvent entreprendre de nombreuses recherches sur les propriétés
du courant électrique et sur la résistance électrique. Ces travaux sont à l’origine du
transport d’électricité par câbles.
 1820 : Oersted (Danois), remarque qu’une aiguille aimantée placée à côté d’un fil
conducteur traversé par le courant est déviée.

D’une importance capitale, l’expérience d’Oersted établit pour la première fois un lien entre
électricité et magnétisme. Elle ouvre la voie à de nombreuses inventions comme celle du

8
Production de l’énergie électrique

télégraphe, qui révolutionnera un peu plus tard les moyens de communication.

 1830 : Michael Faraday (Anglais), montre qu’un courant passe dans une bobine lorsqu’on
y introduit un aimant.

L’histoire du début des applications de l’électricité est dominée par les découvertes du physicien
anglais, Michael Faraday en 1830. En reliant les bornes d’une bobine à un galvanomètre (sorte
d’ampèremètre), il observe le passage d’un courant dans la bobine, lorsqu’il introduit ou retire un
aimant de cette bobine.

L’importance de cette découverte est extrême car elle rend possible la production de courant
électrique sans avoir à utiliser de pile. L’énergie mécanique peut, dès lors, être directement convertie
en énergie électrique. C’est ce que font, depuis, tous les alternateurs.

9
Production de l’énergie électrique

Production de l’énergie électrique


III.1 Introduction

L’énergie électrique est un facteur essentiel de développement économique, dans tous les pays du
monde. Son importance relative s’accroit avec les progrès techniques, l’industrialisation et le besoin
de confort moderne. L’augmentation de sa production est synonyme d’amélioration de la qualité de
vie et de création de richesse. La production d’électricité, ramenée au nombre d’habitants, est donc un
bon indicateur permettant de mesurer les écarts de développement entre les différentes régions de
monde.

III.2 Définitions

 La production de l’énergie électrique consiste en la transformation de l’ensemble des


énergies primaires en énergie électrique.
 Une centrale électrique est un site industriel destiné à la production d'électricité. Elle
transforme diverses sources d'énergie primaire en énergie électrique en établissant des
chaînes énergétiques.
 Tranche de production Elle correspond à l’unité de production standard d’une centrale
électrique. On parle généralement de tranche pour qualifier les unités de production des
centrales nucléaires ou des centrales thermiques, qui peuvent contenir plusieurs tranches
sur un même site.
 Moyen de production « dispatchable » Ce terme désigne un moyen de production
d’énergie considéré comme flexible vis-à-vis du gestionnaire de réseau. Les moyens de
production « dispatchables » peuvent notamment réagir de manière commandée à une
sollicitation du gestionnaire de réseau en injectant à la hausse ou à la baisse, ceci dans un
temps imparti.
 Moyens de production centralisé et décentralisé Les termes centralisé et décentralisé
rendent compte du niveau de dissémination d’un parc de production d’énergie. Sans qu’il
y ait de distinction univoque entre les deux catégories, on parlera de moyens centralisés
lorsque la production énergétique est concentrée en quelques points du réseau (centrales
nucléaires, centrale thermique à flamme, etc.) et de moyens décentralisés lorsqu’il existe
une multitude de points d’injection avec des systèmes de tailles unitaires réduites
(éolienne, panneau solaire, etc.).
 Pointe électrique Elle correspond à un maximum de puissance électrique sur le réseau, et
donc à un pic de consommation d’électricité. Les profils de consommation d’électricité
suivent une trame globalement périodique avec un pas journalier, hebdomadaire ou
saisonnier. Ainsi, on parlera de pointe journalière pour désigner le maximum de puissance
appelée sur une journée. Le niveau de la pointe saisonnière, désignant le maximum de
puissance appelée sur une année, permet quant à lui de dimensionner en puissance le parc
de production d’électricité.
 Réactivité La réactivité d’un moyen de production d’énergie qualifie sa capacité à
répondre plus ou moins vite à une consigne de fonctionnement. La définition précise d’un
indicateur de réactivité dépend du type de consigne considéré (réactivité au démarrage ou
en fonctionnement, temps de montée en charge partielle ou totale, vitesse de montée en

10
Production de l’énergie électrique

charge, etc.).

Iii.3 Appel de puissance d'un réseau

La puissance demandée par l'ensemble des clients d'un réseau subit de grandes fluctuations selon
l'heure de la journée et selon les saisons.

Ces fluctuations de l'appel de puissance obligent les compagnies d'électricité à prévoir trois classes de
centrales de génération :

 Les centrales de base de grande puissance qui débitent leur pleine capacité en tout temps. Les
centrales nucléaires et les centrales thermiques sont particulièrement aptes à remplir ce rôle.
 Les centrales intermédiaires de puissance moyenne qui peuvent réagir rapidement aux
fluctuations de la demande. C'est le cas des centrales hydrauliques dont le débit est facilement
contrôlable.
 Les centrales de pointe de puissance moyenne qui ne débitent leur pleine capacité que
pendant de courtes périodes. C’est pourquoi les compagnies d'électricité encouragent les
usagers à limiter leur charge de pointe.

III. 4 Modes de production de l’énergie électrique

Une des souplesses signalées du système électrique est de pouvoir disposer de moyens de production
alimentes par les sources d’énergie les plus diverses, dont les caractéristiques techniques et
économiques sont suffisamment variées pour satisfaire à tous les aspects de la demande, et dont les
localisations géographiques peuvent être très différentes, imposées soit par la source d’énergie, soit
pour le bon équilibre dynamique du réseau.

Un groupe de production se caractérise par de nombreux paramètres techniques dont on ne cite ici
que les principaux :

 sa puissance unitaire nominale ;


 son domaine de fonctionnement en tension et en fréquence ;
 son minimum technique (sa puissance minimale en fonctionnement continu) ;
 son temps de démarrage, son aptitude à participer au réglage de la fréquence ;
 sa capacité de suivi de charge.

Les modes de production se classent en grandes catégories selon le principe de la transformation en


électricité de l’énergie primaire utilisée. Les plus courantes sont brièvement décrites dans le schéma
ci-dessous.

11
Production de l’énergie électrique

Figure 1: Voies de production de l’énergie électrique

Le choix d'un système de production d'électricité dépend principalement de la disponibilité des


ressources énergétiques. Par exemple, la majorité des centrales de production d’énergie électrique en
Algérie utilise le gaz naturel comme énergie primaire. Le choix du système peut aussi dépendre de
l'impact environnemental des différentes ressources énergétiques.

12
Production de l’énergie électrique

Centrale thermique à vapeur

1. Introduction

Dans une centrale thermique, une chaudière chauffe de l'eau et la transforme en vapeur. L'énergie
calorifique est obtenue en brûlant le plus souvent du charbon, du pétrole ou du gaz.

La chaleur dégagée par la combustion vaporise l'eau qui atteint alors une très haute température.

Cette vapeur se détend progressivement dans les corps haute, moyenne et basse pression de la
turbine avant de se liquéfier dans le condenseur et d'être renvoyée dans le générateur de vapeur.

L'énergie mécanique engendrée par la vapeur circulant dans la turbine, entraîne l'alternateur qui la
transforme en énergie électrique.

Les centrales thermiques produisent l’électricité à partir de la chaleur qui se dégage de la combustion
du charbon, du mazout ou du gaz naturel. La plupart ont une capacité comprise entre 200 MW et
2000 MW afin de réaliser les économies d’une grosse installation. On la trouve souvent près d’une
rivière ou d’un lac, car d’énormes quantités d’eau sont requises pour refroidir et condenser la vapeur

13
Production de l’énergie électrique

sortant des turbines.

En fonctionnement nominal, le rendement de ces centrales se situe entre 40 et 42%. Leur minimum
technique est de l’ordre de 20 %. Elles peuvent participer au réglage primaire et secondaire de la
fréquence.

2. Organisation d’une centrale thermique

La figure montre les parties principales d’une centrale thermique identifiées comme suit :

Figure 1: Eléments d’une centrale thermique

1. Immense chaudière construite en hauteur dans laquelle on brûle le combustible. La chaleur est
absorbée par l’eau circulant dans une série de tubes S1 qui entourent les flammes. La
circulation est forcée par la pompe P1.
2. Réservoir, contenant de l’eau et de la vapeur à haute pression. Il constitue à la fois le point de
départ de la vapeur vers les turbines et le récepteur de l’eau d’alimentation de retour. La
vapeur se dirige vers la turbine haute pression (HP) en passant par une surchauffeur S 2 . Ce R R

dernier formé d’une série de tubes entourant le feu, provoque une forte augmentation de la
température de la vapeur (200 °C environ). Cela assure une vapeur qui est absolument sèche
et donne un meilleur rendement thermique.
3. Turbine haute pression (HP) qui permet une première expansion de la vapeur durant laquelle
une partie de l’énergie mécanique. La pression et la température à la sortie de la turbine HP

14
Production de l’énergie électrique

sont donc plus basses qu’à l’entrée. Afin d’augmenter le rendement thermique et pour éviter
une condensation prématurée de la vapeur, on la fait passer par un réchauffeur S 3 composé R R

d’une troisième série de tubes.


4. Turbine moyenne pression (MP) semblable à la turbine HP sauf qu’elle est plus grosse pour
permettre à la vapeur de ce détendre davantage.
5. Turbine basse pression (BP) à double carter qui enlève le reste de l’énergie thermique
disponible dans la vapeur, permettant à cette dernière de se détendre dans un vide presque
complet à l’intérieur du condensateur.
6. Condensateur qui provoque la condensation de la vapeur, grâce à la circulation d’eau froide
venant de l’extérieur et circulant dans des tubes S 4 . Une pompe d’extraction P 2 enlève l’eau
R R R R

tiède condensée et la pousse à travers le réchauffeur (7) vers la pompe P 3 alimentant la


R R

chaudière.
7. Réchauffeur. Dans cet échangeur de chaleur, une partie de la vapeur qui est passée par la
turbine HP réchauffe l’eau d’alimentation, après quoi, la vapeur se condense aussi dans le
condensateur. Les analyses thermodynamiques prouvent que le rendement ainsi obtenu est
meilleur que si la vapeur dérivée dans le réchauffeur allait aux turbines MP et BP en passant
par le réchauffeur S 3 .
R R

8. Pompe d’alimentation P 3 qui refoule l’eau d’alimentation contre la forte pression régnant à
R

l’intérieur du ballon (2) et complète ainsi le cycle thermique.


9. Brûleurs provoquant la combustion du gaz, du mazout ou du charbon pulvérisé projeté à
l’intérieur de la chaudière.

Avant d’être projeté dans la chaudière, le charbon est réduit en poudre. De la même façon, l’huile
lourde est préchauffée et soufflée en jet vaporisé afin d’augmenter sa surface de contact avec l’air
environnant.

10. Ventilateur soufflant l’air requis pour la combustion


11. Ventilateur aspirant les gaz brûlés qui s’échappent par la cheminée.

En pratique, une centrale contient bien d’autres appareils et accessoires essentiels pour assurer un
bon rendement et des conditions sécuritaires. Ainsi, des vannes de réglage permettent de contrôler
l’admission de la vapeur dans les turbines, un système d’épuration maintient la propreté de l’eau
d’alimentation, des pompes gardent les paliers en bon état de lubrification, etc. Cependant, les
composants que nous venons de décrire suffisent à expliquer le fonctionnement et les problèmes de
base d’une centrale thermique.

3. Diagramme énergétique d’une centrale thermique

Les centrales thermiques modernes se ressemblent beaucoup et la plupart fonctionnent à une


température de 550 °C et une pression de 16.5 MPa; elles donnent un rendement global de l’ordre de
40 %. Les quantités d’énergie, les débits de vapeur, etc., ne changent pas beaucoup, même pour des
températures et des pressions différentes. Cela nous a permis de tracer le schéma de répartition de
l’énergie pour un modèle réduit ayant un puissance calorifique de 30 MW et un débit électrique de 12
MW, soit un rendement global de 40 %.

Par exemple une centrale de 480 MW aurait les caractéristiques approximatives suivantes :

15
Production de l’énergie électrique

Puissance électrique 480 MW


Consommation de charbon 40 Kg/s
Consommation d’air 400 Kg/s
Puissance de la chaudière 1200 MW
Débit de vapeur 320 Kg/s
Eau de refroidissement 14 400 Kg/s
(Avec Δt =10 °C) ou 14.4 m 3 /s
P P

Si l’on doit installer une tour de refroidissement, elle doit évaporer une quantité d’eau égale à : 2 % ×
14.4 = 0.288 m3/s.

4. Sélection du site pour la centrale thermique

4.1 Approvisionnement en carburant

La centrale électrique à vapeur devrait être située près de la mine de charbon de sorte que le coût de
transport du carburant soit minimum. Si le terrain n'est pas disponible à proximité des mines de
charbon, prévoir des installations adéquates pour le transport du carburant.

4.2 Disponibilité de l'eau

Une énorme quantité d'eau est nécessaire pour alimenter la chaudière et le condenseur, pour cela la
station devrait être située près de la mer, rivière, du lac, etc.

4.3 facilite de transport

Pour la centrale à vapeur offrir un meilleur service de transport pour le transport de l'homme, de la
machinerie, etc.,

4.4 type de terrain:

La centrale électrique à vapeur devrait être installée dans un terrain ou l'extension future est possible

16
Production de l’énergie électrique

et zone non sismique.

4.5 Près du poste électrique:

Afin de réduire les pertes de transmission et de distribution, la centrale devrait être située près du
poste Interconnexion.

4.6 Distance de la zone d’habitation:

Comme la centrale thermique produit des gaz de combustion, ces gaz affecteront l'être humain
vivant, donc la centrale devrait être située loin de la zone densément peuplée.

5. Avantages et inconvénients

5.1 Avantages

Centrales d’appoint qui peut être facilement mise en fonctionnement ou arrêtées

 Moyen de production d'électricité « dispatchable » pour répondre aux variations de la


demande
 Autonomie (dépendant de l'approvisionnement et du stock de combustible)
 Flexibilité dans le choix du combustible (pour certaines technologies)
 Longue durée de vie (30 à 40 ans)

5.2 Inconvénients

 Réactivité faible au démarrage (plus d’1h pour atteindre la puissance max)


 Usage de combustibles fossiles (raréfaction et coût de la ressource, dépendance énergétique)
 Emissions de gaz à effet de serre et d'éléments polluants, en particulier sur charbon et fioul
(SOx, NOx, poussières)
 Coût et usure liés aux arrêts / démarrages
 Besoin d’un débouché (ouverture) chaleur pour la cogénération

17
Production de l’énergie électrique

Centrale thermique a gaz

1. Introduction

Les centrales à gaz sont basées sur la combustion du gaz naturel ou fioul dans de l’air sous pression et
sur la détente des gaz chauds brules dans une turbine couplée à un alternateur.

La turbine est l’élément de base d’une centrale électrique. C’est un moteur rotatif qui convertit
l’énergie de vapeur ou de gaz en énergie mécanique. Plus généralement, c’est un organe permettant la
détente d’un fluide en recueillant son énergie sous formes mécanique. On distingue les turbines
hydrauliques, les turbines à vapeur et les turbines à gaz.

2. Turbines à combustion (TAC)

Les turbines à gaz (turbines à combustion) sont plus généralement connues pour leur application
dans le domaine de l’aéronautique, mais elles ont également utilisées pour la propulsion ferroviaire et
marine. Aujourd’hui, les générateurs à turbine à gaz produisent la plus grande partie de l’énergie
électrique dans le monde.

Le système d’une turbine à gaz est composé principalement d’un compresseur (généralement à
plusieurs étages), d’un système de combustion (plusieurs chambres de combustion), d’une turbine à
plusieurs étages, un dispositif de démarrage et quelques auxiliaires.

Dans sa forme la plus simple et la plus répandue, une turbine à combustion est composée de trois

18
Production de l’énergie électrique

éléments :

 Un compresseur, centrifuge ou plus généralement axial, qui a pour rôle de comprimer de l'air
ambiant à une pression comprise aujourd'hui entre 10 et 30 bars environ ;

Figure : Turbine à gaz simple

 Une chambre de combustion, dans laquelle un combustible gazeux ou liquide est injecté sous
pression, puis brûlé avec l'air comprimé, avec un fort excès d'air afin de limiter la température
des gaz d'échappement ;
 Une turbine, généralement axiale, dans laquelle sont détendus les gaz qui sortent de la
chambre de combustion.

Dans une turbine à combustion (TAC), l'électricité est générée grâce à la circulation de gaz
d'échappement issus d'une chambre de combustion et traversant directement la turbine. La chambre
de combustion est le plus souvent interne à la turbine, elle génère de la chaleur à partir d'un
combustible (gaz ou fioul) et d'air initialement comprimé.

Sous cette forme, la turbine à gaz constitue un moteur à combustion interne à flux continu.

On notera que le terme de turbine à gaz provient de l'état du fluide de travail, qui reste toujours
gazeux, et non du combustible utilisé, qui peut être aussi bien gazeux que liquide.

Sur le réseau électrique, la forte réactivité des TAC (moins de 30 min pour atteindre la puissance max)
est souvent mise à profit pour fournir la pointe électrique.

Les TAC sont également répandus pour la production décentralisée dans l'industrie ou le tertiaire,
notamment pour un fonctionnement en cogénération.

L'intérêt de la cogénération sur les TAC réside dans la haute température des fumées de combustion,
dont la chaleur peut être récupérée et valorisée sans affecter la production électrique.

3. Avantages et inconvénients

3.1 Avantages

19
Production de l’énergie électrique

 Moyen de production d'électricité « dispatchable » pour répondre aux variations de la


demande
 Forte réactivité (moins de 30 min pour atteindre la puissance max)
 Autonomie et sécurité de fourniture des TAC fioul, grâce au stock de combustible sur site
 Longue durée de vie (25 à 30 ans)
 Qualité de la chaleur pour cogénération (haute température)

3.2 Inconvénients

 Usage de combustibles fossiles (raréfaction et coût de la ressource, dépendance énergétique)


 Emissions de gaz à effet de serre et d'éléments polluants, notamment pour le fioul (SOx, NOx)
 Coût et usure liés aux arrêts / démarrages (croissants avec le besoin de flexibilité sur les
réseaux)
 Besoin d’un débouché chaleur pour la cogénération

Centrale thermique à cycle combine

20
Production de l’énergie électrique

1. Introduction

La recherche continue pour améliorer le rendement thermique qui a donné lieu à des modifications
plutôt innovantes aux centrales électriques conventionnelles. La modification la plus populaire
implique le cycle à gaz qui surmonte un cycle de vapeur, qui est appelé le cycle combiné gaz-vapeur,
ou simplement le cycle combiné.

2. Principe de fonctionnement

Les centrales à cycle combiné (CCC) sont de grandes centrales thermiques utilisant le gaz naturel
comme combustible pour produire de l'électricité sur deux cycles successifs. Le premier cycle est
semblable à celui d'une TAC : le gaz brûlé en présence d'air comprimé actionne la rotation de la
turbine reliée à l'alternateur.

Dans le second cycle, la chaleur récupérée en sortie de la TAC alimente un circuit vapeur qui produit
également de l'électricité avec une turbine dédiée.

 Un mélange de gaz naturel et d’air comprimé est brûlé dans une chambre à combustion (C), à
une température d’environ 1300 degrés. En augmentant de volume, les gaz chauds issus de la
combustion actionnent une turbine (T1) qui, reliée à un alternateur (A1), permet de produire
de l’électricité.

Figure 1: Principe d’une centrale à gaz à cycle combiné

Le rendement de cette turbine à gaz simple n’est pas très élevé, entre 35 et 38%, car une grande partie
de l’énergie est perdue sous forme de chaleur dans les gaz d’échappement. La meilleure solution
pour augmenter ce rendement consiste à récupérer la chaleur des gaz d’échappement, pour le
chauffage ou la production de vapeur.

 Au sortir de la première turbine, les gaz d’échappement sont encore suffisamment chauds
pour produire de la vapeur. Dans une centrale à cycle combiné, cette vapeur sert à actionner
une deuxième turbine (T2), reliée à un deuxième alternateur (A2). Le rendement global pour
la production électrique d’une centrale à cycle combiné au gaz naturel oscille actuellement
entre 58 et 61%. Une partie de la chaleur des gaz d’échappement issus de la combustion du

21
Production de l’énergie électrique

gaz naturel peut également être utilisée pour le chauffage.

La cogénération sur les cycles combinés gaz (CCG) est possible en valorisant la chaleur résiduelle,
mais elle demeure peu répandue.

3. Avantages et inconvénients
3.1 Avantages
 Moyen de production d'électricité « dispatchable » pour répondre aux variations de la
demande
 Rendement élevé par rapport à un cycle simple
 Réactivité (30 min à 1h pour atteindre la puissance max)
 Impact environnemental réduit par rapport aux centrales thermiques à flammes: émissions de
gaz à effet de serre et d’éléments polluants (SOx, NOx, etc.) moindres
 Longue durée de vie (25 à 30 ans)
3.2 Inconvénients
 Usage de combustibles fossiles (raréfaction et coût de la ressource, dépendance énergétique)
 Emissions de gaz à effet de serre
 Coût et usure liés aux arrêts / démarrages (croissants avec le besoin de flexibilité sur les
réseaux)
 Besoin d’un débouché chaleur pour la cogénération

CENTRALE NUCLEAIRE
L’énergie nucléaire, aussi appelée énergie atomique, est produite à partir de la fission d’atomes (des
éléments minuscules composés d’un noyau autour duquel gravitent des électrons). Dans les centrales
nucléaires, on pratique la fission d’atomes d’uranium. Ceci entraîne un dégagement de chaleur
permettant de chauffer de l’eau et de générer de la vapeur. Celle-ci fera tourner de la turbine, la
turbine entraîne à son tour l’arbre de la génératrice électrique .cette dernier transforme l’énergie
mécanique de la turbine en énergie électrique.

Figure I-1: Schéma de principe de fonctionnement d’une centrale nucléaire.

22
Production de l’énergie électrique

Parmi les inconvénients de l’énergie nucléaire sont : les rejets radioactifs produits par le nucléaire sont
très nocifs pour la santé des humains (malformations, maladies, décès…) et l’environnement
(contamination).Les coûts sociaux d’accidents nucléaires peuvent donc être très coûteux, on n’a qu’à
penser à la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, Près du 2/3 de l’énergie
électrique produite en centrale nucléaire est perdue sous forme de chaleur, et Coûts de production
assez élevés ;

Avantages et inconvénients

 Avantages
 Pas d’émission de gaz à effet de serre pour la production d’électricité
 Coût relativement faible de combustible
 Longue durée de vie (40 à 60) ans
 Forte densité énergétique

 Inconvénients

 Gestion des déchets nucléaires


 Usage de combustible fossile (Dépendance énergétique)
 Acceptabilité sociale complexe
 Criticité d’impact en cas d’incident
 Complexité du démantèlement et de la gestion de la fin de vie des centrales

Centrale hydraulique

23
Production de l’énergie électrique

1. Principe de fonctionnement

Les centrales hydroélectriques convertissent l’énergie de l’eau en mouvement en énergie électrique.


L’énergie provenant de la chute d’une masse d’eau est tout d’abord transformée dans une turbine
hydraulique en énergie mécanique. Cette turbine entraine un alternateur dans lequel l’énergie
mécanique est transformée en énergie électrique.

2. Puissance disponible

La puissance P que met en jeu une chute d’eau, d’une hauteur h et d’un débit q est donnée par :

Le choix de l’emplacement d’une centrale hydro-électrique dépend donc de ces facteurs.

A cause des pertes, la puissance mécanique que l’on peut recueillir sur l’arbre de la turbine est
inférieure à la puissance fournie par l’eau. Cependant, le rendement des turbines hydrauliques est
élevé : de l’ordre de (80 à 94)% pour les grosses unités. Dans les alternateurs, la transformation de
puissance se fait à un rendement de (97 à 98.5)%.

3. Différentes centrales hydrauliques

4. Les stations de pompages

Ces centrales sont équipées de deux bassins. Aux heures de pointe, l’eau passe du bassin supérieur au
bassin inférieur entraînant au passage en rotation une turbine couplée à un alternateur. Pendant les
heures creuses, l’eau du bassin inférieur est pompée vers le bassin supérieur pour y être de nouveau
stockée.

5. Parties principales d’une centrale hydraulique

Une centrale hydro-électrique comporte essentiellement :

5.1 BARRAGE

24
Production de l’énergie électrique

Les barrages de retenue sont établis en travers du lit des rivières ils servent à concentrer les chutes
près des usines et à former des réservoirs d’emmagasinage. On peut ainsi créer des réserves d’eau
pour compenser l’insuffisance de débit pendant les périodes de sécheresse et assurer à l’usine une
alimentation en eau plus uniforme.

Les barrages peuvent être en béton, en enrochement ou en terre. Les barrages du type poids sont les
plus utilisés, ils s’opposent à la poussée des eaux par leur masse même.

5.2 CONDUITE D’AMENEE

Elle conduit l’eau du barrage jusqu’au turbines. A l’extérieur de l’usine, elle est constituée par un
canal, un tunnel ou un tuyau, la partie intérieure appelée conduite forcée est en béton, en acier ou en
fonte. On dispose à l’entrée de la conduite forcée, des vannes qui permettent de contrôler l’admission
de l’eau. Ces vannes sont commandées par le régulateur de vitesse.

5.3 CONDUITE D’ECHAPPEMENT

Après être passée dans les turbines, l’eau retourne dans la rivière par la conduite d’échappement.
Cette dernière comporte une cheminée de succion et un canal de fuite qui peut être le lit même de la
rivière.

5.4 SALLE DE COMMANDE

Les appareils de commande et de contrôle sont groupés ensemble dans une salle d’où le personnel
peut surveiller la marche des groupes générateurs.

6. Avantages et inconvénients

6.1 AVANTAGES
 Usage de ressources renouvelables, sans émission de gaz à effet de serre pour la
production d’électricité
 Forte réactivité (Démarrage en quelques secondes
 Longue durée de vie (plus de 50 ans)
 Coût de production d’électricité faible

6.2 INCONVENIENTS
 Raréfaction des sites exploitables (contraintes géographiques)
 Acceptabilité sociétale potentiellement complexe (impact sur la continuité écologique des
cours d’eau)
 Production d’électricité fatale pour les centrales sans stock

25
Production de l’énergie électrique

Energie solaire photovoltaïque

1. PRINCIPE

L’énergie solaire photovoltaïque convertit directement le rayonnement lumineux (solaire ou


autre) en électricité. Elle utilise pour ce" faire des modules photovoltaïques composés de cellules
solaires ou de photopiles qui réalisent cette transformation d'énergie.

Elle est radicalement différente de l'énergie solaire thermique qui, quant à elle, produit de la
chaleur à partir du rayonnement solaire infrarouge afin de chauffer de l'eau ou de l'air. On utilise
dans ce cas des capteurs thermiques qui relèvent d'une toute autre technologie. Dans le langage
courant, ce sont des « chauffe-eau solaires » ou des « capteurs à air chaud ».

Les cellules solaires et modules photovoltaïques sont des composants (capteurs) utilisés pour la
conversion d’énergie provenant du soleil en électricité lorsqu’ils sont exposés au rayonnement solaire.
Ce type d’énergie est dénommé énergie solaire photovoltaïque, car le soleil est la source lumineuse la
plus intense de notre planète.

 L'ECLAIREMENT OU IRRADIANCE (G) : est défini comme une puissance reçue par une
surface. Il s'exprime en Watt/m 2 . Le S.I. (système international d’unités) recommande
P P

26
Production de l’énergie électrique

d’utiliser le symbole E.
 L'IRRADIATION OU RAYONNEMENT (H) est l'énergie reçue par une surface. Elle s'exprime
en J m -2. D'autres unités plus courantes sont le Wh/m 2 . Signalons que l’irradiation solaire
P
P P

dépend de:
 L’orientation et de l’inclinaison de la surface ;
 La latitude du lieu et de son degré de pollution ;
 La période de l’année ;
 L’instant considéré dans la journée ;
 La nature des couches nuageuses.

Unités électriques

Kilowatt (kW) = Puissance électrique

1 kW : Puissance d'un système énergétique dans lequel est transférée uniformément une énergie de
1k joule pendant 1 seconde.
1 W (puissance) = 1 J (energie) / 1 s (temps).
1 kW correspond à 1000 W, soit 1000 joules pendant 1 seconde.

Kilowattheure (kWh) = Energie

1 kWh correspond à l'énergie consommée par un appareil d'une puissance d'un kilowatt (1 000 watts)
qui a fonctionné pendant une heure (1 kilowatt × 1 heure).
Le kilowattheure est une unité pratique de mesure d'énergie valant 3,6 mégajoules.

Kilowatt crête (kWc) = Puissance dans des conditions standards

La puissance crête d’un système photovoltaïque correspond à la puissance électrique délivrée


par ce même système dans des conditions standards d’ensoleillement (1000 W/m2), de
température (25°C) et de standardisation du spectre de la lumière (AM 1,5).

2. TECHNOLOGIE
2.1 CELLULE PHOTOVOLTAÏQUE

La cellule solaire est le plus petit élément d’une installation photovoltaïque. Elle est basée sur un
phénomène physique appelé effet photovoltaïque qui consiste à établir une force électromotrice
lorsque la surface de cette cellule est exposée à la lumière. La tension générée peut varier entre 0.3 V
et 0.7 V en fonction du matériau utilisé et de sa disposition ainsi que de la température de la cellule et
du vieillissement de la cellule. La figure (I) illustre une cellule PV typique où sa constitution est
détaillée.

Une cellule PV est réalisée à partir de deux couches de silicium, une dopée P (dopée au bore) et
l’autre dopée N (dopée au phosphore) créant ainsi une jonction PN avec une barrière de potentiel
(bande interdite). Lorsque les photons sont absorbés par le semi-conducteur et son énergie est

27
Production de l’énergie électrique

supérieure ou égale à l’énergie de la bande interdite du matériau Eg, ils transmettent leur énergie aux
atomes de la jonction PN de telle sorte que les électrons de ces atomes se libèrent et créent des
électrons (charges N) et des trous (charges P). Ceci crée alors une différence de potentiel entre les
deux couches.

Electrode positive
(contact avant)
Silicium
type n

Couche limite
(jonction np
Silicium
type p
Electrode négative
(contact arrière)
Figure (I) : Principe de conversion photovoltaïque.

Cette différence de potentiel crée un champ Eel qui draine les porteurs libres vers les contacts
métalliques des régions P et N. Il en résulte alors un courant électrique et une différence de potentiel
dans la cellule PV.

2.2 Modélisation d’une cellule photovoltaïque


2.2.1 Modèle idéal

Une cellule photovoltaïque peut être décrite de manière simple comme une source idéale de courant
qui produit un courant photonique IPh proportionnel à la puissance lumineuse incidente, en parallèle
avec une diode qui correspond à l’aire de transition P-N de la cellule PV (figure (I.9). Si l’on connecte
une charge résistive aux bornes de la cellule photovoltaïque, cette dernière y débite une part de
courant Is et le reste, le courant ID, dans la diode. On a alors la relation:

I s  I Ph  I D

Is
I Ph
ID

VD Vs

Figure (I.9) : Modèle simplifié d’une cellule PV.

La diode étant un élément non linéaire, sa caractéristique ID-VD est donnée par la relation :
  VD  
nV
I D  I0  e T   1 
 
 

28
Production de l’énergie électrique

Où :
 I0 : courant de saturation inverse de la diode ;
 n : coefficients d'idéalité de la jonction PN ;
 VT= kT/q : potentiel thermique ;
 k : constante de Boltzmann (k=1.381×1023 J/K) ;
 T : température effective de la cellule en Kelvin ;
 q : charge d’électron (q=1.6×10-19 C).

Le courant débité est équivaut à :


  VD  
  nkT  
q
I s  I Ph  I D  I Ph  I 0  e   1
 
 
 
Ce modèle reste théorique et ne rend pas compte du comportement d’une cellule photovoltaïque dans
des conditions réelles. Toutefois, il reste valable sous certaines hypothèses (non prise en compte de
perte de tension, courant de fuite, …). Il existe d’autres modèles, certes théoriques, mais qui rendent
plus fidèlement compte du comportement de la cellule photovoltaïque.

2.2.2 Modèle réel à une diode

Le modèle photovoltaïque précédent ne rendait pas compte de tous les phénomènes présents lors de
la conversion d’énergie lumineuse. En effet, dans le cas réel, on observe une perte de tension en sortie
ainsi que des courants de fuite. On modélise donc cette perte de tension par une résistance en série Rs
et les courants de fuite par une résistance en parallèle Rp (voir figure (I.10)). C’est le modèle sur lequel
s’appuient les constructeurs en donnant les caractéristiques techniques de leurs cellules solaires (data
sheets).

I Ph Rs Is
ID Ip

VD Rp Vs

Figure (I.10) : Modèle réel à une diode d’une cellule PV.


Dans ce cas on a :
  VD  
  nkT   V
q
I s  I Ph  I D  I p  I Ph  I 0  e  1  D
  Rp
 
 
Et comme :
V D  V s  Rs I s

La relation devient :

29
Production de l’énergie électrique

  Vs  Rs Is  
  nkT   V  R I
q 
I s  I Ph  I 0  e  1  s s s

  Rp
 
 
2.2.3 Modèle avec pertes ohmiques

Si l’on suppose que la résistance parallèle est infinie on obtient le modèle avec pertes ohmiques. Ce
modèle est généralement le plus utilisé dans la conception.
Dans ce cas l’équation précédente devient :
  Vs  Rs Is  
  nkT  
q 
I s  I Ph  I 0  e   1
 
 
 
Le courant photonique IPh est lié à l’éclairement, à la température et au courant photonique mesuré
IPh* aux conditions de référence est donné par:

G
I Ph T , G   I Ph *
G * 
1 a T T*  
Avec :
 T, T*[K] : Températures de cellule réelle et de référence (298K) ;
 G, G*[W/m2] : Insolations réelle et de référence (1000W/m2) ;
 a [A/K] : Coefficient de variation du courant en fonction de la température.
Du fait que le passage du courant qui circule dans la diode est très faible, à l’état de court-circuit le
courant IPh *est approximée au courant Icc.
I cc m *
I Ph *  I cc * 
Ncp
 Iccm* : Courant de court-circuit de module PV donné par le fabricant ;
 Npc : Nombre des cellules mise en parallèle.

Le courant de saturation inverse de la diode est donné par :


3/ n  Eg q  1 1 
   
T   nk  T T *
I 0 T   I 0 *  *   
e
T 

Où I0* est le courant de saturation inverse de la diode à T* donné par :


I cc *
I0* 
  Vco* *  
 e  nVt   1 
 
 

Pour compléter le modèle, nous devrions savoir la valeur de Rs. La valeur de Rs a un effet
remarquable sur la caractéristique Is-Vs, près de la condition de circuit ouvert. Une méthode pour
obtenir une bonne approximation de Rsa été proposée par [31], et consiste à différencier l’équation
(I.12).Elle est évaluée à des conditions de circuit ouvert et réarrangé en termes de Rs. L'équation
obtenue est :

30
Production de l’énergie électrique

 qVco 
 dV q  nkT  
Rs    s  I0 e 
 dI s nkT 
 Vs  Vco 
dVs
Où est la pente de la courbe Is-Vs dans le point Vs=Vco et calculer à partir de la courbe Is-Vs
dIs Vs  Vco

dans la fiche technique du module (data sheet) puis diviser par le nombre de cellules en série). Il est
intéressant de souligner que la valeur de Rs n’est pas affectée par l’irradiation, mais seulement par des
caractéristiques physiques de la cellule telle que son surface.

Finalement, en substituant les équitations précédentes, on trouve la formule qui donne la relation
entre le courant et la tension de sortie de la cellule comme suit :
 Eg q  1 1
  Vs  Is Rs   

G I *
T 
3/ n  
 nk  T T *     nkT  
I s  I cc *
G

* 
1 a T T*    V *
co
cc
  
  T* 
e  
 e

q 
 1

 
nVt * 
e 
 1  
   
 

L’équation précédentes en termes de Is et Vs n’est pas tellement facile à résoudre comparativement à


l’équation du circuit équivalent simplifié. Par conséquent une méthode numérique
(Newton-Raphson par exemple) doit être appliquée.

Ce qui donne la forme itérative suivante :

 q Vs( i )  Rs Is ( i ) 
I Ph  I s( i )  I 0  e nkT  1 
 
I s( i 1)  I s( i )   
Vs ( i )  Rs I s ( i )
 qR   q 
1  I 0  s   e nkT 
 nkT   

2.3 Module photovoltaïque

Les caractéristiques électriques d’une seule cellule sont généralement insuffisantes pour alimenter les
équipements électriques. Il faut associer les cellules en série pour obtenir une tension plus importante:
le module solaire ou panneau photovoltaïque.

Groupement série : une association de Ncs cellules en série permet d’augmenter la tension du module
photovoltaïque. Les cellules sont alors traversées par le même courant et la caractéristique résultant
du groupement série est obtenue par addition des tensions élémentaires de chaque cellule, Figure
(I.2).

L’équation suivante résume les caractéristiques électriques d’une association série de Ncs cellules.

Vcom  N cs Vco
I ccm  I cc

31
Production de l’énergie électrique

Iccm  Icc
Courant I (A)
s

1 Cellule Ncs Cellules

Vcom  N csVco
Vco

Figure (I.2) : Caractéristique résultante d'un groupement en série de Ncs cellules identiques.

Ce système d’association est généralement le plus communément utilisé pour les modules
photovoltaïques du commerce. Comme la surface des cellules devient de plus en plus importante, le
courant produit par une seule cellule augmente régulièrement au fur et à mesure de l’évolution
technologique alors que sa tension reste toujours très faible. L’association série permet ainsi
d’augmenter la tension de l’ensemble et donc d’accroître la puissance de l’ensemble. Les modules
commerciaux constitués de cellules de première génération sont habituellement réalisés en associant
m
36/72 cellules en série ( Vco =21.6V/43.2V)afin d’obtenir une tension optimale du panneau Vmpp proche
de celle d’une tension de batterie de (12V/24V).

Groupement parallèle : Les propriétés du groupement en parallèle des cellules sont duales de celles
du groupement en série. Ainsi, dans un groupement de cellules connectées en parallèle, les cellules
sont soumises à la même tension et la caractéristique résultante du groupement est obtenue par
addition des courants à tension donnée. La caractéristique résultant d’une mise en parallèle de Ncp
cellule PV identiques est présentée sur la Figure (I.14).

I ccm  Ncp Icc Ncp Cellules

Vcom  Vco

I ccm  I cc 1 Cellule

Figure (I.14) : Caractéristique résultante d'un groupement en parallèle de Ncp cellules identiques.

L’équation (I.25) résume les caractéristiques électriques d’une association parallèle de Ncs cellules.

Vcom  Vco
I ccm  Ncp I cc

32
Production de l’énergie électrique

2.4 Conception d’un module


Au sein d’un module PV les cellules interconnectées sont rassemblées en blocs, généralement chacun
de 18 cellules mise en série et un module PV est constitué de la mise en série de Nbs=Ncs/18 blocs et de
Nbp blocs en parallèle. La conception d’un module PV repose encore aujourd’hui sur des raisons
historiques. A l’origine, l’énergie solaire était réservée aux applications en sites isolés. La tension de
fonctionnement de ces installations était donc imposée par la tension des batteries utilisées pour
stocker l'énergie. Ces systèmes fonctionnant avec des batteries au plomb, leurs tensions étaient de 12,
24V ou 48V. Cette raison historique explique que la quasi-totalité des modules existants aujourd’hui
aient encore une tension de sortie de 12 ou 24V.
La figure (I.15) montre la schématique classiquement adoptée pour un module PV élémentaire.

Diode
Nbp blocs Anti-retour
en parallèle

Diode
By-pass

Nbs blocs
en série

Figure (I.15) : Schéma d’un module photovoltaïque.

2.5 Protection des modules PV

La conception d’un module photovoltaïque impose de s’assurer que les composants de ce dernier ne
risquent pas d’être détruits au cours d’un fonctionnement dans les quadrants 2 et 4. Dans ces zones
les cellules PV fonctionnent en récepteurs et des risques de destruction existent. Pour se protéger de
ces risques deux types de protection sont mis en place dans les installations photovoltaïques : la
diode by-pass et la diode anti-retour comme le montre la figure (I.15).

2.5.1 Les diodes by-pass

Il est possible sous l'effet d'un ombrage ou de la température que toutes les cellules placées en série
n'ont pas les mêmes caractéristiques, créant ainsi des déséquilibres. Lors d’un assemblage de cellules
PV en série, il est nécessaire de mettre une diode de by-pass pour empêcher le fonctionnement dans la
zone II (en inverse) d'une cellule ombrée et ainsi empêcher la destruction de celle-ci. Pour empêcher
cette destruction, la tension inverse vue par la cellule ne doit pas dépasser Vbo (environ 12V, aussi
appelé tension d’avalanche).Pour que cette condition soit vérifiée, une diode by-pass doit être mise en

33
Production de l’énergie électrique

parallèle au maximum toutes les 20 cellules pour les technologies silicium. Dans les faits, pour des
raisons des implicité de réalisation, une diode de by-pass est placée en parallèle de chaque groupe de
18cellules constituant le module. Deux diodes de by-pass sont nécessaires pour un module 12V,
4pour un 24V et ainsi de suite.

Figure (I.16) : Fonctionnement des diodes bypass.

En temps normal, les diodes n’ont aucune action sur le fonctionnement du circuit. Lorsque le
quatrième bloc des cellules se retrouve à l’ombre, la tension à ses bornes grimpe. Cette tension grimpe
aussi aux bornes de la diode D4 qui se met à conduire le courant (voir la figure I.14). Le quatrième
bloc est alors neutralisé mais les autres continuent à produire normalement. En résumé, D4 permet de
protéger le quatrième bloc de la surchauffe, tout en permettant aux autres blocs de continuer à
produire normalement.

2.5.2 Les diodes anti retour

Une autre protection consiste à protéger le module photovoltaïque contre les courants négatifs qui
pourraient être générés lors de différentes connexions en parallèle de plusieurs panneaux (lorsque le
panneau devient récepteur plutôt que générateur). Ainsi, une diode anti retour est mise en série avec
chaque branche d’un module PV. Le risque est que des chaînes de cellules fortement éclairées
débitent dans des chaînes soumises à moins d’éclairement. Il est à souligner que la présence de cette
diode anti-retour permet d’éviter tous les courants négatifs y compris provenant de la charge (comme
une batterie par exemple fonctionnant tout le temps et pouvant débiter sur le générateur PV la nuit).

2.6 Définition d’un système photovoltaïque (PV)

Un système photovoltaïque (PV) est un ensemble d’éléments de production d’électricité en


utilisant une source solaire. Ces constituants sont essentiellement le champ PV, le
conditionnement de puissance, le système de stockage si c’est nécessaire et la charge. Le
conditionnement de puissance peut comprendre : un régulateur seul, un régulateur avec un
convertisseur (DC /DC, DC/ AC ou une combinaison des deux) ou un convertisseur seul. Un
exemple de ces systèmes est indiqué figure(II.1)

34
Production de l’énergie électrique

Figure(II.1) : Système photovoltaïque plus détaillé basique et complet.

2.7 Classification des systèmes PV

On distingue deux types de systèmes PV :

- Systèmes PV autonomes
- Système à injection au réseau.

2.7.1 Les installations sur site isolent

Figure : Schéma de principe

35
Production de l’énergie électrique

L’énergie produite doit être directement consommée et/ou stockée dans des accumulateurs pour
permettre de répondre à la totalité des besoins.
 Les panneaux photovoltaïques produisent un courant électrique continu.
 Le régulateur optimise la charge et la décharge de la batterie suivant sa capacité et assure sa
protection.
 L’onduleur transforme le courant continu en alternatif pour alimenter les récepteur AC.
 Les batteries sont chargées de jour pour pouvoir alimenter la nuit ou les jours de mauvais
temps.
 Des récepteurs DC spécifiques sont utilisables. Ces appareils sont particulièrement économes.

2.7.2 Les installations raccordées au réseau de distribution public

Le champ photovoltaïque est couplé au réseau électrique par des convertisseurs électriques.
Ces systèmes peuvent être petits, tels que les systèmes résidentiels ou des grands systèmes
comme le cas d’une centrale électrique photovoltaïque.

Figure : Structure d’un système PV connecté au réseau.

 Solution avec injection totale

Toute l’énergie électrique produite par les capteurs photovoltaïques est envoyée pour être revendue
sur le réseau de distribution.

Cette solution est réalisée avec le raccordement au réseau public en deux points :

 le raccordement du consommateur qui reste identique avec son compteur de consommation


(on ne peut pas utiliser sa propre production),
 le nouveau branchement permettant d’injecter l’intégralité de la production dans le réseau,
dispose de deux compteurs :
 l’un pour la production,
 l’autre pour la non-consommation (permet de vérifier qu’aucun soutirage frauduleux
n’est réalisé).
 Solution avec injection de surplus

Cette solution est réalisée avec le raccordement au réseau public en un point : l’utilisateur consomme

36
Production de l’énergie électrique

l’énergie qu’il produit avec le système solaire et l’excédent est injecté dans le réseau.

Quand la production photovoltaïque est insuffisante, le réseau fournit l’énergie nécessaire.

Un seul compteur supplémentaire est ajouté au compteur existant.

2.8 Avantages et inconvénients d’un système PV

Le système photovoltaïque a beaucoup d’avantages :

Energie indépendante, le combustible (le rayonnement solaire) est renouvelable et gratuit.

 L'énergie photovoltaïque est une énergie propre et non-polluante qui ne dégage pas
de gaz à effet de serre et ne génère pas de déchets.
 Génère l’énergie requise.
 Réduit la vulnérabilité aux pannes d’électricité.
 L’extension des systèmes est facile, la taille d’une installation peut aussi être
augmentée par la suite pour suivre les besoins de la charge.
 La revente du surplus de production permet d'amortir les investissements voir de
générer des revenus.
 Entretien minimal.
 Aucun bruit.

Malgré cela, les sources photovoltaïques présentent aussi quelques inconvénients:

 La fabrication des panneaux photovoltaïques relèvent de la haute technologie


demandant énormément de recherche et développement et donc des investissements
coûteux.
 Les rendements des panneaux photovoltaïques sont encore faibles.
 Nécessite un système d’appoint (batteries) pour les installations domestiques.
 Le coût d'investissement sur une installation photovoltaïque est cher.
 l’installation PV nécessite une grande surface.

37
Production de l’énergie électrique

ENERGIE EOLIENNE

I.1 Introduction

Les énergies renouvelables sont des énergies inépuisables. Fournies par le soleil, le vent, la chaleur de
la Terre, les chutes d'eau, les marées ou encore la croissance des végétaux, leur exploitation
n'engendre pas ou peu de déchets et d'émissions polluantes. Ce sont les énergies de l'avenir.
Aujourd'hui, elles sont sous-exploitées par rapport à leur potentiel. Ainsi, les énergies renouvelables
couvrent seulement 20 % de la consommation mondiale d'électricité.

L’augmentation des besoins planétaires en énergie électrique et la prise de conscience des problèmes
environnementaux poussent aujourd’hui l’ensemble des responsables politiques et industriels à
trouver de nouvelles voies de fourniture d’énergie, et notamment d’énergie électrique.

I.2 Définition, mesure et unités de mesures

En météorologie, le vent désigne le mouvement horizontal de l'air. Sa mesure comprend deux


paramètres : sa direction et sa vitesse ou force. La vitesse est exprimée communément en km/h ou
m/s. Marins et pilotes utilisent les nœuds (1 nœud = 1,852 km/ h). La mesure du vent est toujours une
moyenne sur une période donnée. L'anémomètre permet de mesurer la vitesse du vent.

La girouette mesure la direction du vent en s'orientant dans le sens du vent.


On distingue trois classes : instantané, vent moyen et rafale

38
Production de l’énergie électrique

Le vent instantané est mesuré sur une période de 3s.

Le vent moyen est calculé sur une période de 10 minutes.

Une rafale est une brusque augmentation du vent instantané, dépassant le vent moyen de plus de 10
nœuds (18 km/h).

I.3 Production éolienne

L’énergie éolienne est l’énergie tirée du vent au moyen d’un dispositif aérogénérateur comme une
éolienne ou un moulin à vent. Une éolienne est un dispositif qui transforme une partie de l'énergie
cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur un arbre de transmission puis en énergie
électrique par l'intermédiaire d'une génératrice. L'énergie éolienne est une énergie renouvelable ;
c’est-à-dire non dégradée. De plus, c'est une énergie verte qui ne produit aucun rejet atmosphérique
ni déchet radioactif.
Cette énergie mécanique peut être exploitée principalement de deux manières :

 soit directement pour entraîner par exemple une pompe de relevage d’eau.
 soit pour entraîner une génératrice électrique.

Dans le cas de production d’énergie électrique, on peut distinguer deux types de configuration:

 L’énergie est stockée dans des accumulateurs en vue de son utilisation ultérieure.
 L’énergie est utilisée directement par injection sur un réseau de distribution.

Selon la gamme de puissance produite par l’aérogénérateur, on distingue les catégories des
éoliennes suivantes :
-Eoliennes de petite puissance : couvre la gamme de puissance de 20W à 50kW
réparties en trois catégories : micro éoliennes, 100W maximum, mini éoliennes de
100W à 10kW et petites éoliennes de 10 à 50KW.
- Eoliennes de moyenne puissance : de 50Kw à quelques centaines de kW.
- Eoliennes de forte puissance : supérieure à 1 MW.

La quantité d’énergie produite dépend en premier lieu de la vitesse du vent élevé au carré, puis de la
surface balayée par les pales et de la densité de l’air.

Une masse du vent animée d'un mouvement rectiligne renferme une énergie sous forme cinétique.
On l'exprime par la relation bien connue :
1 2
Ec  mv Ou m la masse du vent et v sa vitesse.
2

Or la masse instantanée du vent qui traverse la surface balayée par les pales d'une éolienne vaut :
m  S  v , où S est la surface balayée par les pales, ρ la densité de l'air et v sa vitesse.

La puissance théorique qu'une éolienne pourrait retirer de l'action du vent est donc :
1
Pmax   Sv 3
2

39
Production de l’énergie électrique

Conversion de l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique


La turbine éolienne est un dispositif qui transforme l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique.
L’énergie cinétique d’une colonne d’air de longueur dx, de section S, de masse volumique ρ, animée
d’une vitesse v, (figure III.1) s’écrit :

Figure II.1 colonne d’air animée d’une vitesse v


La puissance Pm extraite du volume d’air en mouvement est la dérivée de l’énergie cinétique
par rapport au temps.

En supposant dx  vdt , on déduit l’expression de Pvent

dEc 1 3
Pm    Svvent
dt 2

 : Masse volumique de l’air (en Kg/m3).


vvent : vitesse instantanée du vent (en m/s).
Ec : En joules.

III.2 La vitesse spécifique ou normalisée (Tip-Speed-Ratio)

On définit la vitesse spécifique ou normalisée  comme étant le rapport de la vitesse linéaire en bout
des pales de la turbine t Rt sur la vitesse instantanée de vent vvent (figure I.2) elle est donnée par
l’expression suivante :

t Rt

vvent

40
Production de l’énergie électrique

vvent

Figure I.2 Vitesse de vent vvent et vitesse tangentielle de l’aubage t Rt

Rt : Rayon de la surface balayée en m.


 t : Vitesse angulaire de rotation des pâles (rad/s);

I.3 Cœfficient de puissance

Toutefois, toute l’énergie ne peut être captée, car la vitesse du vent n’est pas nulle après l’éolienne. On
introduit alors un coefficient C p appelé coefficient de performance ou de puissance, qui dépend des
caractéristiques aérodynamiques des pales.

On définit le coefficient de puissance, le rapport entre la puissance extraite du vent et la puissance


totale théoriquement disponible:

Pt
Cp 
Pmax

Le coefficient C p est variable, il est fonction de la vitesse du vent, de la vitesse de rotation de


la turbine  t , et les paramètres des pales de la turbine comme l’angle d’incidence et l’angle
de calage. Il est souvent représenté en fonction de la vitesse spécifique  .

I.3.1 Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne

L’énergie éolienne fait partie des énergies renouvelables. Elle a donc beaucoup d'avantages, ce qui va
lui donner un rôle important dans l’avenir ; cependant, sa technologie présente aussi quelques points
faibles.

I.3.1.1 Avantages

L’énergie éolienne est connue par ses nombreux avantages, tels que :

41
Production de l’énergie électrique

o L’énergie éolienne est une énergie renouvelable propre, écologique, fiable, économique, et
inépuisable. C’est une énergie respectueuse de l'environnement ce qui offre aux générations
futures la possibilité d'en bénéficier ;
o L’utilisation de l’énergie éolienne non pas pour le remplacement des ressources
conventionnelles, mais comme énergie d'appoint aux énergies traditionnelles ;
o L’énergie éolienne n’est pas une énergie à risque comme l’énergie nucléaire et ne produit pas
de déchets radioactifs
o L'énergie éolienne évite l'émission de 6,3 millions de tonnes de C02 et 21 millions de tonnes de
S02 et 17,5 mille tonnes de N02, qui sont les principaux responsables des pluies acides ;
o L'installation des turbines éoliennes est relativement simple par rapport à celle des centrales
aux énergies traditionnelles ;
o L’exploitation de l’énergie éolienne n’est pas un procédé continu puisque les éoliennes
peuvent facilement être arrêtées ;
o La durée de vie des éoliennes modernes peut aller jusqu'à 25 ans, ce qui est comparable aux
autres centrales de production conventionnelles ;
o Les parcs éoliens se démontent très facilement et ne laissent pas de trace ;
o C’est une source d’énergie universelle puisqu’elle ne concerne pas seulement quelques pays
comme dans le cas d’énergie pétrolière ;
o C’est une énergie moins coûteuse par rapport aux autres énergies renouvelables ;
o Cette énergie est intéressante pour les pays en voie de développement puisqu’elle se
développe et s’intègre facilement dans un système électrique existant.

I.3.1.2 Inconvénients

L’énergie éolienne possède aussi des désavantages qu’il faut citer:

o Aspect aléatoire (sujette aux variations des vitesses de vent);


o La nature stochastique du vent à une influence sur la qualité de la puissance électrique
produite, ce qui représente une contrainte pour les gérants des réseaux;
o Les éoliennes génèrent des bruits mécaniques (multiplicateurs) et aérodynamiques (vitesse de
rotation du rotor) qui peuvent atteindre jusqu'à 55dB ;
o Les éoliennes présentent des risques d'accidents lors des fortes vitesses du vent qui peuvent
rompre les structures du système ;
o Les parcs éoliens constituent un obstacle à la propagation et à la réception des ondes
hertziennes ;
o La pollution visuelle et sonore. La perturbation des ondes électromagnétiques
(télévision,radio, portable) sont des obstacles à l'installation chez les particuliers et cela oblige
l'installation des éoliennes loin des habitations ;
o Le couplage des éoliennes dans les réseaux électriques entraîne des problèmes et contraintes
spécifiques qui doivent être pris en compte par les opérateurs de réseaux afin de satisfaire les
conditions de couplage et de ne pas dégrader la qualité de tension sur les réseaux ;
o Le bruit des pales (nuisances sonores).

I.3.2 Application des éoliennes

Un système éolien peut être utilisé en trois applications distinctes :

o Systèmes isolés ;

42
Production de l’énergie électrique

o Systèmes hybrides ;
o Systèmes reliés au réseau ;

I.4 fonctionnement d’une éolienne

L’éolienne, appelée aussi aérogénérateur, permet une transformation de l’énergie cinétique produite
par le vent en énergie mécanique de rotation dans le but de produire de l’électricité.

Il existe deux types d’éoliennes : certaines ont un axe horizontal, parallèle au sol, et d’autres avec un
axe vertical, perpendiculaire au sol.

 Eoliennes à axe vertical

Les éoliennes à axe vertical ont été les premières structures développées pour produire de l’électricité
paradoxalement en contradiction avec le traditionnel moulin à vent à axe horizontal. Elles possèdent
l’avantage d’avoir les organes de commande et le générateur au niveau du sol donc facilement
accessibles. De nombreuses variantes ont été testées depuis les années vingt, dont beaucoup sans
succès, mais deux structures sont parvenues au stade de l’industrialisation:

 Le rotor de Savonius : (du nom de son inventeur, breveté en 1925) dont le fonctionnement est
basé sur le principe de "traînée différentielle" utilisé dans les anémomètres : les efforts exercés
par le vent sur chacune des faces d'un corps creux sont d'intensité différente, il en résulte alors
un couple moteur entraînant la rotation de l'ensemble.

1 e 1
  
6 D 3

Vent

Figure (I.1) :Principe du rotor de Savonius et de l'incidence variable.

L'effet est ici renforcé par la circulation d'air entre deux demi-cylindres qui augmente le
couple moteur (Figure II.1).Le meilleur rendement de dispositif est obtenu pour un rapport
e/d =1/6, et un coefficient Cp maximal qui peut atteindre 0.3. Le rotor de Savonius nécessite
un grand couple de démarrage.
 Rotor de Darrieus : Il est constitué de plusieurs pales biconvexes, en générale deux ou trois
montées symétriquement et liées rigidement entre elles, tournant autour d’un axe vertical.
Leurfonctionnement est basé sur le fait qu'un profil placé dans un écoulement d'air selon
différentsangles (Figure I.2) est soumis à des forces de direction et d'intensité variables. La
résultante de ces forces génère alors un couple moteur entraînant la rotation du dispositif. Ces
forces sontcréées par la combinaison de la vitesse propre de déplacement du profil et de la vitesse
du vent. Cela signifie que la rotation du dispositif ne peut pas s'amorcer d'elle-même. Lorsqu'elle

43
Production de l’énergie électrique

est à l'arrêt, l'éolienne doit donc être lancée par un dispositif annexe (montage d'une éolienne
Savonius sur le même rotor ou utilisation de la génératrice en moteur).

Vent

Figure (I.2) :Principe du rotor de Darrieus et de l'incidence variable.

Même si quelques grands projets industriels ont été réalisés, les éoliennes à axe vertical restent
toutefois marginales et peu utilisées voire actuellement abandonnées. En effet la présence du capteur
d'énergie près du sol l'expose aux turbulences et au gradient de vent ce qui réduit son efficacité. Elles
sont de plus exposées à des problèmes d'aéroélasticité dus aux fortes contraintes qu'elles subissent.
Enfin la surface qu'elles occupent au sol est trèsimportante pour les puissances élevées.

 Avantages d’une éolienne à axe vertical

Les principaux avantages des éoliennes à axes verticales sont:

o La conception verticale offre l’avantage de mettre le multiplicateur, la génératrice et les


appareils de commande directement au sol ;
o Simplicité de conception ;
o Absence d’un système d’orientation du rotor car le vent peut faire tourner la structure quel
que soit sa direction ;
o Sa conception est simple, robuste et nécessite peu d’entretien ;
o Faible bruit du système puisqu’ elles tournent à faible vitesse.
 Inconvénients d’une éolienne à axe vertical

o Faible rendement et variations importantes de la puissance produite ;


o Elles sont moins performantes que celles à axe horizontal ;
o Occupation importante du terrain pour les puissances élevées.
o La conception verticale de ce type d’éolienne impose qu’elle fonctionne avec un vent
proche du sol, donc moins fort, car freiné par le relief ;
o L’éolienne ne démarre pas automatiquement. Ceci ne constitue cependant qu’un
inconvénient mineur dans le cas d’une éolienne raccordée au réseau, étant donné qu’il est
alors possible d’utiliser la génératrice comme un moteur absorbant du courant du réseau
pour démarrer l’éolienne.
 Eoliennes à axe horizontal

Une turbine à axe de rotation horizontal demeure face au vent, comme les hélices des avions et

44
Production de l’énergie électrique

des moulins à vent. Elle est fixée au sommet d’une tour, ce qui lui permet de capter une quantité
plus importante d’énergie éolienne. Ce sont les éoliennes actuellement les plus utilisées, car on
peut avoir un très bon rendement. Elles sont à deux, trois ou à plusieurs pâles voir figure (II.3).
Toutefois, les structures les plus courantes sont à trois pales. Une éolienne à axe horizontal est
constituée donc d’une hélice perpendiculaire au vent montée sur un mat dont les pales sont
profilées aérodynamiquement à la manière d’une aile d’avion. Par conséquent, ce type de turbines
doit toujours être orienté face au vent. Par comparaison à la turbine à axe vertical, pour la même
vitesse de vent, les éoliennes à axe horizontal sont capables de produire plus d'énergie grâce à un
meilleur coefficient de puissance. Par ailleurs, elles ont un coût moindre et une efficacité accrue
due à leur position à plusieurs dizaines de mètres du sol.

 Avantages d’une éolienne à axe horizontal

Les principaux avantages des éoliennes à axe horizontal sont:

o Ces éoliennes captent le vent en hauteur et loin du sol; à cette hauteur le vent est beaucoup
moins ralenti par le relief. A dimension d'hélice identique, on pourra produire plus de
puissance par le biais de cette structure par rapport aux éoliennes à axe vertical.
o Une très faible emprise au sol par rapport à l’éolienne à axe vertical ;
o Le générateur et les appareils de commandes sont dans la nacelle au sommet de la tour.
Ainsi, il n’est pas nécessaire de rajouter un local pour l’appareillage ;
o Possibilité du contrôle de la vitesse pour avoir le maximum de la puissance générée ;
o Elles ne nécessitent pas de dispositif auxiliaire de démarrage ;
o Elles sont efficaces et possèdent un bon rendement.

 Inconvénients d’une éolienne à axe horizontal

Les principaux inconvénients des éoliennes à axe horizontal sont :

o La difficulté d’intervention pour la maintenance des appareilles qui se trouvent au sommet de


la tour ;
o La nécessité d’un système d’orientation des pales ;
o L’appareillage se trouve au sommet de la tour ce qui gêne l’intervention en cas d’incident.

La majorité des installations éoliennes qui existent aujourd’hui sont de type à axe horizontal. Elles
peuvent être classées en trois catégories selon la puissance qu’elles délivrent et la longueur de la pale
comme le montre tableau suivant :

Echelle Diamètre de l’hélice Puissance délivrée


Petite moins de 12 m Moins de 40 kW

Moyenne 12 m à 45 m De 40 kW à 1 MW

Grande 46m et plus 1 MW et plus

Tableau II.1 Classification des turbines éoliennes

45
Production de l’énergie électrique

I.4.1 Principaux composants des aérogénérateurs a axe horizontal

Une éolienne rapide est constituée principalement de trois parties : la tour, la nacelle et les pales.
Chacune de ces parties doit être minutieusement étudiée et modélisée de façon à obtenir un meilleur
rendement et une bonne fiabilité du système ainsi qu’un faible coût d’investissement.
La figure (I.6) représente les différentes parties d’une éolienne à axe horizontale Nordex N60 (1300
kW).

Figure I.3 : Principaux composants de l’éolienne moderne.

46
Production de l’énergie électrique

II.4.1 Les pales

Elles sont directement exposées aux variations du vent ce qui provoque leur rotation.
Elle transfère la puissance du vent au moyeu du rotor. Elle peut varier de 8 pourles plus lentes à 30
mètres pour les plus rapides.
Le contrôle de la puissance éolienne captée se fait de deux façons :
o Le contrôle de la surface exposée au vent par la méthode du PITCH, qui consiste en le
réglage de l’angle d’exposition des pales à l’onde incidente du vent.
o Le contrôle de cette surface par la méthode du STALL, qui consiste en la variation de
l’angle de calage de la pale ce qui mène à un décrochage aérodynamique et un freinage des
pales.

Figure I.4 : Une pale d’un aérogénérateur.

47
Production de l’énergie électrique

I.4.2 La tour ou le mât

La tour est généralement de forme conique, tubulaire et menée à l’intérieur d’une échelle qui permet
d’accéder à la nacelle pour l’entretien. La tour permet de placer le rotor à une hauteur suffisante pour
permettre son mouvement (nécessaire pour les éoliennes à axe horizontal) et/ou placer ce rotor à une
hauteur lui permettant d'être entraîné par un vent plus fort et régulier qu'au niveau du sol. Le mât
abrite généralement une partie des composants électriques et électroniques (modulateur, commande,
multiplicateur, générateur, ect).

I.4.3Le rotor

C’est la partie tournante dans une éolienne. Il capte et transforme l’énergie du vent en énergie
mécanique. Il est constitué des pales (d’un nombre variable) et de l’arbre primaire, la liaison entre ces
éléments étant assurée par le moyeu. Sur certaines machines, l’arbre primaire qui tourne à faible
vitesse comporte un dispositif permettant de faire passer des conduites hydrauliques entre la nacelle
et le moyeu. Cette installation hydraulique est notamment utilisée pour la régulation du
fonctionnement de la machine (pas des pales variable, freinage du rotor....).

Le moyeu : Il supporte les pales et relie le rotor à


la nacelle. Il fait varier l’angle d’attaquedes pales
simultanément.

I.4.4La nacelle

La nacelle est montée au sommet du mât, elle abrite les composants mécaniques, pneumatiques,
certains composants électriques et électroniques, nécessaires au fonctionnement de la machine, elle
comporte :

 Le multiplicateur de vitesse
Le multiplicateur de vitesse sert à élever la vitesse de rotation entre l’arbre primaire et l’arbre
secondaire qui entraîne la génératrice électrique. En effet, la faible vitesse de rotation de
l’éolienne ne permettrait pas de générer du courant électrique dans de bonnes conditions avec
les générateurs de courant classiques.
 L’arbre secondaire

Comporte généralement un frein mécanique qui permet d’immobiliser le rotor au cours des

opérations de maintenance et d’éviter l’emballement de la machine ;

 La génératrice

C’est elle qui convertit l’énergie mécanique en énergie électrique.

48
Production de l’énergie électrique

 Contrôleur électronique - girouette – anémomètre

Le contrôleur électronique est chargé de surveiller le fonctionnement de l’éolienne. Il s’agit en


fait d’un ordinateur qui peut gérer le démarrage de la machine lorsque la vitesse du vent est
suffisante, gérer le pas des pales, le freinage de la machine, l’orientation de l’ensemble rotor +
nacelle face au vent. Pour mener à bien ces différentes tâches, le contrôleur utilise les données
fournies par un anémomètre (capteur de vitesse du vent) et une girouette (capteur de
direction du vent), habituellement situés à l’arrière de la nacelle. Enfin, le contrôleur assure
également la gestion des différentes pannes pouvant survenir.

 Divers dispositifs de refroidissement


Le refroidissement des composantes situées à l’intérieur de la nacelle est assurée par des
ventilateurs ou bien par des radiateurs d’eau ou d’huile ;
 Le dispositif d’orientation de la nacelle
Il permet la rotation de la nacelle à l’extrémité supérieure de la tour, autour de l’axe vertical.
L’orientation est généralement assurée par des moteurs électriques, par l’intermédiaire d’une
couronne dentée. De nombreuses éoliennes comportent un système de blocage mécanique de
la position de la nacelle suivant une orientation donnée cela permet de bloquer l’éolienne
durant les opérations de maintenance.

 Le dispositif d’orientation des pales


Il permet d’ajuster la portance des pales à la vitesse du vent pour maintenir une puissance
sensiblement constante à vent fort (turbines à vitesse variable) ou de maintenir une vitesse de
rotation constante quel que soit la vitesse du vent (turbines à vitesse fixe).

Le fonctionnement d’un aérogénérateur :

L’aérogénérateur utilise l’énergie cinétique du vent pour entraîner l’arbre de son rotor :celle-
ci est alors convertie en énergie mécanique elle-même transformée en énergie électrique par
une génératrice électromagnétique couplée à la turbine éolienne.

49
Production de l’énergie électrique

Schéma synoptique du fonctionnement d’un aérogénérateur

50
Production de l’énergie électrique

Energie de la biomasse

La biomasse est l'ensemble de la matière organique d'origine végétale ou animale. Les principales
formes de l’énergie de biomasse sont: les biocarburants pour le transport (produits essentiellement à
partir de céréales, de sucre, d’oléagineux et d’huiles usagées) ; le chauffage domestique (alimenté au
bois) ; et la combustion de bois et de déchets dans des centrales produisant de l’électricité, de la
chaleur ou les deux.

Cette énergie est considérée comme renouvelable si on admet que les quantités brûlées n'excèdent pas
les quantités produites. On peut citer notamment le bois et les biocarburants.

Une centrale biomasse produit de l’électricité grâce à la vapeur d’eau dégagée par la combustion de
matières végétales ou animales, qui met en mouvement une turbine reliée à un alternateur.

51
Production de l’énergie électrique

Figure I-1 : Schéma de principe de fonctionnement d’une centrale biomasse.

52

Vous aimerez peut-être aussi