Le Secteur de L'énergie

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SECTEUR DE L’ENERGIE

EN COTE D’IVOIRE

RAPPORT

PETROCI HOLDING | BP V 194 Abidjan Côte d'Ivoire


Chapitre 1 : Généralité sur l’énergie
GENERALITE SUR L’ENERGIE
I- Définition

En science physique, l’énergie, mesurée en joules, est une mesure de la capacité d’un
système à modifier un état, à produire un travail entraînant un mouvement, un
rayonnement électromagnétique ou de la chaleur. Les transformations de l’énergie
qui font intervenir l’énergie thermique sont étudiées par la thermodynamique :
– Le premier principe affirme que l’énergie se conserve. L’énergie ne peut ni se
créer ni se détruire mais uniquement se transformer d’une forme à une autre
(principe de Lavoisier) ou être échangée d’un système à un autre (principe
de Carnot) ;
– Le second principe impose des limitations au rendement de la
transformation de l’énergie thermique en énergie mécanique, électrique ou
autre. La conversion d’énergie d’une forme à une autre n’est en général pas
complète : une partie de l’énergie présente au départ est dégradée sous
forme d’énergie cinétique désordonnée. On nomme rendement le
quotient de l’énergie obtenue sous la forme désirée par celle fournie à
l’entrée du convertisseur.
Dans le langage commun, on nomme « énergie » ce qui est une source (combus
tibles fossiles, éléments fissiles, chute d’eau, vent, soleil…), un vecteur (électricité,
hydrogène), ou le résultat d’une transformation (biomasse).

II- Énergie primaire – Énergie finale

Il est important de distinguer l’énergie primaire, la ressource disponible, et l’énergie


finale, la ressource délivrée (voir figure 1). L’énergie primaire est une forme d’éner-
gie disponible dans la nature avant toute transformation. Si elle n’est pas utilisable
directement, elle doit être transformée en une source d’énergie finale, pour être
mise en œuvre. L’énergie finale est la forme d’énergie délivrée prête à l’emploi par
l’utilisateur final : le litre d’essence à mettre dans la voiture, l’électricité disponible
à la prise, etc.
Comme le montre la figure 1, le passage de l’énergie primaire à l’énergie finale com-
porte des « pertes » de différentes natures plus ou moins importantes. De plus, cette
transformation n’est pas toujours directe et elle transite souvent par des énergies
intermédiaires (énergies secondaire, tertiaire…). Chaque étape provoque une baisse
du rendement de la chaîne de procédés.
L’énergie ne se produit pas, elle ne se consomme pas, elle se convertit d’une forme
en une autre où se transfère d’un sous-système à un autre. Dans la vie courante, les
conversions et les transferts d’énergie sont fréquents. La figure 2 décrit les conver-
sions possibles entre les différentes formes d’énergie. Plusieurs énergies peuvent être
primaires ou finales, par exemple :
– L’énergie thermique est primaire dans le cas de la géothermie ou du
solaire thermique ; l’énergie thermique est finale lorsqu’elle est
produite à partir d’autres sources (combustibles fossiles, énergie
nucléaire) ;
– L’énergie mécanique est primaire dans le cas des chutes d’eau, mais elle sera
finale dans de nombreux autres cas, y compris pour pomper de l’eau !
Ces différentes conversions ne se feront pas en totalité vers l’énergie souhaitée,
l’énergie convertie en énergie non souhaitée est appelée « perte » et elle sera princi -
palement de l’énergie thermique.
III- Panorama des différentes sources d’énergie
Les sources d’énergie peuvent être différentiées en plusieurs catégories (voir
tableau 1). On distingue comme grandes catégories les matières premières consom -
mables et pilotables, et les phénomènes naturels renouvelables, qui peuvent être
intermittents ou pilotables. Au sein des deux grandes catégories, on distingue les
sources d’énergies carbonées et les sources d’énergies décarbonées.

Tableau 1 Classification des sources d’énergie.

Énergies consommables Énergies renouvelables


Sources d’énergie Sources d’énergie Sources d’énergie
Sources d’énergie Sources intermittentes, pilotables pilotables
carbonées d’énergie
décarbonées décarbonées décarbonées carbonées
– Charbon Énergie – Éoliennes – Géothermie (**) – Biomasse- énergie
– Énergie solaire
(houille, lignite) nucléaire (*) de faible ou de (bois, végétaux,
– Pétrole (uranium, thermique grande profondeur déchets
– Énergie solaire
– Gaz naturel thorium) – Énergie organiques…)
photovoltaïque hydraulique (**) – Biogaz
– Énergie solaire
continentale
thermodynamique (barrages)
– Énergie
hydraulique
marine (marées,
courants, houle)
ou terrestre
(au fil de l’eau
– Thalassothermie

(*) L’uranium est recyclable dans les réacteurs de 4e génération ; cette source d’énergie est quasi renouvelable
(à l’échelle de quelques siècles).
(**) Quasi renouvelable, à condition que le prélèvement n’appauvrisse pas la source.

IV- Les énergies fossiles

Ces énergies proviennent de la combustion des matières premières fossiles carbonées comme le
charbon, le pétrole ou encore le gaz naturel, résultat d’un processus de fossilisation qui a pris
plusieurs millions d’années. Les réserves en matières premières sont abondantes, mais
consommables (voir Partie 1, Chapitre 2).
Les énergies fossiles sont polluantes, émettrices de CO2 mais aussi d’oxydes de soufre, d’azote,
et de microparticules (voir Partie 2, Chapitre 1). Le gaz naturel n’émet guère de poussières et
moins de CO2, mais ses fuites sont fortement impactant (le méthane est un gaz à effet de serre
[GES] 25 fois plus puissant que le CO2). Le charbon est principalement utilisé pour produire
de la chaleur (indus- trie, transports) et de l’électricité (40 % de la production mondiale
d’électricité en 2012). Le pétrole est principalement utilisé dans les transports (où il est diffici-
lement remplaçable). Les utilisations du gaz sont la chaleur industrielle, le chauffage, les turbines
de secours pour fournir de l’électricité d’appoint subit, ou lors de défaillances des énergies
renouvelables intermittentes (EnRi) productrices d’électricité, et le transport, où il est moins
polluant que le gazole. Les principales réserves se trouvent en Russie, en Iran et au Qatar, avec
les risques associés en matière de sécurité d’approvisionnement.

V- L’énergie nucléaire

L’énergie nucléaire est une énergie pilotable, produite à partir d’une matière première qu’est
l’uranium (il est possible d’utiliser le thorium comme matière fertile, mais aucun pays n’a encore
développé de filière industrielle). À ce titre, on la considère comme consommable, mais
recyclable dans les réacteurs de 4e génération. Non émettrice de CO2, elle contribue à la lutte
contre le changement climatique. Elle présente des dangers importants, et le stockage des
déchets radioactifs de haute activité à vie longue doit être conçu et géré avec précaution (voir
Partie 2, Chapitres 1 et 4) : c’est pourquoi elle ne peut être développée que dans des pays
matures, non seulement au plan technique, mais aussi sociétal.
Elle permet à la France d’être indépendante à 50 % pour son approvisionnement énergétique,
et place notre pays aux premiers rangs des pays européens vis-à-vis de la décarbonation. Alors que
nos réacteurs sont désormais amortis économiquement, le coût de leur maintenance est en
hausse, du fait du remplacement du matériel usagé (générateurs de vapeur) et des mises à niveau
de sûreté requises pour prolonger leur durée de vie. En ce qui concerne l’EPR de génération III,
construit à Flamanville, son coût a augmenté par rapport aux réacteurs de génération II en
raison : (i) de performances accrues (sûreté, durée de vie, facteur de charge) ; (ii) du fait
qu’il s’agit d’un prototype ; (iii) qu’il est construit à l’unité et ne bénéficie pas d’un effet
d’échelle industrielle.
Cette énergie ne représente, actuellement dans le monde, que 5 % de la production au niveau
primaire. On peut penser qu’elle continuera à se développer, notamment en Asie, pour satisfaire
à des besoins en forte croissance.
Pour faire face à l’approvisionnement en uranium naturel, les filières de 4 e génération capables de
consommer l’uranium-238 et le thorium-232 devront prendre leur essor.
Pour pallier les déficiences sociétales (par exemple, des pays d’Afrique), des solutions de mise à
disposition de réacteurs de petite puissance sont envisagées : les réacteurs seront intrinsèquement
sûrs, ils pourront être construits en usine et transportés par voie maritime, leur exploitation sera
confiée à des sociétés nucléaires expérimentées. Les déchets radioactifs et le combustible usé
seront traités en exploitation courante, et le réacteur sera démantelé en fin de vie. Les déchets
radioactifs seront retournés au pays qui a accueilli le réacteur et bénéficié de l’énergie produite.

VI- Les énergies renouvelables

Il existe cinq grands types d’énergies renouvelables : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie
hydraulique, la biomasse et la géothermie. À part la biomasse, leur caractéristique commune est de
ne pas produire d’émissions de CO2 ni de pollutions directes (ou peu), permettant ainsi d’aider à
lutter contre l’effet de serre. Si les sources d’énergie sont renouvelables, les équipements permettant
de les mettre en œuvre ne le sont pas : les panneaux solaires et les aérogénérateurs consomment de
grandes quantités de minerais : lithium, terres rares, cuivre, etc. (voir Partie 2, Chapitre 4).
L’extraction de ces minerais non renouvelables et leur recyclage partiel, ainsi que la construction
des ouvrages en béton (barrages hydrauliques, socles des éoliennes) provoquent un fort impact sur
l’environnement. La géothermie des pro- fondeurs utilise les méthodes de fracturation qui ont été
interdites en France pour l’extraction du gaz de roche-mère, avec les risques associés de tassement
de terrain.
Pour produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables, on distingue :
– Les énergies pilotables : hydraulique de barrage, biomasse, géothermie des pro-
fondeurs ;
– D’autres sont variables mais prévisibles : hydraulique au fil de l’eau, hydroliennes dans
les courants de marée ;
– les énergies intermittentes (solaire PV), voire fatales (éolien), nécessitent, pour
alimenter en électricité le réseau européen, un secours par une énergie complé-
mentaire pilotable, à temps de réponse adapté : hydraulique de barrage pour une
réponse instantanée (réserve primaire intervenant pendant les 30 premières secondes),
turbine à gaz (réserve secondaire, en 15 minutes), centrale thermique au charbon en
Allemagne, ou nucléaire en France, pour remplacer durablement la puissance
manquante dans un 3e temps.

1- L’énergie hydraulique continentale (appelée également énergie hydraulique


gravitaire)

Les centrales hydroélectriques continentales convertissent l’énergie des cours d’eau (centrales
dites « au fil de l’eau ») et des chutes d’eau (barrages) sans émettre de CO2 en fonctionnement 1.
Elles constituent une source d’énergie renouvelable mais pas inépuisable, puisqu’elles dépendent
de la pluviosité qui évolue avec le changement climatique. En revanche, les conséquences sur le
milieu aquatique, ou l’environnement en général, peuvent être importantes, notamment si la
construction du barrage conduit à l’inondation de terres sur une grande superficie, et à
l’évacuation des populations et de la faune concernée (par exemple : barrage des Trois Gorges, en
Chine 2).
Dans les pays les plus développés, les capacités en énergie hydraulique sont pratiquement toutes
exploitées ; ailleurs les gisements sont souvent éloignés des régions peuplées, nécessitant des
infrastructures coûteuses (lignes HT).

2- L’énergie hydraulique marine

L’énergie hydraulique marine résulte de l’exploitation des flux d’énergies naturelles fournies par
les mers et les océans. On distingue plusieurs sources et procédés pour les capter : l’énergie des
vagues (ou énergie houlomotrice), l’énergie des courants marins (hydroliennes), l’énergie
thermique des mers (ETM) utilisant le gradient

La construction d’un barrage nécessite de grandes quantités de béton dont la


production est fortement émettrice de GES.
Après le barrage des Trois Gorges, la Chine prévoit de construire quatre autres barrages d’ici
2020. Cela représentera une puissance cumulée de 38 GW et 18 % de la production
électrique actuelle de ce pays. Se pose toutefois le problème du déplacement d’une population
de plusieurs millions d’habitants, l’inondation de zones fertiles pour constituer le réservoir, et le
risque latent de rupture du barrage.
Thermique entre les couches d’eau de surface et celle des profondeurs, l’énergie osmique
utilisant le gradient de salinité à l’embouchure des fleuves. Leur développement reste encore à l’état
embryonnaire ou de faible capacité. Seule l’énergie des marées (avec la centrale marémotrice de
la Rance) a atteint un stade de développement industriel, mais n’a guère fait d’émules. Car tous
ces systèmes doivent être exploités avec prudence vis-à-vis de l’environnement (flore et faune
marine, autres utilisations de la mer, pour la pêche notamment) : l’usine marémotrice de la Rance
continue à provoquer maintes critiques de la part des écologistes !
3- L’énergie éolienne
L’énergie éolienne, consistant à exploiter l’énergie cinétique du vent, est l’archétype des sources
d’énergie renouvelable : son utilisation remonte à la plus haute Antiquité. Elle est disponible
dans toutes les régions du monde et permet, de ce fait, de désenclaver sur le plan énergétique
les sites les plus isolés. Son inconvénient majeur est son intermittence qui, pour produire de
l’électricité non stockable, nécessite un complément par d’autres sources d’énergie pilotables. Les
éoliennes peuvent être de tailles très variables (de quelques mètres à 200 mètres de hauteur). Les
plus petites sont utilisées pour l’alimentation électrique de sites isolés ou de maisons
particulières. Les plus grandes sont souvent regroupées en parcs éoliens terrestres ou maritimes
pour une production de masse alimentant le réseau d’électricité HT (centrales éoliennes).
Le développement massif des parcs éoliens continentaux soulève des problèmes d’acceptation
sociétale en raison des nuisances pour le voisinage (voir Partie 2, Chapitre 4). Les parcs
éoliens maritimes nécessitent des aménagements coûteux pour les relier au réseau (il faut passer
par du courant continu), avec un facteur 3 sur le coût du MWh produit par rapport à l’éolien
terrestre. Les coûts évoluent lentement à la baisse en Europe, à mesure que les projets se
développent et que le retour d’expérience s’accumule ; mais les premiers retours font apparaître
une sures timation des facteurs de charge théoriques, tant sur terre que sur mer, peut-être dûs en
partie au changement climatique. En outre, l’excès de vent oblige à arrêter les éoliennes pour
ne pas risquer de briser les pales qui entreraient en survitesse. L’arrêt inopiné de toutes les
éoliennes de la Baltique lors d’une forte tempête est l’événement le plus craint, car il peut
déclencher un black-out.

4- L’énergie géothermique

La géothermie est une énergie renouvelable provenant de l’extraction de la chaleur contenue


dans le sol. Elle présente l’avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques, et
donc d’être prévisible. On distingue :
- la géothermie des profondeurs, provenant des sources volcaniques, comme il en existe
en Islande, en Italie, et dans les îles des Antilles, par exemple. L’eau est assez chaude
pour pouvoir produire directement de l’électricité (comme à Bouillante, en
Guadeloupe) ou pour un usage industriel ;

- la géothermie de moyenne profondeur nécessite des forages pour capter l’eau descouches
géologiques, jusqu’à quelque 2 000 m. Son utilisation est plutôt le chauffage urbain, comme
en région parisienne ;

- la géothermie de surface est plutôt utilisée en autoconsommation : il suffit de prévoir des


serpentins à 2-3 m sous terre pour avoir une eau tempérée l’hiver, et fraîche l’été. Le circuit peut
être complété par une pompe à chaleur eau-eau, quiprésente un meilleur rendement qu’une
pompe à chaleur air-air.
Notons que pour que la source thermique (de chaleur ou de fraîcheur) perdure, le rythme
auquel elle est puisée ne doit pas dépasser la vitesse de son renouvellement naturel.
Suivant le même principe, on développe au bord de la Méditerranée la thalassothermie, pour les
quartiers portuaires en cours de rénovation urbaine. Dans ce cas, la source thermique est
quasiment infinie.
5- La biomasse

L’énergie de la biomasse est produite par combustion de matières organiques d’origine


végétale ou animale, y compris les déchets ménagers, agricoles et indus- triels. La biomasse est
transformée en énergie, soit directement par combustion, soit après méthanisation, ou après
d’autres transformations chimiques. Elle com- prend trois familles principales (le bois-énergie
ou biomasse solide, le biogaz et les biocarburants).
La biomasse (ou bois-énergie) est renouvelable à condition de pratiquer une gestion raisonnée
des forêts, en ne prélevant pas davantage que ce qui se régénère. C’est une énergie dont le coût est
compétitif et moins polluante que les énergies fossiles, si les transports sont limités : il n’y a
pas de rejets de soufre dans les fumées. La combustion du bois est néanmoins génératrice de
particules fines et de gaz toxiques (CO, NOx, composés organiques volatils). L’énergie biomasse
représente actuelle- ment environ 10 % de la production mondiale.
Le biogaz résulte de la décomposition par fermentation (méthanisation) des matières
organiques tels que déchets ménagers, sous-produits de l’industrie agroalimentaire, boues des
stations d’épuration d’eau, lisiers animaux et déchets agricoles. Le biogaz peut être directement
capté dans les centres d’enfouissement des déchets ou produit dans des unités de méthanisation.
Le biogaz a un rendement énergétique faible et présente encore des coûts élevés, mais les
subventions sont justifiées dans la mesure où le procédé permet de réduire les émanations qui
constituent des gaz à effet de serre beaucoup plus puissants que le CO2.
Les biocarburants, appelés également agrocarburants, se répartissent en deux filières
industrielles : l’éthanol et le biodiesel. Ils peuvent être utilisés purs ou comme additifs aux
carburants classiques. L’éthanol est produit en France à 70 % à partir de la betterave, et à 30 % à
partir de céréales (colza, tournesol). La production des agro- carburants se fait bien souvent au
détriment des cultures alimentaires traditionnelles et, compte tenu des méthodes actuelles de
production (mécanisation, engrais, etc.),
le rendement global est quasiment nul. D’autre part son utilisation soulève le paradoxe suivant :
cultiver des champs pour produire des carburants alors que des millions de personnes dans le monde
ont des difficultés à se nourrir pose une question éthique. En outre, les terres arables doivent être
gérées raisonnablement, en évitant les excès de produits chimiques quitte à perdre en
rendement de production, et en anticipant le changement climatique, deux causes de besoins
accrus en terres agricoles destinées à la nourriture. Pour ces raisons, les subventions à l’agro-
industrie ont baissé enEurope, et le programme de développement des agrocarburants a été
stoppé.
6- L’énergie solaire photovoltaïque ou thermique

L’énergie solaire est produite par le rayonnement du soleil. On distingue l’énergie photovoltaïque
qui, transforme le rayonnement solaire en électricité, de l’énergie solaire thermique qui transforme
le rayonnement solaire en chaleur. Cette chaleur peut être utilisée à basse température pour le
chauffage des locaux et la production d’eau chaude sanitaire. Elle peut aussi être concentrée dans
des caloducs pour produire de l’électricité via un cycle thermodynamique.
L’énergie solaire est intermittente (il n’y a pas d’ensoleillement la nuit !), mais plus prévisible et
moins fluctuante que le vent. L’accumulation de chaleur dans un calo- duc permet de stocker la
chaleur quelques heures, et de continuer à produire de l’électricité après le coucher du soleil, qui
correspond généralement à une pointe de consommation.
L’énergie solaire est inépuisable et abondante, et cependant elle ne représente que 0,04 % de la
consommation d’énergie. Outre son caractère alterné (jour-nuit), cela est dû à son faible
rendement dans les zones tempérées (en gros, au-dessus du 45e parallèle, là où se situent
actuellement les pays les plus développés, tant dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère
sud), à contretemps par rapport aux besoins : c’est l’hiver qu’on aurait besoin de soleil pour chauffer
l’eau et la maison !
On peut cependant espérer pour les prochaines années des progrès en matière d’isolation et de
réduction des coûts des systèmes thermiques et des pompes à chaleur, pour diminuer à un
niveau acceptable le temps de retour sur investissement.
Les centrales solaires thermodynamiques à concentration permettent de produire de l’électricité à
un coût acceptable dans les zones très ensoleillées (Sud de l’Espagne, Californie), proches des
zones désertiques : l’avantage de l’énergie solaire thermodynamique et photovoltaïque étant,
comme les éoliennes, de produire de l’électricité sans nécessiter d’eau.
Le rendement des capteurs photovoltaïques industriels n’est, actuellement, pas très élevé (< 15
%), mais on espère atteindre des valeurs doubles voire triples avec des procédés innovants. Les
coûts de production ont beaucoup baissé avec l’entrée de la Chine sur le marché, mais les
technologies de fabrication restent énergivores (et donc polluantes dans les pays carbointensifs
comme la Chine, les États-Unis ou l’Allemagne), mais surtout extrêmement voraces en métaux :
argent, étain, aluminium, cuivre, zinc (voir Partie 2, Chapitre 4), qui ne seront pas intégralement
recyclables. Ceci limite le développement des panneaux photovoltaïques qui, à moins d’une
rupture technologique majeure, continueront à être importés de pays comme la Chine, à faible
coût de main-d’œuvre et de matières premières.
Chapitre 2 : Le secteur de l’énergie en
côte d’ivoire
1. Situation du secteur en général

La Côte d’Ivoire persévère dans son ambition d’éclairer toute la région. De 2011 à 2017, le
pays a investi7 000 milliards de F CFA (plus de 10 milliards d’euros) dans le secteur, selon
les données du ministère de l’Énergie. Le pays exporte déjà de l’électricité au Ghana, au
Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Bénin et au Libéria.

Malgré la croissance du secteur énergétique, l’équilibre entre l’offre et la demande demeure


fragile. La demande externe en hausse conduit à une augmentation de la consommation
électrique. Dans le cadre du programme de renforcement du parc électrique, lancé en 2011
pour doubler la puissance installée à l’horizon 2020, le pays mise sur une réorganisation du
mix énergétique, afin de répondre à cette demande grandissante. L’objectif est de développer
le renouvelable, dont principalement l’hydraulique, pour réduire la part du thermique (gaz
ou pétrole pour l’instant et peut-être charbon dans le futur), lequel reste prédominant : plus
de 80 % du parc actuel.

Le pays, dans le cadre de ses engagements à la COP21, avait misé sur une réduction de 28%
de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Une perspective pour laquelle les autorités
avaient prévu de faire évoluer le “mix énergétique” dans le sens des énergies renouvelables.
La construction de nouveaux barrages hydrauliques est programmée et la volonté de faire
évoluer les énergies renouvelables est présente, ce qui devrait permettre au pays de tenir ses
engagements.

La puissance totale installée de la Côte d'Ivoire est de 1.975 MW, fournie à majoritairement
par quatre centrales thermiques et, en plus petite partie, par six centrales hydrauliques.

2. Aspects politiques, législatifs et réglementaires liés au secteur de


l’électricité
2.1. Contexte historique de la politique du secteur de

l’électricité

L’histoire du secteur de l’énergie est représentée dans la chronologie suivante3.


1952 : L’ensemble du secteur de l’électricité est géré par EECI (Énergie Électrique de
Côte d’Ivoire)29 juillet 1985 : Loi formulant le cadre juridique du secteur de l’électricité
25 octobre 1990 : Première réforme du secteur de l’électricité, qui accorde une concession
de servicepublic à la CIE
20 juillet 1994 : CIPREL (BOOT), première entreprise de production d’électricité à
entrer sur le marché
5 septembre 1997 : AZITO Énergie (BOOT), deuxième producteur à entrer sur le marché
16 décembre 1998 : Deuxième réforme du secteur de l’électricité – création de SOPIE et
SOGEPE 12 octobre 2005 : La concession de service public à la CIE est prolongée de 15
ans
16 mars 2010 : Entrée sur le marché d’un troisième producteur, AGGREKO (bail)
21 décembre 2011 : Troisième réforme du secteur de l’électricité – création d’une
entreprise publique, Énergies de Côte d’Ivoire – dissolution de SOPIE et SOGEPE
24 mars 2014 : Promulgation de la nouvelle loi sur l’électricité

En Côte d’Ivoire, la loi sur l’électricité de 1985 a ouvert le secteur de la production


d’électricité auxentreprises privées. Trois entreprises privées de production d’électricité
sont entrées sur le marché, mais les domaines tels que le transport, la distribution,
l’importation et l’exportation de l’électricité restaient des monopoles d’État. En 1990, le
gouvernement a octroyé à une entreprise privée, la Compagnie Ivoirienne l’Électricité
(CIE), une concession sur la production, la transmission, la distribution, l’importation
et l’exportation de l’électricité pour une durée de 15 ans (reconduite en2005).

En décembre 1998, le gouvernement a réformé le cadre institutionnel du secteur pour


limiter l’autorité de la CIE et a créé deux entreprises d’État, SOGEPE et SOPIE. SOGEPE
a été fondée dans le but de prendre en charge les actifs et les flux financiers du secteur,
alors que SOPIE joue un rôle dans la planification à long terme des investissements du
secteur.

Suite à la nouvelle réforme de 2010, SOGEPE et SOPIE ont fusionné et une nouvelle société
Publique de l’énergie, la Société des énergies de Côte d’Ivoire, a été créée en vertu d’un
décret publié en décembre 2011. Énergies de Côte d’Ivoire continue de mener à bien
les opérations des deux sociétés précédentes, elle ne s’occupe pas que de
l’approvisionnement en électricité de l’État, en tant que titulaire d’un contrat de
concession, elle gère des projets du secteur de l’électricité.

En 2014, la nouvelle loi sur l’électricité, qui fournit un cadre complet pour la production, le
transport, la distribution, la vente, l’importation et l’exportation de l’électricité, a été
révisée et promulguée. Envertu de cette loi, les autorités de régulation du secteur de
l’électricité ont vu leurs compétences renforcées, incluant le développement des énergies
alternatives et des énergies renouvelables, jusqu’à la lutte pénale contre la fraude et les
actes illégaux (comme le vol) qui causent de nombreuses pertes technologiques et
commerciales dans le secteur. L’objectif de cette loi était de libéraliser davantage le secteur
de l’électricité en mettant officiellement fin au monopole de l’État sur le transport, la
distribution, la vente, l’importation et l’exportation.

Un décret publié en novembre 2017 décide du transfert des actifs à la société d’État
Énergies de Côte d’Ivoire qui devient CI-ENERGIES, une abréviation pour Côte d’Ivoire
Énergies, qui voit sonpérimètre d’activité élargi au secteur de l’électricité.

Actuellement, les activités de transport, de distribution, de vente, d’importation et


d’exportationd’électricité sont monopolisées par la CIE (Compagnie Ivoirienne
d’Électricité) en vertu d’un contrat de concession, mais l’Article 6 de cette nouvelle loi
sur l’électricité prescrit que ces activités « ne constituent pas un monopole de l’État ».
Ainsi, en 2020, à l’expiration du contrat de concession en vigueur, le transport, la
distribution et la vente de l’électricité seront ouverts à la concurrence et il est possible que
plusieurs entreprises entrent sur le marché.

2.2. Lois et réglementation du secteur de l’électricité


En ce qui concerne des lois et du réglementation du secteur de l’énergie électrique, la loi
N° 2014-132 du 24 mars 2014 portant Code de L’Électricité a été mise en vigueur en
2014. L’objectif et les activités (Chapitre 2, Article 2) ainsi que la définition et les règles
d'exercice des activités du secteur de l'électricité sont prévus dans chaque article de la
présente loi. Les textes des articles importants et qui concerne la présente étude sont
extraits ci-dessous, notamment les articles sur la limitation du monopole, le système
d’autorisation aux énergies renouvelables selon la taille, l’esprit du domaine public pour
le transport de l’électricité vu l’intérêt public, l’installation des institutions des règlements,
la possibilité de réviser le système fiscal et d’introduire des mesures d’incitation, etc.

Objectif et portée
ARTICLE 2 : La présente loi a pour objet de définir les principes généraux
d'organisation, de fonctionnement et de développement du secteur de l'électricité. Elle
fixe les règles d'exercice des activités du secteur de l'électricité.
Elle a pour objectifs notamment de :
- Garantir l'indépendance énergétique et la sécurité de l'approvisionnement en énergie
électrique ;
- Promouvoir le développement des énergies nouvelles et renouvelables ;

- Développer l'énergie électrique et de favoriser l'accès à cette énergie ;


- Promouvoir la maîtrise de l'énergie ;
- Créer les conditions économiques permettant la rentabilisation des investissements ;
- Promouvoir les droits des consommateurs ;
- Promouvoir la concurrence et les droits des opérateurs.

Réglementation commune du secteur de l’électricité


ARTICLE 6 : Les activités de production, de transport, de distribution, d'importation,
d'exportationet de commercialisation de l'énergie électrique ne constituent pas un
monopole de l'État.
Les activités de dispatching constituent un monopole de l'État susceptible d'être
concédé à unopérateur unique.

ARTICLE 8 : La production d'électricité à partir des sources d'énergie nouvelle et


renouvelable et detoutes autres sources, est réalisée sous le régime de la liberté, le régime
de la déclaration préalable ou le régime de l'autorisation préalable applicable à toute
autoproduction.
Transport de l’électricité
ARTICLE 13 : Les ouvrages de transport construits en dehors d'une propriété privée
font partie du domaine public de l'État.
.
ARTICLE 15 : L'opérateur chargé de la gestion des ouvrages de transport appartenant
à l'État est tenu :
- D’exploiter et d'entretenir les ouvrages de transport ;
- De veiller à la disponibilité et à l'utilisation optimale de ces ouvrages de transport ;
- D’assurer la sécurité de l'exploitation de ces ouvrages de transport, ainsi que la
fiabilité et l'efficacitédesdits ouvrages.

Cependant, l'État peut, dans le cadre de la convention conclue avec l'opérateur de transport,
lui confier le renforcement, le renouvellement et le développement des ouvrages de
transport.
Tout opérateur, chargé de la gestion des ouvrages de transport appartenant à l'Etat, est
rémunéré en fonction du volume d'énergie transitée sur la base d'un modèle de grille tarifaire
approuvé par l'autoritécompétente et rendu applicable par arrêté interministériel.

ARTICLE 18 : L'opérateur chargé de la gestion du dispatching appartenant à l'Etat est tenu :


- D’exploiter et d'entretenir les ouvrages du dispatching ;
- De veiller à la disponibilité et à l'utilisation optimale des ouvrages du dispatching ;
- D’assurer la sécurité de l'exploitation des ouvrages du dispatching ainsi que la
fiabilité et l'efficacité desdits ouvrages.
Cependant, l'État peut, dans le cadre de la convention conclue avec l'opérateur de
dispatching, luiconfier le renforcement, le renouvellement et le développement des
ouvrages du dispatching.

(ARTICLE 20 : L'exercice des activités d'importation ou d'exportation est subordonné à la


conclusionpréalable d'une convention avec l'État. Les activités d'importation ou d'exportation
à une tension supérieure ou égale à la tension minimale de transport sont exercées par l'opérateur de
dispatching.)
Propriété attribue au service public de l’électricité

- L’ensemble des emprises et implantations territoriales des moyens de production


appartenant à l’État et l'ensemble des emprises et implantations territoriales des moyens
de transport, de dispatching et dedistribution appartenant à l'État ;
- L’ensemble des ouvrages et équipements de production, de transport, de dispatching et
de distributionappartenant à l’État ;
- L’ensemble des ouvrages et équipements de transport, de dispatching ou de distribution
régulièrement réalisés sur le domaine public.

ARTICLE 36 : Sous réserve du respect de la législation en vigueur, des règles de l'art et


de bonnes pratiques en la matière et des dispositions spécifiques de sa convention, tout
opérateur est autorisé à :
- Établir à demeure des canalisations souterraines ou des supports pour conducteurs
aériens sur le domaine public ;
- Exécuter sur les voies publiques et leurs dépendances tous travaux nécessaires à
l'établissement, à l'entretien des ouvrages, en se conformant notamment aux règlements
de voirie et d'urbanisme ainsi qu'aux plans directeurs d'urbanisme et aux textes en
vigueur concernant la sécurité, la protection de l'environnement, la police et le contrôle
des installations électriques.

Dans l'accomplissement de la mission de service public qui lui a été déléguée par l'État, tout
opérateur a le droit de recourir par l'intermédiaire de l'État à la procédure d'expropriation,
après déclaration d'utilité publique, des ouvrages et équipements de production, de
transport, de dispatching ou de distribution ainsi que de leurs emprises et implantations,
conformément à la réglementation en vigueur.

Institution de réglementation
ARTICLE 44 : L'organe de régulation du secteur de l'électricité est chargé notamment :
- De contrôler le respect des lois et règlements ainsi que les obligations résultant des
autorisations ou conventions en vigueur dans le secteur de l'électricité ;
- De proposer à l'État des tarifs applicables dans le secteur de l'électricité, y compris les
tarifs de l'accèsaux réseaux ;
- De préserver les intérêts des usagers du service public d'électricité et de protéger leurs droits ;
- De régler les litiges dans le secteur de l'électricité notamment entre opérateurs et entre
opérateurs et usagers ;
- De conseiller et d'assister l'État en matière de régulation du secteur de l'électricité.

Réglementation de finance et de fiscalité


ARTICLE 52 : Les opérateurs ayant conclu des conventions de concession avec l'État
sont assujettisaux dispositions fiscales et douanières de droit commun en vigueur.
Toutefois, pour des raisons d'intérêt général, il peut être accordé des avantages financiers, fiscaux
et douaniers spécifiques aux opérateurs du secteur de l'électricité.

3. Chiffres

3.1. Évolution des ventes en volume


1

Cette forte augmentation des exportations entre 2015 et 2016 est la conséquence du
renforcement des capacités de production du système ivoirien par la mise en service des
cycles combinés d’AZITO et de CIPREL et l’accroissement de la fourniture de gaz
naturel de FOXTROT et CNR.

3.2 Répartition de la production nationale en pourcentage

3.3 Potentiel d’énergie renouvelable : Mix énergétique : 42% d’énergies


renouvelables (2030)

SOURCE DE
PRODUCTION ESTIMATION EN EXPLOITATION
DU ACTUELLEMENT
POTENTIEL

Petite Hydro Environ 40 MW sur plusieurs sites pour un Centrale de FAYE/GRAH : 2x2,5 =
productible annuel estimé à 202 GWh 5 MW
(moins de 10 MW)

Biomasse Résidus agro industriels (cacao, café, anacarde, Quelques sites d’autoproduction
canne à sucre, coco, palmier, coton …) et d’électricité dans l’industrie
déchets municipaux : 15 000 000 T/an agroalimentaire, de 80 MW environ

Solaire Niveau de rayonnement solaire = 5,25 Plusieurs installations publiques et


privées
kWh/m2/j avec durée d’’ensoleillement entre2
000 et 2 500 heures par an selon les régions
Eolienne Vitesse moyenne des vents, inférieure à 4,8 Néant : Limitation technologique
m/s. fonction de la vitesse des vents

4. Principales sources d’énergie

Thermique : Le mix énergétique en Côte d'Ivoire est principalement thermique. Il y a


quatre grandes centrales thermiques. La source principale est le gaz naturel. Mais la
production nationale de gaz en Côte d’Ivoire ne permet pas de satisfaire la demande
nationale des centrales thermiques. Le HVO (Heavy Fuel Oil) et le DDO (Distillate
Diesel Oil) sont donc les combustibles de secours, et de nombreux projets de
diversification du mix énergétique sont en cours.

Hydraulique : Le potentiel hydroélectrique non exploité est estimé à 7 000 MW, dont 1
847 MW potentiellement exploitables économiquement. Dans le cadre du plan 2020,
sept nouveaux projets totalisant +/- 1 150 MW de capacité ont été annoncés : trois sur le
fleuve Sassandra, au sud-ouest, d’une puissance totale de 548 MW, en aval du barrage
de Soubré ; au nord-ouest, deux barrages d’une puissance totale de 206 MW et au sud-est,
deux barrages de 200 MW sur le fleuve Comoé. Le nouveau barrage hydraulique de
Soubré, d’une capacité de 275 MW, vient d’être inauguré en novembre 2017.

Solaire : Il y a un ensoleillement correct avec un GHI moyen de 2077 kWh/m2.


Beaucoup d’entreprises indépendantes fournissent du matériel qui permet de
s’approvisionner en énergie solaire. Leurs projets sont surtout destinés à l’électrification
rurale. L’État aussi s’intéresse au développement des minigrids, pour lesquels le
photovoltaïque est très bien adapté. Ainsi, de nombreux projets d’éclairage public par
lampadaires solaires ont déjà vu le jour. Néanmoins, il n’y a pas encore de centrale solaire
à proprement parler, ni PV ni CSP.
Biomasse : La biomasse est considérée comme l’énergie renouvelable la plus
prometteuse à court terme. La société Biokala, filiale du groupe agro-industriel SIFCA,
et son partenaire, la société Électricité de France (EDF), ont comme projet d’ouvrir une
centrale de biomasse avec une capacité de production de 46 MW (2x 23 MW), Biovea,
dans la région d’Aboisso. Celle-ci serait la première d’une série de 6 unités que Bioka
la contemple de développer sur les prochaines huit années.

5. Cadre juridique

Le secteur de l’électricité est régi par une loi récente (n° 2014 – 132 du 24mars 2014)
portant sur le code de l’électricité. Ce nouveau code de l’électricité libéralise les activités
de transport, de distribution, d’importation et d’exportation de l’électricité, les faisant
ainsi sortir du monopole de l’État.

Cependant, l’État demeure très lié avec les principaux opérateurs et très présent dans la
régulation de la concurrence, afin de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande et,
de ce fait, maintenir les tarifs. Tout opérateur qui souhaite intervenir dans le secteur de
l’électricité sur le territoire ivoirien doit signer une convention avec l’État qui précise
l’activité qu’il exercera et ses obligations.

6. Acteurs principaux (génération/transmission/distribution)

 Ministère du Pétrole et de l’Énergie : Assure la tutelle technique


La direction générale de l’énergie : élaboration de la législation et
réglementation relatives à l’énergie électrique.
 Ministère de l’Économie et des Finances : Assure la tutelle financière
 Compagnie Ivoirienne d’électricité (CIE) : Le concessionnaire du service
public national de production, de transport, de distribution, d’exportation et
d’importation d’énergie électrique est la propriété du groupe français Eranove à
hauteur de 54,02%. Il se charge de l’exploitation des moyens de production qui
font partie du patrimoine de l’État de Côte d’Ivoire. La CIE est aussi présente
sur le segment de la production avec des producteurs indépendants. Elle a
l’obligation d’assurer la fourniture permanente, continue et régulière de
l’électricité.
 L’ANARE : Organe régulateur. Contrôle des opérateurs de secteur, arbitrage
des conflits, protection des consommateurs. (Ex : proposition à l’Etat des tarifs
applicables dans le secteur)
 CI-Energies : Société d’État qui assure le suivi de la gestion des mouvements
d’énergie électrique, et orchestre la maîtrise d’œuvre des travaux publics, sous la
houlette du Ministère du Pétrole et de l’énergie.

6.1. Les producteurs indépendants d’électricité thermique


 CIPREL 556 MW– appartient au groupe Eranove (aussi actionnaire principal
CIE)
 AZITO énergie 430 MW – appartient au groupe Globeleq
 Aggreko +/- 200 MW
3

6.2. Les approvisionneurs en gaz de ces producteurs :


 Foxtrot International (filiale du groupe Bouygues)
 CNR international (Canadian Natural Ressources)
 Petroci-CI (Société Nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire)

L’énergie s’inscrit au cœur des stratégies de développement de la Côte d’Ivoire. Les trois
axes clés du développement durable sont concernés : économie, social et environnement.
Objectifs Strategies

Accroissement des recettes La stratégie nationale dans le secteur des hydrocarbures demeure (i) la
énergétiques. promotion et le développement du bassin sédimentaire, (ii) la réalisation
en aval d’ouvrages de raffinage, de stockage et de transport des produits
Création d’emploi
pétroliers.
Réduction de l’importation
du gaz butane sur la Dans le secteur de l’énergie électrique, la stratégie nationale repose sur (ii)
le développement de l’offre pour la satisfaction d’une demande de plus en
balance des paiements
plus croissante, surtout celle des industriels, (ii) l’interconnexion avec les
réseaux électriques de la sous-région.

Accès des ménages aux La politique de butanisation visant la satisfaction de la demande nationale
sources modernes de accélère le taux d’accès aux sources modernes de cuisson.
cuisson ; La politique visant (i) l’extension des réseaux électriques en zone
Accès à l’électricité des périurbaine dans les grandes villes, (ii) l’électrification sociale en milieu
ménages, des écoles et des rural par l’énergie conventionnelle et par système solaire photovoltaïque
centres de santé décentralisé, (iii) la promotion des branchements subventionnés en zones
rurale et périurbaine, favorise l’accès de l’électricité aux ménages
périurbains et ruraux, aux centres de santé et aux établissements primaires
et secondaires.

Préservation de La stratégie d’intervention est axée sur le (i) développement des énergies
l’environnement renouvelables pour la production d’électricité et de chaleur, (ii) la diffusion
de foyers améliorés en milieux rural et périurbain.

Tableau 7 : Stratégie de réduction de la pauvreté dans le secteur énergétique

Gouvernance dans le domaine de l’Énergie : l'institution (s) en charge


du secteur de l'énergie dans le contexte de développement économique
et social dans le pays
Le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie (MMPE) assure la tutelle
technique du secteur de l’énergie, et le Ministère de l’Économie et des Finances
(MEF), la tutelle financière. Le MMPE est divisée en deux Directions
Générales en charges de l’énergie : la Direction Générale des Hydrocarbures
et la Direction Générale de l’Énergie.

La gouvernance du secteur de l’énergie en Côte d’Ivoire reste concentrée aux mains


du Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Toutefois, la question de l’énergie
est transversale à plusieurs secteurs d’activités économiques : industrie, hydraulique,
transport, agriculture, santé, éducation, etc. La définition d’une politique nationale de
l’énergie devrait intégrer en amont les objectifs de chaque secteur d’activité.
Les acteurs institutionnels et leur mission sont spécifiés dans les tableaux suivants:

STRUCTURES / ACTEURS Type MISSIONS / ROLES


Ministère des Mines et de Gouvernement Initie et conduit les politiques relatives au
l’Énergie secteur
Direction Générale des Administration Mise en œuvre, application et gestion du secteur
Hydrocarbures publique
- Exploration / production : appui technique de
l’Etat et partenaire dans tous les CPP
PETROCI (Contrat de Partage de Production)
Société
- Transport de produits pétroliers (pipeline)
d’Etat - Distribution de produits pétroliers
SIR, SMB Approvisionnement et raffinage
GESTOCI, dépôts MSTT Société Stockage de produits pétroliers
(Mobil, Shell, Privés
Texaco, Total) d’Etat,
Sociétés pétrolières Exploration / production
Sociétés
internationales : FOXTROT, pétrolières
CNR, VANCO, AFREN,
LUKOIL, TULLOW, etc.
Centaures Routiers, SITARAIL Privés Transport de produits pétroliers
et autres privés
GPP (Groupement des
Professionnels du Groupement Distribution de produits pétroliers (stations-
Pétrole) corporatif services)
APCI (Association des
Pétroliers de Côte d’Ivoire)
Indépendants
Sociétés de services pétroliers : Sociétés Sociétés sous- des Société patrollers
Schlumberger, BJ, MI Swaco, pétrolières tr aitantes
etc. (Exploration /
production)
Tableau 8: Acteurs du secteur des hydrocarbures

STRUCTURES / ACTEURS TYPES MISSIONS / ROLES


Ministère des Mines, du Pétrole Gouvernement Initie et conduit les politiques relatives au
et de l’Energie secteur
Administration Mise en œuvre, application et gestion du
Direction Générale l’Energie
publique secteur
- Gestion des actifs du secteur appartenant à
l’Etat
- Veille à l’équilibre financier du secteur
Energies de Côte d’Ivoire - suivi de la gestion des fonctions d'achats,
(CI- ENERGIE) et de mouvements d'énergie
- Suivi de la maîtrise d’œuvre des travaux
revenant à
Société d’Etat l’Etat
- Suivi du respect de la réglementation
Autorité Nationale de - Arbitrage des conflits entre les acteurs du
Régulation du secteur de secteur
l’Electricité (ANARE) - Protection des intérêts des consommateurs
- Emission d’avis sur les autorisations
d’exploiter et sur
les textes réglementaires
Compagnie Ivoirienne Fermier - Concessionnaire du service public
d’Electricité
(CIE) (Fermier)
Compagnie Ivoirienne de - Producteur indépendant d’électricité
Production d’Electricité Producteurs
(CIPREL) indépendants
AZITO Energie - Producteur indépendant d’électricité
AGGREKO - Producteur indépendant d’électricité
Sociétés pétrolières Fournisseurs de - Fournisseurs de gaz naturel
internationales : FOXTROT, gaz
CNR,
AFREN
Tableau 9 : Acteurs du secteur de l’énergie

7. Plans de développement futurs

 La Côte d’ivoire envisage de doubler sa capacité de production à l’horizon 2025,


en la faisant passer à 4000 MW.
 Mettre en œuvre le programme électricité pour tous (PEPT) sur le terrain. Une
ambition qui vise à raccorder 1 millions de ménages sur la période de 2015-2025,
soit une puissance de 400 MW à distribuer en plus.
 Accroître la capacité de production des plus importantes centrales à turbines à
gaz (Ciprel, Azito)
o Extension de deux centrales : CIPREL (+350 MW) et Azito (+277 MW) .
 Trouver un concurrent au concessionnaire du service public de l’électricité, la
CIE, afin de faire face à la hausse annuelle de la demande.
 Diversifier le mix énergétique : d’ici 2020, le gouvernement souhaite réduire la
part des énergies fossiles à 66 % et augmenter à 34 % la part des énergies
renouvelables (essentiellement hydraulique) dans la production d’électricité.
L’UE injecte 200 millions pour aider la Côte d’Ivoire à réaliser cet objectif.
o Construction du projet ‘Biokala’, centrale biomasse SIFCA / EDF·
 Projets de constructions de barrages hydraulique entre 2018 et 2030 (Soubré –
275 MW, Boutoubré – 156 MW, Louga – 280 MW, Gribo-Propoli – 112 MW,
Aboisso Comoé – 90 MW, Daboitié – 91 MW, Tiassalé – 51 MW).
 Accroître les interconnexions : à terme, exporter de l’électricité en Guinée, au
Sierra Léone, et au Libéria par la construction d’une ligne à haute tension.
Tractebel Engineering Belgium a signé un contrat avec TRANSCO CLSG, une
entreprise régionale de distribution d’électricité établie par un traité international
pour la construction d’un réseau de distribution de 1 303 km à partir de la Côte
d’Ivoire pour relier le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée. Tractebel sera donc
le maitre d’ouvrage pour superviser les travaux de construction et assurer la mise
en œuvre du projet d’interconnexion CLSG.
 Construction d’une centrale thermique au charbon de 2 x 350 mégawatts (MW)
dans la ville de San Pedro (par la société SNEDAI).

8. Recommandations :

• Accélérer l’application du Code de l’électricité (Loi n° 2014-132 du 24 mars 2014) ;


• Rendre accessible le cadre opérationnel d’exploitation des EnR.
• Vulgariser les technologies à faible émission de CO2 par la production
de supports d’information et de communication promouvant les bonnes
pratiques et leursperspectives de développement (énergies renouvelables
; efficacité énergétique),
• Réduire les gaspillages dans la consommation énergétique,
• Apporter un appui complémentaire aux projets en cours dans le secteur
• Privé et/ousoutenir leurs perspectives de développement (SUNREF,
ProFERE, AMRUGE-CI, etc.)

• Vulgariser les innovations en TIC par la production de supports


d’information et de communication promouvant les bonnes pratiques sur
leurs perspectives de développement,
• Inventorier les filières vertes sectorielles et développer celles qui comportent
le plus de potentiel de croissance et de création d’emplois

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